AG/11119

Assemblée générale: les chefs d’État et de gouvernement s’engagent à envisager la mise au point d’une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes

26/07/2011
Assemblée généraleAG/11119
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Réunion de haut niveau sur la jeunesse

111e séance plénière - matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT S’ENGAGENT À ENVISAGER LA MISE AU POINT D’UNE STRATÉGIE MONDIALE POUR L’EMPLOI DES JEUNES


Dans une ambiance assombrie par la fusillade du 22 juillet dans l’île norvégienne d’Utøya où plus de 70 jeunes ont trouvé la mort, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, par consensus, le Document final* de la Réunion de haut niveau qu’elle tient depuis hier sur le thème « Jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle », pour marquer la fin de l’Année internationale de la jeunesse proclamée le 12 août 2010. 


Les chefs d’État et de gouvernement, ministres et représentants des États envisagent de mettre au point une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes, dans un Document final long de 28 articles qui parle aussi de l’éducation, de l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC), de la santé, des jeunes vivant sous occupation étrangère et de l’efficacité dans la mise en œuvre des programmes des Nations Unies sur la jeunesse.


Leschefs d’État et de gouvernement, ministres et représentants des États, dont plus d’une centaine est montée à la tribune de l’Assemblée générale, réaffirment, dans le Document final, leur détermination à s’attaquer aux problèmes qui font obstacle à l’épanouissement des jeunes, notamment en luttant contre la pauvreté et pour une société assurant un emploi productif et un travail décent à tous. 


Ils s’engagent, par conséquent, à remédieraux taux élevés de chômage et de sous-emploi, ainsi qu’au nombre croissant d’emplois vulnérables et d’emplois informels qui touchent particulièrement les jeunes et à exhorter les États à envisager de mettre au point une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes.


Ils s’engagent aussi à faire des efforts supplémentaires pour améliorer la qualité de l’éducation et promouvoir l’accès universel à l’éducation, en multipliant éventuellement les bourses et autres programmes de mobilité. 


Cette disposition a incité le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tunisie à fustiger le fait qu’un jeune africain dûment inscrit dans une université occidentale doit soumettre « des kilos de documents » et attendre des jours, voire des semaines pour obtenir un visa.  C’est une négation claire de la mondialisation dans laquelle nous vivons, a-t-il accusé. 


Dans le Document final, les dirigeants du monde s’engagent également à promouvoir un accès aux technologies de l’information et à supprimer les obstacles à la réduction de la fracture numérique, une disposition qui a plu au Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, issu d’un pays dont la révolution a été initiée par la « génération dot com ». 


Les dirigeants du monde s’engagent aussi à faire en sorte queles jeunes bénéficient d’une santé physique et mentale optimale en leur donnant accès sans discrimination à des systèmes de santé et à des services sociaux.  Le Ministre des sports et de la jeunesse du Suriname a prévenu des dangers d’une jeunesse de plus en plus frappée par les maladies non transmissibles compte tenu de leur régime alimentaire, du manque d’activités physiques et de la consommation de tabac et d’alcool.


Le Document final parle par ailleurs de mesures concertées pour lever les obstacles à la pleine réalisation des droits des jeunes vivant sous occupation étrangère.  Le Ministre de la coopération internationale du Qatar a prévenu que les problèmes du chômage, de la pauvreté et de l’absence de liberté fondamentale étaient « une bombe à retardement » qui risque de détonner à tout moment si les gouvernements arabes n’adoptent pas les réformes politiques et économiques au sein desquelles les jeunes pourront pleinement jouer leur rôle.


Son homologue de la Tunisie a ajouté: « un gouvernement doit savoir écouter les jeunes, les traiter avec respect et dignité, développer leur estime de soi et leur donner de l’espoir.  Un gouvernement doit considérer les jeunes comme des citoyens à part entière et les associer à toutes les décisions concernant leur avenir ».   


Le Document final invite ainsi les donateurs, y compris les États Membres et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à contribuer activement au Fonds des Nations Unies pour les jeunes.  Il réaffirme le Programme d’action mondial pour la jeunesse et ses 15 domaines prioritaires interconnectés, même si parmi d’autres délégations, la Ministre du sport et de la culture de la Jamaïque a jugé nécessaire de l’adapter aux réalités actuelles.  Le représentant du Bélarus a cité, à cet égard, les problèmes des migrations, des crises financière et économique et de la traite des êtres humains.  De nombreuses délégations ont estimé essentiel d’assortir le Programme d’un mécanisme de suivi et d’évaluation. 


Les chefs d’États et de gouvernements et les représentants demandent d’ailleurs auSecrétaire général de soumettre un rapport sur les réalisations et les défaillances des programmes des Nations Unies en cours concernant la jeunesse et ce faisant, de proposer des recommandations concrètes sur la meilleure façon de résoudre les problèmes qui entravent l’épanouissement et la participation des jeunes. 


Le Secrétaire général est aussi prié de proposer un ensemble d’indicateurs possibles liés au Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Plusieurs intervenants, dont le Ministre de la jeunesse, du service national, du sport et de la culture de la Namibie, au nom de la SADC, ont recommandé la création d’un organisme spécialisé des Nations Unies calqué sur ONU-Femmes et spécifiquement consacré à l’initiation, au financement et à la promotion des priorités de développement des jeunes. 


Son homologue du Sri Lanka a rappelé que le temps presse comme en témoigne le fait que son pays accueillera en 2014, la Conférence mondiale de l’ONU sur la jeunesse, au moment même où la communauté internationale sera en train de formuler les objectifs de développement pour l’après-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Le « printemps arabe » inspiré par la jeunesse révèle, le rôle important que peuvent jouer les jeunes dans leur société et à tous les niveaux, a argué la jeune représentante égyptienne.  Sa jeune homologue de Monaco s’est donc félicitée d’un Document final qui marque une étape décisive vers une meilleure prise en considération de la place centrale que doivent occuper les jeunes.


Nous devons réaliser, a renchéri le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, que les jeunes sont fatigués d’entendre des résolutions et des déclarations qui n’apportent rien à leur quotidien.  Ils attendent ce qui peut faire la différence dans leur vie.


L’Assemblée générale conclura, jeudi 28 juillet, sa Réunion de haut niveau.


*A/65/L.87


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA JEUNESSE


Déclarations


M. BONI YAYI, Président du Bénin, a affirmé que les jeunes portent « l’exigence tenace » de plus de démocratie, de plus de justice sociale, de plus de participation et de plus d’intégration.  Une aspiration profonde qui s’affirme, selon lui, aux antipodes d’une tendance au fondamentalisme et à l’extrémisme.  M. Yayi a qualifié la jeunesse de force motrice du changement dans toute société humaine et a engagé les États Membres à répondre à leurs aspirations par l’intensification du dialogue inclusif, de la culture de la paix et de la coopération internationales.


Commentant ensuite la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « qui rendent encore plus criardes les inégalités », M. Yayi a appelé les États Membres à montrer plus de détermination à combler ces clivages.  La jeunesse doit être prise en compte dans toutes nos politiques, stratégies et programmes de développement car, a-t-il souligné, seules les sociétés qui donnent des chances valorisantes à la jeunesse pourront surmonter les défis à venir.


Le Président du Bénin a ensuite évoqué la tenue, du 30 juin au 1er juillet, de la dix-septième session ordinaire de l’Union africaine qui été consacrée à l’accélération de l’autonomisation des jeunes en vue du développement durable.  Il a fait savoir qu’au Bénin, les jeunes occupent d’importants postes de responsabilité et prennent un réel pari sur l’avenir du pays.  Le vingt-et-unième siècle, a-t-il ajouté, sera celui du capital humain incarné par les jeunes.


