CS/10415

Conseil de sécurité: la coopération régionale et la coopération internationale, clefs du succès de la lutte conte la piraterie dans le golfe de Guinée

19/10/2011
Conseil de sécuritéCS/10415
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6633e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA COOPÉRATION RÉGIONALE ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE,

CLEFS DU SUCCÈS DE LA LUTTE CONTE LA PIRATERIE DANS LE GOLFE DE GUINÉE


Le Conseil de sécurité s’est penché, pour la première fois aujourd’hui, sur la menace émergente de la piraterie dans le golfe de Guinée, à l’occasion d’une séance au cours de laquelle la Présidente du Conseil pour le mois d’octobre, Mme Joy Ogwu du Nigéria, a annoncé qu’elle ferait circuler un projet de résolution.  Le Bénin, qui est intervenu au nom des États du golfe de Guinée, a apporté son soutien à l’adoption d’un tel texte.


« Bien qu’on en parle moins que de la piraterie au large des côtes somaliennes, la piraterie dans le golfe de Guinée a pris de telles proportions qu’elle est désormais devenue le problème numéro deux du continent africain dans ce domaine », note le document de réflexion* dont le Conseil était saisi.  « Ses répercussions sur la sécurité, le commerce et d’autres activités économiques des pays du golfe de Guinée, région riche en ressources énergétiques et minérales, sont profondes ».  Les plates-formes et cargos pétroliers sont les plus visés, ont observé les membres du Conseil.


La menace que fait peser la piraterie est aggravée par les capacités individuelles limitées dont disposent la plupart des États côtiers du golfe de Guinée pour assurer la sécurité maritime, la liberté de navigation et la protection des ressources, a relevé de son côté le Secrétaire général, qui prenait part à cette réunion.


Tout particulièrement concerné par ce problème, le Bénin a précisé, par la voix de son représentant, M. Jean-Francis Zinsou, que les actes de piraterie –plus d’une vingtaine depuis le début de l’année– ont sensiblement fait baisser le nombre de bateaux accostant au port autonome de Cotonou, « principale source de recettes douanières du pays ».  Ainsi, au début du mois d’août, une cinquantaine de cargos à peine étaient à quai, contre environ 150 en période normale, a précisé la représentante des États-Unis, Mme Susan Rice.


Le Bénin, qui investit massivement dans le renforcement de ses capacités navales afin de pouvoir garantir la sécurité dans ses eaux territoriales « d’ici un an », a ainsi conclu avec le Nigéria un accord de sécurité maritime qui s’est traduit, depuis six mois, par le déploiement de patrouilles conjointes au large des côtes béninoises.


Cette initiative bilatérale répond à la demande, formulée en septembre 2011 par le Président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), M. Victor Gbeho, qui avait plaidé en faveur d’une action régionale concertée contre la piraterie, par exemple en instaurant des « patrouilles navales permanentes communes », afin de prévenir que l’Afrique de l’Ouest ne devienne un « repaire de pirates ».


Mais, comme l’a rappelé la Présidente du Conseil de sécurité, l’effort à consentir pour rétablir la sécurité dans le golfe de Guinée dépasse de loin les ressources de deux États.


Dans ce contexte, le Commissaire pour les affaires politiques, la paix et la sécurité de la CEDEA0, M. Mahamane Touré, et la Secrétaire exécutive adjointe aux affaires politiques de la Commission du golfe de Guinée, Mme Florentina Adenike Ukonga, ont insisté sur le renforcement de la coopération régionale et la création de nouveaux partenariats avec des pays donateurs en vue d’assurer une assistance technique et financière aux pays de la sous-région.


En l’absence d’un « cadre régional ou sous-régional optimal indispensable pour faire régner la sécurité maritime » souhaité par la France, les membres du Conseil se sont cependant félicités, à l’instar du Secrétaire général, de la tenue prochaine, sous l’égide de la CEDEAO, d’un sommet des chefs d’État des pays du golfe de Guinée; et sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), d’une conférence internationale sur la piraterie.


Par ailleurs, la plupart des intervenants ont déclaré attendre avec impatience les conclusions de la mission d’évaluation que le Secrétaire général dépêchera au mois de novembre prochain, à la demande du Président du Bénin, M. Boni Yayi.  Le représentant du Portugal a espéré que celle-ci permettrait de mettre à jour les liens existant entre les actes de piraterie et les autres activités criminelles observées dans la sous-région, principalement le trafic de stupéfiants et celui des armes légères et de petit calibre.


La Présidente du Conseil a émis le vœu que toutes les initiatives futures de lutte contre la piraterie s’appuient sur les recommandations de cette mission, ainsi que sur les dispositions du projet de résolution à l’examen.


