DEV/2778

La Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud s’ouvre à Nairobi dans un contexte de crise économique et financière

01/12/2009
Communiqué de presseDEV/2778
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES SUR LA COOPÉRATION SUD-SUD S’OUVRE

À NAIROBI DANS UN CONTEXTE DE CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE


Jusqu’au 3 décembre, elle fera le point sur 30 ans d’initiatives et définira

la marche à suivre dans un avenir marqué par l’apparition de puissances émergentes au Sud


(Publié tel que reçu)


NAIROBI, 1er décembre -- La Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud s’est ouverte ce matin au siège régional africain des Nations Unies à Nairobi, au Kenya, en présence de la Vice-Secrétaire de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, et du Premier Ministre de ce pays, M. Raila Amolo Odinga, pour qui ce type de coopération entre pays en développement constitue la base d’une stratégie de sortie de crise dans une conjoncture mondiale marquée par les impacts de la crise économique et financière et ceux des changements climatiques.


Convoquée du 1er au 3 décembre 2009 par l’Assemblée générale et présidée par le Ministre de la planification du Kenya, M. Wycliffe Oparanyah, -qui a été élu ce matin-, la Conférence de Nairobi fera le point de la coopération Sud-Sud, depuis la Conférence de Buenos Aires de 1978 sur la coopération technique entre pays en développement, jusqu’à aujourd’hui.  La rencontre de Nairobi définira les directions à prendre dans les années à venir en matière de coopération Sud-Sud, note le Secrétaire général des Nations Unies dans le rapport* qu’il a soumis sur la question.


La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, a déclaré ce matin que, grâce à cette forme de coopération, « de nouveaux pôles de croissance étaient apparus au Sud, signalant l’émergence d’une communauté de pays dotés d’une puissance économique et d’un potentiel formidables pour leur permettre la promotion de leur propre développement ».  En témoigne l’exemple du Kenya, a affirmé le Premier Ministre du pays hôte de la Conférence, Raila Amolo Odinga, qui a cité l’accord récemment conclu par le Kenya avec plusieurs pays voisins de la région d’Afrique de l’Est afin de mettre en place un marché commun.


Tout en se félicitant des résultats positifs et des perspectives encourageantes offertes au cours des dernières décennies par la coopération Sud-Sud, le Groupe des 77 et de la Chine, par la voix du Ministre de la coopération internationale du Soudan, a jugé urgent de disposer de mécanismes de financement efficaces et de stratégies de renforcement des capacités pour appuyer les efforts déployés par les pays en développement aux niveaux national, régional et interrégional.  Comme de nombreux autres intervenants, il a insisté sur le fait que la coopération Sud-Sud ne saurait devenir un substitut à la coopération Nord-Sud, c’est-à-dire à celle que les pays développés apportent aux pays en développement, notamment sous la forme de l’aide publique au développement (APD). 


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), la représentante de la Suède a exprimé l’appui des États membres de l’Union européenne à cette distinction.  Mais, elle a estimé qu’à l’instar de la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud aurait tout à gagner à s’appuyer sur les principes de l’efficacité de l’aide, tels que définis dans la Déclaration de Paris et le Programme d’action d’Accra.  Ce point de vue a été dénoncé et rejeté par le représentant de Cuba, qui a déclaré que la notion d’« efficacité de l’aide » n’était qu’un écran de fumée visant à détourner l’attention de la communauté internationale de la mauvaise volonté dont font preuve certains pays développés qui refusent d’honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  Les États donateurs s’étaient engagés à porter le niveau de l’APD à 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB), dont 0,2% devaient être versés aux pays les moins avancés (PMA).


La Chine assume ses « responsabilités de plus grand pays en développement au monde », a indiqué son représentant.  Il a précisé que son pays avait exploré, ces dernières années, plusieurs approches de coopération bilatérale et multilatérale avec les autres pays du Sud, et qu’il avait renforcé sa coopération avec des organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant a également indiqué que le Gouvernement de la République populaire de Chine et ceux de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) avaient conclu un accord qui débouchera sur la mise en place, en 2010, d’une zone de libre-échange.  Il a également évoqué les huit nouvelles mesures de coopération à mettre en œuvre dans les trois prochaines années avec des pays d’Afrique, continent où la Chine est, aux côtés de l’Inde, le tout premier investisseur étranger.


La prochaine séance plénière de la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud se tiendra demain, mercredi, le 2 décembre, à partir de 10 heures.


*     A/64/504


CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES SUR LA COOPÉRATION SUD-SUD


Promotion de la coopération Sud-Sud au service du développement


Débat général


M. WYCLIFFE OPARANYAH, Ministre du plan du Kenya, a jugé que la tâche qui lui a été confiée en tant que Président de la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud était importante.  L’engagement du Kenya en faveur de la coopération Sud-Sud a été démontré à maintes reprises par le passé, a-t-il affirmé, notamment par la participation des gouvernements de coalition et de divers ministres du Kenya aux travaux relatifs à cette question.  Le Ministre du plan du Kenya a déclaré qu’il était très important de renforcer cette coopération, tant au niveau de l’ONU que de ses États Membres.  En tant que Président élu de la Conférence, M. Oparanyah a assuré qu’il s’efforcerait de promouvoir la coopération Sud-Sud, tant au sein du Gouvernement dont il fait partie qu’au niveau des Nations Unies.


