CS/9854

Conseil de sécurité: de nombreux États expriment leur inquiétude face à l’impasse dans le processus de paix au Moyen-Orient

27/01/2010
Conseil de sécuritéCS/9854
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6265e séance – matin & après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: DE NOMBREUX ÉTATS EXPRIMENT LEUR INQUIÉTUDE

FACE À L’IMPASSE DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT


Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Oscar Fernandez-Taranco,

exhorte Israéliens et Palestiniens à reprendre leurs négociations sur le statut final


Un an après le retrait israélien de Gaza, l’inquiétude s’accroît face à l’impasse politique dans laquelle se trouve le processus de paix au Moyen-Orient.  Ce sentiment a été largement partagé, aujourd’hui, lors d’un débat public du Conseil de sécurité au cours duquel le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Oscar Fernandez-Taranco, et de nombreux États Membres ont appelé Israéliens et Palestiniens à respecter leurs obligations découlant de la Feuille de route et à reprendre de véritables négociations bilatérales sur le statut final.


« La confiance entre les parties demeure réduite, les divergences sur les termes de référence de ces négociations subsistent, les tensions à Jérusalem montent et les conditions sont insoutenables à Gaza », a ainsi observé M. Fernandez-Taranco, lors de l’exposé mensuel du Secrétariat sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, en présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.


Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques a fait état d’une intense activité diplomatique avec pour objectif une reprise des négociations entre Israël et la Palestine, citant notamment la visite dans la région de l’Envoyé américain, M. George Mitchell.  « Mais aucune percée n’a été réalisée », a-t-il constaté. 


Pour l’Observateur permanent de la Palestine, la situation est « critique sur tous les fronts ».  Celui-ci a imputé la dégradation de la situation dans le Territoire palestinien occupé aux violations du droit international commises par Israël.  La position du Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, n’a pas changé, a-t-il dit: « les pourparlers de paix ne pourront reprendre tant qu’Israël mène ses activités liées à l’implantation de colonies de peuplement ».


« La seule façon de parvenir à la paix, c’est que les Israéliens et les Palestiniens entament des négociations bilatérales sérieuses et honnêtes pour régler les questions qui les divisent », a assuré, pour sa part, la représentante d’Israël.  Réitérant le message déjà lancé à plusieurs reprises par son gouvernement selon lequel Israël était prêt à commencer des négociations de paix directes, elle a appelé l’Autorité palestinienne à « reconnaître la possibilité de revenir à la table des négociations ».


« Le statu quo ne sert pas les besoins légitimes des parties concernées », ont estimé les États-Unis.  En dépit des difficultés rencontrées sur place, les États-Unis restent « attachés à la cause d’une paix globale dans la région, comme le démontrent les efforts inlassables du Sénateur George Mitchell », a déclaré leur représentant.  « Les parties doivent respecter les obligations de la Feuille de route, à savoir, pour Israël, geler les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est, et, pour les Palestiniens, libérer le soldat Gilad Shalit détenu à Gaza. »


La politique dite « de retenue » dans les activités de colonisation en Cisjordanie, décidée le 25 novembre 2009 par le Gouvernement israélien, a fait l’objet de commentaires divergents.  Pour la représentante d’Israël, cette politique témoigne de la volonté d’Israël de « prendre des décisions difficiles pour parvenir à la paix », tandis que pour le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Paul Badji, elle est « empreinte de mauvaise foi », les constructions ayant « repris de plus belle et le Gouvernement israélien continuant de soutenir financièrement les colonies installées ». 


Plusieurs pays, à l’instar de la République arabe syrienne, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), ont, de même, fustigé les mesures israéliennes destinées, selon eux, à modifier la composition démographique et le statut final de Jérusalem-Est.  « Israël n’est pas un partenaire crédible pour la paix », a affirmé le représentant de l’Égypte, qualifiant le moratoire israélien sur la colonisation de décision d’inacceptable puisqu’il ne s’applique pas à la Ville sainte. 


Par ailleurs, le représentant russe a affirmé qu’il était impossible, à l’heure actuelle, de fixer une date pour la tenue, prévue depuis longtemps, de la Conférence de Moscou sur la paix au Moyen-Orient.  « Nous continuons à préparer cet événement avec nos nombreux partenaires, et nous nous proposons, à cette fin, d’organiser en février prochain à Moscou, une réunion du Quatuor au niveau ministériel pour examiner les possibilités de surmonter la crise dans la région », a-t-il souligné.


S’agissant du Liban, le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques a décrit une situation calme mais fragile, en raison notamment de la poursuite des raids aériens israéliens.  Plusieurs orateurs se sont félicités de la mise en place du Gouvernement libanais, ainsi que des progrès dans les relations entre la Syrie et le Liban, signalés par M. Fernandez-Taranco.  « Ce rapprochement est une chance pour la région », a ainsi estimé le représentant de la France, en souhaitant qu’il aboutisse à la démarcation des frontières des deux pays, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Outre les représentants des 15 membres du Conseil de sécurité, les délégués d’Oman (au nom du Groupe des États arabes), de l’Égypte, de Cuba, de l’Indonésie, de la Jordanie, de l’Algérie, de la Norvège, du Viet Nam, du Maroc, du Pakistan, de l’Argentine, de la République arabe syrienne (au nom de l’Organisation de la Conférence islamique, OCI), du Qatar, de l’Afrique du Sud, de la Malaisie, de l’Arabie saoudite, du Venezuela, des Émirats arabes unis, du Nicaragua, de la Tunisie, de la République islamique d’Iran et du Sri Lanka ont pris la parole, ainsi que l’Observateur permanent de la Palestine, le Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et l’Observateur permanent de la Ligue des États arabes.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. OSCAR FERNANDEZ-TARANCO, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, a affirmé que les efforts pour ramener les Israéliens et les Palestiniens autour de la table des négociations se trouvaient toujours dans une impasse extrêmement préoccupante.  La confiance entre les parties demeure réduite, les divergences sur les termes de référence de ces négociations subsistent, les tensions à Jérusalem montent et les conditions sont insoutenables à Gaza, a-t-il dit.  Une intense activité diplomatique s’est poursuivie avec pour objectif une reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens, notamment la visite dans la région de l’Envoyé américain, M. George Mitchell.  Ces efforts continuent et les parties ont indiqué qu’elles examinaient les développements, mais aucune percée n’a été réalisée, a-t-il ajouté. 


En dépit de l’impasse politique, l’Autorité palestinienne poursuit ses efforts en vue de l’établissement d’un État palestinien.  Au cours de la période examinée, l’Autorité palestinienne a achevé son millième petit projet qui vise des communautés défavorisées depuis 2008.  Le 14 janvier, a-t-il expliqué, le Premier Ministre, M. Salam Fayyad, a présenté les priorités de son gouvernement pour 2010 en matière d’établissement des institutions, d’infrastructures stratégiques et de fourniture de services.  M. Fernandez-Taranco a encouragé la communauté internationale à accompagner ce programme.  Il a précisé que l’Autorité palestinienne faisait face également à un déficit budgétaire récurrent estimé à 1,2 milliard de dollars et que, par conséquent, elle avait besoin d’un soutien pour 2010.


Le Sous-Secrétaire général a également souligné que des progrès avaient été réalisés dans le domaine du respect de la loi, du maintien de l’ordre et de la lutte contre le terrorisme potentiel, conformément à la Feuille de route.  De même, a-t-il constaté, des mesures positives doivent être prises par Israël pour faciliter l’activité économique en Cisjordanie.  Il a néanmoins exhorté Israël à faire davantage encore en faveur du développement en Cisjordanie, notamment en ouvrant les points de passage fermés, au nombre de 569, par une politique de retenue dans les démolitions de maisons palestiniennes.  M. Fernandez-Taranco a exprimé à nouveau l’inquiétude manifestée par le Secrétaire général concernant la situation à Jérusalem-Est.  Il a appelé Israël à mettre fin aux activités telles que la construction et l’expansion des colonies de peuplement, la démolition de maisons, la fermeture d’institutions et la révocation de droits de résidence.


Le Sous-Secrétaire général a affirmé que la politique israélienne de retenue partielle et temporaire d’activités de construction de colonies de peuplement en Cisjordanie, annoncée par le Premier Ministre, M. Benjamin Netanyahou, était en grande partie respectée.  Toutefois, a-t-il dit, dans certains cas, les travaux se sont poursuivis.  Les activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967 sont illégales et contraires à la Feuille de route, a-t-il rappelé, engageant Israël à respecter entièrement ses obligations à geler toute activité de peuplement et à démanteler les postes avancés érigés depuis mars 2001. 


Au cours de la période examinée, a été observée une recrudescence des activités militaires israéliennes en Cisjordanie, 143 au total, en réponse à des menaces présumées à la sécurité, a ajouté M. Fernandez-Taranco.  Trois Palestiniens ont été tués, 87 blessés et plus de 300 arrêtés, 12 d’entre eux ayant été trouvés avec des explosifs en leur possession.  Cent-sept incidents violents ont été enregistrés entre des colons et des Palestiniens, faisant 18 blessés parmi les premiers et 22 parmi les seconds.