La France, qui a été saluée, au même titre que le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Chine et les États-Unis, pour son assistance technique et financière, a ouvert un fonds de solidarité prioritaire pour la réforme des secteurs de sécurité dans le domaine maritime au profit d’États du golfe de Guinée, a indiqué son représentant.  L’Ambassadeur Gérard Araud a toutefois souhaité que les actions entreprises au niveau international soient fondées sur le respect de la souveraineté des États de la région, l’appropriation nationale des réponses et le respect du droit de la mer et de la liberté de circulation maritime.


*     S/2011/644


PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE


Piraterie dans le golfe de Guinée


Lettre datée du 17 octobre 2011, adressée au Secrétaire général par la Représentante permanente du Nigéria auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2011/644)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a affirmé que depuis que le Conseil de sécurité avait entendu un exposé à ce sujet du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques en août dernier, la menace posée par le phénomène de la piraterie dans le golfe de Guinée n’avait cessé de croître.  Ainsi, de nouveaux actes de piraterie le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest ont été signalés régulièrement, avec des conséquences potentielles pour le développement économique et la sécurité de la sous-région.  La menace est aggravée en raison du fait que la plupart des États côtiers du golfe de Guinée ont une capacité individuelle limitée pour assurer la sécurité maritime, la liberté de navigation, la protection des ressources marines.  Lors du débat général de l’Assemblée générale, a rappelé M. Ban, de nombreux chefs d’État ont exprimé leurs préoccupations et leurs attentes vis-à-vis d’une réponse coordonnée aux niveaux régional et international.  Le Secrétaire général a salué ces États et leurs partenaires pour leurs efforts en vue de contrecarrer l’expansion de la piraterie, notamment le Bénin et le Nigéria, qui ont lancé des patrouilles conjointes pour assurer la sécurité des zones au large des côtes béninoises.  De même, a-t-il ajouté, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe ont lancé une stratégie visant à sécuriser les intérêts vitaux des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).  M. Ban s’est également dit encouragé par les initiatives prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la CEEAC pour coordonner leurs réponses au niveau régional.  En outre, a-t-il relevé, la CEDEAO a l’intention de convoquer un sommet des États du golfe de Guinée, et la CEEAC une conférence internationale sur la piraterie.  « Ces deux organisations régionales doivent œuvrer de concert pour développer une stratégie globale intégrée, en étroite coopération avec la Commission du golfe de Guinée et l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et Centrale - OMAOC », a préconisé le Secrétaire général.


En août dernier, l’ONU avait décidé de dépêcher, au mois de novembre, une mission d’évaluation dans la région, à la demande du Président du Bénin, M. Boni Yayi, a rappelé le Secrétaire général.  Au début du mois d’octobre, son Représentant spécial pour l’Afrique, M. Saïd Djinnit, s’était entretenu avec les autorités béninoises, qui avaient insisté sur les conséquences négatives que la piraterie pourrait avoir sur la situation économique et sociale du pays si des mesures appropriées n’étaient pas prises rapidement pour y mettre fin.  « La mission évaluera l’ampleur de la menace, ainsi que la capacité du Bénin et de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest en vue de rétablir la sûreté maritime dans le golfe de Guinée », a annoncé le Secrétaire général, en précisant qu’elle fera aussi des recommandations pour renforcer la lutte contre la piraterie, dans le contexte plus large de la criminalité transnationale organisée et du trafic de stupéfiants.  Son rapport, a ajouté M. Ban, sera transmis au Conseil de sécurité.  La piraterie, « qui transcende les frontières et les intérêts économiques nationaux », n’a pas seulement un impact négatif sur l’Afrique de l’Ouest, a noté le Secrétaire général.  « Elle touche également les principaux partenaires commerciaux de la sous-région, à savoir les Amériques, l’Asie et l’Europe.  Le récent déploiement de navires chargés de lancer des opérations antipiraterie dans le golfe de Guinée témoigne de la volonté des États de la sous-région et de leurs partenaires de relever ce défi, a-t-il ajouté.  Appelant les États Membres à se joindre à ces efforts, M. Ban a rappelé que, comme l’avait démontré l’exemple de la Somalie, seule une approche holistique mettant simultanément l’accent sur la sécurité, l’état de droit et le développement, sera en mesure de porter des fruits.  « Il est temps de se pencher sur les causes profondes du conflit, qui se trouvent à la fois sur terre et en mer », a conclu le Secrétaire général.


