CS/8875

JAN EGELAND EXHORTE LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ET LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À PRENDRE LEURS RESPONSABILITÉS POUR VENIR EN AIDE AUX POPULATIONS DU DARFOUR

22/11/2006
Conseil de sécuritéCS/8875
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5571e séance – matin


JAN EGELAND EXHORTE LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ET LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À PRENDRE LEURS RESPONSABILITÉS POUR VENIR EN AIDE AUX POPULATIONS DU DARFOUR


Les membres du Conseil espèrent que les accords issus de la réunion

de haut niveau d’Addis-Abeba permettront de revitaliser le processus de paix


L’échec du Gouvernement soudanais à protéger ses propres citoyens, y compris dans les zones où les rebelles ne sont pas présents, est scandaleux, a déclaré ce matin devant le Conseil de sécurité le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland, de même que l’échec de la communauté internationale à assumer ses responsabilités.  M. Egeland était venu présenter aux membres du Conseil de sécurité les conclusions de sa récente mission d’évaluation au Darfour et dans le nord de l’Ouganda.


Alors qu’un accord sur le déploiement d’une mission mixte de l’Union africaine et des Nations Unies semble avoir été conclu le 16 novembre dernier à l’occasion de la réunion de haut niveau d’Addis-Abeba, le Secrétaire général adjoint a fait état d’un contraste frappant entre la volonté affichée au niveau diplomatique et la réalité qu’il a constatée en personne sur le terrain.


Le Darfour est en effet aujourd’hui le théâtre de la plus vaste opération humanitaire du monde, avec près de 14 000 employés locaux et internationaux déployés dans la région.  Ce personnel humanitaire doit faire face aux quatre millions de personnes nécessitant une aide d’urgence dans la région, dont deux millions sont des personnes déplacées.  Les gens y meurent au rythme d’environ 10 000 par mois, toutes causes confondues, y compris des attaques perpétrées par les miliciens, qui répandent la terreur dans les camps et dans les villages.


La seule solution à cette terrible situation, a affirmé M. Egeland, c’est d’autoriser de toute urgence le déploiement de la mission mixte agréée par les parties et de la doter d’un mandat fort, pour qu’elle puisse se rendre sans entraves dans toutes les régions du Darfour; défendre et protéger les populations civiles menacées et faciliter l’escorte et la protection des personnels humanitaires.


Les activités de ces derniers sont en effet limitées par les violations incessantes du moratoire sur les restrictions aux opérations humanitaires.  Pour sa part, suite aux restrictions qui lui ont été imposées, le Secrétaire général adjoint a indiqué qu’il lui avait été interdit de se rendre dans quatre des six localités qu’il avait choisies afin d’évaluer en personne la situation humanitaire au Darfour.


Évoquant ensuite la situation dans le nord de l’Ouganda, M. Egeland s’est félicité des accords conclus entre le Gouvernement ougandais et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le cadre des pourparlers de Djouba, qui, s’ils étaient appliqués, permettraient à des centaines de milliers de personnes déplacées de rentrer dans leur pays d’origine.  Il a plus particulièrement détaillé sa rencontre avec Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui l’a assuré de sa décision de libérer les femmes et les enfants enlevés par ce groupe rebelle et de rassembler leurs forces dans les zones convenues.


À la suite de M. Egeland, la plupart des membres du Conseil ont souligné la nécessité de protéger les populations civiles.  À cette fin, ils se sont déclarés impatients de prendre connaissance du rapport que devait leur transmettre cet après-midi le Secrétaire général concernant les résultats de la réunion de haut niveau d’Addis-Abeba.  Plusieurs d’entre eux, notamment la France et la République-Unie de Tanzanie, ont souligné la nécessité impérative d’accompagner le rétablissement de la paix, que ce soit au Darfour ou dans le nord de l’Ouganda, d’une justice véritable, afin que les responsables soient jugés.  En ce qui concerne la situation dans ce pays, les membres du Conseil ont prévenu que les parties devaient respecter les engagements qu’elles avaient pris dans le cadre des pourparlers de Djouba.