S’agissant de Gaza, M. Fernandez-Taranco a indiqué que le Secrétaire général, ainsi qu’il l’a déclaré le 27 décembre à l’occasion du premier anniversaire de l’opération « Plomb durci », demeurait gravement préoccupé par le fait que les questions qui avaient mené au conflit ou celles qui en résultaient n’avaient pas été réglées.  Ceci a créé une situation insoutenable et un sentiment de désespoir parmi la population civile de Gaza dont plus de la moitié a moins de 18 ans.  Il a souligné que le Hamas gardait le contrôle de facto de Gaza, regrettant son refus de signer la proposition égyptienne de réconciliation acceptée l’an dernier par les factions de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’exhortant à revenir sur cette position.  « Nous continuons, a-t-il dit, à appuyer la réunification de Gaza et de la Cisjordanie dans le cadre d’une Autorité palestinienne légitime. »  Il a également exprimé son espoir que des élections libres puissent avoir lieu le plus tôt possible sur l’ensemble du territoire palestinien.


Le Sous-Secrétaire général a en outre fait état d’une augmentation du nombre de projectiles tirés par des groupes de militants à partir de Gaza.  Plus de 70, de différents calibre, ont été tirés dont 19 ont atteint Israël, a-t-il précisé.  Dans le même temps, il y a eu 20 incursions israéliennes et 11 raids aériens contre la bande de Gaza, faisant 11 morts parmi les Palestiniens, dont six civils, et six blessés.  M. Fernandez-Taranco a également mis l’accent sur le trafic d’armes qui constitue toujours une source d’inquiétude.  Il est urgent, a-t-il souligné, que tous les points de passage vers Gaza soient rouverts pour éviter de tels trafics à travers les tunnels.  Il a réitéré, de la même façon, l’appel à une levée du blocus de Gaza.  Après avoir dressé un bilan de la situation économique à Gaza, il a souligné que le 15 janvier 2010, un arrangement avait été conclu par lequel le Gouvernement israélien acceptait de verser 10,5 millions de dollars aux Nations Unies pour les pertes subies dans neuf incidents qui avaient fait l’objet d’une enquête.


Par ailleurs, le Sous-Secrétaire général a fait état de la poursuite de l’appui apporté à la reprise des négociations israélo-syriennes et à un accord de paix régional.  Les progrès dans les relations entre la Syrie et le Liban ont été illustrés par la première visite du Premier Ministre libanais, M. Saad Hariri, à Damas le 19 décembre, lors de laquelle il a rencontré le Président syrien, M. Bashar al-Assad.  La situation dans la zone d’opération de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est restée calme mais fragile, a-t-il, poursuivi.  Les violations israéliennes de l’espace aérien libanais ont continué de façon quotidienne, et se sont même accrues depuis janvier 2010, a-t-il dit.


Avant de conclure, M. Fernandez-Taranco a exhorté les parties à respecter leurs obligations découlant de la Feuille de route, à établir la confiance et à reprendre les négociations sur toutes les questions demeurant en suspens.


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a affirmé d’emblée que, pour le peuple palestinien, la situation était critique sur tous les fronts.  Il a imputé la dégradation de la situation dans le Territoire palestinien occupé aux violations du droit international commises par Israël.  L’intransigeance et l’impunité d’Israël ont aggravé la détresse de la population et sapé les efforts déployés pour relancer le processus de paix, a-t-il dit.  Concernant la bande de Gaza, M. Mansour a expliqué qu’un après l’opération militaire israélienne dans la zone, Israël entravait toujours les activités de reconstruction.  L’état psychologique des civils, en particulier des enfants et des personnes âgées, est préoccupant, et la situation économique et humanitaire dans Gaza ne s’améliore pas, à cause en outre du maintien par Israël de son blocus illégal, a poursuivi M. Mansour. 


Évoquant ensuite la pauvreté qui affecte 75% de la population de la bande de Gaza et l’effondrement de l’infrastructure civile qui contribue à la dégradation de la santé publique, l’Observateur permanent de la Palestine a demandé aux membres du Conseil jusqu’à quand « la conscience universelle pourrait-elle supporter d’être le témoin de l’étouffement et de la dégradation de tout un peuple ».  Il a souligné qu’il continuerait avec d’autres à interpeller le Conseil de sécurité sur le sort des Palestiniens pour lui demander notamment d’assurer un suivi du rapport Goldstone sur les « crimes de guerre israéliens » contre les Palestiniens de Gaza.  « Nous exhortons de nouveau la communauté internationale à prendre toutes les mesures nécessaires pour contraindre Israël à lever sans délai les points de passage nécessaires à la circulation des biens et des personnes, seul moyen pour permettre la reconstruction de Gaza et la reprise économique dans la zone », a-t-il dit. 


M. Mansour a ensuite abordé la situation en Cisjordanie, où « le peuple palestinien continue de souffrir des pratiques illégales de peuplement, en particulier dans et autour de Jérusalem-Est ».  Il a égrené les spoliations dont sont victimes, selon lui, les Palestiniens de Cisjordanie avant de demander instamment à Israël de répondre aux appels de la communauté internationale à mettre fin à sa stratégie d’« annexion de Jérusalem-Est », conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux obligations de la Feuille de route.  En 2008, Israël a révoqué les droits résidentiels de près de 5 000 Palestiniens, en leur interdisant de vivre dans la Ville sainte qui les a vus naître, a affirmé M. Mansour.  Il a estimé que cette politique, en « judéisant » la Ville sainte, constituait une atteinte claire à la réalisation de la solution à deux États ayant pour capitale Jérusalem-Est.  Il a ajouté que l’attitude d’Israël menaçait la contiguïté du Territoire palestinien occupé et la stabilité dans la région et, au-delà, la reprise de négociations sur un règlement pacifique du conflit israélo-arabe. 


L’Observateur palestinien a par ailleurs souligné que la position du Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, n’avait pas changé, à savoir que les pourparlers de paix ne pourront reprendre tant qu’Israël mène ses activités de peuplement.  La position du Conseil de sécurité, du Quatuor et de la communauté internationale dans son ensemble, est également sans équivoque sur cette question: expulser et déplacer une population autochtone, saisir de force ou coloniser un territoire constitue un crime, a ajouté M. Mansour. 


Il a estimé que la cessation des activités de « croissance naturelle » était fondamentale pour parvenir à un accord mettant un terme à une occupation qui dure depuis plus de quarante ans et établissant un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël.  Après avoir salué les initiatives internationales en cours pour permettre une reprise des négociations, en particulier l’adoption par l’Union européenne des « Conclusions de son Conseil sur le processus de paix au Proche-Orient » et les efforts déployés par l’Envoyé spécial du Président Obama, l’Observateur de la Palestine a demandé que des mesures pratiques soient prises pour obliger Israël à respecter le droit international.  Contraindre Israël à mettre fin à ses activités de peuplement et à respecter ses obligations en vertu de la Charte de l’ONU et de la quatrième Convention de Genève est une responsabilité du Conseil de sécurité, l’organe de l’ONU chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il déclaré avant de conclure. 


Mme GABRIELA SHALEV (Israël), tout en reconnaissant que le travail du Conseil de sécurité demeurait important, a néanmoins demandé que l’on parle de manière aussi régulière de questions internationales qui sont tout aussi urgentes.  Elle s’est en effet demandée si ce type de débat pouvait promouvoir la paix.  L’histoire démontre que rien ne remplace les négociations directes entre les parties, a-t-elle ajouté.  La seule façon de parvenir à la paix, c’est que les Israéliens et les Palestiniens entament des négociations bilatérales sérieuses et honnêtes pour régler les questions qui les divisent, a-t-elle assuré.  Mme Shalev a réitéré le message déjà lancé à plusieurs reprises par son gouvernement selon lequel Israël était prêt à commencer des négociations de paix directes.  Elle a expliqué que son pays avait mené une politique sans précédent de retenue dans les activités de colonisation en Cisjordanie.  Cette mesure, a-t-elle dit, témoigne de la volonté d’Israël de prendre des décisions difficiles pour parvenir à la paix.  Elle a appelé l’Autorité palestinienne à reconnaître la possibilité de revenir à la table des négociations.


La représentante d’Israël a estimé que dans une région où les menaces sont nombreuses, la communauté internationale devrait relever les véritables défis à la paix et à la sécurité, à savoir la menace de l’extrémisme, le danger de prolifération nucléaire, le trafic d’armes et le terrorisme.  Elle a rappelé que dans la bande de Gaza, le régime terroriste du Hamas continuait de retenir en otage le sergent Gilad Shalit.  Le Hamas, a-t-elle dit, ne manque pas à ses engagements précédents, ne rejette pas la violence et ne reconnaît pas Israël.