M. RAILA AMOLO ODINGA, Premier Ministre du Kenya, a rappelé que cette Conférence marque le trentième anniversaire de la tenue de celle qui a eu lieu à Buenos Aires.  Certains États Membres des Nations Unies, présents aujourd’hui, s’étaient engagés à l’époque à faire de leur mieux pour réaliser le Plan d’action qui en était issu, et beaucoup de ces efforts ont été accomplis grâce à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire, a-t-il relevé.  Ainsi, par exemple, beaucoup de pays d’Asie du Sud, ainsi que la Chine, ont des besoins énergétiques croissants qui les poussent à investir en Afrique et en Amérique du Sud, a relevé M. Amolo Odinga.  Le Kenya a, pour sa part, conclu un accord de marché commun avec plusieurs pays de sa région, ce qui a renforcé l’harmonisation de leurs cadres institutionnels afin d’y favoriser la réalisation de programmes de coopération Sud-Sud.  De telles initiatives promeuvent de manière significative la coopération entre pays du Sud, cependant celle-ci se heurte à de nombreux défis, issus de phénomènes comme la crise économique mondiale, les pandémies, l’instabilité des cours des produits de base et les changements climatiques.  Plus de 100 millions de personnes de plus ont été jetées dans la pauvreté extrême par les récentes crises alimentaire et économique, a noté M. Amolo Odinga.  Dans ce contexte, la stratégie proposée par le Secrétaire général dans son rapport d’octobre 2009 sera examinée avec la plus grande attention, a souligné le Premier Ministre kényen.  En conclusion, il a tenu à mettre en garde contre les risques posés par le manque de moyens financiers en ce qui concerne la lutte et l’adaptation contre les effets néfastes des changements climatiques.  À l’approche de la Conférence de Copenhague, il est absolument indispensable de parvenir à un consensus, a conclu M. Amolo Odinga.


Donnant lecture du message du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a rappelé que le Plan d’action de Buenos Aires, adopté il y a 30 ans, et relatif à la mise en oeuvre de la coopération technique entre les pays en développement était un pas accompli par ces pays en vue de promouvoir la coopération entre les États du Sud et de fournir une plate-forme à la communauté internationale pour qu’elle appuie leurs efforts de développement.  Au cours de ces trois dernières décennies, les bénéfices de la coopération Sud-Sud pour le développement sont évidents, a ajouté M. Alsaidi, en mettant l’accent sur la capacité de cette coopération à explorer de nouvelles opportunités et à promouvoir une coopération efficace et viable pouvant assister les pays en développement dans les efforts individuels et collectifs qu’ils déploient en vue d’atteindre une croissance économique et un développement durables.  Ceci a pu être atteint par le biais d’échanges d’expériences entre les pays du Sud, sur la base de la solidarité et des objectifs communs qu’ils s’assignent, guidés par le principe du respect de la souveraineté nationale de chaque État et par celui de l’appropriation des politiques et des programmes économiques, a souligné l’intervenant.  M. Alsaidi a également déclaré que la coopération Sud-Sud avait aussi été promue grâce aux efforts déployés par les pays en développement aux niveaux multilatéral, régional et bilatéral.  Malgré d’appréciables progrès, les pays en développement continuent de relever des défis majeurs en matière de développement, a-t-il cependant indiqué, en citant les problèmes auxquels ces pays font face et qui ont été amplifiés ces dernières années par une série de chocs mondiaux, dont particulièrement les crises alimentaire, énergétique, économique et financière et climatique.  


Au nom du Président de l’Assemblée générale, M. Alsaidi a estimé que la Conférence qui s’ouvre aujourd’hui était importante pour revitaliser les efforts de coopération Sud-Sud sur la base d’un partenariat qui soit le plus large possible et de la solidarité internationale.  Il a déclaré que la coopération Sud-Sud était un complément de la coopération Nord-Sud, et a, à cet égard, salué le soutien croissant des pays développés aux échanges Sud-Sud.  Il a cependant souligné qu’il était nécessaire de mettre plus de ressources financières à la disposition du renforcement de la coopération Sud-Sud par le biais des institutions financières et de développement multilatérales, régionales et bilatérales.  Il a souhaité que cette Conférence sache renforcer les mécanismes existants afin de favoriser l’accès des pays en développement aux nouvelles technologies et aux technologies propres, de promouvoir un commerce mondial équitable, et de favoriser le dialogue entre les pays en développement et les pays développés et l’engagement du système des Nations Unies.  Il a particulièrement salué la contribution de l’Unité spéciale pour la coopération Sud-Sud du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en matière de la promotion et de la facilitation de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.  M. Alsaidi a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir de nouvelles manières de renforcer et de diversifier la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.  Il a appelé au renforcement de partenariats mondiaux et au développement de stratégies collectives pour faire face aux crises et surmonter les défis qu’elles causent.  « Nous devons saisir les opportunités qui se présenteront à nous », a-t-il insisté, en saluant les délégations venues à Nairobi pour promouvoir une coopération Sud-Sud qui soit dans l’intérêt du bien-être de milliards de personnes dans le monde.  Il a mis l’accent sur l’importance du document de travail adopté, à New York, sous la facilitation des Ambassadeurs Gunnar Pálsson (Islande) et Abdullah M. Alsaidi (Yémen) et qui démontre la priorité donnée au multilatéralisme.  


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétairegénérale des Nations Unies, a rappelé que la Conférence de Buenos Aires de 1978, dont le trentième anniversaire est aujourd’hui commémoré à Nairobi, a transformé la coopération Sud-Sud en un vaste partenariat, grâce à l’adoption d’un plan d’action qui a encouragé les États Membres à mettre au second plan leurs intérêts nationaux au profit du bien commun de l’humanité.  L’un des succès les plus marquants que nous célébrons aujourd’hui est la fin de l’extrême pauvreté pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le Sud, et la croissance économique rapide de nombreux pays en développement, devenus des puissances émergentes, a-t-elle souligné.  Des nouveaux pôles de croissance existent désormais dans les secteurs financier, commercial et technologique dans le Sud, a poursuivi la Vice-Secrétaire générale, signalant l’émergence d’une nouvelle communauté de pays dotés d’une puissance économique et d’un potentiel exceptionnels qui leur permettent de promouvoir leur propre bien-être.