LA SITUATION EN AFRIQUE


Exposé


Présentant les conclusions de ses déplacements en Afrique, M. JAN EGELAND, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a, d’emblée, transmis les doléances des habitants du Darfour, qui implorent qu’une action immédiate soit entreprise pour mettre fin aux atrocités dont ils sont victimes.  L’échec du Gouvernement soudanais à protéger ses propres citoyens, y compris dans les zones où les rebelles ne sont pas présents, est une honte, a-t-il ajouté, de même que celui de la communauté internationale à assumer ses responsabilités.  Aujourd’hui, quatre millions de personnes, soit les deux tiers de la population du Darfour, nécessitent désormais une aide d’urgence, tandis que le nombre de personnes déplacées atteint le chiffre sans équivalent de deux millions de personnes.


L’assistance humanitaire dans cette région a été particulièrement héroïque, avec 14 000 employés soudanais et internationaux actuellement déployés sur le terrain.  Les progrès constants contre toute attente –la baisse de moitié du taux de malnutrition et la chute de la mortalité, notamment– sont maintenant remis en question.  En effet, les attaques et les actes de banditisme commis par les miliciens ont rendu 95% de toutes les routes du Darfour impraticables par les personnels des Nations Unies et des ONG.  Par conséquent, de plus en plus de camps de réfugiés sont coupés d’une assistance véritable, voire de toute assistance.  L’armement des miliciens se poursuit, au mépris des résolutions du Conseil de sécurité, de même que le recrutement d’enfants et d’adolescents dans les camps de personnes déplacées, a ajouté M. Egeland.  Les forces gouvernementales, les miliciens, les groupes rebelles, et un nombre important d’opposants tchadiens errent librement à l’intérieur des camps et y sèment la terreur, a déploré le Secrétaire général adjoint. 


M. Egeland a estimé qu’il faudrait mettre immédiatement fin à toutes les attaques et faire respecter le cessez-le-feu.  Il a expliqué qu’il avait rencontré à Al-Geneina une femme qui lui avait confié qu’un homme armé avait tiré à bout-portant sur l’enfant qu’elle tenait dans ses bras.  Avant le massacre de Cirba, malgré les mises en garde de villageois, deux opérations massives ont été lancées, des dizaines de villages ont été pillés, attaqués et brûlés.  Ces actes sont des affronts à l’humanité, a déclaré le Secrétaire général adjoint.  Il a ensuite fait état des exactions commises contre les personnels humanitaires, qui sont terrorisés.  Si cette opération humanitaire, la plus importante au monde, venait à échouer, la spirale s’aggraverait au-delà de toute mesure, a prévenu Jan Egeland.  En outre, le Gouvernement soudanais ne cesse de compliquer la tâche des personnels humanitaires en multipliant les obstacles démocratiques, notamment pour les ONG, ainsi que pour les journalistes.


Le moratoire sur les restrictions aux opérations humanitaires reste en vigueur au Darfour, et devrait être prolongé, mais n’est absolument pas respecté sur le terrain.  Regrettant le départ du Conseil norvégien des réfugiés, suite aux restrictions qui lui ont été imposées, le Secrétaire général adjoint a indiqué pour sa part qu’il lui avait été interdit de se rendre dans quatre des six localités qu’il avait choisies afin d’évaluer en personne la situation humanitaire sur place. 


Les prochaines semaines pourraient être décisives pour 3 millions de personnes en détresse, si les mesures nécessaires sont prises pour empêcher l’aggravation de la situation.  Il faut revitaliser le processus de paix en mettant sur pied une mission mixte ONU-Union africaine, capable de se rendre dans toutes les régions du Darfour, de défendre et protéger les populations civiles menacées et de faciliter l’escorte et la protection des personnels humanitaires.


Évoquant ensuite les pourparlers de paix de Djouba, M. Egeland a estimé qu’ils représentaient une occasion unique de mettre fin aux hostilités, ajoutant que les espoirs de milliers d’Ougandais sont suspendus aux résultats de ces accords.  En même temps, j’ai été frappé par la fragilité du processus de paix sur le terrain, a-t-il fait remarquer.  Le Secrétaire général adjoint a fait part de sa rencontre avec Joseph Kony et Vincent Otti, les dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur, à qui il a demandé de mettre un terme au conflit, de rassembler leurs forces dans les zones convenues et de libérer les enfants et les femmes kidnappés.  Ce matin, M. Otti a assuré M. Egeland qu’il était en voie de mettre à exécution les deux dernières requêtes.  Le Secrétaire général adjoint a estimé en conclusion que le processus de paix de Djouba était le meilleur moyen de mettre fin à un conflit cruel, à condition que les parties respectent leurs engagements.


