CS/8693

CONSEIL DE SÉCURITÉ: IL EST TEMPS POUR LA BOSNIE-HERZÉGOVINE DE PRENDRE EN MAIN SON DESTIN ESTIME LE HAUT REPRÉSENTANT

18 avril 2006
Conseil de sécuritéCS/8693
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Conseil de sécurité

5412e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: IL EST TEMPS POUR LA BOSNIE-HERZÉGOVINE DE PRENDRE EN MAIN SON DESTIN ESTIME LE HAUT REPRÉSENTANT


Réformes constitutionnelles, tenues d’élections présidentielles et législatives en octobre prochain, négociations en cours sur un accord d’association et d’intégration à l’Union européenne, la Bosnie-Herzégovine traverse un moment crucial de son histoire.  Invité à prendre la parole ce matin devant les membres du Conseil de sécurité, le Haut Représentant chargé d’assurer le suivi de l’application de l’Accord de paix relatif à la Bosnie-Herzégovine, Christian Schwartz-Schilling, a estimé que le temps était venu de remettre les rênes aux mains des Bosniaques et de ses représentants élus, précisant que ce pays avait aujourd'hui la possibilité d'assumer la responsabilité de ses propres réformes politiques et de son développement économique  


Les délégations et en particulier l’Union européenne ont soutenu le Haut Représentant dans ses efforts visant à compléter et faciliter les progrès vers l’intégration de la Bosnie-Herzégovine aux structures euro-atlantiques.  La fermeture du Bureau du Haut Représentant et donc la fin des pouvoirs exécutifs qui lui étaient conférés par le processus de Bonn pourrait en effet avoir lieu au cours du premier ou second trimestre de 2007, a précisé le Haut Représentant.  À ses yeux, l’appropriation du processus par les dirigeants de la Bosnie-Herzégovine est apparue comme une condition préalable à la marche du pays vers un état européen démocratique.


L’adoption par le Parlement au cours de la semaine d’un ensemble de réformes constitutionnelles constitue aussi une étape importante qui enverra un message à la communauté internationale sur la détermination du pays à intégrer les structures européennes, a encore ajouté le Haut Représentant.  Celui-ci a aussi précisé que la Bosnie-Herzégovine et d'autres pays de la région ne parviendront pas à l'intégration euro-atlantique tant que la question de la coopération avec le Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie ne sera pas réglée et que les fugitifs Mladic et Karadzic ne seront pas arrêtés et transférés à La Haye. 


Il a également été question de la situation créée par la décertification de certains agents de police lors de la réorganisation des forces de police des anciennes structures de la Bosnie-Herzégovine par le Groupe international de police.  Le Haut Représentant a estimé que cette opération de confirmation avait été alors conduite en vue de la réhabilitation des forces de police, de nombreux fonctionnaires de celles-ci étant compromis et qu’elle avait été réussie.  Mais il a expliqué que ceux qui avaient été écartés n’avaient pas eu la possibilité de contester ou de faire appel.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à se pencher sur cette question de manière urgente afin qu'elle puisse être réglée une fois pour toutes.  Ce problème a été au centre de l’allocution de Adnan Terzic, le Président du Conseil des Ministres de la Bosnie-Herzégovine.  Précisant que 598 anciens policiers n’avaient pas été en mesure de rester au sein des forces de police, il a souhaité fortement lui aussi que le Conseil prenne une décision qui soit conforme à la Charte des Nations Unies.


Outre les membres du Conseil et ceux précités, la Turquie a pris la parole.


LA SITUATION EN BOSNIE-HERZÉGOVINE


Exposé


M. CHRISTIAN SCHWARTZ–SCHILLING, Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, a précisé que son exposé intervient à un moment où la Bosnie-Herzégovine traverse une période cruciale de son histoire qui est marquée par la fin de la phase de reconstruction post-conflit.  Mon rôle, a-t-il précisé, est de la compléter et de faciliter les progrès vers l’intégration aux structures euro-atlantiques.  Une des mes tâches principales sera de superviser la fermeture du Bureau du Haut Représentant et l’établissement  d’un Bureau du Représentant spécial de l’Union européenne.  La fermeture du Bureau du Haut Représentant signifie également la fin des pouvoirs exécutifs conférés par le processus de Bonn.  Je souhaite que cette transition prenne fin au cours du premier ou second trimestre de 2007.


