AG/11090

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida: les États se préoccupent de la situation des homosexuels, des toxicomanes et des professionnels du sexe

09/06/2011
Assemblée généraleAG/11090
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

92e & 93e séances plénières

matin - après-midi et soir


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE VIH/SIDA: LES ÉTATS SE PRÉOCCUPENT DE LA SITUATION

DES HOMOSEXUELS, DES TOXICOMANES ET DES PROFESSIONNELS DU SEXE


Au deuxième et avant-dernier jour de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, les États Membres ont continué de faire le bilan des grands progrès réalisés depuis 2001, mais ont surtout reconnu que le danger est encore loin d’être écarté, en particulier chez les populations à risque. 


Avant de parler de l’accès aux médicaments génériques, de nombreuses délégations ont ainsi répondu à l’appel lancé hier par le Secrétaire général des Nations Unies visant à ce que l’on affronte « avec audace » les questions sensibles des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes et du commerce du sexe.


Le Coordonnateur national pour le sida du Portugal a expliqué, comme d’autres délégations, que dans son pays, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes étaient la seule catégorie de personnes à avoir enregistré une augmentation du nombre de nouvelles infections.


Le Secrétaire d’État de la Suisse a insisté sur l’importance de la lutte contre la stigmatisation des homosexuels, tandis que l’Ambassadeur pour le VIH de la France a appelé à la dépénalisation de l’homosexualité.  Il faut remplacer la criminalisation par des services de santé et de traitement, a renchéri le représentant du Portugal.


Mais le Directeur général de la Commission sur le sida de l’Ouganda a insisté sur le droit de chaque pays de mettre en œuvre des programmes conformes à « leurs lois, à leurs priorités en matière de développement et à leur culture ».


La situation des toxicomanes, notamment des utilisateurs de drogues par intraveineuse, a également été commentée à maintes reprises aujourd’hui.  La représentante de l’Islande a reconnu que cette catégorie à risque était difficile à atteindre en matière de prévention, de soins et de traitement.


Hier, les États avaient entendu le témoignage poignant de Mme Tetyana Afanasiadi, une ressortissante ukrainienne âgée de 32 ans, soit « un an de plus que l’épidémie », qui vit avec le VIH depuis 13 ans et l’hépatite C depuis 11 ans.


Elle a rappelé que 70% des toxicomanes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale sont séropositifs, que plus de 90% d’entre eux souffrent de différents types d’hépatites virales et que seulement une personne sur cinq a accès aux antirétroviraux.  « Chaque jour, rien qu’en Ukraine, huit personnes meurent du sida et 56 sont infectées par le VIH », a-t-elle déploré. 


Le Ministre de la santé du Kirghizistan est venu confirmer ces dires en précisant que, dans son pays, les utilisateurs de drogues injectables représentent 65% des personnes atteintes du VIH.  Il a indiqué que son gouvernement avait introduit des mesures progressistes en matière de prévention notamment des programmes d’échange de seringues et l’utilisation de la méthadone. 


S’agissant des professionnels du sexe, le Ministre des affaires étrangères du Bénin a indiqué que dans son pays, la prévalence du VIH est estimée à 26,5% parmi les prostitués.  Le Ministre de la santé de la Grèce a ajouté que l’arrivée des femmes d’Afrique subsaharienne amenées illégalement en Grèce à des fins de prostitution a provoqué une augmentation « significative » des infections en 2010. 


Même les pays qui ont une très faible prévalence du VIH, comme Kiribati et Samoa, recensant respectivement 54 et 22 cas confirmés, ont tiré la sonnette d’alarme, en relevant que le taux élevé de maladies sexuellement transmissibles était particulièrement préoccupant du fait de leur lien avec la propagation du VIH/sida.


« Ce n’est que la pointe de l’iceberg », a averti la Vice-Présidente de Kiribati, qui a voulu que la lutte contre le sida « sorte de l’ombre ».  Les consommateurs de drogues, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transgenres, les prisonniers et les professionnels du sexe sont des partenaires importants de la réponse au VIH/sida, ont souligné le Ministre du bien-être de l’Indonésie et le Ministre de l’environnement de la Norvège.


Leur homologue du Brésil a insisté sur le caractère « essentiel » de l’accès aux médicaments génériques et à la nouvelle génération d’antirétroviraux.  Il a voulu que les États puissent se prévaloir de la flexibilité prévue par l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, vendredi 10 juin à partir de 10 heures, séance au cours de laquelle les États Membres devraient adopter le document final de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida.


RÉUNION DE HAUT NIVEAU VISANT À PROCÉDER À L’EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida: rapport du Secrétaire général (A/65/797)


Suite des déclarations


M. GERVAIS RUFYIKIRI, Deuxième Vice-Président du Burundi, a reconnu que les violences sexuelles constituent une source non négligeable de propagation du VIH.  Le Burundi va donc prendre des dispositions pour intégrer davantage la lutte contre ces violences dans le cadre du programme national de lutte contre le sida, ainsi que du programme national de santé de la reproduction.  Le Burundi a aussi mis en place un cadre institutionnel reflétant la multisectorialité et la décentralisation, avec une implication effective des autorités au plus haut niveau.  Il mène les activités dans le cadre d’un seul et même plan stratégique et a créé un seul et même système de suivi-évaluation.  M. Rufyikiri a cité plusieurs progrès, dont l’augmentation des centres de dépistage et le fait que le nombre de personnes traitées par antirétroviraux est passé de 600 en 2001 à 22 000 en 2010.  Le Deuxième Vice-Président a ensuite indiqué les objectifs de son pays pour 2015: dépister 1,9 million de personnes, soit un taux de couverture de 60% pour le dépistage; traiter 14 000 mères séropositives enceintes et 55 000 autres personnes.  Parmi les défis à relever pour y arriver, il a mentionné l’insuffisance des ressources humaines, du matériel et des infrastructures sanitaires. 


Mme TEIMA ONORIO, Vice-Présidente de Kiribati, a indiqué que son pays avait une faible prévalence du VIH/sida mais que le taux de prévalence des maladies sexuellement transmissibles était particulièrement important chez les travailleurs du sexe, les marins, la police et les aides soignantes.  Elle a ajouté que Kiribati aurait été particulièrement vulnérable à une épidémie de VIH si des mesures d’intervention appropriées n’étaient pas mises en place pour répondre aux risques liés à l’augmentation du taux de prévalence de maladies sexuellement transmissibles dans les groupes à risque. 


La Vice-Présidente a indiqué qu’il y avait 54 cas confirmés de VIH à Kiribati.  Ce nombre peut paraître faible, mais ce qui est préoccupant c’est que les personnes infectées n’ont pas, toutes, accès à la prévention et aux traitements et ont tendance à vivre cachées.  Le risque de voir la maladie se propager dans l’ensemble de la population est donc élevé, a-t-elle averti, en soulignant que le Gouvernement a mis sur pied un groupe de travail de 30 personnes afin d’apporter une réponse multisectorielle au problème.  Mme Onorio a également estimé que la lutte contre le sida devait « sortir de l’ombre » et être intégrée à une réponse juridique et sociale.  Le développement économique doit également être une partie intégrante de toute mesure d’intervention, a-t-elle ajouté.


M. VICTOR MAKWENGE KAPUT, Ministre de la santé de la République démocratique du Congo (RDC), a rappelé que dès l’apparition, en 1981, de cette terrible pandémie, la RDC n’avait pas hésité à s’ouvrir à la coopération internationale pour participer à la riposte mondiale contre le sida.  Malgré certains progrès réalisés en RDC, l’épidémie est considérée comme généralisée, avec un taux de prévalence de 3,7% chez les femmes enceintes.  Elle est en outre caractérisée par des tendances à la féminisation, la juvénisation et la ruralisation, a-t-il expliqué.  En 2011, le nombre estimé de personnes affectées avoisine 1,2 million, avec 128 256 nouvelles infections, a précisé le Ministre.  Parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que nous poursuivons, nous travaillons beaucoup sur celui relatif à la santé de la mère et de l’enfant, ce qui contribue à lutter contre le VIH.  Il a aussi signalé que plus de 80% des malades du sida n’ont pas encore accès à un traitement de qualité.  M. Kaput a enfin indiqué qu’il a été à l’origine de l’Initiative « génération sans sida ».  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à soutenir les efforts de son gouvernement. 


M. HANNO PEVKUR, Ministre des affaires sociales de l’Estonie, a indiqué que son pays avait un taux de prévalence relativement élevé, notamment chez les utilisateurs de drogues injectables.  Le traitement de ces personnes revêt donc une importance notable, a-t-il ajouté.  Il a également évoqué le problème de la féminisation du sida pour affirmer ensuite que l’Estonie entendait éliminer la transmission verticale de la mère à l’enfant.  Le Ministre a passé en revue les grandes lignes de la stratégie de lutte de l’Estonie d’ici à 2050.  Selon M. Pevkur, le VIH/sida n’est pas le problème d’une seule institution.  Il exige une collaboration intersectorielle.  Il a ajouté qu’une telle approche avait permis à l’Estonie d’enregistrer une baisse du nombre de nouvelles infections.


M. STEPHEN LASHLEY, Ministre de la famille, de la culture et des sports de la Barbade, a indiqué que le programme d’action de la Barbade bénéficie d’un appui de haut niveau, car chaque ministère s’emploie à le mettre en œuvre.  Au titre des réalisations de son pays, il a cité la hausse du nombre de personnes à haut risque qui bénéficient d’un traitement et l’augmentation du pourcentage de travailleurs sexuels qui utilisent des préservatifs.  Le faible revenu de nos habitants augmente leur vulnérabilité au VIH, a-t-il indiqué, faisant référence au coût élevé des médicaments.  Le Ministre a reconnu la responsabilité partagée pour arriver à un accès universel aux traitements d’ici à 2015, a-t-il dit.  Même si des progrès ont été accomplis dans le traitement et les soins, ainsi que dans la transmission de la mère à l’enfant, il reste encore beaucoup à faire, a-t-il reconnu.  Nous voulons aussi nous pencher sur la question de la stigmatisation et de la discrimination et souhaitons adopter les politiques et lois nécessaires dans ce domaine. 