S’agissant de la situation au Liban, elle a souligné que le 26 décembre 2009, près d’Al-Khiyam, au sud du fleuve Litani, et à un kilomètre seulement de la frontière israélo-libanaise, environ 300 kilos d’explosifs sophistiqués avaient été découverts près d’une infrastructure civile.  Elle a ainsi mis l’accent sur le danger que continue de poser le Hezbollah, qui demeure actif au Sud-Liban.  De telles violations graves de la résolution 1701 du Conseil de sécurité méritent une attention sérieuse et doivent être traitées dans les futurs rapports du Conseil, a-t-elle dit, saluant le rôle positif de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays accordait la plus haute importance à la question de la relance des négociations.  « Nous appuyons un nouveau départ des consultations entre les parties, qui doivent honorer au préalable les obligations prévues par la Feuille de route, a-t-il dit, en soulignant la nécessité de mettre fin à la « croissance naturelle » dans le Territoire palestinien occupé, un « obstacle sur la voie de la compréhension entre Palestiniens et Israéliens ».  Le représentant a ensuite estimé qu’une paix stable passe par la levée du blocus de Gaza, seul moyen de « surmonter la catastrophe humanitaire permanente que subit la population gazouie ».  M. Churkin a ensuite indiqué qu’à l’heure actuelle il n’était pas possible de donner une date pour la tenue de la Conférence de Moscou sur la paix au Moyen-Orient, prévue de longue date.  « Nous continuons à préparer cet évènement avec nos nombreux partenaires, et nous nous proposons, à cette fin, d’organiser en février prochain à Moscou, une réunion du Quatuor au niveau ministériel pour examiner les possibilités de surmonter la crise dans la région », a-t-il ajouté.  Le représentant de la Fédération de Russie a également appelé au rétablissement de l’unité entre Palestiniens sur la base de l’accord préparé par l’Égypte.  Sans cela, il ne sera pas possible de parler du statut final avec la partie palestinienne, a-t-il fait remarquer.  Avant de conclure, il a réaffirmé la solidarité de la Fédération de Russie avec le peuple palestinien, qui souhaite légitimement avoir son propre État, « rappelant toutefois qu’un règlement définitif ne peut être que global, comportant les volets libanais et syrien ».


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que des négociations de paix véritables devraient commencer le plus tôt possible, sinon, a-t-il dit, des frustrations risquent de surgir.  Il a dit appuyer les efforts entrepris à cet égard par les États-Unis.  Il a exprimé la crainte qu’une détérioration ultérieure de la violence ou escalade de la violence ne se produise.  Une paix globale ne peut être réalisée que par de véritables négociations, a-t-il ajouté.  Le représentant a mis l’accent à cet égard sur le rôle du Quatuor.  Israël et les Palestiniens doivent redoubler d’efforts et éviter un durcissement de la situation, a-t-il souligné.  Le Royaume-Uni, a-t-il poursuivi, est extrêmement préoccupé par les annonces faites le mois dernier par Israël sur une expansion de colonies de peuplement.  Ces colonies sont illégales et constituent un obstacle à la paix, a-t-il dit.  M. Grant a appuyé le plan ambitieux de deux ans de l’Autorité palestinienne sur la création des institutions.  Il a également plaidé en faveur d’une autorité légitime à Gaza.  Le représentant a aussi appelé Israël à lever les restrictions sur l’aide humanitaire et les matériaux de construction.  C’est dans l’intérêt d’Israël d’assouplir ces restrictions, a-t-il estimé.  De même, a-t-il ajouté, le Hamas doit libérer le caporal Gilad Shalit. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a d’abord salué la mise en place du Gouvernement libanais.  La France soutient le renforcement de l’État libanais et de ses institutions ainsi que les réformes engagées « et dont le pays a besoin », a-t-il ajouté.  Il a également accueilli avec satisfaction la volonté affichée par le Liban de mettre en œuvre la résolution 1701 et de pousser plus loin la normalisation de ses relations avec la Syrie.  Ce rapprochement est une chance pour la région, a-t-il dit, en souhaitant qu’il aboutisse à la démarcation des frontières des deux pays, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant français a ensuite souligné que l’objectif de tous était la relance urgente du processus de paix, en vue de la création d’un État palestinien et indépendant vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité et à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.  « Nous appuyons dans ce contexte les efforts des États-Unis et appelons les États arabes à s’y associer », a-t-il dit. 


Pour M. Araud, la colonisation est un obstacle majeur sur la voie de la paix.  Comme l’a rappelé le Président Sarkozy, aucune paix ne sera possible sans l’arrêt total des constructions dans les colonies, car ces constructions sont illégales, a-t-il fait remarquer.  Il a ajouté que la poursuite de telles pratiques constituait une menace à la sécurité, y compris d’Israël car elles accroissent tous les dangers dans la région.  Le représentant a exhorté les parties à éviter les provocations dans Jérusalem-Est, « qui a vocation à devenir la capitale des deux États ». 


Après avoir souligné que la lutte contre le terrorisme doit rester une priorité, M. Araud a évoqué la situation dans Gaza.  Demandant à son tour la levée immédiate du blocus israélien et l’arrêt de la contrebande d’armes vers Gaza, il a réitéré l’appel de la France à la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité ainsi qu’à la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit détenu à Gaza.  Commentant le rapport Goldstone, M. Araud a jugé que le droit international humanitaire doit être respecté en tout lieu et a rappelé la nécessité de mettre en place un processus d’enquête crédible sur les allégations de violations du droit international humanitaire et de l’homme lors de l’opération « Plomb durci ». 


M. Araud a par ailleurs insisté sur la nécessité de ne pas oublier les autres volets régionaux en vue d’un règlement global du conflit israélo-arabe, en particulier les pourparlers entre la Syrie et Israël.  « La situation au Moyen-Orient nous concerne tous, c’est en ce sens que le Président Sarkozy a proposé l’organisation d’un sommet pour la paix dans la région destiné à appuyer les efforts américains et européens; une conférence qui serait préparée avec tous les acteurs concernés », a conclu l’Ambassadeur Araud.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a déclaré que la destruction des foyers palestiniens, l’expulsion des familles et la révocation des permis de séjour de Palestiniens vivant à Jérusalem étaient inacceptables et sapaient la confiance entre les parties.  De l’avis de sa délégation, la question de Jérusalem doit être résolue de manière à ce qu’elle devienne la capitale de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  « Jérusalem est le reflet de notre héritage culturel à tous et il est donc particulièrement important de maintenir sa composition démographique, son statut ainsi que sa diversité religieuse et culturelle ». 


« Ma délégation, a poursuivi M. Apakan, appelle Israël à mettre un terme aux expulsions et aux démolitions, à s’abstenir de toute action provocatrice et à maintenir le statut de Jérusalem ».  Il a également insisté sur la cessation des activités de colonies de peuplement, y compris « la croissance naturelle », ainsi que le démantèlement des avant-postes érigés depuis 2001.  M. Apakan a ensuite dénoncé le maintien du blocus de Gaza.  La résolution 1860 doit être mise en œuvre, a-t-il souligné, rappelant également que les engagements pris par la communauté internationale en mars à Charm el-Cheikh doivent se concrétiser.  Le représentant a en outre appelé à la réouverture des points de passage vers Gaza et au retour à la vie normale dans le territoire. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a dénoncé le fait qu’Israël n’ouvre ni les points de passage ni n’autorise la reconstruction à Gaza.  La politique d’Israël viole non seulement la résolution 1860 du Conseil de sécurité, mais aussi les principes du droit international humanitaire, ainsi que la quatrième Convention de Genève et les principes de La Haye.  Israël continue de violer la souveraineté du Liban de façon quotidienne, alors que le Liban s’efforce de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a vivement critiqué la politique israélienne menée par le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahou, affirmant notamment que le nombre des colons en Cisjordanie était passé de 200 000 à 500 000, sous la couverture du processus de paix, et à cause du non-respect par Israël des appels à cesser ces implantations.  Le représentant a également dénoncé l’escalade des politiques menées par Israël visant, selon lui, à étouffer Jérusalem.  Israël, a-t-il dit, a accentué ses mesures de restriction à l’égard des habitants de Jérusalem-Est, à travers des destructions de maisons et en arrachant aux habitants de la ville leur carte de résident.  Cette politique menace les perspectives de parvenir à un règlement final du conflit israélo-arabe, a-t-il assuré.  Le représentant a déclaré que Jérusalem était la « fleur de toutes les villes », une carte spirituelle et un symbole du droit.  L’occupation israélienne de Jérusalem est non seulement une violation de ce droit mais aussi des dimensions de cette ville et des significations qu’elle recèle.  Il a appelé le Conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités et à faire respecter ses résolutions. 