Se penchant ensuite sur la question de l’emploi, M. Yayi a estimé que le développement d’une stratégie mondiale de l’emploi accordant une attention particulière à l’élimination du chômage des jeunes et de leur sous-emploi était d’une nécessité urgente.  Il a souhaité que l’Assemblée générale proclame une Décennie de la jeunesse et qu’un Groupe des Amis de la jeunesse soit créé au niveau des représentants permanents.


M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a salué le fait que le projet de déclaration finale réaffirme la pertinence du Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Parmi les priorités identifiées dans le Document final, le Ministre a mis l’accent sur l’insertion professionnelle des jeunes; l’accès des jeunes aux services sociaux de base, dont l’éducation et la santé; et la promotion et la protection efficaces des droits et des libertés fondamentales des jeunes, y compris dans les situations de conflit.  Il a précisé qu’au Luxembourg, la politique de la jeunesse se fonde sur la loi-cadre de 2008.  Le Parlement des jeunes permet à la jeunesse de faire entendre sa voix dans le débat politique national.  Un plan d’action national est en voie d’être finalisé, qui se concentrera sur un nombre limité de priorités, les deux premières étant d’accompagner les jeunes dans les transitions entre le monde de l’éducation et le monde du travail et de soutenir les jeunes familles.  Le Ministre a également souligné que la politique de coopération au développement et d’action humanitaire du Luxembourg, au Cap Vert, au Sénégal, au Nicaragua, au Viet Nam ou dans les Territoires palestiniens occupés, accorde une grande importance à la formation professionnelle et technique des jeunes.


M. PAUL ABENA, Ministre des sports et de la jeunesse du Suriname, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a attiré l’attention de l’Assemblée sur la « Déclaration de Paramaribo sur l’émancipation des jeunes » adoptée en janvier 2010 au Sommet des chefs de gouvernement de la CARICOM sur la jeunesse.  Il a aussi parlé du programme des Ambassadeurs de la jeunesse qui est un mécanisme dont se sert la CARICOM depuis 2003 pour renforcer la participation des jeunes, les partenariats en faveur de l’intégration régionale et les processus régionaux de développement socioéconomique.  Comme les jeunes sont de plus en plus frappés par les maladies non contagieuses compte tenu de leur régime alimentaire, du manque d’activités physiques et de la consommation de tabac et d’alcool, la priorité régionale est aussi d’atteindre les normes les plus élevées en matière de santé.  L’autre priorité est la lutte contre le chômage élevé chez les jeunes, et ses corollaires la criminalité et la violence.  Le Ministre a conclu en estimant urgent que la politique définie par les institutions de l’ONU en faveur des jeunes soit assortie d’un mécanisme de suivi.


Intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. KAZENAMBO KAZENAMBO, Ministre de la jeunesse, du service national, du sport et de la culture de la Namibie, a indiqué que les États membres de la SADC en tant que membre de l’Union africaine étaient engagés à faire face aux défis et à la vulnérabilité de la jeunesse dans le cadre des objectifs de la « Décennie de l’autonomisation des jeunes et du développement durable 2009-2019 ».  Il a précisé qu’au dernier Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenu en Guinée le 30 juin et le 1er juillet, les dirigeants africains ont débattu de l’accélération des efforts pour l’autonomisation des jeunes, en décidant de donner la priorité aux politiques favorisant la création d’emploi.  Il a dit que la SADC recommande la création d’un organisme spécialisé des Nations Unies pour la jeunesse qui pourra financer les initiatives des États. Il a estimé que le Programme d’action de la jeunesse devait être revu.  Il a appelé à la création de mécanismes de mise en œuvre et d’évaluation.   


M. MONCEF BELKHAYAT, Ministre de la jeunesse et du sport du Maroc, a relevé que les jeunes sont devenus une force essentielle avec pour instrument de choix l’Internet.  Ceci pose, a-t-il estimé, la problématique des moyens modernes de communication et en particulier du recours à l’Internet dans le travail des institutions, de l’impact de ces effets sur la communication avec les jeunes et de la disposition à appliquer rapidement les politiques publiques voulues par les jeunes.  Après avoir fait part des efforts consentis par son pays en faveur des jeunes, dont le Code national de la jeunesse de 2009, le Ministre s’est aussi attardé sur l’élaboration de la nouvelle Constitution plus réactive aux aspirations du peuple marocain, y compris les jeunes. 


En effet, a dit le Ministre, le 1er juillet 2011 est une date historique du processus démocratique, dans le sens où plus de 10 millions de Marocains ont adhéré à une nouvelle Constitution qui honore la jeunesse en l’impliquant véritablement dans le développement des institutions politiques, sociales et économiques et ce, dans le contexte de sa contribution active au processus électoral.  Au niveau du monde arabe, le Ministre a cité la proclamation de 2010-2011 comme Année internationale de la jeunesse et l’élaboration d’un Document politique sur la jeunesse arabe.  Il a conclu sur la création récente à Rabat d’un Observatoire de la jeunesse arabe, un mécanisme pour prédire les futures tendances parmi la jeunesse.


M. KHALID MOHAMMAD AL-ATTIYAH, Ministre de la coopération internationale du Qatar, a indiqué que la Fondation Silatek ambitionnait de répondre au problème du chômage chez les jeunes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.  Notre objectif est de créer 100 millions d’emplois d’ici à 2020.  Au Qatar, les jeunes représentent 30% de la population et sont dûment pris en compte dans la « Vision du Qatar 2030 ».  Tournant son attention sur la situation des jeunes dans le monde arabe, le Ministre a affirmé que les problèmes du chômage, de la pauvreté et de l’absence de liberté fondamentale étaient « une bombe à retardement » qui risque de détonner à tout moment si les gouvernements arabes n’adoptent pas les réformes pour édifier un système politique et économique au sein duquel les jeunes pourront pleinement jouer leur rôle. 


M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a indiqué que la question des jeunes était une des priorités depuis l’indépendance du pays en 1980.  Le pays n’a pas seulement un Ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs mais il s’est aussi doté d’une politique d’éducation pour tous.  M. Mugabe a cependant reconnu que comme tous les pays africains, son pays est confronté au chômage et au sous-emploi des jeunes.  Il a expliqué que cette année, son gouvernement avait lancé un Programme national pour le service des jeunes dont l’objectif est d’insuffler un sentiment de patriotisme et d’identité nationale tout en autonomisant les jeunes en formant leur caractère et en leur dotant des qualités de leadership. 


M. Mugabe a également souligné que la réforme agraire a permis aux jeunes de former des coopératives.  Le Gouvernement encourage également les jeunes à produire de la richesse grâce à la politique « de nationalisation et d’autonomisation » qui promeut la gestion et le contrôle des moyens de production par les Zimbabwéens.  Des fonds pour le développement et l’autonomisation des jeunes octroient un appui financier aux micros, petites et moyennes entreprises.  Le Président du Zimbabwe a cependant reconnu les ressources limitées de ces fonds et a invité ses partenaires au développement à leur apporter une aide.


Le Président Mugabe a ensuite parlé de la fuite des cerveaux qui a vu son pays perdre ses talents jeunes au profit du monde développé.  Il a appelé les Nations Unies et les partenaires au développement à fournir aux pays en développement les formations scientifiques et techniques nécessaires à un monde caractérisé par des progrès constants.  M. Mugabe a rappelé que la pandémie du VIH/sida continuait d’être un danger pour les jeunes.  Il a fait appel à l’aide internationale, en arguant qu’il est temps pour la communauté internationale de mettre sur pied un cadre international bien structuré doté de plans d’actions et ciblant le développement des jeunes. 


Le Zimbabwe, a-t-il conclu, condamne d’être victime de machinations néocoloniales sinistres servies par des sanctions illégales et des ingérences constantes dans ses affaires intérieures.  De telles initiatives, qui doivent être condamnées, ont un impact négatif sur le développement et retarde l’émancipation des jeunes.


