AG/SHC/3946

Troisième Commission: des jeunes délégués insistent sur une pleine participation des jeunes à la vie sociale et à la prise de décisions

06/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

3e et 4e séances - matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: DES JEUNES DÉLÉGUÉS INSISTENT SUR UNE PLEINE PARTICIPATION DES JEUNES À LA VIE SOCIALE ET À LA PRISE DE DÉCISIONS


Des délégations représentées par des jeunes ont milité aujourd’hui, devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, pour une participation pleine et effective des jeunes à la vie sociale et à la prise de décisions.  « Exclure la jeunesse, c’est compromettre l’avenir », a assuré la Suisse, évoquant un « réservoir inépuisable d’espoir, de créativité et d’idées novatrices ».


Les jeunes forment en effet 25% de la population mondiale, a constaté la déléguée du Pérou.  Et si l’on se doit de garantir leur avenir, les jeunes ne disposent cependant pas de suffisamment de place dans le débat international, a-t-elle regretté.


Les jeunes représentants ont également demandé à ce que les États Membres concentrent aussi leurs efforts sur l’emploi décent et la lutte contre les conséquences des changements climatiques sur les éléments les plus vulnérables de toutes les sociétés, en particulier dans les pays les moins avancés.  Pour la République dominicaine, il est « indispensable » de les habiliter à participer à la croissance économique et sociale.


Certains délégués ont déploré que peu de pays aient ratifié la Charte mondiale des jeunes.  L’Allemagne a, elle, proposé l’adoption d’une convention mondiale sur les droits des jeunes.  Son représentant a, de même, proposé que les jeunes puissent participer aux élections dès 15 ans, l’âge à partir duquel, selon la définition des Nations Unies, débute la jeunesse.


La Troisième Commission achevait aujourd’hui son débat général sur les questions relatives au développement social, entamé la veille lors de l’ouverture de ses travaux.


Plusieurs États ont ainsi estimé qu’une coopération internationale à tous les niveaux s’imposait pour donner un élan aux politiques d’intégration sociale mises à mal par l’impact des multiples crises actuelles.


« La question du développement est d’abord politique car elle est à la fois compétence et responsabilité de la part de nos dirigeants », a observé le Sénégal.  Pour sa représentante, « les pays en développement doivent s’engager à mieux gouverner et à investir dans leur population par le biais de la santé, et surtout de l’éducation », tandis que « les pays riches doivent à leur tour appuyer les pays en développement par l’allègement de la dette et pour un commerce plus juste ».


Le Cameroun a rappelé, lui, les engagements pris par les pays industrialisés et plus spécifiquement ceux consistant à consacrer à l’aide publique au développement 0,7% de leur revenu national, à accroître les investissements en direction des pays en développement, à alléger la dette extérieure de ceux-ci et à leur ouvrir leurs marchés.


Le Nicaragua, qui a relevé que la crise économique et financière n’avait pas été provoquée par les pays en développement, a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils assument de façon concrète leur part de responsabilité en aidant leurs homologues du Sud à répondre aux effets négatifs de cette crise.


Plusieurs pays ont présenté les mesures qu’ils ont prises pour faire face à la crise.  Ces mesures s’ajoutent aux efforts constants déployés dans le cadre de leurs propres engagements en matière de développement social, en particulier ceux relatifs à l’élimination de la pauvreté, à l’amélioration des infrastructures sociales de base et à l’intégration sociale de toutes les personnes vulnérables, qu’il s’agisse des personnes âgées, des personnes handicapées, des jeunes ou des femmes. 


Des pays, comme l’Inde qui a enregistré des succès dans ce domaine tout en respectant les spécificités propres à sa population, selon l’évaluation du Secrétaire général de l’ONU, ont ainsi fait part de leur expérience.


Par ailleurs, le Népal a recommandé d’accorder une attention particulière aux pays les moins avancés émergents d’un conflit de sorte qu’ils puissent poursuivre leurs efforts de reconstruction et de développement.


La Troisième Commission s’est également penchée, lors de ce débat général, sur la situation des personnes âgées.  Nombre de délégués ont, par exemple, souhaité que tous les États s’investissent dans les préparatifs du vingt-quatrième anniversaire, en 2014, de l’Année internationale des personnes âgées.   


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Portugal, Allemagne, Suède, Australie, Iraq, Mongolie, Yémen, République islamique d’Iran, Népal, Mexique, Sénégal, Roumanie, Jordanie, Suisse, Bangladesh, Bulgarie, Inde, République-Unie de Tanzanie, Cameroun, Érythrée, Éthiopie, Nicaragua, République arabe syrienne, Ukraine, Ghana, Pérou, Arabie saoudite, Chili, Jamahiriya arabe libyenne, Bolivie, Togo, Kenya, Indonésie, République dominicaine, Botswana, Thaïlande, Colombie, les Émirats arabes unis et l’Argentine.  L’observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est également exprimée.


La Troisième Commission se réunira à nouveau ce mercredi 7 octobre à 15 heures.  Elle entamera l’examen des points relatifs à la prévention du crime et de la justice pénale et au contrôle international des drogues.



DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/64/180 ET A/64/65 )


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/157, A/64/158 et A/64/158/Corr.1)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille (A/64/61-E/2009/3, A/64/132, A/64/132/Corr.1 et A/64/134)


Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127)


Suite du débat général


RUI DUARTE, représentant des jeunes du Portugal, a rappelé que son pays déployait des efforts depuis la Première Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse, qui s’est tenue à Lisbonne en 1998, trois ans après l’adoption du Programme mondial d’action pour la jeunesse, afin d’appeler la communauté internationale à faire de la sécurité des jeunes une priorité politique.  Il a précisé que le Programme d’action pour les jeunes traduisait les préoccupations des jeunes de toutes les régions.  Le Gouvernement portugais est engagé à promouvoir et à encourager la mobilité mondiale de la jeunesse en ce qui concerne l’éducation, le travail et les loisirs, a-t-il dit.  Des progrès significatifs ont été faits pour soutenir l’entreprenariat des jeunes et promouvoir les technologies de l’information et de la communication comme éléments clefs d’une société incluant tout le monde.  À cet égard, l’établissement récent de la Commission interministérielle sur la jeunesse représente une nouvelle approche à la politique de la jeunesse, en favorisant un travail intersectoriel.


Pourtant, dans le contexte de la crise, les jeunes se heurtent à des difficultés pour trouver des emplois qualifiés et un logement ce qui compromet leur autonomie, a-t-il expliqué.  Concernant l’éducation, il convient d’accorder une priorité à l’enseignement secondaire afin de garantir des possibilités égales pour tous.  S’agissant de la participation des jeunes, il a mis l’accent sur la mise en place, dans son pays, de conseils des jeunes locaux et de conseils de jeunes régionaux, qui permettent la communication entre groupes de jeunes et des responsables politiques.


EMILY MAY BÜNING, représentante des jeunes d’Allemagne, a noté qu’un mot avait dominé le climat de l’année écoulée: la crise, qu’elle soit économique, climatique ou alimentaire.  Elle a affirmé que certains États n’avaient pas rempli leurs promesses concernant les OMD.  À partir des discussions engagées avec des jeunes en Allemagne, elle a affirmé que les changements climatiques avaient des conséquences négatives sur les éléments les plus vulnérables de la société.  Les jeunes se sont unis pour mettre un terme à la propagation de ce qu’elle a appelé un « virus », a-t-elle ajouté.  Les États doivent prendre leur part dans cette bataille, a-t-elle précisé, évoquant le futur Sommet de Copenhague sur les changements climatiques. 


En outre, selon elle, l’éducation ne doit pas être restreinte à une valeur économique.  De même, elle a appelé à une participation pleine et entière des jeunes dans les organisations, demandant ainsi aux délégations d’inclure des représentants des jeunes, y compris dans d’autres conférences internationales telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Elle a estimé que les jeunes devaient participer aux élections.  L’âge limite doit être ainsi abaissé à 15 ans, âge à partir duquel, selon la définition des Nations Unies, débute la jeunesse.  Enfin, les droits des jeunes doivent être reconnus.  Elle a plaidé en faveur d’une convention globale sur les droits des jeunes.


