AG/10780

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA LUTTE CONTRE LES TALIBAN, AL-QAIDA ET LE TRAFIC DE DROGUES EN AFGHANISTAN AINSI QUE CELLE DE LA COOPÉRATION RÉGIONALE

10/11/2008
Assemblée généraleAG/10780
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

42e et 43e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA LUTTE CONTRE LES TALIBAN, AL-QAIDA ET LE TRAFIC DE DROGUES EN AFGHANISTAN AINSI QUE CELLE DE LA COOPÉRATION RÉGIONALE


L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par consensus une résolution dans laquelle elle se déclare profondément préoccupée par l’état de la sécurité en Afghanistan et appelle la communauté internationale à collaborer étroitement face à la recrudescence des actes de terrorisme auxquels se livrent les Taliban et Al-Qaida.  Elle souligne l’importance de la coopération régionale et se félicite du lancement de la Stratégie nationale de développement « qui témoigne d’un niveau de responsabilisation accru de la part du Gouvernement afghan ».


L’Assemblée a également adopté une résolution, commentée par le Guatemala, les États-Unis, l’Espagne et la Fédération de Russie, sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes et une autre sur la constitution d’une région de paix, de liberté, de démocratie et de développement en Amérique centrale.


« Nous sommes ici pour dire ensemble que le régime des Taliban n’aura plus jamais le contrôle d’un pays et qu’Al-Qaida n’aura plus jamais de sanctuaires en Afghanistan ou ailleurs » a déclaré le représentant afghan, qui a présenté une stratégie en trois points consistant d’abord à ce que son gouvernement puisse s’approprier davantage les plans liés à la sécurité, à la reconstruction et au développement.


En l’occurrence, il a espéré que le soutien international, matérialisé depuis sept ans, par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et la coalition de l’opération « Liberté immuable », s’appuie davantage sur la stratégie nationale de développement. 


Comme deuxième point, le représentant afghan a voulu que les troupes internationales élargissent leurs activités au-delà de la lutte contre les Taliban pour s’attaquer à la sécurité globale du peuple afghan.  Ces troupes, a-t-il insisté, doivent réfléchir à la question des dommages collatéraux au sein de la population civile.  Enfin, le représentant a appelé au renforcement de la coopération régionale, en particulier l’établissement de relations avec le Pakistan « qui partage le fléau des Taliban et d’Al-Qaida ». 


Le représentant du Pakistan a acquiescé en rappelant que la plupart des succès contre ces deux groupes terroristes ont été remportés grâce au soutien et à la collaboration de son pays.  Mais ce soutien et cette collaboration, a-t-il souligné, exigent une coopération réciproque, basée sur la bonne volonté, le respect de la souveraineté des deux États et de leur intégrité territoriale.  Utiliser un territoire pour mener des actions contre l’autre ne contribue pas à supprimer la menace terroriste, a-t-il dit.  Bien au contraire, cela ne peut que compromettre les efforts et servir, en fait, à renforcer la position des forces contre lesquelles nous nous battons.


S’agissant du contrôle de la frontière entre les deux, le représentant pakistanais a rappelé le plan proposé par son pays, et appuyé aujourd’hui par le représentant des États-Unis, consistant à renforcer les capacités, à partager les informations entre services de renseignements et à déployer des efforts militaires similaires.


Dans la résolution, présentée par l’Allemagne et dont l’adoption a été précédée de 19 interventions, l’Assemblée générale constate aussi « avec une vive préoccupation » le resserrement des liens entre le trafic de drogues et les activités terroristes, et salue les efforts du Gouvernement afghan pour exécuter la Stratégie nationale de lutte contre la drogue. 


À cet égard, le représentant de la Fédération de Russie a rappelé que les efforts doivent être intensifiés tant sur le territoire afghan qu’à l’extérieur, grâce à la mise en place d’un système de « ceintures de sécurité financière et antidrogue », qui serait coordonné par les Nations Unies et auquel participeraient les pays voisins. 


L’Assemblée parle aussi, dans la résolution, de l’importance pour l’Afghanistan de promouvoir la bonne gouvernance, dont la lutte contre la corruption, et de tenir des élections libres, honnêtes et sûres aux dates prévues de 2009 et de 2010.  Elle demande à la communauté internationale de continuer à apporter un appui soutenu, notamment son concours financier, et une aide pour assurer la sécurité des élections. 


L’Assemblée se réunira demain, mardi 11 novembre, pour achever le débat qu’il a commencé aujourd’hui sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et de l’assistance en cas de catastrophe.  Le débat a débuté avec les interventions de la France, au nom de l’Union européenne, d’Antigua-et Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de Grenade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et l’Inde, au nom de la Suède puis en sa capacité nationale.  Le représentant du Yémen a présenté le projet de résolution pertinent*.


* A/63/L.21



COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA LIGUE DES ÉTATS ARABES


Au titre de cette question, l’Assemblée a adopté sans vote la résolution (A/63/L.20), qui a été présentée par le représentant de la Libye.  Dans cette résolution, l’Assemblée demande aux institutions spécialisées et autres organismes et programmes des Nations Unies de renforcer et de développer la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes et ses organisations spécialisées.  Elle les engage également à renforcer la capacité de la Ligue à tirer parti de la mondialisation et des technologies de l’information, et à intensifier leur coopération avec celle-ci pour ce qui est de l’organisation de séminaires et de stages de formation, ainsi que de la réalisation d’études. 


L’Assemblée générale demandeaux institutions spécialisées et autres organismes et programmes des Nations Unies d’accroître leur coopération avec la Ligue dans les domaines prioritaires que sont l’énergie, le développement rural, la désertification et les ceintures vertes, la formation et l’enseignement professionnel, la technologie et l’environnement, de même que l’information et la documentation, le commerce et les finances, les ressources en eau, le développement du secteur agricole, l’émancipation de la femme, les transports, les communications et l’information, le renforcement du rôle du secteur privé et, finalement, le renforcement des capacités.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (A/63/372-S/2008/617)


Le Secrétaire général souligne dans ce rapport, qu’« indépendamment des progrès enregistrés dans certains domaines », la situation en Afghanistan est « devenue plus difficile depuis mars ».  Il observe une détérioration considérable de la situation en matière de sécurité, et ce, en dépit du renforcement des capacités de l’Armée nationale afghane et des forces internationales.  Il explique notamment que « l’influence des insurgés s’est étendue au-delà des zones traditionnellement instables et s’est intensifiée dans les provinces voisines de Kaboul ».


De même, « les incidents liés aux activités transfrontières menées depuis le Pakistan se sont sensiblement multipliés », tandis que les moyens utilisés sont devenus plus sophistiqués.  La forte augmentation du nombre de victimes parmi les civils est le résultat de la dépendance des insurgés vis-à-vis des tactiques asymétriques, ajoute-t-il, en reconnaissant que des civils trouvent la mort à la suite d’opérations militaires menées par les forces afghanes et les forces de sécurité internationales.


Sur le plan humanitaire, la situation s’est, elle aussi, dégradée, « en partie à cause du conflit en cours et en partie en tant que conséquence de la coïncidence des crises ».  La gravité de l’insécurité alimentaire dans le pays exige, estime le Secrétaire général, « une intervention urgente, dans une perspective tant à court qu’à long termes ».


Des progrès ont été accomplis dans les préparatifs pour l’enregistrement des électeurs, de même que dans la lutte contre les stupéfiants, avec une diminution de la culture du pavot et de la production d’opium.  Par ailleurs, le Secrétaire général décrit les réformes du processus de décision du Conseil commun de coordination et de suivi et les faits nouveaux intervenus dans les domaines de l’égalité des sexes, de la gouvernance et de la lutte antimines.


D’une manière générale, le Secrétaire général demeure « fermement convaincu que la tendance négative peut être inversée ».  La Conférence de soutien à l’Afghanistan, qui s’est tenue à Paris le 12 juin 2008, a offert un programme et une feuille de route, le défi consistant désormais à « donner suite aux engagements pris ».  Le succès, ajoute-t-il, dépendra de la capacité à accomplir une « percée politique » permettant de « s’attaquer aux questions pour lesquelles l’action de la communauté internationale et des Afghans a été insuffisante, et d’accélérer les progrès là où des gains ont été réalisés ».


Le Secrétaire général préconise « un changement de rythme et d’orientation ».  « Toutes les parties à la Conférence de Paris doivent tout mettre en œuvre pour honorer aussi vite que possible les engagements qu’elles ont pris », affirme-t-il.  Le Secrétaire général rappelle que son Représentant spécial, M. Kai Eide, a été chargé de coordonner l’action de la communauté internationale dans ses relations avec le Gouvernement afghan.  Si les parties prenantes ne manifestent pas clairement leur volonté de coordonner leurs opérations et de mettre en œuvre des politiques conformes aux engagements de Paris, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et le Représentant spécial « ne pourront pas réussir leur mission », écrit-il.


Débat général


Présentant le projet de résolution sur la situation en Afghanistan, M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne) a souligné qu’aujourd’hui, 85% de la population afghane avait accès à des soins médicaux, que les routes, les écoles, les ponts et les structures d’assainissement ont été reconstruits et qu’une large partie du territoire a été déminée.  La Déclaration de Paris, a-t-il dit, définit la stratégie et la feuille de route pour le renouvellement des efforts du Gouvernement afghan et de la communauté internationale afin de relever les défis restants.  Le représentant a souligné l’importance de l’appropriation nationale dans tous les aspects de la gouvernance, avant d’encourager le Gouvernement afghan à prendre des mesures décisives dans la lutte contre le terrorisme et la corruption, le renforcement de la Police nationale afghane et la promotion de la croissance économique par le biais du développement rural.