Mme XIMENA PONCE, Ministre de l’économie et de l’intégration sociale de l’Équateur, a présenté les efforts de l’Équateur pour promouvoir des programmes en faveur de la jeunesse.  Elle a jugé essentiel que la jeunesse puisse être entendue et puisse s’exprimer au sujet des politiques mises en œuvre.  Elle a dit que la  Constitution de l’Équateur reconnait les jeunes comme les principaux acteurs de leur développement ainsi que l’objection de conscience comme une liberté d’expression.  Nous avons aussi progressé dans le domaine du travail décent pour les jeunes grâce à un programme intitulé « Mon premier emploi » qui aide les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle, a-t-elle ajouté.


M. MARCO ANTONIO MIDENCE, Ministre de la jeunesse du Honduras, a dit que les jeunes se trouvaient dans une grave situation d’exclusion au Honduras.  Il a précisé que seuls 35% des jeunes finissent leurs études secondaires et seulement 4% sont diplômés d’université.  Il a ajouté que 60% des personnes qui se rendent à l’étranger pour travailler sont des jeunes.  Il s’est félicité des progrès dans le domaine de la formation professionnelle des jeunes et de la création d’entreprises par les jeunes au Honduras.  Il a estimé qu’il fallait dépasser ce cliché consistant à dire que les jeunes représentaient le futur, car les défis des jeunes, c’est aujourd’hui et maintenant qu’ils doivent être relevés. 


M. DULLAS ALAHAPPERUMA, Ministre de la jeunesse du Sri Lanka, a précisé que 26% des 20 millions d’habitants du Sri Lanka étaient des jeunes.  Il a ajouté que le Parlement des jeunes était composé de 335 membres âgés de 15 à 26 ans représentatifs de toutes les communautés ethniques du pays. Il a insisté sur le fait que 25% des membres de ce Parlement étaient originaires des zones tamoules du nord du pays.  Il a dit l’importance de ce Parlement qui donne naissance à des futurs dirigeants capables de renforcer les idéaux de paix, de solidarité, de tolérance, de justice et d’harmonie.  Le Sri Lanka qui a connu deux soulèvements violents de jeunes en 1971 et 1988 encourage sa jeunesse à être innovante et créatrice.  Le Gouvernement fournit une formation à 1 300 jeunes, issus du mouvement des Tigres de libération de l’Îlam Tamoul (LTTE). 


Le Ministre a ajouté que le Conseil national des jeunes qui coordonne les activités de toutes les associations de jeunes a lancé un programme d’apprentissage des langues étrangères, à savoir l’anglais, le chinois, le japonais, le coréen et le français.  Des arrangements sont en cours pour inclure l’allemand et l’espagnol.  Le Ministre a rappelé que son pays aura l’honneur en 2014 d’accueillir la Conférence de l’ONU sur la jeunesse mondiale, au moment même où la communauté internationale sera en train de formuler les objectifs de l’après-OMD.  Il a souligné l’importance du transfert des technologies pour permettre au Sri Lanka de combler le fossé numérique et mettre ces outils au service du développement de sa jeunesse.  


M. GUY NZOUBA NDAMA, Président de l’assemblée nationale du Gabon, a rappelé que c’est parmi les jeunes d’aujourd’hui que seront sélectionnés les leaders de demain.   Il a estimé que la situation actuelle au Moyen-Orient montre à quel point il faut prêter attention à la situation des jeunes et souligne l’importance qu’il y a à les faire participer au processus de prise de décision.  M. Ndama a ensuite expliqué que les jeunes figuraient au cœur de la politique de développement du Gabon.  Il a notamment précisé que les crédits consacrés à l’éducation, à la formation et à l’insertion socioéconomique des jeunes avaient été augmentés et que le Gouvernement tenait régulièrement un dialogue avec les jeunes.


M. ADOUM GAROUA, Ministre de la jeunesse du Cameroun, a, dans un pays dont les jeunes représentent 60% d’une population de 20 millions d’habitants, parlé du Document de la politique nationale de la jeunesse opérationnalisée par le Plan jeunesse, décliné en 13 projets et programmes qui visent la participation pleine, effective et efficace des jeunes à la construction nationale et au développement durable, en même temps qu’ils proposent des réponses adéquates aux préoccupations et aux fléaux qui minent la jeunesse.  Ils s’arriment aux 10 domaines prioritaires identifiés pour les jeunes dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Programme d’action pour la jeunesse et le Plan d’action de la Décennie africaine de la jeunesse.


Le Ministre s’est attardé sur les domaines de l’éducation et de la formation professionnelle, de la santé, de l’emploi et de la participation des jeunes au processus décisionnel.  Il a donc attiré l’attention sur le Conseil national de la jeunesse, partenaire de son ministère, qui fédère plus de 80 000 associations et qui représente la jeunesse devant les institutions étatiques, le secteur privé et les institutions internationales.  Le Ministre a conclu en rappelant la nécessité d’une coopération internationale « franche et soutenue », en vue d’offrir à la jeunesse une plateforme d’épanouissement durable.


M. SHAW KGATHI, Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture du Botswana, a affirmé que les jeunes occupaient une place centrale dans l’agenda national pour le développement.  Le développement des jeunes est un investissement socioéconomique, culturel et politique stratégique pour l’avenir du Botswana, et une politique de développement des jeunes occupe une place stratégique au sein de la politique nationale.  Le Botswana s’est également doté d’un Plan d’action national révisé pour la jeunesse pour la période 2010-2016 qui cible l’élimination de la pauvreté.


M. GLENROY PHILLIP, Ministre de la jeunesse de Saint-Kitts-et-Nevis, a déclaré que son pays travaillait à la défense de sa jeunesse dans les 10 domaines prioritaires identifiés par la communauté internationale.  Il a dit le souci de son pays de promouvoir un accès universel à l’éducation et à une scolarisation précoce.  Il a exprimé le souci de promouvoir un accès équitable de tous les jeunes à l’éducation et à l’emploi, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d’élimination de la pauvreté et de la faim.  Par le biais de l’information, de la communication et des nouvelles technologies et en appuyant les organisations de jeunes au niveau local, a-t-il dit, le Gouvernement prépare les jeunes à affronter les défis d’aujourd’hui et les incertitudes de demain.  Le Ministre s’est particulièrement inquiété de l’impact du trafic des armes légères et de la drogue sur les jeunes des Caraïbes en général et de Saint-Kitts-et-Nevis en particulier, en notant que les Caraïbes ne produisent ni drogue, ni arme.  Il a insisté sur le fait que son pays n’a pas les moyens techniques et financiers de faire face à ces fléaux.       


M. PAUL OTUOMA NYONGESA, Ministre de la jeunesse et des sports du Kenya, a expliqué que son pays s’efforçait de se mettre en conformité avec les objectifs de la Charte de la jeunesse africaine.  Au nombre des défis que connait la jeunesse, il a cité le chômage, le manque d’accès aux crédits, le VIH/sida, la toxicomanie et la criminalité, et la dégradation de l’environnement entre autres.  Il a passé en revue les diverses initiatives lancées par le Kenya pour aider les jeunes.  La loi sur le Conseil national des jeunes a été adoptée en 2009 pour assurer une meilleure représentation politique.  Des centres d’autonomisation des jeunes ont été créés et un plan de volontariat national permet aux jeunes de participer à des initiatives de développement communautaire.  Le Ministre a également parlé d’un programme tendant à développer l’esprit d’entreprise chez les jeunes.


M. ZACHARIE KIMPOUNI, Ministre de l’éducation civique et de la jeunesse de la République du Congo, a indiqué qu’avec une population estimée à 3,6 millions d’habitants, son pays dispose d’une population essentiellement juvénile qui représente 60%.  Partant, la politique nationale est axée fondamentalement sur l’éducation, la formation et l’emploi.  Dans le cadre de la lutte contre les comportements déviants, l’attention porte sur l’élaboration des programmes d’éducation civique et l’organisation de rencontres citoyennes dans tous les départements.