Déclarations


Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) s’est dite horrifiée par la description de la situation et s’est dite intriguée par la situation politique à Khartoum.  Alors que le processus de paix semble progresser, la situation sur le terrain paraît empirer, et il nous manque un élément de compréhension à cet égard, a-t-elle dit.  Il est difficile de comprendre, a-t-elle renchéri, pourquoi les combats se poursuivent au nord du Darfour, avec le concours de l’armée soudanaise.  Évoquant les restrictions subies par M. Egeland lors de sa mission, elle a demandé instamment au Gouvernement soudanais de respecter ses promesses, concernant les visas en particulier.  Elle a émis l’espoir que la mission technique actuellement sur place pourrait faire un rapport rapidement.  Concernant l’Ouganda, alors que la situation humanitaire reste dramatique dans le nord du pays, elle s’est félicitée des perspectives d’amélioration grâce aux pourparlers politiques en cours entre le Gouvernement de Kampala et la rébellion.


M. PASCAL GAYAMA (République du Congo) a déploré le fait que les évaluations les plus optimistes semblent être systématiquement en-deçà de la réalité sur le terrain au Darfour.  Du côté de l’Ouganda cependant, il y a eu des progrès avec le processus de paix de Djouba, à condition toutefois que les engagements pris dans le cadre de ces pourparlers soient respectés.  Le représentant a notamment demandé que les enfants et les femmes capturés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) soient libérés.  La délégation a ensuite dit craindre que la situation au Darfour ne fasse peser une  menace de déstabilisation à l’échelle régionale, notamment au Tchad, qui accueille déjà des centaines de milliers de personnes déplacées.  Le plus difficile à imaginer est le lourd tribut que paient les ONG et le personnel humanitaire, manifestement traités comme personae non gratae par les groupes armés.  Une action est donc urgente, pour permettre aux travailleurs humanitaires de pouvoir faire le travail sans restrictions de mouvement.  Le cessez-le-feu doit être respecté, avec une application sinon intégrale, du moins progressive.  Nos espoirs reposent maintenant sur les résultats de la rencontre de haut niveau qui s’est tenue la semaine dernière à Addis-Abeba en présence du Secrétaire général, au cours de laquelle le principe d’une force mixte ONU-Union africaine aurait été accepté par les parties.


M. CESAR MAYORAL (Argentine) a estimé important de rappeler le message de M. Egeland selon lequel les parties devaient être encouragées à poursuivre leur effort vers la paix en Ouganda.  Comme l’a souligné le Président Konaré, sa délégation estime que les efforts de secours aux blessés se poursuivent.  Il a insisté également sur la nécessité de rendre la justice conformément aux principes établis par le droit international.


Qualifiant de douloureux l’exposé sur le Darfour de Jan Egeland, le représentant argentin s’est interrogé sur les possibilités de se porter aux secours des populations alors que l’Envoyé de l’ONU lui-même a été empêché de se rendre dans certaines zones.  Nous ne pouvons pas permettre que plus de civils continuent de mourir, a-t-il dit.


Mme ELLEN MARGHRETE LØJ (Danemark) a déclaré qu’il était troublant d’entendre de nouveau M. Egeland expliquer que la situation humanitaire au Darfour était la même que celle qui prévalait trois ans auparavant.  Cette situation est inacceptable, a-t-elle affirmé, espérant que la réunion de haut niveau d’Addis-Abeba, qui s’est tenue la semaine dernière, permettra le déploiement d’une force mixte robuste ONU-Union africaine, pour rétablir la sécurité et prévenir un embrasement régional.  La représentante a ensuite salué l’accord conclu entre Kampala et les rebelles ougandais, qui constitue une chance de ramener la paix dans le nord de l’Ouganda, à condition toutefois que le Gouvernement ougandais et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) respectent les obligations qui lui incombent en vertu de cet accord.