Le Haut Représentant a toutefois dressé la liste des conditions préalables à un processus de transition réussi.  Un des principes fondamentaux est l’appropriation de ce processus par la Bosnie-Herzégovine qui doit assumer pleinement ses responsabilités que lui confère son statut d’État européen démocratique.  Mais le principe d’appropriation renvoie également à la manière de travailler de la communauté internationale dont l’approche doit permettre le développement d’une culture démocratique durable.  Les tentatives de la part de la communauté internationale d’intervenir pour préserver les gains seront nombreuses.  De telles réactions ne sont plus compatibles avec le développement durable et l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine.  Nous devons être en retrait et accepter de permettre au pays de prendre des décisions. 


Le Haut Représentant a identifié trois priorités pour la Bosnie-Herzégovine: les réformes constitutionnelles, les élections générales en octobre prochain, les  négociations en cours entre les autorités bosniaques et l’Union européenne pour parvenir à un accord d’association et de stabilisation.  Revenant sur les réformes, le représentant a précisé que les dirigeants politiques ont convenu d’un ensemble de réformes qui doivent être entérinées par le Parlement au cours de la semaine.  Il s’agit d’une étape importante qui enverra un message à la communauté internationale sur la détermination du pays à intégrer les structures européennes. 


Le Haut Représentant a estimé urgent de créer des conditions favorables au développement économique.  On ne peut pas encourager le développement économique d’une part et de l’autre imposer des régimes de visas restrictifs, a-t-il ajouté, en souhaitant que l'Union européenne facilite l'octroi de visas aux ressortissants de la Bosnie-Herzégovine.  Il a souhaité que le système d'éducation de la Bosnie-Herzégovine soit amélioré et cesse d'être divisé par ethnies. 


Il a regretté que les autorités de Bosnie-Herzégovine n'aient pas été en mesure de régler la question d’une pleine coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), afin de s'assurer que les criminels toujours en fuite soient remis aux autorités de La Haye.  Tout en reconnaissant les progrès observés en 2005, il a déclaré inacceptable l'absence de tout progrès en ce domaine au cours de cette année.  Il a exhorté la communauté internationale à se montrer très ferme en précisant que la Bosnie-Herzégovine et d'autres pays de la région ne parviendront pas à l'intégration euro-atlantique tant que cette question du TPIY ne sera pas réglée. 


Par ailleurs, l’intervenant a mis l'accent sur le statut des fonctionnaires renvoyés de leur poste après la guerre par le Haut Représentant du Secrétaire général.  Il a jugé que le temps était venu de lever ces interdictions ou suspensions, sauf lorsque ces suspensions ont été mises en place par ce que les personnes intéressées refusaient de coopérer avec le TPIY.  Il a précisé qu'il avait instauré un système parallèle pour supprimer progressivement toutes les interdictions au cas par cas.


M. Schwartz-Schilling a attiré l’attention sur ce qu'il a appelé une anomalie juridique datant de la première mission des Nations Unies en ce qui concerne les agents de police dont la certification avait été annulée par la Force de police internationale (GIP) sans qu'ils aient eu la possibilité d'examen ou d'appel.  Il faut aujourd'hui un appui des Nations Unies pour régler cette situation de façon constructive dans l'intérêt de la Bosnie-Herzégovine et du Conseil de sécurité qui pourra en assumer tout le crédit, a-t-il insisté.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à se pencher sur cette question de manière urgente afin qu'elle puisse être réglée une fois pour toutes.


Il a estimé que la Bosnie-Herzégovine avait aujourd'hui la possibilité d'assumer la responsabilité de ses propres réformes politiques et de son développement économique.  La phase actuelle est celle qui pose le plus de difficultés à la Bosnie même et à la communauté internationale qui doit apprendre à résister à la tentation d'intervenir à un moment ou des décisions-clés doivent être prises par les institutions nationales.  Le temps est venu, a-t-il estimé, de remettre les rennes aux mains de la population bosniaque et de ses représentants élus. 