Pour sa part, a indiqué le représentant, l’Allemagne a tout récemment porté son aide au développement en faveur de l’Afghanistan à 170 millions d’euros en 2008.  Il a expliqué que l’aide humanitaire et le financement des opérations de déminage avaient été augmentés de 15 millions d’euros.  Des fonds supplémentaires ont également été versés dans le contexte de la crise alimentaire mondiale et 1 000 soldats allemands de plus viennent de rejoindre les rangs des forces internationales.  M. Matussek a par ailleurs annoncé que l’Allemagne était prête à doubler le nombre d’officiers de police allemands dans le cadre de sa mission de police européenne en Afghanistan.  En conclusion, il a noté l’importance d’intensifier et d’améliorer la coopération régionale pour assurer le succès de l’assistance internationale dans l’amélioration des conditions de vie en Afghanistan.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé le noble but du travail de la communauté internationale en Afghanistan, qui est d’empêcher que la maladie du terrorisme ne se propage dans une nation et dans le monde.  Nous sommes ici pour dire, ensemble, que le régime des Taliban n’aura plus jamais le contrôle d’un pays et n’écrasera plus les espoirs, les rêves et la vie de leur propre peuple, a-t-il souligné.  Al-Qaida, a-t-il ajouté, ne doit plus jamais avoir de sanctuaires en Afghanistan, ou ailleurs, pour diffuser sa terreur extrémiste et tuer des milliers d’innocents à travers le monde.  Nous sommes ici pour que l’Afghanistan puisse servir d’exemple d’un pays musulman démocratique capable d’édifier un pont entre les communautés et les peuples de différentes religions et cultures.


Le représentant afghan a souligné que les défis étaient critiques dans son pays.  Les activités terroristes ont une relation de plus en plus grande avec le crime et la drogue.  Parallèlement, a-t-il déclaré, le Gouvernement afghan affronte de sérieux obstacles dans sa lutte contre la corruption et pour organiser des élections, former un système judiciaire fort et renforcer le développement économique.  De surcroît, la pénurie alimentaire menace plus de huit millions d’Afghans cet hiver, a-t-il alerté.  Compte tenu des ressources limitées par la crise financière internationale, le Gouvernement afghan doit faire plus avec moins, a-t-il regretté.


M. Tanin a présenté une stratégie en trois points pour son pays.  Le premier consiste à renforcer l’appropriation nationale, à tous les niveaux et dans tous les aspects.  Les effectifs de l’Armée et de la Police nationales doivent être augmentés à 134 000 soldats d’ici à 2010, a-t-il expliqué.  Pour y arriver, nous avons besoin du soutien international, a-t-il déclaré.  Selon lui, l’appropriation nationale afghane doit aussi augmenter dans les domaines de la reconstruction et du développement.  Il a donc espéré que le soutien international s’appuiera sur la Stratégie nationale de développement, mis au point par le Gouvernement. 


Les prochaines élections doivent aussi permettre de renforcer l’appropriation nationale, a poursuivi le représentant, qui a reconnu qu’en la matière la sécurité est une condition préalable.  Il en a appelé à l’appui international.  Le second défi doit donc être de réorienter l’implication internationale vers la sécurité générale du peuple afghan. 


Les troupes internationales doivent élargir leurs activités et aller au-delà de la lutte contre les Taliban et s’attaquer à la sécurité globale du peuple afghan.  Toute augmentation de troupes doit se faire en collaboration avec le Gouvernement afghan, a-t-il souligné, en ajoutant que les troupes étrangères doivent réfléchir à la question des dommages collatéraux parmi la population civile.  La communauté internationale peut faire plus, a-t-il insisté, pour éviter les morts parmi les civils.


Comme troisième défi, le représentant a cité le renforcement de la coopération régionale parce que les défis auxquels fait face l’Afghanistan sont de portée régionale.  La priorité en la matière, a-t-il dit, est l’établissement des relations avec le Pakistan qui partage le fléau des Taliban et d’Al-Qaida.  Nous devons travailler ensemble pour démanteler leurs sanctuaires, a-t-il déclaré.  M. Tanin a parlé des deux Afghanistan.  Celui des atrocités dont parlent les médias et celui où vivent dans la paix des millions d’Afghans.  Nos efforts ne sont pas vains.  Nous faisons des progrès, a-t-il insisté. 


Il a attiré l’attention sur des évènements majeurs intervenus chez les deux plus grands alliés de son pays.  Il s’est ainsi réjoui de voir, avec l’arrivée au pouvoir du nouveau Président pakistanais, les premiers pas d’une collaboration et d’une coopération qui, a-t-il espéré, mèneront à la paix et à la sécurité.  Il s’est aussi réjoui, de l’élection historique du nouveau Président américain avec lequel son pays s’impatiente de travailler. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), intervenant au nom de l’Union européenne, a estimé que l’ONU joue un rôle de premier plan en Afghanistan et que les acteurs internationaux devaient activement appuyer le rôle de coordination de la MANUA et lui donner des moyens financiers et humains adéquats.  Le représentant a ensuite signalé que l’évolution de la situation au cours des derniers mois présente des résultats contrastés.  Il a constaté des progrès réels, notamment la poursuite du renforcement de l’Armée nationale afghane, certaines évolutions positives en matière de développement économique et social, des avancées dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et le récent remaniement ministériel du Gouvernement du Président Karzai.  Il a cependant relevé la persistance d’éléments préoccupants, comme la situation sécuritaire et en matière de droits de l’homme.  M. Ripert a également mis en exergue le problème de la lutte contre la corruption, faisant part ensuite de sa préoccupation au sujet des victimes civiles.  La grande majorité de ces victimes est causée par la violence aveugle des groupes terroristes et extrémistes, a-t-il estimé.


Le représentant a déclaré que l’Union européenne était prête à accorder un soutien résolu à la préparation des élections de 2009 et de 2010 en Afghanistan qui représentent, selon lui, une étape cruciale pour le développement du processus démocratique.  Nous partageons le sentiment d’urgence exprimé par le Secrétaire général dans son rapport, a poursuivi M. Ripert, pour qui c’est à l’aune de l’amélioration de la situation de la population que l’intervention de la communauté internationale sera jugée.  Des mesures décisives doivent être prises aussi bien par la communauté internationale que par les autorités afghanes, lesquelles seront amenées à assumer une part croissante de la responsabilité dans le processus de reconstruction et de développement.


Après avoir fait part du soutien qu’il accorde aux propositions « très concrètes » du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, le représentant de la France a signalé que l’Afghanistan et l’ONU pouvaient compter sur l’engagement « indéfectible » de l’Union européenne qui, a-t-il rappelé, est le deuxième contributeur financier à la reconstruction du pays.  Une solution durable aux défis auxquels fait face l’Afghanistan doit être politique.  Il faut pour cela développer une approche globale, fondée sur une meilleure intégration des volets civil et militaire. 


L’UE encourage en outre le développement par les autorités afghanes d’un dialogue politique national le plus large possible à tous les échelons, a-t-il poursuivi, ajoutant que la stabilité en Afghanistan est intrinsèquement liée à celle de la région.  M. Ripert s’est félicité du renforcement de la coopération entre l’Afghanistan et ses voisins dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues.  Il a également estimé que la tenue, les 27 et 28 octobre, d’une jirga de paix entre des responsables afghans et pakistanais confirmait la volonté de renforcer le dialogue bilatéral et la coopération entre ces deux pays.  M. Ripert a ensuite salué les efforts déployés par le Pakistan pour préserver son territoire de la présence d’éléments terroristes agissant en direction de l’Afghanistan.


S’exprimant au nom de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que les États membres de l’OCS sont activement impliqués dans les efforts bilatéraux et multilatéraux pour rétablir stabilité, sécurité et prospérité sur le territoire afghan.  Face à la menace que font peser les activités terroristes d’Al-Qaida, des Taliban et autres extrémistes, il a jugé indispensable de ne pas reconsidérer la politique d’isolement des dirigeants de ces groupes, notamment ceux qui sont visés par les sanctions du Comité 1267 du Conseil de sécurité.  M. Churkin a toutefois estimé qu’il fallait laisser la porte ouverte à la réinsertion civile des éléments de rang intermédiaire ou secondaire qui ne se sont pas rendus coupables de crimes de guerre.  C’est seulement ainsi que des progrès seront possibles dans le processus de réconciliation nationale, a-t-il estimé.


Évoquant ensuite la lutte contre le trafic de stupéfiants, qui finance les activités des groupes terroristes, le représentant a rappelé que les efforts doivent être intensifiés à la fois sur le territoire afghan, notamment par la destruction des champs, et à l’extérieur avec par la mise en place d’un système de « ceintures de sécurité financière et antidrogues » avec la coordination des Nations Unies et l’implication des pays voisins.  M. Churkin a indiqué qu’il ne s’agissait pas seulement d’intercepter les cargaisons de drogues mais aussi de renforcer le contrôle sur les transferts transnationaux des sommes perçues du trafic de drogues, du blanchiment d’argent et autres activités criminelles, y compris le financement du terrorisme. 


