AG/EF/3306

La Commission économique et financière souligne l’urgence de la mise en oeuvre des piliers du développement durable et d’une économie verte

04/10/2011
Assemblée généraleAG/EF/3306
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                       

4e séance – matin & après-midi                             


LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE SOULIGNE L’URGENCE DE LA MISE EN ŒUVRE

DES PILIERS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET D’UNE ÉCONOMIE VERTE


La Conférence Rio+20 doit promouvoir un nouveau type d’économie plus équilibrée

et plus soucieuse des besoins des peuples et de la sauvegarde de l’environnement


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui les moyens de la mise en œuvre des piliers du développement durable, qui sont les volets social, économique et environnemental du développement, alors que la promotion du développement durable fait face, aujourd’hui, à trois grands obstacles: le fossé technologique entre les différentes régions du monde, l’insuffisance des ressources de financement du développement et les disparités dans la mise en œuvre des programmes et des politiques. 


La promotion des piliers du développement durable a été abordée à l’occasion d’un dialogue entre la Deuxième Commission et les cinq Secrétaires exécutifs des commissions régionales de l’ONU, dialogue qui a eu lieu sur le thème « Intégrer les piliers économique, social et environnemental du développement durable: Perspectives des régions ».  Le Président de la Deuxième Commission, M. Abulkalam Abdul Momen du Bangladesh, a souligné l’importance de l’approche par région, qui permet de passer en revue des expériences diverses et les besoins spécifiques de chaque grande région.  Il a rappelé que ce dialogue s’inscrivait dans le cadre des préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui aura lieu l’an prochain à Rio de Janeiro, au Brésil, 20 ans après le Sommet de la Terre.  Le débat a été modéré par Mme Noeleen Heyzer, qui a aussi fait une présentation régionale en tant que Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP).


Mme Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a, de son coté, mis l’accent sur la baisse sensible des taux de pauvreté et de chômage dans les pays de cette région.  Mais elle a reconnu qu’il fallait encore lutter contre la réduction des inégalités.  Elle a aussi évoqué des rencontres tenues au niveau régional concernant la mise en œuvre des fondamentaux du développement durable.


Le représentant du Chili, dont le pays préside par ailleurs le Groupe de Rio, a réagi pour souligner que les Nations Unies étaient les mieux placées pour aider la recherche d’outils qui permettront l’intégration des trois piliers du développement durable.  Le représentant de l’Argentine a, quant lui relevé qu’il y a encore beaucoup à faire dans la région de la CEPALC, où règnent les niveaux les plus élevés d’inégalités économiques et sociales au monde.


M. Abdoulie Janneh, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a présenté l’économie verte comme un moyen d’intégrer de manière équilibrée les fondamentaux économiques et sociaux.  « Mais on peut se demander, au stade actuel, si l’économie verte a des correspondances avec le développement durable, et si nous ne devons pas changer de paradigme en tenant compte du changement climatique et de la crise alimentaire ».  Cette réflexion de M. Janneh reflétait les inquiétudes qu’éprouvent un grand nombre d’États Membres concernant la définition du concept « d’économie verte ». 


Mme Heyzer a souligné que plusieurs défis restent à relever dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en Asie-Pacifique, à commencer par le niveau élevé des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques.  Elle a évoqué les émissions atmosphériques de dioxyde de carbone, qui sont deux fois moins élevées dans la région qu’aux États-Unis, et a plaidé pour une évolution plus rapide vers l’usage d’énergies renouvelables.  En Asie-Pacifique, il est important d’augmenter les niveaux de consommation des classes de population les plus pauvres et de créer plus d’emplois « verts », a préconisé Mme Heyzer.


M. Jan Kubiš, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a pour sa part souligné que la région Europe avait été la plus frappée par la récession.  Il a noté que la croissance du chômage, couplée à la baisse des recettes publiques et au vieillissement de la population européenne, allaient rendre difficile la prise en charge des retraites et des programmes de santé dans la région.  Concernant l’environnement et les émissions de gaz à effet de serre, le Secrétaire exécutif de la CEE a dit que les situations étaient différentes d’une zone à l’autre de l’Europe, mais qu’une feuille de route ambitieuse était mise en place pour combattre ce phénomène.