LINDA WALLBERG, représentante des jeunes de la Suède, a mis les États devant leur responsabilité en citant Eleanor Roosevelt pour qui, si les droits de l’homme n’existent pas en un lieu donné, ils n’existent nulle part.  Les droits de l’homme sont universels, a-t-elle insisté.  Les jeunes participent à la prise de décisions, c’est là que les droits de l’homme doivent commencer, a poursuivi l’oratrice d’un ton déterminé.  Ces droits doivent être mis en œuvre et se fondent sur trois piliers; économique, social et écologique.  L’égalité entre les hommes et les femmes est un aspect crucial du développement social et du respect des droits de l’homme, a ajouté la jeune suédoise, en soulignant la liberté de chacun de préserver sa santé, son intégrité physique et d’exercer sa sexualité.


Notant que la moitié de la population mondiale était constituée d’enfants et de jeunes, elle a indiqué que les travaux pour modeler l’avenir commun devaient être faits avec leur participation, car c’est la solution la plus efficace.  Chaque jeune aujourd’hui vit dans un monde qu’il n’a pas contribué à modeler, a-t-elle ajouté.  C’est pourquoi, s’il participe à la prise de décisions, alors seulement des progrès seront possibles.  Les jeunes ne veulent pas de promesses ni de résolutions, ils veulent des solutions, a affirmé l’intervenante, qui a invité les États Membres à prendre les jeunes au sérieux.  « Nous sommes prêts à agir, agissons et interagissons », a-t-elle conclu.  


M. CHRISTOPHER VARNEY, représentant des jeunes de l’Australie, a rappelé les incendies qui se sont propagés dans l’État de Victoria, cette année, et qui ont fait 173 morts, incendies en partie dus aux changements climatiques.  Ces événements risquent de devenir habituels demain, a-t-il précisé.  Il a souligné que 37 400 jeunes s’étaient prononcés, une semaine avant le Sommet sur les changements climatiques, au Siège des Nations Unies, le 22 septembre dernier, lors d’un vote de jeunes, intitulé « La Jeunesse décide ».  Le message envoyé était que le monde mérite un climat durable via un accord global à Copenhague, un accord contraignant avec un objectif de réduction de 40% de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2020.


Évoquant la participation des jeunes, il a montré que les choses avaient changé dans son pays, notamment avec l’appui du Gouvernement.  Il a cité divers exemples d’engagement, comme cette action de jeunes qui travaillent avec les populations autochtones pour assurer l’égalité entre les cultures et encourager les jeunes à agir en partenaires égaux.  Cette initiative, intitulée « Dear Kevin », sera présentée au Premier Ministre australien ainsi qu’au Parlement.  Il a plaidé, en outre, pour que les jeunes soient intégrés dans les processus de prise de décisions.


M. ABDULKARIM SHWAIKH (Iraq) a déclaré que dans le cadre du développement social, son pays s’efforçait de favoriser l’égalité des chances pour répondre aux besoins sociaux de ses citoyens en proie aux affres de guerres constantes et aux répercussions des sanctions économiques, qui ont détruit son tissu social et ses infrastructures de base.  Le Gouvernement s’est aussi employé à reconstruire l’infrastructure, à lutter contre la pauvreté en apportant une assistance financière aux plus démunis, en particulier aux veuves, aux orphelins, aux personnes âgées et aux personnes ayant des besoins spécifiques, à améliorer la situation de l’emploi et à augmenter les salaires des fonctionnaires publics, ainsi qu’à mettre en place des projets de santé publique.  Il a ainsi créé une caisse d’aide aux pauvres et a lancé une série de programmes sociaux dans les zones rurales. 


Le Gouvernement, a-t-il ajouté, a également veillé à réformer le système judiciaire, la police et l’armée en vue de créer un climat propice à la stabilité et à la justice sociale.  Le représentant a formulé le vœu que la communauté internationale, les Nations Unies ainsi que les organisations internationales continuent de jouer un rôle vital dans la promotion du développement de son pays pour lui permettre d’atteindre le développement durable, l’autosuffisance et l’épanouissement, afin de participer activement à la sécurité, la paix aux plans régional et international.  Il a réaffirmé l’engagement de son pays aux objectifs du développement social à tous les niveaux.  L’Iraq attache une grande importance au développement humain afin de fournir une vie décente et sûre pour les générations suivantes.  


Mme ONON SODOV (Mongolie) a rappelé que son pays avait participé au Sommet de Copenhague en 1995 et qu’il était déterminé à poursuivre les engagements qui en découlent, soulignant leur pertinence.  Elle a précisé que les crises mondiales économique, énergétique et alimentaire menaçaient les programmes réalisés en vue des OMD.  La représentante a ensuite mis l’accent sur le rôle important joué par les coopératives, sources, a-t-elle précisé, d’emplois productifs et d’augmentation des revenus en renforçant l’inclusion sociale.  Leurs avantages vont au-delà de la réduction de la pauvreté, a-t-elle expliqué, précisant qu’elles permettaient d’encourager la participation du plus grand nombre au développement économique et social.


La représentante a indiqué que le développement des coopératives en Mongolie remontait aux années 20 et que celles-ci étaient devenues des associations autonomes dans les années 90 quand le pays est passé d’une économie planifiée à une économique de marché.  Elle a affirmé que le Gouvernement avait créé un environnement favorable au développement des coopératives, et ce, via la création d’un contexte juridique favorable, reposant sur différentes lois, comme celle sur l’exemption de la taxe à valeur ajoutée.  Des efforts ont été faits pour augmenter la participation des parties prenantes et créer de nouveaux réseaux de marché, a-t-elle également dit, notant que cela avait accru le nombre de coopératives, aujourd’hui au nombre de 1 700 et qui comptent plus de 200 000 membres.  Elle a précisé que son pays était à l’origine de la résolution sur les coopératives dans le développement social et a appelé les États Membres à apporter leur soutien pour faire de 2012 l’année internationale des coopératives.


M. WAHEED AL-SHAMI (Yémen) a estimé que les crises actuelles menaçaient de saper les progrès réalisés et entravaient la réalisation des objectifs pour le développement.  L’aggravation du chômage, de la faim et de la pauvreté exige une action internationale, concertée, pour pallier les incidences de ces crises multiples.  À l’échelle nationale, le Yémen, a-t-il dit, s’active à mettre en œuvre le Programme d’action pour la jeunesse et a, d’autre part, été l’un des premiers à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Son pays a aussi organisé de nombreuses réunions sur cette question d’importance.  S’agissant de la situation des personnes âgées.  En dépit des nombreux défis auxquels il fait face, notamment la baisse du prix du pétrole et la hausse du prix des produits alimentaires, le Yémen est un des pays qui reçoit le moins d’assistance pour le développement, a regretté le représentant. 


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a indiqué que, selon les estimations de la Banque mondiale, entre 130 et 155 millions de personnes avaient basculé dans la pauvreté en 2008 des suites de la hausse des prix des denrées alimentaires.  De même, entre 73 et 103 millions de personnes supplémentaires demeureront pauvres ou tomberont dans la pauvreté en 2009 à cause du ralentissement économique mondial, ce qui fait que selon les projections de l’Organisation internationale du Travail (OIT), 50 millions de personnes perdront leur emploi en 2009 par rapport à 2007.  Le taux de chômage atteindra plus de 7%, ce qui portera le nombre total de personnes sans emploi à 230 millions.  On estime, par ailleurs, à 200 millions le nombre de travailleurs risquant d’être poussés vers l’extrême pauvreté, en particulier dans les pays en développement.  Tous ces chiffres montrent s’il le faut, selon le délégué iranien, que les objectifs afférents aux grands axes du développement social que sont l’élimination de la pauvreté, le plein-emploi et l’intégration sociale, qui se renforcent mutuellement, n’ont pas été atteints.  Il a affirmé que la famille était le principal support de l’intégration sociale et a fait sienne l’invitation du Secrétaire général aux gouvernements en vue des préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014.  Il a recommandé de saisir l’occasion de cet anniversaire pour faire progresser les politiques centrées sur la famille.  Il a ajouté que d’autres groupes comme les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées bénéficiaient de l’attention nécessaire et de l’appui des pouvoirs publics iraniens.       