La communauté internationale peut se féliciter des investissements Sud-Sud dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la santé et du développement des infrastructures, en particulier ici, en Afrique, a relevé Mme Migiro.  Elle a observé que le développement était couronné de succès lorsqu’il est associé à des stratégies visant à renforcer le commerce et l’investissement internationaux.  Nous savons, depuis le Plan Marshall, que la création de modèles régionaux vibrants produit des dividendes spectaculaires, a ajouté la Vice-Secrétaire générale, pour qui cette Conférence offre l’occasion de mettre l’accent sur cette question.  Elle a également souligné le rôle joué par la science et la technologie dans le développement du Sud, comme en témoigne l’exemple du téléphone cellulaire, qui a permis à des millions de femmes de créer des emplois et des opportunités pour leurs familles.  Mme Migiro a affirmé qu’il était possible de faire plus, notamment en appuyant des initiatives telles que le « Super Corridor multimédia » créé en Malaisie, la construction de centres de biotechnologies de haut niveau, mis en place pour permettre à Singapour et au Rwanda de devenir des sociétés de l’information à part entière.


Les Nations Unies peuvent être un catalyseur dans la promotion de la coopération Sud-Sud, en établissant des partenariats entre des pays qui ne penseraient pas nécessairement à travailler ensemble.  Ainsi, l’Uruguay travaille actuellement avec le Rwanda dans le cadre de l’initiative « Un ordinateur portable par enfant ».  Ces deux pays, a expliqué la Vice-Secrétaire générale, coopèrent car ils sont des pays pilotes de l’initiative des Nations Unies « Delivering as One ».  Mme Migiro a conclu son intervention en rappelant que la coopération Sud-Sud ne saurait être perçue comme un substitut à la coopération Nord-Sud.


Mme HELEN CLARK, Secrétaire générale de la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud et Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que « le Plan d’action de Buenos Aires, adopté par l’Assemblée générale en 1978, nous permettait de nous orienter dans nos efforts de promotion d’une coopération Sud-Sud complémentaire de la coopération Nord-Sud ».  Illustrant l’importance de la coopération Sud-Sud, elle a précisé que le commerce Sud-Sud représentait aujourd’hui 25% du commerce mondial.  Alors que le monde fait face à de multiples crises en ce début de XXIe siècle, dont notamment des crises financière, alimentaire, énergétique ou encore climatique, nous devons nous appuyer sur les meilleures pratiques et connaissances disponibles pour faire face à tous ces défis, a-t-elle insisté.  Mme Clark a mis l’accent sur la nécessité pour les pays du Sud d’avoir accès aux nouvelles technologies et aux technologies propres, ainsi qu’aux moyens de faire face aux changements climatiques.  « Nous devons poursuivre les efforts que nous déployons pour promouvoir des partenariats entre pays du Sud, mais aussi entre pays du Sud et pays du Nord, a-t-elle souligné.  Il est d’autant plus important de renforcer la coopération Sud-Sud que nous savons que les obstacles qui se posent à cette coopération représentent aussi une menace à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a relevé Helen Clark.  Elle a précisé que le PNUD avait décidé de favoriser les échanges d’expériences Sud-Sud dans le souci de promouvoir le développement du Sud, au moment même où certains pays du Grand Sud demandent très explicitement que leur soit apporté un soutien en matière de programmes de coopération.  Il est d’autre part nécessaire de favoriser les investissements et les échanges aux niveaux régional et sous-régional, a ajouté Mme Clark.   


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar), Président du Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud, a rappelé que la coopération Sud-Sud n’avait cessé de prendre de l’envergure pour devenir une composante du fonctionnement du système économique mondial.  Il a, à son tour, insisté sur le fait qu’en dépit de son importance et de ses perspectives renouvelées, cette coopération ne saurait cependant constituer un substitut à la coopération entre les pays du Nord et ceux du Sud, et ne fait que compléter la coopération triangulaire.  Le Président du Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud a ensuite estimé qu’un commerce accru entre pays du Sud, qui mettrait l’accent sur des secteurs d’activités modernes, ainsi que sur la promotion des transferts de technologie et la coopération entre compagnies, devrait permettre aux pays en développement, et en particulier aux pays les moins avancés (PMA), de prendre pleinement part au commerce international.  M. Al-Nasser a précisé que les pays en développement représentaient un tiers des revenus du commerce mondial, et que près de la moitié des exportations totales des pays en développement se faisaient vers d’autres pays en développement.  En dépit des difficultés actuelles, des perspectives positives se profilent donc pour les pays du Sud, qui peuvent étendre et renforcer la portée de leurs actions communes s’ils bénéficient du soutien et de la détermination qui sont à cet égard nécessaires, a assuré M. Al-Nasser.  Il a évoqué le deuxième Sommet du Sud qui s’est tenu au Qatar en 2005, et à l’occasion duquel les dirigeants présents s’étaient engagés à redoubler d’efforts pour promouvoir la coopération Sud-Sud au travers, notamment, de l’établissement d’un nouveau partenariat stratégique Asie-Afrique et d’autres mécanismes de coopération régionale et interrégionale pour faciliter le commerce préférentiel entre pays du Sud.  Le représentant du Qatar a, en conclusion, formé le vœu que la Conférence qui s’ouvre aujourd’hui à Nairobi crée l’impulsion et l’élan nécessaires à la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi, dont les termes ont déjà été agréés par les États Membres.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. ALTIGANI SALIH FIDAIL, Ministre de la coopération internationale du Soudan, a déclaré que la coopération Sud-Sud était une expression de la solidarité Sud-Sud et un processus vital pour relever les défis qui se posent aux pays en développement.  Il a précisé que la croissance économique rapide des pays émergents avait amélioré les perspectives de croissance économique, de commerce et d’investissements qui s’opèrent dans le cadre Sud-Sud entre pays en développement voisins.  Aujourd’hui, a-t-il précisé, les 130 pays membres du Groupe des 77 et de la Chine, quels que soient leur taille ou leur niveau de développement, disposent tous de capacités et d’expériences en matière de développement qui peuvent être échangés au niveau Sud-Sud.  Ces nouvelles dynamiques Sud-Sud n’ont pas seulement renforcé la confiance qu’ont les uns envers les autres les pays les plus prospères en matière d’autodéveloppement, mais ont aussi permis de concrétiser les aspirations d’interdépendance entre les pays en développement dans un contexte économique de plus en plus influent.  Il est important de noter que la coopération Sud-Sud n’est pas une forme d’aide, mais plutôt d’expression d’une solidarité basée sur l’échange d’expériences par le biais d’un partenariat pour un développement mutuel.      