Mme MARIE-JOSÉE JACOBS, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a souligné l’importance que son pays attache à la prévention, au renforcement des systèmes de santé et à l’accès égal de toutes et de tous aux soins de base ainsi qu’au respect des engagements pris par les gouvernements en 2001, 2006 et 2008 en ce qui concerne les ressources nationales et internationales allouées à la lutte contre le VIH/sida.


Le Luxembourg, a souligné Mme Jacobs, s’est engagé à soutenir à hauteur de 5 millions d’euros l’initiative « Sida 2031 » lancée par l’ONUSIDA en 2007 pour développer une stratégie de lutte contre le VIH à l’horizon de 2031.  Elle s’est félicitée de ce que le débat en cours attire l’attention des décideurs sur l’urgence de mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  


La Ministre a expliqué que le Comité sida, créé au Luxembourg en 1984, est multisectoriel, avec une forte participation de la société civile.  Il fait des propositions au Ministre de la santé et au Gouvernement sur la prévention, le traitement et la prise en charge médicale et psychosociale.  Il s’occupe aussi de la lutte pour les droits des personnes humaines et contre les discriminations et la stigmatisation.  Un accent particulier est maintenant mis sur les nouvelles générations d’hommes qui ont des relations avec les hommes et qui n’ont pas connu les ravages des années 80/90, ainsi que sur les jeunes et les migrants.


Mme DÉDÉ AHOEFA EKOUÉ, Ministre chargée de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire du Togo, a indiqué que dans son pays, le taux d’infection au VIH a diminué de moitié depuis 2001 et que les nouvelles infections avaient baissé dans les mêmes proportions chez les jeunes de 15 à 24 ans.  De plus, environ 8 000 femmes enceintes séropositives sont sous traitement pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant.  Un plan d’extension des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant, pour la période 2011-2015, vient également d’être validé.  L’objectif du Togo, a ajouté Mme Ekoué, est d’avoir d’ici à 2020 une génération de jeunes sans sida.  La Ministre a ensuite évoqué les diverses mesures juridiques lancées par le Togo, ainsi que les interventions de prise en charge destinée aux professionnels du sexe, aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et aux détenus.


Pour Mme Ekoué, la question du VIH doit être traitée non seulement comme une question de santé, mais aussi comme une question de développement.  Il nous faudra de plus en plus de ressources humaines compétentes et intègres et une masse critique de ressources financières, a fait savoir la Ministre, ajoutant que les ressources budgétaires affectées par son gouvernement devront être complétées par une aide internationale « importante ».


M. BA HOUSSEYNOU HAMADI, Ministre de la santé de la Mauritanie, a indiqué que son pays compte actuellement 14 000 séropositifs et 3 000 patients traités par antirétroviraux.  Le taux de prévalence, qui était de 0,7% en 2010, est resté stable depuis 2004.  C’est dans ce cadre que le Gouvernement a mis l’accent sur la prévention, la prise en charge gratuite des malades et la réinsertion, a indiqué le Ministre.  Pays musulman, la Mauritanie a également adopté des lois sur les droits des malades, a-t-il poursuivi.  Il a aussi mentionné les campagnes de sensibilisation pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination.  Mais, a-t-il souligné, les efforts nationaux ne peuvent se pérenniser sans l’aide internationale et les bénéfices de la recherche médicale.   Il a rappelé l’importance de l’aide publique au développement (APD), notamment pour élargir l’accès à l’éducation.  Le Ministre a adressé ses remerciements à tous les partenaires du développement ainsi qu’aux organisations non gouvernementales (ONG) et à la société civile.


M. CELSIUS W. WATERBERG, Ministre de la santé publique du Suriname, a déclaré que, selon le rapport mondial d’ONUSIDA pour 2010, le Suriname faisait partie des très rares pays des Caraïbes où les nouvelles incidences ont diminué de plus de 25% alors que la mortalité liée au VIH/sida a baissé de 10% depuis 2006.  Il a souligné l’importance du Plan stratégique national sur le VIH/sida, qui comprend plusieurs stratégies, dont le renforcement de la coordination par la mise en place d’un conseil national multisectoriel sur le VIH/Sida et l’établissement de structures additionnelles comme le centre de traitement et de soins du VIH/sida qui fournit aussi conseil et formation.  Il a aussi cité l’introduction d’outils de prévention combinés, en expliquant que le Suriname était le seul pays des Caraïbes à avoir initié un projet pilote, lequel a connu un grand succès dans la mobilisation des hommes pour la circoncision, en tant que mesure de prévention additionnelle. 


Il a également souligné les efforts du Suriname pour impliquer les séropositifs dans les programmes de soins et de soutien.  Il a aussi cité les initiatives de son pays en matière de partage d’expériences ainsi que la coopération technique avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Malgré les initiatives et progrès enregistrés, le Ministre a noté plusieurs défis liés aux traditions et coutumes pénalisantes, aux croyances néfastes et à la vulnérabilité des petites communautés et des individus victimes de stigmatisation.  Le Ministre n’a pas manqué de stigmatiser l’inégalité entre les sexes et la pauvreté. 


M. ANDREAS LOVERDOS, Ministre de la santé et de la solidarité sociale de la Grèce, s’est inquiété des conséquences de la maladie en termes de stigmatisation de groupes entiers de la population, comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues ou les personnes nécessitant des transfusions sanguines.  Il a estimé que cette Réunion de haut niveau de l’ONU sur le VIH/sida donnait l’occasion à la communauté internationale, non seulement de faire le bilan des grands progrès réalisés ces 10 dernières années, mais aussi et surtout de prendre conscience que le danger est loin d’être écarté.  Le Ministre de la santé de la Grèce s’est félicité des idées du Secrétaire général en saluant des « propositions claires et ambitieuses ». 


Soulignant les efforts de la Grèce où 6 000 patients sont actuellement traités contre le sida, M. Andreas Loverdos a assuré que toutes les personnes dans le besoin avaient accès à un service médical et hospitalier.  Il a également dit que la priorité de la Grèce était de protéger les droits de l’homme et de promouvoir des actions contre la discrimination, par le biais, notamment de campagnes dans les écoles, auprès de l’armée, dans les prisons et ailleurs.  En outre, il s’est inquiété des conséquences de la traite des êtres humains sur la propagation du VIH/sida en notant une augmentation significative des infections, en 2010, liée à la traite des femmes d’Afrique subsaharienne amenées illégalement en Grèce à des fins de prostitution. 


M. PABLO MARIN, Ministre de la santé de Belize, a fait remarquer que son pays connaissait le plus fort taux d’infection VIH d’Amérique centrale et l’un des plus élevés des Caraïbes.  La réponse de Belize a été toutefois « immédiate, ciblée et dynamique », a-t-il assuré, avec un partenariat multisectoriel et l’appui de la communauté internationale.  Le nombre de nouveaux cas d’infection a ainsi pu baisser de 33% et le taux de transmission du virus de la mère à l’enfant est inférieur à 6%.


Prônant une approche novatrice pour lutter contre le VIH/sida dans le contexte de la crise financière et économique, le Ministre a souhaité que la communauté internationale respecte ses engagements.  Le VIH doit être combattu comme une maladie chronique.  Pour des résultats durables, il faut, selon lui, renforcer l’appropriation nationale et respecter les droits de l’homme et le droit à la santé, « en maintenant l’individu au centre du processus ».  


M. TUITAMA LEAO TALALELEI TUITAMA, Ministre de la santé de Samoa, a indiqué qu’avec 22 personnes touchées, son pays avait une faible prévalence du taux d’infection au VIH, mais que l’importance du taux de prévalence des maladies sexuellement transmissibles était une source de préoccupation au regard de leur implication dans la propagation du VIH.  Le Gouvernement de Samoa s’efforce donc d’aider sa population à prendre conscience de sa santé et a mis sur pied un groupe parlementaire chargé de promouvoir une vie plus saine ainsi qu’un Conseil national pour la coordination qui, a précisé le Ministre, a mis en place un plan d’action sur la santé pour la période 2011-2016.


M. Tuitama a poursuivi en indiquant que les efforts déployés par son ministère devaient être renforcés par des partenariats stratégiques avec des acteurs qui travaillent en dehors du secteur de la santé pour faire tomber les barrières sociales, culturelles et religieuses.  Il importe également d’améliorer la communication ainsi que les relations entre les sexes et de promouvoir les droits de l’homme, a-t-il ajouté.


M. GEEGANAGE WEERASINGHE, Ministre de la santé du Sri Lanka, a indiqué que le taux de prévalence dans son pays est de moins de 0,1%, ce qui caractérise une épidémie latente.  Plus de 90% de la population est alphabétisée et le pays dispose d’un système de santé universel et gratuit, a-t-il indiqué, ce qui contribue à l’amélioration de la santé de la population.  Le Ministre a expliqué que le Sri Lanka a lancé une campagne contre les maladies vénériennes en 1952, laquelle a conduit notamment à la création de nombreuses cliniques.  En 1987, le Gouvernement a rendu obligatoire le dépistage du VIH pour les services de transfusion sanguine.  Il y a cependant un potentiel d’extension de l’épidémie du VIH, a reconnu le Ministre, avant d’indiquer que le Gouvernement a mis en place des programmes de prévention visant les relations sexuelles à risque, à savoir les professionnelles du sexe et leurs clients, les hommes ayant des rapports avec les hommes, les jeunes vulnérables du secteur touristique et les travailleurs migrants.


Une proposition a également été formulée pour la période 2011-2015, en vue de définir la riposte nationale au VIH/sida au Sri Lanka.  Cette riposte vise notamment à augmenter la qualité des interventions dans les populations les plus à risque et du traitement des personnes vivant avec le VIH et le sida.  Nous allons nous efforcer d’améliorer nos infrastructures de diagnostic et renforcer la surveillance des comportements, a-t-il aussi indiqué.  Le Ministre s’est enfin dit prêt à partager l’expérience de son pays.


