AG/10556

LE HUITIÈME SECRÉTAIRE GÉNÉRAL BAN KI-MOON PRÊTE SERMENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

14/12/2006
Assemblée généraleAG/10556
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                               

78e séance plénière - matin                                      


LE HUITIÈME SECRÉTAIRE GÉNÉRAL BAN KI-MOON PRÊTE SERMENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


L’Assemblée générale rend également un « vibrant hommage » à Kofi Annan pour

sa « contribution exceptionnelle à la paix et à la sécurité internationales »


Le Sud-Coréen Ban Ki-moon, qui succèdera le 1er janvier prochain au Secrétaire général, Kofi Annan, a prêté serment, ce matin, devant l’Assemblée générale et les 15 membres du Conseil de sécurité, jurant d’exercer ses fonctions « en toute loyauté, discrétion et conscience ».  Auparavant, les 192 États Membres avaient rendu un « vibrant hommage » à M. Annan « pour sa contribution exceptionnelle à la paix et à la sécurité internationales ».


À la tribune de l’Assemblée générale, la main droite levée, la gauche posée sur la Charte de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui deviendra le huitième Secrétaire général des Nations Unies depuis leur création en 1945, a fait la « promesse solennelle » de s’acquitter de ses fonctions et de régler sa conduite « en ayant exclusivement en vue les intérêts de l’Organisation » et « sans solliciter ni accepter d’instructions d’aucun gouvernement ou autre autorité extérieure à l’Organisation ».


Dans son discours, le Secrétaire général désigné, qui, le 13 octobre dernier, sur recommandation du Conseil de sécurité, avait été nommé par acclamation par l’Assemblée générale, a rendu hommage à son prédécesseur, soulignant que son mandat avait été caractérisé par de « nobles idéaux » et des « initiatives audacieuses ».


« Sans les États, ni le Secrétariat ni l’Organisation n'auraient d'utilité véritable ni de raison d'exister », a également déclaré M. Ban Ki-moon.  Les États « ont besoin d'un Secrétariat dynamique et courageux et non d'un Secrétariat passif et timoré », a-t-il ajouté, promettant d’inaugurer « un nouveau type de relation entre le Secrétariat et les États Membres ».  Il a assuré qu’il ferait tout ce qui est son pouvoir pour faire en sorte que les Nations Unies puissent correspondre à leur appellation: « être vraiment unies ».  Selon M. Ban Ki-moon, c’est en renforçant les trois piliers de l'Organisation, à savoir développement, sécurité et droits de l'homme, que les États Membres pourront « édifier un monde plus prospère, plus pacifique et plus juste pour les générations à venir ».


La cérémonie d'investiture, dirigée par la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa (Bahreïn), avait débuté par un hommage à Kofi Annan, rendu sous la forme d’une résolution1 adoptée par acclamation.  Les États Membres ont ainsi exprimé leur « profonde gratitude » au Secrétaire général « pour les réformes qu’il a entreprises et les nombreuses propositions qu’il a formulées afin de permettre à l’Organisation de mieux faire face aux défis majeurs de notre temps » et l’ont salué « pour sa contribution exceptionnelle à la paix et à la sécurité internationales ainsi que ses efforts remarquables pour le renforcement du système des Nations Unies, la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, en vue d’un monde meilleur ».


Ovationné debout à deux reprises lors de la cérémonie, M. Annan a estimé que malgré de « nombreuses difficultés et quelques revers », au cours de la dernière décennie, l’Organisation avait réalisé de grandes choses dont il pouvait être fier.  « À une époque de grandes transformations où les défis à relever les défis sont énormes, l’ONU s’est refondue et a redressé la barre », a-t-il expliqué, constatant qu’elle était devenue « plus transparente, plus consciencieuse, plus responsable ».  En outre, M. Annan a affirmé que ni la sécurité ni le développement ne pouvaient être soutenus dans le long terme s’ils n’étaient « enracinés dans l’état de droit et le respect des droits de l’homme ».