Mme Roula Majdalani, Directrice de la Division du développement durable de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a noté que dans la région de la CESAO, la mise en œuvre des trois piliers du développement durable passait par une bonne gouvernance, sur fond de « printemps arabe » et de transitions politiques.  La création d’emplois reste un défi considérable à relever dans la région, même si cette dernière a des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale depuis 2000, a indiqué Mme Majdalani. 


La Deuxième Commission a, par ailleurs, consacré sa séance de la matinée à la poursuite du débat général entamé hier, et qui reprendra demain, mercredi 5 octobre, à 10 heures.  Il en est ressorti une forte préoccupation pour l’impact de la crise économique mondiale sur les engagements pris en matière de développement durable et de financement du développement.  La réduction de la pauvreté et le développement durable doivent rester des priorités, d’autant plus que la pression liée au changement climatique s’est accrue et que le fossé technologique entre pays du Nord et du Sud s’est creusé, ont préconisé la plupart des délégations.  « Si nous n’agissons pas, les conséquences économiques, financières et surtout humaines seront dévastatrices », a averti le Chili, qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio.  Ces propos ont été relayés par la délégation de la Chine, qui a appelé les pays donateurs à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement.


Les représentants ont placé beaucoup d’espoirs dans la Conférence Rio+20.  L’Inde a dénoncé « les schémas insoutenables de consommation et de production qui doivent être modifiés d’urgence, notamment dans les pays industrialisés ».  La promotion et le déploiement des technologies propres et des énergies renouvelables doivent être étendus à tous les pays, notamment au moyen de la coopération et du transfert de technologie, ont souligné les intervenants au débat général. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 5 octobre, à 10 heures, en reprenant son débat général.


Débat général (suite)


S’exprimant au nom des pays du Groupe de Rio, M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili), a noté que concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les accords à ce jour conclus dans ce cadre n’étaient pas suffisants et a plaidé en faveur du renforcement de la coopération internationale afin que soient atteints ces objectifs.  Constatant la fragilité de l’économie au niveau mondial, il a émis le souhait que la Commission mette l’accent sur le besoin de réformer le système financier et économique mondial.  Le Groupe de Rio a réitéré l’urgence que les engagements des pays développés soient honorés en matière de contributions à l’aide au développement, contributions qui devraient atteindre 0,7% du PIB des pays industrialisés d’ici à 2015, a dit M. Errazuriz.  Il s’est inquiété que le contexte économique actuel ne freine la réalisation de cet objectif.  Dans ce contexte, les Nations Unies doivent jouer un rôle central en matière de réflexions autour d’une gouvernance économique mondiale.  Le représentant du Chili a, par ailleurs, abordé les questions posées par les migrations au niveau international, notant que ce phénomène requiert une approche coordonnée.  Il a également évoqué les difficultés que rencontrent les pays à revenu intermédiaire, qui font face à des besoins spécifiques requérant des formes de coopération particulières.


Concernant le développement durable, le représentant a souligné le défi urgent de sauver la planète.  « Si nous n’agissons pas, les conséquences économiques, financières et surtout humaines seront dévastatrices », a-t-il averti.  Il a appelé à une aide accrue aux pays en développement, qui sont beaucoup plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique.  À ce titre, la Conférence Rio+20 devra absolument réaffirmer les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, a-t-il préconisé.  De même, la prochaine Conférence de Durban doit déboucher sur des engagements équilibrés et complets, a dit M. Errazuriz.  Le Groupe de Rio a aussi appelé à un renforcement de la coopération technologique, citant le besoin d’apporter des réponses aux phénomènes de désertification et de dégradation des sols, et il a exprimé sa solidarité envers les petits États insulaires en développement en raison de leur vulnérabilité très élevée aux changements climatiques, a déclaré le représentant.


M. KIM SOOK, (République de Corée) a souhaité que la Deuxième Commission accorde une grande importance à la préparation de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, ou Conférence Rio+20, et qui aura lieu à Rio de Janeiro, au Brésil en juin prochain.  Il a ajouté qu’à Rio, la vision d’une économie verte durable doit être réaffirmée.  Il a relevé qu’en tant que coprésident du processus préparatoire à la Conférence Rio+20, la République de Corée fera tout son possible afin que cette rencontre connaisse un réel succès.  Le représentant a ensuite estimé que les Objectifs du Millénaire pour le développement doivent occuper une place centrale dans les délibérations de la Deuxième Commission, cela à 4 ans de la fin de l’échéance de 2015, qui est l’année butoir pour la réalisation des OMD.  Il a souhaité que des perspectives sur la suite à donner aux OMD soient envisagées.  M. Kim a rappelé que la République de Corée fait partie des pays engagés à trouver des mesures innovantes de financement du développement.  À ce propos, il s’est félicité de la décision de la Deuxième Commission d’organiser un évènement spécial consacré aux méthodes innovantes de financement du développement.  Il a indiqué que son pays est l’un de ceux ayant mis en place une taxe de solidarité sur les billets d’avion afin de lutter contre la pauvreté et les maladies chroniques en Afrique.


