CS/9673

Le Chef de la BINUCSIL souligne devant le Conseil de sécurité l’importance de la réunion de haut niveau de la CCP sur la Sierra Leone

08/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9673
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6137e séance – matin


LE CHEF DE LA BINUCSIL SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ L’IMPORTANCE

DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE LA CCP SUR LA SIERRA LEONE


Deux jours avant une session extraordinaire de haut niveau de la Commission de consolidation de la paix (CCP) sur la Sierra Leone, le Conseil de sécurité s’est penché, ce matin, sur la situation dans ce pays à la faveur de la présentation du rapport* du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).


La Ministre sierra-léonaise des affaires étrangères, Mme Zainab Hawa Bangura, a indiqué à cette occasion que son gouvernement était résolu à garder l’élan de la construction d’une Sierra Leone « libre et prospère », assurant que « l’échec n’est pas une option ».


Cette réunion du Conseil de sécurité était la première sur ce sujet depuis les violences du mois de mars dans le pays, puis la signature, le 2 avril, par les dirigeants des deux partis, d’un communiqué commun.


« Grâce essentiellement à la détermination du Président Ernest Bai Koroma, ainsi qu’à l’engagement et à la sagesse des hauts dirigeants politiques du parti au pouvoir, le All People’s Congress (APC), et du principal parti d’opposition, le Sierra Leone People’s Party (SLPP), un nouveau conflit a pu être évité », écrit le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son rapport.


Son Représentant exécutif, M. Michael von der Schulenburg, a mis l’accent, devant les membres du Conseil, sur l’importance du communiqué commun du 2 avril, et sur celle de la session extraordinaire, mercredi, pour rallier un soutien international à la stratégie de développement pour la Sierra Leone. 


M. von der Schulenburg, qui est également Chef du BINUCSIL, a en outre insisté sur l’importance de la nouvelle Approche intégrée de consolidation de la paix des Nations Unies et de la Vision commune de l’ONU. 


Le Secrétaire général précise, dans son rapport, que le BINUCSIL et l’équipe de pays des Nations Unies ont achevé l’élaboration des documents devant former l’ossature de la Vision commune.  Il s’agit notamment de l’énoncé des objectifs à atteindre dans le domaine politique et en matière de développement et d’un état récapitulatif de tous les projets et programmes qui seront mis en œuvre dans le cadre de la Vision commune.


Ces documents, établis en étroite consultation avec le Gouvernement et tous les principaux partenaires de développement, permettront de mener à bien l’élaboration d’une stratégie commune (BINUCSIL/équipe de pays des Nations Unies) de consolidation de la paix en Sierra Leone.


« Tous les programmes sont clairement alignés sur le Programme pour le changement du Gouvernement » sierra-léonais, a affirmé M. von der Schulenburg, notant que la Vision commune serait présentée lors de la session extraordinaire de la CCP, et qu’il serait alors fait appel aux États Membres pour qu’ils la soutiennent politiquement et financièrement.


Cette réunion du 10 juin, ainsi que celle du Groupe consultatif de novembre, « offriront aux partenaires internationaux une occasion de redoubler d’efforts pour aider la Sierra Leone », a souligné, de son côté, le Président de la Formation Sierra Leone de la CCP, M. John McNee du Canada.


M. McNee, qui a présenté au Conseil les résultats de sa visite du 20 avril en Sierra Leone et l’a informé des préparatifs de la session extraordinaire de haut niveau, a rappelé que l’action de la CCP s’appuyait sur trois objectifs principaux: « focaliser l’attention sur les progrès politiques et sécuritaires, accroître le nombre de donateurs et renforcer la cohérence de l’aide internationale ».


La Ministre sierra-léonaise des affaires étrangères a expliqué que le Programme pour le changement national soulignait les domaines prioritaires essentiels d’intervention, dont, entre autres, l’investissement dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, des transports et des communications, de la santé et de l’éducation, ainsi que dans les infrastructures.


Mme Hawa Bangura a en outre tenu, en dépit des nombreuses difficultés rencontrées, à rassurer les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Sierra Leone sur l’engagement et la coopération de son gouvernement. 


Au cours du débat, dans lequel sont intervenus les 15 États membres du Conseil, le représentant du Burkina Faso a exhorté la communauté internationale à continuer de soutenir le Gouvernement dans la mise en œuvre de son programme de consolidation de la paix, de reconstruction et de relèvement économique.


