AG/11012

L’Assemblée générale invite les États Membres à tirer parti du sport pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire

18/10/2010
Assemblée généraleAG/11012
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-cinquième session                                 

32e et 33e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À TIRER PARTI DU SPORT POUR ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE


Avant d’aborder le thème du Dialogue entre les civilisations, l’Assemblée générale a invité aujourd’hui les États Membres à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par le biais d’initiatives axées sur le sport et à promouvoir l’intégration du sport dans les programmes de développement.


Dans cette résolution intitulée « Le sport comme moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix », présentée par le représentant tunisien, l’Assemblée invite les États Membres, et en particulier les organisateurs de grandes manifestations sportives, à mettre à profit ces événements pour promouvoir les initiatives liées au sport au service du développement et de la paix, ainsi qu’à renforcer les partenariats existants et à en former de nouveaux.  Elle demande aux États de promouvoir des mécanismes de financement novateurs et des arrangements faisant appel à divers partenaires à tous les niveaux.


L’Assemblée invite également les États Membres et les organisations sportives internationales à aider les pays en développement dans les efforts qu’ils déploient dans les domaines du sport et de l’éducation physique, tant en leur offrant des données d’expérience qu’en les dotant des ressources financières, techniques et logistiques.  Elle invite aussi la communauté internationale à fournir des contributions volontaires au Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix et au Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix.


Dans leur ensemble, les délégations, qui se sont exprimées aujourd’hui, ont insisté sur les bienfaits aussi bien économiques qu’immatériels que le sport peut apporter aux sociétés, notamment les jeunes, les femmes et les handicapés.


Le représentant du Brésil a rappelé qu’une décennie sportive extrêmement importante commençait pour son pays, qui sera l’hôte des Jeux mondiaux militaires en 2011, de la coupe du monde de la FIFA en 2014, et des Jeux olympiques et paralympiques en 2016.  Le Gouvernement brésilien s’engage à encourager et à adopter des mesures pour garantir que ces événements contribueront à créer des emplois, à améliorer l’infrastructure du pays et à élargir les options pour la jeunesse brésilienne.


La représentante de l’Afrique du Sud a exprimé la fierté de son pays qui a changé de façon permanente la perception de l’Afrique chez le plus grand nombre, en organisant une coupe du monde de la FIFA à la fois spectaculaire et mémorable.  Avant que l’Assemblée n’entame son débat sur le Dialogue entre les civilisations, la représentante de Monaco a souligné que le « pouvoir du sport » réside dans sa capacité spécifique à rapprocher des communautés.


Lors du deuxième débat, plusieurs propositions ont été faites dont celle du Paraguay qui suggère aux Nations Unies de proclamer le 30 juillet, journée internationale de l’amitié.  Le Paraguay, qui célèbre une Journée nationale depuis plus de 50 ans, mènera en temps opportun des consultations avec les États et les groupes régionaux afin de présenter un projet de résolution dans ce sens. 


Le représentant du Bélarus a rappelé l’idée de son pays de créer « Help Future Generations Prosper », un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes.  Il a aussi rappelé l’idée de convoquer un débat de l’Assemblée générale sur cette question. 


Parrain avec l’Espagne de l’Alliance des civilisations, le représentant de la Turquie a indiqué que son Alliance travaille sur une stratégie régionale pour la Méditerranée visant à encourager les relations de bon voisinage.  La stratégie et son plan d’Action pour 2011-2015 seront adoptés à la première Conférence régionale sur la Méditerranée qui se tiendra à Malte le 9 novembre.  La Bolivie, par la voix de son représentant a quant à elle proposé la création d’un plan de travail pour lutter contre les tendances xénophobes actuelles qu’alimente la crise économique mondiale.


De nombreuses délégations se sont en effet inquiétées de la montée de l’intolérance religieuse et en particulier de l’islamophobie.  Certaines d’entre elles ont appelé à ce que l’incitation à la haine religieuse soit sanctionnée par un instrument juridique international.


La proclamation après 2010 d’une nouvelle Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde permettra de faire fructifier encore davantage le dialogue entre cultures et religions, a estimé le représentant des États-Unis. 


L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion mercredi 20 octobre à partir de 10 heures pour examiner le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC) et le suivi des textes issus des grandes conférences de l’ONU.   


* A/65/L.4


LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur le sport au service de la paix et du développement (A/65/270)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des progrès enregistrés par les États Membres dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix ainsi que du fonctionnement du Bureau des Nations Unies et du Fonds d’affectation spéciale créés pour traiter de ce sujet.


Le Secrétaire général présente une version révisée du Plan d’action sur le sport au service du développement et de la paix, et tient également compte des diverses possibilités qu’offrent dans ce domaine les grandes manifestations sportives mondiales, telles que la coupe du monde de la FIFA 2010 en Afrique du Sud.  Il indique que le Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix a coordonné ou animé les activités de l’ONU menées dans ce cadre.


Si les gouvernements ont clairement manifesté leur intérêt à se servir du sport comme vecteur de développement et de paix, le Secrétaire général constate toutefois qu’il n’existe aucune preuve solide qu’ils aient augmenté leur investissement dans les programmes concernés.


Au vu des évolutions constatées, les organismes des Nations Unies sont encouragés à poursuivre le renforcement de leur coopération avec les organisations sportives internationales.  Ils sont en outre appelés à redoubler d’efforts pour inclure le sport dans les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement, les bilans communs de pays, les programmes nationaux et autres documents stratégiques, politiques et de planification.


Les parties prenantes nationales et internationales, notamment les médias, les universités, la société civile, les entreprises et les organisations sportives sont invitées à examiner le Plan d’action en vue d’identifier les domaines dans lesquels des efforts supplémentaires peuvent apporter de la valeur ajoutée.


Déclarations


M. JOÃO ALBERTO DOURADO QUINTAES (Brésil) a rappelé qu’une décennie sportive extrêmement importante commençait pour le Brésil, qui sera l’hôte des Jeux militaires en 2011, de la coupe du monde de la FIFA en 2014, et enfin des Jeux olympiques et paralympiques de 2016.  Le Gouvernement brésilien reste engagé à encourager et à adopter des mesures pour garantir que ces événements contribueront à créer des emplois, à améliorer l’infrastructure du pays et à augmenter les options pour la jeunesse brésilienne, a-t-il ajouté.


Le Gouvernement brésilien considère le sport comme un moyen crucial de maintenir le tissu social et de promouvoir l’inclusion sociale, a poursuivi le délégué.  Conscient, cependant, que le sport en lui-même ne peut pas résoudre des défis sociaux et économiques et ne peut pas assurer la paix et la coopération mutuelle, le Gouvernement a adopté une série de politiques centrées sur la promotion de la citoyenneté, de l’éducation et de la santé.


M. Dourado Quintaes a ainsi cité en exemple un programme qui emploie plus de 12 000 prisonniers pour fabriquer des équipements sportifs, ainsi qu’un programme qui offre des activités sportives aux élèves des écoles publiques.  Dans un même temps, le Brésil est en train de développer des projets de coopération sportive en partenariat avec d’autres pays en développement tels que le Bénin, le Botswana, le Kenya, la Palestine, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a déclaré qu’il était extrêmement urgent de mettre en œuvre le Plan d’action pour le développement du sport, grâce à une intensification du dialogue, de la coordination et des échanges d’idées.  Elle a estimé que le Groupe de travail international pour le sport avait un rôle « décisif » à jouer en la matière.  Il doit fournir un appui consultatif et technique aux États Membres afin d’assurer une intégration systématique du thème « le sport au service du développement et de la paix » dans les activités locales, nationales et régionales, a-t-elle précisé.