M. ASLAM SHARIR (Maldives) a émis l’espoir que la Conférence Rio+20 débouche sur un accord qui permettra que les engagements pris en matière de développement durable se traduisent par des progrès politiques réels sur le terrain.  « Nous espérons que le monde va se réveiller de sa paralysie induite par les émissions de carbone et qu’il va redéfinir les règles d’une croissance économique mondiale », adit M. Sharir.  Plaidant pour la promotion des sources d’énergie renouvelables, il a rappelé que les Maldives souhaitent devenir neutres en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de rejet atmosphérique de carbone d’ici à 2020, en produisant 60% de leur énergie nationale via les technologies solaires et les 40% restants par l’usage de l’énergie éolienne et de la biomasse.  Il a appelé la communauté internationale à tenir ses engagements pour aider le développement des petits États insulaires en développement et a plaidé pour la création d’une catégorie spécifique à l’ONU regroupant ces États en termes de vulnérabilité économique.  Le représentant des Maldives a, par ailleurs, exprimé le fort soutien de son pays au peuple palestinien et il a appelé à la réalisation d’une solution qui verrait cohabiter deux États au Moyen-Orient, ce qui inclut la reconnaissance d’un État palestinien dont le peuple peut jouir de ses ressources naturelles de manière permanente.


M. LEON GONZALEZ (Cuba), a affirmé que le fossé entre le « Premier » et le Tiers-monde continue de s’agrandir, et que le niveau de pauvreté et de famine qui affecte des centaines de millions de personnes ne cesse d’augmenter.  Cuba, a-t-il souligné, réaffirme que la racine des problèmes du monde est l’ordre international injuste et antidémocratique qui prévaut.  M. Gonzalez a, de ce fait, souhaité que la Deuxième Commission accorde une attention particulière à la cause profonde des crises internationales.  Regrettant le blocus économique imposé par les États-Unis à Cuba, il a indiqué que son pays connaît, malgré tout, une embellie économique et sociale grâce aux efforts des populations, et avec le soutien de pays amis.


M. EDUARDO JOSÉ A. DE VEGA (Philippines) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et à celle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Rappelant que son pays se relevait tout juste d’une catastrophe naturelle et se préparait à affronter un nouveau typhon, il a déploré que ces ouragans causent plusieurs centaines de millions de dollars de pertes survenues dans le secteur agricole, de nombreux décès, et le risque continu d’inondations et de glissements de terrain pour la population.  Notant que de nombreuses questions divisent les pays développés et en développement en matière de développement durable, le représentant a demandé que les États continuent de chercher des solutions à l’approche de l’échéance de 2015, date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. De Vega a plaidé en faveur de l’établissement d’un système mondial d’échanges qui soit à la fois équitable et ouvert, tout en souhaitant au passage que la coopération Sud-Sud soit complémentaire et non pas un substitut à la coopération Nord-Sud.  Revenant sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant a appelé à « regarder au-delà de l’échéance de 2015 » en matière de prospérité et de développement de toutes les nations, et a souhaité que la Commission se penche sur les réponses à apporter aux conséquences des catastrophes naturelles, qui ont gagné en intensité et en fréquence.  M. De Vega a aussi plaidé pour que la Commission travaille sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et sur la préservation de la biodiversité mondiale.


M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan) a estimé que la crise économique et financière mondiale démontre que les États doivent mettre en place des politiques économiques stables et responsables.  Le représentant a relevé que son pays, malgré les effets de la crise, a pu maintenir son rythme de développement, atteignant ces cinq dernières années un taux de croissance de 8,5%.  Il a souligné que le Gouvernement ouzbèke a développé des secteurs à haut potentiel de croissance grâce à la création, en 2006, du Fonds national pour la reconstruction et la modernisation de l’économie de l’Ouzbékistan.  M. Askarov a relevé que son pays alimente la capitale de l’Afghanistan, Kaboul, en électricité depuis 2009.  Rappelant que toute l’Asie centrale souffre de la crise causée par l’assèchement de la mer d’Aral, qui a pratiquement disparu du fait de l’aridité environnementale et des retenues d’eau construites en amont sur les fleuves qui l’alimentaient, il a condamné la construction de grands barrages hydroélectriques par des pays voisins, et cela sur des cours d’eau transfrontaliers.


