CS/9624

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES EN AFGHANISTAN (MANUA) JUSQU’AU 23 MARS 2010

23/03/2009
Conseil de sécuritéCS/9624
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6098e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES EN AFGHANISTAN (MANUA) JUSQU’AU 23 MARS 2010


De nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par la multiplication des actes de violence et de terrorisme, le Conseil de sécurité a, cet après-midi, décidé de proroger d’un an, jusqu’au 23 mars 2010, le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


En adoptant la résolution 1868 (2009) à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a également décidé que la MANUA devra appuyer, à la demande des autorités afghanes, les préparatifs des prochaines élections présidentielles et provinciales en août 2009.


Soulignant l’importance de ces élections pour le développement démocratique de l’Afghanistan, le Conseil de sécurité demande qu’aucun effort ne soit ménagé pour assurer la crédibilité, la sûreté et la sécurité des scrutins.


Dans ce contexte, la Mission devra fournir une assistance technique à la Commission électorale indépendante afghane en assurant la coordination avec les autres donateurs, organismes et organisations internationaux qui fournissent une aide, et en canalisant les fonds existants et additionnels dégagés pour soutenir ce processus.


Par ailleurs, la Mission continuera de mener les efforts civils internationaux visant, notamment, à promouvoir un appui plus cohérent de la communauté internationale au Gouvernement afghan et le respect des principes d’efficacité de l’aide, énoncés dans le Pacte pour l’Afghanistan.


Le Conseil demande aux organisations et donateurs internationaux, ainsi qu’au Gouvernement afghan, d’honorer les engagements qu’ils ont pris à la Conférence internationale d’appui à l’Afghanistan, tenue à Paris le 12 juin 2008.  Le texte réaffirme qu’il importe de faire davantage pour améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide, notamment en assurant la transparence, et pour lutter contre la corruption.


Aux termes de la résolution, la MANUA est également chargée de renforcer la coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), à tous les niveaux et dans tout le pays, en vue d’améliorer la coordination civilo-militaire, notamment en collaborant avec les équipes provinciales de reconstruction et les organisations non gouvernementales (ONG).


Grâce à une présence renforcée et élargie dans tout le pays, la Mission devra aussi mener une action de sensibilisation politique, promouvoir la mise en œuvre du Pacte, de la Stratégie intérimaire de développement de l’Afghanistan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue au niveau local, et faire en sorte que les politiques gouvernementales favorisent l’ouverture et soient mieux comprises.


La résolution demande en outre à la MANUA d’appuyer et de renforcer les efforts entrepris pour améliorer la gouvernance et l’état de droit et lutter contre la corruption aux niveaux local et national et pour promouvoir les initiatives locales de développement.


Par cette résolution, le Conseil de sécurité réaffirme également qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable, dans un cadre global, afin d’accélérer la réalisation de l’objectif de forces de sécurité afghanes autosuffisantes et ethniquement équilibrées, vouées au maintien de la sécurité et de l’état de droit dans l’ensemble du pays.


Il appelle à renforcer la coopération économique régionale, notamment pour faciliter le commerce régional, accroître les investissements étrangers et améliorer les infrastructures de l’Afghanistan, en notant que, de longue date, ce pays est une grande voie de passage en Asie.


Enfin, le Conseil de sécurité souligne l’importance d’un retour de plein gré, en toute sécurité et en bon ordre des réfugiés afghans et de leur réintégration durable, aux fins de la stabilité du pays et de la région.


Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant du Costa Rica a exprimé sa préoccupation devant le fait que le texte de cette résolution, de l’avis de sa délégation, est marqué par l’« affaiblissement » de son dispositif car il ne mentionne pas de façon claire, l’augmentation des pertes parmi la population civile, alors que les précédentes résolutions en tenaient compte.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Texte du projet de résolution (S/2009/152)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions sur l’Afghanistan, en particulier sa résolution 1806 (2008), par laquelle il a prorogé jusqu’au 23 mars 2009 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), conformément aux modalités indiquées dans la résolution 1662 (2006), et sa résolution 1659 (2006) par laquelle il a approuvé le Pacte pour l’Afghanistan, et rappelant également le rapport de la mission que le Conseil de sécurité a dépêchée en Afghanistan du 21 au 28 novembre 2008 (S/2008/782),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de l’Afghanistan,


Soulignant qu’il importe d’adopter une approche globale pour tenter de régler la situation en Afghanistan, et conscient qu’il n’y a pas de solution purement militaire pour assurer la stabilité en Afghanistan,


Réaffirmant son appui continu au Gouvernement et au peuple afghans qui reconstruisent leur pays, renforcent les fondements d’une paix durable et de la démocratie constitutionnelle et reprennent la place qui leur revient dans le concert des nations,


Réaffirmant en outre, dans ce contexte, son appui à la mise en œuvre, sous le contrôle du peuple afghan, du Pacte pour l’Afghanistan, de la Stratégie de développement national de l’Afghanistan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, et notant que des efforts soutenus et coordonnés de la part de tous les intéressés sont indispensables pour consolider les acquis de cette entreprise et surmonter les difficultés actuelles,


Rappelant que le Pacte pour l’Afghanistan repose sur un partenariat entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale, compte tenu de la volonté des parties de voir l’Afghanistan assumer progressivement la responsabilité d’assurer son développement et sa sécurité, l’Organisation des Nations Unies devant y jouer un rôle de coordination central et impartial,


Mettant l’accent sur le rôle central et impartial que l’Organisation des Nations Unies continue de jouer pour promouvoir la paix et la stabilité en Afghanistan en dirigeant les activités de la communauté internationale, notamment en coordonnant et en contrôlant, avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre du Pacte pour l’Afghanistan, et remerciant le Secrétaire général, son Représentant spécial pour l’Afghanistan et les hommes et femmes de la MANUA de leurs efforts, qu’il soutient fermement,


Saluant l’engagement continu de la communauté internationale en vue d’appuyer la stabilité et le développement de l’Afghanistan, et saluant également, à cet égard, les initiatives prévues à l’échelle internationale, notamment la conférence spéciale sur l’Afghanistan qui se tiendra sous l’égide de l’Organisation de Shanghai pour la coopération le 27 mars 2009 à Moscou, la Conférence internationale sur l’Afghanistan qui se tiendra le 31 mars 2009 à La Haye et la session de sensibilisation de la Réunion ministérielle du G-8 qui se tiendra les 26 et 27 juin 2009 à Trieste,


Se félicitant des efforts entrepris pour assurer un processus ordonné, ouvert, équitable et démocratique propre à préserver la stabilité et la sécurité pendant la période électorale, soulignant les difficultés auxquelles la Commission électorale indépendante afghane fait face avec succès, et se félicitant de ce que la Commission ait annoncé que l’élection présidentielle et les élections aux conseils provinciaux se tiendraient en août 2009,


Prenant acte une fois de plus du caractère interdépendant des défis à relever en Afghanistan, réaffirmant que des progrès durables dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, ainsi que dans le domaine transversal de la lutte contre les stupéfiants, se renforcent mutuellement, et se félicitant des efforts soutenus que déploient le Gouvernement afghan et la communauté internationale pour relever ces défis selon une approche globale,


Soulignant qu’il importe d’adopter une approche globale pour tenter de régler les problèmes qui se posent en Afghanistan et prenant note, dans ce contexte, de la complémentarité des objectifs de la MANUA et de la Force internationale d’assistance à la sécurité, et soulignant qu’il importe de renforcer la coopération, la coordination et l’appui mutuel, compte dûment tenu des tâches assignées à l’une et à l’autre,