M. M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a rappelé l’attachement sans faille de son pays à la paix au Moyen-Orient.  Il a souligné qu’une paix durable ne pourrait être instaurée que par la voie de la négociation en faveur de la solution à deux États, et ce, « dans l’intérêt de tous ».  Les membres du Conseil de sécurité doivent mettre en lumière ce message, car le statu quo ne sert pas les besoins légitimes des États concernés, a ajouté le représentant.  Il a également estimé qu’en dépit des difficultés rencontrées sur place, les Etats-Unis restent « attachés à la cause d’une paix globale dans la région, comme le démontre les efforts acharnés du Sénateur George Mitchell. »  Il a expliqué que M. Mitchell avait mené en janvier des consultations poussées dans la région et en Europe, en défendant à chaque fois une politique à deux niveaux pour parvenir à un accord sur le statut final et pour reconstruire l’économie et les institutions palestiniennes.  « Les parties doivent respecter les obligations de la Feuille de route, à savoir, pour Israël, geler les activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est, et, pour les Palestiniens, libérer le soldat Gilad Shalit détenu à Gaza ». 


« Nous sommes préoccupés qu’un représentant palestinien ait récemment commémoré la mémoire d’un terroriste responsable de la mort de plusieurs jeunes Israéliens », a poursuivi le représentant.  Il a ensuite exhorté Israël à rouvrir les points de passage dans la bande de Gaza pour y restaurer la liberté de mouvement des biens et des personnes.  Le représentant américain a ensuite regretté que le Hamas continue de rejeter les principes du Quatuor qui, a-t-il rappelé, forment le ciment d’un futur État palestinien indépendant.  L’ingérence du Hamas dans l’acheminement de l’aide humanitaire entrave le démantèlement de la contrebande d’armes dans Gaza, a-t-il encore noté, en rappelant que ce problème, ajouté aux tirs de roquettes, « dont nous regrettons qu’ils aient récemment repris », ont été à l’origine du conflit de l’an dernier.  Le représentant a conclu en invitant instamment les États Membres à honorer leurs contributions volontaires au titre du Fonds de l’UNRWA, qui subit actuellement une pénurie de 140 millions de dollars.


M.BENEDICT LAWRENCE LUKWIYA (Ouganda) a estimé que la situation au Moyen-Orient se trouvait à une croisée délicate et critique.  Il est essentiel, a-t-il dit, que les parties reprennent sans plus tarder les négociations.  Il a demandé aux deux parties de reprendre ces négociations en vue d’une paix globale et de la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité.  Le représentant s’est dit également préoccupé par la poursuite des colonies de peuplement et par la violence des colons et a demandé un gel de ces implantations.  Il a en outre demandé aux Palestiniens de régler leurs divergences pour faciliter la réconciliation interpalestinienne. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a appelé à l’ouverture sans entrave des accès nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.  Un an après l’opération israélienne « Plomb durci », Israël ne coopère toujours pas pour la reconstruction de Gaza, a-t-il ajouté.  Il a qualifié la situation dans la région d’inquiétante, obligeant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour convaincre les parties de l’urgence de reprendre des négociations de paix.  Le Conseil de sécurité, en tant que garant de la paix et de la sécurité internationales, a cette responsabilité, a-t-il affirmé, en plaidant à son tour pour un règlement de paix global garantissant le droit à l’existence d’Israël et la création d’un État palestinien indépendant.  Saluant ensuite les efforts internationaux de médiation, M. Heller a appelé les parties israélienne et palestinienne à honorer en l’état les obligations de la Feuille de route.  Israël doit lever les points de passage dans Gaza et mettre fin aux activités de peuplement en Cisjordanie, où l’Autorité palestinienne se doit d’assurer le maintien de l’ordre, a-t-il déclaré.  Pour M. Heller, le respect de ces obligations est un élément fondamental pour envisager l’instauration d’une paix globale et durable au Moyen-Orient.  Avant de conclure, il a demandé la mise en place d’un mécanisme de surveillance international pour assurer le cessez-le-feu durable dans le territoire occupé et lutter efficacement contre la contrebande d’armes.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a regretté qu’un an après l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, le blocus à Gaza est toujours en vigueur.  Les préoccupations sécuritaires d’Israël ne peuvent et doivent être réglées qu’avec la levée du blocus.  Elle a souhaité que des enquêtes crédibles soient menées pour faire la lumière sur les conclusions « troublantes » du rapport Goldstone.  Un an après la fin de l’occupation militaire de Gaza, ce n’est pas uniquement la situation humanitaire qui est intenable, a lancé la représentante.  La paralysie dans laquelle se trouve le processus de paix risque également d’aggraver le climat politique.  Pour Mme Ribeiro Viotti, il importe maintenant de trouver une manière d’aller de l’avant afin de permettre aux parties de reprendre les négociations dès que possible.  Elle a également souligné que les parties doivent s’abstenir de mener toutes actions susceptibles de mettre ces efforts en péril.  Elle a notamment dénoncé le fait qu’Israël tentait d’établir un « fait accompli » sur le terrain en changeant la démographie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.  Les Palestiniens doivent, pour leur part, surmonter leurs divisions, contrôler les extrémistes et améliorer la gouvernance démocratique.  Mme Ribeiro Viotti a par ailleurs appelé la communauté internationale à continuer de soutenir le processus de paix.  « Comme nous le savons tous, il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient sans création d’un État palestinien », a-t-elle dit avant de conclure.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que son pays demeurait extrêmement préoccupé par l’impasse des négociations de paix, malgré les efforts en cours menés par les États-Unis.  Les négociations doivent reprendre de toute urgence et respecter les engagements précédents, a-t-il dit.  La construction de colonies de peuplement et l’approbation de près de 700 nouvelles unités sur le Territoire palestinien occupé remet en question le fait qu’Israël est prêt à reprendre les négociations, a–t-il souligné.  Le représentant a appelé Israël à geler ces implantations et à démanteler les postes avancés.  Israël, a-t-il ajouté, doit prendre des mesures pour lever tous les obstacles pesant sur la libre circulation des biens et des personnes.  Il a regretté que la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité ne soit pas respectée.  Il a appelé à l’ouverture sans condition et immédiate de tous les points de passage, tout en reconnaissant le droit des Israéliens à vivre dans la sécurité.  Le blocus de fait n’est pas l’instrument idoine pour parvenir à cet objectif, a-t-il déclaré. 


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a regretté que la reprise des négociations entre Israël et des parties arabes, les Palestiniens notamment, continue de tarder.  Plus l’on perdra de temps, plus la situation sera précaire, a-t-il averti.  Le représentant a engagé les deux parties à honorer leurs obligations et engagements en vertu de la Feuille de route.  Il s’est félicité de la suspension, par le Gouvernement israélien, des activités de peuplement pendant les 10 prochains mois, et l’a invité à geler toutes ces activités, y compris « la croissance naturelle » de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.  Le statut de Jérusalem-Est est l’un des points clefs des négociations et Israël doit s’abstenir de mener toute action qui soit préjudiciable, a-t-il souligné.


M. Okuda a ensuite encouragé l’Autorité palestinienne à poursuivre ses efforts pour améliorer la situation en matière de sécurité.  Il a également indiqué que le Japon appuyait le plan de deux ans mis sur pied par l’Autorité palestinienne pour édifier les institutions du futur État palestinien.  Le représentant a par ailleurs dénoncé le maintien du blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza.  « Ma délégation appelle Israël à améliorer l’accès des biens et des personnes et à coopérer avec les institutions pertinentes de l’ONU », a-t-il dit.  La poursuite du dialogue entre l’ONU et le Gouvernement israélien permettra d’améliorer la situation sur le terrain, a estimé M. Okuda, qui a insisté par ailleurs sur la cessation des tirs de roquettes vers le sud d’Israël


M. IVAN BARBALIS (Bosnie-Herzégovine) a plaidé pour la reprise immédiate des négociations de paix, qui devront, selon lui, conduire à la réalisation de la solution à deux États, un État palestinien et Israël, vivant côte à côte dans la paix et à la sécurité.  « Un an après l’opération militaire israélienne dans Gaza, nous demeurons préoccupés par le sort des civils », a-t-il ajouté.  Le représentant a, à son tour, demandé l’ouverture de tous les points de passage pour permettre à l’aide humanitaire ainsi qu’aux biens commerciaux et aux personnes d’entrer et de sortir de la zone.  « Nous croyons en la nécessité de mettre pleinement en œuvre l’Accord sur les déplacements et le passage », a-t-il ainsi dit.  La Bosnie-Herzégovine condamne fermement toutes les violations du droit international humanitaire et souligne que les populations civiles palestinienne et israélienne doivent être protégées, a-t-il renchéri.  Le représentant s’est ensuite dit très préoccupé par la poursuite des activités israéliennes « illégales » de peuplement dans Jérusalem-Est occupé.  Il a demandé leur cessation immédiate, saluant dans ce contexte les efforts de l’ONU sur le terrain pour atténuer les tensions entre les parties.  Le représentant a conclu en estimant qu’une paix globale au Moyen-Orient doit inclure le règlement des différends entre Israël et le Liban et entre Israël et la Syrie.


M. EMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a déclaré qu’il était regrettable de constater qu’en dépit des nombreux efforts consentis, les frustrations et les humiliations de tout genre continuaient de compromettre l’effectivité de toute perspective de paix et de développement au Moyen-Orient.  Les négociations sur le processus de paix israélo-palestinien sont à nouveau dans une grande impasse en raison des intransigeances des deux parties et plus de deux ans après la Conférence internationale des donateurs, qui s’était tenue en décembre 2007, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste très préoccupante, notamment en raison du bouclage de Gaza.  La résolution 1860 du Conseil de sécurité demande la levée de cette mesure afin de permettre à l’aide humanitaire et aux produits commerciaux d’entrer sans difficulté à Gaza et aux personnes d’y circuler librement, a-t-il rappelé.  « Il nous faut également répondre aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité en prenant des dispositions drastiques pour prévenir l’entrée d’armes illicites à Gaza et mettre fin aux tirs de roquettes dirigés contre les civils israéliens », a ajouté le représentant.


Sa délégation, a-t-il dit, souhaite la relance rapide des négociations israélo-palestiniennes et soutient la vision d’un État palestinien coexistant avec l’État d’Israël, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, conformément à la Feuille de route adoptée en 2003, et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a invité le Quatuor à poursuivre ses efforts, pour appeler ensuite la communauté internationale à augmenter l’aide accordée à l’Autorité palestinienne afin de mettre sur pied les institutions d’un futur État.  La création d’un État palestinien est une étape incontournable pour faire aboutir le processus de paix.  « C’est pourquoi, nous exhortons l’ONU à continuer de travailler en faveur d’une paix juste et durable au Moyen-Orient, en fondant ses efforts sur les résolutions 242, 338, 1397, 1515 et 1850 du Conseil de sécurité, ainsi que sur les accords en vigueur et certaines initiatives de paix ».


Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a constaté que le processus de paix au Moyen-Orient était dans l’impasse, la situation sur place étant en outre marquée par des tensions dans Jérusalem-Est et même des violences à Gaza.  L’interminable crise humanitaire dans la bande de Gaza et la poursuite des activités israéliennes liées à l’implantation de colonies de peuplement enveniment la situation, a-t-elle estimé.  « Nous pouvons saluer dans ce contexte préoccupant le fait qu’Israël ait décidé de verser 10 millions de dollars en guise de dédommagement pour les dégâts causés lors de l’opération « Plomb durci » ainsi que les efforts menés par l’Envoyé spécial des États-Unis et la médiation de l’Égypte pour rapprocher les parties palestiniennes », a déclaré la représentante.  Ces initiatives offrent des fenêtres d’opportunités à saisir pour relancer les pourparlers, a-t-elle poursuivi, en estimant qu’il était temps que « le désespoir laisse la place à l’espoir et à la confiance. »  À son tour, elle a demandé le gel des activités israéliennes de peuplement en Cisjordanie, un élément essentiel pour permettre la reprise du dialogue et préserver l’intégralité du processus de paix au Moyen-Orient.  « À Gaza, la liberté de circulation des biens et des personnes doit être restaurée pour permettre aux civils de contribuer à la reconstruction économique et sociale du territoire », a-t-elle ajouté.


Intervenant en sa qualité de Représentant permanent de la Chine, M. ZHANG YESUI a indiqué que sa délégation était gravement préoccupée par l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de paix au Moyen-Orient ainsi que par les sombres perspectives qui entourent la reprise des pourparlers de paix.  « Ma délégation espère que les parties renforceront leur conviction à l’égard des pourparlers, qu’elles créeront les conditions favorables à leur reprise et éviteront tout acte susceptible de corroder la confiance ou d’être préjudiciable au débouché des pourparlers », a-t-il dit.  M. Zhang a notamment engagé Israël à geler les activités de peuplement, à cesser la construction du mur de séparation et à éviter tout acte allant à l’encontre de la reprise des pourparlers sur la question de Jérusalem-Est.


M. Zhang a également estimé que la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé présentait un défi important pour la reprise du processus de paix au Moyen-Orient.  Il a souligné la nécessité pour les parties concernées à assurer la mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité avant d’appeler Israël à rouvrir les postes de contrôle à Gaza.  Le représentant a également affirmé que la réconciliation entre Palestiniens était essentielle. Il a ensuite engagé la communauté internationale à insuffler un nouvel élan au processus de paix et le Quatuor à assumer un rôle plus important pour faciliter les négociations entre Israël et les Palestinienne.  « Ma délégation espère également que le Conseil de sécurité contribuera de façon plus significative au processus de paix », a-t-il dit avant de conclure.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, a passé en revue les grandes lignes des discussions auxquelles ont participé, en décembre 2009, les Ministres des affaires étrangères des pays membres.  Il a notamment déclaré que la reprise des négociations entre Israël et la Palestine était une nécessité urgente, et qu’elles devraient être axées sur l’action, tout en respectant le droit international et les accords déjà existants.  L’Union européenne ne reconnaîtra aucun changement aux frontières d’avant 1967, notamment en ce qui concerne Jérusalem, à moins qu’il ait reçu l’accord des deux parties, a souligné le représentant.  M. Serrano s’est ensuite félicité des mesures prises par Israël pour faciliter la liberté de mouvement en Cisjordanie, ainsi que pour assurer le gel partial et temporaire des activités de peuplement.  Il l’a ensuite engagé à  mettre un terme immédiat aux activités de peuplement, notamment à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, et à démanteler tous les avant-postes érigés depuis mars 2001.  « Ma délégation est particulièrement préoccupée par la situation à Jérusalem-Est et appelle Israël à cesser le traitement discriminatoire des Palestiniens », a-t-il ajouté.  Il a également souhaité la réouverture des institutions palaisiennes à Jérusalem, conformément à la Feuille de route.


Le représentant a poursuivi en affirmant que la mise en œuvre de la résolution 1860 était urgente et qu’il importait de mener des enquêtes crédibles sur les éventuelles violations par les parties, des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Il a également demandé la réouverture des points de passage vers Gaza afin d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, des biens commerciaux et des personnes.  Reconnaissant la nécessité pour Israël d’assurer sa sécurité, M. Serrano a déclaré que Gaza devrait cesser d’être une plate-forme pour la violence et qu’il faudrait mettre fin au trafic d’armes.  Il a également réclamé la libération du soldat Gilad Shalit.  Le représentant de l’Union européenne a, par ailleurs, exhorté les Palestiniens à promouvoir la réconciliation en appuyant le Président Abbas, ainsi que les efforts de médiation déployés par l’Égypte et la Ligue des États arabes.  Il a également engagé les acteurs régionaux à prendre des mesures pour rétablir la confiance.


M. MOHAMMED AQEEL BA-OMAR (Oman), qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, a affirmé que l’on voyait aujourd’hui les effets dévastateurs de l’agression israélienne barbare.  Israël, a-t-il dit, tente de détruire tous les efforts visant à revitaliser le processus de paix, montrant ainsi son mépris à l’égard des Nations Unies, de la communauté internationale et des populations qui vivent sous leur occupation.  Israël, a poursuivi le représentant, n’accorde aucune importance aux conclusions de la mission d’établissement des faits concernant Gaza.  Il est nécessaire, selon lui, que la communauté internationale et, notamment le Conseil de sécurité, soient à la hauteur et prennent leurs responsabilités dans ce domaine.  Le Groupe des États arabes réaffirme en outre la gravité de la situation à Jérusalem-Est occupée qui, a-t-il dit, vise à changer la structure démographique de la Ville sainte et met en péril toute solution au conflit israélo-palestinien.  Le représentant a également dénoncé la poursuite des activités des colonies de peuplement, soulignant qu’elles étaient illicites et contribuaient à augmenter les tensions.  Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures immédiates pour qu’Israël respecte le droit international.  Le Groupe des États arabes exige aussi la mise en œuvre de la résolution 497 du Conseil de sécurité ainsi que le retrait intégral du Golan syrien occupé jusqu’à la frontière de juin 1967.  Le Groupe des États arabes réaffirme que le succès du processus politique et de l’ouverture de nouvelles négociations commence par le retrait israélien de tous les territoires occupés depuis 1967 et la création d’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale.  Le Groupe des États arabes en appelle à la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité et le Quatuor à prendre des mesures pour créer les conditions d’une vraie paix qui protégerait le processus politique des manœuvres israéliennes, a-t-il déclaré.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a déploré que depuis le dernier débat du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, Israël ait continué de ne pas respecter ses obligations en poursuivant ses activités liées aux colonies de peuplement, sapant ainsi la reprise des négociations de paix.  Il a fustigé une attitude consistant notamment à attiser les tensions sur le terrain, en particulier dans Jérusalem-Est.  Israël n’est pas un partenaire crédible pour la paix, a-t-il affirmé, qualifiant le moratoire israélien sur la colonisation de décision d’inacceptable puisqu’il ne s’applique pas à la Ville sainte. 