Déclarations


M. ADNAN TERZIC, Président du Conseil des ministres de la Bosnie-Herzégovine, est revenu sur l’évolution qu’a connue son pays au cours des trois dernières années en précisant que celui-ci est désormais engagé dans un processus de négociations avec la Commission européenne relatif à un accord de stabilisation et d’intégration.  Notre objectif, a-t-il précisé, est la pleine intégration de la Bosnie-Herzégovine aux structures euro-atlantiques.  Le Président a toutefois précisé que la raison principale expliquant sa présence aujourd’hui tient au processus de réforme des forces de police qui a été mené par les Nations Unies.  Il a précisé qu’en vertu de ce processus, 598 anciens policiers n’ont pas été en mesure de rester au sein des forces de police sans qu’aucune raison ne leur ait été donnée.  Les tensions se sont accrues dans le pays, cette décision ayant été perçue comme une violation des droits de l’homme de ces personnes.  Nous espérons fortement que le Conseil sera en mesure de se pencher sur ce problème et de prendre une décision qui soit conforme à la Charte des Nations Unies.


M. PAUL JOHNSTON (Royaume-Uni) s’est félicité des accords intervenus dans le cadre de la réforme constitutionnelle.  Il est temps pour les autorités bosniaques d'assumer leurs responsabilités et de prendre en main la gouvernance de leur pays, a-t-il déclaré, tout en insistant sur la priorité à accorder à la coopération avec le TPIY.  Il s'est dit préoccupé par l'insuffisance de progrès en matière de restructuration de la police, regrettant l'absence de tout résultat concret.  Sur la question des officiers de police dont la certification avait été rayée, il a souhaité que l'on étudie toutes les solutions possibles avec tous les partenaires concernés au niveau local ainsi qu'à l'échelon des Nations Unies.  Nous continuerons de jouer notre rôle, a-t-il insisté, pour contribuer à l'avenir européen de ce pays pour lui permettre une pleine intégration au sein de l'espace euro-atlantique.


M ADAMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce) s'est félicité des efforts réalisés dans le cadre de l'accord sur la réforme constitutionnelle du 18 mars 2006.  Il a salué le rôle joué par la communauté internationale pour aider la Bosnie-Herzégovine à mettre en place des structures étatiques démocratiques stables et un système économique prospère et durable.  La prochaine phase de la transition de la Bosnie est cruciale avec la mise en œuvre des amendements constitutionnels avant les élections d'octobre 2006.  Il a invité les parlementaires bosniaques à faire preuve d'ambition dans les mois qui viennent.  Nous continuerons, a-t-il insisté, d'appuyer le développement économique de la Bosnie-Herzégovine par le biais de l'UE et de ses perspectives régionales.  Si la Bosnie-Herzégovine veut se tourner vers l'avenir, elle doit avoir le courage de surmonter les haines et préjugés passés.  L’intervenant a aussi déclaré que le clivage ethnique du système d'éducation n'avait plus sa place dans une Bosnie-Herzégovine moderne.  Il a jugé essentiel que Mladic et Karadzic soient remis à la Cour de La Haye.  Malgré les progrès réalisés jusqu'à présent, il reste beaucoup de travail à faire pour négocier la dernière ligne droite, a-t-il conclu. 


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a déclaré que cette année est une année importante pour le pays en raison des élections du mois d’octobre, les négociations sur un accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne et la réforme des institutions.  Les priorités du Haut Représentant sont aussi les nôtres, a précisé le représentant français.  Nous nous félicitons en particulier qu’il fasse de l’amélioration de la situation économique une de ses priorités.  M. de La Sablière a également souligné l’appui de la France au rôle du Haut Représentant comme coordonnateur de l’action de la communauté internationale.  Cet aspect est essentiel pour maintenir une approche cohérente et harmonieuse.  S’agissant de la disparition progressive des fonctions du Haut Représentant, il a dit accueillir avec intérêt les propositions qui seront faites en juin prochain.  Le représentant s’est aussi félicité de la bonne tenue des négociations en vue de la conclusion d’un accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne. 


Nous encourageons les intéressés à poursuivre les progrès pour que le rythme de négociations ne soit pas ralenti, a-t-il dit.  Dans cette perspective, l’achèvement des réformes en cours est également essentiel, a jugé le représentant qui s’est félicité de l’accord intervenu entre les sept principaux partis politiques en vue d’une réforme constitutionnelle.  Nous encourageons aussi la Bosnie-Herzégovine à poursuivre la réforme des forces de police, de l’audiovisuel public et de l’administration publique.