Mme HABIBA ZAHI ROMDHANE, Ministre de la santé publique de la Tunisie, s’est tout d’abord félicitée de ce que cette Réunion a lieu en même temps que le printemps arabe.  Elle a affirmé que son pays était prêt à lever tous les obstacles politiques, économiques et sociaux qui entravent la lutte contre le VIH/sida.  Depuis la détection des premiers cas en Tunisie, de nombreuses mesures ont été prises, notamment l’accès aux traitements antirétroviraux à toutes les personnes concernées.  La Ministre a appelé à une meilleure collaboration internationale et souligné, au niveau national, le rôle de la société civile pour réduire les comportements à risque.  La Tunisie, a ajouté la Ministre, s’engage à protéger les groupes vulnérables, les femmes et les jeunes et encourage ces derniers à avoir un comportement plus sain.


M. DOUGLAS SLATER, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Saint-Vincent-et-les Grenadines, s’est félicité des progrès réalisés par son pays et l’ensemble de la région des Caraïbes qui a connu une baisse de 25% du nombre des nouvelles infections.  Parmi les principaux défis demeure la nécessité d’obtenir un changement d’attitude, étape incontournable pour réduire la transmission du VIH.  Il a dit que grâce à la qualité des services de santé, associée à un fort engagement politique, Saint-Vincent-et-les Grenadines est sur le point de parvenir à une génération sans VIH/sida.  Nous faisons aussi des progrès dans la réalisation de notre objectif « zéro transmission de la mère à l’enfant » d’ici à 2015, a-t-il ajouté.  Il a exhorté la communauté internationale à poursuivre ses efforts en direction d’une « révolution de la prévention » qui s’appuiera spécifiquement sur l’énergie des jeunes.  Le Ministre a déclaré que la volonté des pays d’autoriser et de distribuer le plus largement possible des médicaments génériques sera déterminante pour éradiquer le VIH/sida au niveau mondial.  Il a estimé que les personnes infectées par le VIH avaient le droit et le devoir d’être impliquées dans le processus de réponse au VIH. 


M. SABYRBEK DJUMABEKOV, Ministre de la santé du Kyrgyzstan, a indiqué que son pays en est à son troisième Programme national de lutte contre le VIH/sida, mené par un comité de coordination multisectoriel.  Grâce à l’appui du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le pays a élargi l’accès aux traitements et aux services de dépistage.  Cependant, a tempéré le Ministre, on a vu chaque année augmenter le nombre de personnes contractant le virus.  Les utilisateurs de drogues injectables représentent 65% des personnes atteintes par le VIH et les efforts sont portés en particulier sur eux.  Nous avons également mis en place un suivi épidémiologique en se concentrant sur les groupes particulièrement vulnérables comme les femmes enceintes.  Le Ministre s’est félicité de l’introduction de mesures progressistes pour la prévention du VIH/sida comme le programme d’échange de seringues et l’utilisation de la méthadone.  En outre, a-t-il ajouté, 42 centres d’échange de seringues ont été créés.  Il a cependant déploré que l’épidémie continue de frapper une grande part de la population active de son pays.  Il y a une féminisation des infections, a-t-il aussi signalé, précisant que 3% des infections touchent des femmes enceintes. 


M. NELSON EDUARDO SOARES MARTINS, Ministre de la santé du Timor-Leste, a tout d’abord évoqué les défis que connaît son pays, récemment sorti d’un conflit, en matière d’accès aux systèmes de santé.  Il a indiqué qu’une commission nationale pour le sida avait néanmoins été établie, pour ensuite préciser que 2 000 cas de séropositivité avaient été détectés entre 2003, année du premier cas, et 2010.  Nombre de ces malades ont accès à des traitements antirétroviraux, a-t-il ajouté.  M. Martins a indiqué que le comportement à risque chez les populations vulnérables restait un défi notable pour le Timor-Leste, étant donné que près que près de 80% de la population est composée d’adolescents ou de jeunes.  M. Martins a par ailleurs observé que la participation des séropositifs était essentielle à tout programme de lutte contre la maladie.  Il a également évoqué l’importance de renforcer les systèmes de santé et les structures communautaires et a engagé la communauté internationale à continuer d’appuyer les petits pays comme le sien.


M. HANIF HASSAN ALI AL QASSIM, Ministre de la santé des Émirats arabes unis, a rappelé que le sida et le VIH restent l’un des défis sanitaires les plus grands auxquels fait actuellement face le monde, à cause de la détérioration de la situation sociale, sanitaire et sécuritaire de plusieurs pays du monde.  Bien que le sida ne constitue pas un problème chez nous, nous souhaitons conjuguer nos efforts nationaux avec les efforts internationaux pour faire face à cette épidémie, a-t-il dit.  Nous réitérons notre engagement pris dans le cadre de l’Accord de Dubaï, pour développer une politique de dialogue en vue de faire face à ce problème au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  M. Al Qassim a indiqué que son pays a pu mettre en œuvre un programme national pour lutter contre le VIH/sida, en consultation avec l’OMS et ONUSIDA.  L’objectif est de contrôler l’épidémie dans le pays et d’arriver à des taux de prévalence minimums dans d’autres, a-t-il précisé. 


Mme VANDA PIGNATO, Secrétaire à l’inclusion sociale d’El Salvador, a affirmé que dans son pays, les politiques d’inclusion sociale n’excluent personne.  Les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes et les professionnels du sexe sont pris en compte par le Gouvernement.  Elle a expliqué que son secrétariat était doté d’une unité pour la diversité sexuelle.  Elle a indiqué que le nombre d’enfants séropositifs avait baissé de 88% et que les traitements antirétroviraux étaient accessibles à tous.  Elle a souligné l’importance de la coordination interinstitutionnelle, avant d’indiquer que contrairement au passé, le Gouvernement d’El Salvador mettait désormais l’accent sur l’éducation sexuelle, reconnaissant ainsi que la santé sexuelle et reproductive est un droit de l’homme.  Mme Pignato a, par ailleurs, estimé que les efforts de lutte contre le VIH/sida devaient prendre en compte la situation des personnes handicapées qu’on a trop tendance à considérer comme des asexués.


M. ERIK SOLHEIM, Ministre de l’environnement du développement international de la Norvège, a déclaré que les approches qui fonctionnaient bien pour le VIH étaient celles qui sont basées sur les droits et la promotion de la dignité des gens.  Il a estimé que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transgenres, les consommateurs de drogues, les prisonniers et les professionnels du sexe étaient des partenaires importants de la réponse au VIH/sida, ainsi que tous les groupes qui nécessitent une approche spécifique.  Il s’est félicité de la suppression des restrictions liées à l’entrée sur le territoire et à l’accès à la résidence qui ont été imposées aux personnes infectées par le VIH/sida et a salué les avancées positives en ce sens en Chine, en Namibie et en Ukraine.  Il a mis l’accent sur les liens entre la réponse au VIH/sida et les programmes de santé sexuelle et reproductive, en jugeant vitale une approche intégrée du sida et de la tuberculose. 


Il a dit que l’autonomisation sociale, politique et économique des femmes, particulièrement des jeunes femmes, était cruciale.  Il a espéré que la Réunion de haut niveau reconnaîtra dans sa déclaration l’importance des droits sexuels et reproductifs.  Cette nouvelle déclaration marque une nouvelle phase dans la réponse mondiale au VIH/sida.  Le représentant s’est dit confiant que les nouvelles et ambitieuses stratégies d’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) seront de bons outils pour mettre en œuvre cette déclaration.  Il a dit l’importance des jeunes dans la réponse au VIH/sida, en espérant que les mouvements et programmes initiés par eux seront financés par leurs gouvernements respectifs.  Il a salué la contribution des groupes religieux et de la société civile dans son ensemble. 


M. ADAMA TRAORÉ, Ministre de la santé du Burkina Faso, a indiqué que le Conseil national de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles a régulièrement tenu ses sessions depuis 2001.  Au niveau régional, le Burkina Faso assure le secrétariat exécutif du cadre de concertation des Comités et Conseils nationaux de lutte contre le sida de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et de la Mauritanie.


Depuis 2010, a poursuivi le Ministre, le pays s’est doté d’un nouveau cadre stratégique de lutte contre le VIH, le sida et les infections sexuellement transmissibles, couvrant la période 2011-2015 en vue de consolider les acquis, tout en continuant à réduire la prévalence du VIH.  Il a aussi mentionné la loi adoptée dans ce domaine qui vise en particulier la protection des personnes vivant avec le VIH et le sida.  Sur le plan opérationnel, il a fait valoir l’augmentation du nombre de sites de prise en charge et la gratuité du traitement, qui ont permis d’accroître le nombre de personnes sous traitement de 5 000 en un an.  Parmi les défis à relever, il a cité la nécessité de maintenir la prévention, d’éliminer la transmission de la mère à l’enfant, de lutter contre toute discrimination, de mettre en place des programmes visant les jeunes de moins de 25 ans et de réduire la vulnérabilité des femmes et des filles.


M. PONMEK DALALOY, Ministre de la santé de la République démocratique populaire lao, a indiqué que son pays avait mis en place un comité national pour le contrôle du sida ainsi qu’un plan national d’action stratégique sur le VIH/sida pour 2011-2015.  Une initiative « 100% préservatifs » a été lancée et cinq centres de traitement sont aujourd’hui opérationnels sur le territoire.


Dans le cadre de la sous-région du Mékong, le Laos participe à des efforts liés au VIH par rapport à la migration, à la drogue et à la traite des êtres humains, a poursuivi le docteur Dalaloy.  Le virus continue toutefois de menacer le pays.  Un millier de personnes sont ainsi infectées par le VIH chaque année, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les consommateurs de drogues.


M. JOSÉ VIEIRA DIAS VAN-DÚNEM, Ministre de la santé d’Angola, a fait état des nombreux défis auxquels son pays continue de faire face, notamment l’étendue de son territoire, l’absence d’infrastructures sanitaires et un accès aux services sociaux de base qui laisse à désirer.  Il a précisé que le taux de prévalence moyen en Angola était de 2%, mais qu’il pouvait varier entre 0,2% et 7% selon les différentes régions du pays.  Le Ministre a passé en revue les initiatives lancées par son gouvernement en matière de prévention, de traitement, de soins et d’appui.