L’hommage à M. Annan, qui quittera ses fonctions le 31 décembre après deux mandats de cinq ans à la tête de l’ONU, a été également exprimé par les Présidents des différents groupes régionaux.  « Nous sommes heureux que Kofi Annan, fils de l’Afrique, ait servi avec honneur », a ainsi déclaré le Sud-Africain Dumisani Shadrack Kumalo, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui a ajouté: « Nous sommes ravis que le grand continent d’Asie ait donné, encore une fois, un de ses fils brillants, M. Ban Ki-moon, auquel nous souhaitons plein succès ».


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Niger (au nom du Groupe des États d’Afrique), Malaisie (au nom du Groupe des États d’Asie), Croatie (au nom du Groupe des États d'Europe orientale), Grenade (au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes), Malte (au nom du Groupe des États d'Europe occidentale et autres États), États-Unis (en tant que pays hôte), Afrique du Sud (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Finlande (au nom de l'Union européenne), Iraq (au nom du Groupe des États arabes), et Cuba (au nom du Mouvement des pays non alignés).


La prochaine séance plénière de l'Assemblée générale aura lieu, cet après-midi, à 15 heures.


1 A/61/L.48/Rev.1


NOMINATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES: PROJET DE RÉSOLUTION (A/61/L.48/Rev.1)


Déclarations


M. ABOUBACAR IBRAHIM ABANI (Niger), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé qu’il était de tradition d’honorer le Secrétaire général sortant.  Mais, selon lui, le projet de résolution A/61/L.48, intitulé « Hommage à Kofi Annan » était aussi « un projet logique parce qu’il rend justice à la réalité.  Cette réalité, c’est celle d’un Secrétaire général sortant qui a montré de grandes qualités professionnelles et personnelles contribuant ainsi, à travers ses multiples initiatives qui ont été saluées par tous, à faire avancer l’Organisation vers sa modernisation et sa démocratisation. »


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de l’Assemblée générale, a noté qu’en adoptant la résolution (A/61/L.48/Rev.1), l’Assemblée générale avait rendu hommage à Kofi Annan, l’un des plus célèbres fils de l’Afrique, qui a mis en place le cadre d’une réforme de grande envergure pour que l’ONU soit plus pertinente pour tous les peuples du monde.  Elle a rappelé qu’il avait guidé les Nations Unies vers le XXIe siècle et avait, à juste titre, reçu le prix Nobel de la paix en 2001 en même temps que l’Organisation.  Au titre de ses réalisations majeures, elle a noté que l’Organisation des Nations Unies comprenait mieux aujourd’hui, ce qu’étaient ses objectifs et ses priorités, c’est-à-dire la paix et la sécurité, le développement, les droits de l’homme et l’état de droit.  Elle a aussi relevé qu’on disposait maintenant, grâce aux Objectifs du Millénaire pour le développement, d’un programme d’action pour éradiquer la pauvreté et atteindre le but d’un monde plus juste pour tous, notamment pour l’Afrique.  Enfin, une autre des contributions durables de Kofi Annan a été de montrer l’interdépendance qui existe entre les défis mondiaux d’aujourd’hui, a rappelé la Présidente.


M. ABOUBACAR IBRAHIM ABANI (Niger), qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a rendu hommage à Kofi Annan dont il a vanté « les 10 années bien remplies d’intenses activités, d’ingénieuses initiatives et de dévouement total à la cause de la coopération multilatérale ».  Il a évoqué « un parcours qui est aussi celui d’un grand adepte épris de multilatéralisme, conscient des responsabilités qui sont les siennes pour l’Afrique et pour la communauté internationale ».  M. Abani s’est aussi félicité de ce que l’Afrique ait donné aux Nations Unies « l’un de ses meilleurs fils, qui a su apporter une contribution fort remarquable dans la marche du monde contemporain ».