M. PETER BURIAN (Slovaquie) a déclaré que le processus d’intégration européenne a été et reste un des facteurs décisifs ayant contribué à la stabilisation et au maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine et dans les Balkans occidentaux.  C’est pourquoi la Slovaquie soutient la poursuite du processus d’intégration, qui encrera l’avenir de la Bosnie-Herzégovine et des autres États des Balkans au sein de l’Union européenne.  Des défis restent cependant à relever, a noté le représentant.  Premièrement, a-t-il dit, la Bosnie-Herzégovine a besoin d’institutions étatiques plus fortes, notamment dans les domaines de la justice et du maintien de l’ordre et de la loi, de manière à se conformer aux normes européennes.  Le système de gouvernement actuel ne pouvant pas durer, il faut y apporter des réformes constitutionnelles de fond, et notre pays se réjouit des pourparlers sur la question.  La Slovaquie encourage les dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine sur cette voie, et demande aux partis de mettre de coté les intérêts politiques et ethniques, de manière à parvenir à un accord au sein du Parlement sur les réformes actuellement envisagées.


Ensuite, a dit le représentant, notre pays pense qu’il est temps que la communauté internationale modifie le type d’engagement qu’elle a en Bosnie-Herzégovine.  Il est temps que les dirigeants élus de ce pays assument la responsabilité du processus de transformation tout en continuant à recevoir l’appui international, et notamment l’appui européen.  À cet égard, la Slovaquie se félicite de l’attitude constructive du Haut Représentant, M. Schwartz-Schilling, qui est prêt à désormais jouer un rôle de conseiller, au lieu d’exercer tous les pouvoirs exécutifs que lui donnait l’Accord de Bonn.  Enfin, La Slovaquie est d’avis qu’une attention particulière devrait être portée au secteur de la sécurité.  Une réforme de la police visant la création d’un seul corps de police professionnelle, basée sur des critères techniques et non pas politiques, serait la bienvenue, a dit le représentant.


M. JOHN BOLTON (États-Unis) s'est félicité du soutien apporté par le Haut Représentant au processus de réforme constitutionnelle en cours en Bosnie-Herzégovine.  Il est essentiel de moderniser la constitution de Dayton, a-t-il ajouté, pour permettre l’émergence d'un gouvernement qui saura répondre aux attentes des citoyens bosniaques et permettre à ce pays de satisfaire les critères d'intégration dans les institutions euro-atlantiques.  Il a appuyé vigoureusement l'ensemble des accords institutionnels négociés.  I la souhaité qu'ils puissent entrer en vigueur avant les élections d'octobre.  Il s'est félicité des efforts visant à transférer plus de responsabilités aux institutions du Gouvernement.  Il a fait siennes les préoccupations du Haut Représentant et du Premier Ministre bosniaque concernant les officiers de police dont la certification a été annulée et a insisté sur la nécessité de régler ce problème.


M. LARS FAABORG-ANDERSEN (Danemark) s’est associé à la déclaration faite par le Représentant de l’Autriche au nom de l’Union européenne, tout en se disant particulièrement encouragé par le processus de réformes constitutionnelles en cours qui aura un impact important sur le processus d’intégration européenne.  Nous prions instamment le Parlement d’adopter les changements proposés.  Nous aspirons à une coopération plus étroite entre l’Union européenne et la Bosnie-Herzégovine qui doit prendre des mesures décisives et notamment doit encore prendre les actions nécessaires pour que les personnes coupables de crimes de guerre, à savoir Mladic et Karadzic, soient traduites en justice.  Il s’agit d’une condition indispensable à une paix durable dans la région.  Nous nous associons aussi au Haut Représentant dans sa recherche de l’appropriation de ce processus par les dirigeants de la Bosnie-Herzégovine.  Nous appuyons le dialogue en cours pour ce qui est de la certification de la police et sommes d’accord pour dire que cette question doit être réglée le plus vite possible.


M. CÉSAR MAYORAL (Argentine) a constaté avec plaisir que la Bosnie-Herzégovine était sur la voie de l'intégration euro-atlantique et avait réalisé d'immense progrès pour devenir un État national autonome.  Il a tout particulièrement salué l'entente intervenue entre les partis politiques les plus importants pour ce qui est d'approuver les réformes constitutionnelles.  Il a estimé que ces initiatives reflétaient de façon éloquente les responsabilités assumées par les autorités nationales.  Toutefois, a-t-il souligné, les résultats obtenus ne doivent pas faire oublier l'absence de progrès dans la lutte contre l'impunité.  Même s'il y a plus de coopération avec le TPIY, le fait que les chefs Mladic et Karadzic ne soient toujours pas arrêtés empêche de guérir les blessures du passé et demeure un obstacle à l'adhésion du pays à l'OTAN.  Nous pensons que c'est seulement à travers la lutte commune contre l'impunité que l'on pourra mieux développer les institutions judiciaires afin der parvenir à une réconciliation indispensable à l'avènement d'une société vraiment durable.