En dépit des efforts, il reste cependant beaucoup à faire, a avoué le Ministre pour qui, la réunion de l’Assemblée générale est une excellente opportunité pour cerner les problèmes afin de bien agir en faveur de la jeunesse.  Après avoir cité les décisions du dix-septième Sommet de l’Union africaine et celles du Forum des ministres de la jeunesse, le Ministre a prévenu: « nous sommes condamnés à nous unir dans l’action, le dialogue et la compréhension mutuelle ». 


M. AJAY MAKEN, Ministre des affaires de la jeunesse et des sports de l’Inde a rappelé que 70% des 1,2 milliard d’Indiens étaient des jeunes âgés de moins de 35 ans.  Il a dit qu’il était prioritaire pour l’Inde de se concentrer sur le développement de ses jeunes en tant qu’agents fondamentaux du développement social, économique et technologique et de l’innovation.  Il a précisé que le Premier Ministre préside une Mission nationale de développement des compétences qui vise 500 millions de personnes d’ici à 2022.  Nous avons aussi lancé un programme de développement des capacités des jeunes intitulé « YES » pour faire correspondre les aspirations des jeunes aux besoins de la communauté.  Il a cité l’existence du programme de Service National (NSS) et le Nehru Yiuva Kendra Sangathan (NYKS) qui se concentrent sur le développement de la jeunesse en s’appuyant sur les 125 000 associations de jeunes réparties dans le pays.  Il a précisé que le NSS comptait 3,2 millions de membres répartis entre 251 universités, 15 000 collèges et 8 000 lycées.  Il a également cité le Rajiv Gandhi National Institute pour le développement de la jeunesse, une agence de ressources professionnelles, qui sert de « think tank » au Ministère des affaires de la jeunesse.  


M. ALISBEK ALYMKULOV, Ministre de la jeunesse du Kirghizistan, a indiqué que les jeunes âgés de moins de 35 ans représentaient la moitié de la population du Kirghizistan.  L’application de notre politique en faveur des jeunes aborde une nouvelle étape depuis avril 2010 alors que tous les programmes sont confiés désormais au Ministère de la jeunesse.  Les jeunes sont le principal moteur de la société, car ils ne cessent de rechercher la réforme démocratique et le développement économique et social.  Il a dit le souci de son pays de promouvoir la participation des jeunes à tous les processus de décisions relatifs au développement durable.  Notre avenir dépend de la façon dont nous répondons aux attentes de la jeunesse aujourd’hui, a-t-il insisté.   


M. ZEFERINO MARTINS, Ministre de l’éducation du Mozambique, a expliqué que son gouvernement avait adopté des politiques et un cadre juridique centrés sur les jeunes pour répondre à leurs besoins spécifiques afin qu’ils puissent faire face aux défis actuels et à venir.  L’accent est mis sur l’unité nationale, la culture de paix, le dialogue, la solidarité, le respect mutuel, l’estime de soi, la liberté d’expression, la démocratie et la participation inclusive.  Il a également indiqué que le Mozambique avait mis sur pied un Comité intersectoriel pour le développement des jeunes et des adolescents et un Comité parlementaire des jeunes.  De plus, la législation relative aux jeunes sera révisée prochainement afin de prendre en compte les questions multidisciplinaires et multisectorielles qui affectent les jeunes.


M. FRANKLIN RODRIGUEZ, Ministre de la jeunesse de la République dominicaine, a indiqué que depuis 2002 son pays avait mis sur pied un programme de jeunes délégués auprès de l’ONU.  Il s’est enorgueilli du fait que la République dominicaine avait le seul programme Simul’ONU d’Amérique latine.  Il a également fait savoir que trois jeunes Dominicains avaient franchi le Sommet de l’Everest et qu’un groupe de jeunes s’était lancé dans une lecture marathon pour figurer dans le Livre Guinness des records.  Le Ministre a jugé que l’ONU devrait créer une institution consacrée aux problèmes des jeunes calquée sur ONU-Femmes.  Il a également réclamé la création d’une banque mondiale de bourses d’étude.


Mme MALLAM BOLAJI ABDULLAHI, Ministre du développement de la jeunesse du Nigéria, a déclaré que son Ministère créé en 2007 a mis en place des structures et programmes variés pour l’autonomisation des jeunes et la création d’entreprises, dont des centres d’acquisition des compétences, un parlement des jeunes et un conseil national de le jeunesse.  Le Gouvernement réfléchit à la possibilité de créer des bureaux de la jeunesse dans tous les ministères, départements et agences qui faciliteraient l’intégration des questions de la jeunesse dans le programme national de développement.  Le Gouvernement organise des ateliers de jeunes qui servent à la formulation de politiques qui tiennent compte du point de vue des jeunes.  Des programmes encouragent la participation des jeunes au niveau communautaire dans tout le pays, a-t-elle dit.  Elle a ajouté que le Nigéria était l’un des principaux contributeurs du Corps des jeunes volontaires de l’Union africaine (UA) dont le mandat est de promouvoir la mise en œuvre de la Charte de la jeunesse de l’UA.


Mme OLIVIA GRANGE, Ministre du sport et de la culture de la Jamaïque, a dit que son pays avait fait de sérieux progrès dans la promotion de programmes de développement économique et social en adoptant une démarche intégrée.  Elle a indiqué que la célébration de l’Année internationale de la jeunesse a été l’occasion d’engager les jeunes de différentes façons.  Elle a mis l’accent sur des initiatives visant à faciliter le dialogue entre les représentants des jeunes et les enfants de la rue.  Elle a aussi cité un recensement national des jeunes pour mieux utiliser leur potentiel, une analyse institutionnelle de la jeunesse pour mieux comprendre leurs attentes et une nouvelle stratégie de création d’entreprises par les jeunes.  Elle a jugé nécessaire de revoir le Programme d’action mondial sur la jeunesse pour l’adapter aux réalités actuelles.  


M. DJIGUIBA KEITA, Ministre de la jeunesse et des sports du Mali, a invoqué une société qui trouve sa cohésion et son ciment dans la parole, l’écoute et la compréhension mutuelle.  Dans cette dynamique, les politiques et les orientations stratégiques ont été essentiellement axées sur le bien-être des communautés en tenant compte de la richesse culturelle.  Ainsi, les espaces traditionnels de rencontres et les regroupements de jeunes ont permis de cultiver un certain nombre de vertus et de valeurs comme le courage, la dignité, le respect de l’autre dans la différence, la tolérance, la loyauté, la solidarité, toutes choses nécessaires à l’émergence de l’ordre social et la consolidation de la paix.  Ces « normes sociales », a tenu à préciser le Ministre, n’abolissent pas l’identité individuelle.  Au contraire, elles mettent en évidence la personnalité de chaque membre, révélée à la fois à lui-même et aux membres de son groupe, conditions nécessaires à la bonne marche de la communauté.


M. CLEMENT KOFI HUMADO, Ministre de la jeunesse et des sports du Ghana, a  évoqué le lancement, en 2010, d’une politique et d’un plan d’action pour la jeunesse, ainsi que la ratification de la Charte africaine de la jeunesse.  Il a expliqué que l’autorité nationale pour les jeunes mettait l’accent sur le leadership des jeunes, leur santé et leur sexualité, leur éducation et la gestion des ressources.  Il a ajouté que dans le but de promouvoir le dialogue, cette autorité allait organiser 30 camps de travail bénévole afin d’aider les jeunes à apprécier la diversité culturelle et à contribuer à la construction d’infrastructures rurales.  Un Parlement des jeunes a été organisé et un Programme national d’emploi des jeunes existe depuis 2006, lequel a répondu aux attentes de quelque 111 000.


Le Ministre a cependant indiqué qu’il fallait pouvoir ouvrir aux bénéficiaires de ces programmes l’accès au microcrédit.  Il faut aussi évaluer régulièrement l’impact de ces programmes et utiliser les technologies de la communication pour promouvoir la participation massive des jeunes à la recherche de solutions aux questions qui les concernent.