Le Mouvement des pays non alignés que préside l’Égypte condamne la politique délibérée d’Israël concernant les implantations de colonies de peuplement, a-t-il dit, une action qui est un défi aux appels lancés par la communauté internationale à Israël pour qu’elle mette fin aux constructions.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à utiliser les instruments dont elle dispose, en premier lieu le Conseil de sécurité, pour contraindre Israël à respecter le droit international, faute de quoi la réalisation de la solution à deux États ne verra jamais le jour. 


Le représentant a également abordé la question de Gaza, en estimant qu’Israël qui, un an après l’opération « Plomb durci », entrave la reconstruction de la zone en refusant la levée du blocus, portait un coup de plus à la recherche d’une paix durable dans la région.  Le Mouvement des pays non alignés réitère l’appel lancé à Israël pour qu’elle restaure la situation dans la bande de Gaza telle qu’elle prévalait avant 2007, et il souligne l’importance et l’urgence de parvenir rapidement à la réconciliation entre Palestiniens.  Le représentant a souligné à ce propos que les pays non alignés appuyaient les efforts de l’Égypte et des partenaires régionaux pour permettre la réalisation des aspirations nationales légitimes et justes du peuple palestinien aux côtés de tous les groupes politiques palestiniens. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que peu de progrès avaient été réalisés depuis la dernière séance que le Conseil de sécurité a consacrée à la situation au Moyen-Orient.  « L’occupation illégale, par Israël, des territoires palestiniens et arabes constituent toujours un obstacle majeur à la réalisation d’une paix juste, durable et globale dans la région », a-t-il affirmé, dénonçant ensuite l’expansion des colonies de peuplement et la poursuite de la construction du mur de séparation par la « puissance occupante » en Cisjordanie.  Quant à la situation dans la bande de Gaza, elle continue d’être une source de préoccupation majeure, un an après l’attaque brutale perpétrée par les forces israéliennes et l’imposition d’un blocus qui empêche le relèvement et la reconstruction de cette zone, a poursuivi le représentant.  Il a appelé Israël à lever les blocus illégaux afin de permettre la libre circulation des biens et des personnes.  Cuba a réaffirmé en outre que toutes les mesures prises ou à prendre par Israël ayant pour intention de modifier la composition démographique et la structure institutionnelle du Golan syrien occupé, n’ont aucune valeur juridique.  Elles sont contraires aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à la Charte des Nations Unies, ainsi qu’à la quatrième Convention de Genève.  « Israël ne peut continuer à agir en toute impunité.  Cela n’a été rendu possible qu’en raison du soutien accordé à ce pays par une superpuissance », a conclu M. Mosquera.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a pointé la patience dont fait preuve, selon lui, le Conseil de sécurité à l’égard des pratiques illégales israéliennes dans le Territoire palestinien occupé.  En revanche, dans le traitement d’autres questions, le Conseil se montre moins patient et endurant et agit avec vigueur, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a indiqué que la situation humanitaire à Gaza continuait de se dégrader depuis la fin de l’incursion militaire israélienne. 


Il a ajouté que les souffrances humaines infligées aux civils palestiniens résultaient également du maintien du blocus illégal israélien.  L’Indonésie se joint à l’appel du Secrétaire général et des autres États Membres lancé à Israël pour qu’il mette fin à sa politique de « mutilations » et respecte le droit international.  Le représentant a ensuite souligné que la poursuite des activités de colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie avait pour but de modifier la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et ce, en violation flagrante du droit international. 


Les Palestiniens sont les premiers témoins de la confiscation de leur terre et du recul de la possibilité de la création d’un État palestinien indépendant, a considéré le représentant indonésien.  La colonisation est le plus grand obstacle au processus de paix, a-t-il dit.  Appuyant les initiatives diplomatiques en cours pour permettre la reprise des négociations israélo-palestiniennes, le représentant a exhorté le Conseil de sécurité à exercer une influence positive sur le processus de paix au Moyen-Orient.  Un règlement complet et durable du conflit exige une solution comportant des volets libanais et syrien, a-t-il encore estimé, avant de réitérer l’engagement de son pays à contribuer à l’établissement d’un État palestinien indépendant et viable vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité. 


M. MOHAMMED LOULICHKI(Maroc) a affirmé que les séances d’information régulières du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient avaient lieu dans un contexte où la situation sur place ne cessait de s’aggraver, ne laissant entrevoir aucune solution.  Le représentant a fait état d’une situation explosive à Jérusalem et les autres territoires occupés, qui fait obstruction à une solution à deux États.  Le Maroc, a-t-il dit, plaide en faveur de la paix au Moyen-Orient et participe à tous les efforts déployés en ce sens dans les négociations.  Il suit de près les efforts déployés également par les États-Unis et espère qu’ils permettront d’aboutir à une reprise des négociations.  Une solution juste à deux États ne sera réalisée que grâce à un retrait d’Israël de tous les territoires occupés, a-t-il encore souligné.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné que, dans la bande de Gaza, un an exactement après le retrait palestinien, la situation humanitaire n’a cessé de se détériorer en dépit de l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité et de la mobilisation internationale en faveur de la reconstruction de la zone.  Le représentant a ajouté que l’Algérie, solidaire avec le peuple palestinien et fidèle à sa ligne de conduite, n’avait cessé d’appeler à ce qu’il soit mis fin aux pratiques illégales israéliennes qui visent à appauvrir et à affamer un pan entier du peuple palestinien, « de l’isoler du reste du Territoire palestinien occupé et de le couper de la communauté internationale ».  Le représentant a également dénoncé la tentative « inadmissible d’Israël de porter atteinte à l’identité séculaire de symbole de la tolérance de Jérusalem-Est ».  Le Conseil de sécurité se doit de réaffirmer que les mesures unilatérales illégales prises par Israël pour modifier la composition démographique, le caractère ou le statut de la Ville sainte sont nulles et non avenues en droit international et de les condamner en tant que telles, a ajouté M. Benmehidi.  Il a exhorté la communauté internationale à trouver les ressorts nécessaires pour sortir le processus de paix de l’impasse.  Il a ainsi préconisé que la reprise des négociations ait lieu sur la base d’un engagement sincère de la part du Gouvernement israélien en faveur d’une solution à deux États et dans le respect des résolutions de l’ONU.  Enfin, a-t-il ajouté, « il faut définir un rôle plus clair pour le Quatuor, dont la tâche principale consiste à impulser une dynamique positive en veillant à prémunir le processus des vicissitudes des rapports de force ».


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a déclaré que malgré les mesures partielles prises sur le terrain, la situation dans le Territoire palestinien occupé avait peu évolué.  « Nous devons nous rendre à l’évidence que les conditions actuelles ne permettent pas la reprise des négociations sur le statut final », a-t-il constaté.  Le représentant a appelé la communauté internationale à déployer des efforts supplémentaires visant la réalisation de la vision de deux États qui coexistent dans la paix et la sécurité.  Il s’est dit convaincu que les parties concernées réagiraient de manière positive et proactive aux efforts déployés par la communauté internationale pour surmonter l’impasse politique dans laquelle se trouve actuellement le processus de paix. 


M. Wetland a souligné que les mesures positives prises dans certaines zones du Territoire palestinien occupé ne devraient pas être éliminées par des actions préjudiciables, et qu’un terme devrait immédiatement être mis au blocus dans la bande de Gaza.  Il a rappelé qu’en sa qualité de Présidente du Comité spécial de liaison, la Norvège avait maintes fois souligné la nécessite d’établir un horizon politique clair afin de justifier le niveau important d’engagement de la communauté internationale en faveur de l’édification d’un État palestinien.  Il a ensuite expliqué que le Comité accordait son ferme appui au plan du Premier Ministre, M. Salam Fayyad, qui prévoit la préparation sur deux ans de l’État palestinien.


M. BUOI THE GIANG (Viet Nam) a affirmé qu’un an après l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, aucun progrès dans le fond n’avait été constaté quant à un cessez-le-feu durable entre les parties concernées, la reprise des négociations, la cessation par Israël des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement et la réouverture des points de passage.  Dans l’intérêt d’une paix juste et durable, le Viet Nam, a-t-il dit, réitère son appel aux deux parties pour qu’elles respectent le droit international humanitaire et les droits de l’homme.  S’agissant de la situation au Liban, le représentant a salué les efforts pris par le Gouvernement libanais en vue de consolider la paix, renforcer la reconstruction économique et sociale et la normalisation des relations extérieures.  Le Viet Nam, a ajouté son représentant, exige qu’Israël cesse toutes ses violations de la souveraineté territoriale du pays.


