CS/10210

Libye: face à la situation critique sur le terrain, nous devons agir de manière rapide et décisive, déclare Ban Ki-moon au Conseil de sécurité

24/03/2011
Conseil de sécuritéCS/10210
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Conseil de sécurité

6505e séance – après-midi


LIBYE: FACE À LA SITUATION CRITIQUE SUR LE TERRAIN, NOUS DEVONS AGIR DE MANIÈRE

RAPIDE ET DÉCISIVE, DÉCLARE BAN KI-MOON AU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Comme il en a été prié par les termes de la résolution 1973 (2011) adoptée par le Conseil de sécurité concernant la situation en Libye, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a fourni cet après-midi des informations aux membres du Conseil sur les évènements survenus depuis le début de la mise en œuvre de la résolution par les États Membres concernés en vertu des pouvoirs qu’ils tirent des dispositions de ce texte. 


Après avoir rappelé que des actions militaires ont été lancées le 19 mars contre la Libye par les Forces armées des États-Unis et de pays européens en vue d’établir une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye, Ban Ki-moon a indiqué que « compte tenu de la nature critique de la situation sur le terrain, il est impératif que nous continuions d’agir avec rapidité et de manière décisive ».


Aux membres du Conseil de sécurité, M. Ban Ki-moon a d’abord indiqué qu’au cours de ses récentes visites, privées et publiques, il n’avait eu de cesse de souligner que l’action entreprise en vertu de la résolution était guidée par un seul objectif, qui est de « sauver les vies de civils innocents ».  Il a rappelé qu’à cette fin, la résolution 1973 avait fixé comme objectif que soit mis fin à la « campagne brutale de violence du régime libyen contre son propre peuple ».  « La résolution a également réaffirmé l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Libye et elle exclut explicitement toute occupation étrangère du territoire libyen », a ajouté le Secrétaire général de l’ONU.


Parlant de l’application du volet militaire de la résolution 1973, M. Ban a indiqué que la campagne pour établir une zone d’exclusion aérienne, était toujours en cours.  Il a constaté que, contrairement aux annonces répétées des autorités libyennes depuis le début des frappes militaires, aucun cessez-le-feu n’a encore vu le jour en Libye. « Bien que mon Envoyé spécial Abdul Ilah Khatib, qui a visité Tripoli, ait souligné qu’il était dans l’intérêt de la Libye de mettre fin aux hostilités, le régime a justifié l’usage de la force par le fait « qu’il devait contrer des menaces émanant d’Al-Qaida et de terroristes islamiques », a indiqué Ban Ki-moon.  Sur le terrain, des batailles féroces se poursuivent donc dans les villes d’Ajdabiya, Misratha et Zitan.


Le Secrétaire général a expliqué que, le 21 mars, son Envoyé spécial avait rencontré les dirigeants de l’opposition armée libyenne, dont le Président du « Conseil national de transition », à Tobrouk.  Ces derniers ont réitéré à cette occasion leur appel au cessez-le-feu ainsi que la demande qu’ils ont faite afin que soit levé le siège imposé par les Forces gouvernementales libyennes dans certaines localités aux mains des rebelles.  « Ils ont également demandé que soit mis fin à l’utilisation de chars et d’autres armes lourdes contre les civils et que soit déployée rapidement une mission d’évaluation des besoins humanitaires ».  « Demain, mon Envoyé spécial se rendra à Addis-Abeba pour participer à une réunion organisée par l’Union africaine, où le Gouvernement libyen et l’opposition, ainsi que les États Membres concernés et les organisations régionales tenteront de trouver une solution pacifique et de décider d’un cessez-le-feu », a encore fait savoir le Secrétaire général de l’ONU.


Concernant le volet humanitaire de la résolution 1973, M. Ban a rappelé que ce document demande que les autorités libyennes respectent leurs obligations au titre du droit international.  « Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU et son équipe n’ont qu’un accès limité à la crise, et nous sommes préoccupés pour ce qui est de la protection des civils, des abus des droits de l’homme et des violations du droit international humanitaire », a-t-il déclaré.  Après avoir précisé que, depuis le début de la crise, plus de 335 000 personnes ont fui la Libye, il a indiqué, qu’en outre, 9 000 autres réfugiés étaient retenus le long des frontières libyennes avec la Tunisie et l’Égypte.


« Au 21 mars, l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut-Commissariat pour les réfugiés ont réussi à évacuer 60 000 personnes, 63% de l’appel de fonds régional pour la crise libyenne de 160 millions de dollars ont été financés, et, selon le Programme alimentaire mondial, le prix de la farine a doublé au cours des dernières semaines », a poursuivi le Secrétaire général.  Il a noté que l’ONU et les autorités libyennes faisaient sur la situation humanitaire des analyses qui sont très différentes, et que, par conséquent, aucun accord n’avait pu être trouvé sur l’envoi éventuel d’une mission d’évaluation des besoins.


« Je voudrais rappeler à toutes les parties actuellement engagées dans les hostilités en Libye leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire, d’autoriser et faciliter un accès rapide et sûr aux organisations humanitaires vers les populations qui sont dans le besoin », a insisté Ban Ki-moon.  Il a aussi fait observer que son Envoyé spécial avait informé le Gouvernement libyen de l’intention du Conseil des droits de l’homme de créer une commission d’enquête internationale indépendante chargée de faire la lumière sur les allégations de violations des droits de l’homme dans leur pays, avec laquelle le Gouvernement devra coopérer.


Revenant aux demandes faites par la résolution 1973 (2011), Ban Ki-moon a indiqué que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) avait adressé aux Nations Unies une notification relative à sa décision d’engager une opération commune d’appui à la mise en œuvre de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité.  M. Ban a par ailleurs annoncé que le Secrétariat des Nations Unies poursuivait l’établissement du groupe d’experts qui sera chargé, en vertu de la résolution 1973, de suivre l’application des sanctions contre la Libye. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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