Le délégué du Japon, qui, comme plusieurs de ses collègues, a mis l’accent sur la nécessité de créer des emplois en utilisant, à cette fin, « toutes les mesures politiques disponibles », a encouragé le Gouvernement de la Sierra Leone et la communauté internationale à « employer au mieux la fonction de catalyseur que joue la Commission afin de mobiliser les ressources politiques et financières nécessaires ».


En août dernier, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1829 (2008) dans laquelle il priait le Secrétaire général de créer, pour une période de 12 mois à compter du 1er octobre 2008, le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), qui succédait ainsi au Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUSIL).


Dans son rapport, le Secrétaire général invite tous les États Membres à « continuer d’apporter leur assistance financière et autres pour appuyer les efforts de consolidation de la paix en Sierra Leone ».  En outre, M. Ban engage vivement le Gouvernement et le peuple sierra-léonais à « ne pas fléchir dans leur volonté d’édifier une économie plus solide fondée sur une utilisation rationnelle de leurs ressources naturelles, qui devrait servir à promouvoir durablement la paix et le développement ».


* S/2009/267



LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Déclarations


Présentant la situation en Sierra Leone, M. MICHAEL VON DER SCHULENBURG, Représentant exécutif du Secrétaire général pour la Sierra Leone, a mis l’accent sur l’importance du communiqué commun du 2 avril 2009, et sur celle de la session à venir de la Commission de consolidation de la paix (CCP) pour rallier un soutien international à la stratégie de développement pour la Sierra Leone.  Outre la situation du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), il a également insisté sur l’importance de la nouvelle Approche intégrée de consolidation de la paix des Nations Unies et de la Vision commune de l’ONU. 


Il a loué la qualité des politiciens sierra-léonais pour la manière dont ils ont fait face à la récente éruption de violence en se réunissant pour signer le communiqué commun du 2 avril 2009.  Il a cité la gravité de la récente éruption de violence survenue au mois de mars, qui reste la plus sévère depuis la fin de la guerre civile en 2002, en estimant que les différends qui l’ont causée étaient alimentés par une insatisfaction générale liée au fait que la paix et la démocratie ne répondent pas encore aux attentes des Sierra-Léonais, notamment en terme d’emploi.  Il a fait l’éloge du communiqué commun qui a permis de mettre un terme à la violence, en reconnaissant la responsabilité conjointe des partis qui sont au Gouvernement et de ceux restés dans l’opposition, ainsi que la nécessité de créer des commissions nationales indépendantes crédibles pour la tenue des élections et l’inscription des médias. 


Il s’est félicité des nombreux signes encourageants observés en faveur de la paix alors que tous les partis politiques veulent mettre en œuvre les accords communs qui y ont trait.  Il a cité la tenue récente du Congrès du parti au pouvoir qui a vu tous les partis s’engager à travailler de concert dans l’intérêt du pays.  Il a évoqué les interventions persistantes des dirigeants de tous les partis dans les médias en faveur de la paix et s’est félicité des rassemblements des jeunes des partis politiques dans le cadre d’actions de consolidation de la confiance.  Le Représentant exécutif du Secrétaire général a souligné le soutien accordé au communiqué commun par toutes les communautés religieuses, ainsi que par la société civile qui a traduit le communiqué dans les langues locales, et il a mentionné l’initiative lancée par un groupe de 26 artistes en faveur de la paix.  Le 13 juin, a-t-il encore dit, 40 000 jeunes de tous les partis se réuniront au « stade national » pour lancer une campagne au niveau national.  Par ailleurs, il a salué le courage extraordinaire et la détermination du Président Ernest Bai Koroma ainsi que du président du principal parti d’opposition, John Benjamin, qui ont résisté à la tentation de la violence politique et de la polarisation partisane. 


Le Représentant exécutif du Secrétaire général pour la Sierra Leone a affirmé que la consolidation de la paix devait être définie en Sierra Leone, et non à New York.  Il s’est cependant félicité de la nouvelle approche qu’a promis d’adopter la future session extraordinaire de la Commission de consolidation de la paix pour la Sierra Leone.  Il est à attendre des États Membres, lors de cette session, mercredi, qu’ils donnent leur appui à toutes les principales initiatives locales de consolidation de la paix dans un ensemble intégré incluant le communiqué commun des partis politiques, le Programme pour le changement national, et la Vision commune de la famille des Nations Unies.  La session extraordinaire, a-t-il dit, apportera une confirmation de la façon dont la Commission de consolidation de la paix, ici à New York, et le BINUCSIL, à Freetown, peuvent renforcer mutuellement leurs responsabilités et leurs activités respectives pour le bien de la Sierra Leone. 