Pour l’OCS, la FIAS devrait accorder plus d’attention à la lutte contre la production et le trafic de stupéfiants en coopération avec les autorités afghanes, les pays voisins et autres pays concernés, conformément à la résolution 1833 du Conseil de sécurité.  L’OCS, a indiqué le représentant, est en train de préparer une conférence spéciale sur l’Afghanistan qui mettra l’accent sur le contre-terrorisme et la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité organisée.


Par ailleurs, a-t-il ajouté, la FIAS doit prendre des mesures pour prévenir les morts de civils innocents tués par l’usage excessif ou indiscriminé de la force.  Le représentant a estimé que rien ne sera possible sans une approche intégrée de la communauté internationale, menée par les Nations Unies, et sans l’octroi d’une plus grande indépendance au Gouvernement afghan dans la résolution des problèmes.  Le représentant a aussi mis en évidence l’importance de conjuguer les efforts militaires avec ceux liés au relèvement économique.


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie), intervenant au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a estimé qu’en dépit de progrès notables, l’Afghanistan continuait d’affronter des défis croissants à cause, notamment, des extrémistes qui continuent de s’opposer à la présence internationale dans le pays.  M. Martirosyan a fait part des ses préoccupations au sujet du trafic de drogues, notamment dans le sud de l’Afghanistan, estimant que la communauté internationale devait renforcer sa coopération et créer des ceintures de sécurité autour du pays.  Il importe, a-t-il dit, de mettre en œuvre les résolutions 1735 et 1817 du Conseil de sécurité et d’organiser un contrôle international sur le trafic des précurseurs chimiques.


Le représentant a ensuite expliqué que l’Organisation du Traité de sécurité collective a une grande expérience dans le contrôle des trafics de stupéfiants et des précurseurs chimiques.  Il a expliqué que « l’Opération canal », à laquelle avaient participé des représentants de groupes de maintien de l’ordre de nombreux pays, ciblait la route septentrionale de trafic de stupéfiants et avait permis de saisir, entre autres, 11,5 tonnes de stupéfiants.  M. Martirosyan a également souligné l’importance de lutter contre les fonds obtenus de manière illégale qui permettent de financer le terrorisme.  Il a plaidé pour un effort concerté de la communauté internationale dans les domaines du relèvement économique du pays et de la lutte contre le trafic de drogues.  Il a également souligné l’importance de la coopération régionale et du rétablissement des infrastructures.  Nous n’aurons pas de résultats tant que nous n’aurons pas réussi à créer un État autonome vivant en sécurité sur son territoire, a-t-il averti, insistant notamment sur le rôle de l’armée, de même que sur l’importance d’assurer des emplois à la population, et de relancer l’économie du pays.


M. GIADALLA A. ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) a mis la détérioration de la situation en Afghanistan sur le compte de la reprise des activités des Taliban et autres groupes armés et de l’échec à mettre en place des cultures de substitution au pavot.  Plutôt que de mener des raids militaires, il faudrait envisager en priorité une réconciliation nationale de toutes les composantes de la société afghane, a-t-il préconisé.  Il s’est dit préoccupé par les difficultés supplémentaires auxquelles fait face le pays dans le contexte des crises alimentaire et financière mondiales.  Il a espéré que la Stratégie nationale afghane sera pleinement mise en œuvre.  Il a, par ailleurs, condamné les arrestations arbitraires, regrettant que dans son rapport, le Secrétaire général ne fasse aucune mention de la suite donnée à ces allégations.  Il a lancé un appel en faveur des droits de l’homme et du droit international humanitaire par la FIAS.  Les actions militaires sont utiles mais il faut surtout, a conclu le représentant, examiner les causes sous-jacentes des problèmes qui se posent aujourd’hui à l’Afghanistan. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a souligné que le terrorisme représente une menace commune pour l’Afghanistan et le Pakistan.  Nous ne succomberons jamais face à lui, a-t-il assuré, avant de rappeler que son pays a déployé 110 000 soldats à la frontière avec l’Afghanistan.  La plupart des succès contre Al-Qaida et les Taliban ont été remportés grâce à notre soutien et notre collaboration, a-t-il souligné.


Le représentant pakistanais a aussi souligné que le soutien de son pays aux efforts internationaux en Afghanistan exige une coopération réciproque, basée sur la bonne volonté, le respect de la souveraineté de chaque État et de l’intégrité territoriale.  Il faut aussi un engagement mutuel à ne pas permettre qu’un territoire soit utilisé contre l’autre.  De telles actions ne contribuent pas à supprimer la menace terroriste.  Bien au contraire, a insisté le représentant, elles compromettent les efforts et servent, en fait, à renforcer la position des forces contre lesquelles nous nous battons.


Passant ensuite en revue les initiatives prises par son pays pour renforcer sa coopération avec l’Afghanistan, M. Haroon a rappelé que le Pakistan abrite toujours des millions de réfugiés afghans.  Jusqu’à leur retour, a-t-il estimé, la communauté internationale doit partager le fardeau de leur présence au Pakistan.  Revenant à la question du contrôle de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan,  M. Haroon a souligné la responsabilité commune pour les deux pays.  Il a souligné que son pays a proposé un plan comprenant le renforcement des capacités, le partage des informations entre services de renseignements et la correspondance des mesures militaires.  Le Pakistan, a-t-il dit, est prêt à travailler avec l’Afghanistan et les forces internationales. 


Le représentant a aussi demandé un plus gros effort dans la lutte contre les stupéfiants.  Les mesures à court terme doivent être complétées par des solutions globales et durables offrant des moyens de subsistance alternatifs. 


M. NAWAF AL MUTAIRI (Koweït) a déclaré que la situation humanitaire en Afghanistan avait atteint un degré de gravité extrême, l’année 2008 étant, selon lui, la pire période qu’ait connue le pays depuis le début des opérations militaires.  Sept ans après le début de cette campagne, les résultats obtenus sont bien en deçà des attentes, a-t-il estimé, relevant cependant certaines avancées positives en matière, notamment, de déminage, de renforcement de l’État de droit et de lutte contre le trafic de stupéfiants.  Le représentant a reconnu que les défis auxquels était confronté le pays étaient tels que le Gouvernement afghan ne pouvait y faire face seul. 


Il a condamné l’escalade de la violence et des attentats suicides.  Il a engagé la communauté internationale à appuyer l’Afghanistan, surtout dans le contexte de la pénurie alimentaire et de la sécheresse.  Nous demandons aux États d’adhérer aux décisions de la Conférence internationale de Paris de juin 2008 et de fonder leur action sur la Stratégie nationale de développement mise au point par le Gouvernement afghan.  Le représentant a souligné que c’est dans ce contexte que le Fonds du Koweït pour le développement a alloué un montant de 30 millions de dollars pour réhabiliter la route Kandahar-Speen Bwaldak et alimenter le Fonds d’affection spéciale pour la reconstruction de l’Afghanistan. 


M. K. YERRANNAIDU (Inde) s’est déclaré préoccupé par l’augmentation des attaques asymétriques dans les zones débarrassées des Taliban et d’Al-Qaida.  Tout en condamnant la mort de civils, le représentant a néanmoins estimé la responsabilité de ceux qui appuient, financent et donnent du pouvoir à ces groupes terroristes qui ne visent qu’à affaiblir la détermination du peuple afghan et de la communauté internationale.  De tels actes témoignent du désespoir de ces groupes qui tentent de faire passer leur défaite stratégique pour un avantage tactique. 


C’est la raison pour laquelle il faut accorder une attention aux signaux qu’adresse la communauté internationale, à travers ses actes et ses discours.  Nous devons veiller à ce que notre préoccupation légitime devant la complexité du défi qui se pose ne soit pas prise pour un affaiblissement de notre volonté collective de remporter cette guerre.  Nous ne devons pas, a poursuivi le représentant, mettre les terroristes et le Gouvernement afghan sur un pied d’égalité.  Le message doit être clair et sans équivoque, comme le reflète le texte de la résolution présenté cette année par l’Assemblée générale, s’est félicité le représentant indien.


Il a ensuite indiqué que s’il acceptait l’argument selon lequel la sécurité ne pourra être rétablie en Afghanistan que par des moyens militaires, l’inverse était tout aussi vrai.  Sans un effort militaire robuste, il ne sera pas possible de sécuriser ce pays par d’autres moyens.  Le représentant a aussi mis l’accent sur l’importance de renforcer les capacités de gouvernance de l’Afghanistan, de manière à ce que ce pays ne soit pas laissé sans les moyens dont il a besoin pour faire face à l’avenir.  Dans ce contexte, des efforts de développement sont nécessaires, a souligné M. Yerrannaidu, qui a prévenu des problèmes humanitaires posés par la sècheresse, les changements climatiques et la crise alimentaire. 


Nous devons veiller aussi à ce que l’Afghanistan soit en paix au sein même de sa région, a commenté le représentant, en mettant notamment en place une coopération économique régionale.  Il s’est félicité de l’entrée de ce pays dans l’Association sud-asiatique de coopération régionale.  Le défi est maintenant de s’assurer que les programmes convenus dans le cadre des mécanismes régionaux seront mis en œuvre, y compris la levée des entraves au commerce et au transit, qui doit aller de pair avec le maintien de la lutte contre le trafic de stupéfiants.


