Conférence de presse

Conférence de presse de M. Gérard Araud, Représentant permanent de la France et Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai

3/05/2011
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. GÉRARD ARAUD, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE MAI


Le programme mensuel de travail du Conseil de sécurité au mois de mai 2011 sera dominé par la mission que les membres du Conseil effectueront en Afrique du 20 au 26 mai prochains, a annoncé ce soir, au cours d’une conférence de presse, le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, M. Gérard Araud, dont le pays préside le Conseil en ce mois de mai.


Venu présenter aux journalistes les principaux évènements qui figureront à l’agenda du Conseil de sécurité au cours des semaines à venir, M. Araud a expliqué que sa délégation avait voulu tirer parti du faible nombre de mandats d’opérations de maintien de la paix à renouveler ce mois-ci pour que le Conseil puisse se rendre en Afrique.


Les membres du Conseil de sécurité seront donc à Addis-Abeba, en Éthiopie, dès le 20 mai.  Ils y rencontreront, le lendemain, leurs homologues du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Le 22 mai, ils se rendront à Khartoum, puis le 23 à Abyei, au Soudan, avant de faire étape, le 24, à Djouba, au Sud-Soudan.  Le déplacement des membres du Conseil s’achèvera à Nairobi, au Kenya, où ils évoqueront avec les acteurs régionaux la situation en Somalie.


Dès le retour de la mission du Conseil à New York, des consultations sur la présence des Nations Unies au Soudan se tiendront, a poursuivi M. Araud, qui a expliqué que ce sujet « difficile » mobiliserait l’attention du Conseil pendant plusieurs semaines.


De manière similaire, le représentant de la France a expliqué que le débat prévu le 18 mai sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), en présence d’un Ministre de ce pays, aurait pour objectif d’élaborer « une vision stratégique de la transition de la présence onusienne en RDC ».  Il s’agit là aussi du début d’un processus qui prendra peut-être des mois, « voire quelques années », avant d’aboutir.


Le Président du Conseil pour le mois de mai a par ailleurs indiqué que l’ancien Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Marie Guéhenno, viendrait présenter le 12 mai les conclusions de son rapport sur les capacités civiles de gestion en temps de crise.


Interrogé par les journalistes sur la situation en Libye, qui fait l’objet de quatre exposés ce mois-ci - dont un a eu lieu cet après-midi, présenté par l’Envoyé spécial du Secrétaire général dans ce pays, M. Abdul Ilah Al-Khatib-, le représentant de la France a confirmé que M. Luis Moreno-Ocampo, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), interviendrait dès demain devant le Conseil de sécurité pour expliquer la manière dont il comptait mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1970 (2011), qui renvoient devant cette juridiction la situation des droits de l’homme en Libye.


Les dernières mises à jour sur la situation humanitaire en Libye seront quant à elles, fournies lundi prochain par Mme Valerie Amos, Secrétaire général adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence.  Enfin, le 31 mai, aura lieu l’exposé périodique portant sur l’état de l’application des sanctions imposées à certaines entités et personnalités libyennes par la résolution 1973 (2011).


M. Araud a assuré que les membres du Conseil étaient engagés en faveur de la recherche d’une solution politique en Libye, et que l’Envoyé spécial du Secrétaire général était le point focal des négociations.  Il n’existe pas de conditions préalables aux négociations, « pas même le départ du Colonel Mouammar Al-Qadhafi », mais un cessez-le-feu, étroitement lié au lancement d’un processus politique, sera indispensable, a rappelé M. Araud en citant l’Envoyé spécial du Secrétaire général.  Le Président du Conseil pour le mois de mai a déclaré que les positions des parties au conflit n’étaient actuellement pas compatibles et qu’une médiation serait nécessaire pour parvenir à un tel cessez-le-feu.


Interrogé sur la situation au Bahreïn, M. Araud a confirmé qu’elle avait été évoquée en consultations par les membres du Conseil.  Mais il a tenu à rappeler qu’en l’état actuel des choses, elle ne constituait pas, aux yeux de la France, une menace à la paix et à la sécurité internationales, dont le Conseil est chargé de la garantie.  Par le passé, a-t-il rappelé, des situations préoccupantes sur le plan du respect des droits de l’homme, comme celle qui prévalait au Sri Lanka, n’ont pas été examinées par le Conseil, en dépit de la volonté de certains de ses membres.


Questionné sur le conflit israélo-palestinien, le Président du Conseil au cours du mois de mai a pris note des efforts déployés par les Palestiniens, grâce à l’accord conclu entre le Fatah et le Hamas, mais a dit qu’il faudrait patienter pour voir si celui-ci déboucherait sur quelque chose de positif.  Il a précisé qu’il n’y avait pour le moment pas de consensus au sein du Conseil pour effectuer un déplacement au Moyen-Orient.


Soulignant enfin que sa délégation s’efforçait d’apporter une certaine « fantaisie » dans les travaux du Conseil, M. Araud a, plus sérieusement, expliqué que la France avait à cœur de favoriser une plus grande interactivité entre les membres du Conseil pendant les consultations, qu’il a souhaitées moins formelles.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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