M. SUDHIR BHATTARAI (Népal) a précisé que le Sommet mondial pour le développement et la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée Générale avaient établi comme objectif une société inclusive.  Il a appelé à la pleine mise en application de cet engagement.  Il a estimé que l’expansion du marché du travail et des approches plus accommodantes, de la part des pays développés concernant les travailleurs émigrés des pays en développement, devraient permettre d’aboutir au plein-emploi et à des conditions de travail décentes dans les pays en développement.  Il a souligné que le Népal avait embrassé une nouvelle ère de démocratie fédérale qui ouvre la voie à une transformation politique et sociale.  Pour la première fois, a-t-il dit, les représentants élus sont engagés dans la rédaction d’une nouvelle constitution.  L’Assemblée constituante du Népal est l’une des assemblées les plus inclusives du monde, assurant une représentation de personnes de diverses ethnies et d’un nombre important de femmes, a-t-il expliqué.


Le représentant a ajouté que la Constitution provisoire avait intégré les droits au développement comme une obligation de l’État.  Le Gouvernement a mis en place divers programmes de développement social, a-t-il dit, citant des programmes de sécurité sociale pour les personnes âgées, les populations autochtones, les handicapés et la création d’abris destinés aux personnes âgées.  Au sujet des personnes âgées, il a prôné une nécessaire collaboration, aussi bien au niveau régional qu’international, afin de réaliser le Plan d’action de Madrid.  Concernant les jeunes, le Gouvernement a mis en place des politiques pour les faire participer aux transformations socioéconomiques.  Il a également décidé de mettre un terme à l’illettrisme.  Le Gouvernement a également formulé un plan d’action pour les handicapés et créé une loi sur le service civil pour donner aux personnes handicapées des emplois dans le service public.  Le représentant a, par ailleurs, estimé que la communauté internationale devrait accélérer son soutien financier et technique aux pays les moins avancés en prenant en compte leurs besoins spécifiques.


M. CHRISTIAN T. GONZALEZ (Mexique) a fait référence à l’intégration des jeunes dans le développement social et s’est félicité du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du programme mondial d’action pour la jeunesse, qui examine les obstacles au développement des jeunes.  Le rapport comporte diverses recommandations sur les mesures que les États et la communauté internationale devraient prendre pour améliorer la situation des jeunes dans le monde.  Il a souligné l’attachement du Secrétaire général pour chacune des 15 priorités relatives aux jeunes.  Le Mexique participe depuis cinq ans à l’intégration de jeunes dans sa délégation, a–t-il précisé.  Après avoir relevé qu’aujourd’hui la population de jeunes était plus nombreuse que jamais, il a jugé fondamental de se concentrer sur les objectifs dans ce contexte, en particulier les OMD. 


Le Gouvernement du Mexique a décidé d’inviter les États Membres, les ONG et les jeunes à Mexico pour la tenue de la Conférence mondiale sur la jeunesse, en octobre 2010, qui vise à constituer un forum de discussion pour les jeunes.  La Conférence constituera une enceinte idéale pour que toutes les parties prenantes définissent une plateforme commune.  L’objectif est de créer un consensus autour d’une déclaration des gouvernements qui identifierait les actions prioritaires en faveur de la jeunesse et du développement des politiques et contribuerait à promouvoir des mécanismes de suivi, en particulier de l’ordre du jour des jeunes dans le système des Nations Unies.  Il s’agira également d’encourager le dialogue entre les organisations de la société civile et les gouvernements autour des politiques liées aux jeunes et aux développement afin de mieux comprendre les priorités et les besoins des jeunes de par le monde, puis, d’échanger les expériences, diagnostics, politiques, stratégies et bonnes pratiques à cet égard.


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a indiqué que les Objectifs du Millénaire pour le développement constituaient une réponse aux défis du développement qui visent à réduire la pauvreté, promouvoir l’éducation, améliorer la santé maternelle, faire avancer l’égalité des sexes et combattre la mortalité infantile, le VIH/sida et autres maladies.  À la pauvreté, qui est une menace à la sécurité mondiale, s’ajoutent la cherté de la vie due à la hausse du prix du pétrole et des denrées alimentaires, mais aussi les effets des changements climatiques qui entraînent une perte de la biodiversité.  Au Sénégal, l’analyse du profil de la pauvreté, de ses causes et de ses manifestations, a permis de retenir une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux qui sont la création de la richesse; le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base; l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables; l’élaboration d’un dispositif de mise en œuvre et de suivi et d’évaluation décentralisé et participatif. 


Du point de vue de la santé, la prévalence du VIH/sida tourne autour de 0,7% mais le ratio par sexe montre deux fois plus de femmes infectées que d’hommes, a-t-elle également souligné.  Le Gouvernement du Sénégal a mis dans ses priorités l’accès aux soins avec un programme qui permet un accès égalitaire aux soins du VIH avec la gratuité du dépistage, du traitement et du suivi bioclinique des personnes vivant avec le virus.  La question du développement est d’abord politique car elle est à la fois compétence et responsabilité de la part de nos dirigeants, a-t-elle dit.  Elle a retenu en conclusion que les pays en développement devaient s’engager à mieux gouverner et à investir dans leur population par le biais de la santé, et surtout de l’éducation.  D’autre part, selon l’intervenante, les pays riches doivent, à leur tour, appuyer les pays en développement par l’allègement de la dette et pour un commerce plus juste.


M. ADRIAN SOLLEEN (Roumanie) a affirmé que, dans un monde interdépendant, les citoyens devaient être responsables.  Les jeunes constituent les ressources les plus importantes au monde, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que le système éducatif fondé sur les valeurs universelles devenait de plus en plus cher en Roumanie, et donc de plus en plus inaccessible.  Investir dans l’éducation est une réponse à la pauvreté et au chômage, a-t-il dit, jugeant important de lier l’éducation à l’emploi.  Il a souligné que le monde avait connu une crise difficile et que les jeunes étaient ceux qui en avaient le plus souffert.  En Roumanie, au début de 2009, 20% des jeunes étaient au chômage, a-t-il précisé.


Le représentant a indiqué que les autorités roumaines avaient développé des mesures législatives pour que les jeunes trouvent un emploi productif.  En outre, le chômage empêche l’accès aux services de santé de base.  Face à la crise, les gouvernants semblent avoir compris le rôle qu’ils devaient jouer, a-t-il estimé.  Selon lui, il est nécessaire de traiter le chômage des jeunes, ce qui implique une révision des programmes scolaires.  Les normes d’éducation doivent être les mêmes partout et les jeunes doivent avoir accès au marché pas seulement dans leur pays.  Il a demandé à ce que les entreprises mettent des ressources à disposition des jeunes pour favoriser leur créativité.


Mme SAMAR AL-ZIBDEH (Jordanie) a décrit les démarches de son pays pour assurer le bien-être social de sa population.  Elle a annoncé que la Jordanie célébrerait le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille car, a-t-elle dit, le renforcement de la famille procède d’une décision politique.  Le Gouvernement a lancé une campagne encourageant une meilleure cohésion entre les membres d’une famille.  Il a mis en œuvre un certain nombre de politiques pour garantir les besoins élémentaires de la famille. Elle a, par ailleurs, estimé que les personnes handicapées n’étaient pas suffisamment intégrées dans l’application des objectifs pour le développement.  La Jordanie a établi un Conseil suprême pour les personnes handicapées dont la première réunion aura lieu en novembre 2009. 