Le Représentant exécutif du Secrétaire général a souligné que la session extraordinaire devait établir un cadre stratégique clair pour le développement et la consolidation de la paix en Sierra Leone en adoptant le Programme pour le changement comme stratégie essentielle susceptible d’orienter tous les futurs efforts de développement nationaux et internationaux.  Ainsi, la session extraordinaire devrait appeler tous les États Membres à appuyer le Programme pour le changement du Gouvernement et à ajuster leurs programmes d’assistance bilatéraux et multilatéraux.


De même, M. Schulenburg a présenté les enjeux de la Vision commune de la famille des Nations Unies pour la Sierra Leone, qui rassemble le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) ainsi que l’ensemble des 17 agences, programmes et fonds de l’ONU travaillant dans les domaines du développement et de l’humanitaire qui opèrent en Sierra Leone.  La Vision commune, a-t-il expliqué, a essayé d’ouvrir la voie à de nouvelles démarches novatrices pour établir la mise en œuvre de mécanismes conjoints.  Avec la Vision commune, une démarche bien coordonnée, transparente et intégrée sera présentée.  Elle a non seulement fixé cinq priorités conjointes agréées et des cadres de référence communs, mais a également identifié les risques et souligné les options visant à atténuer ces risques.  Tous les programmes sont clairement alignés sur le Programme de changement du Gouvernement, a-t-il dit.  Mercredi, cette Vision commune sera présentée lors de la session extraordinaire, et il sera fait appel aux États Membres pour qu’ils la soutiennent politiquement et financièrement, a-t-il ajouté.


Le Représentant exécutif a rappelé qu’en septembre prochain, le Conseil de sécurité devra se prononcer sur une éventuelle prorogation du mandat du BINUCSIL.  Il a précisé à cet égard que le Bureau avait accompli la phase d’établissement et développé la stratégie commune de consolidation de la paix.  L’accent est désormais mis sur la mise en œuvre, a-t-il dit. 


En sa qualité de Président de la Formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. JOHN MCNEE (Canada) a présenté les résultats de sa visite du 20 avril 2009 en Sierra Leone et les préparatifs de la session extraordinaire de haut niveau sur la Sierra Leone, qui se tiendra sous l’égide de la Commission de consolidation de la paix (CCP).  Il a rappelé que l’action de la CCP s’appuyait sur trois objectifs principaux: focaliser l’attention sur les progrès politiques et sécuritaires, accroître le nombre de donateurs et renforcer la cohérence de l’aide internationale.  Il a précisé que les efforts visant à susciter un soutien et à mobiliser des ressources se concluront par une session extraordinaire de haut niveau sur la Sierra Leone, le 10 juin à New York.   Ce sera aussi l’occasion, a-t-il dit, d’harmoniser les efforts déployés par la CCP avec les aspects liés à la consolidation de la paix du Plan d’action pour le changement du Gouvernement sierra-léonais.


M. McNee a déclaré que le Gouvernement de la Sierra Leone, avec l’appui de l’ONU et d’autres partenaires, progressait sur la voie de la consolidation de la paix et de la gouvernance démocratique.  Toutefois, comme l’ont montré les incidents de mars 2009, les acquis démocratiques remarquables de ce pays restent fragiles et pourraient être facilement compromis, a-t-il estimé, en s’inquiétant des menaces que constituent un taux élevé de chômage chez les jeunes, la corruption généralisée, et l’augmentation du trafic de drogues.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il est crucial que la communauté internationale continue d’aider au renforcement des capacités des institutions étatiques du pays.  


Par ailleurs, il a estimé que le communiqué commun du 2 avril signé par les deux principaux partis politiques jetait les bases globales d’une amélioration du dialogue entre les partis, ainsi que celles du renforcement de la gouvernance démocratique et de la réforme des principales institutions nationales.  Non seulement il constitue une réalisation importante pour la Sierra Leone, mais il pourrait aussi servir de modèle utile aux pays se trouvant dans des situations similaires.  Ce document est la preuve irréfutable que l’on peut, et que l’on se doit de régler pacifiquement les divergences politiques au sein des systèmes démocratiques, a-t-il ajouté. 