M. MAHAMANE TOURÉ, Commissaire pour les affaires politiques, la paix et la sécurité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a mentionné les initiatives prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée, véritable menace à la paix et à la stabilité dans la région.  La Commission de la CEDEAO a notamment été chargée par le Conseil des ministres de la CEDEAO de trouver un moyen de lutter conte les actes de piraterie et autres activités criminelles dans le golfe de Guinée, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite détaillé les aspects procéduraux de la coopération entre tous les acteurs œuvrant à cette lutte, la CEDEAO au premier chef, mais aussi la Commission du golfe de Guinée et les pays africains concernés.  Il a ensuite rappelé que la France et le Royaume-Uni, partenaires privilégiés de la CEDEAO, s’étaient engagés à renforcer les capacités des États de la région pour lutter contre les actes de piraterie, avant de mentionner l’assistance apportée par les États-Unis.  Il faut agir immédiatement, a-t-il insisté, avant de rappeler les mesures positives établies par l’accord bilatéral entre le Bénin et le Nigéria dans la lutte contre les activités criminelles dans le golfe de Guinée, avec notamment l’organisation de patrouilles maritimes communes.  Il a appelé de ses vœux l’adoption d’accords bilatéraux entre tous les États africains concernés, invitant à engager d’autres États comme le Sénégal et le Mali.  En conclusion, M. Touré a plaidé pour l’adoption d’une résolution sur le sujet par le Conseil de sécurité.


Mme FLORENTINA ADENIKE UKONGA, Secrétaire exécutive adjointe aux affaires politiques de la Commission du golfe de Guinée, a formé le vœu que cette réunion permettrait d’envisager de nouvelles formes de coopération en vue de lutter efficacement contre la piraterie.  Parmi les objectifs de la Commission, a-t-elle rappelé, figurent le développement d’une zone économique commune, la préservation des ressources maritimes et le renforcement de la sécurité.  Depuis sa création en 2007, cette organisation s’est efforcée de mettre sur pied des mécanismes destinés à réaliser de tels objectifs, d’autant que le golfe de Guinée est une zone de transit, ainsi qu’une région dont les ressources sont importées massivement par des pays comme les États-Unis et la France, a souligné la Secrétaire exécutive adjointe.  « Nous avons également réalisé des investissements, comme des plates-formes en basse profondeur pour l’exploitation du pétrole ou des puits de forage en haute mer, que nous ne pouvons pas voir remettre en question par des actes de piraterie », a assuré Mme Ukonga.


C’est pourquoi, a-t-elle dit, il est essentiel de remédier à la situation en matière de sécurité dans la sous-région.  La multiplication des actes de piraterie et des vols à main armée au large des côtes entraîne en effet des coûts supplémentaires qui sont répercutés sur le prix final des produits, a-t-elle expliqué pour illustrer son propos.  Assurant que la Commission soutenait des pratiques optimales en matière d’exploitation des ressources, la représentante s’est félicitée des initiatives lancées au niveau régional et de la prise de conscience émergente du phénomène au niveau international, à laquelle contribue cette réunion du Conseil.  La sécurisation du golfe de Guinée va au-delà des capacités d’un seul État Membre, a-t-elle fait remarquer, en rappelant qu’aucun des États côtiers ne disposait, à lui seul, des moyens pour une telle entreprise.  « Cette guerre exige un savoir-faire technologique et des mesures de surveillance et préventives », a souligné Mme Ukonga, qui a également encouragé les États à se doter de législations adéquates.  Elle a, en conclusion, remercié les États-Unis, la France et l’Allemagne pour l’assistance technique que ces pays ont apportée à ceux du golfe de Guinée jusqu’à présent.


M. GÉRARD ARAUD (France) a partagé le constat d’une montée de l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée, qui résulte de la contagion de l’insécurité du delta du Niger aux eaux territoriales voisines et du développement de trafics le long de la côte ouest-africaine, comme la drogue, les migrations clandestines ou les pêches illégales.  Les attaques dans le golfe de Guinée ont leurs spécificités et ne peuvent être comparées à la piraterie qui sévit au large des côtes somaliennes, a-t-il affirmé, en indiquant que cette insécurité affecte des États dont la souveraineté n’est pas en cause et doit être respectée.  Il a en conséquence souligné la responsabilité qui incombe en premier lieu aux États du golfe de Guinée pour assurer la sécurité dans les espaces maritimes qui sont sous leur juridiction.  M. Araud a ensuite soutenu pleinement la proposition du Président du Bénin d’organiser une réunion régionale sur ce sujet, qui devrait favoriser le dialogue entre les États concernés et contribuer à une meilleure division du travail entre les bailleurs de fonds et d’aides.  Il a ajouté que pour les États du golfe de Guinée, l’enjeu résidait dans une meilleure coordination interministérielle et une adaptation des législations et des institutions chargées de la fonction de garde-côtes.  C’est l’esprit de l’initiative « West African Coast Initiative », lancée en 2009 par les Nations Unies pour renforcer les structures locales contre les trafics sur la côte ouest-africaine, en associant les différents pôles d’expertise, policière, douanière et judiciaire, a-t-il poursuivi.