Soulignant qu’il faut d’urgence traiter la situation humanitaire en améliorant la portée, la qualité et la quantité de l’aide humanitaire, en assurant une coordination et un acheminement judicieux, efficaces et en temps voulu de l’aide humanitaire grâce à une coopération accrue entre les organismes, fonds et programmes des Nations Unies sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général et entre l’Organisation des Nations Unies et d’autres donateurs, ainsi qu’en élargissant et en renforçant la présence humanitaire des Nations Unies dans les provinces, qui en ont le plus besoin,


Condamnant la multiplication des attaques contre le personnel humanitaire, et soulignant que toutes les parties doivent garantir un accès en toute sécurité et sans entrave au personnel humanitaire, y compris le personnel des Nations Unies et le personnel associé, et respecter pleinement le droit international humanitaire applicable,


Se déclarant de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par la multiplication des actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida, des groupes armés illégaux, de criminels et de trafiquants de drogues, et par les liens de plus en plus forts entre les activités terroristes et les drogues illicites, qui font peser des menaces sur la population locale, y compris les enfants, les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international,


S’inquiétant vivement des conséquences dangereuses des actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales et leur protection,


Reconnaissant les menaces croissantes que font peser les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes ainsi que les difficultés rencontrées pour remédier à ces menaces,


Rappelant ses résolutions 1674 (2006) et 1738 (2006) du 23 décembre 2008 sur la protection des civils en période de conflit armé, se déclarant préoccupé par le grand nombre de victimes civiles dont il est fait état dans le récent rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan, demandant de nouveau que toutes les mesures possibles soient prises pour assurer la protection des civils, et demandant que le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme applicables soient respectés,


Se déclarant également préoccupé par la menace grave que les mines antipersonnel, restes explosifs de guerre et engins explosifs artisanaux peuvent représenter pour la population civile, et soulignant la nécessité de s’abstenir d’utiliser des armes et dispositifs interdits par le droit international,


Se félicitant de la déclaration adressée à l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) par le Gouvernement afghan, dans laquelle celui-ci indiquait que l’anhydride acétique n’avait pas d’utilisation légale en Afghanistan pour le moment et que les pays producteurs et exportateurs devraient s’abstenir d’autoriser l’exportation de cette substance en Afghanistan sans une demande du Gouvernement afghan, et invitant, conformément à la résolution 1817 (2008), les États Membres à resserrer leur coopération avec l’OICS, notamment en se conformant pleinement aux dispositions de l’article 12 de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988,


Rappelant l’importance de la Déclaration de Kaboul sur les relations de bon voisinage (Déclaration de Kaboul), en date du 22 décembre 2002 (S/2002/1416), attendant avec intérêt la troisième Conférence régionale de coopération économique pour l’Afghanistan qui se tiendra à Islamabad, et soulignant qu’il est crucial de favoriser la coopération régionale, moyen efficace de promouvoir la sécurité, la gouvernance et le développement en Afghanistan,


Exprimant son appui au processus de la Jirga de paix Afghanistan-Pakistan,


Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006) et 1738 (2006) sur la protection des civils en période de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) sur les femmes, la paix et la sécurité, et sa résolution 1612 (2005) sur les enfants et les conflits armés, et prenant note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (S/2008/695),


1.    Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 10 mars 2009 (S/2009/135);


2.    Se félicite de l’engagement pris par l’Organisation des Nations Unies de travailler durablement avec le Gouvernement et le peuple afghans, et réaffirme son appui à l’action menée par la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général;


3.    Décide de proroger jusqu’au 23 mars 2010 le mandat de la MANUA, tel qu’il est énoncé dans les résolutions 1662 (2006), 1746 (2007) et 1806 (2008);