M. McNee a estimé essentiel que les Nations Unies et d’autres acteurs continuent à fournir des ressources pour la mise en œuvre du communiqué conjoint, en soulignant le rôle catalyseur du Fonds pour la consolidation de la paix, qui a apporté rapidement une aide financière pour la poursuite des efforts d’accalmie au lendemain des incidents de mars.   En plus de maintenir l’impulsion et le soutien politique nécessaires à la concrétisation du communiqué commun, la session extraordinaire de la CCP vise à susciter une adhésion au Programme d’action pour le changement du Gouvernement sierra-léonais, présenté par le Président Koroma, le 20 mai 2009, et qui fournit un cadre national solide pour la croissance, le développement économique et la consolidation de la paix avec une stratégie claire pour l’action nationale et l’aide internationale.      


M. McNee s’est en outre dit convaincu que la mise en œuvre effective de la Vision commune des Nations Unies, sous la direction du Représentant exécutif du Secrétaire général, améliorera concrètement les conditions de vie des Sierra-léonais et contribuerait à consolider une paix durement acquise dans ce pays.  Du temps et une action collective sont encore nécessaires à la consolidation de la paix, a-t-il encore dit, en estimant que la session extraordinaire de haut niveau de la CCP du 10 juin, et la réunion du Groupe consultatif de novembre, offriront aux partenaires internationaux une occasion de redoubler d’efforts pour aider la Sierra Leone.    


Mme ZAINAB HAWA BANGURA, Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, a affirmé que le présent rapport du Secrétaire général validait la décision du Conseil de sécurité d’adopter la résolution 1829 (2008) et d’établir le BINUCSIL afin d’engager le Gouvernement dans la mise en œuvre du cadre de coopération de consolidation de la paix en Sierra Leone.  La Ministre a reconnu un certain nombre de défis mentionnés dans le rapport et estimé que beaucoup doit être fait pour continuer à jeter les bases d’une paix et d’un développement durables dans son pays.  Elle a assuré qu’avec l’appui de la famille des Nations Unies et des partenaires bilatéraux, le Gouvernement avait beaucoup fait pour consolider la paix.  Elle a cité en particulier le renforcement de la sécurité.  De même, selon elle, nombre des dispositions des recommandations de la Commission vérité et réconciliation ont été mises en œuvre, tandis que des progrès significatifs ont été réalisés dans la promotion des principes fondamentaux des droits de l’homme et du rétablissement de la suprématie de l’état de droit, conditions essentielles à la stabilité politique, à la prospérité économique et à la justice sociale.


La Ministre a souhaité, en dépit des défis auxquels la Sierra Leone est confrontée, rassurer les partenaires bilatéraux et multilatéraux de son pays sur l’engagement et la coopération de son gouvernement.  Elle a expliqué que le Président Ernest Bai Koroma avait établi des structures telles que celles visant à répandre au sein de la société des valeurs morales et sociales solides et à promouvoir des changements d’attitude positifs.  Le Programme pour le changement national, a-t-elle également indiqué, souligne les domaines prioritaires essentiels d’intervention, dont, entre autres choses, l’investissement dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, des transports et des communications, de la santé et de l’éducation, ainsi que dans les infrastructures.  Elle s’est en outre félicitée de la Vision commune de la famille des Nations Unies.  La Ministre a exprimé la profonde reconnaissance de son pays à l’égard de l’engagement continu du Conseil de sécurité dans la sous-région, en particulier dans le bassin du fleuve Mano.  Elle a appelé à la participation active du Conseil à la réunion de haut niveau du 10 juin, ainsi qu’au maintien de son appui, de sa compréhension et de sa patience. 


