SG/SM/10371-IHA/1167

LE FONDS CENTRAL D’INTERVENTION D’URGENCE CONTRIBUERA À COMBATTRE LA PAUVRETÉ ET À ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT, DÉCLARE KOFI ANNAN

09/03/2006
Secrétaire généralSG/SM/10371
IHA/1167
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LE FONDS CENTRAL D’INTERVENTION D’URGENCE CONTRIBUERA À COMBATTRE LA PAUVRETÉ ET À ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT, DÉCLARE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le texte intégral de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion du lancement du Fonds central d’intervention d’urgence, le 9 mars:


Je suis ravi de marquer avec vous le lancement du Fonds central d’intervention d’urgence.


Comme vous le savez, l’assistance humanitaire en faveur des victimes de catastrophes est trop longtemps restée du domaine de l’après-coup.  Les fonds ont toujours été mobilisés une fois la catastrophe arrivée, ce qui veut dire que malgré les meilleures intentions, des gens qui auraient pu être sauvés ont péri.  


Aujourd’hui, une nouvelle ère commence.  Nous sommes réunis pour le lancement d’un fonds grâce auquel nous pourrons agir plutôt que réagir.  En effet, le Fonds central d’intervention d’urgence servira à réunir à l’avance des ressources qui permettront à l’ONU de financer des opérations de secours humanitaires dès qu’une catastrophe surviendra, c’est-à-dire de faire plus, et plus vite. 


Grâce aux 500 millions de dollars qui seront réunis d’avance si l’objectif est atteint, les organismes humanitaires pourront lancer immédiatement les opérations de secours nécessaires pour sauver des vies.  Plutôt que de devoir attendre que les fonds arrivent au compte-gouttes, nous pourrons tout de suite déployer du personnel, envoyer des fournitures et offrir des services là où le plus de vies sont en danger.  Plus important encore, le Fonds fera régner l’équité puisque des secours seront disponibles pour répondre aux besoins humanitaires sans qu’il y ait de différence entre les catastrophes médiatisées et les crises oubliées.  L’aide ira partout, et partout des vies seront sauvées.


Certes, le Fonds central est avant tout un instrument d’action humanitaire.  Mais il aidera aussi à combattre la pauvreté et à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  


Les groupes humains qui vivent dans le dénuement et dépendent d’une économie fragile sont mal équipés pour absorber les chocs que sont les catastrophes naturelles et les conflits violents.  Garant d’interventions rapides, le Fonds contribuera à enrayer les crises avant qu’elles ne dégénèrent et à accélérer la mise en train du travail de relance et de reconstruction.  Il sauvera donc non pas seulement des vies, mais aussi des moyens de subsistance; les enfants seront malgré tout vaccinés, les gens et les animaux continueront de manger, les maladies d’origine hydrique pourront être maîtrisées. 


Cette façon de procéder est particulièrement efficace dans le cas de catastrophes naturelles « lentes », par exemple la sécheresse qui touche des millions de personnes dans la corne de l’Afrique, région où moyennant une intervention rapide, les conditions de vie pourraient cesser de se dégrader, voire s’améliorer.  C’est pourquoi le Fonds pourrait nous aider à maintenir la dynamique nécessaire à la réalisation des objectifs du Millénaire, surtout dans les régions où les plus grands progrès s’imposent.


Le Fonds permettra donc de sauver des vies et de faire régner l’équité.  Je vous donne aussi ma parole que son fonctionnement sera transparent.  Grâce à une publication intégrale de l’information et à un système moderne de suivi des opérations, le Fonds sera un modèle de respect du principe de responsabilité, non seulement vis-à-vis des États Membres, mais aussi du public.  Toutes les dépenses et tous les résultats seront affichés sur un site web spécial destiné à l’Assemblée générale, aux donateurs, et au public.  Vous saurez où vos dons sont allés, et ce qu’ils ont permis de réaliser concrètement.


Pour la communauté internationale, le Fonds central n’est pas qu’un fonds: c’est aussi une déclaration de principe.  Il déclare que dans un monde d’abondance, les souffrances inutiles et évitables sont inacceptables.  Il déclare que les victimes des catastrophes, si elles ne sont pas sous nos yeux, ne sont pas pour autant oubliées.  Il déclare que si des gens souffrent, où que ce soit, c’est l’humanité toute entière qui est menacée.


Il déclare, tout simplement, que le monde a une conscience. 


Aujourd’hui, nous sommes réunis pour montrer que cette conscience nous habite, et il faut que nos bourses se délient.


Il est de la plus haute importance que les pays les plus riches se montrent généreux.  Mais je tiens à souligner que des pays en développement ont eux aussi annoncé des contributions qui auront toute leur utilité.


Je sais que les moyens sont limités et que ce que vous donnez au Fonds, vous le prenez à la lutte contre la pauvreté dans vos pays respectifs.  Mais votre déclaration de solidarité est importante, et vos contributions sont extrêmement bienvenues.


Le Sommet mondial a débouché sur de nombreuses décisions importantes, et même historiques.  Mais peu de ces décisions ont fait l’objet d’un consensus aussi clair, et peu sauveront tant de vies que la création effective du Fonds central d’intervention d’urgence.  C’est notamment pour cette raison que cette décision a été la première à être appliquée par l’Assemblée générale.  C’est aussi pour cette raison que nous sommes réunis aujourd’hui.


Une fois de plus, je vous demande de faire preuve de générosité.  Ce sera, à mon sens, un des meilleurs investissements que vous puissez faire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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