4.    Décide également que la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général, dans le cadre de leurs mandats respectifs et guidés par le principe du renforcement de la maîtrise et de la conduite des activités par l’Afghanistan, continueront de mener les efforts civils internationaux, conformément aux priorités qui leur ont été fixées au paragraphe 4 de sa résolution 1806 (2008), visant notamment à:


a)    Promouvoir, en tant que coprésidents du Conseil commun de coordination et de suivi, un appui plus cohérent de la communauté internationale au Gouvernement afghan et le respect des principes d’efficacité de l’aide énoncés dans le Pacte pour l’Afghanistan, notamment par la mobilisation de ressources, la coordination de l’assistance fournie par les donateurs internationaux et les organisations internationales, et l’affectation des contributions des organismes, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier pour la lutte contre les stupéfiants, la reconstruction et le développement;


b)    Renforcer la coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité à tous les niveaux et dans tout le pays, conformément à leurs mandats, en vue d’améliorer la coordination civilo-militaire, de faciliter l’échange d’informations en temps voulu et d’assurer la cohérence entre les activités des forces nationales et internationales de sécurité et des acteurs civils afin d’appuyer les activités de développement et de stabilisation menées par les Afghans, notamment en collaborant avec les équipes provinciales de reconstruction et les organisations non gouvernementales;


c)    Grâce à une présence renforcée et élargie dans tout le pays, mener une action de sensibilisation politique, promouvoir la mise en œuvre du Pacte, de la Stratégie intérimaire de développement de l’Afghanistan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue au niveau local et faire en sorte que les politiques gouvernementales favorisent l’ouverture et soient mieux comprises;


d)    Offrir leurs bons offices pour appuyer, à la demande du Gouvernement afghan, la mise en œuvre de programmes de réconciliation menés par les Afghans, dans le cadre de la Constitution afghane et en application des mesures définies dans la résolution 1267 (1999) et d’autres résolutions pertinentes du Conseil;


e)    Appuyer et renforcer les efforts entrepris pour améliorer la gouvernance et l’état de droit et lutter contre la corruption aux niveaux local et national et pour promouvoir les initiatives locales de développement, contribuant ainsi à faire bénéficier la population des dividendes de la paix et à fournir les services à temps et de manière durable;


f)    Jouer un rôle central de coordination en vue de faciliter la fourniture de l’aide humanitaire conformément aux principes humanitaires et de renforcer les capacités du Gouvernement afghan, notamment en aidant efficacement les autorités nationales et locales à apporter assistance et protection aux personnes déplacées et à créer les conditions propices à un retour volontaire et durable, dans la sécurité et la dignité, des réfugiés et des personnes déplacées;


g)    Continuer, avec l’appui du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à coopérer avec la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, à coopérer également avec des organisations internationales et locales intéressées, à suivre la situation des civils, à coordonner l’action menée pour assurer leur protection et à aider à donner pleinement effet aux dispositions de la Constitution afghane concernant les libertés fondamentales et les droits de l’homme et aux traités internationaux auxquels l’Afghanistan est partie, en particulier ceux qui consacrent la pleine jouissance par les femmes de leurs droits fondamentaux;


h)    Appuyer, à la demande des autorités afghanes, les préparatifs des prochaines élections présidentielles, en particulier par l’intermédiaire de la Commission électorale indépendante afghane, en fournissant une assistance technique, en assurant la coordination avec les autres donateurs, organismes et organisations internationaux qui fournissent une aide et en canalisant les fonds existants et additionnels dégagés pour soutenir ce processus;


i)    Appuyer la coopération régionale afin de promouvoir la stabilité et la prospérité de l’Afghanistan;


5.    Invite toutes les parties afghanes et tous les membres de la communauté internationale à continuer de coopérer avec la MANUA à la mise en œuvre de son mandat et pour garantir la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et du personnel associé dans tout le pays;


6.    Souligne qu’il importe de renforcer et d’élargir la présence de la MANUA et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies dans les provinces, encourage le Secrétaire général à poursuivre les efforts engagés en vue de prendre les dispositions voulues pour régler les problèmes de sécurité associés au renforcement et à l’élargissement de cette présence, et met l’accent sur l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général dans la coordination de toutes les activités des organismes, fonds et programmes des Nations Unies en Afghanistan;