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a salué les progrès accomplis par la Sierra Leone dans le traitement des questions liées aux menaces posées à la paix et à la sécurité.  Il a dit que l’appui continu de la communauté internationale était crucial pour consolider les acquis obtenus sur le terrain depuis la fin de la guerre.  Il a cité l’importance d’un secteur de sécurité renforcé, de la bonne gouvernance et de l’état de droit.  Les violences du mois de mars, a-t-il dit, nous ont rappelé les divisions qui ont marqué la Sierra Leone par le passé.  Il a salué le communiqué commun, qui a donné une bonne visibilité au rôle politique et au profil du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).  Il a estimé qu’il était trop tôt pour dire que l’on a évité une reprise de conflit, et il a souhaité que le communiqué commun permette de parvenir à une sécurité durable à travers le pays.  Le représentant s’est dit préoccupé qu’à la fin de juin, il n’y aura que 70% du personnel nécessaire qui sera en place.  Il a demandé des explications sur cette situation en souhaitant que tout soit mis en œuvre pour que les experts soient en place pour traiter notamment des domaines jugés les plus prioritaires.  Le rapport donne des mesures pour intégrer les fonds et programmes du système des Nations Unies, a-t-il noté, en mettant l’accent sur l’importance des défis majeurs qui restent à relever.  Il a appelé à n’épargner aucun effort pour éviter toute reprise du conflit et il a insisté sur la nécessité pour tous les partenaires de la paix de trouver leur place dans la mise en œuvre de la Vision commune des Nations Unies. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) s’est réjoui de l’amélioration de la situation d’ensemble en Sierra Leone.  Cependant, a-t-il dit, les vagues de violence et d’intolérance politiques au cours des mois de mars et d’avril 2009 montrent à quel point l’ensemble des acteurs politiques du pays se doivent de rester vigilants pour préserver les acquis du processus politique et de consolidation de la paix.  Il a exhorté les signataires du communiqué commun à respecter les engagements pris et à mettre en place des mécanismes de surveillance et d’alerte pour prévenir de tels incidents.  Il a encouragé de même les dirigeants des principaux partis politiques à maintenir le cours du processus de réconciliation nationale et d’instauration de la confiance et à assurer une concertation permanente sur les questions politiques majeures.  Le représentant a constaté qu’en dépit des efforts déployés par le Gouvernement, la Sierra Leone restait confrontée à des défis qui pourraient remettre en cause les importants acquis obtenus.  Il s’est ainsi dit convaincu que la politique de bonne gouvernance offrait les garanties de mobilisation des ressources naturelles dont dispose le pays pour financer ses chantiers de développement.  Il a exhorté la communauté internationale à continuer de soutenir le Gouvernement dans la mise en œuvre de son programme de consolidation de la paix, de reconstruction et de relèvement économique.  Il a enfin réitéré l’importance d’une coopération étroite entre le BINUCSIL, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du fleuve Mano, les partenaires internationaux et les autres missions des Nations Unies opérant dans la région.


Mme ROSEMARY DI CARLO (États-Unis) a estimé que le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) faisait face à de grands problèmes comme l’intolérance politique et le chômage des jeunes.  Elle a souligné l’importance du BINUCSIL comme facilitateur appuyant les capacités des autorités nationales et promouvant la réconciliation.  Elle a salué l’importance du communiqué commun en souhaitant que la communauté internationale appuie les deux principaux partis pour l’application de ce texte.  Elle s’est dite encouragée par la Vision commune pour le changement et notamment par la stratégie de réduction de la pauvreté.  Alors que nous nous dirigeons vers la fin du procès de Charles Taylor, a-t-elle dit, il est important que toutes les leçons du passé soient assimilées dans l’intérêt de la consolidation de la paix.  Elle a rappelé la référence que constitue la résolution 1829, qui souligne la nécessité des actions du système des Nations Unies pour soutenir le BINUCSIL et sa Vision commune.  Elle s’est inquiétée des obstacles qui se posent à une paix durable en citant le trafic de stupéfiants, alors que l’Afrique de l’Ouest est de plus en plus utilisée comme zone de transit.  Elle a dit que l’arrestation récente de trafiquants de drogues est un message fort en direction des trafiquants.   