S’adressant directement au Secrétaire général sortant, le représentant a rappelé que durant ses deux mandats, il avait « fait face à des multiples et complexes défis contre lesquels, a-t-il dit, vous avez su faire usage de vos qualités de dirigeant, dont la perspicacité a tant de fois permis à la communauté internationale de sortir de l’impasse ».  « L’Afrique, votre continent d’origine, a particulièrement apprécié les efforts que vous avez consentis dans la mise en œuvre des programmes relatifs à la lutte contre le sida, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, ainsi que vos audacieuses initiatives pour ce qui est de la paix, de la résolution des conflits et la défense  des droits de l’homme », a déclaré M. Abani.  Celui-ci a noté que certains moments avaient été « très rudes » mais que M. Annan avait « su les surmonter avec grâce ».  « Nous osons vous souhaiter la bienvenue sur la scène africaine », a-t-il ajouté.


Le représentant du Groupe africain a ensuite souhaité la bienvenue à M. Ban Ki-moon qu’il a félicité en se réjouissant de « pouvoir bénéficier de l’expérience et de la compétence d’une personnalité capable de faire progresser les Nations Unies vers un monde meilleur ».  Pour nous, a-t-il ajouté « le nouveau Secrétaire général, en tant que ressortissant d’un pays asiatique est bien placé pour connaître et appréhender les urgences du continent africain (…), compte tenu des défis communs que l’Asie et l’Afrique partagent ».


M. HAMIDON ALI (Malaisie), au nom du Groupe des États d’Asie, a reconnu que le travail qui avait été confié à Kofi Annan était le plus difficile du monde.  Dix ans après le début de son mandat, nous pouvons constater que Kofi Annan a rempli les responsabilités qui lui avaient été confiées, menant l’Organisation à travers différentes tribulations et jusqu’au nouveau millénaire.  Il laisse derrière lui un patrimoine qui nous ouvre la voie vers un monde meilleur et plus pacifique, a-t-il noté.  M. Ali a félicité Kofi Annan de son engagement et de sa détermination pour atteindre cet objectif.  Il a ensuite exprimé la fierté du groupe asiatique de voir le nouveau Secrétaire général issu de sa région et assuré que les États d’Asie lui offriraient toute leur coopération et leur soutien pour accomplir sa tâche à la tête de l’Organisation.


Mme MIRJANA MLADINEO (Croatie), au nom du Groupe des États d’Europe orientale, a affirmé que Kofi Annan était conscient de son fardeau et de sa responsabilité en tant que fonctionnaire international de plus haut rang dans le monde.  M. Annan a joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’Organisation, a-t-elle dit, précisant que celle-ci devait être revitalisée.  Elle a également souligné qu’il y avait un besoin urgent de réforme.  Le mandat de M. Annan a été caractérisé par certaines des crises les plus spectaculaires dans le monde, a-t-elle ajouté.  Elle a salué le rôle des Nations Unies et l’engagement personnel de M. Annan dans ces moments de crise.  Il laisse un document sans précédent, a-t-elle ajouté, citant son rapport « Dans une liberté plus grande ».  La représentante s’est dite consciente des nombreux défis qui attendent la communauté internationale, assurant que la communauté internationale devait rester engagée dans ces luttes.  Elle a également souhaité plein succès au successeur de M. Annan, Ban Ki-moon.  


Mme RUTH ELIZABETH ROUSE (Grenade), qui s’exprimait au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, a d’abord cité Kofi Annan qui avait déclaré lors de son premier hiver dans le Minnesota en 1959: « N’entrez jamais dans un monde en pensant que vous le comprenez mieux que ceux  qui y vivent ».  M. Annan restera dans les mémoires comme celui qui a promu les Objectifs du Millénaire pour le développement en l’an 2000, a estimé Mme Rouse.  En outre, la réforme des Nations Unies était au cœur de son mandat, a-t-elle rappelé, afin que l’Organisation soit mieux au service des pauvres et des démunis dans le monde.  En outre, le Secrétaire général sortant a adopté de nombreuses « priorités personnelles ».  Son « appel à l’action » contre le VIH/sida continue d’être la tâche représentant le plus grand défi auquel sont confrontés les dirigeants du monde, a-t-elle rappelé.