M. Fidail a indiqué que la trente-troisième Réunion annuelle des ministres des affaires étrangères des États membres du Groupe des 77 et de la Chine, qui s’est tenue à New York le 25 septembre dernier, a été l’occasion de réaffirmer l’importance du « Consensus de Yamoussoukro sur la coopération Sud-Sud ».  Il a cité 14 principes sur lesquels la coopération Sud-Sud devrait être basée, en rappelant notamment que cette coopération ne devait pas être perçue comme un substitut à la coopération Nord-Sud, ni être analysée sur les mêmes normes que les relations Nord-Sud.  La coopération Sud-Sud est un partenariat honnête dans un cadre de solidarité et doit se faire dans un cadre de responsabilité partagée, a-t-il encore ajouté, en parlant des principes clefs de cette coopération.  Il a mis l’accent sur les immenses potentiels qui peuvent être libérés par le biais d’initiatives coopératives en matière de commerce, d’investissement et de coopération économique.  Nous devons élaborer des initiatives permettant au secteur privé, aux institutions universitaires et aux organisations non gouvernementales (ONG) de contribuer avec efficacité au développement, et nous devons organiser des forums réguliers permettant un dialogue inclusif sur des questions clefs du développement avec les autorités locales et d’autres partenaires, a-t-il encore dit.


Tout en se félicitant des résultats positifs et des perspectives encourageantes de la coopération Sud-Sud pour l’avenir, le Ministre soudanais a estimé que beaucoup plus pouvait être fait si les pays en développement avaient la possibilité de bénéficier d’une aide financière et technique des pays développés et du système des Nations Unies.  Notant que la plus grande partie de la croissance du Sud était limitée à quelques pays, il a rappelé qu’un grand nombre de pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA), les pays enclavés, et les petits États insulaires en développement (PIED) faisaient toujours face à la pauvreté, à la faim et au chômage et ne pourront pas réaliser les OMD.  C’est pourquoi il a exhorté les pays développés à respecter les engagements qu’ils ont pris au titre de la coopération Nord-Sud, en mettant l’accent sur l’objectif de parvenir à une aide publique au développement (APD) équivalente à 0,7% du PIB (produit intérieur brut) de ces pays riches.  Il a dit qu’il était dans l’intérêt des pays développés de débloquer plus de ressources aux fins du développement.  Pour permettre à la coopération Sud-Sud de prospérer et de se développer, a-t-il dit, il est urgent de disposer de mécanismes de financement efficaces et de stratégies de renforcement de capacités, afin de pouvoir appuyer les efforts des pays en développement aux niveaux national, régional et interrégional.  Il a salué les programmes mis en place par un certain nombre d’organismes des Nations Unies pour appuyer la coopération Sud-Sud.  Il a estimé indispensable de renforcer l’Unité spéciale du PNUD pour la coopération Sud-Sud pour permettre à ce point focal de la coopération Sud-Sud de remplir son mandat, en accord avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Le Ministre a insisté sur la nécessité, pour le Groupe des 77 et de la Chine, de prendre des initiatives en matière de coopération Sud-Sud, ceci dans l’intérêt de la croissance économique et du développement.       


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme ANN DISMORR (Suède) a indiqué que la crise financière et économique a souligné le rôle que la coopération Sud-Sud peut jouer pour compléter la coopération Nord-Sud.  Elle peut en effet offrir une importante contribution à la réalisation des objectifs de développement agréés au niveau international, en particulier des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle précisé.  Comme la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud a tout à gagner à s’appuyer sur les principes de l’efficacité de l’aide tels que définis dans la Déclaration de Paris et le Programme d’action d’Accra, qui constituent pour l’Union européenne des points de référence pour optimiser l’impact de la coopération au service du développement, a estimé la représentante de la Suède.  Le renforcement de l’appropriation nationale, l’appui aux stratégies nationales de développement, l’alignement sur les institutions et les systèmes des pays hôtes, une division rationnelle des tâches entre acteurs du développement, l’amélioration de la responsabilité et de la transparence, sont quelques-uns des principes qui peuvent garantir des résultats maximaux aux initiatives lancées dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a indiqué Mme Dismorr.  La représentante suédoise a cependant relevé qu’il était nécessaire de mieux comprendre les particularités, le potentiel et l’impact de la coopération Sud-Sud.  Pour l’Union européenne, la documentation sur ce qui fonctionne à

l’heure actuelle est limitée, et les cadres méthodologiques sont quasi inexistants.  Aussi, Mme Dismorr a-t-elle estimé qu’une collecte plus rigoureuse des données serait bienvenue, ainsi qu’un plus grand partage de l’information et une dissémination des meilleures pratiques et des leçons apprises.


