CS/9079

LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN AFRIQUE RECOMMANDE LE DÉPLOIEMENT DÈS QUE POSSIBLE D’UNE OPÉRATION HYBRIDE AU DARFOUR

16/07/2007
Conseil de sécuritéCS/9079
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5717e séance – matin


LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN AFRIQUE RECOMMANDE LE DÉPLOIEMENT

DÈS QUE POSSIBLE D’UNE OPÉRATION HYBRIDE AU DARFOUR


La mission du Conseil de sécurité en Afrique a présenté, ce matin, son rapport* sur le voyage qu’elle a effectué, du 14 au 21 juin 2007, à Addis-Abeba, Khartoum, Accra, Abidjan et Kinshasa, dans lequel elle recommande au Conseil de s’efforcer d’« autoriser dès que possible le déploiement au Darfour de l’opération hybride de maintien de la paix Nations Unies/Union africaine ».  Elle lui recommande également d’examiner la « meilleure façon » d’appliquer les dispositions convenues avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine « pour instaurer une relation solide et plus structurée entre ces deux organes ».


Pour l’Union africaine, cette mission du Conseil de sécurité témoigne de sa volonté d’être à l’écoute du continent, renforçant ainsi la confiance de la communauté internationale dans l’action de cet organe.  L’Observatrice permanente de l’Union africaine auprès des Nations Unies a souligné le besoin urgent de mettre en place l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, laquelle comprend le système continental d’alerte rapide, le Groupe des Sages et la Force africaine en attente.  Il est indispensable de réfléchir ensemble à la recherche de solutions durables à la question du financement des opérations de maintien de la paix en Afrique, placées sous la responsabilité de l’Union africaine qui agit au nom de la communauté internationale, a également assuré Lila Hanitra Ratsifandrihamanana.


Auparavant, les représentants de l’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, du Pérou et de la France avaient effectué un bref exposé sur les composantes de la mission du Conseil de sécurité dont ils avaient respectivement la responsabilité.


L’Ambassadeur de l’Afrique du Sud, Dumisani S. Kumalo, rendant compte de sa visite à Addis-Abeba, Khartoum et Accra, a ainsi indiqué qu’un accord avait été trouvé pour que des consultations aient lieu au moins une fois par an entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Les deux organes ont discuté des problèmes communs dont est saisi le Conseil de sécurité, la plupart des résolutions adoptées étant liées aux travaux du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, a-t-il souligné.  Il a en outre rappelé qu’à Khartoum, la mission avait rencontré le Président soudanais Omar Hassan Al-Bashir et le Ministre des affaires étrangères Lam Akol, lesquels ont confirmé qu’ils acceptaient pleinement et sans conditions l’opération hybride ONU-Union africaine.  Il a insisté sur l’importance du calendrier de déploiement de cette opération car, a-t-il dit, il est essentiel de savoir ce que l’on attend du Conseil de sécurité, de l’Union africaine et du Soudan. 


La représentante du Royaume-Uni, Karen Pierce, qui s’exprimait au nom de l’Ambassadeur Emyr Jones Parry, lequel coprésidait la mission avec M. Kumalo, a observé pour sa part qu’il convenait d’avoir confiance dans le respect des engagements par toutes les parties, y compris les rebelles.  Elle a en outre estimé que l’ONU et l’Union africaine étaient entrées dans une phase de coopération sans précédent au moment où la communauté internationale fait face à des défis de taille en Somalie et au Darfour.


En Côte d’Ivoire, la mission a souligné la nécessité d’un suivi efficace de l’Accord de Ouagadougou, a affirmé le Représentant permanent du Pérou, Jorge Voto-Benares.  La mission exprime ses profondes préoccupations face à la persistance de la crise humanitaire et socioéconomique dans ce pays, y compris la grave situation en matière de droits de l’homme, a-t-il déclaré, ajoutant qu’elle recommandait que le Secrétaire général désigne sans tarder un nouveau Représentant spécial et chef de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).