M. RADHOUAN NOUICER, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a rappelé que le peuple tunisien a, dans un laps de temps très court, et armé de sa seule conviction démocratique, mené une révolution pacifique et spontanée sans leader politique, sans orientation idéologique et sans influence extérieure.  Les slogans chantés par la « génération dot com » trouvaient leur racine dans les valeurs universelles de liberté, de dignité et de démocratie.  Les jeunes qui ont envahi les rues tunisiennes appartenaient à toutes les couches de la société: pauvre, riche, hommes, femmes, entrepreneurs, chômeurs, éduqués, illettrés.  Ils ont tous dit: trop c’est trop, la Tunisie méritant une meilleure gouvernance et un gouvernement qui écoute et qui travaille à leur bien-être et à la prospérité, et ce, en étant transparent et comptable de ses actes.  Aujourd’hui, le peuple tunisien doit à ses jeunes la liberté d’expression et les perspectives démocratiques.  


Les organisations non gouvernementales (ONG) dirigées par les jeunes sont très actives dans la promotion des principes de tolérance, d’égalité et de parité.  Elles sensibilisent le public à l’importance qu’il y a à faire participer les jeunes dans le dialogue politique national.  Aujourd’hui, la Tunisie est à un tournant de son histoire.  Le pays est au début d’un processus fondamental de démocratisation et parmi ses nombreux atouts, le plus grand est peut-être le dynamisme de sa jeunesse et son degré élevé d’engagement.  La jeunesse est l’atout principal du pays et sera la clef d’une transition réussie, a insisté le Ministre qui a parlé de l’initiative articulée sur quatre domaines prioritaires qui a été mise en place. 


Il a prévenu qu’on ne peut parler de dialogue ou de compréhension mutuelle quand un jeune africain dûment inscrit dans une université occidentale doit soumettre « des kilos de documents » et attendre des jours voire des semaines pour obtenir un visa.  C’est une négation claire de la mondialisation dans laquelle nous vivons, a-t-il accusé.


La Tunisie, a conclu le Ministre, a tiré de nombreuses leçons de sa révolution: un gouvernement doit savoir écouter les jeunes, les traiter avec respect et dignité, développer leur estime de soi et leur donner de l’espoir.  Un gouvernement doit considérer les jeunes comme des citoyens à part entière et les associer à toutes les décisions concernant leur avenir.  Nous devons réaliser, a insisté le Ministre, que les jeunes sont fatigués d’entendre des résolutions et des déclarations qui n’apportent rien à leur quotidien.  Ils attendent ce qui peut faire la différence dans leur vie.


M. URGAMAL BYAMBASUREN, Secrétaire d’État de la Mongolie, a déclaré que la Mongolie mettait en œuvre des politiques pour aider les jeunes à suivre le rythme mondial en matière d’éducation et d’emploi.  Il a estimé que les jeunes ne bénéficiaient pas suffisamment de la croissance économique.  Bien que le taux de croissance soit de 6% en Mongolie depuis des années, le taux de chômage ne baisse pas, s’est-il inquiété en jugeant important une répartition plus équitable des ressources.  Il a cité le problème de l’absence des jeunes dans les tâches traditionnelles comme l’élevage.  Il a souhaité une politique mondiale qui reconnaisse la contribution importante des migrations internationales.  Il faut encourager les jeunes à migrer avec leur famille pour éviter les conséquences négatives de la destruction des familles dont l’alcoolisme et la drogue.


M. ZHOU CHANGKUI (Chine) a souhaité que l’ONU continue de jouer son rôle de leader dans le domaine du développement de la jeunesse.  Il a déclaré que le développement de la jeunesse est devenu une partie intégrante du développement mondial.  La jeunesse doit contribuer au dialogue sur la civilisation pour parvenir à une nouvelle ère de la coexistence, a-t-il insisté. 


Mme SUSANNE FRIES GAIER, représentante des jeunes de l’Allemagne, a mis l’accent sur l’importance de la pleine participation des jeunes au processus de prise de décisions et du potentiel de la migration pour les jeunes.  Il s’agit d’aller au-delà du dialogue en intégrant les jeunes dès la définition des objectifs, a-t-elle insisté.  Des indicateurs mesurables font toujours défaut au programme d’action mondial de la jeunesse, a-t-elle regretté en estimant que le talent des jeunes représentait la plus importante ressource du monde.  


Mme MALIN JOHANSEN, Conseil national des jeunes de la Suède, a espéré que les États Membres mettront en œuvre le Programme mondial d’action pour la jeunesse.  C’est une excellente base sur laquelle nous pouvons travailler, a-t-elle dit en souhaitant que toute modification à venir soit le fruit d’un dialogue approfondi avec les jeunes.  Elle a mis l’accent sur les attentes particulières des jeunes handicapés en souhaitant que tous les jeunes aient les mêmes droits.  Les organisations de jeunes doivent être encouragées et renforcées, a-t-elle dit, en souhaitant que les jeunes soient représentés dans tous les organismes internationaux.   


M. DANIEL SUPPLICE, Conseiller spécial du Président d’Haïti, a attiré l’attention de l’Assemblée sur le Fonds national de l’éducation, lancé le 26 mai, par son Président.  Dans un pays où plus de la moitié de la population est âgée de moins de 21 ans, a-t-il souligné, l’éducation reste l’un des secteurs pouvant garantir un avenir meilleur à nos jeunes.  Aussi, le Gouvernement harmonise-t-il les interventions des acteurs nationaux et internationaux en vue d’élaborer un cadre légal et institutionnel apte à garantir l’insertion socioéconomique des jeunes dans le but de les écarter des tentations de la drogue, du crime organisé et de la prostitution.  La création d’un environnement porteur d’espoir et créateur d’opportunités est « essentiel », a insisté le Conseiller spécial.  Il s’est dit convaincu de la nécessité d’une coopération internationale pour éliminer l’exploitation et l’utilisation de la main d’œuvre enfantine.  Il a invité les États à multiplier leurs efforts non seulement en matière d’élaboration de textes légaux mais « aussi et surtout » pour le suivi de leur application.


M. YABA PEDRO ALBERTO, Vice-Ministre de la jeunesse de l’Angola, a expliqué que plus de 40% de la population de son pays était âgée de moins de 30 ans, et que pendant la période de conflit armé qu’a connu le pays, les problèmes auxquels ils faisaient face étaient devenus de plus en plus complexes.  Il a expliqué qu’en 2006, le Gouvernement a adopté un Plan d’appui exécutif à l’intention des jeunes afin de répondre aux problèmes en matière de logement, de formation professionnelle, d’emploi, d’accès au crédit, de l’entreprenariat et de l’intégration des femmes.  Il a également évoqué la prévention des maladies endémiques et les loisirs.


M. Alberto a ensuite appelé l’ONU à créer une institution spécialisée consacrée aux jeunes, ainsi qu’une cour juvénile pour coordonner les questions concernant les jeunes au sein de l’Assemblée générale.  Il a également estimé qu’il importait d’encourager la professionnalisation du travail avec les jeunes.  Le Vice-Ministre a aussi voulu la révision du Programme d’action mondiale pour la jeunesse, notamment ses mécanismes de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation, ainsi que l’établissement de mécanismes d’évaluation de la mise en œuvre du Document final.


M. SORIN MOLDOVAN, Sous-Secrétaire d’État et Vice-Président de l’Autorité nationale pour les sports et la jeunesse de la Roumanie, a estimé que la tragédie qu’a connue la Norvège qui, selon lui, a pris pour cible les possibles dirigeants de demain donnait un sentiment d’urgence à la réunion actuelle.  Il a signalé que les jeunes étaient particulièrement vulnérables par temps de crise.  Évoquant la complexité croissante des liens entre les différents pays du monde, le représentant a affirmé que les jeunes permettaient de développer des moteurs de compréhension supplémentaires entre les différentes cultures. 