Il a indiqué que depuis 2003, le nombre de centres de dépistage était passé de 8 à 558 et que le pays disposait également de 133 centres de traitements antirétroviraux pour adulte, 120 pour enfants ainsi que de 209 centres de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Il a précisé que son gouvernement s’efforçait d’intégrer les services liés au VIH aux soins de santé de base.  M. Van-Dúnem a par ailleurs évoqué l’importance de l’éducation, de l’égalité entre les sexes, du leadership des jeunes et de la participation des personnes vivant avec le VIH aux processus de prise de décisions.


M. NASSIROU BAKO-ARIFARI, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, a informé que 60 914 personnes étaient infectées par le VIH dans son pays, avec une proportion de deux femmes pour un homme.  « Le risque d’explosion de l’épidémie persiste encore, car la prévalence du VIH est estimée à 26,5% parmi les travailleuses du sexe ».


Les gouvernements successifs du Bénin ont, dès la découverte du premier cas d’infection en 1985, inscrit la lutte contre le VIH/sida dans les politiques de développement, a expliqué M. Bako-Arifari.  La conjugaison de plusieurs efforts a permis d’améliorer l’accès aux services de prévention et de traitement et de stabiliser le taux de prévalence de l’épidémie autour de 2%, depuis 2002.


Ainsi, le nombre de personnes infectées par le VIH ayant accès aux traitements antirétroviraux est passé d’une couverture de 40% à 84%, tandis que pour la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la couverture est passée de 27% à 37% entre 2007 et 2010.  Le Ministre a dit qu’une stratégie nationale pour l’élimination de la transmission mère-enfant dans le cadre plus global de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile était mise en œuvre.  Des campagnes d’éducation sexuelle sont en outre menées en direction des jeunes scolarisés.


En 2006, a ajouté le représentant, l’Assemblée nationale du Bénin a voté une loi sur le VIH afin de lutter contre toute forme de discrimination et de stigmatisation.  Des organisations de la société civile, confessionnelle et du secteur privé participent activement à la riposte au VIH/sida.


M. YIN LI, Vice-Ministre de la santé de la Chine, a déclaré que son gouvernement avait activement rempli ses devoirs en œuvrant à l’accès universel aux services de soins et de prévention du VIH/sida, à l’élimination de la discrimination sociale et à la réalisation des droits des personnes touchées par la pandémie et de leurs familles.  Il a fait état de toute une série de lois, de règlementations et de mesures politiques, ainsi que de l’intégration des objectifs en matière de prévention et de contrôle dans les politiques de santé publique, qui ont contribué à endiguer l’épidémie et à faire chuter la mortalité. 


Selon le Vice-Ministre, la lutte contre le VIH/sida exige une responsabilité partagée entre pays développés et pays en développement, ce qui suppose un soutien financier et une assistance sur le plan technique des premiers aux seconds.  Les pays en développement quant à eux devraient placer la question du VIH/sida en tête de leurs priorités de santé publique et de leur agenda de développement.  Par ailleurs, a souligné M. Li, compte tenu du poids que fait peser la pandémie, le secteur privé et les organisations pertinentes devraient assumer une responsabilité sociale plus importante et s’efforcer de mobiliser des ressources plus grandes pour la lutte contre le VIH.


M. MARTIN DAHINDEN, Secrétaire d’État de la Suisse, a constaté que si l’épidémie est globalement stabilisée, les taux d’infection dans certains pays continuent d’augmenter.  Dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, il a noté en particulier les défis majeurs liés à la protection des droits de l’homme.  La lutte contre la stigmatisation et la discrimination est primordiale, a-t-il dit.  Il a aussi expliqué l’importance, dans son pays, de cibler les consommateurs de drogue par injection.  La Suisse s’engage à respecter les droits de l’homme, et en particulier les droits reproductifs des personnes.  Les facteurs socioculturels qui refusent aux femmes leurs droits fondamentaux doivent être supprimés, a-t-il souhaité.  M. Dahinden a aussi souligné le rôle des hommes dans la lutte contre le VIH, ainsi que l’importance de la lutte contre l’homophobie. Par ailleurs, il a déploré le manque d’accès des jeunes à l’éducation sexuelle et aux services de santé sexuelle adaptés à leurs besoins spécifiques, assurant que la Suisse allait augmenter cet accès.  En outre, la Suisse entend garantir un accès non discriminatoire aux médicaments.  Le Secrétaire d’État a enfin salué le secteur privé qui prend de plus en plus conscience de sa responsabilité dans la lutte contre le VIH/sida.  La mobilisation internationale doit se poursuivre, a-t-il conclu, prônant à cet égard le rôle catalyseur de l’ONU. 


M. JORGE DÍAZ, Vice-Ministre de la santé du Chili, a estimé qu’il existait de nombreux défis à surmonter, notamment en matière d’accès aux services de prévention.  L’épidémie continue de se propager, ce qui démontre que les efforts déployés laissent à désirer, a-t-il observé.  Pour M. Díaz, il importe donc de répondre aux causes socioculturelles et aux iniquités afin de pouvoir trouver des solutions à long terme.  Il a estimé important de prendre en compte les réalités individuelles, sociales, culturelles et régionales, ajoutant que la diversité devait être considérée comme un atout culturel.  Le Vice-Ministre du Chili a prôné des alliances stratégiques et des politiques qui prennent en compte les réalités épidémiologiques, sociales et culturelles des différents pays.  Les parties prenantes doivent être davantage impliquées et « le respect absolu » des droits de l’homme des personnes vivant avec le VIH/sida est nécessaire pour pouvoir contrôler l’épidémie, a voulu M. Díaz, avant d’appeler à la création de conditions politiques et juridiques, à cette fin.


M. STEPHEN O’BRIEN, Ministre du développement international du Royaume-Uni, a dit que la stratégie d’ONUSIDA constituait le fil conducteur des initiatives de son pays.  Il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la stigmatisation et de protéger les droits des plus vulnérables, notamment les femmes et les filles.  En ces moments difficiles, a promis le Ministre, nous allons respecter notre engagement de consacrer d’ici à 2015, 0,7% de notre PIB à l’APD.  Il a dit le souci du Royaume-Uni de réduire le coût des traitements et a précisé que les premiers efforts en ce sens ont permis de soigner 500 000 personnes de plus.  Il a encouragé l’industrie pharmaceutique à se joindre à cet effort, avant de souligner que la prévention est au cœur du succès contre le VIH et jugé possible d’atteindre l’objectif du « triple zéro ».


M. AGUNG LAKSONO, Ministre du bien-être de l’Indonésie, a estimé qu’à ce stade de la coopération, il est nécessaire de tirer les enseignements du passé, mieux cibler les efforts et les ressources, aborder les questions fondamentales que sont les droits de l’homme et travailler dans un partenariat élargi permettant de rassembler les connaissances et expériences de tous les partenaires.  Il a reconnu que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transsexuels et les autres groupes vulnérables devaient être intégrés aux stratégies de lutte contre le VIH/sida.  Il a précisé que sur les 90 millions de dollars que son pays a consacrés l’an dernier au VIH/sida, 49% provenaient du Gouvernement et 51% de la communauté internationale, principalement du Fonds mondial.


M. ALEXANDRE PADILHA, Ministre de la santé du Brésil, au nom du Groupe chargé du lien entre santé publique et politique étrangère, s’est déclaré convaincu qu’un environnement de santé publique exempt de toute discrimination est un outil fondamental pour réaliser l’accès universel aux médicaments.  En effet, a-t-il fait observer, la stigmatisation et la discrimination empêchent les gens d’accéder aux traitements et aux diagnostics dont ils ont besoin.  Il a prôné une approche soucieuse de l’égalité entre les sexes, en ajoutant qu’en général, il faut accorder une attention particulière aux populations vulnérables.


M. Padilha a souligné le caractère « essentiel » de l’accès aux médicaments génériques et à la nouvelle génération de médicaments antirétroviraux.  À son tour, il a voulu que les États puissent se prévaloir de la flexibilité prévue par l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour ouvrir l’accès aux médicaments généreux, moins chers, et aux antirétroviraux de deuxième génération ou autres médicaments.  Il a aussi vanté les mérites de la Stratégie globale de l’OMS sur la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle.  Évoquant le succès de son pays en matière de lutte contre le VIH/sida, le Ministre a annoncé que le Congrès brésilien venait d’approuver une initiative gouvernementale qui garantit un financement permanent reposant sur le prélèvement d’une taxe sur les billets d’avion, pour augmenter la contribution du Brésil à Facilité internationale d’achat de médicaments (FIAM/UNITAID).


M. FRANKLIN VERGARA, Ministre de la santé du Panama, a indiqué que son pays a intensifié sa lutte contre le sida depuis 2006.  Le Gouvernement y a consacré 14 millions de dollars, budget qui est passé depuis lors à 21 millions de dollars, a-t-il ajouté.  Le Panama se concentre sur la promotion du dépistage, qui est offerte à toute la population mais vise en particulier les femmes enceintes afin de prévenir la transmission de la mère à l’enfant.  En outre, 12% des hommes et femmes âgés de 15 à 49 ans ont bénéficié de tests de dépistage au cours des 12 derniers mois, a indiqué le Ministre.  Dans notre pays, comme dans beaucoup de la région, l’épidémie est concentrée sur les hommes ayant des relations avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe et la population transsexuelle, ce qui nous conduit à diriger nos efforts vers eux.  En ce qui concerne le traitement des personnes infectées, le Panama dispose de 15 cliniques publiques de thérapie antirétrovirale qui soignent 4 888 personnes, a dit M. Vergara.  Il a assuré que les efforts vont se poursuivre pour notamment développer des stratégies de prévention plus agressives pour la population la plus à risque, ainsi que pour aborder l’éducation sexuelle dans les écoles dans un cadre élargi qui comprendra la participation des pères, des mères et des adolescents.


Mme YASMINA BADDOU, Ministre de la santé du Maroc, a indiqué qu’entre 1986 et 2010, le nombre total de cas cumulés de VIH/sida dans son pays a atteint les 5 700; 3 822 personnes étant malades et 1 878 porteuses du VIH.  Les gens âgés de 25 à 44 ans sont les plus exposés, a encore détaillé Mme Baddou.  Elle a déclaré qu’en 2006, le Roi du Maroc avait donné une impulsion décisive au Plan stratégique national en apportant son soutien aux actions de prises en charge des malades du sida « et en donnant l’exemple de la lutte contre la stigmatisation vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH ». 