Le Représentant permanent de la France, Jean-Marc de La Sablière, a lui aussi énuméré les principales recommandations contenues dans le rapport concernant, cette fois-ci, la République démocratique du Congo (RDC).  Le Gouvernement de la RDC doit chercher une solution à la crise des deux Kivus par des moyens politiques et diplomatiques, a-t-il ainsi affirmé.  De même, les Gouvernements de la RDC et du Rwanda devraient continuer à s’efforcer d’améliorer leurs relations diplomatiques.  Les autorités congolaises doivent par ailleurs entreprendre en priorité la réforme du secteur de la sécurité afin de consolider les résultats de la réforme de la police et de parachever l’intégration des unités de l’armée, tout en menant à son terme le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion. 


Les représentants de l’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, du Pérou, de la France, du Ghana, de la Belgique, de la Chine, de la Côte d’Ivoire et de la République démocratique du Congo ont pris la parole.  L’observatrice de l’Union africaine s’est également exprimée.


* Rapport présenté sous les cotes S/200/421 et S/2007/421/Corr.1



MISSION DU CONSEIL DE S ÉCURIT É À ADDIS-ABEBA, KHARTOUM, ACCRA, ABIDJAN ET KINSHASA


Déclarations


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud), qui coprésidait la mission du Conseil de sécurité en Afrique, a rendu compte de sa visite à Addis-Abeba, Khartoum et Accra.  À Addis-Abeba, la mission a rencontré Alpha Oumar Konaré, qui préside la Commission de l’Union africaine, et d’autres représentants pour discuter notamment de questions concernant le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Un accord a été trouvé, a-t-il dit, pour que des consultations aient lieu au moins une fois par an entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Les deux organes ont discuté des problèmes communs dont est saisi le Conseil de sécurité, la plupart des résolutions adoptées étant liées aux travaux du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, a-t-il souligné.  M. Kumalo a souhaité également que le projet de résolution dont est saisi le Conseil soit conforme à l’esprit du voyage de la mission du Conseil de sécurité, c’est-à-dire un esprit de coopération entre les Nations Unies, l’Union africaine et le Soudan.  Cet esprit est très important, a-t-il insisté.  À Khartoum, la mission a rencontré le Président soudanais Omar Hassan Al-Bashir et le Ministre des affaires étrangères Lam Akol, qui, a-t-il précisé, ont tous deux confirmé leur acceptation complète de la mission ONU-Union africaine, une acceptation sans conditions.  La visite à Addis-Abeba et à Khartoum montre que le Conseil examinera la préparation d’un calendrier de déploiement du contingent de l’opération hybride, a-t-il affirmé.  Ce calendrier est important, car, a-t-il dit, il est essentiel de savoir ce que l’on attend du Conseil de sécurité, de l’Union africaine et du Soudan.  À Accra, les discussions ont porté notamment sur la Somalie, la République démocratique du Congo (RDC) et la Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté.


Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a rappelé qu’environ 55 000 Casques bleus sont actuellement déployés en Afrique.  Dans ce contexte, les Nations Unies et l’Union africaine sont entrées dans une phase de coopération sans précédent au moment où la communauté internationale fait face à des défis de taille en Somalie et au Darfour.  Appuyant les conclusions de l’Ambassadeur Kumalo de l’Afrique du Sud sur la mission du Conseil de sécurité en Afrique qu’il a conduite conjointement avec le Royaume-Uni, elle a indiqué que sa déclaration se limiterait à quelques observations complémentaires.  La représentante a mis l’accent sur le communiqué adopté conjointement par le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, dans lequel figurent des mesures prises en vue de renforcer l’action commune de ces deux organes sur le continent, ainsi qu’en vue d’étudier les possibilités de financement conjoint des opérations de maintien de la paix présentes sur le sol africain.  S’agissant du Darfour,

Mme Pierce s’est félicitée que le Gouvernement soudanais ait accepté sans conditions le déploiement d’une mission conjointe des Nations Unies et de l’Union africaine, estimant qu’il s’agissait là d’une étape déterminante dans la résolution de la crise dans cette région.  Nous devons avoir confiance dans le respect des engagements par toutes les parties, y compris les rebelles, a déclaré la représentante, se félicitant qu’il était maintenant possible de passer à la phase suivante.