On gardera particulièrement en mémoire cette réflexion du Secrétaire général sortant, selon elle: « La sécurité ne peut être obtenue sans le développement, le développement ne peut être obtenu sans la sécurité et ni l’un ni l’autre ne peut s’épanouir en dehors du droit et du respect des droits de l’homme ».  Sécurité, développement, droit des personnes et primauté du droit, tels sont les grands défis que Kofi Annan a définis dans son discours d’adieu devant l’Assemblée générale le 19 septembre, a-t-elle rappelé.  « Votre exemple continuera d’être la base du travail des Nations Unies dans les années à venir », a souligné la représentante.


M. HECTOR BONAVIA (Malte), au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, a considéré que l’engagement de Kofi Annan envers les objectifs et principes de la Charte de l’ONU avait été exemplaire au cours des dix dernières années.  M. Annan s’est trouvé à la tête des Nations Unies pendant une période qui a connu bouleversements, incertitudes et espoirs déçus, et sa carrière a été consacrée à relever les défis et à alimenter les aspirations de notre temps, a relevé M. Bonavia.  Ses priorités ont été de revitaliser les Nations Unies, de renforcer les travaux de l’Organisation dans les domaines de développement et du maintien de la paix et de la sécurité, et d’encourager la primauté des droits de l’homme.  On se rappellera des événements tragiques, comme le 20 août 2003, jour où 17 membres des Nations Unies avaient été tués lors d’un attentat à Bagdad, mais aussi le 10 décembre 2001, lorsque l’ONU et son Secrétaire général avaient reçu le prix Nobel de la paix.  Vous avez fait un travail remarquable pendant 10 ans et vous pouvez partir avec la satisfaction d’un travail bien fait, a dit M. Bonavia au Secrétaire général.


M. ALEJANDRO WOLFF (États-Unis), qui s'exprimait en tant que représentant du pays hôte, a affirmé que Kofi Annan avait travaillé inlassablement pour que les Nations Unies soient une organisation efficace.  Il a compris que les Nations Unies devaient évoluer pour mieux relever les défis d'aujourd'hui, a-t-il déclaré.  Selon lui, il a fait de son mieux pour s'assurer que l'Afrique reste une priorité, que l'on s'attache aux questions de développement et de sécurité, de même il a aidé l'ONU à lutter en particulier contre le terrorisme.  Le représentant a également assuré que le Secrétaire général s'était fait le champion des droits de l'homme.  Il a bien reconnu que l'ONU devait se tourner vers le secteur privé pour les ressources et les compétences, a-t-il poursuivi.  M. Annan a été une force intellectuelle dans le dialogue mondial, a-t-il également dit, précisant que son objectif général a été que l'ONU soit plus accessible et corresponde mieux aux besoins de l'homme de la rue, en particulier de ceux qui sont défavorisés.  Le représentant a, en outre, salué son successeur, Ban Ki-moon, qui a servi avec honneur et intégrité.  Ce sont des qualités, a-t-il dit, qui l'accompagneront en tant que Secrétaire général.  Il a ajouté que des défis persistaient, notamment au niveau de la réforme de la gestion des Nations Unies pour qu'elles soient plus fortes et plus efficaces. 


