CS/8754

LES CONDITIONS D’UNE ÉLECTION LIBRE ET ÉQUITABLE RÉUNIES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, AFFIRME JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE DEVANT LE CONSEIL

16 juin 2006
Conseil de sécuritéCS/8754
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Conseil de sécurité

5466e séance – matin


LES CONDITIONS D’UNE ÉLECTION LIBRE ET ÉQUITABLE RÉUNIES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, AFFIRME JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE DEVANT LE CONSEIL


Au lendemain de l’exposé de l’Ambassadeur du Royaume-Uni, Sir Emyr Jones Parry, sur la mission du Conseil de sécurité qu’il a menée au Soudan, au Tchad et à Addis-Abeba, les membres du Conseil ont entendu ce matin l’Ambassadeur de la France, Jean-Marc de La Sablière, de retour de République démocratique du Congo (RDC), où il conduisait une mission parallèle.  M. de La Sablière a souligné à cette occasion l’importance particulière que revêtait une telle visite à la veille des premières élections démocratiques organisées dans ce pays depuis 45 ans.  Il a estimé que les conditions, notamment de sécurité, étaient réunies pour que le peuple congolais puisse prendre part à un scrutin libre et équitable, malgré la subsistance de groupes armés à l’est de la RDC et une campagne électorale au ton parfois virulent.


L’Ambassadeur de La Sablière a estimé que le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale serait indispensable au lendemain du scrutin, pour aider la RDC à faire face à trois questions prioritaires: la formation d’une armée professionnelle; l’éradication des groupes armés dans l’est du pays; et la gestion saine de ses ressources naturelles, dont les revenus doivent profiter avant tout aux populations civiles.



MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Exposé du Chef de la Mission du Conseil de sécurité en République démocratique du Congo


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France), Chef de la Mission du Conseil de sécurité en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué que cette visite, la septième à ce jour, intervenait à la veille des élections prévues le 30 juillet prochain, qui marqueront la fin de la transition dans le pays.  Face à l’importance de l’enjeu électoral, il était donc normal que le Conseil marque son appui au travail de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), engagée depuis plusieurs mois dans l’organisation de l’élection la plus importante jamais organisée par l’ONU avec le concours de nombreuses autres organisations.


La préoccupation majeure est la réussite d’élections libres, les premières depuis 45 ans en RDC.  Il semble que l’engagement est tel, les moyens mis en place si importants, le travail de la MONUC si professionnel que nous avons des assurances que le peuple congolais puisse voter dans de bonnes conditions, a affirmé M. de La Sablière.  Cela suppose toutefois une sécurité suffisante.  Il est vrai que des violences se poursuivent dans l’est du pays, où les groupes rebelles armés n’ont pas été complètement été démantelés.  L’Ambassadeur de la France a cependant souligné que les programmes de la police des Nations Unies avaient été bien menés et que la mise à disposition d’une force de sécurité européenne en soutien de la MONUC offrait une garantie sérieuse.  Il faut également se féliciter du soutien massif apporté à la RDC par l’Union européenne et d’autres pays, a ajouté M. de La Sablière.


Tout au long de notre visite, nous avons souligné que les élections devraient être libres et équitables, a-t-il poursuivi.  À cet égard, les messages de division sur le thème de l’« identité congolaise » doivent cesser et il faut calmer les esprits pour mener une campagne dans un climat démocratique, notamment en facilitant l’accès aux médias.  Quant aux intimidations à l’encontre des journalistes, elles doivent prendre fin.  En outre, il est essentiel qu’une prise de conscience ait lieu sur la nécessité de gouverner le pays entre la fin du second tour et la mise en place des institutions démocratiques, a souligné M. de La Sablière précisant que cette période devrait être aussi courte que possible.  Le train est sur les rails, il doit donc maintenant arriver en gare, a-t-il annoncé.  Les attentes sont considérables au sein de la population, qui doit percevoir un changement s’inscrivant sur la durée.  Le vainqueur devra donc être généreux et le perdant accepter le résultat des urnes.  C’est pourquoi l’inclusivité sera éminemment souhaitable au lendemain des élections.


En conclusion de son compte-rendu, M. de La Sablière a identifié trois priorités pour la RDC au lendemain du scrutin: il faudra former une armée professionnelle et intégrée, équipée et régulièrement payée; régler le problème lancinant des groupes armés dans l’est du pays, aussi bien pour le bien-être de la population locale que pour l’amélioration des relations avec les pays voisins, comme le Rwanda, avec lequel des progrès ont déjà été constatés.  Enfin, une bonne gestion des ressources naturelles sera indispensable, dont les revenus devront bénéficier au peuple congolais.  Pour que la RDC puisse atteindre ces objectifs, la communauté internationale devra continuer à lui témoigner son appui au lendemain des élections, a souligné l’Ambassadeur de La Sablière.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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