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a estimé que la situation en Sierra Leone demeurait fragile, mais restait sous contrôle.  La signature du communiqué commun est, pour la France, un nouvel exemple de la volonté des Sierra-Léonais de poursuivre les efforts qu’ils mènent sur la voie de la paix et de la démocratie.  Le représentant s’est dit néanmoins profondément préoccupé par le trafic de drogues et ses effets dévastateurs pour le pays et la région.  Il a souhaité un renforcement de la coopération dans la lutte contre ce fléau, la France étant prête, a-t-il précisé, à soutenir les initiatives des Nations Unies en ce sens.  Le représentant français s’est félicité en outre des progrès réalisés en matière de bonne gouvernance, mais s’est dit préoccupé par les questions concernant les violences sexuelles perpétrées dans le pays.  Il s’est enfin réjoui de la coopération fructueuse qui existe entre le Gouvernement de la Sierra Leone et la Commission de consolidation de la paix. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné la nécessité de parvenir à l’application concrète de programmes d’appui du secteur économique et social, de stratégies de développement  de l’agriculture, de la production nationale et de programmes de formation des jeunes et des forces de police.  Il a mis l’accent sur l’importance d’une stratégie de développement du secteur privé pour encourager des activités commerciales qui aideront au développement économique et à la création d’emploi.  Il s’est dit préoccupé face aux violences politiques qui ont eu un effet sur le nouveau processus de démocratisation, en fustigeant les appels à la violence lancés par les radios des partis politiques lors des troubles du mois de mars.  Il a dit l’importance de la Commission réconciliation et vérité pour prévenir les erreurs du passé.  Il s’est félicité du processus de révision de la constitution en cours avant d’ajouter, que dans le cadre de la mondialisation du crime organisé, la Sierra Leone est de plus en plus utilisée comme zone de transit de trafic d’armes et de stupéfiants.  C’est pourquoi, il a exhorté la BINUCSIL, au nom du principe de responsabilité partagée, à appuyer les capacités nationales dans ce domaine dans l’intérêt de la stabilité de la sous-région.  Il a déclaré que son pays attendait avec impatience la tenue de la session extraordinaire de haut niveau de la CCP du 10 juin prochain pour mobiliser le soutien international en faveur de la Sierra Léone.  Il a salué l’initiative de lutte contre la pauvreté comprises dans le Plan d’action pour le changement qui guidera les actions du Gouvernement jusqu’en 2012.


M. YUKIO TAKASU (Japon) s’est félicité du fait que la culture de la prévention des conflits prenait racine en Sierra Leone et a espéré que la tendance à la réconciliation perdure.  Il s’est dit convaincu que la stabilité politique et la paix durable étaient réalisables avec le développement économique et social.  La perspective de la consolidation de la paix en poursuivant le développement est de la plus haute importance pour la stabilité politique en Sierra Leone, a-t-il dit.  Le représentant du Japon a notamment mis l’accent sur la nécessité de la création d’emplois en utilisant, à cette fin, toutes les mesures politiques disponibles.  Les conditions doivent être créées pour permettre à la jeune génération d’avoir espoir en l’avenir, a-t-il estimé.  Il a également souligné que la session extraordinaire de la Commission de consolidation de la paix, qui aura lieu le 10 juin, constituerait une bonne occasion d’examiner les progrès accomplis et d’identifier les futurs défis.  Il a ainsi encouragé le Gouvernement de la Sierra Leone et la communauté internationale à employer au mieux la fonction de catalyseur que joue la Commission afin de mobiliser les ressources politiques et financières nécessaires.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a estimé que l’explosion récente de la violence démontrait que la situation demeurait précaire en Sierra Leone.  Il a salué la qualité des réactions du Président de la Sierra Leone et du chef de l’opposition en formant le vœu que le communiqué commun du 2 avril permettra d’améliorer la situation de la démocratie sierra-léonaise ainsi que la stabilité du pays.  Il a dit que ce communiqué représentait un engagement des deux plus grands partis à l’égard de la consolidation de la paix et de la promotion de la démocratie et qu’il était une base nécessaire pour soutenir les institutions et les politiques nationales.  Le représentant autrichien a souhaité une coopération plus étroite entre la Commission de consolidation de la paix et le BINUCSIL.  La justice doit recevoir une priorité, a-t-il dit, en se félicitant de la mise en œuvre du programme de réparations et de l’achèvement des travaux du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.  Il a noté un plus grand respect à l’égard des droits de l’homme tout en regrettant la persistance des pratiques de mutilations génitales et de violences sexuelles.  Il a souhaité le renforcement du système judiciaire de la Sierra Leone avec l’appui des Nations Unies et a loué les efforts qu’a faits le Gouvernement pour maintenir la stabilité macroéconomique de la Sierra Leone alors que la pauvreté endémique et un fort taux de chômage des jeunes constituent une grave menace à la stabilité politique.  Il a dit que la lutte contre le trafic des stupéfiants et celui des armes devait être considérée au niveau sous-régional.  Il a salué la volonté de la Sierra Leone de mener des actions concrètes contre ces trafics.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a estimé que la Sierra Leone continuait de progresser sur la voie de la consolidation de la paix malgré la crise politique de mars qui a entraîné une vague de violences.  Il s’est également félicité de l’attitude constructive de l’opposition et du rôle de médiateur du BINUCSIL.  Il est indispensable, a-t-il souligné, que les parties honorent leurs engagements, énoncés par le communiqué commun du 2 avril.  La communauté internationale doit aussi aider les parties à respecter les accords et à contribuer aux autres programmes pour renforcer la stabilité, a-t-il ajouté.  La Vision commune de la famille des Nations Unies comprend des objectifs précis et éprouvés dont la réalisation doit recevoir l’attention particulière du BINUCSIL, a-t-il par ailleurs recommandé. 