M. P.J. KURIEN (Inde) a mis en garde la communauté internationale qui pourrait se détourner des Objectifs du Millénaire pour le développement à cause de préoccupations relatives à la crise économique et financière internationale.  Il a ainsi invité les pays donateurs à respecter l’engagement qu’ils ont pris de contribuer à l’aide publique au développement à hauteur de 0,7% de leur produit national brut.  Il a réaffirmé la volonté de l’Inde de continuer la promotion de la coopération Sud-Sud, qui de son avis, complète la coopération Nord-Sud.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à faire de la Conférence Rio+20 un succès.  Notamment en mettant sur pied des solutions durables pour la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, l’accès à l’eau, ainsi que l’urbanisation rapide.  M. Kurien a également émis le vœu que des accords soient trouvés lors des prochaines négociations relatives aux changements climatiques, afin, a-t-il souligné, que les pays les moins avancés, les pays sans littoral, les petits États insulaires en développement et les États africains trouvent des solutions aux problèmes environnementaux qui les interpellent, notamment la crise climatique et la désertification.


M. MOHAMED FF ELKREKSHI (Libye) a abordé les questions du développement durable et de la pauvreté, soulignant à ce titre l’impact économique de la désertification, et le besoin d’apporter des réponses concrètes à ce problème.  La plupart des pays en développement et des pays les moins avancés, déjà confrontés à la pauvreté, ne seront pas en mesure de tenir l’échéance de 2015 pour les Objectifs du Millénaire pour le développement, ceci du fait de causes structurelles et aussi à cause de leur incapacité à mobiliser des ressources nationales suffisantes, a-t-il pronostiqué.  La Libye sait que la réforme des institutions financières internationales n’est pas facile, mais elle reste cependant essentielle pour prévenir de prochaines crises, a dit le représentant.  Il a également appelé les États Membres à fournir une nouvelle aide financière internationale aux pays en développement, qui font face, à l’instar de la Libye, à des difficultés accrues avec le changement climatique.  M. Elkrekshi a, en outre, abordé la transition politique en cours dans son pays et a souligné que les ressources énergétiques « avaient été pillées par la famille Al-Qaddafi », laquelle a aussi détourné et bloqué des fonds dans des établissements financiers à l’étranger.


M. KHUSRAV NOZIRI (Tadjikistan) a appelé la Deuxième Commission à accorder une place particulière à la préparation de la Conférence Rio+20.  Il a relevé que le commerce international et l’investissement direct sont utiles pour la promotion du développement.  Il a, à cet effet, demandé le soutien de la communauté internationale pour l’adhésion du Tadjikistan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a ensuite rappelé les obstacles au développement que connaissent les pays sans littoral, qui ne peuvent participer pleinement au commerce international du fait de leur isolement géographique.  M. Nozri a, en outre, appelé au renforcement de la coopération internationale et régionale en matière de gestion des ressources en eau, et il a rappelé que le Tadjikistan avait été à l’origine de la rédaction de la résolution 65/154 de l’Assemblée générale, qui fait de 2013 l’Année internationale de l’eau.


M. OKUBOTIN CHARLES COCODIA (Nigéria) a déclaré que le poids de la crise économique et financière continuait de se faire ressentir au niveau mondial, en particulier dans les pays en développement.  Déjà, la persistance de la crise menace les gains réalisés par l’Afrique au cours de la décennie écoulée, avec pour corollaire la possibilité pour de nombreux pays de ne pas pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, a déploré le représentant.  Il a donc plaidé pour la conclusion rapide du Cycle de négociations commerciales de Doha et pour la mise en place d’un système commercial international réglementé, juste, transparent et équitable.  Après avoir vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, M. Cocodia a expliqué que l’aide publique au développement (APD) était plus que jamais indispensable.  Aussi, a-t-il déploré le manque d’engagement des pays développés pour porter l’APD à hauteur des montants agréés, alors que les progrès accomplis par les pays africains dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) démontrent qu’ils sont capables de faire des avancées en termes de bonne gouvernance et de développement durable, à condition toutefois d’être soutenus par la communauté internationale.