Le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays auprès de l’Afghanistan à ce stade crucial de sa transition, comme en témoignent le montant de son aide, qui atteint désormais le chiffre de 1,2 milliard de dollars, ainsi que la finalisation de l’autoroute Zaranj-Delaram dans l’ouest afghan.  Il a tenu à souligner à nouveau le message adressé par la résolution.  Sa clarté ne doit pas être diluée par l’ajout d’attentes excessives basées sur des efforts qui, en dernière instance, tendent à reproduire nos modèles socioéconomiques dans un contexte inapproprié, a-t-il insisté.  Il ne sera pas possible de résoudre tous les problèmes de l’Afghanistan d’un coup, a prévenu M. Yerrannaidu, qui a affirmé que la patience et la persévérance étaient de mise pour assurer le succès à long terme de notre investissement.  Il faut écouter ceux que nous cherchons à aider, a conclu le représentant. 


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a d’abord jugé nécessaire que le projet de résolution soit adopté par consensus, avant de détailler quelques-uns des progrès enregistrés en Afghanistan au cours des sept dernières années.  Le pays a ainsi connu une croissance économique régulière, et le nombre d’enfants scolarisés est passé de moins d’un million en 2001 à plus de 5,6 millions sur la même période, a-t-il expliqué.  De même, l’accès des enfants aux services de santé s’est amélioré, 6 millions d’entre eux ayant à ce jour été vaccinés contre la poliomyélite.  De tous les défis auxquels l’Afghanistan et la communauté internationale restent toutefois confrontés, la sécurité est le plus important, a jugé M. Okuda, estimant que les problèmes dans ce domaine ne pouvaient être résolus par la seule approche militaire.  Les objectifs en termes de sécurité, de gouvernance et de développement ne peuvent être atteints séparément, a-t-il ainsi souligné, saluant le rôle central des Nations Unies dans les efforts internationaux en Afghanistan. 


Il a rappelé que le Japon avait fourni les 1,45 milliard de dollars qu’il s’était engagé à débourser pour ce pays, et qu’il avait promis 550 millions de dollars supplémentaires lors de la Conférence des donateurs de Paris.  Il a également rappelé le rôle joué par le Japon dans le démantèlement des groupes armés illégaux et dans la lutte contre le terrorisme.  M. Okuda a ensuite souligné les responsabilités incombant au Gouvernement d’Afghanistan, parallèlement à l’action de la communauté internationale, et a dit interpréter le récent remaniement ministériel décidé par le Président Hamid Karzaï comme une preuve de son engagement à traiter de manière plus efficace les problèmes de gouvernance, de lutte contre la corruption et de trafic de drogues, ou encore de réforme de la police.  Il a conclu en soulignant l’importance de la coopération régionale, saluant notamment l’amélioration des relations entre l’Afghanistan et le Pakistan.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a souligné les efforts louables accomplis par le peuple et le Gouvernement afghans pour reconstruire leur pays, prendre leur destin en main, établir des institutions démocratiques, développer un système politique éclatant et lutter contre le terrorisme et l’extrémisme.  L’Afghanistan se trouve à nouveau à la croisée des chemins.  Compte tenu des menaces que pose la présence d’extrémistes et de terroristes, personne ne doute qu’il y a un intérêt vital à ce que l’Afghanistan soit stable, sûr et prospère, a dit le représentant.  Les extrémistes et les terroristes feront tout pour tirer profit des signes ou des faux pas qui pourraient être interprétés comme un relâchement de la communauté internationale. 


Malheureusement, a dénoncé le représentant, certains pays ont fait des déclarations ou ont pris des mesures qui ont approfondi les préoccupations au sein de la population afghane, son gouvernement et la communauté internationales.  Il s’agit d’une question de grave préoccupation qui ne ferait que mener à une nouvelle phase d’extrémisme dans la région, a-t-il assuré.  Selon le représentant, la question de l’insécurité en Afghanistan ne peut être traitée que par le renforcement de l’autonomie et de l’intégrité des forces de sécurité de l’Afghanistan et en accélérant la prise de contrôle par les Afghans de la sécurité du pays. 


Il a aussi déploré que le trafic de drogues se poursuive dans le pays.  Il ne touche pas seulement la sécurité et le développement de l’Afghanistan, mais menace sérieusement la région et le monde, a-t-il affirmé, avant de souligner qu’il attendait plus de soutien et de détermination de la part de la communauté internationale pour lutter contre ce trafic de drogues.  Le représentant a rappelé que son pays avait aussi participé activement au processus de reconstruction de l’Afghanistan, notamment dans le domaine des infrastructures.  Il a précisé que l’Iran accueille actuellement 2 millions d’Afghans, dont la moitié y réside illégalement.  Nous attendons plus d’assistance et d’efforts de la part de la communauté internationale dans le processus de rapatriement de ces personnes, a-t-il déclaré.


M. ZALMAY KHALILZAD (États-Unis) a appelé la communauté internationale à soutenir un renforcement des capacités de la MANUA.  Le Représentant spécial doit avoir les ressources dont il a besoin pour mener à bien sa mission.  Il doit utiliser ces ressources et les relations prometteuses qu’il a établies avec les Afghans et la communauté internationale pour développer des objectifs et des plans assortis d’un calendrier et atteindre chacun des objectifs importants de son mandat, a-t-il ajouté.


Le représentant s’est déclaré gravement préoccupé par les conditions humanitaires en Afghanistan, avant de rappeler que son pays, déjà donateur le plus important en Afghanistan, est prêt à faire davantage.  Il a appelé les États Membres à répondre aux appels du Gouvernement afghan et de l’ONU pour empêcher que la situation humanitaire ne se détériore cet hiver.


À propos de la question de la sécurité, le représentant a estimé que le succès est possible.  Pour y parvenir, le Gouvernement afghan doit mettre en œuvre sa Stratégie nationale de développement, notamment dans le domaine de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, de l’état de droit, du développement économique, de la lutte antidrogues ou, encore, de la réforme des forces de police.  Nous espérons que les changements apportés dernièrement au Gouvernement contribueront aux progrès, a-t-il dit.


Après avoir souligné l’importance des élections de 2009, le représentant s’est attardé sur le rôle des pays voisins pour permettre à l’Afghanistan d’avancer.  L’élection d’un nouveau gouvernement au Pakistan offre l’occasion d’une plus grande coopération entre les deux pays dans la lutte contre les terroristes et les extrémistes.  L’ordre du jour de la coopération régionale est clair: pas de sanctuaires pour les forces hostiles, aucune utilisation des terroristes ou des extrémistes pour faire avancer des intérêts nationaux, le partage d’informations entre services de renseignements, la promotion de la réconciliation et l’intégration de l’Afghanistan dans les institutions et l’économie régionales, a-t-il expliqué.


Le représentant a profondément regretté les pertes accidentelles parmi la population civile et a assuré à tous les États Membres que son pays fera tout son possible pour les éviter.  Dans le même temps, a-t-il poursuivi, il ne faut pas perdre de vue la cause fondamentale de l’augmentation du nombre des victimes civiles, a-t-il expliqué.  Les Taliban et autres éléments antigouvernementaux sont en train de mener une campagne systématique de violence et d’intimidation contre les civils, en les attaquant délibérément et en les utilisant comme boucliers humains.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a réaffirmé l’engagement à long terme de son pays en faveur de l’Afghanistan, comme en témoigne la promesse de contribution d’un montant de 500 millions d’euros pour la période couverte par la Stratégie nationale de développement.  Il a ensuite souligné l’importante responsabilité qui incombait à la MANUA.  À cette fin, a-t-il estimé, la Mission doit être dotée de ressources suffisantes et de personnels qualifiés.  Après avoir exhorté tous les États Membres à donner à la MANUA les moyens de s’acquitter de son mandat, le représentant a évoqué la situation humanitaire d’un peuple qui affronte un hiver rigoureux, aggravé par l’impact de la crise alimentaire et de la sécheresse. 


En ce qui concerne les élections, il s’est félicité que plus de 820 000 électeurs aient pu s’inscrire sur les listes électorales, dont 38% de femmes.  La large participation de celles-ci est réconfortante et augure bien des élections, a déclaré M. Wetland, pour lequel il est crucial que les scrutins se tiennent comme prévu en septembre 2009 et en 2010.  La Norvège a promis des ressources à l’appui du processus d’enregistrement et du déroulement des élections, a-t-il rappelé.


M. ROBERT HILL (Australie) a déclaré que plusieurs avancées importantes avaient été enregistrées cette année concernant la situation en Afghanistan, notamment le plan politique et militaire adopté par les partenaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) lors du sommet de l’OTAN en avril, et la Conférence des donateurs de Paris.  Les défis restent toutefois énormes pour l’Afghanistan et la communauté internationale, a-t-il ajouté, estimant que la sécurité était le seul moyen de permettre le développement économique et social du pays.  Il a ainsi rappelé que plus de 500 civils avaient été tués dans des violences imputées aux Taliban lors des huit premiers mois de l’année.  S’il a déploré les décès de civils dus aux actions militaires des forces internationales en Afghanistan, M. Hill a souligné que celles-ci agissaient sur la base de règles d’engagement très strictes, contrairement aux Taliban qui, selon lui, n’hésitent pas à utiliser des civils comme boucliers ou comme instruments de terreur. 