M. DENG HONGBO (Chine) a rappelé toute la pertinence du Plan d’action de Buenos Aires, adopté il y a 30 ans sur la coopération technique entre les pays en développement, alors que plus d’un milliard de personnes souffrent encore aujourd’hui de la faim à travers le monde.  Il a dit que la coopération Sud-Sud revêtait une importance particulière en renforçant la solidarité entre les pays en développement et en mettant en place des stratégies dans un esprit de développement mutuel.  La communauté internationale doit traiter la question du développement avec une vision plus large de la promotion de la coopération Sud-Sud et de la coopération Nord-Sud, a-t-il insisté.  M. Deng a proposé d’augmenter la contribution des gouvernements dans la promotion de la coopération Sud-Sud, tout en mobilisant la participation du secteur privé dans le cadre d’une coopération internationale privilégiant les canaux multilatéraux.  Il a mis l’accent sur l’importance d’un dialogue inclusif pour aboutir à une situation gagnant-gagnant où les différents partenaires reçoivent des avantages proportionnels à leurs engagements.  Les pays en développement et les pays développés doivent s’entraider; et les pays développés doivent être plus attentifs aux demandes des pays en développement, a-t-il insisté.  En tant que plus grand pays en développement au monde, a-t-il dit, il incombe à la Chine une tâche importante.  Malgré nos difficultés, nous avons aidé les pays en développement en les assistant dans divers domaines du développement économique et social, a dit M. Deng.  Il a indiqué que la Chine avait, ces dernières années, exploré plusieurs approches de coopération bilatérale et multilatérale avec des pays en développement, et qu’elle avait renforcé sa coopération avec des organisations régionales et sous-régionales regroupant des pays en développement.  Il a également indiqué la mise en place, en 2010, d’une zone de libre-échange entre la Chine et l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Il a précisé que son pays proposerait de nouvelles initiatives de coopération Sud-Sud, en citant notamment huit nouvelles mesures de coopération à mettre en œuvre dans les trois prochaines années avec des pays d’Afrique.  En conclusion, il a assuré que la Chine travaillera toujours à la promotion d’une coopération s’appuyant sur les principes d’équité et du bénéfice mutuel, et dont l’exécution vise la réalisation de résultats concrets et de formes diversifiées et communes de développement.       


M. MOSES WETANG’ULA, Ministre des affaires étrangères du Kenya, a déclaré que la coopération Sud-Sud était essentielle au développement de l’Afrique en général, et du Kenya en particulier.  Il a mis l’accent sur l’importance de la coopération triangulaire pour faire face à des questions comme les changements climatiques et la lutte contre la faim et la pauvreté.  Il a dit que le Kenya s’appuyait sur sa vision 2020, année à partir de laquelle le Kenya espère devenir un pays à revenu intermédiaire.  Il a ajouté que le but de la coopération Sud-Sud était de promouvoir l’autosuffisance, de renforcer les capacités et d’améliorer la coopération internationale et la part des pays en développement dans le commerce international.  À quelques jours de l’ouverture du Sommet de Copenhague, il a mis l’accent sur la question des changements climatiques, en précisant que les pays du Sud étaient ceux qui polluaient le moins, mais qui subissaient aussi les pires conséquences de ce phénomène.  Il a déclaré que le document final de cette Conférence devra mentionner la nécessité d’un financement adéquat et prévisible des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans une démarche multilatérale.  Il faut que tout nouveau financement arrêté dans ce domaine vienne en sus, et non à la place de l’aide publique au développement, a-t-il ajouté, en souhaitant que ce financement intervienne sous forme de subventions et non de prêts.  


S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés (MNA), M. MOHAMED EL ORABI, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a déclaré qu’il était nécessaire de redoubler d’efforts pour renforcer la coopération Sud-Sud.  À ce titre, il a appelé à la promotion d’accords commerciaux entre pays en développement.  Il a cependant exprimé sa préoccupation devant les crises multiples qui remettent en cause les gains de développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. El Orabi a estimé que la coopération Sud-Sud n’était pas seulement une question relevant des besoins ou des points de vue des pays en développement, mais plutôt une question d’ampleur internationale qui exige une coopération renforcée de la part de tous les pays, des organisations internationales et régionales, ainsi que des institutions financières internationales, et ce, afin de fournir les ressources financières et techniques qui sont indispensables aux pays en développement.  Le Vice-Ministre a ensuite souhaité que le rôle des Nations Unies en matière de coopération Sud-Sud soit renforcé, et il a tout particulièrement parlé de l’Unité spéciale créée sur la question.  Pour sa part, l’Égypte attache une grande importance aux efforts des pays en développement, comme en témoigne l’existence du Fonds égyptien pour la coopération technique, a ajouté M. El Orabi.


Intervenant au nom du Groupe des pays les moins avancés, M. GIAN CHANDRA ACHARNYA (Népal), a déclaré que les flux financiers Sud-Sud et la Coopération Sud-Sud en matière de commerce et de développement continuaient d’être un facteur important de croissance des économies des pays en développement.  Tout en reconnaissant le besoin croissant de coopération Nord-Sud pour faire face à une myriade de défis qui se posent au Sud, le représentant du Népal a défini la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire comme le mécanisme le plus approprié -car basé sur la solidarité et le partenariat équitable- pour réaliser les objectifs de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement et les autres objectifs de développement agréés au niveau international.  Il a rappelé qu’après des décennies d’efforts, les pays les moins avancés dépendaient toujours essentiellement des produits de base et de matières premières.  C’est pour cette raison qu’il a lancé un appel pour le déploiement d’efforts renouvelés et l’adoption d’approches innovantes de la part des pays du Nord, associés aux pays du Sud, pour libérer les PMA de leurs contraintes.  Le représentant du Népal a estimé que les défis de développement qui se posent en notre temps appellent l’établissement d’un cadre mondial qui aille au-delà du concept traditionnel d’aide au développement en prenant en compte des notions comme celles du commerce équitable, de la création d’opportunités basées sur un traitement spécial et différencié, une distribution équitable des bénéfices du commerce international, un accès facilité à toutes les ressources de production, y compris la finance internationale; et un accès privilégié aux nouvelles technologies dans le souci de combler le fossé numérique.  Il a exhorté les pays développés à prendre des mesures concrètes pour augmenter les sources de financement du développement, réduire ou annuler les dettes, réduire les mesures protectionnistes et démanteler toutes les barrières tarifaires ou non tarifaires.  Sur le même ton, il a appelé à la mise en œuvre rapide de mesures promouvant un accès équitable aux marchés internationaux aux produits des PMA et à un transfert privilégié de technologie appropriée à ces pays.  Il a invité la communauté internationale à s’assurer que tous les engagements pris en faveur des PMA lors des conférences et sommets des Nations Unies soient entièrement respectés au plus vite, dans l’intérêt de la paix et de la stabilité dans le monde.


