ECOSOC/6267-ONG/618

LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF AUPRÈS DE L’ECOSOC À ONZE ONG

15/05/2007
Conseil économique et socialECOSOC/6267
ONG/618
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des ONG

16e & 17e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF AUPRÈS   DE L’ECOSOC À ONZE ONG


Au deuxième jour de sa reprise de session, le Comité des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) a recommandé l’octroi du statut consultatif général auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) à une organisation, du statut consultatif spécial à 10 organisations et reporté ses décisions sur les demandes de 30 ONG.  Le Comité a en outre décidé de clôturer les dossiers concernant les requêtes de trois organisations.  Il a examiné aujourd’hui des demandes dont le Comité a décidé de reporter l’examen lors des sessions précédentes, depuis la session 1999, ainsi qu’une nouvelle demande.


EXAMEN DES NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET DES NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT


Décision de recommander l’octroi du statut consultatif spécial


Le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à Al-Hakim Foundation, organisation internationale basée à Najaf, en Iraq, ayant pour but d’aider la population iraquienne en la sensibilisant à la primauté du droit et aux droits de l’homme, soutenue par les États-Unis, le Soudan, le Pérou, la Dominique, et l’observateur de l’Iraq qui a salué les activités de cette ONG dans son pays.


EXAMEN DES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET DEMANDES DE RECLASSEMENT DONT LE COMITÉ A DÉCIDÉ DE REPORTER L’EXAMEN LORS DE SA SESSION PRÉCÉDENTE


Décision de recommander l’octroi du statut consultatif général


En raison de la fusion de deux organisations, dont l’une était déjà dotée du statut consultatif général, ce statut a été recommandé pour International Trade Union Confederation (Confédération syndicale internationale), organisation ayant son siège à Bruxelles qui assure la promotion de la défense des droits des travailleurs, appuyée par la Colombie, la Dominique, Cuba, le Royaume-Uni, la Roumanie et l’Inde, ainsi que l’observateur de la Norvège.


Décisions de recommander l’octroi du statut consultatif spécial


Le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à Society for the Promotion of Youth and Masses, organisation basée à New Delhi qui permet aux jeunes de tirer le plus grand parti possible de leur potentiel et de renforcer leur dignité en leur fournissant des services de qualité; Indian National Trust for Art and Cultural Heritage, ONG qui cherche à sensibiliser le public sur la préservation de l’héritage culturel et naturel de l’Inde; Credo Action, organisation qui vise à promouvoir la santé et un bon environnement social au Togo; Cercle national des droits de l’homme, organisation camerounaise qui promeut le respect des droits de l’homme et celui de la dignité humaine; Asia Pacific Women’s Watch, organisation basée en Thaïlande qui contrôle l’application du Plan d’action de Beijing, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des Objectifs du Millénaire pour le développement, appuyée par la Chine; et Armenian Constitutional Right-Protective Centre, organisation qui contribue au développement de la culture juridique de la société arménienne par les activités scientifiques et la diffusion d’informations.


Ont également été recommandées pour l’octroi du statut consultatif spécial, les organisations suivantes: Ankara Foundation of Children with Leukemia, organisation basée en Turquie qui fournit des services de santé et éducatifs, un soutien psychologique et une assistance financière aux enfants atteints de leucémie; European Centre for Law and Justice, organisation basée à Strasbourg dont l’objectif est de promouvoir les libertés de religion et de parole dans les forums internationaux par les voies judiciaire et législative ainsi que par le biais des institutions internationales; et Non Violent Peaceforce, organisation basée à Bruxelles qui cherche à mettre en application des techniques non violentes de maintien de la paix, le représentant d’Israël se disant satisfait par les réponses écrites fournies par l’organisation et aucun membre du Comité n’ayant de question à poser aux représentants de l’organisation qui étaient présents dans la salle.