Elle a assuré que la mise en œuvre du Plan a permis de réaliser des résultats probants en termes de prévention auprès des jeunes, des femmes et des populations à risque mais aussi s’agissant de la prise en charge et de l’accès gratuit aux traitements antirétroviraux.  Soulignant que, d’après l’OMS, le Maroc figure parmi les pays qui ont réussi à généraliser la trithérapie, Mme Baddou a précisé que le budget du Plan était estimé à près de 50 millions de dollars; le Fonds mondial ayant contribué à hauteur de 30% à cet effort.  En conclusion, elle a espéré que le document final contribuera à protéger la santé publique avec des objectifs clairs et quantifiables. 


M. SANDA SOUMANA, Ministre de la santé publique au Niger, a déclaré que son pays faisait face à un taux de séroprévalence relativement faible et à une épidémie en voie de se stabiliser, avec cependant une disparité entre milieu rural -0,5%- et milieu urbain -1,5%-.  La situation demeure cependant préoccupante parmi les professionnelles du sexe ou les militaires, avec des taux respectivement supérieurs à 60% dans certaines régions et 7% dans d’autres.  Le Ministre s’est cependant félicité des progrès accomplis dans la prise en charge des malades et de la montée en puissance des traitements antirétroviraux depuis leur introduction en 2004. 


Sur le plan social, a poursuivi M. Soumana, le Gouvernement nigérien a mis l’accent sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.  L’Assemblée nationale, a-t-il précisé, a initié et adopté en 2007 une loi relative à la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH renforçant ainsi la protection des droits de l’homme des personnes infectées.  Le Ministre a également évoqué la mise en place prochaine d’un système d’appui au financement de l’achat de médicaments, grâce au prélèvement d’un certain nombre de taxes sur les produits de luxe.


Mme ZAINAB HAWA BANGURA, Ministre de la santé et de l’assainissement de la Sierra Leone, a noté que son pays était parvenu à stabiliser la prévalence du VIH/sida autour d’1,5%, grâce notamment à la mise en place de structures favorisant l’application de bonnes pratiques.  « Nous atteindrons l’objectif de zéro nouvelle infection et de l’accès universel aux soins d’ici à 2015 », a-t-elle ensuite affirmé.  Mme Bangura a ajouté que le Président Koroma avait proclamé 2011 Année de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement; des plans ayant été élaborés dans les domaines de la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant et des soins pédiatriques. 


Nous avons également conduit une mission pour évaluer la situation des minorités sexuelles dans le pays, dont les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, a poursuivi la Ministre sierra-léonaise.  Elle a enfin plaidé pour une vision d’avenir basée sur la participation accrue de toutes les parties prenantes à la lutte contre la pandémie, et ce, pour consolider les gains sur la voie de la réalisation d’ici à 2015 de l’OMD nº6 relatif au sida et au paludisme. 


Mme MARIA ADIATU DJALÓ NANDIGNA, Ministre des affaires parlementaires et des affaires sociales de la Guinée-Bissau, s’est félicitée de ce que 22 pays d’Afrique subsaharienne, dont le sien, avaient réussi à faire chuter de 25% le taux d’infection entre 2001 et 2009.  Nous avons lancé en 2010 un plan stratégique de lutte contre la pandémie, a-t-elle enchaîné, ajoutant que son gouvernement avait mis l’accent sur les efforts de sensibilisation et de prévention.  L’accès universel, l’atténuation de l’impact ainsi que le renforcement de la surveillance épidémiologique et de la coordination demeurent pour nous des priorités, a-t-elle assuré.  Dans ce contexte, une attention particulière est accordée aux professionnels du sexe et autres groupes vulnérables. 


Mme Nandigna a relevé que le taux de survie des personnes infectées est passé en Guinée-Bissau de 63 à 80%.  Elle a également assuré que le programme de prévention de la transmission verticale avait été renforcé, afin de veiller à ce qu’aucune mère ne transmette le virus à son enfant.


M. ANDRÉ MAMA FOUDA, Ministre de la santé du Cameroun, a déclaré que le plan stratégique national 2006-2010 mis en œuvre grâce aux efforts conjugués du Gouvernement, des partenaires au développement, du secteur privé et de la société civile a permis d’obtenir des résultats encourageants au Cameroun.  Il a dit que les ressources nationales consacrées au VIH/sida sont passées de 1 525 000 euros en 2002 à 11 433 000 euros en 2010.  Grâce à la politique de gratuité des antirétroviraux et des médicaments contre les infections opportunistes, le nombre de malades sous traitement est passé de 17 156 en 2005 à 90 000 en 2010, soit une augmentation de 36%.  Il a également précisé que le nombre de formations sanitaires assurant la prise en charge médicale des malades est passé de 91 à 145 entre 2005 et 2010.  Celles qui offrent des services dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) sont passées de 463 à 2067 entre 2005 et 2010.


Enfin, grâce au soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 760 écoles ont inclus un enseignement relatif au VIH/sida dans leurs programmes au cours de l’année scolaire 2009/2010 contre 150 en 2005.  Placé sous le slogan « mobilisation pour une génération sans sida » le plan national 2011-2015 est orienté vers la consolidation des acquis, la contribution à l’atteinte des objectifs d’accès universel aux médicaments et des OMD relatifs au VIH/sida et à la santé de la mère et de l’enfant.  


M. WILMOTHE DANIEL, Ministre de la santé d’Antigua-et-Barbuda, a souligné l’importance du partenariat des pays des Caraïbes pour promouvoir une santé qui est la richesse de cette région.  Bien que nous ayons connu une stabilisation du taux de prévalence et un déclin du nombre de nouvelles infections, la région des Caraïbes a encore vu 17 000 infections au VIH en 2009.  Nous avons atteint l’objectif de transmission zéro de la mère à l’enfant et éliminé les restrictions pour le déplacement des vivants avec le VIH.  Nous avons réduit de 50% les nouvelles infections, s’est encore félicité le Ministre de la santé.  


M. YUTAKA BANNO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a rappelé la promesse de son pays de débloquer, à partir de 2011, 5 milliards de dollars sur une période de 5 ans pour aider les pays les plus vulnérables à atteindre les OMD relatifs à la santé.  Il a aussi rappelé que son pays fera des contributions au Fonds mondial de l’ordre de 800 millions de dollars, dans les prochaines années, à partir de 2011.  Après le tremblement de terre qui vient de le secouer, le Japon, a dit le Ministre, a appris que l’aide n’allait pas seulement du Nord au Sud, mais était constituée d’actions interactives de la communauté internationale qui aide ceux qui traversent une période difficile en partageant savoir et ressources.  


M. ADAM FRONCZAK, Sous-Secrétaire d’État à la santé de la Pologne, a dit que la politique polonaise a été développée, en accord avec les recommandations des « Trois principes ».  La Pologne s’appuie sur un document clef intitulé « Programme national de lutte contre le sida et la prévention des infections VIH » qui est l’instrument central de la prévention et de la lutte contre le VIH, a-t-il dit.  Nous disposons d’un organisme au sein du Ministère de la santé, le Centre national du sida, lequel coordonne les actions spécifiées dans le programme national.  Dans le souci d’être le plus efficace possible pour atteindre les normes internationales dans notre réponse aux défis sociaux, de santé et développement inhérents au VIH, la réponse multisectorielle polonaise inclut tous les ministères, la société civile, les personnes affectées par le VIH, les partenaires internationaux et le secteur privé.


Notre plus grande fierté, a dit le Sous-Secrétaire d’État, est d’avoir atteint l’objectif d’accès universel au traitement.  Néanmoins, a-t-il dit, notre grand défi est d’assurer la continuité de l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins dans le contexte des crises mondiales que nous traversons.


Mme KARIN JOHANSSON, Secrétaire d’État au Ministère de la santé et des affaires sociales de la Suède, a estimé, concernant la prévention, qu’il s’agit là du seul moyen éprouvé pour atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection.  « Les jeunes devraient avoir accès à une éducation sexuelle afin de pouvoir faire des choix responsables et informés », a-t-elle dit.  Mme Johansson a ajouté que l’accès de tous, sur une base non discriminatoire, aux services de santé sexuelle et reproductive est essentiel.  « Le lien entre consommation excessive d’alcool et risques sexuels doit être souligné dans les campagnes de sensibilisation et il faut vulgariser l’usage des préservatifs hommes et femmes », a encore estimé la responsable suédoise. 


Elle a rappelé que tous les êtres humains, quels que soient leur âge, leur origine, leur orientation sexuelle, leur genre et leur statut sérologique, partagent les mêmes droits.  « La criminalisation de l’homosexualité est une violation des droits de l’homme, de même que toute loi discriminant un porteur du VIH/sida », a-t-elle déclaré.  Appelant à mettre fin aux discriminations qui frappent tous les séropositifs, elle a souligné que, dans chaque pays, c’est une action collective qui permettra d’apporter une réponse globale aux défis du VIH/sida. 


M. ALI FARIS EL-HAZMI (Arabie saoudite) a salué la stratégie d’ONUSIDA pour la période 2011-2015, qui représente indiscutablement un pas dans la bonne direction.  L’Arabie saoudite, a-t-il dit, a mis au point une stratégie d’ensemble à l’exécution de laquelle participent conjointement le Gouvernement et les ONG.  Nous avons également adopté des programmes sociaux et de sensibilisation pour faire face aux causes de la pandémie, en mettant l’accent sur le renforcement de la prévention.  Dans ce cadre, des campagnes d’incitation à un comportement sexuel sain ont été lancées auprès des populations à risque, a affirmé le représentant, qui s’est également enorgueilli des contributions significatives de son pays au Fonds mondial.


M. DAVID J. LOZADA, Vice-Ministre de la santé des Philippines, s’est félicité des progrès accomplis dans la lutte contre la pandémie et notamment du fait que 33 pays au moins avaient été en mesure, entre 2001 et 2009, de réduire l’incidence de la pandémie de 25%.  Il s’est déclaré convaincu de la pertinence d’une approche reposant sur les pratiques exemplaires et sur le partage des expériences entre États Membres.  Ceci étant, les facteurs qui expliquent la propagation de ce virus demeurent complexes, a rappelé le représentant, qui a insisté sur la nécessité d’une stratégie d’ensemble qui prenne en compte tous les aspects de la question.  M. Lozada a ajouté que les engagements consacrés dans la Déclaration devaient être pris au sérieux et que les pays et organisations concernés par leur mise en œuvre devaient assumer leurs responsabilités.