Rappelant qu’avec 1 100 soldats, l’Australie était le plus important fournisseur de troupes en Afghanistan en dehors des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), M. Hill a évoqué les actions de reconstruction entreprises par son gouvernement, dont les efforts sont concentrés dans la province d’Oruzgan, au sud du pays.  Il a ainsi cité l’actuelle mise en place de la première équipe de liaison australienne, chargée de former des unités de l’armée afghane.  Une coordination plus efficace entre les efforts civils et la stratégie politique et militaire est toutefois nécessaire, a-t-il affirmé, estimant que l’ONU avait un rôle important à jouer dans ce domaine.  Il a, à ce titre, salué le travail du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Kai Eide, et de la MANUA.  Il a conclu en réaffirmant le soutien de l’Australie au Gouvernement du Président Hamid Karzaï et en saluant la récente amélioration des relations entre l’Afghanistan et le Pakistan.


M. JOHN MCNEE (Canada) a tout d’abord salué les efforts déployés par la MANUA et le Gouvernement afghan pour restructurer le Conseil commun de coordination et de suivi.  Il s’est également félicité du fait que malgré une insurrection « féroce », l’Armée nationale afghane continuait d’accroître ses effectifs, ses capacités et son professionnalisme.  Le Canada se réjouit que l’Afghanistan ait ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption, a-t-il poursuivi, précisant que le Canada était également encouragé par la création d’un bureau supérieur de supervision pour la mise en œuvre de la Stratégie anticorruption.  M. McNee a ensuite indiqué que son pays avait augmenté de nouveau son aide au développement destinée à l’Afghanistan, en promettant de verser 600 millions de dollars supplémentaires.  Il a expliqué que le Canada participerait à la remise en état du barrage de Dahla et de son réseau d’irrigation dans la province de Kandahar, tandis qu’un programme canadien d’éradication de la polio permettra d’immuniser environ 7 millions d’enfants afghans. 


M. McNee a également précisé que la moitié de la contribution financière du Canada sera consacrée, entre autres, au renforcement des institutions essentielles et à la reconstruction de la Police nationale afghane.  Le Canada met tout en œuvre pour que les élections de 2009 et de 2010 soient libres et justes, a-t-il enchaîné, estimant que ce sera là une étape cruciale dans l’instauration de la démocratie en Afghanistan.  Évoquant ensuite la question de la coopération régionale, le représentant a indiqué que son pays cherche à encourager la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan.  Il a cependant estimé que les progrès réalisés à ce jour ne devaient pas occulter la dure réalité que connait le pays.  Il a évoqué, entre autres, la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines parties du pays, et les pénuries alimentaires, indiquant dans un deuxième temps que le Canada avait fait de l’aide humanitaire une de ses priorités.


Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a félicité le Gouvernement afghan pour ses efforts en vue d’améliorer sa situation sécuritaire et faire face aux diverses difficultés qu’il traverse actuellement.  Elle s’est aussi dite satisfaite de la ratification par l’Afghanistan de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC).  En dépit de ces avancées, a-t-elle estimé, la situation demeure encore très préoccupante, comme le démontrent notamment les attaques récurrentes des insurgés et la hausse croissante de la production d’opium.


Elle a poursuivi son propos, en soulignant le rôle crucial joué par les États voisins de l’Afghanistan dans l’amélioration de sa situation interne et en appelant au renforcement de la coordination entre ces pays là et le reste de la communauté internationale.  Elle a en outre rappelé l’importance des objectifs et des ambitions du Sommet de l’OTAN auquel a récemment participé son pays, et qui a abouti à l’élaboration d’un plan spécifique destiné à aider à la sécurisation en Afghanistan.  La déléguée a aussi appelé à un accroissement de l’assistance non militaire en Afghanistan et a demandé aux États de respecter leurs engagements envers ce pays. 


Elle a également souligné la solide et continuelle implication des Nations unies en Afghanistan, et conclu son intervention en déclarant que son pays attachait beaucoup d’importance à la tenue des futures élections démocratiques en 2009 et 2010, élections qui constitueront, a-t-elle affirmé, une « nouvelle pierre » dans la reconstruction du pays. 


M. ANDRZEJ TOWPIK (Pologne) s’est déclaré convaincu que l’engagement de la communauté internationale en Afghanistan devrait faciliter la création de conditions permettant aux autorités afghanes d’assumer toute la responsabilité dans les domaines de la sécurité, la stabilité et le développement de leur pays.  Il s’agit du principal objectif de notre présence dans ce pays, a-t-il déclaré, tout en précisant que son pays avait augmenté son engagement de 100 à 1 600 soldats de 2006 à aujourd’hui.  Il a ensuite énuméré les principaux défis pour la communauté internationale en Afghanistan, en commençant par la stabilisation de la situation de la sécurité, un sujet de forte préoccupation pour son pays. 


En deuxième lieu, le représentant a mis en exergue la situation humanitaire.  Nous ne pouvons ignorer la nécessité pour la communauté internationale et les donateurs de tenir leurs engagements sur le terrain.  Nous devons nous concentrer sur la manière de distribuer efficacement l’assistance humanitaire, a-t-il insisté.  En troisième lieu, il a plaidé pour une meilleure coordination entre la MANUA, la FIAS et la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan (EUPOL) ainsi que les autres acteurs internationaux impliqués en Afghanistan.  Enfin, il a souligné l’importance de la coopération régionale.  Afin de stabiliser l’Afghanistan, il est urgent de développer la coopération régionale, a-t-il déclaré, avant de faire l’éloge des relations améliorées entre le Pakistan et l’Afghanistan.  La communauté internationale doit continuer à soutenir ces deux pays dans leurs efforts de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, a-t-il déclaré.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a indiqué que sa délégation reconnaissait que la situation en Afghanistan posait des défis toujours plus importants, et que la détérioration de la situation sur le terrain et l’aggravation de la violence était « une inquiétude pour tous ».  La Malaisie est particulièrement inquiète du grand nombre de victimes civiles de cette violence, a déclaré M. Ali, une situation qu’il a jugée « inacceptable », en condamnant les actes des groupes extrémistes qui prennent pour cibles les civils.  En outre, a indiqué le représentant, la Malaisie partage l’opinion du Secrétaire général s’agissant des victimes civiles des opérations militaires des forces progouvernementales, qui ont un devoir de protéger ces personnes conformément aux droits international et humanitaire.


S’agissant de la question du trafic de drogues, le représentant a relevé la timide diminution de la culture du pavot et de la production d’opium dans le pays, et reconnu que la lutte contre ce trafic était une tâche « monumentale ». Il a rappelé qu’il revenait à la communauté internationale de combattre la demande de drogues au niveau mondial.  L’action militaire ne suffit pas pour lutter contre les causes profondes de la situation sociopolitique en Afghanistan, a-t-il conclu, en appelant de ses vœux un processus de réconciliation nationale qui ne marginalise aucun des groupes concernés. 


M. BAKI ÍLKIN (Turquie) a expliqué que la Turquie entretenait des relations « uniques » avec l’Afghanistan et qu’elle contribuait aux efforts de reconstruction de ce pays.  Il a estimé que malgré certains défis continus en matière de sécurité, de lutte contre le trafic de stupéfiants et de bonne gouvernance, de nombreux progrès avaient été réalisés dans d’autres domaines.  Nous engageons chacun à ne pas se laisser décourager par des revers temporaires, a déclaré le représentant, pour qui plusieurs mesures prises par le Gouvernement afghan en matière de lutte contre la corruption donnent raison à l’espoir.  Il a également souligné l’importance du dialogue politique national et a souhaité que celui-ci débouche sur une réconciliation nationale significative. 


M. Ílkin s’est ensuite félicité du rôle plus actif qu’occupe l’ONU dans le pays, estimant qu’il importe dorénavant de traduire ces améliorations conceptuelles et organisationnelles en progrès concrets sur le terrain.  Il est primordial d’améliorer l’efficacité de l’aide humanitaire et au développement, notamment au regard de l’augmentation du nombre de victimes civiles, a poursuivi M. Ílkin, qui a signalé que l’approche de l’hiver comporte un nouveau risque humanitaire.  Il a ainsi engagé la communauté internationale à faire tout son possible pour remplir ses obligations au cours des six prochains mois.  Le représentant turc s’est ensuite félicité de l’instauration d’un climat propice au dialogue et à la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan, et a indiqué que la Turquie était prête à y contribuer par l’intermédiaire du processus de coopération trilatérale qui existe entre ces pays.  Il ne fait pas de doute que c’est aux Afghans de prendre leur destin en main, mais la communauté internationale doit continuer d’agir dans un esprit de partenariat et en vue d’un engagement à long terme, a-t-il dit avant de conclure.


À l’issue du débat, l’Assemblée a adopté par consensus la résolution (A/63/L.17).  Aux termes d’un dispositif de 95 paragraphes de fond, l’Assemblée se félicite du lancement de la Stratégie nationale de développement qui témoigne d’un niveau d’appropriation et de responsabilisation accru de la part de l’Afghanistan.  Mais elle se déclare profondément préoccupée par l’état de la sécurité et souligne qu’il est indispensable que le Gouvernement afghan et la communauté internationale continuent à collaborer étroitement face aux défis que représentent les attentats terroristes perpétrés par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes et criminels.