Le représentant a ensuite accueilli favorablement l’intention du Secrétariat d’envoyer, dans le golfe de Guinée, une mission d’évaluation sur la piraterie, puis souhaité que les deux bureaux des Nations Unies à Dakar et à Libreville se coordonnent pour rendre compte régulièrement au Conseil de l’évolution du phénomène de piraterie et des efforts qui auront été entrepris.  Il a ensuite passé en revue les efforts de la France et de l’Union européenne pour aider les États concernés à renforcer leurs capacités et leur coopération maritime, la France ayant par exemple mis en en place un projet de fonds de solidarité prioritaire pour la réforme des secteurs de sécurité dans le domaine maritime au profit d’États du golfe de Guinée.  En conclusion, M. Araud a plaidé pour que les actions internationales, en appui aux capacités locales et à la coordination régionale, soient fondées sur la souveraineté des États de la région, une appropriation nationale des réponses et, enfin, un respect du droit de la mer et de la liberté de circulation maritime.  La délégation de la France, a-t-il assuré, est prête à considérer avec attention, et de manière favorable, un projet de résolution qui s’inscrirait dans cette logique.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a, elle aussi, reconnu que la piraterie au large des côtes du golfe de Guinée représente une grave menace à la paix et à la sécurité internationales.  Elle a cependant rappelé que la coopération internationale, établie en la matière, doit tenir compte des intérêts souverains des États, a-t-elle souligné, avant d’estimer qu’un dialogue entre l’UNODC, l’Organisation maritime internationale et la CEDEAO contribuerait à renforcer les moyens de lutter contre le phénomène de la piraterie.  La représentante a ensuite expliqué qu’au-delà des mesures de surveillance et de répression, il faudrait s’attaquer aux causes profondes du mal, « qui se trouvent sur terre et non pas sur les mers ».  C’est pourquoi, tout effort visant à rétablir la sécurité sur les eaux du golfe de Guinée doit aller de pair avec un appui à la création d’emplois et d’opportunités économiques dans les pays côtiers, a-t-elle estimé.  Avant de conclure, Mme Ribeiro Viotti a affirmé que le Brésil était engagé auprès de ces pays dans leurs actions visant à rétablir la sécurité dans le golfe de Guinée.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) s’est dit très préoccupé par la recrudescence des attaques dans le golfe de Guinée, mentionnant le récent détournement d’un tanker allemand dans les eaux du Nigéria, avec à son bord un certain nombre de marins russes.  Depuis le début de l’année, il y a eu 30 incidents, a-t-il déploré, en ajoutant qu’il s’agissait d’une criminalité de plus en plus organisée, de plus en plus violente, et qui se rapprochait toujours plus des côtes des États de la région.  Les liens entre ces actes de piraterie et les trafics de stupéfiants ne peuvent être exclus, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite souligné qu’il revenait en priorité aux États de la région d’assurer la sécurité sur leurs eaux territoriales, ajoutant que  la communauté internationale devait leur fournir un ferme appui.  Se félicitant des patrouilles maritimes communes entre le Nigéria et le Bénin, il s’est ainsi prononcé en faveur de la tenue d’une conférence sous-régionale sur le sujet avant de plaider pour le renforcement des mécanismes de coopération entre tous les acteurs concernés.  Avant de conclure, il a exhorté à agir pendant qu’il est encore temps.  « La situation actuelle dans le golfe de Guinée pourrait rapidement devenir incontrôlable », a-t-il averti.