Mme CALLISTA MUTHARIKA, Première Dame du Malawi, a affirmé que son pays était en train de gagner la bataille du VIH/sida, la prévalence étant passée de 16 à 10% ces dernières années, mais que le temps était venu « de s’attaquer à l’élimination des nouvelles infections ».  Elle a indiqué que le Gouvernement du Malawi était déterminé à faire montre de la volonté politique nécessaire à cette fin.  Évoquant l’action menée par sa fondation, dotée d’un budget de 41,2 millions de dollars, Mme Mutharika a expliqué que les priorités de l’institution étaient la lutte contre la transmission verticale du VIH et la promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.  Elle a énuméré les obstacles au succès, en citant le sous-financement et le manque concomitant de ressources matérielles et humaines adéquates.  « Les hommes doivent également participer plus activement à la mise en œuvre des politiques de santé publique au niveau communautaire », a-t-elle insisté. 


M. LUIS ESTRUCH RANCANO, Vice-Ministre de la santé de Cuba, a dit que cette pandémie, qui touchait 60 millions de personnes à travers le monde, restait un défi immense pour la communauté internationale.  Il a rappelé que 150 000 travailleurs cubains ont depuis 53 ans contribué à renforcer le secteur de la santé dans de nombreux pays.  Il a dit que 90% des personnes porteuses du VIH/sida prises en charge en 2001 sont toujours en vie à Cuba.  Il a ajouté que 2 millions de tests de dépistage étaient effectués chaque année à Cuba.  Il a tout de même jugé insuffisants les progrès réalisés dans le monde, alors que la stigmatisation, la discrimination et l’inégalité entre les sexes continuent de miner les objectifs d’accès universel aux soins et aux traitements.  Il s’est inquiété des conséquences de la crise économique mondiale sur la lutte contre le VIH/sida, en soulignant l’importance de la coopération internationale.  


M. MOHAMMAD HUSSEIN NIKNAM, Vice-Ministre de la santé de la République islamique d’Iran, a jugé que le renforcement des infrastructures de santé était un préalable à toute mesure de lutte véritablement efficace conte le VIH/sida.  C’est en ce sens que son pays a mis au point un plan stratégique national qui traite des besoins spécifiques des populations à risque et répond aux besoins des personnes qui vivent avec le VIH/sida, ainsi qu’un programme de mise en œuvre de ce plan stratégique.  Le Vice-Ministre a également mentionné l’ouverture de centres de dépistage et de soins volontaires en Iran.  M. Niknam a assuré que son pays avait connu une réduction du nombre de nouvelles infections ces cinq dernières années et que le taux de prévalence s’était stabilisé autour de 0,25%.


Mme VERONIKA SKVORTSOVA, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a notamment indiqué que son pays accorde une attention particulière aux mesures de prévention de la transmission mère-enfant.  C’est ainsi qu’en 2010, plus de 93% de femmes enceintes séropositives étaient couvertes par ces mesures, ce qui représente une augmentation de 35% en 5 ans, a-t-elle signalé.  Elle a indiqué qu’un service spécialisé avait été créé pour fournir une assistance médicale aux malades, consistant en une centaine de centres de soins et de prévention et de deux milles laboratoires chargés d’établir des diagnostics.  Outre des services de pointe en matière de prévention, le Gouvernement russe fournit gratuitement des antirétroviraux à tous ceux qui en ont besoin, a-t-elle expliqué.  Enfin, elle a précisé qu’au cours des cinq dernières années, l’enveloppe budgétaire de l’accès universel aux traitements s’était élevé à 1,3 milliard de dollars. 


Mme ZARELA SOLIS, Vice-Ministre de la santé du Pérou, a précisé que le taux de prévalence au VIH était trois fois supérieur chez les hommes que chez les femmes.  Le taux de prévalence dans la population transgenre était de 30%, ce qui démontre des différences de vulnérabilité.  Le fait que 41% des personnes infectées aient entre 25 et 34 ans semble démontrer que la contamination a en général lieu dès l’adolescence, ou lorsque l’adulte est encore très jeune.  Quelque 0,23% des femmes enceintes sont porteuses du VIH, a-t-elle indiqué avant de souligner les progrès du Pérou en matière de soins et d’accès aux traitements.  Quelque 16 000 séropositifs ont actuellement accès à un traitement. 


Le Pérou a consacré 47,7 millions de dollars à la prévention, aux soins et aux traitements en 2009, ce qui représente une augmentation de 7,5% annuelle entre 2007 et 2009.  Dans le contexte du développement économique et social du pays et en accord avec le Plan stratégique multisectoriel 2007-2011 pour la prévention et le contrôle du VIH/sida, le Gouvernement a lancé un processus de décentralisation.  S’agissant des défis, la Vice-Ministre a jugé indispensable de redoubler d’efforts pour une meilleure collaboration du Ministère de la santé avec les autres secteurs et l’inscription d’une intervention commune sur le VIH/sida et la tuberculose, dans le prochain exercice fiscal.  Elle a aussi dit la nécessité d’améliorer la qualité de l’information sur le VIH/sida.


M. EDGAR JIMENEZ GABALLERU, Vice-Ministre du Paraguay, a déclaré que si des progrès importants avaient été accomplis dans la réduction de la pandémie dans son pays, notamment dans la mise à disposition de médicaments antirétroviraux et dans l’élargissement de l’accès aux soins, il restait encore de nombreux défis à relever.  Évoquant les disparités qui persistent entre zones rurales et zones urbaines, le représentant a expliqué qu’elles étaient liées aux faiblesses inhérentes du système de santé paraguayen.  C’est la raison pour laquelle nous travaillons à la mise en place d’un système intégré de soins de santé, a ajouté le Vice-Ministre, qui a fait part de l’importance de la coopération régionale pour son pays.


M. OCHIRBAT DAGVADORJ, Président de la Commission permanente du Parlement sur la politique sociale, l’éducation, la culture et la science de la Mongolie, a exhorté la communauté internationale à mobiliser des investissements pour des pays comme le sein qui maintiennent des taux de prévalence faible, en gardant en mémoire l’esprit de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.  Le Gouvernement de la Mongolie, a-t-il assuré, s’engage à atteindre l’objectif d’une transmission verticale zéro et d’une transmission zéro par transfusion sanguine.  Le pays est train de supprimer toutes les restrictions: les entrées, le séjour et la résidence des personnes porteuses du VIH.  Le cinquième Forum national sur le VIH/sida qui s’est tenu la semaine dernière a été l’occasion de mesurer l’état de la riposte du pays et de la mise en œuvre des OMD liés à la santé. 


M. SERGEY KHACHATRYAN, Vice-Ministredes soins de santé de l’Arménie, s’est alarmé de l’augmentation du nombre de cas de VIH/sida dans les pays d’Europe orientale.  Par conséquent, son gouvernement a décidé d’axer sa stratégie de prévention sur le dépistage et des soins de santé plus systématiques.  Pour l’Arménie, a-t-il déclaré, il est indispensable de veiller à ce que les malades bénéficient non seulement des soins dont ils ont besoin, mais qu’ils puissent aussi jouir pleinement de leurs droits fondamentaux.  Le Vice-Ministre a indiqué que la mise en place d’un cadre de mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le VIH devrait contribuer à la réalisation des OMD.  Il a espéré, en conclusion, que cette réunion permette l’adoption d’une feuille de route capable d’ouvrir la voie à des traitements abordables.


Mme MARINA KOSAKOFF, Ministre déléguée à la prévention et à la maîtrise des risques de maladies de l’Argentine, a rappelé que 130 000 personnes étaient touchées par le VIH en Argentine dont 70% reçoivent des médicaments directement du Ministère de la santé.  Nous avons connu une réduction de 15% de la mortalité liée au VIH/sida ces cinq dernières années, s’est–elle félicitée.  Garantir l’accès aux soins de santé exige une stratégie pour diminuer les obstacles à la prévention, laquelle doit reposer sur les droits de l’homme, a encore ajouté Mme Kosakoff.  Elle a indiqué que les pays de l’Amérique latine allaient négocier au niveau régional une réduction du prix des médicaments et demander aux bailleurs de fonds de concentrer leur attention sur une région qui mérite plus d’aide pour réaliser les OMD.  Elle a rappelé que tout accord définitif sur les ADPIC ne devait pas entraver la capacité des États Membres d’atteindre les objectifs en matière de santé.


Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des relations extérieures du Nicaragua, a déclaré que son pays était engagé en faveur des droits de son peuple et de l’accès le plus large possible aux services de santé.  Le Nicaragua, a-t-elle dit, a pour ambition de promouvoir les comportements sains dans ses efforts de prévention, en particulier parmi les adolescents, les jeunes gens, les femmes et les groupes à risque.  Par ailleurs, a-t-elle suggéré, les professionnels de la communication doivent être pleinement utilisés pour relayer les messages nécessaires auprès de ces groupes, en vue de promouvoir les droits de l’homme et lutter contre la discrimination.  Le défi qui se posera dans les années à venir consistera à améliorer les soins médicaux et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH/sida, ainsi qu’à faciliter leur retour sur le marché du travail et l’accès au logement.  De tels défis doivent être relevés dans le cadre d’une action politique caractérisée par « le dévouement, l’amour et la dignité », a lancé Mme De Chamorro en conclusion.