Le pays s’attache aussi à encourager les jeunes à participer aux prises de décisions mais, a-t-elle souligné, les jeunes sont confrontés à de nombreux défis.  La stratégie pour la jeunesse 2007-2009 vise à faire progresser les droits des jeunes et à appliquer leurs droits civils et politiques notamment.  Elle tente également de les responsabiliser, a précisé l’oratrice.  Au sujet des personnes âgées, elle a évoqué la stratégie d’intégration de cette catégorie dans tous les aspects de la vie sociale, économique et humaine.  Elle a conclu que la politique générale du royaume reposait sur le principe d’intégration et de respect des droits et du bien-être de tous. 


TOBIAS NAEF, représentant des jeunes de la Suisse, a rappelé que les jeunes représentaient environ 17% de la population mondiale, soit pas moins de 1,2 milliard d’individus qui cherchent à se forger une place dans la société.  Exclure la jeunesse, c’est compromettre l’avenir, a-t-il dit, évoquant un réservoir inépuisable d’espoir, de créativité et d’idées novatrices.  Il a ajouté que les débats au sein de la Commission du développement social, lors de la session de février 2009, avaient montré, une fois de plus, que l’inclusion sociale était une condition essentielle à l’instauration d’une société stable, juste, sûre et pacifique.  Elle constitue donc une condition préalable au développement social.  Le jeune orateur a estimé qu’il était indispensable de créer et d’utiliser des instruments d’inclusion sociale afin d’atténuer l’impact de la crise, en particulier en ce qui concerne l’accès à la formation et la création d’emploi et a salué l’accent mis par le Secrétaire Général sur l’importance des systèmes de sécurité sociale.  Ces systèmes jouent un rôle de premier plan en temps de crise économique, même s’ils présentent un risque supplémentaire pour le financement de la sécurité sociale. 


Le représentant a reconnu aussi qu’en ces temps de turbulences économiques et financières, le fait de proposer un filet de sécurité par le biais de prestations sociales sans mettre en danger les fondements même de la sécurité sociale constituait un défi majeur.  Il a cependant déploré que la communauté internationale n’étudie pas, pas plus qu’elle ne reconnaît l’énorme potentiel que renferme un système de sécurité sociale pour les pays en développement, y compris les pays les moins avancés.  Il a en conséquence plaidé en faveur d’efforts unis pour instaurer, dans un délai raisonnable, une sécurité sociale mondiale minimale, propre à garantir une couverture universelle adaptée aux besoins et aux possibilités de chaque pays.  Dans ce cadre, il a salué l’engagement important de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.

M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) a affirmé que les personnes âgées devaient être encouragées à jouer un rôle plus actif dans la société, celles-ci devant également bénéficier d’une image moins dégradante de leur statut.  Il a mis en particulier l’accent sur la nécessité de se préoccuper des personnes âgées handicapées.  Le vieillissement est devenu une préoccupation majeure, a-t-il expliqué, précisant que le nombre de personnes âgées était de 737 millions au niveau mondial.  Au Bangladesh, a-t-il dit, on en comptera 18 millions en 2025, contre 6 millions en 1991.  La majorité d’entre elles vivent au-dessous du seuil de pauvreté, a-t-il ajouté, affirmant que cette population croissante pouvait poser un problème social dans un pays parmi les moins avancés comme le Bangladesh.  Il a déclaré que le Bangladesh s’était engagé à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement.  Tout en reconnaissant que la responsabilité première incombait aux gouvernements nationaux, une coopération internationale est nécessaire à la pleine mise en œuvre du Plan.


Le Bangladesh reconnaît le lien entre vieillissement et pauvreté, a-t-il poursuivi, précisant que son pays avait axé la mise en œuvre du Plan de Madrid en insistant sur l’éradication de la pauvreté.  Environ la moitié des ressources budgétaires sont consacrées à des programmes destinés à réduire la pauvreté, a-t-il dit.  Le Gouvernement a, de même, augmenté le taux de retraite des personnes âgées ainsi que sa couverture.  Il a également construit un partenariat avec les ONG et œuvre à promulguer une loi pour les droits des personnes âgées. 


KRISTINA POPOVA, représentante des jeunes de la Bulgarie, a insisté sur la nécessité primordiale, selon elle, de renforcer la contribution des jeunes à la prise de décisions sur tous les niveaux, notant qu’ils devaient être inclus dans l’ensemble des commissions et des organes des Nations Unies s’occupant de développement social.  De même, les ONG de jeunes devraient être intégrées dans le cercle des organisations qui consultent les Nations Unies.  En outre, une autre mesure importante à prendre, consisterait à accroître l’efficacité des associations de jeunes des Nations Unies par le biais d’une coopération avec le Forum mondial du système des Nations Unies pour la jeunesse.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé que le Sommet social pour le développement de 1995 avait constitué l’une des conférences majeures plaidant en faveur de la conquête de la pauvreté, la réalisation du plein-emploi et de l’avènement de sociétés justes et stables socialement.  Quinze ans après, il reste beaucoup à faire et l’année écoulée a été particulièrement difficile pour les pays en développement en raison des crises économique et financière qui sévissent encore, a-t-il dit.  Ces crises, qui n’ont pas été générées par les pays en développement, ont un impact sur ces pays et ont non seulement freiné la croissance économique mais aussi ont érodé les progrès lents des dernières années, a-t-il constaté.  Il a présenté néanmoins certaines mesures prises par son gouvernement dans les divers domaines relatifs au développement social. 


Il apparaît en conséquence impératif de poursuivre et même d’augmenter les efforts d’assistance aux pays en développement, a affirmé le diplomate en rappelant d’ailleurs que le Secrétaire général, dans son rapport, avait clairement mentionné le lien direct entre la disponibilité des ressources et les progrès en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cela devrait nous encourager à investir davantage dans des domaines dans lesquels nous sommes à la traîne pour atteindre les OMD, a-t-il recommandé.  Il a, par ailleurs, salué le fait que le Secrétaire général ait mentionné l’Inde comme l’un des rares cas de succès en matière de développement social et a souligné que la croissance inclusive constituait le principal thème du Onzième Plan quinquennal de son pays (2007-2011).  Il a, en particulier, fait mention du Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act (NREGA), adopté en 2006, qui garantit, entre autres, 100 jours de travail par an aux adultes avec un salaire minimal obligatoire.  Ce programme, dont les femmes et d’autres tranches marginalisées de la population ont particulièrement bénéficié, a fourni du travail à 45 millions de personnes l’an dernier grâce à des programmes couvrant le développement rural.  Ce programme est conjointement mis en place avec un autre programme, Bharat Nirman, centré sur la construction d’infrastructures dans les zones rurales, a précisé l’intervenant.


M. EDINE MANGESHO (République-Unie de Tanzanie) a souligné que la mise en œuvre du Plan d’action de Copenhague pour le développement social était vitale.  Les objectifs de Copenhague sont des éléments nécessaires pour arriver aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit.  Il a précisé que son pays avait connu des résultats concrets mais que les crises représentaient un défi pour parvenir à soutenir les progrès réalisés.  Il a expliqué que la création d’emplois pour les jeunes était une priorité du Gouvernement tanzanien.  À ce titre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre, notamment un Plan d’action pour l’emploi des jeunes.  Il a précisé qu’un jeune délégué tanzanien participait à cette session, dans un effort consistant à accroître la participation des jeunes au processus de prise de décisions. 