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) s’est félicité du consensus croissant visant à mettre en place une stratégie commune entre les États Membres du golfe de Guinée.  Pour être efficaces, les initiatives prises dans ce cadre doivent être à la fois bien coordonnées et respectueuses des intérêts de chaque État de la sous-région.  Le rôle de la communauté internationale consiste, a-t-il dit, à encourager les efforts entrepris au niveau régional, comme en témoigne la réunion d’aujourd’hui.  Rappelant que peu de connaissances étaient disponibles sur les liens existant entre la piraterie et les autres activités criminelles, la délégation a déclaré qu’elle attendait avec impatience les conclusions de la mission d’évaluation dépêchée par le Secrétaire général, qui devrait faire la lumière à ce sujet.  Le Portugal a en outre estimé que la question de la piraterie devrait être traitée de manière plus détaillée par d’autres organisations régionales ou sous-régionales que la CEDEAO et que la CEEAC.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a rappelé que, selon les statistiques internationales, la piraterie et les attaques armées au large de l’Afrique de l’Ouest et, particulièrement dans le golfe de Guinée, ont connu, ces dernières années, une recrudescence qui affecte la sécurité de la navigation maritime, le commerce et les activités économiques de la région.  Selon les chiffres présentés par le Nigéria, qui préside le Conseil de sécurité et qui a initié ce débat, la piraterie coûte deux milliards de dollars par an aux pays de la région.  Face à ce problème, il est nécessaire que l’ONU adopte un compromis adéquat pour aider les États d’Afrique de l’Ouest à développer une stratégie régionale de lutte contre la piraterie, pour assurer la sécurité de la navigation dans leurs eaux territoriales comme dans les eaux internationales et éviter que ce fléau ne s’étende, a-t-il souligné.  Mais pour ce faire, la Colombie a préféré disposer d’informations précises, détaillées et vérifiées sur les attaques, leurs modalités et les zones à risque, ainsi que sur les besoins des autorités nationales et régionales pour endiguer la piraterie, en déterminant des priorités d’action.  La Charte de l’Organisation des Nations Unies et le droit international doivent former la base et le cadre juridique et conceptuel de toute initiative, a estimé le représentant de la Colombie.  Il a rappelé que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 et la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime de 1998 précisent le cadre d’application et déterminent les mesures par lesquelles la communauté internationale peut participer au développement et à la mise en œuvre d’une stratégie de lutte. 


À cette fin, les États concernés doivent renforcer leurs capacités nationales, avec l’assistance technique et juridique de la communauté internationale et des organismes des Nations Unies pertinents, a estimé le représentant de la Colombie, citant à cet égard le Département des affaires politiques, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale, le Bureau des affaires maritimes et du droit de la mer, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, en coopération avec l’Organisation maritime internationale et Interpol, afin d’assister les autorités nationales, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Commission pour le golfe de Guinée.  Le représentant a enfin souligné que la communauté internationale devrait prêter une attention particulière à l’échange d’informations et de renseignements, à la diffusion des meilleures pratiques, et à l’établissement de programmes d’assistance technique, conformément aux législations nationales, pour établir une stratégie de lutte efficace, et qu’elle devrait aussi étudier la possibilité d’établir des mécanismes de financement pérennes pour ces opérations.


M. WANG MIN (Chine) a appelé la communauté internationale à accorder la plus haute attention aux actes de piraterie dans le golfe de Guinée qui constituent, a-t-il dit, une menace grave à la sécurité dans la région.  Il faut tout faire pour que la situation ne se détériore pas, en s’attaquant notamment aux racines de ce phénomène, a-t-il dit.  Le représentant a plaidé pour une stratégie intégrée qui renforcerait les capacités des États côtiers dans la lutte contre la piraterie, tout en œuvrant à leur développement économique et social.  Il a ensuite souligné la nécessité d’améliorer la coordination entre tous les acteurs concernés, les organisations régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et la Commission du golfe de Guinée et les États côtiers.  Il s’est ensuite félicité des patrouilles maritimes organisées conjointement par le Bénin et le Nigéria, avant d’engager la communauté internationale à apporter son assistance technique et à œuvrer au renforcement des capacités des États concernés.  En conclusion, il a soutenu le projet du Secrétaire général de déployer une mission d’évaluation sur les actes de piraterie dans le golfe de Guinée.  


Pour M. DUSHYANT SINGH (Inde), la piraterie au large des côtes de l’Afrique est devenue un sérieux obstacle aux aspirations de développement de la région.  L’augmentation des attaques contre les navires commerciaux au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest et, en particulier dans le golfe de Guinée, affecte l’industrie pétrolière dans la région comprise entre le Nigéria, la Guinée équatoriale et l’Angola, a-t-il fait remarquer.  Ce phénomène, a-t-il dit, aggrave la situation d’une région qui doit déjà faire face à divers problèmes tels que le trafic illégal de drogues et la prolifération des armes légères.  L’Inde, qui a toujours souligné l’urgence pour la communauté internationale de travailler à une stratégie globale contre la piraterie, est préoccupée par la nouvelle vague d’actes de piraterie et d’attaques maritimes dans le golfe de Guinée, a dit M. Singh.  Bien que les deux situations soient différentes, l’inaction de la communauté internationale en Somalie a peut-être fait naître la nouvelle vague dans le golfe de Guinée, a déclaré le représentant.  « Il est temps d’accorder une véritable attention à ce problème », a-t-il insisté, en rappelant que les États de la région avaient déjà déployé des efforts collectifs pour faire face au problème.  Tout en soulignant l’importance de poursuivre ces efforts, il a invité lesdits États au partage de l’information, au renforcement de leurs systèmes judiciaires afin de poursuivre et de traduire en justice les auteurs des actes de piraterie.  La communauté internationale, sous les auspices des Nations Unies, devrait soutenir ces efforts régionaux en allouant des ressources pour le renforcement des capacités des garde-côtes et des forces navales, a-t-il souhaité avant de conclure.