Mme Aitimova a ensuite indiqué que le Kazakhstan avait pris des mesures spéciales dont l’adoption en 2008 d’une loi qui protège le droit de tous les Kazakhs d’avoir accès à l’éducation physique et au sport.  Elle a rappelé que son pays accueillerait Aziada 2011, les septième Jeux asiatiques d’hiver.  La représentante a également indiqué que, l’an dernier, son pays avait ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport, et qu’il s’apprête à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. 


Mme Aitimova a ensuite fait savoir que son pays avait adopté diverses mesures destinées à créer un environnement juridique favorable à la création et au fonctionnement d’ONG qui cherchent à unir les communautés par le sport.  Elle a également estimé que le sport avait un rôle important à jouer auprès des jeunes, notamment en ce qui concerne la naissance « d’idéaux patriotiques positifs ».  Pour la représentante kazakhe, le sport serait également un moyen efficace d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a constaté que le sport, en renforçant la solidarité et l’amitié entre les peuples, constituait un aspect significatif du développement aux niveaux national et international.  Depuis le triomphe de la Révolution cubaine en 1959, le sport est devenu un droit pour le peuple tout entier et, en conséquence, Cuba a enregistré des victoires importantes dans les compétitions régionales et internationales.  Cuba, a continué le délégué, a instauré un système pédagogique qui intègre l’éducation physique comme partie intégrante de l’enseignement. Cuba s’oppose à l’activité sportive ayant l’argent pour seule récompense, et dénonce le drainage des talents sportifs dont sont victimes les pays en développement.


Depuis des années, le mouvement sportif cubain, sous l’égide du Comité olympique cubain et de l’Institut national des sports, a collaboré généreusement avec de nombreux pays du Sud, leur offrant techniciens, professeurs et entraîneurs.  Cuba a également renforcé sa coopération internationale en mettant son institut de médecine sportive et son laboratoire antidopage à la disposition des autres pays.  Le délégué a attiré l’attention sur le fait que les pays du Sud méritent pleinement d’organiser les Jeux olympiques, et a exprimé sa certitude que les Jeux de 2016 seront un succès pour le Sud tout entier.


M. MOHAMMED SAID AL-MUJAINI (Oman) a rappelé le rôle essentiel joué par le sport dans la promotion de la paix et de l’intégration sociale.  La participation de la jeunesse, à ce titre, est cruciale, puisque celle-ci est porteuse d’une créativité dont la société doit tirer le meilleur profit pour son développement.  À cet égard, le représentant a souligné l’importance de donner à la jeunesse les moyens d’exprimer ses capacités créatrices et d’œuvrer in fine à la paix et au développement.


Le représentant a ensuite rappelé les diverses résolutions  internationales pertinentes soulignant le rôle essentiel du sport.  Il a détaillé l’action du Gouvernement d’Oman pour la promotion du sport, et notamment celle visant à inclure des filles dans les activités sportives.  Pour conclure, M. Al-Mujaini a appelé à la création d’une structure spéciale à l’intérieur des Nation Unies, dédiée à la promotion du sport, et chargée notamment de définir la stratégie et les politiques au niveau mondial.


Mme CAROL FULP (États-Unis) a estimé que le sport pouvait créer une atmosphère de tolérance et de compréhension et être un bon outil pédagogique.  Le sport est une passion culturelle qui peut rassembler les personnes, au-delà des religions et des cultures.  La représentante a indiqué que son gouvernement venait de créer un bureau spécial « Sport United » au sein du Bureau des affaires culturelles du Département d’État.  Elle a précisé qu’il permettait aux jeunes américains et étrangers d’en savoir plus sur leurs cultures respectives.  La représentante a également parlé de l’appui que son gouvernement accorde depuis 2002 à des programmes sportifs dans plus de 80 pays. 


Mme FULP a indiqué que cette année, la Première Dame a lancé un programme contre l’obésité chez les enfants qui met l’accent sur l’activité physique.  Ce programme repose sur un partenariat exemplaire entre les secteurs public et privé, a-t-elle ajouté.  La représentante s’est ensuite attardée sur le rôle du sport pour l’égalité entre les sexes, arguant que le sport est une chose trop sérieuse pour le laisser aux garçons.  Stigmatisant la pratique destructrice du dopage, Mme Fulp a rappelé qu’en 2008, les États-Unis ont ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport.


M. PETER STONE (Australie) a attiré l’attention sur la somme de recherche, toujours grandissante, montrant que le sport joue un rôle crucial dans les programmes de développement international.  En effet, en plus d’améliorer la santé physique et le bien-être, le sport contribue au développement d’autres qualités telles que la confiance, l’estime de soi, le travail en équipe, la coopération, la tolérance et la résolution des conflits.  De plus, a continué le délégué, le sport est une façon d’améliorer la vie des plus marginalisés, y compris les filles.  Le sport constitue donc un outil de choix de l’Australie dans sa politique de coopération au développement.  L’Australie fournit ainsi des financements pour des programmes sportifs dans près de 40 pays dont le Viet Nam, le Malawi, le Sri Lanka et Fiji.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a pris l’exemple des Jeux olympiques pour illustrer la capacité du sport à nouer des liens interculturels susceptibles de combler les fossés ethniques ou culturels.  Après avoir rappelé l’organisation, l’année prochaine, des Jeux du Pacifique-Sud, il a insisté sur le fait que la promotion de l’éducation physique était un moyen de développer les talents et les capacités des jeunes.  Il a déploré la réduction du nombre de programmes d’éducation physique dans le monde.  Ces programmes, a-t-il plaidé, sont essentiels et ont démontré leurs capacités à améliorer les résultats scolaires.  Le représentant a également relevé que le sport était une alternative à des activités nocives comme l’abus de drogue et la criminalité.


Il a appelé à des moyens plus efficaces pour lutter contre le dopage et estimé que la communauté internationale devait créer un code de bonne conduite afin de lutter contre les dangers auxquels font face les jeunes athlètes.  Le représentant a engagé l’ONU à trouver des moyens novateurs de mettre le sport au service de la communication, de la réduction de tensions et de la promotion du dialogue.


M. SHANTA KUMAR (Inde) a rappelé le lien intrinsèque entre le sport et la quête humaine de l’excellence, lien qui a connu son apogée sous la civilisation de la Grèce ancienne.  L’Inde y a joué sa part, comme en témoigne notamment le développement du yoga.  M. Kumar a ensuite souligné les efforts actuels de l’Inde pour le développement d’infrastructures sportives modernes.  M. Kumar s’est félicité de ce que la communauté internationale ait reconnu la valeur du sport pour la réalisation des OMD.  Il s’est réjoui de la nomination de l’« icône indienne du cricket », Sachin Tendulkar, comme Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies.  Il a conclu en soulignant que l’Inde avait été honorée d’accueillir les XIXe Jeux du Commonwealth qui pendant deux semaines ont permis de raviver l’esprit de paix, d’égalité et d’amitié entre les peuples et les nations.


Mme LULAMA RULUMENI (Afrique du Sud) a exprimé la fierté de son pays, qui a organisé une coupe du monde de la FIFA à la fois spectaculaire et mémorable, événement qui a encore une fois mis l’accent sur le Renouveau africain et renforcé la cohésion africaine.