De plus en plus de jeunes profitent des fruits de la mondialisation qui leur permet notamment d’obtenir les formations dont ils ont besoin, a-t-il ajouté.  Le représentant a également évoqué l’importance d’une bonne maîtrise des technologies de l’information et de la communication, avant de souligner l’importante responsabilité qui repose sur l’ONU en ce qui concerne l’appui aux jeunes.  La Roumanie, a-t-il conclu, accorde une attention particulière à l’intégration des jeunes dans le secteur privé.


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MITALI PROTAIS, Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture du Rwanda, a déclaré que les chefs d’État de l’Afrique ont pris des décisions pour rendre accessibles les technologies de l’information et de la communication (TIC) en vue de faire participer les jeunes aux efforts de développement de leur pays.  Il a mis l’accent sur le renforcement des programmes nationaux et de la coopération régionale dans le souci d’améliorer la connectivité, en synergie avec les secteurs du transport et de l’énergie.  Parmi les autres avancées enregistrées sur le continent africain, il a cité des progrès en matière d’accès universel à l’éducation, d’autonomisation des jeunes filles, de sensibilisation au VIH/sida et de réinsertion économique et sociale des anciens enfants soldats.  Compte tenu des défis qui subsistent, a-t-il dit, il est indispensable d’analyser et d’évaluer le programme d’action mondial pour la jeunesse pour déterminer les moyens les plus efficaces d’offrir un emploi décent aux jeunes. 


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a précisé que les jeunes âgés de moins de 29 ans représentaient 70% de la population.  Elle a précisé que 58% des emplois sont occupés par des jeunes âgés de moins de 30 ans, se félicitant de ce que la campagne d’alphabétisation ait permis de faire passer le taux d’analphabétisme de 60% à 12%.  Le plan de développement pour la période 2012-2016 accorde la priorité aux politiques économiques et sociales permettant de créer des emplois décents pour tous, notamment les jeunes, a indiqué la Vice-Ministre.  Les jeunes nicaraguayens sont déjà engagés à la construction de leur avenir, en participant au développement des infrastructures, la reforestation, la promotion de l’identité culturelle et la préservation des ressources naturelles, a-t-elle insisté, en déclarant que « chaque année est une année de la jeunesse ».


Mme NICOLE AMELINE, Députée française et Vice-Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, s’est dite convaincue que l’avenir des jeunes passe d’abord et avant tout par une éducation de qualité pour tous.  La France, a-t-elle affirmé, est l’un des premiers bailleurs de l’aide publique internationale dans le domaine de l’éducation avec un montant total d’environ 1,5 milliard d’euros en 2009.  La France a accueilli cette année 278 000 étudiants étrangers dans ses universités, ce qui représente environ 12% de l’ensemble des étudiants.  La France intervient aussi en matière de formation et d’insertion professionnelles, comme en témoignent ses actions au Mali et en Côte d’Ivoire.  La représentante a conclu en soulignant que dans le monde, près deux tiers des 790 millions d’analphabètes sont des femmes et qu’en 2010, seuls 9 des 151 chefs d’Etat élus étaient des femmes.  « Ces chiffres sont éloquents.  Nous devons donner la priorité à notre jeunesse et particulièrement aux jeunes filles pour construire un développement durable dans un monde plus juste et sans pauvreté ».


M. ANDILE LUNGISA, Président de l’Agence nationale pour le développement des jeunes de l’Afrique du Sud, a affirmé que la jeunesse devait être mise au service du changement et du développement et figurer en première ligne des efforts consacrés à la réalisation des OMD.  Les États Membres, a-t-il ajouté, doivent dépasser les engagements et privilégier une action centrée sur les résultats.   M. Lungisa a expliqué que l’agence qu’il préside avait été établie en 2009.  La Journée nationale des jeunes a été célébrée le 16 juin et l’Afrique du Sud a ratifié la Charte africaine pour la jeunesse.  Ma délégation, a-t-il ajouté, appuie également la proposition d’accélérer le développement des jeunes grâce à une institution de l’ONU spécifiquement consacrée à l’initiation, au financement et à la promotion des priorités de développement des jeunes.


M. ULADZIMIR SHCHASTNY (Bélarus) a expliqué que le Programme de politique nationale pour les jeunes visait à renforcer la responsabilité des jeunes.  Il met l’accent sur le respect des droits de l’homme, la promotion des intérêts des jeunes, la participation des jeunes au développement social et l’autonomisation des jeunes.  M. Shchastny a estimé que le moment était venu de créer un partenariat mondial consacré à la situation des jeunes.  Seuls des efforts concertés et coordonnés de la part de toutes les parties prenantes déboucheront sur une mise en œuvre efficace des politiques au niveau national et international.  Le représentant a également estimé qu’il serait pertinent de mettre à jour la liste des priorités du Programme d’action mondiale pour la jeunesse afin de prendre en compte les problèmes de la migration, des crises financière et économique et de la traite des personnes.


M. RONAN FARROW (États-Unis) a rappelé que plus de 60% de la population du monde a moins de 30 ans et que ce groupe constituait à la fois un immense potentiel et un défi.  Il a rappelé que les jeunes sont aussi les cibles privilégiées des organisations criminelles et a jugé indispensable de donner aux jeunes les moyens de remodeler le monde.  Nous avons besoin de changements institutionnels importants au plus haut niveau, a-t-il dit, en soulignant la nécessité d’explorer de nouvelles façons d’écouter les jeunes.  C’est pourquoi, les États-Unis ont lancé un Bureau des jeunes au Secrétariat d’État.  Le pays continuera à appuyer les activités des jeunes après cette Réunion de haut niveau, a promis le représentant en se disant encouragé par les nouvelles manifestations, dont la première Réunion des jeunes en Afrique accueillie par le Nigéria alors que le Brésil vient de conclure une campagne de 18 mois sur les aspirations des jeunes.


Mme MARIA LAURA BRAIZA, Directrice du Département de la jeunesse de l’Argentine, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la nécessité de consacrer davantage d’efforts à l’appui des jeunes.  Le développement des jeunes incombe en premier lieu aux États qui se doivent de mettre sur pied des politiques détaillées et des plans d’actions qui répondent aux intérêts des jeunes, a-t-elle notamment estimé.  Elle a également appelé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière d’aide publique au développement afin d’éliminer la pauvreté et de réaliser le plein emploi et l’intégration sociale. 


Selon elle, les problèmes qu’affronte la jeunesse actuelle exigent une approche holistique qui prenne en compte leurs aspects multidimensionnels, notamment l’éducation, l’emploi, l’alimentation et la nutrition, la création d’un bon environnement physique et social, le respect des libertés fondamentales et la participation au processus de prise de décisions.  Mme Braiza a appelé en particulier les États Membres à consacrer des efforts à la création d’une stratégie mondiale pour répondre de manière efficace au problème du chômage chez les jeunes.


La représentante a également souligné la nécessité de protéger les jeunes de la violence et du crime et à prévenir leur participation à des activités criminelles, notamment aux activités liées à la drogue.  Elle a appelé à la levée des obstacles qui entravent la pleine réalisation des droits des jeunes vivant sous occupation étrangère.  Ma délégation condamne par ailleurs le recrutement et l’utilisation des jeunes dans les conflits armés et engage les États Membres à prendre des mesures concrètes pour assurer une réintégration sociale et économique effective des jeunes démobilisés.


Intervenant ensuite à titre national, Mme Braiza a évoqué les efforts que déploie l’Argentine en faveur des jeunes, dont l’édification d’un pays plus inclusif et solidaire, y compris aux Malvinas.


