SG/SM/11070-ECOSOC/6274

EN AGISSANT MAINTENANT, NOUS POUVONS ENCORE PARVENIR À RESPECTER LA DATE DE 2015 POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT, AFFIRME BAN KI-MOON

02/07/2007
Secrétaire généralSG/SM/11070
ECOSOC/6274
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EN AGISSANT MAINTENANT, NOUS POUVONS ENCORE PARVENIR À RESPECTER LA DATE DE 2015 POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT, AFFIRME BAN KI-MOON


On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion du débat de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC), le 7 juillet 2007, à Genève:


Je suis très honoré de participer pour la première fois en ma qualité de Secrétaire général au débat de haut niveau du Conseil économique et social.


La mission qui est la vôtre est sacrée: diriger dans le monde entier les activités menées par les Nations Unies en faveur de l’amélioration de la condition humaine et du développement.


Je suis convaincu que cette année, vous êtes mieux armés que jamais pour relever ce défi.  Le Conseil a pris des initiatives ambitieuses en vue de dynamiser ses fonctions et de rationaliser sa mission.  Il se trouve de ce fait bien placé pour devenir une plaque tournante, à l’échelle mondiale, pour la conception et la supervision des politiques et pratiques en matière de développement.


Pour nous en convaincre, il nous suffit d’examiner deux des mesures novatrices les plus marquantes prises par le Conseil: l’instauration des examens ministériels annuels et la création du Forum pour la coopération en matière de développement.  Les examens ministériels peuvent aider le Conseil à mieux évaluer les progrès accomplis par les pays au regard des objectifs de développement convenus à l’échelon international.  Parallèlement, le nouveau Forum pour la coopération en matière de développement peut aider les pays à mieux orienter la coopération internationale pour le développement vers la réalisation de ces objectifs.


Ces deux nouveaux mécanismes n’auraient pu être établis à un moment plus opportun.  Nous nous trouvons à mi-parcours de la course vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Déployer maintenant des efforts vigoureux et soutenus peut faire la différence entre la réussite et l’échec de notre formidable entreprise.  Il va sans dire que des millions de vies sont littéralement en jeu.


C’est pourquoi je me félicite tout particulièrement de l’orientation donnée à l’Examen ministériel annuel, qui sera axé sur le premier et le dernier des Objectifs du Millénaire pour le développement, à savoir réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim et mettre en place le partenariat mondial pour le développement.  Il est indispensable de progresser dans ces deux domaines si l’on entend améliorer la condition humaine, ce qui est en outre la clef de toute l’action des Nations Unies en faveur du développement.


Vous êtes tous saisis du rapport analytique que j’ai établi en vue de l’Examen ministériel, ainsi que du Rapport de 2007 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont le lancement a lieu ici et aujourd’hui même.  Ce rapport est le fruit de vastes travaux interinstitutionnels orchestrés par le Département des affaires économiques et sociales.  Il en ressort que les progrès dans la réalisation des Objectifs pour le développement ont été lents dans certains des pays les plus pauvres du monde, en particulier en Afrique subsaharienne.  Le principal message qu’il véhicule reste toutefois encourageant: la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement demeure possible dans la plupart des pays, mais il est pour cela indispensable que les dirigeants politiques prennent de toute urgence des mesures concertées.


En Afrique et ailleurs, des pays prouvent qu’il est possible de progresser rapidement et à grande échelle sur la voie de la réalisation des objectifs du Millénaire.  Comme le montreront les rapports nationaux qui seront présentés cette semaine sur les enseignements tirés de l’action menée pour atteindre ces objectifs, une intervention énergique des pouvoirs publics et une conduite saine des affaires publiques donnent naissance à des politiques solides.  Pour ce faire, il faut disposer de stratégies pratiques visant à accroître les investissements dans les domaines clefs, tout comme d’un appui financier et technique adéquat émanant de la communauté internationale.


L’expérience a également montré que les mesures destinées à harmoniser les stratégies nationales de développement efficaces et les objectifs du Millénaire devaient être prises au niveau intérieur, et non imposées de l’extérieur.  Ces stratégies devraient être alliées à une politique macroéconomique de vaste portée et équilibrée, favorisant la croissance et la création d’emplois.  L’existence d’emplois décents, en particulier pour les femmes et les jeunes, permet de créer un lien très solide entre la croissance économique et la réduction de la pauvreté.  Les pays doivent donc accorder un rang de priorité plus élevé à la création de tels emplois, et s’efforcer parallèlement d’augmenter la capacité de production et d’améliorer l’accès aux marchés.


Tout cela restera néanmoins lettre morte si l’on ne dispose pas d’un financement adéquat, qui doit dans une large mesure être dégagé en renforçant le partenariat mondial pour le développement.

Mesdames et Messieurs les représentants,


Je ne peux souligner suffisamment combien il importe que les nations développées respectent leurs promesses.  Il faut qu’elles atteignent l’objectif de 0,7 % fixé en matière d’aide publique au développement.  Aujourd’hui, j’engage instamment les donateurs à établir un calendrier pour l’accroissement de l’aide, afin qu’ils tiennent d’ici à 2010 et 2015 les engagements qu’ils ont pris.


Ce faisant, ils doivent également s’attaquer aux disparités qui existent dans le régime commercial mondial et qui nuisent à un si grand nombre de nations en développement.  Le monde a désespérément besoin que les négociations commerciales de Doha aboutissent.  Les obstacles au commerce, les subventions agricoles et les règles contraignantes s’appliquant aux droits de propriété intellectuelle creusent les inégalités dans le monde et vident de leur sens nos grandes déclarations concernant l’élimination de la faim et de la pauvreté sur notre planète.


L’heure est venue de transformer les promesses en progrès véritables.  Le « partenariat mondial pour le développement » ne doit plus être un simple slogan accrocheur, mais devenir une réalité, afin que l’on puisse faire face aux problèmes les plus pressants qui se posent à l’heure actuelle dans le domaine du développement, qu’il s’agisse du changement climatique, des échanges commerciaux ou encore de l’aide.  En agissant maintenant, nous pouvons encore parvenir à respecter la date butoir de 2015.

Monsieur le Président,


Telle est la tâche à laquelle doivent s’atteler non seulement le Conseil, mais aussi l’ensemble du système international.  Je suis certain que le Conseil économique et social tel qu’il est aujourd’hui est en mesure de réussir et qu’il y parviendra, et qu’il nous montrera la voie à suivre.


Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour que le système des Nations Unies dans son ensemble œuvre de manière cohérente, effective et efficace au service de nos États Membres, ainsi que de tous les citoyens ordinaires qui ont placé en nous leurs espoirs et leurs aspirations.


Je vous remercie et j’attends avec intérêt de travailler avec vous tous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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