7     Souligne l’importance des prochaines élections présidentielles et provinciales pour le développement démocratique de l’Afghanistan, demande qu’aucun effort ne soit ménagé pour assurer la crédibilité, la sûreté et la sécurité des élections, reconnaît le rôle essentiel que joue la MANUA, à la demande du Gouvernement afghan, afin d’appuyer le processus électoral, et demande également aux membres de la communauté internationale de fournir l’assistance nécessaire à cette fin;


8.    Invite le Gouvernement afghan, ainsi que la communauté internationale et les organisations internationales, à appliquer dans son intégralité le Pacte pour l’Afghanistan et ses annexes, et souligne à cet égard qu’il importe d’atteindre les objectifs et de respecter les délais prévus dans le Pacte en vue d’aller de l’avant dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la primauté du droit, des droits de l’homme et du développement économique et social et vers la réalisation de l’objectif transversal qu’est la lutte contre les stupéfiants;


9.    Réaffirme que le Conseil commun de coordination et de suivi joue un rôle central s’agissant de coordonner, de faciliter et de suivre la mise en œuvre du Pacte, et demande à tous les intéressés de coopérer avec le Conseil à cette fin;


10.   Demande aux organisations et donateurs internationaux ainsi qu’au Gouvernement afghan d’honorer les engagements qu’ils ont pris à la Conférence internationale d’appui à l’Afghanistan, tenue à Paris le 12 juin 2008, et réaffirme qu’il importe de faire davantage pour améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide, notamment en assurant la transparence, et pour lutter contre la corruption;


11.   Appelle le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale et notamment la FIAS et la coalition de l’« Opération Liberté immuable », conformément à leurs attributions évolutives respectives, à continuer à faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan les Taliban, les membres d’Al-Qaida, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent au trafic de stupéfiants;


12.   Condamne avec la plus grande fermeté tous les attentats, qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs artisanaux, d’attentats-suicides ou d’enlèvements, visant des civils et les forces afghanes et internationales, qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, et condamne en outre l’utilisation, par les Taliban et d’autres groupes extrémistes, de civils comme boucliers humains;


13.   Se félicite des résultats obtenus à ce jour dans l’exécution du Programme de lutte antimines pour l’Afghanistan et invite le Gouvernement afghan, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies et d’autres acteurs intéressés, à poursuivre son action en vue de détruire les mines antipersonnel et antichars et les restes explosifs de guerre, et de réduire ainsi les menaces qu’ils font peser sur la vie humaine et sur la paix et la sécurité dans le pays;


14.   Salue les efforts que la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres forces internationales déploient pour réduire les risques de pertes civiles, et leur demande de poursuivre des efforts considérables à cet égard, notamment en réexaminant constamment leurs tactiques et procédures et en effectuant avec les autorités afghanes le bilan de toute intervention et les enquêtes voulues en cas de pertes civiles et lorsque le Gouvernement afghan juge ces enquêtes appropriées;


15.   Souligne combien il importe de permettre aux organisations compétentes, le cas échéant, d’avoir accès à toutes les prisons et à tous les lieux de détention en Afghanistan, et lance un appel en vue du respect du droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme;


16.   Se déclare profondément préoccupé par le recrutement et l’emploi d’enfants par les forces des Taliban en Afghanistan et par le meurtre et les mutilations d’enfants du fait du conflit, condamne de nouveau fermement le recrutement et l’emploi d’enfants soldats en violation du droit international applicable, ainsi que toutes autres violations et tous autres sévices exercés sur la personne d’enfants en période de conflit armé, en particulier les attaques contre les écoles, demande que les responsables soient traduits en justice, souligne qu’il importe d’appliquer sa résolution 1612 (2005) à cet égard, et prie le Secrétaire général de renforcer la composante protection de l’enfance de la MANUA, en particulier en désignant des conseillers à la protection de l’enfance;


17.   Réaffirme qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable, dans un cadre global, par le biais de la formation, du tutorat et de la responsabilisation, afin d’accélérer la réalisation de l’objectif de forces de sécurité afghanes autosuffisantes et ethniquement équilibrées vouées au maintien de la sécurité et de l’état de droit dans l’ensemble du pays;