Mme OCHIR ENKHTSETSEG(Mongolie) a estimé aujourd’hui nécessaire la mise en place de « solides stratégies » pour garantir un développement durable dans les pays pauvres, notamment au moment où les crises multiformes qui secouent le monde, alimentent les débats des travaux de la Deuxième Commission.  « Nous devons promouvoir la création d’emplois productifs et décents, ainsi que l’inclusion sociale.  Il faut pouvoir garantir une couverture sociale aux personnes dans le besoin et aux plus vulnérables », a soutenu la Représentante permanente de la Mongolie.


S’appuyant sur le Rapport 2011 sur la situation sociale dans le monde, Mme Enkhtsetseg a déclaré que nombre de pays « s’enfoncent dans une crise sociale marquée par un fort taux de chômage, plus particulièrement chez les jeunes, et une paupérisation galopante et des inégalités.  Elle a estimé que cette situation est particulièrement préjudiciable aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement, qui assistent impuissants à la perte de leurs gains en matière de développement, gains pourtant « durement acquis » au cours des décennies écoulées.  Au niveau international, la Mongolie exhorte donc la communauté internationale à conclure rapidement le Cycle de Doha sur les négociations commerciales multilatérales.  Doha doit placer les besoins des pays en développement au centre de ses préoccupations et offrir des mesures accélérées pour l’aide au commerce dont ces pays ont besoin.


M. WANG MIN (Chine) a souligné que le monde fait face à des crises et défis tels que les catastrophes naturelles, les changements climatiques, la crise financière internationale et le fossé grandissant entre pays du Nord et du Sud.  Le représentant a suggéré un certain nombre de solutions, comme par exemple un renforcement des politiques macroéconomies, afin de retrouver la croissance, tout en évitant le protectionnisme.  M. Wang a ensuite estimé que les pays développés devraient modifier leur modèle de production et de consommation qui ne semble pas durable.  Il a invité, en outre, les pays donateurs à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  Rappelant que la Chine est en pays en développement, le représentant a évoqué la participation de son pays à la coopération internationale.  Ceci se traduit notamment par l’assistance que la Chine apporte à plus de 120 pays, l’annulation de 380 dettes qu’elle accordée à ces pays, et l’octroi de 70 millions de dollars pour faire face à la famine qui sévit dans la corne de l’Afrique.  Confirmant que la Chine va continuer, dans la limite de ses possibilités, à apporter son assistance aux pays en développement, M. Wang a déclaré que la Chine est consciente de ses capacités de croissance économique, et de sa contribution au redressement de l’économie mondiale.


Mme NUJOMA (Namibie) a indiqué qu’un rapide examen de la situation économique mondiale révèle que le taux de croissance dans les pays en développement a été plus faible que prévu et s’avère même inférieur à ce qu’il était avant le début de la crise en 2008.  Elle a attiré l’attention de la Commission sur la situation des pays à revenu intermédiaire, qui constituent le groupe de pays où l’explosion démographique est la plus forte, et où résident les deux tiers de la population mondiale la plus pauvre.  L’investissement, le renforcement des capacités, le transfert de technologie, la productivité agricole, les télécommunications et les infrastructures logistiques sont les sujets de préoccupation les plus importants pour ces pays, dont la Namibie fait partie, a précisé la représentante.  En dépit de progrès considérables sur le plan de la bonne gouvernance, les inégalités sociales économiques héritées de l’ancien système d’Apartheid ont fait de la Namibie une société hautement divisée, a expliqué Mme Nujoma, qui a déclaré que cette situation figurait au premier plan des préoccupations du Gouvernement namibien.  Après avoir rappelé que son pays coopérait avec la société civile pour mettre en œuvre un programme national de lutte contre la désertification, elle a déclaré que beaucoup d’espoirs étaient placés dans la Conférence Rio+20.