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a estimé que les récents développements dans le pays témoignent des progrès importants réalisés vers la construction d’un état de droit.  Il reste bien des difficultés à surmonter, à savoir 40 tâches qui n’ont pas encore été réalisées.  Il faut donc que la communauté internationale et plus particulièrement la région européenne, déploie des efforts importants pour assurer la transition dans des conditions de stabilité et de paix.  Nous constatons avec optimise les efforts déployés par les forces politique du pays pour faire progresser les réformes institutionnelles, a poursuivi l’intervenant.  Le Pérou considère que la consolidation des institutions judiciaires bosniaques sera nécessaire au processus démocratique.  Il faut donc continuer à renforcer les capacités judicaires dans le pays et dans ce contexte, la pleine coopération des autorités bosniaques avec le Tribunal international est indispensable.  Nous sommes aussi d’accord pour dire que le développement économique est une variable indispensable.  Nous constatons avec satisfaction que l’augmentation du PIB a été de 5% et notons que cette croissance pourra se traduire par une amélioration des conditions de vie des habitants. 


M. SHCHERBAK (Fédération de Russie) a rendu hommage au Haut Représentant pour sa contribution au processus de paix visant à renforcer les institutions centrales du pays.  Il a souscrit à la thèse du Haut Représentant sur les liens entre les progrès de la réforme constitutionnelle et les résultats des élections générales qui se dérouleront en octobre.  Nous pensons que, comme par le passé, a-t-il ajouté, les questions de la mise en place d'un état de droit, le renforcement des pouvoirs publics locaux, et le retour des réfugiés devraient recevoir une attention prioritaire.  Il a appuyé le transfert des responsabilités aux autorités locales et la poursuite de la mise en place d’un cadre propice aux progrès économiques en souhaitant que l’on continue d'agir dans un esprit de partenariat.  Il faut contribuer au développement de mécanismes politiques et diplomatiques, a-t-il insisté.  S'agissant du problème des policiers ayant perdu leur attestation, il a déclaré que le Conseil de sécurité devait envoyer un message clair en phase avec le droit international et la Charte des Nations Unies.


M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est dit encouragé par les progrès importants réalisés dans le pays.  La reconstruction des forces de police en particulier était une des conditions préalables à la négociation d’un accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne,  Nous nous félicitons que les ministres de l’Union européenne aient donné leur accord au sujet du lancement de ce processus de négociations.  Dans l’intervalle, il sera nécessaire de redoubler d’efforts pour mettre la main sur les deux fugitifs les plus recherchés de la région pour qu’ils soient remis aux autorités de La Haye.  Le représentant s’est aussi félicité du processus de réforme constitutionnelle et de l’engagement pris par le Premier Ministre de procéder à des réformes économiques et de lutter contre la corruption.


M. AL-QAHTANI (Qatar) s'est félicité des nombreux événements positifs observés ces dernières années, en soulignant la reprise en main des institutions, la restructuration de la police et l'établissement du principe de l'état de droit.  Il a souhaité que les accords de paix intervenus en 1995 et depuis soient encore mieux appliqués et que l'on mette tout en œuvre afin d'appréhender les fugitifs devant être remis au TPIY.  Il a souhaité que l'on accorde la plus grande attention aux répercussions de la situation en Bosnie-Herzégovine sur la Serbie-et-Monténégro et le Kosovo.  S'agissant du problème des policiers décertifiés, il a estimé qu'une solution serait que les Nations Unies mettent en place un nouveau mécanisme pour régler le problème. 