L’Assemblée salue les efforts déployés par l’Armée et la Police nationales afghanes, la Force internationale et la coalition de l’opération, et accueille avec satisfaction la poursuite du renforcement de l’armée et de la police afghanes.  Elle souligne qu’il importe de veiller à l’exécution intégrale du programme de démantèlement des groupes armés illégaux et demande qu’un appui suffisant soit fourni au Ministère de l’intérieur. 


Comprenant l’importance de la tenue d’élections libres, honnêtes et sûres en 2009 et en 2010, l’Assemblée générale souligne la responsabilité des autorités afghanes à cet égard et demande à la communauté internationale de continuer à apporter un appui soutenu, notamment son concours financier, et une aide pour assurer la sécurité des élections.


L’Assemblée accueille avec satisfaction les mesures prises par le Gouvernement afghan en matière de réforme du secteur de la justice et prie instamment la communauté internationale de continuer à soutenir ces efforts.  Elle exhorte aussi le Gouvernement à continuer de réformer l’administration publique et salue, dans ce contexte, la désignation des membres du Groupe de nomination des hauts fonctionnaires.


Elle se félicite aussi de la ratification par l’Afghanistan de la Convention des Nations Unies contre la corruption et salue la création de la Direction indépendante de la gouvernance locale qui a signé des accords avec l’Inde et l’Iran en vue d’élargir la formation à l’administration publique. 


L’Assemblée engage, par ailleurs, la communauté internationale à soutenir l’économie locale pour contribuer à la lutte contre les stupéfiants et l’engage à étudier la possibilité d’accroître les achats locaux.  Malgré les progrès, l’Assemblée se déclare très préoccupée par la poursuite de la culture et de la production de stupéfiants, essentiellement concentrées dans les zones où les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes et criminels sont particulièrement actifs. 


Constatant avec une vive préoccupation le resserrement des liens entre le trafic de drogues et les activités terroristes, elle salue les efforts du Gouvernement pour exécuter la Stratégie nationale de lutte contre la drogue.  Elle souligne que l’élaboration de programmes prévoyant d’autres moyens de subsistance est d’une importance capitale et réitère que des efforts considérables doivent être également entrepris pour réduire la demande mondiale de drogues.


Enfin, l’Assemblée se félicite des efforts déployés par l’Afghanistan et les pays voisins pour promouvoir la coopération et compte qu’elle sera renforcée dans la lutte contre les Taliban et Al-Qaida.  Elle remercie les membres de la Commission tripartite, à savoir l’Afghanistan, le Pakistan et la Force internationale de continuer à s’occuper des activités transfrontières et d’élargir leur coopération. 


LA SITUATION EN AMÉRIQUE CENTRALE: PROGRÈS ACCOMPLIS VERS LA CONSTITUTION D’UNE RÉGION DE PAIX, DE LIBERTÉ, DE DÉMOCRATIE ET DE DÉVELOPPEMENT


En présentant le projet de résolution duquel est saisie l’Assemblée générale, M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a souligné que l’Amérique centrale est désormais une région où la paix prévaut, où les institutions démocratiques et le respect des droits fondamentaux se consolident et où se produisent des progrès économiques et sociaux.  Même si ces avancées sont fragiles et insuffisantes, la situation actuelle est incontestablement meilleure que celle de la moitié des années 90, a-t-il assuré.  Il a cependant rappelé que les effets d’un conflit prolongé comme celui qu’a connu le Guatemala pendant 40 ans ont besoin de beaucoup de temps pour être surmontés.  Dans notre pays, nous avons hérité d’une culture d’impunité, résultat de ce conflit, qui s’est traduite par une persistance des violations des droits de l’homme, à l’image de menaces, extorsions, intimidations et même du recours à la violence contre des juges, des procureurs, des enseignants, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des civils innocents. 


Les gouvernements successifs, a expliqué le représentant, ont réalisé des efforts importants pour lutter contre l’impunité.  L’idée de créer une instance pénale plus robuste, avec l’aide des Nations Unies, s’est inscrite dans ce cadre, a-t-il rappelé, tout en soulignant que le Secrétaire général a envoyé une lettre, le 28 octobre dernier, qui présente des informations détaillées sur le projet de Commission internationale contre l’impunité au Guatemala.  Le représentant a cependant fait deux observations.  La première souligne que la Commission internationale contre l’impunité répond à une initiative de son pays et non des Nations Unies.  La seconde signale que les leçons qui pourraient être tirées du Guatemala pourraient servir aux Nations Unies.  Nous sommes en train d’entrer dans un terrain relativement nouveau et inconnu pour la coopération multilatérale qui ouvrira de nouveaux espaces de travail pour l’ONU, a-t-il souligné.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a rappelé que la question de la situation en Amérique centrale, inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale depuis 1983, mentionnait des « procédures fermes et durables de rétablissement de la paix ».  On peut mesurer le chemin parcouru au cours des 25 dernières années, même si des progrès restent à faire, en particulier dans les zones rurales et auprès des populations autochtones.  La coopération de l’Espagne s’est faite dans différents domaines, qu’il s’agisse de la gouvernance démocratique, de la participation citoyenne ou du renforcement des institutions civiles, a indiqué le représentant.  En témoignent des initiatives comme le Programme de coopération avec l’Amérique centrale, mis en place en 2003 et renforcé en 2006 par le Fonds Espagne-Système d’intégration de l’Amérique centrale, ou encore les programmes de coopération résultant d’accords adoptés lors des Sommets ibéro-américains.  Le représentant a annoncé qu’avec des initiatives nationales comme la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala ou les mesures prises pour faire respecter les droits de l’homme, le Gouvernement guatémaltèque avait démontré la détermination et la vision nécessaires pour engager son pays sur la voie de la paix et de la consolidation démocratique.  Il a rappelé que son pays était le principal pays à contribuer au financement de la Commission contre l’impunité depuis sa création, avec 3 millions d’euros pour la période 2008-2009.


Aux termes de la résolution pertinente ( A/63/L.18 ), l’Assemblée générale félicitele Gouvernement guatémaltèque pour son engagement à combattre l’impunité et à œuvrer au renforcement des institutions sur lesquelles reposent l’état de droit et la défense des droits de l’homme.  Elle fait également part de son appréciationaux États Membres et aux autres donateurs qui ont soutenu la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala au moyen de contributions volontaires et les engage à lui conserver leur soutien.  Les détails de la Commission figurent au document A/63/511.


Expliquant sa position, la représentante des États-Unis a estimé que la Commission internationale contre l’impunité avait permis à la fois de renforcer les institutions guatémaltèques responsables d’enquêter et d’engager des poursuites et d’assurer un processus juridique transparent et impartial.  Le renforcement de ces institutions, a-t-elle estimé, permettra au Guatemala de protéger les droits fondamentaux de tous ses citoyens.  Les États-Unis saluent cet effort et continueront d’offrir leur appui le plus ferme à tous les acteurs qui s’engagent en faveur du maintien de la paix et du respect de l’état de droit au Guatemala, a-t-elle dit en conclusion.


Le représentant de la Fédération de Russie a expliqué sa position, en saluant les efforts déployés par le Guatemala pour lutter contre la criminalité et faire appliquer le respect du droit.  Il a espéré que la création de la Commission permettra au Guatemala de démanteler les groupes criminels hérités de la guerre civile.  Nous constatons le caractère unique de cette Commission sur le plan juridique, a-t-il poursuivi, rappelant que la Commission en question avait a été constituée comme un organe non onusien.  Le représentant a estimé que la création de modèles hors normes devait se faire dans la transparence et a regretté un certains nombres d’écarts à ces règles.  La question de la création post-factum de la Commission ne doit pas devenir une règle régissant les travaux de l’Assemblée générale, a-t-il souhaité.


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Rapport du Secrétaire général sur le renforcement des secours d’urgence, du relèvement, de la construction et de la prévention au lendemain de la catastrophe du tsunami dans l’océan Indien (A/63/84)


Dans ce rapport, le Secrétaire général offre un aperçu des progrès réalisés et des problèmes auxquels sont confrontés les pays les plus touchés par la catastrophe à savoir l’Inde, l’Indonésie, les Maldives, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Malaisie, le Myanmar, la République-Unie de Tanzanie, les Seychelles et la Somalie.  Le Secrétaire général décrit les mesures de redressement prises dans les secteurs clefs et aborde également les questions de la coordination des activités d’aide et de relèvement; de la transparence et de l’obligation redditionnelle envers les donateurs; ainsi que de la réduction des risques de catastrophe; de l’alerte rapide aux tsunamis et de la prise en compte de la prévention dans la planification du développement.


Même si les problèmes rencontrés et les progrès réalisés varient d’un pays à l’autre, le Secrétaire général précise que des années seront nécessaires pour que les ménages et les secteurs économiques dont ils dépendent se remettent de la catastrophe naturelle la plus destructrice jamais connue.  Le tsunami a frappé un total de 12 pays, provoqué la mort de 186 983 personnes et laissé des centaines de milliers de déplacés.  Des plus de 3 millions de personnes touchées, 1,5 million ont perdu leurs moyens de subsistance.