M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou), qui rendait compte de la visite de la mission du Conseil de sécurité en Côte d’Ivoire, a indiqué que la mission avait souligné la nécessité d’un suivi efficace de l’Accord de Ouagadougou.  Elle a exhorté les parties à respecter le plus possible le calendrier convenu, a-t-il ajouté.  La mission a en outre exprimé ses profondes préoccupations face à la persistance de la crise humanitaire et économique en Côte d’Ivoire, a-t-il déclaré.  Le représentant a affirmé que la mission recommandait que le Conseil de sécurité, en tenant pleinement compte de l’avis du Facilitateur, donne suite aux récentes recommandations du Secrétaire général concernant le mandat de l’ONUCI et l’appui de l’Organisation des Nations Unies au processus engagé avec l’Accord de Ouagadougou.  La mission recommande également, a-t-il dit, que le Secrétaire général désigne sans tarder un nouveau représentant spécial et chef de l’ONUCI.  Elle recommande enfin, a ajouté le représentant du Pérou, que le Conseil de sécurité et, le cas échéant, le Comité créé par la résolution 1572 (2004), examinent attentivement la demande de dérogation au régime d’embargo sur les armes afin de contribuer au processus de paix, compte tenu du calme dans lequel se déroule l’application de l’Accord de Ouagadougou.


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a rappelé que c’était la huitième fois que le Conseil de sécurité se rendait en mission dans la région des Grands Lacs, mais la première depuis l’élection démocratique du Président Joseph Kabila.  Ce nouveau contexte appelle le développement d’un partenariat entre les Nations Unies et les autorités congolaises, a-t-il estimé, et c’est dans cet esprit que le Conseil s’est déplacé dans la région.  Le représentant a rappelé les cinq principales recommandations contenues dans le rapport de la mission.  Tout d’abord, le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) doit chercher une solution à la crise des deux Kivus par des moyens politiques et diplomatiques.  À cet égard, la mission a souligné que l’expérience de « mixage » dans le Nord-Kivu doit être suspendue et remplacée par un vrai « brassage », compatible avec les principes de l’intégration des FARCD.  Ensuite, M. de La Sablière a rappelé que les Gouvernements de la République démocratique du Congo et du Rwanda devraient continuer à s’efforcer d’améliorer leurs relations diplomatiques.  Les autorités congolaises doivent par ailleurs entreprendre en priorité la réforme du secteur de la sécurité afin de consolider les résultats de la réforme de la police et de parachever l’intégration des unités de l’armée, tout en menant à son terme le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion.  Le représentant de la France a en outre rappelé que les partenaires internationaux de la RDC doivent organiser et coordonner leur aide à la réforme du secteur de la sécurité de façon à maximiser son efficacité.  Les autorités congolaises et leurs principaux partenaires internationaux doivent enfin s’organiser de manière à rendre possible un dialogue politique permanent, a-t-il insisté avant de conclure.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) s’est félicité des discussions entre la mission du Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la façon d’améliorer la coopération entre les deux organes afin de réaliser les objectifs communs que sont la paix et la sécurité en Afrique.  S’agissant du Darfour, le représentant a estimé que l’accord du Gouvernement du Soudan sur l’application du cadre de l’Union africaine donnait la possibilité d’espérer une unité sur cette question et d’autoriser le déploiement d’une opération hybride ONU-Union africaine.  Le représentant a également souligné que la situation en Côte d’Ivoire demeurait fragile, en témoigne la tentative d’assassinat du Premier Ministre Soro.  Il ne faut pas sous-estimer les étapes qu’il reste à accomplir, a-t-il jugé, précisant qu’il s’agissait désormais d’organiser des élections libres et transparentes l’an prochain. 