M. WANG GUANGYA (Chine) s'est dit heureux de constater que dix ans après la signature de l’Accord de Dayton et avec l'aide de la communauté internationale, la Bosnie avait fait des efforts positifs pour renforcer ses capacités institutionnelles, mettre en place son système judiciaire, réformer la police et promouvoir la confiance mutuelle et l'harmonie dans la vie sociale du pays.  Tout en saluant la contribution des forces de l'Union européenne pour ce qui est de l'amélioration de la situation, il a estimé que le moment était venu pour les Bosniaques de prendre leur avenir en mains.  Dans ce contexte, il a assuré de la volonté de son pays d'aider la Bosnie à acquérir la stabilité économique et politique nécessaire. 


M. GERHARD PFANZELTER (Autriche), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a rendu hommage au travail réalisé par le Haut Représentant et a fait part du soutien de l’Union au processus d’appropriation des dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine tout en continuant de promouvoir le renforcement des institutions, la relance économique et la primauté du droit.  L’Union confirme que l’avenir de la Bosnie-Herzégovine réside dans son intégration aux structures européennes.  D’ailleurs, la mission militaire de l’Union, EUFOR-ALTHEA, en étroite coopération avec l’OTAN, a mené une mission de stabilisation conformément à l’Accord de Dayton.  De même, la Mission de police de l’Union a fourni des conseils avisés et a soutenu la Bosnie dans ses efforts de restructuration de ses propres forces. 


Le représentant a fait part du soutien de l’Union au processus de réforme constitutionnelle et a demandé instamment au pays de prendre les mesures législatives permettant de mettre en œuvre les amendements constitutionnels à temps pour les élections d’octobre prochain.  Il a aussi encouragé les autorités compétentes de la Bosnie-Herzégovine à continuer à faire des progrès rapides dans le cadre de négociations sur un accord d’association et d’intégration à l’Union européenne.  Il a toutefois précisé que le rythme et la conclusion de ces négociations dépendront des progrès réalisés par le pays en matière d’édification de son cadre législatif et de ses capacités administratives.


De plus, la pleine coopération avec le Tribunal pour l’ex-Yougoslavie est un élément essentiel pour parvenir à une réconciliation durable dans la région.  Nous convenons aussi pleinement avec le Haut Représentant qu’il est temps pour la Bosnie-Herzégovine de s’approprier ce processus dix ans après le conflit.  Nous accueillons donc avec satisfaction l’intention du Haut Représentant de limiter les pouvoirs qui lui étaient octroyés dans le cadre du processus de Bonn


M. BAKI ILKIN (Turquie) a déclaré que depuis le début de la crise qui a éclaté en Bosnie-Herzégovine, la Turquie, qui a des liens historiques, culturels et humains avec cette région, a été engagée dans les efforts visant à résoudre la crise et a contribué aux programmes destinés à ramener la paix, la stabilité et la prospérité.  C’est dans ce cadre que la Turquie a contribué à la Force Althea de l’Union européenne et à la Mission de police de cette institution.  La Turquie se félicite des progrès accomplis en Bosnie-Herzégovine ces dernières années dans le domaine des réformes touchant la fiscalité, les douanes, la sécurité, le renseignement, la défense et la justice, a dit M. Ilkin.  La Turquie continuera à soutenir ces efforts afin de consolider la construction d’une structure d’État en Bosnie-Herzégovine qui puisse rapprocher ce pays des institutions euro-atlantiques.  Nous attachons une grande importance à la coexistence harmonieuse de différentes cultures, religions et identités ethniques, a souligné le représentant.  


Répondant aux commentaires des délégations le Haut Représentant, M. Schwartz-Schilling, a estimé que le partenariat était le mot-clé de la réussite.  Il a noté qu'il y avait un large consensus sur les objectifs et les priorités, tout en relevant les nombreuses questions sur la possibilité de régler la question des agents de police décertifiés.  Il a estimé que cette question devait faire partie du plan de retrait de la communauté internationale.  Il a déclaré que le processus de certification des fonctionnaires de police des anciennes structures de la Bosnie-Herzégovine avait été une tentative ambitieuse et grandement réussie de réhabilitation des forces de police de nombreux agents compromis.  Mais il s'est dit préoccupé par l'absence de mesures lorsqu'il y avait des éléments de preuve que tel ou tel refus de certification était dénué de tout fondement.  C'est pourquoi il a déclaré que le Bureau du Haut Représentant fera de son mieux pour examiner en détail ces cas.  Il a souhaité que cette question soit réglée conformément aux normes du droit international pour ne pas laisser une mauvaise impression de la communauté internationale à ce jeune pays. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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