M. MARC LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est dit préoccupé par les attaques de piraterie qui, si elles se concentrent au large des côtes du Nigéria et du Bénin, se déroulent dans une zone géographique toujours plus large.  Une attaque sur 10 est signalée, a-t-il ajouté, en faisant remarquer que la trentaine d’attaques commises depuis le début de l’année était un chiffre sous-estimé.  Il faut apporter une réponse efficace et coordonnée pour lutter contre ce phénomène qui a, en outre, des conséquences économiques néfastes comme l’augmentation des primes d’assurance des navires et la perturbation des exportations.  Il a invité à faire fond sur la coopération entre le Bénin et le Nigéria qui organisent des patrouilles maritimes communes.  Il a ensuite invité à se garder d’une comparaison avec les actes de piraterie commis au large des côtes somaliennes, avant de soutenir le projet d’intégration des fonctions de garde-côtes des États concernés sous l’égide de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.  Le Royaume-Uni apporte un appui résolu, notamment dans la formation des garde-côtes au Nigéria, au Ghana et en Sierra Leone, a-t-il assuré.  Le représentant a enfin mentionné l’assistance prêtée par l’Union européenne, qui se traduit notamment par le renforcement des capacités de renseignement sur les actes de piraterie.  En conclusion, il a appuyé le projet de résolution dont le Conseil de sécurité est saisi.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré que la piraterie faisait peser une menace très grave pour l’Afrique de l’Ouest et pour la communauté internationale dans son ensemble.  Il a encouragé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour soutenir les efforts des États concernés, en leur fournissant une assistance technique et financière adéquate.  Se félicitant des efforts déployés par l’UNODC pour créer, au niveau régional, des capacités de lutte contre la piraterie, le représentant s’est également dit encouragé par la perspective de tenir un sommet des chefs d’État et de gouvernement, en émettant l’espoir qu’il aboutira à des mesures vigoureuses pour combattre ce phénomène.  Le représentant a estimé, en conclusion, que tous les États devraient adopter des lois contre la piraterie et non seulement les États côtiers d’Afrique de l’Ouest.


M. IVAN BARBALIĆ(Bosnie-Herzégovine) s’est dit très préoccupé par la recrudescence  des attaques dans le golfe de Guinée, tout en notant les efforts des États de la région et des organisations régionales, comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour lutter contre ce phénomène.  Il a ensuite assuré du ferme appui de sa délégation à la tenue d’une réunion de haut niveau sur la question dans la région.  La communauté internationale doit, pour sa part, assister les États africains concernés.  Les enseignements tirés de la lutte contre les attaques au large des côtes somaliennes peuvent être mis à profit, a-t-il suggéré.  Le représentant a ensuite souligné l’importance de s’attaquer aux causes profondes de ces attaques de piraterie, pointant notamment la pauvreté des jeunes de la région et le taux élevé de chômage parmi cette population.  Sa délégation, a-t-il dit, se réjouit de l’intention du Secrétaire général de dépêcher une mission d’évaluation des actes de piraterie dans le golfe de Guinée.  Avant de conclure, il a plaidé pour une coopération accrue entres les deux bureaux des Nations Unies pour l’Afrique centrale et pour l’Afrique de l’Ouest. 