M. JORGE URBINA (Costa Rica) s’est félicité de la réaction des représentants des deux partis majoritaires pour mettre fin aux violences du mois de mars et consolider les acquis de la démocratie.  Il a salué les signaux positifs lancés par le Gouvernement dans le domaine de la lutte contre la corruption et le trafic des stupéfiants.  Il a rendu hommage aux progrès réalisés par la Commission réconciliation et vérité et aux efforts du Gouvernement dans le domaine des droits de l’homme et notamment des droits des femmes et des enfants.  Il a souligné l’importance de la Vision commune des Nations Unies pour appuyer la mise en œuvre du Plan du Gouvernement pour le changement.  Il faut encourager le Gouvernement à utiliser ses ressources pour mettre en œuvre une politique se fondant sur le développement durable, a-t-il encore dit. 


M. DU XIAOCONG (Chine) a notamment émis l’espoir que le communiqué commun du 2 avril allait être respecté et mis en œuvre rapidement.  Il a également espéré que les factions politiques continueraient de consolider le consensus et de renforcer la coopération, sur la base du plein respect des domaines prioritaires.  Évoquant la session extraordinaire de la Commission de consolidation de la paix, le 10 juin prochain, le représentant a demandé à toutes les parties de suivre le processus de consolidation de la paix en Sierra Leone et d’apporter leur appui aux domaines qui sont jugés prioritaires dans le pays, tels que l’emploi des jeunes ou l’éducation.    


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que la sagesse des dirigeants politiques de la Sierra Léone, qui ont reçu l’appui du BINUCSIL, avait permis de limiter l’impact de la crise du mois de mars.  Il a fustigé les médias contrôlés par les partis qui ont joué un rôle négatif en encourageant la violence.  Si les dirigeants politiques ont surmonté la crise en signant le Communiqué commun du 2 avril, a-t-il dit, nous espérons que les deux principaux partis pourront mettre en œuvre les grands objectifs de ce texte.  Il s’est dit préoccupé par les conditions de vie des Sierra-Léonais qui souffrent d’un chômage très important et dont une large frange de la population dépend pour une grande mesure des envois d’argents de parents travaillant à l’étranger.  Nous attendons un plus grand appui au Gouvernement qui manque encore des moyens financiers qui lui permettraient de mettre en œuvre ses programmes de développement et le Plan d’action pour le changement du Président Koroma, a dit le représentant.  Il a appuyé le plan parallèle visant à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes chômeurs qui ont été impliqués dans les dernières violences. 


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a affirmé que la Sierra Leone connaissait aujourd’hui un trafic de drogues illicites, des activités de piraterie et des problèmes dans l’exploitation de ses ressources naturelles, autant de facteurs, ajoutés à celui de la crise économique mondiale, qui sont de nature à entraîner des violences.  M. Le Luong Minh a dit que sa délégation était néanmoins encouragée par les progrès réalisés, et notamment par les efforts fournis par le Gouvernement, qui a réussi à traduire le Programme pour le changement en résultats concrets.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’une coopération coordonnée avec, notamment, les agences des Nations Unies et les organisations régionales.  Cette collaboration, a-t-il dit, est essentielle pour servir au mieux les intérêts de la Sierra Leone, en particulier dans sa phase de développement. 