De nombreux pays touchés remplissent leurs promesses de reconstruire « en mieux », comme en témoignent le nombre de maisons plus sûres, l’amélioration des établissements éducatifs et sanitaires et l’adoption d’importantes mesures de gestion et de réduction des risques de catastrophe.  Le Secrétaire général précise cependant que les efforts de relèvement continueront à se heurter aux difficultés logistiques et administratives, à l’insuffisance de capacités, aux problèmes de coordination, à la hausse de l’inflation et, dans le cas du Sri Lanka, à la reprise du conflit.


En outre, bon nombre des systèmes d’information sur le tsunami ne fournissent que des données brutes, qui n’ont aucun rapport avec les évaluations des besoins.  Par ailleurs, les systèmes de planification de nombreux organismes d’exécution continuent d’être fondés sur les évaluations des besoins et les engagements initiaux alors que les besoins n’ont cessé d’évoluer dans de nombreux domaines.


Sur la question des alertes aux tsunamis dans l’océan Indien, le rapport souligne que le système actuel comprend des réseaux d’observation sismographique et océanique, des centres régionaux d’analyse et de conseil qui permettent d’évaluer les risques et de procéder à la planification préalable nécessaire.  Vingt-cinq des 28 pays susceptibles d’être touchés par ce genre de catastrophe ont mis en place des centres officiels d’alerte capables d’être prévenus 24 heures sur 24. 


Le Secrétaire général précise néanmoins que, dans la plupart des pays, des éléments clefs des programmes de planification préalable, d’éducation des populations et de communication continuent généralement de faire défaut.  De plus, une grande partie des données nécessaires pour faire ces plans n’ont pas été recueillies.


Rapport du Secrétaire général sur la sécurité du personnel humanitaire et la protection du personnel des Nations Unies (A/63/305 et Corr.1)


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que la sécurité des agents humanitaires et du personnel des Nations Unies a continué de se détériorer et lance, par conséquent, un appel à l’instauration d’une responsabilité collective mondiale et à une collaboration plus étroite avec les gouvernements hôtes.  Il se déclare notamment « extrêmement préoccupé » par le large éventail des menaces, l’augmentation des attaques délibérées contre les agents humanitaires et le personnel des Nations Unies et leur vulnérabilité dans le monde entier. 


Pendant la période examinée du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008, les agents humanitaires et le personnel des Nations Unies ont été les cibles d’attaques délibérées par des groupes armés extrémistes et des fractions mécontentes de la population.  L’attentat contre les bureaux des Nations Unies à Alger, qui a provoqué la mort de 17 membres de son personnel le 11 décembre 2007, constitue une preuve manifeste de cette tendance agressive. 


À la suite de ce genre d’événements tragiques, le Secrétaire général a ordonné une révision immédiate de toutes les politiques et mesures des Nations Unies destinées à assurer la sécurité et la sûreté de son personnel et de ses locaux dans le monde entier.  Le Groupe indépendant sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux de l’ONU a fait plusieurs recommandations. 


Il propose notamment de lutter contre les principales faiblesses des politiques, opérationnelles et stratégiques, d’améliorer la sûreté et la sécurité du personnel recruté au niveau local, de fournir des ressources adéquates, ou encore d’améliorer l’organisation générale des responsabilités.  Une des autres recommandations plaide pour un renforcement de la coopération entre les gouvernements hôtes et les États Membres.


Le rapport rappelle qu’il appartient au premier chef aux gouvernements hôtes d’assurer la sécurité et la protection du personnel de l’ONU. 


Les problèmes actuels exigent que soit instaurée une responsabilité collective mondiale, explique le Secrétaire général.  Le soutien des gouvernements, des autorités et des dirigeants locaux reste le principal moyen de défense pour la protection des agents humanitaires et du personnel des Nations Unies », affirme-t-il.  Il appelle tous les États Membres à forger une volonté politique commune.


L’Assemblée générale était également saisie du Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies (A/63/81), paru en mai 2008.


Rapport du Secrétaire général sur la coopération en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement (A/63/277)


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que les catastrophes naturelles enregistrées en 2007 s’inscrivent dans la tendance à plus long terme d’une augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces désastres, et propose différentes recommandations aux États Membres pour améliorer les interventions de la communauté internationale.


L’année dernière, 414 catastrophes naturelles ont été enregistrées, un chiffre qui n’a été dépassé antérieurement qu’à deux reprises et qui est supérieur à la moyenne de 394 observée entre 2000 et 2006, selon des données du Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes, citées dans le rapport.  Au total, elles ont coûté la vie en 2007 à plus de 16 000 personnes et en ont touché 211 millions.  En outre, les dommages économiques dus aux catastrophes ont coûté plus de 74,9 milliards de dollars, dont 80% étaient la conséquence de catastrophes liées au climat.  L’Asie est restée la région la plus durement touchée; 37% des catastrophes signalées en 2007 ayant frappé ce continent, représentant 90% des victimes et 46% de la totalité des dommages économiques enregistrés. 


Selon le rapport, l’augmentation du nombre de catastrophes est particulièrement prononcée en ce qui concerne celles liées au climat.  Vu les nouveaux problèmes liés aux changements climatiques et à l’accroissement de l’insécurité alimentaire dans le monde, le Secrétaire général appelle au redoublement des efforts de préparation aux catastrophes et de diminution des risques.


Parmi ses recommandations, il souligne l’importance d’engagements précoces et pluriannuels au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires et à d’autres mécanismes de financement.  Il invite les organismes des Nations Unies et les autres intervenants humanitaires à diffuser les outils et les services destinés à réduire les risques de catastrophe.  Il recommande également aux États Membres et aux organismes d’aide humanitaire de promouvoir les activités nationales de prévoyance. 


Il les invite à réfléchir à la possibilité d’augmenter leurs contributions aux activités de réduction des risques et d’aider l’ONU à consolider, grâce à l’information géographique par satellite, ses moyens d’alerte rapide, de prévoyance, de secours et de relèvement.  Face aux besoins humanitaires croissants qu’aggravent les fléaux planétaires des changements climatiques et des prix des aliments et de l’énergie, les États Membres sont invités à aider les organisations humanitaires, notamment en fournissant davantage de ressources destinées à des stratégies novatrices.


Rapport du Secrétaire général sur le Fonds d’intervention pour les urgences humanitaires (A/63/348)


Le Secrétaire général appelle, dans ce rapport, tous les États Membres à apporter des contributions au Fonds d’intervention pour les urgences humanitaires afin d’atteindre la cible annuelle de 500 millions de dollars et lui permettre de continuer d’être un outil efficace.  Le rapport porte sur les activités menées du 1er janvier 2007 au 30 juin 2008.  Pendant cette période, une évaluation du Fonds effectuée à la fin de sa deuxième année de fonctionnement a conclu qu’il était devenu en très peu de temps un instrument utile et impartial pour l’action humanitaire.  Fort de ce constat, le Secrétaire général demande qu’il soit approvisionné de manière satisfaisante pour qu’il puisse continuer d’être un outil efficace.


Le Fonds a permis aux organisations humanitaires de s’acquitter plus efficacement de leurs responsabilités en fournissant rapidement les ressources nécessaires.  Au total, le Coordonnateur des secours d’urgence a approuvé approximativement 600 millions de dollars en faveur de 13 fonds, programmes, institutions spécialisées des Nations Unies ainsi que l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM).  Sur ce montant, 375,1 millions de dollars ont été engagés pour appuyer les interventions rapides et 224,9 millions pour les situations d’urgence sous-financées.  En ce qui concerne les catastrophes naturelles, un montant d’environ 183,6 millions de dollars a été fourni au titre de la composante « interventions rapides » pour lancer les opérations humanitaires visant à faire face à plus de 50 crises dans 36 pays.  Environ 80% des ressources affectées aux catastrophes naturelles étaient réparties à égalité entre l’Asie et l’Afrique.


Le Coordonnateur des secours d’urgence a constitué, en mai 2008, une réserve de 100 millions de dollars pour les projets humanitaires liés à la crise alimentaire mondiale.  En outre, le Fonds a permis d’attirer l’attention sur les crises humanitaires « oubliées », comme celle frappant la République centrafricaine.


Débat général


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé que cette organisation s’était dotée en 2007 d’un cadre de référence pour son action humanitaire, appelé le « Consensus européen sur l’aide humanitaire ».  Il a souligné que l’action de l’Union européenne, dans ce domaine, est fondée sur le respect des principes du droit international humanitaire et s’inscrit dans une approche « partenariale » entre les différents acteurs, dans les diverses phases de l’aide.  Elle reconnaît aussi le rôle de coordination des acteurs qui incombe aux Nations Unies, tout en insistant sur la responsabilité première des États eux-mêmes.


Le représentant a condamné les attaques perpétrées contre des personnels humanitaires, qui continuent de se produire dans un certain nombre de crises, notamment au Darfour, en Irak, en Somalie et en Afghanistan.  Il est encore plus préoccupant et inacceptable de constater que les travailleurs humanitaires, tant ceux des Nations Unies que ceux des ONG, sont dorénavant chaque jour davantage délibérément pris pour cible.


Dans ce contexte, le représentant a souligné que la responsabilité première de garantir la sécurité des personnels humanitaires incombe au premier chef aux États qui accueillent des opérations ou des installations des Nations Unies.  Il a également souligné la grande importance qu’attache l’UE au respect de l’espace humanitaire, indispensable pour assurer l’accès aux populations en détresse.  Même si l’action humanitaire répond à une logique profonde, a-t-il déclaré, dans certaines circonstances et en dernier ressort et sous certaines conditions, il est parfois nécessaire de bénéficier d’une sécurisation qui permette de s’assurer que l’aide parvient bien aux populations concernées, tout en protégeant les personnels.