« Sans espoir dans l’avenir, on ne peut s’attendre à ce que la jeunesse contribue à la viabilité de nos sociétés », a déclaré M. BERHANE GEBRE-CHRISTOS, Ministre d’État des affaires étrangères de l’Éthiopie, pour qui, il est « impossible d’assurer la paix et la stabilité si le désespoir caractérise la vie de nos jeunes ».  M. Gebre-Christos a indiqué que la jeunesse africaine avait un accès limité à un emploi décent et à un revenu durable, ajoutant que le manque d’intégration de la croissance du continent avait donné lieu à des progrès qui ne parvenaient pas à donner espoir aux jeunes.  Outre leur bien-être économique et leur intégration sociale, a ajouté le Ministre, la participation des jeunes aux réformes politiques et au processus de démocratisation est également critique.  On ne peut, a-t-il dit, adopter une série de mesures distinctes pour répondre aux défis auxquels font face les jeunes si ces mesures ne répondent pas avant tout aux défis fondamentaux de nos sociétés.  Il a également affirmé que les mesures adoptées au niveau national ne porteraient pas de fruits si elles ne bénéficient pas d’un appui international adéquat.


Mme FAMY HERMENIER, Jeune représentante au sein du Comité de l’éducation nationale de Monaco, a estimé que le projet de Document final marque une étape décisive vers une meilleure prise en considération de la place centrale que doivent occuper les jeunes dans la réalisation des OMD tant aux niveaux national qu’international.  Elle a rappelé que le « printemps arabe » n’aurait pu voir le jour sans la jeunesse.  Les mouvements de contestation reflètent la ferme volonté de la jeunesse de participer activement à tous les niveaux de prise de décision, y compris dans les organisations internationales.  Les droits des enfants et des jeunes ne doivent pas être des droits de l’homme au rabais, a-t-elle prévenu avant de rappeler que Monaco accueille les 20 et 21 novembre prochain, la Conférence « Construire une Europe pour et avec les enfants » sous l’égide du Conseil de l’Europe, qui portera principalement sur la définition d’une nouvelle stratégie européenne des droits de l’enfant. 


Nous sommes de la génération de l’Internet et grâce aux réseaux sociaux, nous connaissons les injustices, la détresse et la déchéance auxquelles doivent faire face ceux de notre génération.  Nous devons prendre conscience de cette interdépendance irréversible et développer le dialogue entre les cultures.


M. PIERRE MAUDET, Président de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse et maire de Genève, Suisse, a souligné que la participation des jeunes aux décisions les concernant constitue la garantie de leur intégration sociale ainsi que d’un avenir et d’un développement durable pour la société.  L’intégration durable des jeunes et leur participation passent aussi, a-t-il estimé, par l’accès à une formation de qualité et la lutte contre le chômage et les emplois précaires.  Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), a-t-il poursuivi, représentent un nouvel et fantastique outil de participation et d’intégration des jeunes à la société.  La collaboration des différents acteurs et la participation des jeunes et des organisations de jeunes sont essentielles pour mettre tout spécialement en œuvre le Programme d’action mondiale pour la jeunesse.  En période de crise, a prévenu le représentant, il faut se garder de reléguer les politiques de la jeunesse au second plan.  Il faut au contraire leur allouer des ressources suffisantes et procéder à des évaluations régulières des progrès accomplis.


Mme SEVERINE MACEDO, Secrétaire d’État à la jeunesse du Brésil, a déclaré que la consolidation du développement économique, social et environnemental est inséparable des politiques publiques en faveur de la jeunesse.  Au Brésil, pays de 190 millions d’habitants, 50 millions de jeunes forment un avantage démographique qui peut augmenter la production, le revenu par habitant, l’épargne et l’investissement.  L’Année internationale de la jeunesse a démontré que cette catégorie méritait plus d’attention dans l’agenda multilatéral.  Elle a dit l’importance des jeunes en tant que sujets de droits et la nécessité de progresser dans l’exercice du droit des jeunes à la participation politique, à la mobilité, au loisir, à la culture, à la qualité de vie, à la diversité et à la sécurité. 


Mme LILI FOUAD ATTALLAH (Égypte) a souligné que le printemps arabe inspiré par la jeunesse révèle le rôle important que peuvent jouer les jeunes dans leur société et à tous les niveaux.  Il révèle aussi la nécessité urgente d’intensifier les efforts pour relever les défis qui font obstacle au développement socioéconomique et à la participation politique des jeunes.  La révolution égyptienne qui a été entièrement lancée par les jeunes gens est devenue l’une des plus réussies, des plus puissantes et des plus pacifiques de l’histoire.  Elle a démontré que la jeunesse est l’instrument principal d’un meilleur avenir et d’une nouvelle Égypte, a dit la représentante en citant plusieurs initiatives que son gouvernement doit prendre dont le renforcement de la participation politique, la lutte contre la corruption, l’élimination de la pauvreté, le renforcement des capacités, l’égalité des chances devant l’emploi et le financement adéquat des programmes pour les jeunes.


M. MIGUEL ANGEL CARREON SANCHEZ, Directeur général de l’Institut de la jeunesse du Mexique, a rappelé que 200 millions de jeunes vivent avec moins d’un dollars par jour, 160 millions souffrent de la faim et 10 millions vivent avec le VIH/Sida.  Il a jugé urgent que nous adaptions nos stratégies de développement pour qu’elles perçoivent les jeunes comme des agents actifs du développement de nos sociétés.  À l’ère du savoir, a-t-il ajouté, il est indispensable de garantir l’accès à l’information pour tous les jeunes et partout.  Il a indiqué que le Gouvernement du Mexique a contribué à l’Année internationale de la jeunesse en accueillant du 23 au 27 aout 2010, en collaboration avec l’ONU, une conférence sur la jeunesse avec la participation de 4 000 jeunes de 106 organisations.  Une conférence, a-t-il insisté, qui a été l’occasion de mettre l’accent sur la nécessité des politiques publiques de développement qui intègrent la jeunesse de manière transversale.


Mme SOFIA PAIN (Italie) a déclaré que le Programme mondial d’action de la jeunesse était important pour le développement du potentiel de la jeunesse.  Elle a dit que le chômage, la pauvreté et l’exclusion liés à la crise financière internationale étaient des obstacles importants à la participation des jeunes à la vie sociale.  Elle a cité l’adoption par l’Italie de mécanismes de financement pour aider les jeunes à créer des entreprises dans le domaine de l’environnement et des nouvelles technologies.  Elle a souligné l’importance de l’apprentissage formel ou informelle comme un moyen d’épanouissement.


Mme BIANCA PAULA HERNANDEZ, Directrice du Conseil national de la jeunesse du Guatemala, a indiqué que l’économie nationale ne créait pas suffisamment d’emplois pour tous les jeunes du pays.  Le Gouvernement accorde donc une priorité notable à la situation des populations les plus vulnérables, ainsi qu’à la promotion des petites et moyennes entreprises.  Des programmes d’écoles ouvertes et de bourses d’études permettent aux jeunes de prendre part à des activités pédagogiques non formelles.  Elle a appelé les États Membres à travailler de manière collective afin d’adopter des mesures pour assurer une plus grande participation des jeunes.


M. JAN VANHEE, Directeur du Centre de soutien pour la politique de la jeunesse de la Belgique, a appelé au renforcement des mesures tendant à renforcer la participation des jeunes.  Elle a cité les mérites des conseils indépendants de jeunes et estimé que la reconnaissance des ONG de jeunes, et le travail des jeunes dans le secteur informel notamment, mérite davantage d’attention, de même que la situation de jeunes qui risquent l’exclusion sociale.


M. BENSON SAULO, Ambassadeur de la jeunesse de l’Australie, a expliqué que la stratégie nationale de l’Australie pour les jeunes ciblait huit domaines prioritaires, notamment la santé, l’éducation et l’autonomisation des jeunes.  Il a estimé que l’accès à une éducation pertinente, aussi bien formelle qu’informelle était essentiel pour aider les jeunes à surmonter les défis et leur permettre d’influer sur la direction du pays.  L’accès à une éducation pertinente aussi bien formelle qu’informelle revêt une importance particulière, a-t-il ajouté.  M. Saulo a ensuite annoncé que l’Australie créerait prochainement un poste de commissaire national pour les enfants.