M. AL-JABER (Qatar) a estimé qu’un bilan global montre que de nombreux pays ne sont pas près de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à la date butoir de 2015, notamment en ce qui concerne l’objectif de réduire de moitié la pauvreté dans le monde.  Il a relevé que ce bilan devrait permettre d’examiner des stratégies et politiques adéquates à la promotion du développement au cours des prochaines rencontres internationales, notamment la Conférence Rio+20.  Soulignant que les pays en développement sont les plus frappés par la crise financière internationale, qui a pourtant vu le jour dans les pays développés, M. Al-Jaber a souhaité la réforme des institutions financières internationales, et a ensuite exhorté les parties à poursuivre les négociations commerciales du Cycle de Doha.  Rappelant que les dépenses liées aux achats d’armes s’élèvent à des centaines de milliards de dollars chaque année, il a indiqué que ces sommes pourraient être utilisées pour résoudre les problèmes de développement de toute la planète.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a souligné les risques qui pèsent sur l’économie mondiale en raison de la crise systémique qui frappe les économies capitalistes.  Il a stigmatisé ce modèle, dont la conséquence des actions est un éloignement du monde des idéaux de paix et de démocratie.  Il a lancé un appel à la mise en œuvre de mesures urgentes pour lutter contre la spéculation sur les marchés financiers et sur les produits de base et énergétiques.  La flambée des prix dans les secteurs énergétiques et alimentaires a des conséquences désastreuses sur les populations, a déploré le représentant.  Il a émis le souhait que la Conférence Rio+20 ne soit pas le cadre de promotion d’une mort des instruments existants en matière de diffusion du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.  « La Conférence Rio+20 doit viser la création d’une économie verte et ne doit pas servir de cadre de promotion d’une économie basée sur le modèle libéral », a prévenu M. Valero.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a déclaré au cours du débat général de la Deuxième Commission, que le monde est confronté actuellement à plusieurs défis, y compris l’incertitude et l’instabilité qui se sont imposées dans le secteur de la finance internationale, et qui assombrissent les perspectives de l’économie mondiale.  « Cette crise, qui est la résultante de l’échec des réglementations qui auraient dû être mises en place en vue de prémunir les économies contre les prises de risques excessives par les acteurs du système financier des pays industrialisés, qui aujourd’hui fragilisent davantage les pays en développement.


Constatant les niveaux records atteints par la hausse des prix des denrées alimentaires, le représentant du Bangladesh a rappelé que « rendre la nourriture disponible pour tous et à un prix abordable », relève de la responsabilité collective.  Sur le volet du changement climatique, il a indiqué que la question demeure « un défi intimidant » et une menace à laquelle sont exposés particulièrement les pays les moins avancés (PMA), qui a-t-il dit, « sont ignorés dans la quête de solutions et de réponses au plan international ».  À l’approche de la prochaine Conférence de Durban sur le changement climatique, qui se tient du 28 novembre au 2 décembre 2011, M. Islam a émis le vœu de voir la communauté internationale « trouver un accord prudent et ambitieux sur l’objectif visant à réduire les émissions de carbone ».  Cet accord doit inclure des engagements juridiquement contraignants, en particulier sur la réponse à apporter aux besoins d’adaptation des PMA contre les effets du réchauffement de la planète, a-t-il suggéré.


Dialogue avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales sur le thème « Intégrer les piliers économique, social et environnemental du développement durable: Perspectives des régions »


Mme ALICIA BÁRCENA, Secrétaire générale adjointe et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a présenté les atouts économiques de sa région, ainsi que les obstacles qui se posent à son développement.  Elle a indiqué que la crise financière internationale a eu des répercussions négatives en Amérique latine et aux Caraïbes.  Malgré la crise internationale, la région devrait cependant connaître un taux de croissance de son produit intérieur brut de 4,5% cette année, a-t-elle noté.  De même, les investissements étrangers ont augmenté dans la région, même s’ils restent concentrés dans des secteurs industriels particuliers tels que celui de l’extraction minière.  La Secrétaire exécutive de la CEPALC s’est félicitée du fait que le taux de pauvreté de la région est passé de 50% en fin des années 1980 à 32% à l’heure actuelle.  Elle a également révélé que le taux de chômage dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes est de 7,3%.  Ce chiffre est inférieur à celui qui prévalait avant la crise économique.  Cette situation s’explique, a-t-elle ajouté, par les mesures de création d’emplois mises en place par les États de la région.