M. GIORGI TSERETELI, Vice-Président du Parlement de la Géorgie, a indiqué que son gouvernement a lancé il y a 7 ans un programme de réformes très complètes pour édifier un État moderne, notamment dans le domaine de la protection sociale.  Nous avons actuellement 2 900 cas de VIH et 4 000 personnes atteintes du sida, a-t-il dit.  Il a assuré que le Gouvernement a la ferme volonté d’accélérer les progrès dans la riposte au VIH/sida.  Depuis 2004, la Géorgie est le seul pays de la région qui assure l’accès universel à la thérapie antirétrovirale.  Grâce à l’extension de ce programme à la région de l’Abkhazie, nous avons pu sauver des vies dans tout le pays, au sein des frontières internationalement reconnues, a-t-il précisé.  Se félicitant de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur le VIH/sida dans les zones de conflit, il a espéré que la communauté internationale agirait de manière plus décisive pour garantir les mécanismes prévus dans les deux régions occupées de la Géorgie.  M. Tsereteli a ensuite parlé des efforts de prévention menés par son pays et a assuré qu’il n’y a ainsi plus de cas de transmission de la mère à l’enfant.  La riposte au sida en Géorgie est axée sur les droits, a-t-il aussi indiqué.  Mais, a-t-il ajouté, le manque de ressources financières ralentit nos efforts car notre capacité budgétaire est assez limitée.


M. AHMED MOHAMED ABDEL HALIM (Égypte) a déclaré que son pays était convaincu de l’importance du renforcement des capacités régionales dans la lutte contre la pandémie.  Aussi, a-t-il lancé une initiative au niveau africain pour établir un centre régional pour la promotion de la coopération dans la lutte contre le VIH/sida et une liaison entre tous les centres spécialisés du continent, en coopération avec l’Union africaine.  Selon lui, la communauté internationale a une responsabilité particulière, non seulement dans la fourniture d’une aide financière dont le montant est estimé à 6 milliards de dollars, mais aussi pour trouver des solutions radicales aux problèmes posés par le transfert des droits de propriété intellectuelle relatifs aux traitements et aux vaccins, pour que des produits fiables et abordables parviennent aux pays en développement, a souligné le représentant.


Nous ne devons pas nous arrêter en chemin car la lutte contre le sida entre dans une phase décisive, a déclaré M. PATRICE DEBRÉ, Ambassadeur pour le VIH de la France, qui a insisté sur l’importance de la prévention.  Un monde sans infection doit être notre objectif, mais de nombreux progrès doivent être réalisés auprès des groupes vulnérables, les femmes et les enfants notamment, a-t-il indiqué.  Il a insisté en particulier sur leur droit à une vie sexuelle et reproductive avant de parler du sort des usagers de drogues, des homosexuels et des transgenres.  Ces personnes sont celles qui souffrent le plus du sida et qui sont les plus marginalisées, a-t-il dénoncé.  M. Debré a appelé à la dépénalisation de l’homosexualité et relevé que de nombreuses politiques nationales ne prenaient pas ces groupes particuliers en compte.


Le représentant a poursuivi en se prononçant en faveur du prélèvement d’une taxe sur les billets d’avion pour financer la lutte contre le VIH/sida.  Cette lutte relève d’une responsabilité collective, des bailleurs de fonds et des pays bénéficiaires qui doivent être garants du bon usage des fonds, a-t-il par ailleurs estimé.


M. RAINER ENGELHARDT, Sous-Ministre adjoint chargé de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses du Canada, a déclaré que son pays luttait contre le VIH/sida de façon harmonisée, afin d’atteindre les plus vulnérables de manière efficace.  Nous avons prouvé notre détermination en affectant 783 millions de dollars entre 2005-2006 et 2009-2010 à des programmes de prévention, de traitement, de soins et de soutien axés sur le VIH/sida dans les pays en développement, a dit le représentant de l’Agence de la santé publique canadienne.  Il a ajouté que son gouvernement reconnaissait que la prévention demeurait l’outil le plus efficace pour s’attaquer au VIH/sida et qu’il investissait dans de nouvelles méthodes de prévention.  En juin 2010, a-t-il dit, le Canada a amené les dirigeants du G-8 et les autres à faire une promesse de contribution de 7,3 milliards de dollars pour réduire les taux de mortalité infantile et maternelle dans le cadre de l’initiative Muskoka.  Il a précisé que le Canada versera 1,1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années, au titre de nouveaux fonds.  Le Canada accordera aussi 1,75 milliard de dollars sous forme de financement continu aux programmes sur la santé des mères et des enfants, ce qui porte sa contribution totale pour les cinq prochaines années à 2,85 milliards de dollars.


M. HASAN ABDUL RAHMAN, Directeur général de la santé de la Malaisie, a souligné que ces dernières années, la réponse à la pandémie de VIH/sida a été caractérisée par le plus haut degré d’engagement politique; cette ouverture ayant permis l’élaboration et la mise en œuvre de programmes pertinents.  Il a expliqué que c’est la conduite du Plan national 2006-2010 qui a donné les résultats les plus probants; le Gouvernement ayant financièrement soutenu cet important effort, à hauteur de 30 millions de dollars par an.  M. Rahman a souligné qu’à la lumière de l’exercice 2006-2010, la Malaisie avait prévu de concentrer sa nouvelle politique sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, l’accès universel aux premières et secondes lignes de traitement et la protection sociale des groupes à risque, ce qui exige d’impliquer davantage les ONG, auxquelles le Gouvernement a versé une aide de 25 millions de dollars pour les cinq prochaines années.


M. ALEXIS GUILARTE, Directeur général des programmes de santé au Ministère du pouvoir populaire pour la santé du Venezuela, a indiqué que le droit à la santé figure dans la Constitution vénézuélienne, précisant que s’y appliquent les principes de gratuité, d’universalité, d’équité, d’intégration sociale et du caractère multiethnique et multiculturel du pays.  Alors que le taux de prévalence du VIH/sida est de 0,33% au Venezuela, le plan d’action définit l’objectif général de renforcement de la prévention et d’un traitement intégral.  Il y a 161 510 cas d’infection au VIH dans le pays et 11 000 nouvelles infections chaque année, a-t-il indiqué.  M. Guilarte a ensuite assuré que l’accès universel au traitement du VIH est une réalité dans son pays.  En 2010, 35 893 personnes ont ainsi été traitées, dont 28% de femmes.  Toutes les femmes enceintes infectées bénéficient d’un traitement antirétroviral, a-t-il ajouté, afin de prévenir la transmission verticale.  M. Guilarte a parlé du plan d’action 2011-2015 qui vise à renforcer le contrôle et l’évaluation des activités menées aux niveaux local et régional.  Il a enfin lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne les plans et stratégies pour l’accès universel et abordables aux médicaments.


M. OLEKSANDR FEDKO, Chef du Département d’État pour la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies dangereuses pour la santé de l’Ukraine, a indiqué qu’en début d’année, l’Ukraine avait levé les restrictions de voyages imposées aux personnes séropositives.  Il a parlé d’un décret présidentiel sur les maladies socialement dangereuses qui a permis de coordonner les efforts de lutte contre le VIH/sida.  Il a expliqué que le renforcement des mesures préventives, les traitements et le respect des droits des séropositifs, ainsi que la promotion de la tolérance comptaient parmi les mesures prioritaires lancées par l’Ukraine pour contrer l’épidémie.  M. Fedko a ensuite salué l’efficacité du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida.  Il a rappelé, qu’il y a 5 ans, son pays occupait la première place en matière de prévalence du VIH/sida en Europe de l’Est et qu’il est désormais quatrième.  L’Ukraine s’est en outre donné pour objectif d’atteindre l’objectif du « triple zéro » d’ici à 2015.


M. MUSTAPHA EL-NAKIB, Directeur du Programme national de lutte contre le sida du Liban, a indiqué que ce programme vise à offrir l’accès universel au traitement, y compris aux réfugiés palestiniens.  Le rôle du Gouvernement est également de mener des activités de prévention, par le biais du Ministère de la santé qui œuvre en coopération avec l’OMS.  Nous avons un plan sur trois ans auquel participent de nombreuses parties prenantes, notamment la société civile, des agences de l’ONU, des ONG et les ministères compétents, a-t-il ajouté.  M. El-Nakib a précisé que le Programme national sur le sida a ainsi été élaboré avec les ONG, surtout celles qui travaillent dans le secteur de la santé.  Il a permis d’atteindre les populations les plus vulnérables.  Malgré les connaissances de la société civile, beaucoup de personnes souffrent encore de la stigmatisation et de la discrimination, a regretté M. El-Nakib.  Des lois ont été adoptées pour appuyer les efforts des ONG.  Le Gouvernement libanais a aussi adopté des mesures techniques de lutte contre le sida grâce à un comité regroupant les membres des ministères compétents, lequel a notamment élaboré un protocole pour l’utilisation de certains médicaments, en particulier les solutions injectables.


M. GABRIEL THIMOTHÉ, Directeur général au Ministère de la santé publique et de la population d’Haïti, a indiqué qu’en 2010, le nombre de personnes testées s’élevait à 431 223; ces personnes ayant été prises en charge dans plus de 160 centres de dépistage volontaire.  Il a ajouté que dans le domaine thérapeutique, près de 30 000 patients ont été mis sous antirétroviraux; Haïti s’étant vue décerner, à la Conférence de Namibie au mois de mars dernier, le prix d’excellence pour ses performances dans la prise en charge des malades. 


M. Thimothé a également expliqué que la lutte contre la discrimination et la stigmatisation se matérialisait par le renforcement des associations spécialisées.  Reconnaissant ensuite que les défis restent énormes dans un pays affaibli par le séisme du 12 janvier et l’épidémie de choléra, il a estimé que, pour atteindre l’objectif d’accès universel au traitement, il nous faudra toute notre énergie pour assurer une meilleure coordination des interventions et une rationalisation des ressources disponibles.  La décentralisation des interventions demeure un impératif pour redynamiser la lutte contre le sida, a-t-il aussi souligné, annonçant qu’un nouveau projet de loi sur le sida était sur le point d’être soumis au Parlement d’Haïti.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, s’est félicité des acquis « remarquables » réalisés en matière de lutte contre le VIH/sida mais a néanmoins estimé que l’épidémie demeurait un défi à long terme qui exige un engagement politique continu.  Il a notamment insisté sur l’importance de lutter contre la violence faite aux femmes et la pauvreté, d’améliorer l’accès aux services de santé sexuelle ainsi que l’éducation sexuelle des jeunes.  Il a estimé que l’accès des jeunes aux préservatifs féminin et masculin était essentiel.  Il s’est dit préoccupé par l’insuffisance des programmes de prévention pour les populations à risque, notamment les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes et les toxicomanes.  Il a ensuite appelé à une approche multisectorielle améliorée qui intègre les programmes de lutte contre l’hépatite, la tuberculose et le paludisme.  Il a également appelé à la décentralisation des programmes de prévention de traitement ainsi qu’à une meilleure intégration de la lutte contre le sida et des droits sexuels et reproductifs.