Décisions reportées dans l’attente de réponses de la part des organisations


Dans l’attente de réponses aux questions posées, le Comité a reporté ses décisions concernant les organisations suivantes: Nonviolent Peaceforce, appuyée par les États-Unis et le Royaume-Uni.  Cependant, Israël a voulu savoir comment l’organisation s’efforce de promouvoir la paix avec des moyens non violents et connaître ses liens entres les organisations affiliées et l’organisation mère; Foundation for Research and Support of the Indigenous Peoples of Crimea, sur demande de la Fédération de Russie; Association Sahel solidarité action, le représentant de l’Égypte ayant indiqué qu’elle n’était pas répertoriée au Niger, ce qui a été confirmé par le délégué observateur du Niger, mais les États-Unis et l’Égypte souhaitant un complément d’informations sur cette question d’enregistrement; Islamic Human Rights Commission, le représentant de la Fédération de Russie ayant voulu connaître les liens de l’ONG avec une organisation islamiste qui est interdite dans son pays tandis que celui des États-Unis souhaitait que les questions posées soient nuancées; Cercle de recherche sur les droits et les devoirs de la personne humaine; et Kashmiri American Council, le représentant de l’Inde ayant apprécié les réponses fournies par l’organisation mais a demandé en plus la production de comptes fiables et vérifiables.


Le Comité a aussi reporté ses décisions pour Mountain Women Development Organization, sur demande de l’Inde; International Centre for Peace Studies, sur demande du Pakistan; International Crisis Group, le délégué de la Chine n’ayant pas reçu de réponses à ses questions mais ayant entamé récemment des contacts bilatéraux avec l’organisation, et le représentant des États-Unis étant aussi dans l’attente de réponses; Ambedkar Centre for Justice and Peace, sur demande de l’Inde; Asian-Eurasian Human Rights Forum, le Pakistan étant toujours dans l’attente de réponses concernant les publications de cette ONG; Stree Atyachar Virodhi Parishad, sur demande de fourniture des états financiers et de la liste des membres formulée par le Pakistan; Social Alert, le représentant de Cuba ayant demandé des précisions sur le financement par des gouvernements étrangers de personnes qui, par des moyens illégaux, sapent des organisations légitimes, le représentant du Royaume-Uni estimant pourtant que Social Alert avait déjà répondu aux questions posées; et Sahara for Life Trust, le représentant de l’Inde ayant en outre voulu savoir si l’organisation serait en mesure d’employer la terminologie de l’ONU.


Les décisions ont également été reportées pour les organisations suivantes: Ma Qualcuno Pensi ad Abele, sur demande de Cuba qui relevait la possibilité que des activités de l’ONG soient dirigées contre certains États Membres, de l’Algérie qui, en sa qualité d’observateur, a indiqué qu’elle attendait aussi les réponses à ses questions, tout en posant d’autres questions sur le statut de l’ONG car l’organisation n’apparaît pas sur le registre des ONG italiennes, et du Venezuela qui a pour sa part voulu savoir si cette ONG avait été enregistrée au Venezuela; et Social Action Forum for Manav Adhikar, la représentante du Pakistan demandant des précisions sur le travail de l’ONG en faveur des minorité.


Il en a été de même pour Africa Action, soutenue fortement par les États-Unis, mais sur demande du Soudan qui a relevé des informations fausses sur le site Internet et demandé des éclaircissements sur ses activités dirigées contre le Gouvernement soudanais, notamment sur sa campagne sur le Darfour.  Le représentant de la Chine a aussi demandé des précisions sur les projets mis en œuvre par l’ONG dans d’autres pays africains et celui de l’Égypte a relevé que cette ONG n’a aucune activité sur le terrain.  Cette ONG, de l’avis du représentant égyptien, exprime des positions politiques sur le Darfour qui la détourne de ses objectifs, et ne se fonde pas sur des informations fiables concernant la situation sur le terrain, ce qui a aussi été relevé par le représentant de Cuba.  La Dominique a pour sa part appuyé la demande de l’ONG qui a été une des principales organisations luttant contre l’apartheid.  De son côté, le représentant du Qatar a considéré que l’ONG devait respecter la ligne d’action dans laquelle elle travaille, c’est-à-dire les questions pédagogiques, en évitant de passer aux questions politiques.  Réagissant aux remarques précédentes, le représentant des États-Unis a considéré qu’on ne pouvait pas déduire de l’absence de personnel de l’ONG sur le terrain une inaptitude à analyser la situation au Darfour.  En outre, on ne doit pas oublier les autres activités de l’ONG, comme la lutte contre le sida, a-t-il ajouté.  Le représentant du Royaume-Uni a pour sa part partagé le soutien des États-Unis et de la Dominique pour cette ONG.  Les organisations non gouvernementales ont le droit de faire pression sur les gouvernements, a-t-il estimé.