M. Ripert a regretté que certains États restreignent délibérément l’accès aux populations sinistrées, comme l’ont démontré certaines crises récentes liées à des catastrophes naturelles ou des conflits.  Pour être efficaces, les États concernés et la communauté internationale doivent faire le nécessaire pour que l’aide humanitaire puisse être acheminée sans restriction, dans le respect du statut et de la liberté de mouvement des personnels humanitaires.  C’est un point crucial pour l’UE, qui est l’un des principaux acteurs de l’action humanitaire internationale, a-t-il souligné.


Le représentant français a rappelé que lorsque les autorités nationales n’assurent manifestement pas la protection de leurs populations, la communauté internationale a confirmé qu’elle était prête à mener une action collective par l’entremise du Conseil de sécurité.  L’UE attache la plus grande importance à la mise en œuvre effective de la « responsabilité de protéger », a-t-il déclaré.  Nous en avons pris l’engagement et nous le devons aux populations en détresse, a-t-il ajouté.


L’UE est tout particulièrement préoccupée par l’augmentation des violences sexuelles et sexospécifiques, qui tendent à devenir une véritable arme de guerre, a poursuivi M. Ripert.  Il a plaidé pour que les mesures de prévention, de protection et de soutien aux victimes soient renforcées et intégrées dans tous les aspects de l’assistance humanitaire.  L’UE entend adopter prochainement des « lignes directrices » sur la lutte contre la violence faites aux femmes afin de traduire la priorité qu’elle attache à son action dans ce domaine et d’inscrire cette action dans la durée, a-t-il affirmé, tout en soulignant que la violence à l’égard des enfants est aussi particulièrement inacceptable.


M. Ripert a ensuite évoqué trois grandes crises auxquelles la communauté internationale doit faire face: les changements climatiques et les catastrophes naturelles, la crise des prix des denrées alimentaires et les conséquences de la crise financière.  Cette dernière aura des répercussions sur l’action humanitaire, a-t-il prévenu.  Il a également plaidé pour une amélioration de la réponse internationale aux crises humanitaires par une meilleure coordination des interventions des divers acteurs et une définition précise des priorités d’action.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda) a estimé qu’un système d’assistance humanitaire basé sur les besoins réels et capable d’être activé rapidement exigeait des ressources plus importantes de la part des Nations Unies.  Cela passe par le renforcement du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, a-t-il souligné.  Se félicitant ensuite du rapport du Secrétaire général sur le  Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), le représentant a souligné l’appel de Ban Ki-moon aux États Membres pour qu’ils financent ce mécanisme.


M. Hunte a ensuite indiqué que le droit humanitaire international et les directives figurant dans l’annexe de la résolution de l’Assemblée générale 46/182 demeuraient les cadres de référence de l’assistance humanitaire.  Ainsi, cette résolution, a-t-il indiqué, spécifie qu’une telle assistance devrait être fournie avec le consentement du pays touché par une catastrophe et sur la base d’une demande de sa part.  Le texte souligne aussi que l’assistance humanitaire doit être apportée conformément aux principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité.  De plus, la coordination de tous les types d’assistance en provenance de l’étranger doit être gérée par le Gouvernement du pays d’accueil, a ajouté le représentant.


Le Groupe des 77 et de la Chine est inquiet, a dit le représentant, des déclarations faites et des efforts déployés cette année pour essayer de modifier les bases sur lesquelles se fonde l’assistance humanitaire.  Nous devrions éviter toute tentative d’étendre la portée de l’assistance humanitaire, des directives et des principes pertinents dans les délibérations de l’Assemblée générale sans consultations intergouvernementales préalables.  Nous restons cependant ouverts, a rassuré le représentant, aux propositions et aux idées qui contribueraient à atteindre les objectifs souhaités et qui résulteraient d’un processus intergouvernemental inclusif prenant en compte les vues et les besoins des pays d’accueil. 


Le représentant a estimé qu’il fallait davantage de coopération sur les plans bilatéral, régional et international dans la réponse aux catastrophes naturelles.  Le système des Nations Unies a un rôle unique à jouer pour assister les pays en développement et leur permettre de renforcer leurs capacités humanitaires existantes, a-t-il ajouté en conclusion.


M. MICHAEL MITCHELL (Grenade), intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est allié à la déclaration d’Antigua-et-Barbuda.  Il s’est dit troublé par la fréquence croissante et la gravité des catastrophes hydrométéorologiques et a estimé qu’il importe d’adopter une approche intégrée en matière de gestion de catastrophes.  La Communauté des Caraïbes s’intéresse notamment à l’amélioration de l’accès rapide aux fonds d’aide après les catastrophes naturelles, a-t-il indiqué, ajoutant que le développement des petits États insulaires et en développement dépend de la fréquence et de l’ampleur des incidents météorologiques.  Le représentant de Grenade s’est ensuite félicité du lancement du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires qui a permis, selon lui, de mieux répondre au besoins et de mieux coordonner les activités de secours.  Il a rappelé que le Fonds était un mécanisme de dernier recours qui permettait de compléter le travail des agences.


Après avoir salué le travail du Groupe consultatif, M. Mitchell a indiqué que la CARICOM avait créé un programme de gestion des catastrophes naturelles pour coordonner l’acheminement des secours au niveau régional.  Il a ensuite expliqué que l’ampleur des catastrophes naturelles qui frappaient les Caraïbes s’aggravait du fait de l’urbanisation, entraînant dans leur sillage un affaiblissement des économies déjà fragiles.  Une assistance rapide permet de renforcer les capacités de réaction des Caraïbes et de minimiser l’impact humain et économique de ces catastrophes, a-t-il souligné.


S’exprimant également au nom de la Suède, M. SUKHDEV SINGH DHINDSA (Inde) a réitéré que les principes du droit international humanitaire fournissaient les bases de l’assistance humanitaire et que ces principes devaient être scrupuleusement respectés.  Selon l’Inde et la Suède, il faut renforcer le rôle et les capacités des Nations Unies en matière de coordination de l’assistance humanitaire internationale.  Estimant que la gestion des catastrophes devait être un processus holistique, mieux vaut prévenir que guérir, estiment les deux pays.  Il faudrait donc accorder une plus grande attention, ainsi que des ressources supplémentaires, à la prévention des catastrophes naturelles et à la préparation à ces phénomènes, a préconisé le représentant.  Il a également souligné la nécessité de faire de la gestion des catastrophes un processus inclusif. 


Les communautés, la société civile et le secteur privé ont tous d’importants rôles à jouer à cet égard, a-t-il poursuivi, avant de plaider pour des partenariats et des synergies.  La coopération pour renforcer les capacités locale, nationale et régionale dans les domaines de la prévention, de la préparation et de la réponse d’urgence sera bénéfique à tous, a assuré M. Dhindsa.  Rappelant ensuite que le monde subissait une crise financière sans précédent, le représentant a indiqué qu’il était important de garantir les niveaux et la prévisibilité des financements de l’assistance humanitaire.  À cet égard, la Suède et l’Inde estiment que le CERF est un succès, après avoir réussi à mobiliser un milliard de dollars en deux années d’opérationnalisation.  Le versement de ces fonds a eu un rôle dans la rapidité avec laquelle des secours d’urgence ont pu être apportés, a jugé en conclusion le représentant.


En sa capacité nationale, M. DHINDSA (Inde) a estimé qu’en plus des risques de catastrophe naturelle, l’actuelle crise alimentaire avait contribué à compliquer la situation en matière d’aide humanitaire.  Il a relevé la nécessité d’assurer une plus grande coopération aux niveaux bilatéral, régional et international pour faire face aux catastrophes, non seulement au cours de la période d’urgence mais également en matière de préparation et de création de système d’alerte.  Se félicitant ensuite du rôle du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, le représentant a souhaité le voir bénéficier d’un plus grand flux de financement.  Par ailleurs, il s’est dit profondément préoccupé par la multiplication d’attaques perpétrées à l’encontre du personnel humanitaire et des locaux de l’ONU.


Il a ensuite réitéré que l’assistance humanitaire devait être fournie sur la base des principes humanitaires et du droit international humanitaire, ainsi que sur la base des directives de la résolution 46/182 de l’Assemblée générale.  Nous avons toutefois noté que des efforts ont été déployés pour élargir cette base et la portée des interventions humanitaires, a-t-il signalé, ajoutant que dans la mesure où les bases juridiques et normatives de l’assistance humanitaire sont adéquates, l’Inde est ouverte à de nouvelles idées pour renforcer les capacités opérationnelles et la coordination des Nations Unies.  Évoquant ensuite la gestion des crises humanitaires par son pays, le représentant a présenté une stratégie nationale qui s’appuie sur la prise en compte des besoins des communautés, le développement des capacités, la consolidation des initiatives passées et des meilleures pratiques, ainsi que la coopération avec les agences aux niveaux national, régional et international.  Enfin, le représentant a expliqué que le Gouvernement de l’Inde est engagé à promouvoir une culture de prévention et de préparation et encourage des mesures d’atténuation basées sur les technologies de pointe, la durabilité et le respect de l’environnement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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