M. ABDULAZIZ BIN MUHAMMED AL-SUWADI (Qatar) a indiqué que les pays en développement ont une position prééminente dans tous les forums débattant des questions de développement.  Grâce à leur pouvoir de négociation, et au volume de leurs échanges commerciaux, ils possèdent désormais une envergure que leur poids démographique ne fait qu’accentuer, a estimé le représentant.  Mais malgré tout, ces pays continuent de souffrir des crises multiples qui affectent en ce moment le monde, a-t-il relevé.  Mais, a-t-il insisté, ces pays sont passés d’une position où ils étaient placés en marge des décisions prises en ce les qui concerne, à une position différente, rendue possible par la coalition à part entière qu’ils forment aujourd’hui.  Pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ajouté le représentant du Qatar, il faut accorder la priorité à des partenariats avec des pays du Nord, dont l’assistance ne doit pas se traduire par une baisse de l’aide publique au développement.


M. LUIS JAVIER CAMPUZANO (Mexique) a dit que le Mexique considérait la coopération Sud-Sud comme un élément fondamental de la coopération internationale aux fins du développement, car elle offre des moyens viables qui permettraient aux pays en développement d’avancer en matière de réalisation d’une croissance économique durable et d’un développement individuel et collectif.  Il a précisé que le Mexique avait pratiqué ce genre de coopération, principalement avec ses pays voisins et ceux de sa région en mettant l’accent sur l’importance du partage d’expériences.  Il a indiqué que le Mexique avait exécuté, au cours de l’année écoulée, 412 projets et 161 activités de coopération avec plusieurs pays et organismes internationaux par le biais d’échange d’experts, de consultations et de formation dans le domaine de l’agriculture et de la pêche, des technologies, de l’énergie, du développement social, de la prévention des catastrophes, du tourisme, de la gestion publique, de la santé et de l’éducation.  Rappelant que les pays en développement avaient la responsabilité première de promouvoir leur propre développement, il a estimé que la coopération Sud-Sud était un outil de base pour la mise en œuvre de cette responsabilité.  M. Campuzano a estimé que la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud étaient complémentaires.  Il a appelé non seulement à augmenter le nombre des sources de financement, mais aussi la qualité et l’efficacité de toutes les formes de coopération.  Il a souligné la nécessité de faire des progrès en ce qui concerne l’analyse de l’efficacité de l’aide et de la coopération Sud-Sud et a souhaité que l’on examine les moyens de rendre la coopération Sud-Sud plus visible.   


M. LEE HAN-GON (République de Corée) s’est dit convaincu que la coopération Sud-Sud pouvait donner aux pays en développement des moyens plus sûrs de surmonter les difficultés qui se posent à eux.  Compte tenu des interactions grandissantes entre pays en développement, la coopération Sud-Sud élargira le potentiel de la coopération pour le développement sur une plus grande échelle, a-t-il estimé.  Cela suppose donc, a indiqué le représentant, un espace plus vaste pour inclure davantage de parties prenantes, y compris des pays donateurs.  Dans ce contexte, la coopération triangulaire devrait être comprise et encouragée, a-t-il estimé.  Pour sa part, la République de Corée, autrefois bénéficiaire de l’aide internationale est aujourd’hui devenue un pays donateur, grâce à une croissance économique rapide et une démocratisation qui se sont opérées avec succès.  Possédant une expérience unique en la matière, notre pays, a poursuivi M. Lee, aimerait rapprocher les pays en développement et les pays développés sur les questions de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud.  Dans ce contexte, Lee Han-Gon a annoncé que son pays organiserait en 2011 le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide et continuerait de soutenir la coopération triangulaire.


M. JAMES A. STEWART (États-Unis) a déclaré que pour réaliser les objectifs de développement agréés au niveau international, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire devaient promouvoir un environnement marqué par la transparence et la responsabilité pour toutes les parties prenantes.  Il a ensuite exprimé l’appui de sa délégation aux principes énoncés dans la Déclaration de Paris et le Programme d’action d’Accra, principes reconnaissant les caractéristiques de la coopération Sud-Sud et les complémentarités qu’elle a avec la coopération Nord-Sud.  Le représentant a souligné que le succès des efforts visant à élargir la coopération Sud-Sud dans le cadre des activités de développement des Nations Unies dépendra en grande partie du rôle complémentaire que celles-ci peuvent jouer pour aider les pays en développement à réaliser leurs objectifs.  Le Gouvernement des États-Unis est engagé en faveur de l’amélioration de la coopération Sud-Sud et triangulaire, a assuré le représentant, qui a conclu son intervention en espérant que la réunion de haut niveau sur le thème de la coopération Sud-Sud, qui se tiendra à Bogota en 2010, et le Forum de la coopération pour le développement, prévu en juin prochain, à New York lors de la session du Conseil économique et social (ECOSOC), porteraient des fruits.