Le représentant a, par ailleurs, rappelé la proposition du Président tanzanien à l’Assemblée Générale de déclarer une décennie de l’emploi en Afrique.  Il a plaidé également en faveur d’une transformation de l’agriculture, afin de la rendre plus productive et a lancé un appel international pour favoriser les partenariats publics et privés.  Il a ajouté que le développement de l’agriculture était crucial pour la création d’emplois.  Les personnes handicapées exigent une attention accrue, a-t-il également assuré, notant qu’elles étaient invisibles dans la mise en œuvre des OMD.  La Tanzanie présentera des résolutions en vue d’inclure des personnes handicapées dans les OMD, a-t-il dit.  De même, selon lui, les coopératives sont des vecteurs importants pour promouvoir le développement économique, surtout en zones rurales.  Le mouvement coopératif a une histoire en Tanzanie, et, en ce sens, le Gouvernement poursuit une politique claire en faveur des coopératives.  Il a conclu en réitérant l’engagement de la Tanzanie à la poursuite de la mise en œuvre de la Déclaration de Copenhague sur le développement social.


Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a affirmé que la croissance et le développement social devaient aller de pair et que le développement reposait sur l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables.  Elle a souligné qu’en Afrique subsaharienne, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté avait plus que doublé par rapport à l’année 1981 et que les maux les plus répandus dans cette sous-région étaient le défaut d’accès aux soins de santé, le maintien de la mortalité maternelle et infantile à un taux toujours très élevé, le manque d’eau potable, la propagation du VIH/sida, le chômage et, en particulier celui des jeunes.  Malgré ces difficultés récemment aggravées par les crises mondiales multiples, il ne faut pas passer sous silence les efforts entrepris par les pays en développement pour faire du développement social une réalité, a-t-elle dit.  Elle a rappelé que la plupart des gouvernements avaient élaboré des stratégies et politiques concernant la promotion sociale des populations les plus vulnérables et avaient lancé des politiques et stratégies de création d’emplois. 


La représentante a rappelé l’appel lancé par son pays à l’occasion du cinquième anniversaire du Plan d’action de Madrid pour les personnes âgées en vue de la mise en place d’un fonds mondial destiné au financement de projets et de programmes.  Elle a invité les États Membres à renouveler leur engagement à promouvoir la paix, le développement et le progrès social à travers la coopération et la solidarité.  Il est fondamental de respecter les engagements solennellement souscrits durant les sommets et conférences organisés sous l’égide des Nations Unies, a affirmé la déléguée, qui a cité, entre autres de ces engagements, l’augmentation de l’aide publique au développement pour atteindre 0,7% du revenu national brut des pays développés, l’accroissement des investissements en direction des pays en développement, l’allègement de la dette et l’ouverture des marchés des pays développés aux produits et services des pays en développement.  


M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a affirmé que son pays demeurait engagé en faveur des objectifs du Sommet de Copenhague par le biais de la création d’un système social plus équitable.  L’Érythrée, qui a subi de nombreuses années de conflits, élabore des programmes de développement qui comprennent la création d’écoles et de collèges, ainsi que la création de réservoirs d’eau et de microdigues.  De même, des mesures ont été prises pour introduire l’électricité dans les zones rurales.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les services sociaux de base.


Évoquant le rapport du Secrétaire général sur les personnes handicapées, il a affirmé que cette question était intégrée à l’ordre du jour de son pays.  Il s’agit d’assurer une participation effective de ces personnes en augmentant leur visibilité, et de leur garantir un plein accès à la santé, à l’éducation, à l’économie et au logement.  Il a conclu en soulignant la nécessité de demeurer engagé à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement par le biais d’une coopération à tous les niveaux.


Mme ATSEDE KIDANU (Éthiopie) a estimé que la Déclaration et le programme d’action adoptés au Sommet de Copenhague sur le développement social (1995) représentait l’un des documents les plus exhaustifs et les plus utiles jamais conçus sous les auspices des Nations Unies.  L’Agence éthiopienne de la sécurité sociale a été établie dans le but de renforcer et d’élargir les programmes de sécurité sociale, d’appliquer les lois de sécurité sociale, les règles et les directives ainsi que d’administrer ses fonds, en grande partie recueillis du Gouvernement et de ses employés.


La représentante a affirmé que certains avantages de la famille n’étaient pas encore accordés au titre de la loi relative aux pensions de retraite.  L’agriculture étant un moyen de subsistance et de survie en milieu rural, le Gouvernement a appliqué des politiques et stratégies visant à améliorer la croissance de ce secteur important.  Des politiques tendant à la stimulation de l’emploi, tant dans le milieu rural qu’urbain, ont été mises en place.  Des possibilités d’emploi pour les pauvres en milieu rural ont d’autre part été offertes, de même que des programmes de crédit.  Ainsi 4 300 entreprises et plus de 60 000 nouveaux emplois ont été créés en milieu urbain.  Tous ces efforts ne pourraient être soutenus sans un partenariat et une coopération avec les pays développés, a-t-elle affirmé en conclusion.    


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a affirmé que l’on observait aujourd’hui les résultats d’un système capitaliste qui n’a favorisé qu’un petit nombre tout en maintenant la majorité dans la pauvreté.  Le développement social et le capitalisme sont des concepts qui s’opposent, a-t-il précisé.  Il a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils assument de façon concrète leur part de responsabilité en aidant leurs homologues du Sud à répondre aux effets négatifs de cette crise.  Le Gouvernement du Nicaragua tient comme priorité l’éradication de la pauvreté, en mettant en place des plans de développement social et économique incluant tout le monde et surtout les classes défavorisées qui ont été ignorées par les gouvernements néolibéraux précédents.  Les pauvres sont ainsi passés d’une classe de laissé-pour-compte à une catégorie de protagonistes du nouveau développement du Nicaragua, basé sur l’humain et non plus sur le capital.  Ainsi, un Plan de développement Humain, qui porte sur la malnutrition chronique, a-t-il été mis en place sur la période 2008-2012.


Pour permettre un meilleur accès au service de base, le Nicaragua a déclaré la gratuité absolue de la santé et de l’éducation.  La Campagne nationale d’alphabétisation a réduit l’analphabétisme de manière drastique et le Nicaragua a été déclaré pays exempt d’analphabétisme, recevant une reconnaissance de la part de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).  De même, le programme de sécurité alimentaire a été qualifié de modèle par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  En matière de santé, le Nicaragua a reformulé son modèle, ce qui a eu comme résultat une baisse de la mortalité maternelle.  En outre, la loi sur la souveraineté alimentaire et nutritionnelle de juillet 2009 garantit le droit de tous à bénéficier de produits alimentaires correspondant à ses besoins vitaux. 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a souligné que son pays continuait de faire face à des menaces graves qui risquaient de nuire au développement durable.  Il a recommandé de redoubler d’efforts concertés et de lutter contre la domination étrangère pour que les citoyens puissent pleinement jouir de leurs droits sociaux et économiques.  La Syrie, a-t-il dit, a ratifié la Convention et le Protocole sur les personnes handicapées.  Elle tente de permettre aux jeunes de déterminer leur avenir en prenant des décisions et en leur offrant des possibilités d’emploi adéquates. 


Établissant une corrélation entre les efforts entrepris aux plans national et international, il a espéré que les rapports du Secrétaire général ne laisseront pas de côté les effets catastrophiques de l’occupation étrangère dans les territoires occupés, en particulier l’utilisation par Israël de bombes et de mines.


Mme OLHA P.KAVUN (Ukraine) a souligné la grande importance des résultats du Sommet mondial pour le développement social, de la vingt-quatrième  session extraordinaire de l’Assemblée Générale et d’autres forums.


Les engagements contractés dans ces conférences ont exprimé la volonté politique des Chefs d’État et de gouvernement et ont donné un élan à la reconnaissance politique du développement social, a—t-il dit.  Le développement social est une priorité pour le Gouvernement ukrainien, a-t-il dit, rappelant la priorité du Président Yushchenko d’accorder un niveau de vie décent à tous les citoyens.  Dans cet objectif, les autorités nationales œuvrent à traduire constamment les stratégies internationales politiques et sociales dans des programmes nationaux.  Il a ajouté que cette année, la priorité avait été d’éviter la réduction des niveaux de vie afin de minimiser les effets négatifs de la crise.  Pour éviter une réduction des revenus, le salaire minimum a été augmenté de 3,3% en avril dernier, a-t-il expliqué, tandis que les salaires moyens ont augmenté de 6,1% par rapport à la même période en 2008.  Il a ajouté que le chômage avait baissé de 0,2% au 1er juillet 2009 et représentait 2,4% de la population en âge de travailler.