Le sport a joué un rôle crucial dans la défaite du système d’apartheid et dans la création d’une société nouvelle après 1994, a souligné la représentante, qui a mis l’accent sur l’importance de Nelson Mandela dans les initiatives de reconstruction et de développement liées au sport.  Le sport, a poursuivi Mme Rulumeni, peut être un puissant instrument pour atteindre les OMD, notamment dans le domaine de l’éducation.  Il peut aussi contribuer à la promotion de l’unité, de la solidarité, de la paix et de la réconciliation, ainsi qu’à la prévention du VIH/sida.


D’autre part, depuis 1994, le Gouvernement a mis en place une législation progressive ayant pour but la promotion des femmes dans le sport, action inspirée par le fait que les femmes ont un rôle crucial à jouer dans tous les aspects de la société, y compris le sport.  Tout aussi importante sont les lois mises en place pour protéger et faire avancer la cause des personnes handicapées, a ajouté Mme Rulumeni.  La représentante a conclu en remerciant les Nations Unies et la communauté internationale pour le soutien qu’elles ont offert durant la coupe du monde.  « Nous espérons que cet événement a changé de façon permanente la perception de l’Afrique chez le plus grand nombre », a déclaré la représentante. 


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) s’est félicitée de l’engagement de la communauté des États Membres à faire valoir le « pouvoir du sport », qui réside dans sa capacité spécifique à rapprocher des communautés et à promouvoir des valeurs essentielles telles que le fair play et la discipline.  La représentante a également salué l’action déterminée du Conseiller spécial du Secrétaire Général pour le sport au service du développement.  Mme Picco a souligné le rôle majeur joué par le sport dans l’autonomisation des femmes et a salué à ce titre la victoire de Mlle Dalma Rushdi Malhas, première athlète saoudienne à participer aux Jeux olympiques de la jeunesse.   


Elle a rappelé que l’organisation d’évènements à retombée mondiale comme la coupe du monde n’était pas le seul exemple illustrant les bénéfices du sport et a cité l’initiative comme la construction d’un terrain de football à Bouaké qui a permis de mieux faire accepter l’opération des Nations Unies sur place.  Enfin, Mme Picco a rappelé l’engagement sans réserve de S.A.S. le Prince Albert II, récipiendaire le mois dernier du Prix des Nations-Unies pour les OMD.  La représentante a rappelé que, pendant la coupe du monde, le Prince Albert a inauguré un centre communautaire consacré au développement dans la municipalité de Gugulethu qui vise à intégrer les jeunes défavorisés au sein d’activités sportives.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a affirmé à son tour que le sport avait un rôle important à jouer dans la réalisation des OMD, ainsi que pour le développement des jeunes, notamment ceux issus de milieux défavorisés.  Il a engagé les États Membres à promouvoir le sport comme véhicule pour le développement, le renforcement de l’éducation des jeunes et la prévention de la toxicomanie.  Il a rappelé que son gouvernement avait largement investi dans le sport, sachant que « le sport en altitude n’a aucune conséquence sur la santé ».  Il a donc regretté qu’en 2007, la FIFA ait opposé un veto à l’organisation des jeux à La Paz.  Notre Président et son équipe de football ont démontré que jouer sur à 6 000 mètres n’a rien de nocif, a insisté le représentant.  Il a engagé la communauté internationale à tenir compte de cela afin de permettre l’organisation d’évènements sportifs situés à haute altitude.  Le sport ne saurait souffrir de discrimination, s’est-il emporté.


M. AMMAR HIJAZI, Observateur de la Palestine, a estimé que le sport était un « motivateur » du développement économique et de l’intégration sociale.  Consciente du potentiel inexploré de cette dimension du développement, a-t-il ajouté, la Palestine a investi de nombreux efforts dans ce domaine.  Il a notamment indiqué qu’au cours des trois dernières années, le sport avait beaucoup évolué et que désormais, ce n’était plus un luxe mais une ambition à la portée de tous les athlètes quelque soit leur milieu socioéconomique.  Il a également évoqué la création d’équipes sportives féminines dans de nombreuses disciplines, avant de rappeler que son pays a organisé plusieurs matchs amicaux et compétitifs avec des équipes internationales.


M. Hijazi a ensuite dénoncé les difficultés continues auxquelles font face les athlètes palestiniens confrontés à la « puissance occupante ».  Il a notamment indiqué qu’une « politique punitive » avait empêché plusieurs athlètes palestiniens de prendre part à d’importantes manifestations sportives dans les territoires palestiniens et au-delà.  Le 5 octobre dernier, a-t-il précisé, le capitaine d’une équipe sportive qui vit à Gaza, a été empêché de se rendre en Cisjordanie où il devait participer à un match.  Le représentant s’est félicité de la position de la Fédération internationale de football association (FIFA) et de l’Union des associations européennes de football (UEFA) à cet égard.


M. THOMAS SITHOLE, Comité international olympique (CIO), a rappelé qu’en tant que nouvel observateur auprès de l’Assemblée générale, le CIO entendait renforcer encore davantage ses liens avec les Nations Unies et contribuer ainsi aux efforts des États Membres et de l’Administration de l’ONU.  Il a souligné que l’engagement du CIO à placer le sport au service de l’humanité est ancré dans son document fondateur, la Charte olympique, ainsi que dans l’organisation de cet événement sportif de premier ordre que sont les Jeux olympiques.  Ces Jeux ont souvent été le témoin de véritables « moments de grâce » comme l’accolade entre un compétiteur russe et un compétiteur géorgien en 2008 à Beijing.


Plus concrètement, le CIO a ouvert le premier centre de développement olympique pour la jeunesse en Zambie, grâce à un partenariat noué avec toutes les parties concernées.  En plus d’activement promouvoir l’autonomisation des femmes, le CIO a également adopté l’environnement comme troisième dimension du Mouvement olympique, aux côtés du sport et de la culture.  M. Sithole a reconnu que le sport ne pouvait néanmoins pas tout faire, même s’il a montré à de multiples reprises qu’il pouvait apporter sa pierre au développement.  Il a ainsi et pour conclure invité les gouvernements nationaux à donner au sport toute l’attention, la promotion et les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux en terme de développement.


PROGRAMME MONDIAL POUR LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS


Rapport du Secrétaire général sur le dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations (A/65/269)


Le rapport dresse un aperçu général des activités menées par les principales institutions des Nations Unies.  Il couvre un large éventail de sujets, dont l’Année internationale du rapprochement des cultures, le troisième Forum de l’Alliance des civilisations, l’approche de ces questions fondée sur les droits et la promotion des objectifs des Nations Unies par la vulgarisation et la collaboration avec des organisations à vocation religieuse, ainsi que la communication, la sensibilisation et les activités éducatives dans ce domaine.


Le rapport témoigne de la diversité des activités menées par de nombreux acteurs du système des Nations Unies pour soutenir concrètement le dialogue et mettre en œuvre les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale dans ces domaines.  Certaines de ces activités sont axées sur les cultures, les religions ou les civilisations.  D’autres abordent ces dimensions du dialogue sans lien particulier avec l’une ou l’autre d’entre elles, ce qui rend parfois difficile de relier ces activités à une résolution ou un processus précis des Nations Unies.


Dans ce contexte, l’Assemblée peut souhaiter examiner à l’avenir ces questions de manière unifiée.  Les leçons tirées de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, qui prend fin en 2010, et les suites susceptibles d’y être données sont l’occasion d’élaborer un cadre plus large qui regrouperait les dimensions interculturelle, interreligieuse, intercivilisationnelle et autres.


Une telle approche, estime le Secrétaire général, permettrait des modes d’action plus cohérents de la part du système des Nations Unies dans ce domaine de travail essentiel.


Rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde (2001-2010) (A/65/299)


Le rapport établi par l’UNESCO fait la synthèse des activités menées durant la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, 2001-2010, par l’UNESCO et d’autres organismes des Nations Unies, les États Membres et la société civile, y compris les organisations non gouvernementales (ONG) pour promouvoir et mettre en œuvre le Programme d’action en faveur d’une culture de paix.  Il évalue les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Décennie, et formule des recommandations en vue de l’action future.


Le rapport conclut que la Décennie a réussi à positionner le concept de la « culture de la paix » à tous les niveaux et dans tous les segments de la société et à promouvoir une action concrète.  La campagne de sensibilisation publique de l’UNESCO a contribué à cette prise de conscience généralisée puisque plus de 75 millions de personnes du monde entier ont signé le Manifeste 2000 en faveur d’une culture de la paix et de la non-violence, élaboré par un groupe de lauréats du prix Nobel de la Paix.  Un site Web consacré à la culture de la paix a également été créé par l’UNESCO afin de servir de centre d’échange sur les activités menées dans le cadre de la Décennie ainsi que de centre de documentation.


Outre le niveau relativement faible de réponses des États Membres quant à leur action en faveur d’une culture de la paix, l’une des principales difficultés rencontrées porte sur l’évaluation des progrès réalisés par les diverses parties prenantes dans la mise en œuvre des huit domaines d’intervention établis dans le Programme d’action.  Pour aborder cette difficulté, l’action multilatérale future devrait se centrer sur la définition d’objectifs, de cibles spécifiques et de résultats mesurables, et sur l’identification de partenaires clefs pour la mise en œuvre, ainsi que de bénéficiaires.


Une attention particulière devrait également être accordée à l’harmonisation des diverses années et décennies internationales en vue de réduire les chevauchements et de rationaliser les efforts.  Les équipes de pays des Nations Unies devraient également faire preuve de plus d’initiatives et s’impliquer davantage dans la réalisation des objectifs d’une Décennie si importante.


Notant en outre que, suite à l’évolution et à la portée des processus de mondialisation, les défis et les opportunités de la consolidation de la paix ont aussi considérablement changé depuis l’adoption du Programme d’action en 1998, le rapport préconise une meilleure compréhension de ces processus et des conséquences pour la consolidation de la paix.


Le rapport présente en annexe une synthèse du Haut Panel de l’UNESCO sur la paix et de dialogue entre les cultures convoqué par le Directeur général de l’UNESCO le 18 février 2010, simultanément au lancement de l’Année internationale du rapprochement des cultures (2010) qui est étroitement liée aux objectifs de la Décennie.


Déclarations


M. WILLIAM HABIB (Liban) a constaté que son pays a connu une expérience particulière dans le domaine de la paix.  Le Liban est un pays qui comprend un espace de dialogue et d’interaction entre les religions et les cultures.  Comme l’a déclaré précédemment le Président libanais, le Liban restera toujours ouvert au dialogue et aux interactions humaines, malgré les obstacles qu’il connaît.  Cette année, le Liban s’est joint au Groupe d’amis de la solidarité entre civilisations.  Le Liban estime que des relations mutuellement constructives commencent par la reconnaissance de l’autre et de sa culture.  La crainte et les intimidations n’ont pas de place dans cette relation, a dit M. Habib, qui a salué les programmes de l’ONU, et particulièrement l’UNESCO, pour aider les sociétés à surmonter l’ignorance et la pauvreté.


Le Liban salue également les groupes de travail et les efforts consentis pour prévenir les conflits en utilisant la diplomatie préventive.  Le Moyen-Orient mérite une paix globale, fondée sur la justice.  Le moment est venu de laisser la place au développement humain, grâce à une culture de paix, de tolérance, de respect mutuel et d’inclusion, a conclu M. Habib. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’après l’initiative du Président kazakh, l’UNESCO avait lancé la célébration de l’Année internationale pour le rapprochement des cultures.  Elle a également indiqué que son gouvernement avait organisé une importante série de conférences internationales dans le domaine de la tolérance interculturelle.  Elle a évoqué l’organisation, depuis 2003, dans son pays, d’un Forum trisannuel sur le dialogue interconfessionnel regroupant des leaders religieux traditionnels.  Mme Aitimova a annoncé que la tolérance serait le thème principal de la présidence kazakh de l’Organisation de la Conférence islamique en 2011.


M. AHMED ABDULRAHMAN AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a constaté que la présente discussion sur le culture du sport venait à point nommé, alors que l’humanité continue de faire face à des tendances grandissantes d’inégalité, d’occupation, d’oppression, de violations des droits de l’homme et autres formes de haine et de discrimination.  Les récentes tensions, nées de campagnes intolérantes et irresponsables appelant à offenser l’islam et les musulmans ainsi que les étrangers en général, montrent la gravité de ce problème et ses implications, a déclaré le délégué.


Les Émirats arabes unis veulent construire des ponts de confiance et de coopération avec le reste du monde, par la promotion d’une culture de dialogue, de tolérance, d’ouverture et de coopération constructive avec tous les pays.  Ces principes sont reflétés dans une série de législations nationales qui garantissent l’harmonie et la coexistence pacifique entre les groupes ethniques et les adeptes de fois différentes.  Au niveau international, les Émirats arabes unis ont fourni une assistance économique, humanitaire et d’urgence aux pays en développement ou aux pays sortant d’un conflit.


M. Al-Jarman a souligné que, pour parvenir aux objectifs de la paix, nous devons atteindre un véritable partenariat mondial qui encourage le dialogue entre les cultures et l’instillation d’un esprit de tolérance et de respect pour les autres, en particulier à cette ère de la mondialisation.  Les Émirats arabes unis soutiennent le développement d’une approche harmonisée mondiale pour traiter d’actes qui constituent une menace à la paix et à la stabilité dans le monde.  Le délégué a ainsi recommandé l’adoption de mesures pour criminaliser l’appel à la violence sous des prétextes religieux, y compris l’appel à insulter ou profaner le caractère sacré des religions.  À ce titre, les Émirats arabes unis se joignent au Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations.


M. MESHAL HUBAIL (Koweït) a souligné que l’extrémisme, le manque de respect et la mauvaise interprétation des religions pour justifier la violence étaient de véritables défis pour la communauté internationale.  Il a ajouté que le dialogue entre les civilisations, qui doit se poursuivre au sein des Nations Unies, ne signifie pas fusion des cultures mais, au contraire, plein respect de chacune d’entre elles.  L’État du Koweït soutient pleinement à cet égard le Groupe de l’Alliance des civilisations et participe notamment à toutes ses conférences.  Comme la liberté de culte est protégée par la Constitution, la tolérance est dans la culture même du Koweït, a souligné M. Hubail.  Il a conclu en ajoutant que le Koweït contribuait à l’affirmation de l’islam comme religion de la tolérance, grâce notamment à la création d’un Centre pour le compromis et la modération qui a déjà organisé plusieurs séminaires régionaux.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que malgré les niveaux inégaux de développement et leurs différences de religion et de culture, toutes les nations avaient contribué au développement humain.  Il a salué la tenue d’enceintes de dialogue comme l’Alliance des civilisations.  Le dialogue des civilisations, a-t-il estimé, ne doit pas seulement être conduit au niveau national.  La société civile, le monde universitaire, les médias doivent se l’approprier et diffuser le message de la « Culture de paix », notamment auprès des jeunes publics.  M. Baodong a ensuite rappelé que la civilisation de la Chine, pays multiethnique et comptant plusieurs religions, avait été imprégnée tout au long de son histoire par le concept d’harmonie.