M. ESSA ABDULLA ALBASHA ALNOAIMI (Émirats arabes unis) a souhaité que cette Conférence soit l’occasion de s’entendre sur un plan d’action pour renforcer la coopération Sud-Sud dans l’intérêt du développement économique et de la lutte contre la pauvreté.  Il a présenté les initiatives lancées par les Émirats arabes unis en matière de promotion de cette coopération.  Il a déclaré que les Émirats arabes unis espéraient que la communauté internationale saura traduire dans les faits les engagements pris antérieurement et réaffirmer les mesures et recommandations émanant des conférences qui ont eu lieu précédemment. 


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a noté que cette Conférence intervenait à point nommé, au lendemain d’une terrible crise économique et financière.  Il a dit que la coopération Sud-Sud était basée sur une forme de partenariat particulière, car basée sur l’égalité, la solidarité et une entraide mutuelle en vue de la réalisation des OMD.  Par sa nature, c’est une forme de coopération sans discrimination ni précondition, et c’est le genre dont nous avons tant besoin, a-t-il dit.  Il a souhaité que l’on améliore l’efficacité et la qualité du partenariat Sud-Sud, en notant que tous les pays du Sud avait besoin de contributions importantes pour leur développement.  Il a souhaité que la coopération Sud-Sud soit ouverte au secteur privé et aux ONG.  Il a reconnu le rôle des Nations Unies et des institutions spécialisées -notamment l’Unité spéciale du PNUD pour la coopération Sud-Sud- dans la promotion de la coopération Sud-Sud et la facilitation de la coopération triangulaire.  Il a assuré les participants à la Conférence de Nairobi de la volonté du Viet Nam de travailler à l’amélioration de la coopération Sud-Sud.  


M. MOHAMED OUZZINE (Maroc) a affirmé que la coopération Sud-Sud était une stratégie de choix pour réaliser les OMD.  Aussi, cette Conférence arrive-t-elle à point nommé pour donner aux pays en développement les moyens de surmonter les difficultés qu’ils rencontrent en temps de crise.  Il a estimé que le système de l’ONU devait continuer d’appuyer ce type de coopération dans le cadre de ses divers programmes.  Jugeant important de privilégier l’intégration systématique des économies du Sud, le représentant a rappelé que la coopération Sud-Sud ne pouvait cependant se substituer à la coopération Nord-Sud.  En ce qui le concerne, le Maroc œuvre au renforcement de ses liens avec d’autres pays africains, notamment, en ayant rejoint la communauté des États du Sahara et du Sahel et signé

un accord avec l’Union économique africaine.  Nous avons mis l’accent sur des projets d’investissement, a poursuivi M. Al-Noaimi, en expliquant notamment que les banques marocaines sont actuellement présentes dans 17 pays africains.  Le Plan d’action de Marrakech, adopté en 2003, constitue également un cadre idéal pour réaliser la coopération Sud-Sud, a-t-il relevé.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a fait remarquer que la communauté internationale abordait la question de la coopération Sud-Sud, alors que les États Membres de l’ONU observent des tendances mondiales et des perspectives économiques mitigées.  Il a souligné que les parts des pays en développement dans le commerce mondial et les investissements étaient en augmentation, notamment grâce aux économies des pays émergents.  Malheureusement, a-t-il ajouté, un grand nombre de pays en développement sont confrontés à d’énormes défis, comme la pauvreté, l’insuffisance d’infrastructures et des moyens financiers limités.  La coopération Sud-Sud devrait compléter la coopération Nord-Sud et non la remplacer, a dit M. Sial.  Il a précisé que le Pakistan avait mis en place, dès 1987, un programme d’assistance technique pour l’Afrique dans des domaines aussi divers que l’administration publique, la diplomatie, l’industrie, l’agriculture, la banque, la comptabilité et la gestion des ressources humaines.  Nous avons formé plus de 1 700 personnes de 65 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Moyen-Orient, a-t-il dit, en citant également un programme de formation de diplomates en début de carrière ou en mi-carrière originaires de pays d’Afrique ou d’Asie centrale, et auquel ont déjà participé 1 500 diplomates africains.  Il a souligné la nécessité de renforcer davantage la coopération Sud-Sud en mettant l’accent sur l’importance de la coopération triangulaire dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté internationale.  


M. JULIO CESAR GONZALEZ MARCHANTE (Cuba) a indiqué qu’en 1996, le Sommet mondial sur l’alimentation avait confirmé que 850 millions de personnes souffraient de la faim dans les pays du tiers monde et que l’objectif défini alors était de réduire ce chiffre de moitié en 2015.  La semaine dernière, à l’occasion du Sommet sur la sécurité alimentaire, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, il a été annoncé que le nombre de personnes sous-alimentées avait atteint 1,2 milliard, s’est étonné le représentant.  Aussi, a-t-il estimé qu’une solution durable à la crise actuelle exige avant tout d’adopter un nouveau paradigme de développement économique centré sur l’être humain.  Cuba a, de longue date, mis en œuvre des programmes de coopération Sud-Sud dans 157 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.  Le Gouvernement cubain soutient par ailleurs les initiatives de coopération Sud-Sud lancées sous l’égide de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques, qui est un authentique mécanisme d’intégration basé sur les notions de complémentarité et de solidarité et qui a été mis au service du développement de Cuba.  M. Marchante a, en conclusion, rejeté le concept d’« efficacité de l’aide », jugeant qu’il s’agissait d’un écran de fumée développé par certains pays développés pour ne pas respecter leurs engagements.


