CS/8990

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU AU LIBÉRIA JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE 2007

30 mars 2007
Conseil de sécuritéCS/8990
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5652e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU AU LIBÉRIA JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE 2007


Le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) pour une période de six mois, jusqu’au 30 septembre 2007.


Le Conseil, par sa résolution 1750 (2007), adoptée à l’unanimité, demande au Secrétaire général de proposer dans son prochain rapport, en juin, un plan détaillé pour le retrait de la Mission ainsi que des recommandations précises sur le niveau des effectifs et différentes options relatives à la réduction.  Il lui demande également de continuer de l’informer du chemin parcouru vers la stabilité du Libéria, au regard des grands objectifs énoncés dans son rapport du 12 septembre 2006*.


Le Conseil, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, engage le Gouvernement libérien à prendre, en étroite coordination avec la MINUL, toutes autres mesures visant à atteindre ces objectifs, dans la perspective de la consolidation, de la réduction et du retrait progressif et par étapes des troupes de la MINUL, en fonction de la situation, sans compromettre la sécurité du Libéria.


Par ailleurs, le Conseil décide, en ajoutant cet élément au mandat de la MINUL, d’offrir au Tribunal spécial pour la Sierra Leone un appui sur les plans administratif et connexes et assurer sa sécurité lorsqu’il mène des activités au Libéria avec le consentement du Gouvernement libérien.


Dans son dernier rapport, le Secrétaire général, évoquant des progrès limités accomplis sur la voie de la réalisation des objectifs de la MINUL en matière de consolidation et de réduction des effectifs, recommandait une prorogation d’un an du mandat de la MINUL, jusqu’au 31 mars 2008.  Selon le Secrétaire général, le Libéria, malgré une évolution encourageante sur la voie de la consolidation de la paix, de la stabilité et de la démocratie, doit toujours relever d’énormes défis en matière de reconstruction et de développement, résultat de 14 ans de guerre civile.


* Rapport publié sous la cote S/2006/743



LA SITUATION AU LIBÉRIA


Texte du projet de résolution (S/2007/176)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président concernant la situation au Libéria et dans la sous-région, en particulier ses résolutions 1509 (2003) du 19 septembre 2003, 1712 (2006) du 29 septembre 2006 et 1626 (2005) du 19 septembre 2005,


Se félicitant du rapport du Secrétaire général en date du 15 mars 2007 (S/2007/151),


Se félicitant également des mesures que le Gouvernement libérien continue de prendre pour améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption, ainsi que des progrès non négligeables accomplis par le Gouvernement pour reprendre le contrôle des ressources naturelles du Libéria,


Remerciant la communauté internationale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine pour le soutien, notamment financier, qu’elles ne cessent d’apporter au processus de consolidation de la paix au Libéria,


Reconnaissant et saluant la contribution de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, pour le rôle important qu’elle continue de jouer à l’appui de la paix et de la stabilité au Libéria, et se félicitant de l’étroite coopération entre la MINUL et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ainsi qu’avec les gouvernements voisins, aux fins de la coordination des activités relatives à la sécurité dans les régions frontalières de la sous-région,


Notant avec appréciation les progrès notables qui ont été faits dans la réinsertion des ex-combattants et reconnaissant que de nouveaux progrès ne pourront être faits dans ce sens que pour autant que le secteur formel puisse offrir des emplois aux ex-combattants,


Se félicitant de la politique de la MINUL tendant à promouvoir et défendre les droits de la femme et demandant aux autorités libériennes de poursuivre leurs efforts tendant à accroître la coopération avec l’équipe de pays des Nations Unies et la société civile en vue de concourir à la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels,


Reconnaissant qu’il reste à surmonter d’énormes difficultés pour consolider la transition du Libéria au lendemain du conflit, s’agissant notamment des énormes besoins en matière de développement et de reconstruction, de la réforme de la justice, de l’instauration de l’état de droit dans l’ensemble du pays, du développement des forces de sécurité libériennes et de l’appareil de sécurité du Libéria, et de la consolidation de l’autorité de l’État,


Réitérant que le Tribunal spécial pour la Sierra Leone continue d’avoir besoin de l’appui de la MINUL pour assurer sa sécurité,


Considérant que la situation au Libéria demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2007;