Le Gouvernement chinois dans ce droit fil, aujourd’hui, respecte pleinement les opinions religieuses et protège la liberté de culte de chaque citoyen chinois.  Le représentant a rappelé que la Chine avait accueilli plusieurs évènements majeurs concourant au dialogue des civilisations comme le dialogue interreligieux de la Réunion Asie-Europe, le Forum bouddhiste mondial ou bien encore l’Exposition universelle de Shanghai, qui, avec la participation de 246 pays et organisations internationales, et plus de 60 millions de visiteurs, a donné toute sa force à la conciliation entre diversité et harmonie culturelle.


M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a déclaré que les objectifs établis dans le cadre de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde n’avaient pas été réalisés.  Il a estimé que la promotion d’une culture de paix exigeait la promotion de l’éducation à tous les niveaux, un développement socioéconomique durable et le respect des droits de l’homme de tous.  Ma délégation, a-t-il ajouté, note avec préoccupation l’existence de doctrines qui promeuvent le choc entre les civilisations et qui transforment en démon des cultures et religions millénaires.


M. Versón a réclamé des engagements concrets pour promouvoir le développement durable, la protection de l’environnement et le respect du droit à l’autodétermination.  On ne promeut pas une culture de paix en menaçant la souveraineté et l’indépendance d’autres nations, a-t-il dit.  Comment peut-on promouvoir une culture de paix, a-t-il par ailleurs ajouté, si les dépenses militaires avoisinent 1 531 milliards de dollars et que la faim dans le monde touche le nombre record de 925 millions personnes.  Le représentant cubain a prôné des programmes scolaires qui favorisent l’étude des différentes cultures et l’enseignement des langues.  Il a également engagé les médias à se conduire de manière éthique et responsable.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a rappelé combien le radicalisme religieux était à même de causer des dommages considérables pour l’harmonie interreligieuse et la paix dans le monde.  Il a regretté à ce titre l’absence d’un instrument multilatéral juridiquement contraignant permettant de lutter contre l’extrémisme.  L’Indonésie a pour sa part toujours veillé à promouvoir le dialogue et la coexistence harmonieuse des cultures et religions, a poursuivi M. Kleib.  Nous donnons du pouvoir aux modérés dont les voix seraient autrement noyées dans les agitations des extrémistes.  Il a prévenu que les efforts des Nations Unies seront vains s’ils se confinent aux salles de conférence.  Le dialogue n’est pas une « fin en soi ».  Il faut qu’il mène à la coopération au niveau des communautés, à savoir à des communautés qui travailleraient au bien-être de l’humanité, tout en inculquant aux uns et aux autres l’importance de la compréhension mutuelle.  Il nous faut, a insisté le représentant, des communautés qui auraient le rôle positif d’encourager et d’inspirer les gouvernements à œuvrer à la protection des principes démocratiques et des libertés individuelles, quelle que soit l’ethnie ou la religion.


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré qu’on avait détourné la foi, la culture et la religion pour conduire les populations au désespoir et les pousser à la violence.  Il a indiqué que les conflits qui sévissent actuellement dans le sud des Philippines avaient mis l’accent sur l’importance du dialogue interconfessionnel pour la promotion de la compréhension, la paix, la coopération et le développement.  Il a précisé que l’île de Mindanao commérerait de nouveau sa « Semaine de paix » annuelle.  Il a rappelé que les Philippines étaient à l’origine de la résolution 59/63 sur la promotion de la coopération œcuménique pour la paix.  Il a également évoqué la création de la troïka du Forum tripartite sur la coopération œcuménique pour la paix, entre autres.  Le représentant a ensuite indiqué qu’en décembre 2009 les Philippines avaient accueilli une Réunion ministérielle spéciale du Mouvement des pays non alignés qui était consacrée au dialogue interconfessionnel et à la coopération pour la paix.  Il a précisé que son pays voulait ouvrir le dialogue interconfessionnel aux populations autochtones.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a déclaré que le dialogue constitue le seul moyen dont dispose l’humanité, unique en ses origines mais diverse dans ses manifestions, pour triompher de l’injustice et de la violence.  Le dialogue a pour point de départ l’acceptation de la diversité.  C’est pourquoi le Paraguay souhaiterait proposer que les Nations Unies proclament le 30 juillet « journée mondiale de l’amitié » afin de contribuer à l’édification d’une société mondiale plus fraternelle.  Le Paraguay, qui célèbre cette journée au niveau national depuis plus de 50 ans, mènera en temps opportun des consultations avec les États et les groupes régionaux afin de présenter un projet de résolution dans ce sens, a conclu M. Dos Santos.


M. MANSOUR SALSABILI (République islamique d’Iran) a estimé que la mondialisation pouvait être porteuse aussi bien de défis que d’opportunités.  Dans ce monde, la répression peut prendre la forme d’une désinformation servie par les technologies modernes de communication.  L’intolérance religieuse, dont l’islamophobie nourrie par des médias agressifs, procède à une diabolisation de certaines cultures et religieuses qui conduit à la haine et à l’exclusion.  Il faut prévenir cela, a préconisé le représentant, par un plan novateur et alternatif de coopération entre toutes les nations.  Il a engagé la communauté internationale à traiter sérieusement des « crimes » tels que la dernière tentative de brûler le Coran.  Il a aussi stigmatisé la tendance actuelle des politiques et lois discriminatoires.  Un des moyens de s’attaquer à cette tendance, a-t-il estimé, serait d’améliorer les politiques culturelles au plan national.  Le représentant a cité la résolution A/64/253 sur la Journée internationale du Novruzcomme le résultat concret d’une politique favorable à la diversité culturelle. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a rappelé que, face à la discorde et la division qui règnent dans le monde, le débat d’aujourd’hui sur la culture de paix nous ramène aux motivations qui ont mené à la création des Nations Unies.  Cependant, a-t-il poursuivi, force est de constater que la Charte ne met pas suffisamment l’accent sur l’importance de considérer la paix comme une nécessité absolue pour rompre avec les haines et les destructions du passé.  Les rapports de bon voisinage ne suffisent pas, il faut que la paix soit un besoin fondamental.


Chaque fois qu’un conflit éclate, les séquelles sont énormes; l’histoire a montré que la paix est difficile et que, de surcroît, les plus grands changements de la culture humaine sont nés des conflits, a fait observer M. Haroon.  Toutes les religions partagent des valeurs de paix, de tolérance, d’égalité et de respect pour l’humanité.  Pourtant, les guerres sont nées des religions monothéistes, qui ont produit plus de souffrances dans l’histoire que tout autre facteur.  Les religions ont une forte emprise sur la haine, haine qui peut être utilisée sans merci, comme cela a été le cas en Amérique du Sud.  Et cependant, les professions de foi de toutes ces religions s’appuient sur la paix.  Ici en Amérique, a poursuivi le délégué, la haine a été utilisée pour tenter de provoquer un choc des civilisations tel que prévu par Samuel Huntington.  Heureusement, la raison a prévalu.


Mais notre devoir est clair.  Nous devons nous lever ensemble pour dénoncer la haine.  L’éducation peut aider à la faire reculer, ainsi qu’une approche honnête de la justice et l’adoption d’un programme commun qui établirait la paix comme une nécessité fondamentale.  Cette nécessité a été illustrée lors de « l’U.S. Open de tennis » qui s’est tenu il y a peu, durant lequel l’Inde et le Pakistan ont montré leur volonté de mettre leur conflit de côté.  La coopération, non pas le choc des civilisations, doit être le paradigme de notre planète.  Nous devons encourager les générations à venir à utiliser la modernité et la technologie pour changer le monde dans la direction de la paix, a conclu M. Haroon.