Pour Jewish National fund, le Comité a aussi décidé de reporter sa décision, malgré le soutien du délégué israélien qui a rappelé que l’ONG a assuré le Comité de son indépendance.  Le représentant du Royaume-Uni a demandé des précisions sur les relations de l’ONG avec le JNF-KKL et a voulu savoir si elle avait une politique analogue à celle de JNF-KKL qui refuse de louer des terres à des Palestiniens.  L’observatrice de la Palestine a évoqué elle aussi cette politique et considéré inapproprié le rôle joué par l’organisation dans la construction de parcs à proximité de colonies illégales, alors que l’ONU estime que ces établissements sont illégaux au regard du droit international.  L’observateur de la République arabe syrienne a également jugé que les statuts et les activités de l’organisation ne sont pas conformes aux critères d’admission au statut consultatif auprès de l’ECOSOC.


Le Comité a encore reporté ses décisions sur les demandes des organisations suivantes: International Bureau for Epilepsy, soutenue par le Royaume-Uni, mais la Chine attendant encore une réponse de la part de l’ONG avec laquelle elle est en contact; People’s Life Center, sur demande de précisions formulée par le Pakistan;Students for Sensible Drug Policy, la Colombie ayant demandé la position de l’organisation sur les travaux de l’ONU dans ce domaine; Coordination internationale pour la décennie, sur demande de la Chine qui voulait des précisions sur le rôle des directeurs honoraires; Canadian Lawyers for International Human Rights, sur demande de la Chine; et Swedish Federation for Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights, soutenue par le Royaume-Uni et l’observateur de la Suède, mais le délégué de l’Égypte souhaitant des précisions sur les modalités par lesquelles l’organisation participe à des activités internationales dans le cadre de l’organisation ILGA, et notant des erreurs dans le budget.


Les décisions du Comité ont encore été reportées pour Marijuana Policy Project Foundation, après des questions posées par le représentant de l’Égypte; International Human Rights Observer, l’Inde notant que l’organisation n’utilise pas la terminologie officielle des Nations Unies et demandant des précisions sur les campagnes de sensibilisation menées par l’ONG; Observer Research Foundation, la représentante du Pakistan ayant fait remarquer que l’ONG n’utilise pas la terminologie de l’ONU et ayant également des questions écrites à poser; National Democratic Institute for International Affairs, le représentant de Cuba voulant plus de précisions sur les relations de l’organisation avec des ressortissants de plus de 60 pays; American Sports Committee, sur demande de la Chine; et Chinese Society for Corrosion and Protection, la Chine demandant d’attendre la fin des formalités entreprises par l’organisation qui a présenté une demande de mise à jour de son enregistrement auprès des autorités chinoises.


Décisions de clore l’examen de demandes


Le Comité a en outre décidé de clôturer l’examen de requêtes d’organisations qui n’ont pas répondu, depuis plusieurs sessions, aux questions qui leur ont été posées.  Ces décisions n’empêchent pas ces organisations de présenter à l’avenir une nouvelle demande, a précisé le Président du Comité.  Il s’agit de Southern Organizing Cooperative, le représentant des États-Unis n’ayant pas reçu de réponse à ses questions depuis trois ans; de l’Association El Houda pour l’action féminine, encore sur proposition du représentant des États-Unis qui a fait valoir que l’ONG n’a pas répondu aux questions qui lui ont été posées il y a déjà quatre sessions; et de Global Ecolabelling Network, la Chine notant des questions restées sans réponse et les États-Unis relevant que six rappels lui ont été envoyés sans succès.