Mme Bárcena a indiqué que la zone de l’Amérique latine et des Caraïbes compte pour un tiers de la superficie des terres cultivables du monde.  Elle recèle d’autre part 13% des réserves de pétrole et un tiers des réserves en eaux douces du monde.  Elle a tout de même regretté que 30 millions de personnes n’aient pas accès à l’électricité dans la région, et que 110 millions de personnes y vivent dans des taudis.  Elle a souligné que la région de l’Amérique latine et des Caraïbes a tenu récemment, à Santiago du Chili, une réunion afin de préparer la Conférence Rio+20.  Les pays de la région ont convenu que l’expression « économie verte » semble problématique et porteuse de confusion dans les esprits.  À cet égard les États de la CEPALC ont convenu, étant donné qu’on parle d’un développement intégral, d’utiliser l’expression « développement durable », dont les contours sont plus clairs.  À Santiago, les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ont, en outre, souhaité que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient remplacés par des objectifs de développement durable.  Ils ont aussi appelé à la mise en place d’un pacte mondial afin de disposer d’un bon cadre de gouvernance internationale.  Les États de la CEPALC souhaitent aussi le renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC), afin qu’il soit pour l’économie ce que le Conseil sécurité est pour la paix et la sécurité dans le monde.


M. ABDOULIE JANNEH, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a dans sa déclaration, mis en exergue les efforts déployés par les pays de la région d’Afrique pour intégrer les trois piliers du développement durable dans leurs politiques de développement.  « Notre région a des taux de croissance positifs depuis 2000, malgré la crise économique et financière.  Mais cela ne s’est pas traduit positivement sur l’emploi et la réduction de la pauvreté », a-t-il déploré.  Au titre des efforts de la région, il a cité le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la prise d’initiatives par de nombreux gouvernements, et la tenue de plusieurs débats régionaux.  Il a toutefois reconnu qu’il fallait au niveau continental accélérer les efforts collectifs et renforcer la mise en œuvre des politiques et des projets.  Il a présenté la Conférence Rio+20 comme une opportunité unique offerte à l’Afrique pour exprimer son intérêt pour le développement durable.  « Nous devrions pouvoir déboucher sur un consensus sur les définitions du développement durable », a préconisé M. Janneh.  Les économies vertes devraient être un moyen d’intégrer de manière équilibrée les fondamentaux économiques et sociaux.  « Mais on peut se demander si l’économie verte a des correspondances avec le développement durable et si nous ne devons pas changer de paradigme en tenant compte du changement climatique et de la crise alimentaire », s’est interrogé M. Janneh.


Mme NOELEEN HEYZER, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a estimé que le grand défi qui se pose à la région est de réduire les divergences en matière de développement entre les différentes nations qui la composent.  La région de l’Asie et du Pacifique, a-t-elle noté, a connu un taux de croissance de 8,8% en 2010.  Néanmoins, a-t-elle reconnu, les crises, qui touchent les États-Unis et l’Europe, ont des impacts négatifs sur l’économie de la région.  Tout en se félicitant de l’augmentation des revenus par habitant dans la région, elle a regretté que cela s’accompagne de l’augmentation des inégalités sociales.  Mme Heyzer a révélé que cinq pays de la région Asie-Pacifique devraient réaliser l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes pauvres sur leur territoire à l’échéance de 2015, mais, la plupart des pays ne pourront y arriver qu’après la date butoir de 2015.  Elle a souligné que des pays tels que la Chine, l’Indonésie et la République de Corée, appartenant à la région d’Asie et du Pacifique, sont déjà engagés dans l’économie verte.


M. JAN KUBIŠ, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a souligné que la région Europe avait été la plus frappée par la récession, avec une situation difficile et largement médiatisée en ce qui concerne la situation dans laquelle sont plusieurs pays d’Europe.  Il a noté que les inégalités avaient augmenté au cours des deux dernières décennies, et que la croissance du chômage, couplée à la baisse des recettes publiques et au vieillissement de la population, allaient rendre difficile la prise en charge des volets des retraites et de la santé dans les pays de la région.  Il a toutefois relevé que la situation des plus pauvres ne s’était pas dégradée.  Concernant l’environnement et les émissions de CO2, le Secrétaire exécutif de la CEE a fait état de situations diverses en Europe, allant d’une hausse des émissions dans les pays industrialisés au cours des deux dernières décennies, à des situations où les pays émergents de la région ont vu leurs émissions baisser.  Il a aussi noté des disparités d’émission de CO2 en fonction des revenus par pays, certains pays à revenus très élevés étant notamment producteurs de taux élevés de gaz à effet de serre.  Il a relevé comme obstacles au développement durable la faiblesse des politiques publiques et l’engouement encore faible des marchés.  Toutefois, l’Europe est engagée dans une stratégie de développement d’une économie verte à l’horizon 2020, a relevé M. Kubiš.