M. VASILIY KURLOVICH (Bélarus) a indiqué que sa délégation appuyait fermement l’intensification du dialogue interconfessionnel et interculturel.  Il a souligné que la Constitution du Bélarus engage l’État à protéger l’héritage historique, culturel et spirituel du pays, et à promouvoir le libre développement des cultures de toutes les nationalités qui vivent sur le territoire national.  Le représentant a notamment évoqué l’existence d’un Conseil consultatif interethnique qui regroupe les représentants de plus de 20 nationalités, la célébration du Festival national biennal des cultures ethniques, et l’organisation, en 2009 d’une Conférence internationale sur le dialogue entre le christianisme et le judaïsme 


M. Kurlovich a ensuite rappelé qu’en 2009, à l’occasion de la Réunion ministérielle sur le dialogue interconfessionnel et la coopération pour la paix,  le Bélarus avait proposé à l’Assemblée générale d’organiser un débat thématique sur le dialogue interculturel et interconfessionnel avec la participation de dirigeants religieux, et que cette initiative avait été incorporée dans la résolution 64/81.  Il a rappelé l’idée de son pays de forger « Help Future Generations Prosper », un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes.  Il a aussi rappelé l’idée de convoquer un débat de l’Assemblée générale sur cette question. 


M. PETER STONE (Australie) a estimé qu’il était important de promouvoir le dialogue, tout en faisant face à la menace des divisions.  L’Australie soutient l’Alliance des civilisations et le dialogue interconfessionnel.  Elle s’est attachée à établir une meilleure compréhension entre les communautés chrétienne et musulmane, et au niveau international, avec l’Indonésie.  L’Australie est pays multiculturel; une personne sur quatre étant née à l’étranger.  Le pays a dû apprendre les dures leçons sur la façon de surmonter les préjugés.  Du fait de cette expérience, elle est prête à encourager davantage le dialogue. 


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a appelé à une renaissance idéologique dont l’humanité aurait besoin pour approfondir la compréhension entre les cultures.  La représentante a appelé à dépasser la fausse logique du choc des civilisations et a invité celles d’aujourd’hui à tirer les enseignements du passé.  Elle  a cité comme exemple l’apport de la civilisation arabe en Andalousie et à l’Europe toute entière.  Seul le dialogue permettra de renforcer les liens entre l’homme et le savoir, et partant, de réduire les préjugés, a affirmé Mme Halabi.  Elle a appelé de ses vœux un monde harmonieux, sans occupation territoriale et où les lieux sacrés ne seraient jamais profanés, contrairement à ce que fait Israël en Palestine.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a rappelé que les Nations Unies ont été fondées pour que les générations suivantes puissent être épargnées par le fléau de la guerre.  Malheureusement, nous n’avons pour le moment pas réussi à surmonter la polarisation, le manque de compréhension et la discrimination.  Les stéréotypes continuent de former notre perception de l’autre.  La présente discussion, a poursuivi M. Apakan, montre que les États du monde reconnaissent l’importance de leur responsabilité collective dans la promotion d’une culture de paix.  La Turquie, qui a servi de passerelle entre les cultures durant son histoire, a parrainé avec l’Espagne l’initiative de l’Alliance des civilisations. 


Aujourd’hui, cette Alliance est devenue une véritable initiative de paix mondiale et sert de facilitateur à la promotion d’un dialogue durable.  Le représentant a cependant exprimé sa préoccupation face aux conclusions du Rapport de la Fondation Anna Lindh sur les tendances interculturelles dans la région de la Méditerranée, qui conclut à un « choc des ignorances ».  S’il montre qu’une personne sur quatre des deux côtés de la rive a rencontré des personnes d’autres pays de la région, il montre aussi de profondes disparités dans la perception de l’autre.  Face à ce constat alarmant, l’Alliance des civilisations travaille sur une Stratégie régionale pour la Méditerranée visant à rapprocher les partenaires et à encourager les relations de bon voisinage. La Stratégie ainsi que son Plan d’Action pour 2011-2015 sera adoptée à la première conférence régionale sur la Méditerranée qui se tiendra à Malte le 9 novembre. La Turquie espère que cette Stratégie régionale aidera tous les segments de la société dans la région à promouvoir la paix ensemble.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que depuis sa création en 2005, l’Alliance des civilisations s’efforçaient d’apporter une réponse aux défis de la mondialisation et de contrecarrer les forces de l’extrémisme et les ennemis de la paix.  Le représentant a passé en revue les diverses déclarations adoptées par l’Assemblée générale pour appuyer le travail de l’Alliance, ainsi que le contenu des rapports dont est saisie l’Assemblée générale.  Il a indiqué que la réunion prochaine, à Berlin, des points focaux de l’Alliance serait l’occasion de faire le bilan et d’établir de nouveaux objectifs.


M. Yáñez-Barnuevo a estimé que le développement de la dimension régionale de l’Alliance était particulièrement important.  L’adoption de Stratégie régionale est fondamentale pour réaliser les objectifs internationaux de l’Alliance, a-t-il notamment dit, en parlant des initiatives de Sarajevo et de Malte.  Le représentant a annoncé la création prochaine de l’institut international pour l’Alliance des civilisations de l’Université des Nations Unies qui sera basé à Barcelone.  Il a estimé que l’organisation du quatrième Forum de l’Alliance des civilisations, en 2011, au Qatar, serait l’occasion de percer de nouveaux horizons pour promouvoir une culture de paix et lancer une action conjointe pour le bien commun de l’humanité.


M. JORGE VALERO (Venezuela) est revenu sur la polémique qui entoure le projet de construction d’un centre culturel islamique près du site de « Ground zéro ».  Le représentant a constaté que 10 ans après les « malheureuses » attaques du 11 septembre, le sentiment antimusulman grandit en Europe et aux États-Unis.  Accusant en particulier, les dirigeants politiques américains du « Tea Party », il a prévenu qu’un tel réductionnisme sous-estime les dynamiques internes et la pluralité de chaque civilisation.  La violence, le racisme et la xénophobie sont, a-t-il dit, la négation absolue du dialogue qui ouvre pourtant la voie de la compréhension.  Le dialogue n’est pas une fin en soi mais plutôt un voyage vers une société fondée sur la justice, l’équité, l’égalité, la liberté et la solidarité.  Après avoir cité l’article 13 de la Convention américaine des droits de l’Homme et un passage du Programme d’action de la Conférence mondiale contre le racisme, il s’est demandé: « que faisons-nous ici à l’ONU pour prévenir la propagation de ces formes hideuses de discrimination contre des hommes, des cultures et des civilisations »?


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a estimé qu’alors que des tensions récurrentes menaçaient la paix et la stabilité dans la région méditerranéenne, il importait de renforcer la portée internationale de l’Alliance des civilisations.  Il a expliqué que Malte accueillerait les 8 et 9 » novembre prochain la première Conférence régionale pour la Méditerranée de l’Alliance des civilisations, laquelle devrait déboucher sur l’adoption de la première stratégie régionale pour la Méditerranée, ainsi que sur un plan d’action pour le lancement de projets novateurs destinés à renforcer le dialogue et la coopération interculturels.  Il a précisé que l’objectif principal de la stratégie serait de promouvoir la compréhension mutuelle, d’atténuer les tensions et d’améliorer la sécurité et le développement humain, entre autres.  M. Borg a également fait savoir que Malte jouait un rôle actif au sein de l’Union pour la Méditerranée.  Malte est aussi le siège de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée dont le but est de promouvoir le dialogue, la coopération et la compréhension mutuelle.  Il a indiqué que la cinquième session plénière du Parlement se déroulerait du 28 au 30 octobre à Rabat, au Maroc.


