Conférence de presse

Conférence de presse sur le lancement de la version mise à jour du rapport « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2011 »

25/05/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DE LA VERSION MISE À JOUR DU RAPPORT

« SITUATION ET PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE 2011 »


« Avec 6,2% de taux de croissance économique moyenne, les pays en développement s’en tirent mieux que les pays développés, dont le taux de croissance a été de 2% », a constaté ce matin M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES) au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, à New York, pour le lancement de la version révisée du rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2011 », dont la première mouture a été publiée en janvier 2011.


Présentant les grandes lignes de ce rapport mis à jour, M. Sundaram a indiqué que bien que les taux de croissance y soient revus à la hausse, il était inquiet en raison de l’insuffisance de coordination et de coopération internationales dans le domaine de la fiscalité, de la monnaie, des taux de change et de la régulation financière.  Il a rappelé que si la crise financière n’avait pas connu d’aggravation en 2008 et 2009, c’est notamment grâce aux actions de coordination entreprises entre les Sommets du G-20 qui ont eu lieu à Washington et à Londres. 


Intervenant aux côtés de M. Sundaram, M. Robert Vos, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement au DAES, a précisé que selon les nouvelles prévisions, l’économie mondiale devrait croître de 3,3% en 2011, et non pas de 3,1%, comme l’avait prédit le rapport publié au mois de janvier.  Il a précisé que la hausse de la croissance était surtout le fait des pays émergents dont les performances économiques se sont avérées meilleures que ne le prévoyaient les analyses faites au mois de janvier.  Il a mis l’accent sur la croissance des régions de l’Asie de l’Est et du Sud, tirée vers le haut par la Chine, dont la croissance atteint 8,9%, et par l’Inde, qui a fait 8,2% de croissance économique au cours de ces derniers mois.


À l’instar de Jomo Kwame Sundaram, M. Vos s’est inquiété des risques et de l’impact posés par la volatilité des cours des matières premières, des produits alimentaires et de l’énergie, aux perspectives de croissance.  Il a également regretté les mesures déflationnistes mises en place par certains gouvernements, car elles sont totalement inappropriées pour faire face aux conséquences de la crise.  Il s’est inquiété de la persistance de taux de chômage élevés dans les pays développés, de l’affaiblissement des mesures de stimulation, alors que le secteur privé dans son ensemble est encore dans une situation fragile en Europe.  En ce qui concerne particulièrement les États-Unis, M. Vos a indiqué que les taux de croissance de 2,6 et 2,8% prévus en 2011 et 2012 y sont insuffisants pour faire face à la crise de l’emploi. 


Dans ses remarques de clôture, M. Vos a cité cinq défis à relever en matière de politique.  Il a d’abord invité les États Membres à ne pas s’embarquer prématurément dans des politiques d’austérité fiscale, étant donné la fragilité de la reprise et les niveaux élevés de chômage.  Le deuxième défi à relever consiste à reconcevoir la politique fiscale pour renforcer son impact sur l’emploi et promouvoir un changement structurel permettant une croissance économique plus durable, a-t-il dit.  Il faut aussi trouver une meilleure synergie entre les stimulations fiscale et monétaire, a-t-il ajouté, ceci pour contrecarrer les effets de tensions sur les taux de change et la volatilité des flux de capitaux à court terme.  Des solutions en termes de politique de coopération devraient comprendre une réforme plus profonde de la régulation financière internationale, y compris celle consistant à faire face aux risques extérieurs au système bancaire traditionnel, dont ceux générés par les banques d’investissements, les fonds spéculatifs et les marchés des produits dérivés.  Le quatrième défi à relever consiste à s’assurer que des ressources suffisantes soient mises à la disposition des pays en développement, notamment ceux disposant de faibles ressources fiscales, a indiqué M. Vos.  Enfin, il s’agit aussi, a-t-il ajouté, d’arriver à une coordination politique crédible et efficace entre les principales économies du monde. 


Répondant à une question sur les dangers que pose la spéculation, M. Jomo Kwame Sundaram a indiqué qu’elle avait toujours existé, mais que c’était le contexte, et l’origine et la nature de ceux qui la pratiquent qui avaient changé.  Illustrant son propos, il a expliqué que si dans le passé la spéculation servait à stabiliser les prix, aujourd’hui elle avait surtout pour conséquence d’exacerber leur volatilité. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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