M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé le partage inégal des richesses dans le monde.  Kofi Annan a fait de son mieux pour donner un visage humain à la mondialisation, a-t-il noté.  Il était défenseur du système multilatéral dans des temps difficiles.  Nous sommes heureux que Kofi Annan, fils de l’Afrique, ait servi avec honneur, a-t-il dit.  Nous sommes ravis que le grand continent d’Asie ait donné, encore une fois, un de ses fils brillants en M. Ban Ki-moon auquel nous souhaitons plein succès, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite cité une lettre qu’il l’avait envoyée un jour à Kofi Annan dans laquelle il lui disait combien il allait manquer au monde.  Les plus chagrinés, selon lui, seront les pauvres, les déshérités, les malades du VIH/sida.  Le 31 décembre, le peuple de Palestine qui vit sous l’occupation verra une lueur d’espoir s’atténuer quelque peu, a-t-il ajouté.  Votre voix était la plus forte lorsque vous disiez la vérité aux puissants, a-t-il lancé, votre silence était éloquent aussi. 


Sécurité, développement, défense des droits de l’homme et primauté du droit ont été mis au premier plan par Kofi Annan, a-t-il rappelé, en disant que cela aura été un privilège d’avoir connu une personnalité de sa trempe.  M. Kumalo a rappelé que dans son discours d’Oslo lorsqu’il avait reçu le prix Nobel de la paix, M. Annan avait évoqué la situation de l’Afghanistan et des femmes dans ce pays, « à plusieurs siècles de la prospérité atteinte par une petite partie du monde ».  Votre legs est entre les bonnes mains de Ban Ki-moon, a-t-il dit après avoir aussi rendu hommage à Mme Annan qui s’est levée pour saluer sous les applaudissements.  Le représentant sud-africain a conclu son discours par un texte du poète Rumi, un poème d’adieu et de rendez-vous dans un monde situé au-delà de notre univers présent.


Mme KRISTI LINTONEN (Finlande), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a joint sa voix à celle des autres délégations pour rendre hommage à Kofi Annan pour son engagement inconditionnel en faveur du bien commun de l’humanité, au cours de son mandat de Secrétaire général de l’ONU.  Se trouver à la tête des Nations Unies est sans doute le métier le plus impossible au monde, car tous les espoirs et toutes les craintes sont portés devant l’Organisation.  Mme Lintonen a considéré qu’un des accomplissements les plus importants de M. Annan avait été de parvenir à un consensus sur la façon de traiter des problèmes les plus tenaces.  Il a aussi fait preuve de détermination en tant que dirigeant pour montrer la voie, même quand les États Membres étaient trop préoccupés par leurs problèmes nationaux.  M. Annan a, par ailleurs, joué un rôle inestimable dans la revitalisation du système des Nations Unies, grâce à une vision claire de la façon dont l’Organisation pouvait être réformée, a estimé la représentante.  Elle a aussi salué sa mission en tant que porte-parole pour les droits de l’homme et les droits de femmes en particulier.  Mme Lintonen a enfin évoqué les réalisations durables du Secrétaire général que sont la création de la Commission de consolidation de la paix et celle du Conseil des droits de l’homme.  Elle a réitéré sa profonde gratitude au Secrétaire général ainsi qu’à son épouse pour sa contribution et son soutien, pour ensuite souhaiter tout le succès qu’il mérite à M. Ban Ki-moon pour l’exercice de ses nouvelles responsabilités.


M. HAMID AL BAYATI (Iraq), qui s'exprimait au nom du Groupe des États arabes, a affirmé que Kofi Annan avait cherché à réaliser les objectifs consacrés dans la Charte des Nations Unies.  Le Secrétaire général a orienté l'Organisation pendant les cinq premières années de son mandat de façon à permettre à l'Organisation de relever les défis auxquels est confrontée la communauté internationale.  Les cinq dernières années de son mandat ont vu son dévouement indéfectible lorsqu'il s'est agi de lancer le processus de réforme des Nations Unies, a-t-il ajouté, citant comme réalisations importantes la Commission de consolidation de la paix et le Conseil des droits de l'homme.  Le représentant a en outre souligné que M. Annan avait lutté pour parvenir à une solution honorable et juste de la question palestinienne.  Il a su défendre le peuple palestinien en période de crise, a-t-il dit.  De même, selon lui, l'Afrique, elle, a le droit d'être fière de son fils.  Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, il n'est plus seulement le fils de l'Afrique, il est aussi le fils de l'humanité.  Son legs restera dans les annales des Nations Unies, a-t-il précisé.  Le représentant a, en outre, salué le Secrétaire général désigné, Ban Ki-moon, qui, a-t-il dit, est la personne la plus capable de suivre les traces de son prédécesseur. 