M. HASSAN ALI HASSAN (Soudan) a rejeté vigoureusement les pratiques, apparues dernièrement, qui profanent les symboles religieux ainsi que les personnes et les livres sacrés.  Le Soudan, a poursuivi M. Hassan, rejette l’argument de la liberté d’expression pour justifier de telles pratiques.  La communauté internationale doit se mettre d’accord sur une morale commune du respect mutuel et de la culture de la paix.  Le Soudan appelle donc la communauté internationale à soutenir l’Alliance des civilisations.


Le Soudan est à un stade critique de son histoire en tant que nation, a déclaré le représentant.  Les efforts de ses dirigeants ont mis fin à une des guerres civiles les plus longues d’Afrique, par la signature de l’Accord de paix de 2005.  En 2011, un référendum libre et équitable aura lieu qui permettra au peuple du Sud-Soudan de choisir entre union et indépendance.  Dans un même temps, le Gouvernement soudanais accepte de participer aux négociations sur le Darfour et exhorte la communauté internationale à appeler les dirigeants de cette région qui sont encore récalcitrants à rejoindre les négociations. 


M. GREG NICKELS (États-Unis) a rappelé que son pays était un membre actif de l’Alliance des civilisations et qu’il soutenait la proposition de la Jordanie de proclamer une semaine officielle pour l’harmonie interreligieuse.  Le représentant a affirmé que le dialogue interreligieux était essentiel à la paix.  La proclamation d’une nouvelle Décennie pour la culture de paix permettra de faire fructifier encore davantage ce dialogue, a-t-il poursuivi, avant de conclure par un passage du discours du Caire du Président américain qui insiste sur l’importance du dialogue dans un monde qui est le nôtre et que nous avons en partage pour un moment éphémère.


M. JANARDAN DWIVEDI (Inde) a déclaré que le rythme accéléré des développements économique et technique n’allait pas de pair avec le développement éthique, moral et culturel des sociétés.  L’environnement dans lequel nous vivons actuellement est marqué par les disparités, les privations et l’exploitation, ce qui n’est guère propice pour établir les bases de la paix et du développement durables, a-t-il estimé.  Il a voulu la création d’un environnement favorable au dialogue entre les différentes cultures, races et religions et capable d’inculquer les valeurs de la raison, du dialogue et de la paix. M. Dwivedi a affirmé que le terrorisme était l’antithèse de toutes les religions et a engagé les États Membres à travailler ensemble pour répondre à la menace que posent le terrorisme et l’extrémisme.


Évoquant la grande diversité religieuse qui existe en Inde, le représentant a affirmé que l’histoire de son pays était une conversation entre différentes civilisations et avec la nature.  La diversité a contribué à la richesse de notre culture composite et au maintien de notre civilisation, a-t-il notamment déclaré.  Il a dit que l’interaction entre l’Inde et l’Occident avait débouché sur « l’art exquis » de la région du Gandhara, tandis que les contacts entre son pays et l’Islam avaient créé les « grandes valeurs humaines » du soufisme.  La paix et la réconciliation, a-t-il ajouté,  ne verront pas le jour tant que nous n’aurons pas une approche collective fondée sur l’engagement, la confiance, le dialogue et la collaboration.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a déclaré que les pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité puisaient essentiellement leur source dans les doctrines de supériorité raciale et des « syndromes de grandeurs civilisationnelle et culturelle ».  Il a affirmé que le dialogue que la Tunisie souhaite et préconise de consacrer dans les relations internationales ne peut réussir que dans la mesure où « chacun de nous, à l’Est ou à l’Ouest, s’attache à initier en premier lieu son propre pays à la culture du dialogue, de la tolérance et des droits de l’homme ».  Il a notamment évoqué l’éducation, les activités associatives et les programmes d’information destinés aux jeunes et aux femmes.  Il a ensuite indiqué que la Tunisie avait institué un prix mondial de la solidarité et un prix mondial pour l’encouragement des études islamiques qui prône « la modération, le juste milieu et la pensée éclairée ».


M. Jomaa a estimé qu’il était indispensable de s’employer à combattre les phénomènes de pauvreté et d’analphabétisme ainsi que la maladie, le chômage, l’enclavement et la marginalisation.  Il a rappelé qu’en 1999 le Président Zine El Abidine Ben Ali avait préconisé la création d’un fonds mondial de solidarité, et qu’en 2001, la Tunisie avait créé « la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions ».


Mme SIRIPORN CHAIMONGKOL (Thaïlande) a indiqué que son pays soutenait les recommandations du rapport du Secrétaire général pour une rationalisation des efforts sur le dialogue des civilisations, et ce, afin de les rendre plus visibles et plus compréhensibles du grand public.  Il a affirmé que le monde de divisions dans lequel nous vivons appelait une coordination toujours plus étroite.  À ce titre, l’Alliance des civilisations est un instrument utile, même si des passerelles avec les organisations régionales ou d’autres enceintes de dialogue, comme le Forum Tripartite sur la coopération tripartite pour la paix, devraient être construites.


Mme Chaimongkol a rappelé le rôle actif joué par la Thaïlande pour une meilleure entente entre les peuples de l’Asie du Sud-est, et ce, par l’amélioration de la connectivité des infrastructures régionales, grâce notamment à l’Initiative pour l’intégration de l’ANASE et le Couloir économique Est-Ouest.  Le représentant a conclu en rappelant que la circulation des biens, des services et des hommes œuvrait à une compréhension mutuelle des cultures. 


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a rappelé que le racisme et le mépris des autres cultures continuaient de se nourrir à la mamelle des préjugés raciaux et culturels.  Il a souligné que le dialogue entre les civilisations et son pendant, le dialogue interreligieux, s’inspiraient bel et bien des buts et principes des Nations Unies.  Le Congo, qui a récemment adhéré au Groupe des amis de l’Alliance des civilisations, soutient à ce titre toutes les initiatives visant à favoriser le dialogue entre les cultures et les civilisations.  M. Balé a souligné à cet égard les vertus incarnées par la tradition africaine de la palabre qui a toujours donné un espace de dialogue dans la recherche de solutions pacifiques et consensuelles.