M. JOHAN VERBEKE (Belgique) a rappelé que le communiqué conjoint adopté par le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine témoignait d’un nouvel élan dans le partenariat entre ces deux organes.  S’agissant du Soudan, M. Verbeke s’est dit d’avis que le principe d’unité et de commandement devait prévaloir en ce qui concerne la future mission hybride qui sera prochainement déployée au Darfour avec l’accord du Gouvernement soudanais.  M. Verbeke a ensuite déclaré qu’il faudrait étudier les possibilités de résoudre ensemble les problèmes qui continuent de se poser en République démocratique du Congo, en particulier dans l’est du pays.  Évoquant enfin la situation en Côte d’Ivoire, le représentant s’est déclaré satisfait par le nouvel esprit qui règne dans le pays, malgré la tentative d’assassinat de Guillaume Soro.  Il a demandé à toutes les parties ivoiriennes de mettre en œuvre de bonne foi les dispositions de l’Accord de Ouagadougou.


M. WANG GUANGYA (Chine) a estimé que l’Union africaine se heurtait à de nombreuses difficultés dans ses missions de maintien de la paix, comme en Somalie, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Darfour.  Il a ainsi souligné la nécessité pour la communauté internationale d’aider l’Union africaine dans le domaine logistique ou de formation.  La Chine, a-t-il dit, apprécie l’initiative du Gouvernement soudanais d’inviter la mission du Conseil de sécurité et d’accepter sans conditions le déploiement d’une opération hybride.  Ceci exige, a-t-il précisé, une coopération entre la communauté internationale et le Soudan.  Le projet de résolution devrait, selon lui, se concentrer sur le mandat et le financement du déploiement de l’opération hybride pour faciliter le consensus de la communauté internationale sur le sujet, afin de refléter l’élan positif actuel.  Il faut éviter de mettre l’accent sur des questions controversées qui pourraient retarder le déploiement, a-t-il prévenu.  Le représentant a insisté également sur la nécessité d’accélérer le processus politique et de la reconstruction au Darfour.  Le représentant s’est dit par ailleurs préoccupé par l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire et a, à cet égard, souligné la nécessité de renforcer le consensus entre les parties.  La présence continue de l’ONUCI sur le terrain en Côte d’Ivoire est importante pour assurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a-t-il affirmé.  S’agissant de la RDC, il s’est dit confiant que toutes les parties mettront l’intérêt de tous au-dessus du reste.  Le processus de paix dépendra de l’attention continue portée par la communauté internationale, a-t-il assuré, appelant cette dernière à fournir tout l’appui possible à ce processus. 


M. GUILLAUME BAILLY-NIAGRI (Côte d’Ivoire) a indiqué que la mission du Conseil de sécurité en Afrique témoignait d’un réel succès dans l’application de ses résolutions pertinentes sur le continent et dans sa volonté d’y résoudre les situations de conflit.  La situation en Côte d’Ivoire a largement évolué depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou, s’est-il félicité, soulignant que les parties belligérantes s’étaient engagées ensemble dans des domaines aussi divers que les opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants, l’organisation des audiences foraines ou encore le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire ivoirien.  Le Gouvernement ivoirien a réaffirmé par la voix de son représentant sa volonté de mettre en œuvre les dispositions de cet Accord de paix.  Malgré l’incident en date du 29 juin dernier, les différentes parties ont réaffirmé leur engagement à respecter l’application de cet Accord, a déclaré le représentant.  À ce stade, le processus de paix suit son cours comme prévu, a-t-il souligné.  Le représentant ivoirien a ajouté que la guerre était vraiment terminée.  La forte communauté étrangère qui vit sur le sol ivoirien participe aussi aux efforts de réconciliation, a-t-il souligné.  C’est donc pour maintenir ce climat et renforcer la sécurité que le Gouvernement ivoirien a demandé une dérogation sur l’embargo sur les armes, a ajouté M. Bailly-Niagri.  Le représentant a déclaré que sa délégation appuyait l’ensemble des recommandations formulées par le Conseil de sécurité dans son rapport sur la Côte d’Ivoire.