M. HENRY TACHIE-MANSON (Ghana) a regretté que le nombre absolu de personnes pauvres dans le monde ait augmenté.  Les changements climatiques et la crise ont exacerbé Les conditions socioéconomiques, a-t-il également souligné.  Le représentant a indiqué que son pays avait mis en place des mesures en insistant sur la protection sociale.  Le Gouvernement poursuit la mise en œuvre d’un programme commencé en janvier 2008 dont la stratégie repose sur la nécessité d’agir contre la pauvreté en investissant dans les couches les plus vulnérables.  Grâce à ce programme, a-t-il dit, des transferts d’argent sont effectués en faveur des foyers les plus pauvres, des orphelins, des personnes âgées pauvres, des handicapés.  D’autres interventions de protection sociale passent par des investissements dans des écoles élémentaires, a-t-il ajouté.  Il a affirmé que le Gouvernement avait adopté en 2006 une loi sur les personnes handicapées.  Il met actuellement la dernière touche à une politique du vieillissement visant à assurer les droits fondamentaux pour les personnes âgées.  Le représentant a également fait état de la mise en place d’une politique nationale de la jeunesse, citant en particulier un programme d’emploi national qui a permis de fournir des emplois à 108 000 jeunes dans tout le pays.


Mme DENISSE BECERRA (Pérou) a souligné que les jeunes représentaient plus de 25% de la population mondiale et qu’ils partageaient le même idéal, à savoir celui d’un monde meilleur.  Il s’agit d’assurer l’avenir des jeunes et la réalisation de plans de longue durée, pourtant ils ne disposent pas de suffisamment de place dans le débat international.  La solution ne consiste pas seulement à les préparer pour l’avenir, mais il faudrait surtout se demander si les jeunes sont véritablement préparés à faire face aux conséquences de la mondialisation.  Elle a néanmoins cité les progrès réalisés au niveau mondial en faveur de la jeunesse, notamment dans son propre pays.  Elle a recommandé d’adopter un plan national intégré pour préparer la population à la transition de la responsabilité d’une génération à l’autre.  Au Pérou, des programmes ont été mis en place pour préparer les jeunes, en particulier par la formation professionnelle et technique.  Ces efforts ne serviront à rien, a mis en garde l’intervenante, si on ne remédie pas aux facteurs exogènes qui affectent le bien-être des populations. 


Dans ce cadre, il faudrait, selon elle, lutter contre les changements climatiques et garantir la sécurité alimentaire pour tous.  Les émissions de gaz à effet de serre au Pérou représentent 1% des émissions au niveau mondial mais les conséquences se font sentir dans le pays puisque la taille des glaciers a fortement diminué.  Ceci fait, par exemple, que les jeunes ne disposent pas d’eau potable dans les villes, tandis que l’érosion des sols rend les terres non arables.  Il ne faut pas oublier que c’est la misère qui pousse certains jeunes à adhérer à des groupes radicaux dans le monde et il est urgent d’éliminer les causes profondes de la pauvreté, a-t-elle assuré.


M. IBRAHIM BIN SAAD BIN BAISHAN (Arabie saoudite) a remarqué qu’aucun des principes de ce qu’il est convenu d’appeler la légitimité internationale des droits de l’homme ne mentionne l’âge comme motif de discrimination.  Toutefois, la discrimination à l’égard des personnes âgées demeure occultée en raison de l’absence d’une convention internationale globale sur les droits de ces personnes, a-t-il dit.  Une telle convention aiderait à la consolidation des normes internationales en vigueur quant aux droits des personnes âgées et, encouragerait une allocation adéquate des ressources requises.  Il a souscrit aux conclusions et recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général sur ce thème.  Il a fait partager l’expérience de son pays visant à mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées.  Des institutions ont été créées, et en se fondant sur le principe islamique du respect pour les parents, tentent de mettre en place les conditions nécessaires à leur bien-être.


Une source de revenus est garantie à chaque personne âgée, homme et femme, de même qu’un logement public digne et le suivi de sa santé physique, psychologique et mentale.  Ces logements sont fournis par le Gouvernement, par des organisations charitables ou sont issus des dons de mécènes, a-t-il précisé.   D’autre part, le Gouvernement poursuit la recherche pour l’appui à cette catégorie et des soins sont assurés tant à domicile que dans les foyers.  Des abris et des services sanitaires psychologiques et sociaux sont aussi mis à la disposition de ces personnes.  Un comité national des personnes âgées, présidé par le Ministère des affaires sociales et constitué par les représentants de plusieurs entités publiques et agences du secteur privé, a également été créé pour veiller à répondre à leurs besoins et ce par le biais de plans, de programmes de prévention et de collecte de statistiques et de données.  Le Gouvernement veille aussi au bien-être économique des personnes âgées en instituant un système de retraite, d’assurance et de sécurité sociale.


Mme BELÈN SAPAG (Chili) a insisté sur la nécessité de mettre en place des normes internationales en faveur des personnes âgées.  Conformément aux engagements pris lors de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement à Madrid, le Chili a convoqué une réunion au siège de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), à Santiago.  Elle espère que cette rencontre contribuera à la création de mécanismes spécifiques sur les droits des personnes âgées.  Elle a dit accueillir favorablement les mesures et recommandations du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.  L’inclusion dans ce rapport de données sur la violence contre des personnes âgées a fait apparaître la nécessité de créer des mécanismes renforçant leurs droits, a-t-elle dit.


La représentante a également affirmé que la Présidente du Chili, Mme Michelle Bachelet, avait pris des initiatives nationales sur ce thème et ce, en suivant trois axes: créer et garantir les droits des personnes âgées; mettre en place un réseau de protection sociale; promouvoir leur inclusion sociale.  Elle a, par ailleurs, indiqué que le pays avait mis en œuvre une série de programmes, notamment concernant l’accès au logement.  En outre, une réforme provisoire a été entreprise, prévoyant l’octroi d’une pension de base aux personnes âgées qui n’auraient pas droit à un autre type de pension et qui font partie de la population à faible revenu.  Des mesures juridiques tendant à mettre en œuvre les recommandations de Madrid sont également mises en place.  Enfin, le Gouvernement chilien cherche la participation de la société civile dans les soins destinés aux personnes âgées.


Mme NAZEK SHAWISH (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné que les pays en développement faisaient face à des défis sans précédent pour assurer la croissance et la stabilité économique.  Elle a salué les efforts de la communauté internationale dans la réalisation des objectifs du développement social.  Son pays a accueilli le Forum international de la jeunesse qui encourage la pleine participation des jeunes à l’économie du pays.  Elle a affirmé que son pays avait adhéré l’an dernier à la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et qu’il soutenait les efforts des Nations Unies pour la mise en œuvre du Programme mondial d’action pour les personnes âgées.  L’intervenante a recommandé une utilisation maximale des ressources financières afin d’améliorer les conditions de vie économique et sociale des différentes composantes de la société.  Elle a exhorté la communauté internationale à maintenir l’élan pour garantir la justice sociale et le bien-être de tous les individus.


Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a indiqué que l’intégration sociale était un facteur important du développement social comme indiqué lors du Sommet social tenu en 1995 à Copenhague où l’on a défini la création d’une « société pour tous ».  Le processus de développement social requiert la création d’un consensus basé sur la solidarité en vertu duquel l’exclusion doit être éliminée.  L’État plurinational de Bolivie promeut le bien-être des peuples autochtones, a-t-elle également expliqué.  Elle a mis l’accent sur le principe de solidarité entre les peuples et a informé que la nouvelle Constitution adoptée par référendum le 25 janvier 2009, avec la participation de 61% de la population votante, réaffirmait les droits à la vie et à la sécurité alimentaire, au travail sous toutes ses formes et à un emploi digne, à l’accès universel et équitable aux services de base d’eau potable, d’assainissement, d’électricité, de gaz à domicile, de services postaux et de télécommunications.  Elle garantit, par ailleurs, le droit d’accès aux moyens de subsistance et aux ressources naturelles. 


Grâce à la coopération Sud-Sud (ALBA-TCP), la Bolivie est devenue le troisième pays d’Amérique latine qui ne connaît plus l’analphabétisme, comme l’a reconnu l’UNESCO.  Pour le soutien de l’agriculture et l’élevage familier, la Constitution a éliminé les barrières fondées sur l’origine ethnique.  Les populations ont droit à la santé gratuite, à la communication dans leur langue particulière et le droit à l’emploi sans discrimination.  Les jeunes sont aussi pris en considération dans la Constitution du pays.  Cependant, l’augmentation progressive du nombre d’adultes âgés représente également en Bolivie un défi pour le système de promotion et de protection sociale.  Leurs droits ont été inclus dans la Constitution, qui interdit les mauvais traitements et les discriminations à l’égard de cette catégorie.  La déléguée a évoqué les répercussions des crises alimentaire, financière et les conséquences des changements climatiques, notant qu’elles exigeaient des allocations financières supplémentaires, le transfert technologique et la création de conditions propices au progrès conformément aux engagements pris et aux objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague.    


M. KOKO KPAYEDO (Togo) a affirmé que des années de politique d’austérité recommandées par les pays développés avaient débouché sur la stagnation économique et que, de surcroît, le monde était actuellement confronté à une crise économique et financière.  Les dégâts matériels et les pertes humaines occasionnées par les catastrophes naturelles, en particulier en Afrique, ont rendu l’impact de ces crises encore plus sévère.  Les peuples d’Afrique nécessiteraient une action rapide et urgente pour améliorer leurs conditions de vie.


L’essor démographique au Togo a une incidence sur les besoins essentiels et sur la capacité des pouvoirs publics de répondre aux besoins de base de la population, comme l’accès à l’eau, l’assainissement, l’emploi, l’éducation et la santé.  Le Gouvernement a initié un programme d’action sur la population et le développement et a mis notamment en place un comité national chargé de se pencher sur les besoins sociaux des femmes, des personnes âgées et des jeunes.  En collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), le Gouvernement est également en passe d’actualiser sa politique en matière de population et de mettre sur pied un comité sur la migration.  Il a aussi produit un document spécial sur la réduction de la pauvreté pour la période 2009-2011, lequel contient une analyse approfondie et des mesures progressives visant à mieux canaliser les ressources vers la réduction de la pauvreté.  


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a déclaré que la réalité sombre de la situation sociale dans le monde dans différentes régions, en particulier en Afrique, montrait que les Objectifs du Millénaire pour le développement seront loin d’être atteints, et ce dans une large mesure.  Il a remarqué que le rapport du Secrétaire général, s’il confirme que des pays comme l’Inde et la Chine ont été en mesure de réduire les niveaux de pauvreté du fait d’une solide croissance économique, le nombre absolu de pauvres en Afrique, en Amérique latine et en Asie ne cesse, lui, d’augmenter.  Il reste à peine cinq années et cette situation est inquiétante, a estimé le représentant kényen, qui s’est demandé si le monde était en mesure d’inverser cette tendance.


Au plan national, il a considéré que malgré les maigres ressources et les turbulences économiques, son pays était convaincu de la nécessité d’investir davantage de ressources dans l’éducation, la santé et la création d’emplois, même s’il n’est pas possible d’en tirer profit dans l’immédiat.  Traiter des jeunes a toujours posé des défis énormes, a-t-il également dit.  Il s’agit de les engager plutôt que de les écarter des difficultés.  Il a admis que dans son pays, le Gouvernement n’avait pas réussi à faire face à leurs besoins spécifiques.  La sécheresse n’y a pas aidé.  Il a toutefois fait part des succès enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida.  Enfin, l’orateur a mis l’accent sur la nécessité de partenariats mutuellement profitables et sur une mobilisation de ressources suffisantes.  Il est vrai que pour atteindre ces objectifs, il faudra faire preuve de dévouement et de sacrifice, d’autant plus que cette tâche est rendue difficile par la récession mondiale, la désertification incessante et la concurrence permanente des priorités, a-t-il indiqué.  Le partage des responsabilités demeure le seul moyen de réaliser collectivement le développement social de toutes les sociétés, a—t-il affirmé en conclusion.


M. HASSAN KLEIB(Indonésie) a estimé que la crise était susceptible d’anéantir les gains obtenus pour parvenir aux OMD.  Cette session de la Troisième Commission doit être l’occasion d’apporter une réponse inclusive, d’élaborer des stratégies pour placer les personnes au centre du développement, a-t-il dit.  À ce titre, il convient de promouvoir les objectifs du développement social pour que les individus puissent participer pleinement à la société.  Il a souligné que l’Indonésie était devenue la troisième démocratie la plus importante du monde.  Le principe sur lequel elle repose est que chaque membre de la société a une responsabilité sur le bien-être de l’autre.  Des mesures ont été adoptées, notamment concernant la retraite de base ou la santé.  Des programmes en faveur des familles ont été mis en place pour donner aux plus pauvres d’entre elles des activités procurant un revenu.


Le représentant a également affirmé que les coopératives constituaient l’épine dorsale de l’économie indonésienne depuis son indépendance.  Elles ont résisté à la crise.  Le pays compte 150 000 coopératives créant des emplois, a-t-il expliqué.  Il a, par ailleurs, déclaré que l’Indonésie avait renforcé le cadre juridique de la jeunesse.  Concernant les personnes âgées, un plan d’action national a été adopté.  Enfin, il a considéré que la macroéconomie devait être en mesure de stabiliser l’économie réelle et que l’éducation était un moyen de briser le cycle de la pauvreté


Mme SABRINA RIVAS PÉREZ, (République dominicaine) a déclaré que si les jeunes participaient aux activités de la vie civile, ils pouvaient favoriser des progrès pour l’avenir.  Elle a cité des exemples illustrant cette affirmation.  La jeunesse est productrice, et c’est là, a-t-elle dit, un capital et un chapitre de plus dans la politique nationale.  L’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié un rapport sur l’emploi des jeunes qui révèle que ceux parmi eux qui ont une éducation supérieure sont plus à même de trouver des emplois de longue durée.  Il faut donc encourager les jeunes à poursuivre leurs études et veiller à leur assurer un travail décent et productif. 


Par ailleurs, des pays insulaires comme le sien se sentent fortement menacés par les changements climatiques, a-t-elle indiqué avant d’engager les États à redoubler d’efforts pour lutter contre ce fléau.  Elle a noté que la consommation humaine avait considérablement augmenté et que l’existence de disparités dans le monde rendait ce problème plus flagrant.  La République dominicaine est affectée par plusieurs phénomènes physiques tels que le relèvement du niveau de la mer.


Elle a incité à davantage d’efforts pour obtenir un document consensuel sur la situation des jeunes et a affirmé qu’il était indispensable d’habiliter les jeunes à participer à la croissance économique et sociale.