Abordant le danger posé par l’extrémisme religieux, il a appelé de ses vœux la tenue de rencontres entre les différentes confessions pour que se développe dans un esprit œcuménique un dialogue orienté vers la paix.  C’est grâce à ces vertus du dialogue et de la tolérance –notamment par l’organisation des cultes œcuméniques- que le Congo a pu surmonter les conséquences des violences qui ont déchiré le pays entre 1997 et 1999.  Le représentant a, pour conclure, appelé à une complémentarité entre l’État dans son pôle régalien et les confessions religieuses, elles-mêmes étant engagées dans un dialogue mutuel.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a affirmé que la promotion d’un « véritable » dialogue entre les civilisations était l’un des plus importants instruments politiques pour le renforcement de la paix et de la prospérité dans le monde.  Il a annoncé que la Stratégie régionale sur le dialogue et la coopération interculturelle en Europe du Sud-Est avait été adoptée au mois de décembre dernier à Sarajevo dans le but de promouvoir de bonnes relations de voisinage et renforcer les liens entre les peuples et les communautés.  Il a précisé que le Plan d’action pour la mise en œuvre de cette Stratégie avait été introduit au mois de mai de cette année.  Il a fait part de l’appui de sa délégation à la Stratégie régionale pour la Méditerranée ainsi qu’au lancement de l’« Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle ».  Le représentant a estimé que les travaux de l’Alliance des civilisations devaient être plus visibles dans les médias.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a noté que les défis que nous avons à relever, qu’ils soient de nature politique ou autre, seraient plus faciles à surmonter si le dialogue entre civilisations pouvait être considéré comme une façon d’approcher les lignes de fracture entre nations.  En Éthiopie, la coexistence mutuelle de peuples différents et la tolérance entre les cultures et les religions constituent un héritage millénaire ainsi qu’un mode de vie.  Il s’agit même d’une question de survie si nous voulons garder notre tissu social intact durant des moments d’épreuves et d’agression étrangère, a ajouté le délégué.


Des mesures pratiques ont été prises par l’Éthiopie pour faire avancer le dialogue.  Le Gouvernement éthiopien compte d’ailleurs, avec la collaboration de l’Espagne et de l’Union européenne, organiser un séminaire sur le dialogue interreligieux en novembre. Consciente qu’une paix et une prospérité durables ne peuvent être obtenues qu’à travers un processus continue de dialogue entre différents intérêts et opinions, l’Éthiopie est fermement engagée à faire avancer les objectifs de l’Alliance des civilisations.  À ce titre, elle est en train d’élaborer un programme d’action national pour l’Alliance des civilisations et continuera de jouer un rôle actif dans ce domaine, a conclu le délégué.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a indiqué que la Constitution de son pays rejetait le recours à la guerre pour la résolution de quelque conflit que ce soit.  Il a précisé que son pays avait récemment changé de nom, pour s’appeler État plurinational de Bolivie, afin de reconnaitre les 36 nations différentes qui y vivent.  Le représentant a indiqué que la Bolivie venait d’adopter une loi contre le racisme et la discrimination, laquelle veille également à la lutte contre les stéréotypes et l’incitation à la haine.


M. Solón-Romero a dénoncé la nouvelle vague de xénophobie qui, selon lui, sévit actuellement dans les pays développés, et qui serait le résultat des conditions économiques et sociales provoquées par « une crise qui ne cesse de se prolonger ».  Il a estimé que tout dialogue sur la civilisation, la culture et la religion devait également prendre en compte la dimension économique afin d’évaluer l’impact de la crise sur les sociétés actuelles.  Il a réclamé la création d’un plan de travail pour lutter contre une xénophobie alimentée par la crise économique mondiale.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a insisté sur le rôle que pouvaient jouer les organisations régionales en matière de promotion du dialogue entre les cultures.  Il a estimé que l’édification d’une culture de paix devait se fonder sur des principes sensés et établis, capables de renforcer la confiance et la compréhension entre les populations du monde.  Il a évoqué la promotion de la compréhension de l’autre, la résolution de conflits, le développement des cadres institutionnels et la mobilisation de ressources aux niveaux régional et national pour lancer des initiatives de paix.  Évoquant par ailleurs les idéologies extrémistes, la violence et le terrorisme, il a condamné l’intolérance et dénoncé les ressources de plus en plus importantes auxquelles ont accès les groupes intolérants.  Il a engagé les États Membres à promouvoir l’harmonie religieuse, la tolérance et l’égalité des traditions culturelles, des croyances et des religions.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que le Qatar, particulièrement actif dans ce dialogue interreligieux, va accueillir le 19 et 21 octobre 2010 à Doha la huitième Conférence du Forum sur dialogue des religions.  M. Al-Nasser a rappelé que le Qatar avait répondu à l’initiative de l’ancien Secrétaire général Kofi Annan qui avait mis en place en 2005 un Groupe de haut niveau afin de réfléchir à diverses initiatives, notamment de sensibilisation du jeune public, dans le cadre de l’Alliance des civilisations.  M. Al-Nasser a indiqué que le Qatar avait participé à toutes les dernières réunions de cette Alliance à Istanbul, Rio, Madrid.  Abordant la problématique transversale de l’emploi, le représentant a indiqué que le Qatar réfléchissait à un projet de forum sur les jeunes entrepreneurs dans les pays islamiques.  Il a conclu en rappelant que le Qatar accueillerait en 2011 le quatrième Forum de l’Alliance des civilisations.


M. ASHOUR (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que de nombreux conflits actuels étaient alimentés par des tendances racistes, tout en estimant que si les État Membres faisaient preuve d’une volonté politique suffisante, il serait possible de créer un environnement propice à l’élimination du racisme et de la xénophobie.  Il a estimé que l’ONU avait un rôle important à jouer en la matière, en encourageant le dialogue.  Le représentant a néanmoins estimé que les mécanismes actuels ne suffisaient pas, car le racisme et les politiques d’occupation, entre autres, conduisent à l’extrémisme et à la violence.  Il a dénoncé l’exploitation des évènements du 11 septembre pour attiser la haine contre le monde musulman, ainsi que les attaques contre des musulmans.  Il incombe à tous de diffuser une culture de paix parmi les peuples, a-t-il affirmé, tout en estimant que les populations vivant sous occupation étrangère ne devaient pas pour autant accepter le statu quo.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que la contribution unique des religions à la promotion d’une culture de paix résidait dans le fait que leur mission principale était de servir la dimension spirituelle et transcendante de la nature humaine.  Les religions promeuvent la réconciliation en poussant les gens à aller de l’avant dans un esprit de coopération mutuelle, a-t-il affirmé.  Il a évoqué le travail entrepris depuis plus de 40 ans par le Saint-Siège pour promouvoir l’harmonie interreligieuse.  Les initiatives récentes comprennent les réunions régulières du Comité du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Comité permanent d’Al-Azhar.  La dernière réunion de ce type, qui a eu lieu au Caire, a conclu que les causes de la violence entre croyants de différentes religions impliquent la manipulation de la religion à des fins politiques ou autres, la discrimination, les tensions sociales aussi bien que l’ignorance, la pauvreté et le sous-développement.


De nombreuses recommandations ont également été faites lors de cette réunion, y compris le pardon mutuel et la reconnaissance de nos points communs. Mgr Chullikatt a appelé les agences et bureaux des Nations Unies à approcher les cultures en tenant pleinement compte du rôle des religions.  Une manière de le faire serait de ne pas tenter de renforcer des réseaux internationaux et régionaux qui soutiennent des principes en désaccord avec l’ordre moral naturel et un agenda des droits reproductifs qui va contre le respect du droit à la vie de l’enfant.  Concluant sur la liberté d’expression, il a dit attendre avec intérêt la série d’ateliers d’experts que le Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme se propose de tenir sur les moyens d’interdire l’incitation à la haine nationale, raciale ou religieuse.  


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que son organisation promouvait l’inclusion sociale, la diversité et la non-violence dans toutes ses activités.  Ces engagements sont contenus dans la Stratégie globale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que dans le Code de conduite du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des ONG qui a permis d’unifier les pratiques d’intervention autour de normes communes.  Le représentant a rappelé que des volontaires de 150 pays s'étaient réunis à Solférino pour marquer le cent cinquantième anniversaire de la Bataille du même nom, et ce, afin de promouvoir le respect de la dignité et la culture pour la paix, mission qui est celle de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge depuis 150 ans.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.