Mme LEE BOC SIL, Vice-Ministre de la jeunesse et de la politique familiale de la République de Corée, a dit que la participation complète des jeunes aux processus des décisions contribuait à la capacité politique mais aussi au développement économique et social durable d’un pays.  Elle a déclaré que la République de Corée facilitait la participation des jeunes par le biais de 430 comités de participation au niveau local.  Elle a estimé que le rôle de la société civile en général, et des associations de jeunes, en particulier, était indispensable pour protéger les jeunes de la violence et du crime et pour promouvoir une société ouverte. 


M. IGNACIO NAUDON, Directeur national de l’institut national pour la jeunesse du Chili, a relevé que les jeunes enregistraient la plus faible participation dans les différents organes de prise de décisions, constatant l’existence d’un « divorce croissant » entre les jeunes et les systèmes politiques.  Ce divorce, a-t-il ajouté, est dû en partie à la méfiance profonde des jeunes envers des systèmes qui les considèrent de manière purement instrumentale, les réduisant au statut de simples bénéficiaires des politiques publiques sans les considérer comme des participants.  Il a également dénoncé les politiques centrées sur la protection de leurs faiblesses plutôt que sur la promotion de leurs capacités. 


Selon M. Naudon, tant que les jeunes resteront en marge de la société, la priorité continuera d’être donnée aux questions qui concernent les adultes.  Par conséquent, a-t-il ajouté, toute initiative sociale doit être accompagnée d’une politique agressive visant à encourager la participation des jeunes.  On ne peut continuer de prétendre accorder la priorité aux jeunes si on n’encourage pas vivement leur participation, notamment dans la conception, la mise en œuvre, et l’évaluation des politiques publiques.


M. MATHIAS RODRIGUEZ, Directeur national de la jeunesse au Ministère du développement social de l’Uruguay, a déploré un taux de chômage très important chez les jeunes de 18 à 24 ans malgré un fort taux de croissance.  Il a indiqué que ce taux de chômage commençait à diminuer grâce à une réorientation des politiques sociales.  Il a mis l’accent sur quatre priorités qui sont la réinsertion et la formation continue, l’amélioration de la formation et de l’insertion professionnelle, la promotion de la participation des jeunes, et celle de la coordination qui inclut la jeunesse dans toutes les politiques sectorielles.


M. MIGUEL ANGEL PEREIRA, Directeur exécutif du Conseil national de la jeunesse d’El Salvador, a cité une politique nationale pour la jeunesse élaborée avec la participation de milliers de jeunes de nombreuses municipalités.  La plus grande richesse de l’Amérique latine, n’est ni l’or ni le pétrole, mais les jeunes qui constituent un véritable atout démographique que nous devons apprendre à mieux utiliser et valoriser.  Il a jugé nécessaire d’agir de façon plus décisive, notamment dans le domaine de l’éducation.  C’est pourquoi, il a demandé à l’ONU de créer un programme international de bourses d’étude pour les étudiants des pays les plus pauvres.  


M. AMOS ISSAC, Sous-Secrétaire général au Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture du Niger, a indiqué que la jeunesse était une ressource fondamentale pour assurer un développement durable.  Il a évoqué la création en 2006 du Conseil national de la jeunesse et la mise en place d’un Comité technique sur les questions concernant la jeunesse.  La nouvelle politique de la jeunesse du Niger affirme la volonté du Gouvernement de se doter d’un instrument d’orientation sur le long terme pour promouvoir l’avènement d’une jeunesse véritable moteur de son avenir.  Le Gouvernement prévoit également de créer 50 000 emplois par an d’ici à 2015.


M. RICARDO IBARRA, Conseiller auprès de l’Institut national pour la jeunesse de l’Espagne, a invité les gouvernements à réviser leurs politiques des jeunes.  Le développement de l’apprentissage et de la pratique permettra aux jeunes de participer activement à la vie publique, a-t-il notamment estimé.  Il a cité les mérites de l’éducation informelle, avant d’appeler à la création d’une culture de la participation dès la plus jeune enfance.  Les conseils nationaux de jeunes ont également un rôle à jouer, a-t-il ajouté, en appelant au respect d’une réelle égalité entre garçons et filles.


M. TEDDY MULOGAN, Secrétaire permanent du Ministère des sports, de la jeunesse et du développement des enfants de la Zambie, a indiqué que 68% de la population de son pays avait moins de 35 ans et qu’elle faisait face à des problèmes liés à des perspectives d’emplois limités, un accès limité au financement, à l’abus de drogue, au VIH/sida et à des opportunités de formation inadéquates.  Il a expliqué que son gouvernement avait mis sur pied une politique d’appui aux micros, petites et moyennes entreprises afin de favoriser la création d’emplois. 


L’entrepreneuriat des jeunes est appuyé, tandis que le Centre national pour le commerce technologique octroie aux jeunes diplômés des institutions techniques des outils et des équipements et un espace de travail afin de leur permettre de créer leur propre entreprise.  Il a également évoqué la création d’un fonds de développement pour la jeunesse, ainsi que les initiatives lancées par le Gouvernement dans le domaine de la santé.  M. Mulogan a appelé à la création d’une institution de l’ONU spécialisée dans les questions concernant les jeunes et au renforcement des structures gouvernementales à tous les niveaux pour renforcer la mise en œuvre des programmes pour les jeunes.


M. IMAN USMAN (Indonésie) a jugé indispensable de renforcer la coopération pour le développement des capacités des jeunes.  Il a dit que les jeunes représentaient une énergie sans limite et jugé indispensable de leur garantir une éducation de qualité. 


M. PEDRO SERRANO (Union européenne) a dit que trop de jeunes vivent dans la pauvreté, souffrent de la faim et n’ayant pas accès à une éducation de base.  Il a appelé à la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour la jeunesse aux niveaux international, national et local.  Il a mis l’accent sur l’importance qu’il y a à garantir la pleine jouissance par les jeunes de leurs droits.  Il a mis l’accent sur le programme « Jeunes en action » qui encourage la mobilité et le travail des jeunes.  Il s’est aussi attardé sur le Programme Erasmus qui vise à améliorer l’éducation supérieure grâce à des bourses d’étude.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a estimé qu’il fallait augmenter la participation des jeunes dans la société.  Il a expliqué qu’au niveau international, le Japon avait mis en œuvre plusieurs programmes d’échange, afin d’améliorer la compréhension mutuelle entre les jeunes japonais et la communauté internationale.  Il a souligné la nécessité de répondre au problème du chômage des jeunes et se référant au « printemps arabe », il a affirmé que l’emploi donne un sentiment de sécurité et de fierté permettant aux jeunes de devenir des membres à part entière des sociétés dans lesquelles ils vivent.  Le Japon, a-t-il ajouté, appuie le développement social et humain, la création d’emplois et la croissance économique dans les pays en développement.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que les jeunes étaient des acteurs clefs pour l’intégration, le pluralisme et la diversité, notamment en matière de lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination.  Il a rappelé que l’Autriche avait organisé l’an dernier à Vienne, avec la Ligue des États arabes, le premier forum des jeunes dirigeants arabes et européens, et que les préparatifs d’un deuxième forum étaient actuellement en cours.  Il a souligné qu’une participation pleine et effective des jeunes était essentielle, appelant notamment au renforcement du dialogue entre les jeunes et les décideurs et à la participation des jeunes au processus de prise de décisions, aux niveaux national, régional et international.  Le représentant a par ailleurs indiqué que toute politique destinée à améliorer la situation des jeunes exigeait le plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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