BOGOLO KENEZENDE et YOLISA MODISE, représentants des jeunes du Botswana, ont déclaré que leur mandat était de transmettre aux jeunes du monde entier un message de solidarité et de se joindre à la communauté internationale dans la réflexion sur les questions et les problèmes affectant la jeunesse d’aujourd’hui.  Ils ont estimé que la problématique des jeunes au sein de la société civile revêtait une grande importance pour leur pays.  Le chômage représente un défi majeur et la pauvreté sévit surtout dans les zones rurales, affectant en particulier les femmes, les jeunes et les personnes âgées.  En dépit du déclin dans le taux de prévalence du VIH/sida, le fléau touche encore de plein fouet la jeunesse du pays et le sida a un impact négatif sur la production, les chefs de ménage et les jeunes talentueux qui laissent derrière eux des orphelins et des démunis.  Le Botswana a pu se hisser du troisième rang des pays les plus pauvres au monde, en 1966, à celui de nation à revenu moyen, aujourd’hui, et ce à travers la collaboration avec des gouvernements et des agences multilatérales de toutes les régions du globe. 


Tour à tour, les deux intervenants ont souligné que le Botswana était disposé à échanger des informations et à collaborer avec différents départements de la jeunesse ainsi que d’autres organisations dans le cadre de programmes destinés à la jeunesse, insistant sur la notion de partage et d’échange avec les autres.  Ils ont encouragé d’autres pays à faciliter la participation de jeunes délégués car du point de vue de la pratique, cela équivaudrait à planter les graines de l’intégration mondiale et d’une amitié durable entre les nations, tout en fournissant une formation utile aux dirigeants de demain.


Le représentant des jeunes de la Thaïlande, a réclamé une participation plus active des jeunes dans la prise de décisions.  Il a ajouté que les jeunes pouvaient contribuer à la résolution de certains problèmes majeurs comme l’égalité en matière d’éducation, les réchauffements climatiques et la pauvreté.  Il a souligné les efforts de son gouvernement pour améliorer la situation dans les zones rurales et reculées du pays, il a néanmoins exhorté à prendre des mesures plus concrètes.  Prenant la parole à son tour, une jeune collègue de sa délégation a axé son intervention sur l’inégalité et a encouragé à se pencher sur les effets des réchauffements climatiques.  Les populations ne peuvent plus cultiver car elles sont exposées à des catastrophes naturelles et du moins, pour cet aspect, toutes les régions ne sont pas à la même enseigne, a-t-elle remarqué.  La communauté internationale doit s’efforcer de collaborer pour s’assurer que même les plus démunis puissent avoir leur voix au chapitre.  Elle a conclu en soulignant que les jeunes de son pays étaient à la fois une ressource importante et la clef pour apporter des idées créatrices.  Ils sont des ressources nettes dans le développement social ainsi que des acteurs de changement.  


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a affirmé que le principal objectif de la politique sociale du pays résidait dans l’édification d’une société plus équitable et plus inclusive et le Gouvernement développait un agenda complet combinant sécurité, confiance des citoyens et des investisseurs, avec des progrès dans la politique sociale.  En dépit des effets des crises mondiales, il continue de favoriser les politiques tendant à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation de l’égalité sociale en investissant massivement dans l’éducation, la santé et dans d’autres facteurs qui ont un impact élevé dans la construction du capital humain et social. 


Le développement des ressources humaines est une composante clef de toute stratégie de développement, a-t-elle dit.  De ce fait, l’objectif majeur des pouvoirs publics vise à garantir à tous les Colombiens un accès à l’éducation, à la sécurité sociale équitable et inclusive et au marché de l’emploi.  Dans ce contexte, le Service national d’apprentissage (SENA), une institution de formation professionnelle des jeunes et des adultes, a dépassé les 6 millions de places en 2008, le but étant d’atteindre 6,2 millions de places à la fin de l’année en cours.  Ces contributions contribuent à faire faire à la Colombie un saut de cinq rangs dans le rapport de développement humain 2009 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) par rapport à celui de 2006.  Se disant convaincue que les programmes de protection sociale contribuaient à la réduction de la pauvreté, et à contrecarrer les symptômes de la vulnérabilité et des inégalités persistantes, elle a indiqué qu’en mars 2009, 90% de la population, soit plus de 40 millions de Colombiens, avaient bénéficié de soins de santé et que la moitié d’entre eux étaient affiliés à un programme subventionné par l’État.  L’objectif ultime en matière de sécurité sociale et de santé serait d’atteindre une couverture universelle en 2010, a préconisé la représentante, qui s’est ensuite attachée à décrire les politiques de son pays en faveur des groupes sociaux vulnérables, des jeunes, des personnes âgées.


Mme MARYAM ALKENDI (Émirats arabes unis) a affirmé que la crise économique et financière avait contribué à aggraver la situation socioéconomique des pays en développement.  Elle a salué les Nations Unies pour avoir mobilisé les États Membres en vue de promouvoir la sécurité à travers le monde et pour avoir milité dans des forums économiques et sociaux pour faire progresser les efforts dans la réalisation des OMD.  Les Émirats arabes unis ont pris différentes mesures pour affronter les effets de la crise et leur permettre de poursuivre leurs plans de développement socioéconomique.  Elle a, en particulier, souligné que le secteur de l’éducation revêtait une grande importance, le budget lui étant consacré atteignant 23% de celui de l’État en 2009.  Les Émirats arabes unis ont réalisé des efforts importants pour aider les pays en développement, en proie à des conflits, à des catastrophes naturelles, à surmonter leurs défis par le biais d’une fondation à vocation humanitaire.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a estimé que la réponse de la communauté internationale n’était pas à la hauteur des enjeux en ce qui concerne le vieillissement mondial de la population et a plaidé en faveur de ressources humaines et financières supplémentaires, d’abord et avant tout pour garantir la pleine application du Plan d’action de Madrid, en particulier la jouissance des droits des personnes âgées.  Il a indiqué que son pays s’employait à œuvrer en étroite collaboration avec d’autres pays intéressés par la question dans toutes les régions du monde. 


Le représentant a d’autre part appuyé la consolidation des coopératives et des mutuelles en tant que forme de propriété participative, démocratique et en tant que mode de distribution.  Il a conclu en affirmant la corrélation entre les droits de l’homme et le développement.  Lors de la conception des politiques publiques, l’on ne peut les traiter séparément comme s’il s’agissait de compartiments cloisonnés car les mesures prises dans ces domaines doivent se renforcer mutuellement et affectent inexorablement le tissu social de toute communauté, a-t-il expliqué.    


Mme. JANE STEWART, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que les chefs d’État et de gouvernement, les Ministres du travail, les travailleurs et les employeurs qui avaient participé au Sommet pour l’emploi, organisé par l’OIT en juin dernier, avaient soutenu l’adoption du Pacte mondial pour l’emploi, destiné à guider les politiques nationales et internationales et à réduire le délai du retour à la croissance économique.  Le Pacte, a-t-elle expliqué, propose un ensemble de solutions fondées sur des exemples réussis.  Il insiste sur la création d’emplois, le soutien aux entreprises, le tout combiné à des systèmes de protection sociale, surtout pour les plus vulnérables.  Le point fondamental était de reconnaître le rôle que joue le dialogue social dans l’adoption de mesures efficaces.  Les jeunes chômeurs sont les plus vulnérables et l’OIT appelle à des mesures concernant l’intégration des jeunes dans un cadre national, la mise en œuvre de programmes de formation et la promotion de l’entreprenariat des jeunes, a-t-elle indiqué.


Elle a expliqué que l’OIT collectait des données sur l’emploi des jeunes, le chômage, le sous-emploi, analysait les résultats des politiques nationales, apportait des conseils et collaborait avec d’autres institutions pour favoriser une ligne politique cohérente.  L’une des questions les plus graves est celle traitant des changements démographiques, a-t-elle dit.  Le vieillissement a en effet des conséquences sur les marchés.  Comme plus de gens vivent plus longtemps, moins de gens entrent sur le marché du travail ou le font plus tard.  Cela remet en question la durabilité des systèmes de protection sociale.  Les législations spécifiques par âge ont eu des résultats peu encourageants et de nouvelles idées sont nécessaires, a-t-elle poursuivi.  Concernant le travail des femmes, la formulation de solutions nécessite une collaboration entre les États et les partenaires sociaux. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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