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé que des mesures nécessaires devraient être prises rapidement pour éviter une détérioration de la situation dans le golfe de Guinée.  Les organisations régionales et sous-régionales ont, à cet égard, un rôle déterminant à jouer, mais aussi l’Union européenne et les États Membres individuellement, a-t-il précisé.  La priorité est au renforcement de la sécurité maritime qui repose sur le déploiement de garde-côtes efficaces et en nombre suffisant, a-t-il souligné.  M. Wittig a ensuite estimé qu’il faudrait mettre au point un « concept global de sécurité maritime » qui intègre des mesures de prévention, de surveillance et de répression, et pose aussi les bases juridiques dans le cadre desquelles les États peuvent opérer aux niveaux régional et international.  Le représentant de l’Allemagne a salué, en conclusion, l’expertise des différentes institutions des Nations Unies, en particulier de l’UNODC, dans la lutte contre la piraterie.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a estimé que la réunion d’aujourd’hui arrivait à point nommé pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la gravité des actes de piraterie dans le golfe de Guinée, dont le nombre a dépassé la vingtaine depuis le début de l’année ».  Le trafic de biens et de marchandises qui en découle, ainsi que la traite de personnes, constitue une grave menace à la paix et à la sécurité internationales, a-t-elle assuré.  La fréquence des attaques contre le secteur de l’exploitation pétrolière, au large du Bénin en particulier, aurait provoqué, selon l’Ambassadeur Rice, la perte de deux milliards de dollars par an.  Au début du mois d’août, une cinquantaine de cargos étaient à quai dans le port de Cotonou, contre environ 150 en période normale, ce qui s’est traduit par un manque à gagner considérable pour l’économie béninoise et une augmentation des droits de douane sur les marchandises, a déploré Mme Rice.  Par ailleurs, a expliqué la représentante, dans le golfe de Guinée, les criminels opèrent près des côtes avec souvent pour principal objectif de s’approprier la cargaison plus que le navire.  Si chaque pays devrait faire de la surveillance de ses côtes une priorité, la communauté internationale devrait, quant à elle, appuyer les efforts déployés au niveau national pour renforcer la coordination entre pays de la région.  C’est dans ce cadre que les États-Unis leur fournissent des radars et des systèmes de surveillance côtière.  Seuls des partenariats permettront de renforcer la sûreté et la sécurité maritimes dans la sous-région, mais aussi dans l’ensemble de l’Afrique, a insisté la représentante.  Avant de conclure, elle s’est félicitée de la mission d’évaluation dépêchée par le Secrétaire général, dont les États-Unis attendent avec impatience les conclusions, afin de formuler des réponses adéquates, en tenant compte de toutes les dimensions du problème de la piraterie.


M. NAWAF ASSAF (Liban) s’est dit très préoccupé par la recrudescence des attaques dans le golfe de Guinée qui, a-t-il dit, déstabilisent gravement la sécurité de la région et ont des conséquences économiques particulièrement néfastes.  Il faut apporter une réponse coordonnée, a-t-il poursuivi, en plaidant pour le renforcement des capacités des pays africains concernés par ce phénomène et l’harmonisation du droit international pertinent et des droits nationaux.  Il s’est ensuite félicité des patrouilles communes organisées par le Bénin et le Nigéria, ainsi que du projet de mise en place d’une force de protection commune, sous l’égide de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en coopération avec les deux bureaux des Nations Unies en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.  Le représentant a ensuite soutenu le déploiement d’une mission d’évaluation des actes de piraterie dans le golfe de Guinée, avant d’appeler à s’attaquer aux raisons profondes de ce phénomène comme la pauvreté des jeunes.