Dialogue avec les représentants d’ONG présents à la réunion


Dans le cadre du dialogue de l’après-midi avec les représentants d’ONG présents à la réunion, le Comité est revenu sur la requête du Jewish National Fund pour entendre un de ses représentants qui a donné quelques précisions sur l’organisation et répondu aux questions posées ce matin.  Le représentant du JNF a donné des précisions sur le financement de l’organisation et expliqué qu’elle travaille en collaboration avec le KKL sur certains projets.  JNF n’a pas de projets en Cisjordanie et dans les hauteurs du Golan, a-t-il néanmoins précisé.  Le représentant de cette ONG a assuré que l’organisation n’avait pas d’objectif politique, mais menait des projets contribuant aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Sur le lien avec le JNF Royaume-Uni, il a expliqué que l’organisation américaine avait été fondée en 1936, avec son propre conseil exécutif et ses bureaux.  Nous ne détenons aucune terre en Israël, a-t-il aussi assuré, et n’avons aucune activité dans les territoires occupés.  Nous ne pouvons donc pas louer de terres, a-t-il expliqué.  Le représentant d’Israël et celui des États-Unis ont soutenu le JNF et émis l’espoir que cette ONG se verra recommandée pour le statut consultatif auprès de l’ECOSOC.


Plusieurs membres du Comité n’ont cependant pas été satisfaits de ces explications, comme le représentant de l’Égypte, qui a relevé que le JNF a mené notamment des projets en matière d’eau et de plantation d’arbres en Israël, alors que le JNF est cité comme existant depuis 1901 avec le mandat de fournir une éducation sioniste aux enfants juifs de par le monde.  L’observatrice de la Palestine, pour sa part, n’a pas compris pourquoi la JNF USA veut établir une distinction avec la JNF.  L’observatrice de la République arabe syrienne a, quant à elle, demandé des explications sur le lien entre l’environnement et la religion et notamment le lien entre le JNF et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  À ces observations, le représentant du JNF a assuré de l’indépendance de l’ONG et précisé ne pas faire de « lobbying ».  Nous faisons partie de la famille du JNF et sommes fiers d’avoir participé au reboisement en Israël, bien que rien ne nous lie de façon formelle au KKL, a-t-il expliqué.  Nous avons travaillé au Pakistan dans le cadre du consortium des terres arides, en collaboration avec le PNUE, a-t-il aussi indiqué.


Après d’autres questions posées par le représentant de l’Égypte et celui de la Roumanie, qui a demandé une liste des contributions du JNF aux projets menés sur le territoire d’Israël, le représentant du Soudan a estimé que les réponses du JNF apportaient une plus grande confusion encore sur les liens entre l’organisation et le KKL.  Le représentant du JNF a donc précisé que le JNF travaille souvent avec le KKL.  Chaque organisation nationale du JNF a son propre conseil et sa propre structure, mais nous pouvons travailler ensemble sur certains projets, a-t-il ajouté.


Passant à la Swedish Federation for Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights (SFLGBTR), un représentant de l’ONG a indiqué qu’elle met sur pied des projets sur le plan international, soutenant des organisations analogues dans d’autres pays et faisant partie de délégations au sein des Nations Unies.  Nous avons des projets en Slovénie, en France et en Lituanie, soutenus par le Fonds européen de lutte contre la discrimination, a-t-il ajouté.  Il a aussi évoqué une conférence en Afrique du Sud à laquelle l’ONG a participé.  Le représentant de l’Égypte a reformulé sa demande de budget révisé et a voulu connaître la part du budget provenant du gouvernement.  De son côté, le représentant du Soudan a demandé d’indiquer l’appui fourni à l’organisation par le Gouvernement suédois.  Une représentante de SFLGBTR a expliqué que les ONG suédoises sont souvent financées par le Gouvernement, notamment pour les travaux dans la lutte contre le VIH/sida.  Nous avons souvent eu un point de vue très critique à l’égard du Gouvernement, a-t-elle précisé.  En ce qui concerne la conférence évoquée, elle a indiqué que les participants provenaient de différents pays africains.


La prochaine séance plénière du Comité aura lieu demain, mercredi 16 mai, à 10 heures.


Le site du Comité peut être consulté à l’adresse suivante: www.un.org/esa/coordination/ngo.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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