Réaffirme son intention d’autoriser le Secrétaire général à redéployer en tant que de besoin, à titre temporaire, des contingents entre la MINUL et l’ONUCI, conformément aux dispositions de la résolution 1609 (2005);


Demande au Secrétaire général de proposer dans son prochain rapport, qu’il doit lui présenter en juin, au plus tard 45 jours avant l’expiration du mandat de la MINUL, un plan détaillé pour le retrait de la Mission ainsi que des recommandations précises sur le niveau des effectifs et différentes options relatives à la réduction, et de continuer de l’informer du chemin parcouru vers la stabilité du Libéria, au regard des grands objectifs énoncés dans son rapport du 12 septembre 2006;


Engage le Gouvernement libérien à prendre, en étroite coordination avec la MINUL, toutes autres mesures pour atteindre les objectifs susmentionnés, dans la perspective de la consolidation, de la réduction et du retrait progressifs et par étapes des troupes de la MINUL, en fonction de la situation, sans compromettre la sécurité du Libéria;


Note que le Tribunal spécial pour la Sierra Leone compte conclure avec le Gouvernement libérien un accord pour la mise en œuvre d’un programme d’activités au Libéria, et décide d’ajouter au mandat de la MINUL l’élément suivant: dans la limite de ses capacités et de ses zones de déploiement, et sans préjudice des autres tâches prévues dans son mandat, offrir au Tribunal spécial pour la Sierra Leone un appui sur les plans administratif et connexes et assurer sa sécurité lorsqu’il mène des activités au Libéria avec le consentement du Gouvernement libérien, ce moyennant remboursement des dépenses correspondantes;


Décide de demeurer activement saisi de la question.


Quatorzième rapport périodique du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies au Libéria (S/2007/151)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, recommande, au vu des difficultés rencontrées et des progrès limités qui ont été accomplis sur la voie de la réalisation des objectifs de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) en matière de consolidation et de réduction des effectifs, recommande que le mandat de la Mission soit prorogé pour une période de 12 mois, jusqu’au 31 mars 2008.


Ce rapport rend compte des principaux faits survenus au Libéria depuis le dernier rapport du Secrétaire général du 11 décembre 2006 (S/2006/958) et des progrès accomplis dans la réalisation des grands objectifs de consolidation et de retrait des effectifs de la MINUL, énoncés dans son rapport du 12 septembre 2006 (S/2006/743).


Le Secrétaire général estime que le Libéria continue de faire des progrès constants sur la voie de la consolidation de la paix, de la stabilité et de la démocratie ainsi que de la promotion du relèvement économique avec l’appui soutenu de ses partenaires internationaux.  Mais, malgré cette évolution encourageante, le Libéria doit toujours relever d’énormes défis en matière de reconstruction et de développement, résultat de 14 ans de guerre civile, dont la pauvreté généralisée, l’insécurité alimentaire, le taux de chômage élevé, l’analphabétisme généralisé, le mauvais état des infrastructures et la prestation des services de base qui laisse à désirer, s’agissant notamment de l’eau potable, des services de santé et de l’éducation.  Il reste aussi, précise le Secrétaire général, à entreprendre plusieurs tâches essentielles pour la consolidation de la paix dans le pays, notamment la réinsertion des ex-combattants, la réinstallation des rapatriés, la réforme du système judiciaire et l’instauration de l’état de droit dans tout le pays.  Selon le Secrétaire général, le Gouvernement doit également accélérer l’élaboration d’une stratégie et d’un cadre de sécurité nationale ainsi que la formation et la restructuration de la nouvelle armée.  


Le Secrétaire général se dit également préoccupé par la lenteur des travaux de la Commission vérité et réconciliation, due à un certain nombre de problèmes de gestion, de personnel et d’ordre budgétaire.  Il convient de résoudre d’urgence ces problèmes pour permettre à la Commission de poursuivre son action, indispensable pour assurer une paix durable au Libéria, observe-t-il.  Le Secrétaire général juge par ailleurs important de continuer à se pencher sur les menaces extérieures potentielles contre la paix et la stabilité au Libéria.  Le caractère imprévisible de la situation en Côte d’Ivoire et en Guinée, en particulier, crée un environnement qui engendre des obstacles supplémentaires aux efforts visant à instaurer une stabilité durable au Libéria, souligne-t-il. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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