M. KENZO OSHIMA (Japon) a demandé instamment aux parties de protéger les civils.  Pour cela, il est essentiel d’appliquer rapidement l’accord conclu dans le cadre de la réunion d’Addis-Abeba et de permettre le déploiement de la force mixte de l’Union africaine et des Nations Unies.  Le représentant a aussi émis l’espoir que la réunion du Conseil de paix et de sécurité contribuerait à la promotion d’une solution politique au conflit au Darfour.  Soulignant que les menaces contre le personnel humanitaire étaient inacceptables, il a réitéré l’importance d’assurer la protection de ce personnel, qui doit être considérée comme indissociable de l’assistance humanitaire elle-même.  S’agissant de la situation dans le nord de l’Ouganda, le représentant japonais a félicité M. Egeland pour sa fermeté au cours de ses entretiens avec MM. Kony et Otti, les chefs des groupes rebelles.  Le Japon a souhaité que l’accord conclu avec le Gouvernement du Soudan soit rapidement mis en œuvre.  Il est encourageant d’apprendre que la sécurité s’est améliorée dans cette région et nous continuerons de financer l’aide humanitaire, a conclu M. Oshima.


M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) a d’abord noté au sujet du Darfour que l’on était confronté à la menace de retrait d’organisations humanitaires et à des coûts croissants en raison de la nécessité d’utiliser de plus en plus fréquemment des moyens aériens.  La France a fourni 76 millions d’euros pour le Darfour, a-t-il précisé.  Concernant la nouvelle dégradation de la situation, qui « de dramatique devient insoutenable », a-t-il dit, M. Lacroix a salué le travail effectué par les Nations Unies.  La délégation française se félicite par ailleurs des progrès enregistrés à Addis-Abeba qui ont permis de constater la convergence entre l’ONU et l’Union africaine dans une démarche conjointe qu’il a qualifiée d’originale.  La France attend du Gouvernement soudanais qu’il traite avec diligence la mise en œuvre qu’impliquent les conclusions des discussions d’Addis-Abeba.  La crise du Darfour ne peut être réglée sans que soit prise en compte la dimension régionale, notamment au Tchad, a dit le représentant français, qui a posé une question à Jan Egeland sur la destruction des structures traditionnelles en demandant en particulier comment la communauté internationale pouvait y répondre.


Abordant la situation dans le nord de l’Ouganda, M. Lacroix a salué l’accord de cessez-le-feu et s’est félicité de l’amélioration de la situation humanitaire sur le terrain.  Au sujet des non-combattants détenus par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), leur libération rapide est impérative, a-t-il dit, demandant au Gouvernement de Kampala et à la LRA de coopérer avec les institutions des Nations Unies concernées.  Il a enfin souligné qu’il était nécessaire que les crimes les plus graves ne restent pas impunis.


M. ALEXANDRA PAPADOPOULOU (Grèce) a demandé la prorogation du moratoire sur les restrictions des opérations humanitaires, qui expire à la fin 2006, pour éviter que des organisations non gouvernementales telles que le Conseil norvégien des réfugiés ne soient empêchées de faire leur travail.  La délégation a par ailleurs exprimé son soutien au processus de paix de Djouba, qui pourrait mettre fin à un conflit long et particulièrement brutal, de même que la rencontre entre M. Egeland et Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du Seigneur.  Cette rencontre a constitué la première occasion pour un représentant de l’ONU de faire comprendre l’importance des questions humanitaires à un chef rebelle.