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a souligné que le golfe de Guinée est une région riche en ressources pétrolières et halieutiques, tout en étant un espace géologique et géostratégique.  Les derniers évènements survenus dans le golfe de Guinée montrent à quel point la piraterie est devenue une menace à la paix et à la sécurité internationales.  C’est pourquoi, le Gabon appuie l’idée du Secrétaire général d’envoyer une mission d’évaluation dans la région afin d’explorer la possibilité d’une intervention des Nations Unies, a-t-il indiqué.  En ce qui concerne la sécurité régionale, le représentant a loué les efforts consentis par la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et  Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Il a salué l’assistance militaire que les États-Unis, la France et l’Allemagne apportent aux États du golfe de Guinée dans leur lutte contre ce phénomène.  Cette coopération régionale apporte des résultats, mais elle mérite d’être renforcée dans les domaines de la formation des unités de garde-côtes, du financement des mécanismes d’information et de coopération entre les forces régionales existantes.  Concernant le renforcement des instruments juridiques et des moyens de répression, le représentant a rappelé que son pays était partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, à la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime dite Convention de Rome et à ses Protocoles additionnels de 2005.  Le représentant a toutefois fait observer que ces instruments conventionnels ne prennent pas en compte les particularités de la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.  Pour contribuer à combler le vide juridique en la matière, le Gabon s’est engagé à renforcer les mécanismes nationaux et sous-régionaux de lutte contre la piraterie maritime et à appuyer, au plan international, l’idée d’élaborer et d’adopter une convention générale contre la piraterie maritime.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a déclaré que les actes de piraterie de plus en plus nombreux commis dans le golfe de Guinée semblaient avant tout motivés par l’accès au pétrole brut, en précisant que les groupes criminels responsables de ces actes se livraient également aux trafics illicites de stupéfiants et d’armes légères.  L’objectif de cette réunion, a-t-elle dit, c’est de s’appuyer sur la déclaration présidentielle en date du 30 août dernier et de sensibiliser la communauté internationale à la gravité de ce phénomène, contre lequel elle doit se mobiliser.  Au niveau régional, le Nigéria et le Bénin ont conclu un accord de sécurité maritime qui s’est traduit, depuis six mois, par le déploiement de patrouilles conjointes des deux pays au large des côtes béninoises.  « Mais ce problème ne peut pas être seulement résolu par nos deux pays », a prévenu la Présidente du Conseil de sécurité.  C’est pourquoi nous attendons avec impatience, a-t-elle indiqué, la tenue du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la région, qui devrait déboucher sur des accords de coopération régionaux et bilatéraux.  Lançant un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne les efforts régionaux en cours, Mme Ogwu s’est félicitée des initiatives déjà lancées par la France et les États-Unis, qui fournissent une assistance technique et proposent une formation aux garde-côtes des pays de l’Afrique de l’Ouest.  « Nous sommes prêts, a-t-elle poursuivi, à établir des partenariats avec d’autres pays afin de mettre au point des systèmes de surveillance et des opérations d’interception ».  De telles initiatives devraient d’ailleurs profiter de la mission d’évaluation que le Secrétaire général dépêchera en novembre prochain.  La nécessité de consentir des efforts concertés doit enfin conduire le Conseil de sécurité à soutenir les efforts régionaux et éradiquer la piraterie dans le golfe de Guinée.  « C’est pourquoi le Nigéria fera circuler à l’issue de cette réunion un projet de résolution basé sur la déclaration en date du 30 août, qui appelle notamment à un appui technique et financier de la part de la communauté internationale », a annoncé Mme Ogwu.


M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin), s’exprimant au nom des États du golfe de Guinée, a affirmé que les actes de piraterie dans le golfe de Guinée représentaient une menace grave pour la paix et la sécurité dans la région.  La communauté internationale n’a aucun intérêt à laisser s’instaurer une zone de non-droit au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, a-t-il poursuivi.  Le représentant a mentionné les initiatives prises par les États du golfe de Guinée pour s’attaquer à ce phénomène, comme la conduite de patrouilles maritimes communes entre le Bénin et le Nigéria.  Sa délégation, a-t-il dit, est encouragée par l’attention accrue que porte le Conseil de sécurité sur la gravité de ces actes de piraterie, ainsi que par l’intention du Secrétaire général de déployer une mission d’évaluation de la situation dans le golfe de Guinée.  Se félicitant du soutien de la communauté internationale pour le renforcement des capacités des pays africains concernés par ces actes de piraterie, M. Zinsou a invité le Conseil de sécurité à adopter une résolution sur le sujet.  Le Conseil pourrait également apporter son soutien à l’établissement d’une approche régionale plus large de la sécurité maritime, en liaison avec les organisations régionales pertinentes, a-t-il poursuivi, en mentionnant les efforts financiers et matériels qu’une telle approche nécessiterait.  Le représentant a affirmé que les actes de piraterie constituaient un défi mondial, qui devrait être relevé par la communauté internationale dans son ensemble, et non seulement par les États directement touchés.


S’exprimant ensuite en sa qualité de représentant du Bénin, M. Zinsou a indiqué que les attaques de piraterie avaient sensiblement fait baisser le nombre de bateaux accostant au Port autonome de Cotonou, principale source de recettes douanières du pays.  « Le risque de voir la jeune démocratie du Bénin étouffer sous l’impact de ces activités illicites est grand », a-t-il déclaré.  Le Bénin, qui a décidé d’investir dans le renforcement de ses capacités navales, sera bientôt en mesure de garantir la sécurité dans ses eaux territoriales d’ici une année, a-t-il indiqué.  Le processus d’intégration des unités navales et de mise en place d’un cadre régional de coopération conforme à la stratégie de l’Union africaine suivra son cours, a-t-il ajouté.  Le représentant a souhaité l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité sur la question, tout en soulignant qu’il était nécessaire pour la communauté internationale de s’engager fermement à soutenir les efforts des pays de la région.  En conclusion, il a félicité le Secrétaire général pour sa décision d’envoyer une mission technique intégrée au Bénin afin d’examiner les formes d’assistance nécessaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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