18.   Se félicite à cet égard que l’Armée nationale afghane continue de se développer et soit de plus en plus à même de planifier et de mener des opérations, et se déclare favorable aux efforts de formation qui continuent d’être faits, notamment par les équipes de tutorat et de liaison, aux conseils qui sont donnés en vue de la mise en place de processus de planification durables de la défense et à l’assistance aux initiatives de réforme de la défense;


19.   Prend note avec satisfaction des efforts considérables faits récemment par les autorités afghanes pour développer les capacités de la Police nationale afghane, demande que les efforts soient poursuivis à cette fin, notamment dans le cadre du développement ciblé des districts, insiste sur l’importance, dans ce contexte, de l’assistance internationale sous forme d’un appui financier et d’un apport en formateurs et tuteurs, y compris la contribution qu’apporte l’Union européenne par le biais de sa mission de police (EUPOL Afghanistan);


20.   Se félicite des progrès réalisés dans l’application du programme de démantèlement des groupes armés illégaux par le Gouvernement afghan, et demande que davantage d’efforts soient faits pour que de nouveaux progrès soient enregistrés, avec l’appui de la communauté internationale;


21.   Prend note des progrès faits récemment pour lutter contre la production d’opium, demeure préoccupé par les effets néfastes que continuent d’avoir la culture, la production et le trafic d’opium sur la sécurité, le développement et la gouvernance en Afghanistan et sur les plans régional et international; engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, notamment en exécutant des programmes offrant d’autres moyens de subsistance, et à institutionnaliser la lutte contre les stupéfiants dans tous les programmes nationaux; et encourage la communauté internationale à accroître son appui aux quatre priorités dégagées dans la Stratégie;


22.   Demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire pièce à la menace que la production illicite et le trafic de drogues au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale, notamment la coopération en matière de gestion des frontières dans l’optique de la lutte contre le trafic de stupéfiants et la coopération dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et les précurseurs et contre le blanchiment d’argent lié à ce trafic, compte tenu des conclusions de la deuxième Conférence ministérielle sur les routes de la drogue au départ de l’Afghanistan, organisée à Moscou, du 26 au 28 juin 2006 (S/2006/598), par le Gouvernement de la Fédération de Russie en coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, dans le cadre du Pacte de Paris, et, à cet égard, demande que sa résolution 1817 (2008) soit pleinement appliquée;


23.   Se félicite que les autorités afghanes aient lancé le Programme national pour la justice, et souligne de nouveau qu’il importe que toutes les institutions afghanes et les autres acteurs mettent rapidement en application le Programme dans son intégralité et de façon suivie et coordonnée afin d’instituer dans les meilleurs délais une justice équitable et transparente, de consolider l’état de droit dans l’ensemble du pays et de mettre fin à l’impunité;


24.   Souligne à cet égard combien il importe de progresser encore sur la voie de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire en Afghanistan afin que la légalité et les droits de l’homme y soient mieux respectés;


25.   Note avec préoccupation que la corruption généralisée nuit aux efforts de sécurité, de bonne gouvernance, de lutte contre les stupéfiants et de développement économique, et invite le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à prendre énergiquement la direction des opérations dans la lutte contre la corruption et à renforcer l’action qu’il mène pour rendre l’administration plus efficace, plus responsable et plus transparente;


26.   Encourage toutes les institutions afghanes, notamment les pouvoirs exécutif et législatif, à œuvrer dans un esprit de coopération, engage le Gouvernement afghan à poursuivre la réforme législative et la réforme de l’administration publique afin d’y asseoir les principes de bonne gouvernance, de pleine représentation et de responsabilité aux échelons tant national que local, et souligne que la communauté internationale doit continuer à prêter son concours technique à cet égard;


27.   Encourage la communauté internationale à aider le Gouvernement afghan à faire du renforcement des capacités et de la mise en valeur des ressources humaines des priorités intersectorielles;