Mme ILEANA NUÑEZ MORDOCHE (Cuba), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a exprimé la profonde reconnaissance de cette Organisation face à l’œuvre remarquable de Kofi Annan, ainsi qu’à son dévouement pour l’Organisation.  Elle a expliqué que tout le monde conviendra que diriger les Nations Unies n’est pas une tâche aisée.  La grande habileté de M. Annan nous a permis de donner forme aux Nations Unies que nous connaissons aujourd’hui.  Vous avez su utiliser la sagesse ancestrale des peuples d’Afrique, a-t-elle ajouté.       

M. Annan aura été un grand défenseur de la cause du développement, a-t-elle souligné, rendant hommage à son action contre la pandémie du VIH/sida.  Elle a souhaité la bienvenue à M. Ban Ki-moon: « Vous êtes sur le point d’assumer une des tâches les plus impossibles du monde », comme l’a dit un jour un ancien Secrétaire général, a-t-elle rappelé, mais vous venez d’un continent cultivant comme des vertus patience, modestie, et sagesse, a-t-elle affirmé, lui souhaitant le plus grand succès.


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a affirmé qu’après 10 années merveilleuses à ce poste, il acceptait en toute humilité des paroles de louange pour avoir simplement fait ce que l’on aime faire.  Il a ajouté que malgré de nombreuses difficultés et quelques revers, au cours de la dernière décennie, l’Organisation avait réalisé de grandes choses dont il pouvait être fier.  À une époque de grandes transformations où les défis à relever les défis sont énormes, l’ONU s’est refondue et a redressé la barre, a-t-il expliqué, notant qu’elles étaient devenues plus transparentes, plus consciencieuses, plus responsables.  Elles ont commencé à mieux répondre aux besoins des personnes dans le monde entier, a-t-il ajouté.  Le Secrétaire général a également souligné qu’il était admis que les notions de développement, de sécurité et de droits de l’homme devaient aller de pair.  Il ne peut y avoir de sécurité sans développement ou de développement sans sécurité, et ni la sécurité ni le développement ne peuvent être soutenus dans le long terme s’ils ne sont enracinés dans l’état de droit et le respect des droits de l’homme, a-t-il déclaré. 


Le crédit des changements opérés en revient d’abord et par-dessus tout aux États Membres eux-mêmes, qui, a-t-il dit, ont guidé cette Organisation, soutenu ses missions, et ont permis une réforme de grande envergure.  Le Secrétaire général a également remercié les hommes et les femmes vraiment exceptionnels qui servent les Nations Unies.  Il a salué leur engagement et leur soutien, tant sur le terrain qu’au Siège.  Ce sont eux qui lui ont offert leur épaule et qui méritent les louanges des États Membres et sa propre reconnaissance, a-t-il précisé.  M. Annan a également observé que, personnellement, leur soutien et leurs encouragements indéfectibles, de même que ceux des États Membres, avaient souvent fait la différence entre une tâche impossible et une tâche fascinante.  C’est un trésor, a-t-il dit, qui l’accompagnera dans sa vie privée.  Il s’est dit convaincu que les Nations Unies d’aujourd’hui faisaient plus de choses que jamais auparavant, et le faisaient mieux que jamais auparavant.  Ce travail est loin d’être achevé, et ne sera d’ailleurs jamais achevé, a-t-il estimé.  Il incombe à son successeur, Ban Ki-moon, de faire valoir la mission précieuse de l’ONU, a-t-il assuré, précisant que l’Organisation se trouvait dans des mains sûres.  Il l’a félicité à nouveau pour sa nomination.  Ses années les plus enrichissantes l’attendent, a-t-il dit, lui souhaitant la force et le courage nécessaires pour en profiter. 