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILO (République dominicaine) a assuré que son pays mobilise ses ressources pour une riposte coordonnée au VIH/sida conforme aux principes fondamentaux d’ONUSIDA.  Rappelant que les Caraïbes représentent la deuxième région du monde la plus touchée par le VIH/sida, il a souligné la nécessité d’intensifier les efforts nationaux et internationaux pour instaurer un mécanisme efficace permettant de contenir l’épidémie.  Il faut consacrer une attention particulière aux groupes vulnérables qui ont les taux les plus élevés de prévalence, tels que les professionnels du sexe, les consommateurs de drogues par injection ou encore les travailleurs des champs de canne à sucre, a-t-il dit.  M. Cuello Camilo a souligné l’importance du respect des droits de l’homme dans la lutte contre le VIH/sida, qui a été consacrée par une loi de mai 2011 sur les garanties personnelles reconnues aux personnes vivant avec le VIH/sida.  Nous agissons aussi pour réduire la stigmatisation et la discrimination, notamment sur le lieu de travail.  Le représentant a aussi indiqué ce qui est fait pour accroître le niveau d’éducation des enfants vulnérables et orphelins et pour offrir des thérapies antirétrovirales.


M. NARCÍS CASAL DE FONSDEVIELA (Andorre) a estimé qu’il fallait trouver des solutions à long terme, durables et inclusives pour parvenir à l’accès universel.  Il s’agit d’une responsabilité partagée, a-t-il dit, entre les États Membres, la société civile et les autres parties.  Nous devons urgemment mobiliser des ressources pour réaliser des actions, en créant des partenariats avec les communautés, les gouvernements, le secteur privé et les organisations internationales, a ajouté le représentant de l’Andorre.  Il a jugé important de rappeler que les obstacles qui empêchent les progrès sont des barrières juridiques, politiques, de discrimination et de stigmatisation.  Il a dit qu’il était essentiel de pouvoir sensibiliser et engager les jeunes, futurs dirigeants, et utiliser les nouvelles technologies pour éduquer et changer la façon de penser et d’aborder cette maladie qui peut devenir chronique non plus mortelle.  Il a dit qu’Andorre avait fait des efforts pour appliquer la Déclaration d’engagement de 2001 et la Déclaration politique de 2006.  Mon pays, a insisté le représentant d’Andorre, est engagé dans la lutte contre le VIH/sida et apportera tout son soutien politique et budgétaire afin que la stratégie d’ONUSIDA pour 2011-2015 puisse être mise en œuvre. 


Mme GRÉTA GUNNARSDÓTTIR (Islande) a indiqué que son pays connaissait une augmentation du nombre de nouvelles infections, due essentiellement à l’utilisation de drogues par intraveineuse.  Elle a expliqué que les toxicomanes étaient difficiles à atteindre en matière de préventions, de soins et de traitement, mais que le Gouvernement s’efforçait néanmoins de leur fournir des « équipements » propres.  La représentante a ensuite fait savoir que l’Islande accordait une attention particulière à l’éducation, expliquant que les écoliers du primaire suivaient des cours sur la santé et les droits reproductifs, l’utilisation des préservatifs et la protection.  Les jeunes ont également accès à des tests de dépistage confidentiels et peuvent obtenir des conseils dans les cliniques du pays ainsi que par le biais des médias sociaux comme Facebook.  Mme Gunnarsdóttir a par ailleurs insisté sur la nécessité d’assurer l’égalité entre les sexes et d’autonomiser les femmes afin qu’elles n’aient pas à assumer une charge disproportionnée de l’épidémie, que ce soit en matière d’infection, de garde malade ou de discrimination.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a voulu que l’on renforce la prise de conscience politique qui a su accorder le rang de priorité à la lutte contre le sida au titre de l’OMD no 6.  Nous devons aller plus loin pour sécuriser les progrès accomplis et faire face aux lacunes, a-t-elle dit, notant la persistance des inégalités selon le sexe et les régions ainsi que les discriminations.  Lutter efficacement, c’est assurer des financements adéquats, traditionnels et innovants.  C’est aussi éduquer et donc prévenir, et c’est « déstigmatiser », a déclaré Mme Picco.  Elle a estimé que les nouvelles méthodes de communication rendent la tâche plus facile pour faire respecter les droits de l’homme.  En sa qualité d’Ambassadrice itinérante d’ONUSIDA et Présidente de « Fight AIDS Monaco », la princesse Stéphanie de Monaco s’investit personnellement dans la prévention et la lutte contre les discriminations, a indiqué la représentante.  Elle a aussi signalé que la Principauté, en partenariat avec l’UNICEF, contribue à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.


M. HENRIQUE BARROS, Coordonnateur national pour le sida du Portugal, a expliqué que dans son pays l’épidémie avait été principalement provoquée par la consommation de drogues par intraveineuse, mais que d’autres groupes étaient à risque, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, la seule catégorie de personnes à avoir enregistré une augmentation du nombre de nouvelles infections.  Il a expliqué que des programmes d’échanges de seringues avaient été mis en place et que l’utilisation de drogues avait été dépénalisée.  Pour M. Barros, il importe de remplacer la criminalisation et la pénalisation par des services de santé et de traitement.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’avoir des traitements antirétroviraux abordables.


Le représentant a poursuivi en évoquant le « rôle central » des personnes séropositives dans la formulation de la réponse du Portugal à l’épidémie.  Il a également estimé que la coopération régionale était d’une importance capitale et qu’ont ne pouvait ignorer les avantages que représentent les liens linguistiques et culturels.  Conscient du rôle « fondamental » de l’inégalité entre les sexes, des stéréotypes et de la violence sexiste en matière de propagation du virus, M. Barros a appelé à la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a indiqué que son gouvernement à mis en œuvre un plan d’action pour éliminer l’épidémie du VIH/sida d’ici à 2015.  Nous avons aussi des programmes de prophylaxie dont l’objectif est l’accès universel à la prévention et au traitement.  Nous essayons également de réduire la mortalité des personnes atteintes du sida, a-t-elle ajouté.  Elle s’est félicitée de ce que les efforts du Gouvernement soient soutenus par les organes des Nations Unies et la société civile.  Grâce aux lois adoptées et aux mesures de prévention, le Bélarus a pu maîtriser l’épidémie, s’est-elle réjouie.  La volonté politique et l’augmentation du financement a permis d’atteindre beaucoup d’objectifs, a-t-elle expliqué.  Pour ce qui est de la transmission de la mère à l’enfant, la représentante a indiqué que le Bélarus est descendu à un taux de 3% en 2010, soit une diminution de moitié en 10 ans.  Elle a aussi parlé du Programme de prévention du VIH/sida adopté pour la période 2012-2015.  Nous comptons sur la collaboration des pays donateurs, a-t-elle ajouté.


Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a jugé indispensable une meilleure intégration des interventions VIH/sida avec les autres programmes de santé, en particulier les programmes de santé sexuelle et reproductive.  Elle a dit que la promotion des droits de l’homme était un préalable incontournable pour le succès de la réponse au VIH/sida.  Elle a rappelé que le VIH avait un impact disproportionné sur les femmes et les filles dans la région du Pacifique où l’hétérosexualité est le mode de transmission primaire de la maladie.  Elle a estimé que la prévention était un pilier de la réponse mondiale au VIH et rappelé les preuves de l’efficacité de la prévention et de stratégies de traitement contre la transmission de la mère à l’enfant.  Elle a jugé indispensable que les réponses et priorités nationales prennent en considération cette réalité pour assurer une riposte aussi rentable auprès de ceux qui sont les plus vulnérables à l’infection au VIH. 


Mme SIMONA MICULESCU (Roumanie) a rappelé que son pays avait été confronté à une épidémie de VIH/sida parmi les jeunes enfants au début des années 90, l’obligeant à prendre des mesures qui semblaient à l’époque inimaginables.  Après 26 ans d’évolution de l’épidémie, les résultats montrent clairement que, lorsqu’existe une volonté politique, une solution peut être trouvée à tout problème, y compris dans le domaine de la santé.  La représentante a préconisé trois champs d’action: garantir un libre accès thérapeutique à toutes les personnes infectées par le VIH ou déjà atteintes du sida; garantir la prévention durable d’une transmission verticale de la mère à l’enfant par des moyens thérapeutiques déjà éprouvés; et traiter de façon durable les groupes vulnérables, tels les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les toxicomanes et les professionnels du sexe.


M. MAJEED YOUSSIF (Soudan) a avancé qu’avec la prévalence de la paix et le rétablissement de la mobilité, le Sud-Soudan allait certainement connaître une augmentation rapide de son taux de prévalence au VIH qui, a-t-il affirmé, pourrait atteindre 6% d’ici à 2015.  Le représentant a passé en revue les principales avancées, notamment la réduction de la transmission de la mère à l’enfant qui est passée de 30% à 10%.  Il a ensuite fait savoir que le Fonds mondial était la seule source de financement des antirétroviraux et des soins au Soudan.  Il a ajouté que les deux financements dont bénéficie le Sud-Soudan prendront fin d’ici le mois de juillet 2011, provoquant ainsi un écart énorme en matière de soins.  M. Youssif a réaffirmé la position de sa délégation en ce qui concerne le rôle de la famille et des valeurs culturelles et religieuses dans la lutte contre le VIH/sida.


Droit de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie, répondant à la Géorgie, a regretté une tentative de politiser ce que fait l’Assemblée générale sur une question aussi importante que le VIH/sida.  Le représentant de la Géorgie, a-t-il estimé, ne veut pas tenir compte de la réalité qui est l’accession à l’indépendance de deux nouveaux États, à savoir l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.  C’est sur les épaules de ces pays que repose la responsabilité de lutter contre le sida sur leur territoire, a tranché le représentant, en rappelant que ce que son pays a fait en 2008 n’a été qu’une réponse à « l’attaque criminelle » de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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