Mme ANGELINA C. WAPAKHABULO (Ouganda) s’est dite convaincue que la promotion de la coopération et du partage d’expériences entre les organismes sous-régionaux et régionaux, comme l’Union africaine (UA), la Communauté des Caraïbes (CARICOM), l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et celle des États d’Amérique latine jouera un rôle important dans le développement de la coopération Sud-Sud.  Elle a cité le Sommet historique de Kampala (Ouganda) tenu en octobre 2008, qui a rassemblé 26 États membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et qui a abouti au lancement d’une zone de libre-échange et de coopération dans le domaine du développement d’infrastructures régionales.  Elle a souligné l’importance de la coopération Nord-Sud et de la coopération triangulaire, en appui à la coopération Sud-Sud; et a insisté sur la nécessité de renforcer les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  Mme Wapakhabulo a déclaré que le secteur privé jouait un rôle significatif et catalytique en matière de croissance économique, de création d’emplois et d’éradication de la pauvreté, tout en rappelant que les petites et moyennes entreprises représentaient plus de 80% des emplois dans de nombreux pays d’Afrique.  Elle a insisté sur le rôle de la coopération Sud-Sud dans le domaine de l’énergie, en soulignant combien l’accès à l’énergie était essentiel au développement économique, notamment par le biais du partage d’expériences et du transfert de technologie.


M. A.K.M SHAMSUDDIN (Bangladesh) a estimé qu’il y avait beaucoup de potentiel pour la coopération Sud-Sud, non seulement dans le domaine économique et technique, mais également dans les domaines de la bonne gouvernance, de la santé et de l’environnement.  Il a dit que les menaces à la sécurité transnationale comme le terrorisme, la crise financière, les changements climatiques, les maladies et les catastrophes naturelles appelaient à la mise en place d’une meilleure coordination de la coopération Sud-Sud au niveau régional et entre les différentes régions.  Si des progrès ont été réalisés depuis la Conférence de Buenos Aires en 1978, beaucoup de pays sont plus vulnérables que jamais aujourd’hui, parce que de nombreuses promesses n’ont pas été tenues, a estimé le représentant.  Il a noté que le rapport du Secrétaire générale, daté du 27 octobre, mentionnait que les pays en développement ont enregistré d’importants progrès techniques et technologiques ces 30 dernières années du fait essentiellement de leurs propres efforts.  Il a précisé que malgré ces efforts, très peu parmi ces pays étaient en mesure aujourd’hui de procéder à des investissements.  Il a estimé que les pays en développement devaient être en mesure de coopérer sur la base de leurs intérêts partagés et de leurs besoins économiques et sociaux, s’ils veulent pouvoir bénéficier des marchés mondiaux.  Il a insisté sur le fait que la coopération Sud-Sud ne pouvait se substituer à la coopération Nord-Sud.  Cependant nous sommes persuadés que les flux de financement et de commerce entre les pays du Sud sont très importants pour la croissance des pays en développement, a-t-il dit, en soulignant la nécessité d’y impliquer de nouveaux acteurs.  Il a proposé que soit menée une étude sur les attentes et demandes de coopération des pays en développement et sur leurs capacités de production et leurs exigences en ce qui concerne les ressources nécessaires.  Il a également mis l’accent sur l’impact positif de la migration, en notant que la moitié des migrants des pays en développement résidaient dans d’autres pays en développement, et que l’envoi des fonds des migrants représentait 30% des revenus des pays en développement.         


M. RODRIGO GAETE (Chili) a déclaré que, depuis l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires, le monde avait connu de grands changements, notamment en raison de la mondialisation qui a transformé la nature des relations commerciales entre les pays.  Autrefois récipiendaire de l’aide internationale, le Chili est devenu à son tour un partenaire des pays en développement et un pays donateur, a dit l’intervenant.  Pour la délégation chilienne, la coopération est un concept large ayant des implications aussi bien économiques que politiques et financières.  Le Chili attache donc, dans ce contexte, une grande importance à la coopération triangulaire qui associe un pays développé ou une organisation internationale à ses propres démarches d’assistance auprès d’un pays en difficulté, a dit le représentant.  Il s’est, en conclusion, félicité du rôle joué par l’Unité de la coopération Sud-Sud du Programme des Nations Unies pour le développement.


M. DANIEL CHUBURU (Argentine) a déclaré que la Coopération Sud-Sud représentait un vrai cadre de coopération internationale par lequel les pays en développement peuvent acquérir ou échanger des expériences en mettant l’accent sur le principe d’égalité.  Il a rappelé que les modalités de cette coopération ont été négociées en 1978 à Buenos Aires, à l’issue de la Conférence des Nations Unies pour la coopération technique entre les pays en développement.  C’est la diminution des ressources aux fins de l’aide au développement au niveau international qui nous a poussé à examiner des formes innovantes de coopération, a dit le représentant.  Il a également souligné les efforts novateurs déployés pour mesurer l’efficacité de l’aide.  Il a regretté que la « Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide » ne prenne pas en compte l’apport de la Coopération Sud-Sud et son expérience.  Il a mis l’accent sur l’importance des pays à revenu intermédiaire en matière de coopération Sud-Sud, en souhaitant que ces pays ne soient pas privés de l’aide publique au développement.  Il a souhaité l’organisation de débats réguliers sur l’« efficacité de l’aide » qui associent la société civile.  Il a souligné la contribution de son pays à cette coopération, en indiquant que l’Argentine avait mené 5 000 actions de coopération dans 55 pays différents depuis la création, il y a 17 ans du Fonds argentin pour la coopération horizontale. 


M. RAYMOND LANDVELD (Suriname) a salué la contribution importante de la Chine, du Mexique, de l’Inde, du Brésil ou encore, du Venezuela, en matière de coopération Sud-Sud.  Leur contribution, a-t-il ajouté, a permis d’accélérer les efforts de développement.


Il a appuyé la création d’un fonds de soutien à la Coopération Sud-Sud pour le pétrole et le gaz.  Il a invité les autres pays en développement à appuyer cette initiative.  En tant que partenaires égaux, agissant ensemble et sans précondition, a-t-il ajouté, nous devrions pouvoir réaliser plus de développement par le biais de la coopération Sud-Sud, ceci dans l’intérêt du bien-être de toutes les populations de la planète.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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