M. PATRICK MUGOYA (Ouganda) a constaté avec satisfaction que l’enveloppe du Fonds pour la consolidation de la paix, d’un montant de 35 millions de dollars aura été entièrement utilisée à la fin du mois de juin 2009 et que l’on prévoit que 20 projets seront exécutés intégralement d’ici à la fin de 2009.  Il a salué les progrès du Gouvernement de la Sierra Leone et s’est dit encouragé par l’établissement d’un dialogue entre les deux principaux partis qui a mené à la signature d’un communiqué commun le 2 avril.  Il a rendu hommage au Gouvernement pour avoir fait de l’agriculture et de la production alimentaire une priorité absolue.  Il a cité de nouveaux programmes, notamment des activités travail contre nourriture et argent contre travail, en particulier pour les jeunes, lancés avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), de la Commission européenne, du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Fonds international de développement agricole (FIDA), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de nombreuses ONG.  Il a demandé au Gouvernement, au BINUCSIL et aux autres partenaires de tout mettre en œuvre pour mobiliser un financement international et national nécessaires au redressement de la Sierre Leone.  Il a exhorté cette dernière à utiliser ses ressources pour des investissements stratégiques favorisant la croissance.  Il s’est inquiété des conséquences du chômage des jeunes et a salué les efforts du Gouvernement en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants.  


M. VICE SKRAČIĆ (Croatie), évoquant les incidents du mois de mars, a condamné fermement toute tentative visant à recourir à la force et à la violence.  Il s’est félicité néanmoins de la signature du communiqué commun du 2 avril.  Il a, de même, jugé important l’accord auquel sont parvenus les grands partis politiques et en a fait de même du premier signe de réconciliation nationale, estimé comme la conséquence directe de cet accord.  Le représentant a encouragé le Gouvernement dans la lutte qu’il mène contre la corruption, comme il l’a annoncé dans son Programme du changement.  Le représentant croate a en outre condamné la pratique des mutilations génitales, auxquelles 84% des jeunes filles sont, selon lui, assujetties en Sierra Leone.  Le représentant s’est félicité des critères établis dans les efforts de consolidation de la paix dans le cadre de la Vision commune des Nations Unies. 


M. BAKI ILKIN (Turquie) a déclaré que les évènements des derniers mois montraient que les progrès de consolidation de la paix demeuraient fragiles en Sierra Leone.  Néanmoins, a-t-il dit, les parties ont démontré avec le communiqué commun du 2 avril, leur capacité de surmonter les plus grandes difficultés.  Soulignant les défis qui subsistent, il a particulièrement cité la corruption, le trafic des stupéfiants et le chômage des jeunes qui ne doivent pas être pris à la légère.  C’est pourquoi, il a exhorté le BINUCSIL et la communauté internationale dans son ensemble à aider la Sierra Leone à surmonter ces obstacles.  


Dans ses remarques de clôture, le Représentant exécutif du Secrétaire général a affirmé que le problème du niveau de recrutement qui se pose au BINUCSIL, soulevé par le représentant du Royaume-Uni, était également une source de préoccupation pour lui.  Le budget n’a été approuvé qu’en décembre dernier, a-t-il notamment expliqué.  Il a en outre estimé que le niveau de la coopération avec les Nations Unies était sans précédent.  Il a souligné l’importance de conserver la discipline et la cohésion de la communauté internationale par rapport aux différents plans.  Il faut davantage de clarté s’agissant de l’avenir du BINUCSIL et du Représentant exécutif, a-t-il ajouté.  Un calendrier plus clair serait utile, a-t-il en particulier souligné.  Il s’est dit encouragé par l’attitude de coopération cordiale et constructive dont font preuve le Gouvernement et l’opposition. 


Reprenant la parole, la Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone a déclaré qu’elle avait pris bonne note des attentes des membres du Conseil de sécurité notamment en ce qui concerne la lutte contre la violence sexuelle et la mise en place du programme de réparation.  Elle a remercié le Conseil et la communauté internationale dans son ensemble pour l’engagement continu en faveur de la Sierra Leone.  Le Gouvernement est résolu à garder l’élan de la construction d’une Sierra Leone libre et prospère, a-t-elle dit, en assurant que l’échec n’était pas une option.  Nous sommes conscients de ce que la communauté internationale investit dans notre pays et en l’occurrence, la meilleure preuve de gratitude est d’assurer le succès du processus de consolidation de la paix, a-t-elle estimé.  Elle a dit attendre beaucoup de la session extraordinaire de haut niveau du 10 juin, en insistant sur l’importance du Fonds d’affectation spéciale commun multidonateurs des Nations Unies qui devrait être lancé lors de cette session extraordinaire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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