M. PAUL BADJI, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a exprimé la crainte du Comité de voir la perspective de reprise des négociations s’éloigner davantage, Israël s’obstinant à créer des situations de fait apparemment irréversibles sur la terre, le territoire même où les Palestiniens doivent établir leur futur État.  Il apparaît aujourd’hui, a-t-il dit, que l’annonce faite le 25 novembre 2009 par le Gouvernement israélien d’une politique de retenue pour une période de 10 mois était empreinte de mauvaise foi. Car, a-t-il ajouté, les constructions ont repris de plus belle malgré cette annonce, et le Gouvernement israélien continue de soutenir financièrement les colonies installées.  Il a expliqué qu’un an après la fin de l’opération « Plomb durci », les Palestiniens continuaient de souffrir des conséquences désastreuses de cette guerre.  M. Badji a notamment indiqué que le Comité avait appuyé la principale recommandation faite à Israël et aux Palestiniens par la mission d’établissement des faits des Nations Unies sur le conflit de Gaza de mener des enquêtes impartiales et crédibles et de poursuivre les auteurs de ces actes, comme l’a demandé la résolution 64/10 de l’Assemblée générale.  Le Comité, a-t-il ajouté, engage la communauté internationale à mener une action fondée sur les principes en vue de faire respecter les règles du droit international humanitaire.


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a déclaré que les efforts de paix au Moyen-Orient passent par une phase critique.  Dans ce contexte difficile, la Jordanie demeure engagée pour parvenir à la paix sur la base de la solution à deux États, soutenue par l’ensemble de la communauté internationale, a-t-il ajouté.  Les négociations sur le fond doivent reprendre là où les précédentes se sont arrêtées, à savoir la question du statut final, en vue de la création d’un État palestinien, a estimé le représentant.  Il a ensuite salué les efforts déployés par les États-Unis et le Quatuor pour instaurer une paix durable dans la région.  Mais tant qu’Israël persiste dans ses politiques unilatérales, inefficaces et hostiles, que peut-on espérer? a-t-il demandé.  Les colonies israéliennes sont un obstacle au développement dans le Territoires palestinien occupé, elles attisent les tensions et menacent la possibilité même d’une solution pacifique.  Le représentant a exhorté Israël à mettre un terme aux activités « illégales »liées à l’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  La communauté internationale doit faire pression sur Israël pour qu’elle mette fin à la judaïsation de la Ville sainte, qui constitue une violation du droit international et sape les perspectives de parvenir à un règlement pacifique, a déclaré le représentant.  S’agissant de la bande de Gaza, il a qualifié la situation sur place de catastrophe humanitaire exigeant qu’Israël lève son blocus pour permettre aux activités de reconstruction qui est vitale pour l’avenir du Territoire occupé.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a jugé que les conséquences de l’échec collectif de la communauté internationale au Moyen-Orient étaient catastrophiques pour la région et au-delà.  Ce qui ajoute au pessimisme ambiant, c’est la gravité de la situation humanitaire du peuple palestinien et la poursuite des actions « provocatrices et agressives » des Israéliens, a-t-il dit.  La fin immédiate des pratiques illégales israéliennes, autant d’atteintes aux droits des Palestiniens, est la condition sine qua non de l’instauration d’un climat de confiance mutuelle, a poursuivi le représentant.  Selon lui, un tel climat de confiance constitue, avec le ferme engagement de la communauté internationale, le seul moyen de reprendre le processus de paix.  Il n’existe aucune autre option que le retour à la table des négociations, a insisté M. Tarar, qui a estimé qu’il incombait essentiellement aux parties au conflit de faire preuve de volonté politique.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité a un rôle crucial à jouer pour appuyer les efforts en faveur des négociations, a conclu le représentant.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a exhorté Israël à mettre fin à ses opérations militaires dans le Territoire palestinien occupé ainsi qu’à toutes les pratiques illégales condamnées de longue date par la communauté internationale.  « Nous reconnaissons également le droit d’Israël à vivre en paix avec les pays voisins, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, et c’est pourquoi nous condamnons les actions terroristes menées par les groupes armés palestiniens contre la population civile israélienne », a-t-il ajouté.  L’Argentine croit fermement que la relance du processus de paix a besoin de l’appui de la communauté internationale et de la médiation active des États-Unis, a estimé M. Argüello.  Il a ainsi salué le rôle de l’Envoyé spécial américain, M. George Mitchell, pour raviver la solution à deux États, appuyant en outre le principe de l'échange de territoires contre la paix défendu par la Ligue des États arabes.  Le représentant a indiqué que l’Argentine était d’avis qu’il faudrait donner une suite à la recommandation, qui est contenue dans le rapport Goldstone, de mener des enquêtes crédibles sur les allégations de violations des droits de l’homme qui auraient été perpétrées par les parties israélienne et palestinienne pendant l’opération « Plomb durci ». 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), qui s’exprimait au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a appelé instamment la communauté internationale, par la voie du Conseil de sécurité, à prendre ses responsabilités en faisant cesser sans délai les pratiques illégales auxquelles se livre Israël dans le Territoire palestinien occupé.  Il a notamment fustigé les mesures israéliennes destinées à modifier la composition démographique et le statut final de Jérusalem-Est.  Il a demandé au Conseil de sécurité de suivre les recommandations du rapport Goldstone afin qu’Israël soit traduite en justice pour répondre des crimes commis lors de l’opération « Plomb durci » de décembre 2008 et janvier 2009. 


L’OCI condamne le blocus inhumain et illégal israélien de la bande de Gaza et exprime sa préoccupation quant à la détérioration des conditions économiques et sociales dans la zone et l’aggravation de la crise humanitaire, a ajouté le représentant syrien.  Il a exhorté Israël à mettre un terme au « châtiment collectif » infligé à la population de Gaza en rouvrant tous les points de passage pour assurer la circulation des biens et des personnes vers la zone.  Avant de conclure, il s’est dit inquiet face aux violations par l’aviation israélienne de l’espace aérien libanais, « ce qui constitue une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité », et a appelé Israël à se retirer sans délai des territoires de ce pays qu’elle continue d’occuper. 


M. SALEM M. AL-SHAFI (Qatar) a souligné que l’appui financier aux Palestiniens est inutile s’il ne peut atteindre ses bénéficiaires.  Il est temps, a-t-il dit, que le Conseil de sécurité réagisse parce que la Palestine est au cœur de nombreuses questions dont il est saisi.  Notre « conscience humanitaire » exige que nous ne laissions pas impunis de tels crimes, a souligné le représentant, en regrettant que le Conseil n’ait rien fait après le rapport de la Commission d’enquête sur les violations commises à Gaza pendant l’opération « Plomb durci ».


L’argument selon lequel le recours à une force excessive se justifie par les impératifs de sécurité d’Israël est fallacieux puisque le droit à la lutte contre l’occupation étrangère, qui est un droit légitime, ne saurait être comparé à l’agression militaire d’une force d’occupation.  Rejetant les mesures illégales d’Israël pour changer l’identité arabo-musulmane de Jérusalem-Est et le concept de « croissance naturelle », le représentant s’est demandé ce qui peut bien être naturel dans cette croissance quand on sait qu’Israël encourage la colonisation à l’aide de subventions.  Il a prévenu que l’Initiative de paix arabe a été réaffirmée, l’année dernière au Sommet de Doha, sous réserve que les États arabes ne continueront à la soutenir que si Israël l’accepte.  Ce pays, a conseillé le représentant, devrait s’éloigner des positions extrémistes et profiter de la bonne volonté des Arabes pour mettre fin à la crise.  Il a conclu en appelant les Palestiniens à œuvrer à leur unité.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a estimé que les récentes actions menées par Israël à Gaza démontraient que ce pays agit en violation flagrante du droit international.  Cette attitude s’inscrit de surcroît dans le prolongement du rapport Goldstone et des résolutions du Comité des droits de l’homme et de l’Assemblée générale sur Gaza condamnant les actes commis par Israël lors de l’opération « Plomb durci », a-t-il ajouté.  Pour le représentant, l’impasse actuelle peut être surmontée si les parties acceptent de créer les conditions nécessaires à une reprise des pourparlers de paix devant mener à la création d’un État palestinien indépendant.  Il a estimé que, dans ce contexte, le droit à l’autodétermination du peuple palestinien doit pouvoir s’exercer et que le principe de l'échange de territoires contre la paix peut contribuer à faire avancer la cause palestinienne, « dans l’intérêt également de la sécurité d’Israël ».  La communauté internationale et le Conseil de sécurité, en particulier, ont le devoir de protéger les plus faibles, de promouvoir la paix et de rechercher une solution durable à ce conflit qui dure depuis plus de quatre décennies, a souligné le représentant.  