M. PETER BURIAN (Slovaquie) s’est dit horrifié par les nouvelles parvenant du Darfour.  Il a demandé au Gouvernement soudanais de supprimer tous les obstacles bureaucratiques au travail des agences humanitaires.  Une réaction rapide et solide  de la communauté internationale, a-t-il souligné, demeure indispensable.  Il s’est félicité de l’accord conclu à Addis-Abeba entre l’ONU et l’Union africaine.  Au sujet de l’Ouganda, M. Burian a estimé que la situation était encourageante.  L’engagement actif de la communauté internationale est crucial, a-t-il ajouté.  Le représentant slovaque a souhaité que le Conseil organise des séances d’information régulières sur l’évolution de la situation en Ouganda.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que le Conseil de sécurité devrait continuer d’accorder son intérêt à la situation au Darfour et dans le nord de l’Ouganda.  Rappelant l’interdépendance des questions sécuritaires et humanitaires, il a estimé que tant que la sécurité ne serait pas rétablie sur le terrain, il ne serait pas possible pour les organisations humanitaires de s’acquitter efficacement de leur travail.  La Chine s’est en outre félicité de l’accord conclu la semaine dernière entre le Gouvernement de l’Ouganda et l’Armée de résistance du Seigneur et qu’ils parviendront maintenant à un accord politique.  La Chine a ensuite lancé un appel au Soudan et aux parties concernées pour qu’ils apportent une assistance humanitaire et saisissent l’occasion historique qu’a constitué la réunion d’Addis-Abeba.


M. AUGUSINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a constaté que la situation au Darfour se détériorait par rapport à ce qu’elle était en 2004-2005.  Il a rappelé que le Conseil avait adopté deux déclarations importantes concernant cette région.  L’Accord de paix sur le Darfour était loin d’être parfait et difficile à mettre en oeuvre, a reconnu le représentant de la Tanzanie.  Mais, l’Union africaine doit tenter de sauver cet Accord, a-t-il dit, car, a-t-il prévenu, le Gouvernement soudanais risque de s’estimer fondé à opter pour la solution militaire.  Le représentant tanzanien a remercié M. Egeland pour avoir sensibilisé l’opinion publique en faveur du Darfour.  Concernant les pourparlers de Djouba, il a estimé urgent d’aider les victimes.  Il faut qu’il y ait paix et justice dans le processus actuel en Ouganda.


M. JAMAL N. AL-BADER (Qatar) a regretté que les femmes et les enfants soient les premières victimes du conflit au Darfour et confirmé l’importance des recommandations faites par Jan Egeland dans le cadre de son exposé.


M. YANKEY (Ghana) a déclaré que le Coordonnateur des secours d’urgence avait été très clair quant aux obstacles mis à l’acheminement de l’aide de Darfour et quant à l’urgence de régler cette question.  M. Egeland, qui connaît bien la réalité des camps, l’a souligné: le temps presse.  Le représentant ghanéen lui a demandé si le nombre de morts dans ces camps avait été établi, les chiffres évoqués jusqu’à présent faisant état de 200 à 300 000 morts, mais ceux-ci doivent peut-être être actualisés.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a exprimé son soutien à la poursuite des activités humanitaires de l’ONU au Darfour, dans la mesure où elles contribuent à normaliser la situation politique.  Il a estimé que l’accord conclu entre les parties dans le cadre de la réunion d’Addis-Abeba devait être renforcé et espéré qu’il aurait un impact positif sur l’action des infrastructures humanitaires au Darfour et sur la situation en général.  Le représentant a ensuite souligné que le Gouvernement soudanais devait faire davantage pour venir en aide aux populations en détresse.  S’agissant du nord de l’Ouganda, il a souligné qu’il est indispensable pour le Gouvernement ougandais et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de respecter les engagements pris dans le cadre des pourparlers de Djouba.


Reprenant la parole, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence a déclaré que si les accords conclus dans le cadre des pourparlers de Djouba étaient appliqués, des centaines de milliers de personnes déplacées pourraient rentrer dans leur pays d’origine.  Répondant ensuite à la délégation du Ghana, il a fait état de quelques chiffres, estimant à près de 10 000 le nombre de morts chaque mois depuis le milieu de l’année 2004.  Toutefois, la mortalité a augmenté, ainsi que la malnutrition depuis le mois d’août dernier.  Quant au nombre de réfugiés au Tchad, il doit atteindre 230 000 et celui des personnes déplacées, qui ne cesse d’augmenter, excède désormais ce chiffre.  M. Egeland a déclaré craindre que l’on ne perde trop de temps à prendre des décisions en vue d’améliorer la situation, alors que le décalage entre les accords conclus et la réalité sur le terrain est frappant.  Aussi, a-t-il exhorté les pays arabes, musulmans et africains à peser de toute leur influence pour convaincre le Gouvernement soudanais de permettre le déploiement de la mission mixte UA-ONU.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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