28.   Lance un appel pour que soient respectés pleinement les droits de l’homme et les libertés fondamentales ainsi que le droit international humanitaire sur tout le territoire afghan, constate avec préoccupation que des restrictions de plus en plus nombreuses sont imposées aux journalistes, rend hommage à la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan pour les efforts courageux qu’elle déploie afin d’assurer le respect des droits de l’homme en Afghanistan, la promotion et la défense de ces droits et l’avènement d’une société civile pluraliste, et souligne qu’il importe que tous les intéressés coopèrent sans réserve avec la Commission;


29.   Constate que des progrès importants ont été accomplis ces dernières années sur la voie de l’égalité des sexes en Afghanistan, condamne avec fermeté les formes persistantes de discrimination et de violence dont sont victimes les filles et les femmes, en particulier la violence visant à empêcher les filles d’aller à l’école, souligne qu’il importe d’appliquer les résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil, et prie le Secrétaire général de continuer d’insérer dans ses rapports des renseignements sur l’intégration des femmes à la vie politique, économique et sociale de l’Afghanistan


30.   Se félicite des efforts déployés par le Gouvernement afghan pour faciliter le dialogue avec les éléments de l’opposition qui sont prêts à renoncer à la violence, à dénoncer le terrorisme et à accepter la Constitution afghane et demande que soient renforcés les efforts visant à la mise en œuvre intégrale du Plan d’action Paix, justice et réconciliation conformément au Pacte pour l’Afghanistan, sans préjudice de l’application des mesures décidées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1267 (1999) du 15 octobre 1999 et dans d’autres résolutions;


31.   Se félicite que le Gouvernement afghan et la MANUA coopèrent avec le Comité créé par la résolution 1267 (1999) du Conseil de sécurité dans la mise en œuvre de la résolution 1822 (2008), notamment en ce qui concerne l’identification des individus et des entités qui apportent une aide financière et un appui aux actes ou activités d’Al-Qaida et des Taliban, en utilisant les revenus tirés de la culture, de la production et du trafic illégaux de stupéfiants et de leurs précurseurs, et les encourage à poursuivre leur coopération;


32.   Salue les efforts faits par le Gouvernement afghan et ses partenaires, des pays voisins et de la région, pour susciter la confiance et la coopération mutuelles, et les récentes initiatives de coopération prises par des pays concernés et des organisations régionales, y compris le deuxième Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie tenu à Istanbul en décembre 2008 et la réunion ministérielle tenue à La Celle Saint-Cloud (France) en décembre 2008, et souligne qu’il importe d’intensifier la coopération entre l’Afghanistan et ses partenaires pour faire front aux Taliban, à Al-Qaida et aux autres groupes extrémistes en promouvant la paix et la prospérité en Afghanistan et en encourageant la coopération dans les secteurs de l’économie et du développement en tant que moyens de parvenir à la pleine intégration de l’Afghanistan dans la dynamique régionale et dans l’économie mondiale;


33.   Appelle à renforcer la coopération économique régionale, notamment pour faciliter le commerce régional, accroître les investissements étrangers et améliorer les infrastructures de l’Afghanistan, en notant que, de longue date, ce pays est une grande voie de passage en Asie;


34.   Souligne l’importance d’un retour de plein gré, en toute sécurité et en bon ordre des réfugiés afghans et de leur réintégration durable, aux fins de la stabilité du pays et de la région, et appelle la communauté internationale à continuer d’apporter une aide accrue à cet égard;


35.   Affirme aussi l’importance d’un retour de plein gré, en toute sécurité et en bon ordre des personnes déplacées;


36.   Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport sur l’évolution de la situation en Afghanistan et d’établir dans son prochain rapport des critères pour mesurer et suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre du mandat et des priorités de la MANUA définis au paragraphe 4 de la présente résolution, et demande à tous les intéressés de coopérer avec la MANUA dans cette entreprise;


37.   Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.