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a argué que toutes les mesures illégales prises jusqu’ici par Israël et la volonté affichée de son Premier Ministre de garder des parties de la Cisjordanie ne peuvent que changer la composition démographique, le caractère et le statut du Territoire palestinien occupé et compromettre gravement la solution de deux États.  Dénonçant également la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le représentant a, une nouvelle fois, lancé un appel urgent au Conseil de sécurité pour qu’il prenne des mesures visant à mettre fin au siège de Gaza, conformément à la résolution 1860.  Une solution juste et durable exige non seulement une action du Conseil mais aussi de la sincérité de la part de toutes les parties, a insisté le représentant.


M. YOUSEF S. M. ALGAHRAH (Arabie saoudite) a affirmé qu’un an après l’adoption de la résolution 1860, les ravages de l’agression israélienne contre Gaza étaient toujours visibles.  Cette situation se traduit par l’injustice, les souffrances et l’absence de droits et de dignité, a-t-il dit.  Le représentant a appelé Israël à cesser immédiatement ses activités liées à l’implantation de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, et à démolir celles qu’il a déjà construites.  Ces activités, a-t-il dit, sont illégales et font obstacle à la paix et à la reprise des négociations.  Le représentant a également dénoncé l’utilisation du veto qui, selon lui, paralyse le Conseil de sécurité sur cette question.


Mme ILLENIA MEDINA (Venezuela) a affirmé que la situation critique qui règne au Moyen-Orient est due au refus israélien de respecter le droit international.  Le Gouvernement israélien semble méconnaître sa propre histoire en se comportant de la sorte, a ajouté la représentante.  Une mosquée et une synagogue peuvent être proches et accueillir leurs fidèles dans un climat de paix, a-t-elle estimé.  Israël doit cesser sa politique d’extermination du peuple palestinien, cette politique génocidaire n’a que trop duré, a martelé la représentante.  Ce pays possède des armes de destruction massive qu’il utilise sans retenue pour annexer et asseoir sa mainmise sur la Palestine en ignorant les appels de la communauté internationale, a renchéri Mme Medina.  Pourquoi le Conseil de sécurité agit-il si rapidement sur d’autres questions où les violations du droit international sont commises? a-t-elle demandé.  Pourquoi cette passivité concernant la Palestine? Pourquoi ignorer le rapport Goldstone? a-t-elle encore demandé.  La représentante a conclu en affirmant que certains vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale avaient sacrifié le peuple palestinien, le Conseil de sécurité ayant désormais la responsabilité de payer sa dette envers ce peuple. 


M. ANWAR OTHMAN AL-BAROUT (Émirats arabes unis) a affirmé que les exposés mensuels sur la situation au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité dressaient un tableau complet des actes illégaux d’Israël, puissance occupante, contre les Palestiniens.  Le représentant a estimé que la politique systématique d’Israël visant à modifier la composition démographique du Territoire palestinien occupé pour y construire des colonies de peuplement, les actes de provocation contre les lieux saints de l’Islam à Jérusalem ne pouvaient que susciter l’amertume et la colère des populations arabes.  Ces politiques d’Israël sont extrêmement dangereuses, a-t-il dit, évoquant des actes de « nettoyage ethnique ».  Il a appelé la communauté internationale à condamner les mesures unilatérales prises par Israël, à contraindre Israël à mettre en œuvre la Feuille de route, à respecter la quatrième Convention de Genève, à observer l’avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice, et à cesser d’affamer la population palestinienne.  Il a également appelé la communauté internationale à doubler son aide à la Palestine pour l’aider à surmonter cette crise.


Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a affirmé que la situation critique au Moyen-Orient démontrait l’urgence qu’il y a à relancer sans délai le processus de paix favorable à la solution à deux États.  Cela fait trop longtemps que le peuple palestinien vit sous occupation, sans possibilité réelle de développement durable, a-t-elle ajouté.  Il faut juger les responsables du massacre de Gaza perpétré par Israël l’an dernier et que tout le monde a condamné.  Jusqu’à quand le Conseil de sécurité va-t-il continuer de se réunir, d’adopter des résolutions sur une situation dont nous connaissons les tenants et les aboutissants? a ensuite demandé la représentante.  Un État arabe et un État juif doivent coexister, et il n’y a pas d’autres options, a-t-elle affirmé.  « Mais personne n’exige d’Israël qu’il respecte les résolutions du Conseil de sécurité, cette obligation incombant ironiquement aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en particulier un, son principal complice. »  La représentante a, à son tour, fustigé la « judaïsation » de la Cisjordanie et l’« annexion » progressive de Jérusalem-Est, ces « crimes » se déroulant « sous l’œil passif du Conseil, qui ne semble plus capable de réagir devant l’abandon de la solution à deux États à laquelle ne peuvent que conduire les pratiques illégales menées par Israël », a considéré la représentante.  Elle a donc exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour sortir de l’impasse le processus de paix israélo-arabe. 


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a affirmé que les excès d’Israël dans son occupation des territoires continuaient de provoquer des obstacles dans la poursuite du processus de paix.  Le blocus, toujours en vigueur dans la bande de Gaza, a contribué à faire monter les tensions dans la région malgré les appels lancés par la communauté internationale.  La Tunisie, a-t-il dit, est fermement engagée en faveur de la justice et la paix et souhaite l’allègement des souffrances du peuple palestinien.  La Tunisie appelle la communauté internationale, en particulier le Quatuor, pour faire pression sur Israël afin qu’elle cesse ses pratiques illégales.  La Tunisie demande à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour surmonter les obstacles à une paix juste et durable.  Elle réitère son appui à tous les efforts qui ont pour but un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, a ajouté son représentant.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a affirmé qu’un an après les « crimes de guerre » commis par Israël à Gaza, et malgré les efforts des Nations Unies, il n’y avait toujours aucune perspective de justice pour les victimes palestiniennes.  Or, ces violations ne se limitent pas à Gaza, a poursuivi le représentant, qui a estimé que la construction du mur de séparation en Cisjordanie, les chantiers entrepris aux abords de la mosquée de Jérusalem, la révocation du droit au logement des Palestiniens et leur éviction forcée constituent autant d’atteintes à leurs droits et à leur dignité.  Rappelant que le 5 novembre dernier, l’Assemblée générale avait adopté une résolution sur le suivi à donner à la mission d’établissements des faits dépêchée à Gaza, M. Habib a expliqué que ce texte était une mesure importante pour remédier aux violations du régime israélien et mettre fin à la culture d’impunité dont il bénéficie.  Malheureusement, a accusé le représentant, il semblerait que, pour certains membres du Conseil de sécurité, la vie des Palestiniens ne mérite pas tant d’égards.  Le représentant a donc souhaité qu’au cours des prochains mois, pendant lesquels les organes pertinents des Nations Unies devront donner suite au rapport Goldstone, ces États Membres reconsidèreront leur position et cesseront leur soutien inconditionnel au régime israélien.  Il a estimé, avant de conclure, que lorsque l’occupation israélienne prendra véritablement fin, il sera alors possible d’instaurer une paix durable dans la région.


M. YAHYA MAHMASSANI, Observateur permanent de la Ligue des États arabes auprès des Nations Unies, a indiqué que les activités de peuplement au cours de 2009 avaient abouti à l’installation de 500 000 nouveaux colons dans le Territoire palestinien.  Cette stratégie met à mal les plans prévoyant la fin de l’occupation israélienne et la création d’un État palestinien viable et contigüe avec Israël.  La modification de la composition démographique de Jérusalem-Est constitue une violation du droit international et une menace à la stabilité dans la région, a ajouté le représentant.  Il a souligné que, dans la Ville sainte, ce sont désormais 190 000 colons juifs qui vivent dans 12 colonies de peuplement.  Il s’agit d’une annexion de fait, car les Palestiniens ne représentant plus que 35% de l’ensemble des résidents à Jérusalem-Est, a poursuivi M. Mahmassani.  Il a déploré le fait qu’Israël puisse, dans ce contexte, annoncer en toute impunité que son « attaque démographique va continuer, comme si la Ville sainte n’appartenait déjà plus au Territoire palestinien ».  La communauté internationale ne peut plus rester muette devant les pratiques de judaïsation israéliennes et le siège de Gaza doit être levé sans délai, faute de quoi la paix juste et durable au Moyen-Orient que nous appelons de nos vœux depuis des décennies restera lettre morte, a conclu l’Observateur permanent de la Ligue des États arabes.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a déclaré que les souffrances endurées par le peuple palestinien étaient devenues intolérables, comme l’occupation dont elles résultent depuis plus de quatre décennies.  Le déni du droit à un État indépendant palestinien affecte la situation économique de la population civile palestinienne, a-t-il dit.  Il a indiqué que son pays était d’avis qu’Israël doit se retirer de tous les territoires occupés pour que puisse être instaurée une paix durable au Moyen-Orient.  Le représentant a également appelé l’Autorité palestinienne à mettre pleinement en œuvre les plans de sécurité dont elle a la responsabilité à de fournir tous les efforts nécessaires pour renforcer le maintien de l’ordre dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.  Israéliens et Palestiniens ont la responsabilité partagée de protéger les civils, a par ailleurs indiqué le représentant.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.