Mme NDUKU BOOTO (République démocratique du Congo) a souhaité que l’engagement du Conseil de sécurité se poursuive avec l’Union africaine par l’établissement d’un partenariat plus cohérent.  Faisant suite à la visite du Secrétaire général, la mission du Conseil de sécurité en RDC est la huitième depuis le déclenchement du processus de transition qui, malgré des incidents de parcours, a franchi des étapes importantes, a-t-elle souligné, citant notamment l’organisation des élections.  La RDC partage les préoccupations exprimées par le Conseil de sécurité sur la poursuite de la violence dans les Kivus et l’augmentation des violations des droits de l’homme.  La situation dans cette partie du pays ne saurait être réglée de manière constructive sans la coopération des pays voisins, a-t-elle assuré.  La représentante a également jugé important que le Conseil de sécurité œuvre au renforcement de l’Union africaine afin qu’elle puisse mener à bien ses missions en matière de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique.  Elle a dit souscrire aux recommandations du Conseil portant sur la RDC, ajoutant que son pays ne ménagerait aucun effort en vue d’établir la paix et d’assurer la réconciliation entre toutes les parties de la population. 


Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Observatrice permanente de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a affirmé que la mission du Conseil de sécurité en Afrique témoigne de sa volonté d’être à l’écoute du continent, renforçant ainsi la confiance de la communauté internationale dans l’action de cet organe.  Elle a rappelé ensuite que le Président de la Commission de l’Union africaine, avec lequel le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a eu une entrevue le

13 juillet dernier, avait exhorté le Conseil de sécurité à prendre une résolution en vue d’autoriser le déploiement de l’opération hybride au Darfour.  Celui-ci a également insisté sur la nécessité de maintenir la confiance naissante avec le Gouvernement soudanais, ce qui ne signifie pas pour autant une tolérance à l’égard des exactions commises à l’encontre de la population civile.  Le Président de la Commission a par ailleurs reconnu l’importance de l’unité de commandement et de contrôle concernant l’opération hybride.  Celle-ci doit en effet préserver son caractère africain et à cet effet des efforts supplémentaires sont nécessaires pour sensibiliser les pays africains contributeurs de troupes.  Concernant la Somalie, la représentante a rappelé que le Président de la Commission avait mis l’accent sur la nécessité de parachever le déploiement de l’AMISOM en attendant le déploiement rapide d’une opération des Nations Unies qui en prendrait la relève.  Dans ce contexte, a précisé le Président de la Commission, le Gouvernement somalien mérite d’être soutenu dans la constitution de sa propre armée et de sa force de police.


Adhérant pleinement aux recommandations contenues dans le rapport du Conseil de sécurité, l’Union africaine a insisté, par la voix de sa représentante, sur la nécessité de mettre en œuvre les engagements déjà contenus dans différents instruments internationaux en matière de maintien de la Paix en Afrique et plus particulièrement dans le Programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine et des Nations Unies.  Mme Ratsifandrihamanana a également souligné le besoin urgent de mettre en place l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, en incluant le système continental d’alerte rapide, le Groupe des Sages et la Force africaine en attente.  Il s’agit aussi de privilégier la coordination des initiatives pour éviter les chevauchements et doubles emplois entre les deux organismes, a-t-elle ajouté, soulignant à cet égard l’importance de réunions conjointes à différents niveaux.  Enfin, il est indispensable de réfléchir ensemble à la recherche de solutions durables à la question du financement des opérations de maintien de la paix en Afrique, placées sous la responsabilité de l’Union africaine qui agit au nom de la communauté internationale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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