Mme ROULA MAJDALANI, Directrice de la Division du développement durable de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a relevé que les pays de la région d’Asie occidentale souffrent d’une très grande dépendance aux ressources hydriques, qui sont assez rares dans la région.  De ce fait, l’insécurité alimentaire dans la région de la CESAO est étroitement liée à l’approvisionnement en eau.  Elle a souligné que la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale a élaboré un programme macroéconomique qui présente les différents scénarii de développement de la région, en tenant compte de divers facteurs pouvant influer sur la croissance.  Dans ce cadre, un projet d’intégration régionale par les transports a été mis sur pied, il comprend des transports dits durables qui prennent en compte les besoins sociaux des populations en même temps que des mesures environnementales.  Parlant de la Conférence Rio+20, Mme Majdalani a affirmé qu’un processus de préparation de la région est en cours avec une rencontre prévue les 16 et 17 octobre prochains au Caire, en Égypte avec les représentants des pays de la région.  Elle a enfin reconnu que l’économie verte devrait tenir compte des trois piliers du développement durable; qui sont économique, social et environnemental.


Débat interactif


Au cours du débat interactif qui a suivi les présentations des Secrétaires exécutifs des commissions régionales, certaines délégations ont relevé que les piliers du développement durable devraient être renforcés, tandis que d’autres estimaient que le passage à l’économie verte reste sujet à de nombreuses interrogations.


Le représentant du Chili a noté que l’intégration des piliers du développement durable est un effort « précieux » et « nécessaire ».  Il a aussi estimé que les Nations Unies se trouvent dans la meilleure position possible pour contribuer à la recherche efficace de l’intégration desdits piliers.  Le délégué du Népal a dénoncé, pour sa part, l’impact de la crise mondiale et ses conséquences « excessives » qui affectent les pays en développement.  Dans la perspective du développement durable, il a invité les États à faire preuve d’une forte volonté politique au niveau mondial afin de soutenir la transformation nécessaire de la nature de la structure économique mondiale.  « Mais, on ne voit pas encore très bien comment se fera la transition vers une économie plus durable », s’est-il inquiété.  Le représentant du Mexique a, quant à lui, dans une autre perspective, estimé que la transition vers le développement durable doit être accompagnée par tous les segments de la société, y compris la société civile. 


Le représentant du Bangladesh a fait part de son inquiétude, car, a-t-il estimé, parmi les trois piliers du développement durable, les piliers social et économique sont submergés par l’attention accordée au pilier environnemental.  Pour le délégué de la Tanzanie, l’inquiétude se situe plutôt sur les mesures d’accompagnement, qui devraient être mises en place afin d’aider les pays les moins nantis à intégrer les piliers du développement durable, et à se tourner vers la promotion de l’économie verte.  Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, a indiqué que les pays africains ont besoins d’aide pour opérer une mutation vers l’économie verte. 


Pour la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, de nombreux PMA de sa région font face, malheureusement, à une bataille pour la survie.  Elle a indiqué que certains États opèrent dans un contexte tragique marqué par le phénomène des changements climatiques qui met en péril l’existence même de ces pays et de leurs populations.  Elle a souligné que la CESAP aide les pays qui sont le plus dans le besoin à opérer un passage vers l’économie verte.  Elle a précisé qu’il est cependant difficile d’aider les pays au cas par cas.  Mme Heyzer ajouté qu’il est essentiel de développer des corridors régionaux pour permettre aux PMA à s’atteler à des pays de la région dont les économies sont plus solides.  « Nous sommes en train de négocier un nouveau traité portant sur le secteur portuaire, et nous veillons à garantir une certaine équité économique et un minimum de prospérité et de stabilité sociale à travers la région de l’Asie et du Pacifique », a-t-elle affirmé.


Le représentant de l’Argentine a souligné qu’il y a encore beaucoup à faire en Amérique latine, qui reste la région où on observe le plus d’inégalité au monde.  C’est pour pallier à cette situation que le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que son pays allait proposer un nouveau paradigme relatif à l’économie verte au cours de la Conférence Rio+20.  Concernant ce concept, il a précisé que l’accent devait être mis sur un calendrier de transition, une sorte de feuille de route qui établirait des modalités pouvant faciliter un passage harmonieux vers ce nouveau mode de développement.  Il a mis en garde contre un passage forcé vers l’économie verte qui pourrait avoir des répercussions négatives sur l’économie de nombreux pays. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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