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de l’Assemblée générale, a félicité M. Ban Ki-moon pour sa nomination en qualité de Secrétaire général de l’ONU, exprimant sa confiance en son discernement, sa détermination et son intégrité.  M. Ban Ki-moon a déjà fait part de son engagement à diriger l’Organisation avec dynamisme et à travailler dans la transparence et la souplesse avec les États Membres.  En tant que Présidente de l’Assemblée générale, a assuré Sheikha Al Khalifa, je suis prête à collaborer avec Ban Ki-moon sur les trois priorités qu’il a énoncées: poursuivre la réforme du Secrétariat; restaurer la confiance entre États Membres, le Secrétariat et le grand public; et renforcer la capacité des Nations Unies à mettre en œuvre son mandat à travers l’harmonisation du travail de ses différentes composantes.  L’an prochain, nous pourrons entamer une ère nouvelle en travaillant plus étroitement dans un esprit de collaboration et de confiance mutuelle, a-t-elle assuré.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général désigné, a affirmé que conscience, loyauté et discrétion, respect des principes de la Charte des Nations Unies allaient constituer sa devise en tant que Secrétaire général.  Il s’est dit d’autant plus humble qu’il reprenait la succession de M. Annan.  Il a déclaré suivre avec honneur les pas de son prédécesseur et a joint sa voix aux nombreux hommages qui lui ont été rendus.  Chacun d’entre eux est pleinement mérité, a-t-il souligné, constatant que le mandat de M. Annan avait été caractérisé par de nobles idéaux et des initiatives audacieuses.  Sa vision a été une inspiration pour le monde, a-t-il noté, ajoutant qu’il avait dirigé l'Organisation dans des temps difficiles et l'avait conduite dans le XXIe siècle.  Il a loué sa sagesse et ses conseils à son égard au cours des derniers mois.  M. Ban Ki-moon a également dit avoir passé les deux derniers mois à écouter et à apprendre de ses futurs collègues, du Secrétariat et de l’ONU, avec le professionnalisme, le dévouement et les connaissances dont disposent les Nations Unies.  Il s’est réjoui de travailler au quotidien avec des hommes et des femmes courageux, précisant qu’il essaiera de redonner davantage de confiance au Secrétariat.  Le personnel compétent pourra montrer ses compétences, a-t-il déclaré.  Il a assuré vouloir utiliser tout le savoir-faire et œuvrer à offrir des possibilités de formation et de mobilité au personnel.  Celui-ci devrait être de plus en plus mobile et exercer davantage de fonctions, a-t-il poursuivi, indiquant qu’il observerait la déontologie la plus stricte.  Il s'assurera que l'on pourra respecter les idéaux de la Charte de l’ONU et montrera personnellement l'exemple.  Il a dit également vouloir œuvrer à une morale renforcée au sein du personnel.


Sans les États, ni le Secrétariat ni l’Organisation n'auraient d'utilité véritable ni de raison d'exister, a ajouté le Secrétaire général désigné.  Selon lui, les États Membres ont besoin d'un Secrétariat dynamique et courageux et non d'un Secrétariat passif et timoré.  Il est temps d'inaugurer un nouveau type de relation entre le Secrétariat et les États Membres, a-t-il précisé.  Il faut donc commencer par dire ce que nous pensons et faire ce que nous disons, a-t-il poursuivi, notant que l’on pouvait déjà faire des progrès dans certains domaines.  M. Ban Ki-moon a également affirmé qu’il avait pour devoir de se consacrer uniquement à l’Organisation, à la Charte et aux 192 États Membres.  Chacun doit être entendu, car le Secrétariat et les États Membres sont responsables vis-à-vis des peuples, a-t-il déclaré.  En maintenant les trois piliers de l'Organisation, à savoir développement, sécurité et droits de l'homme, nous pouvons édifier un monde plus prospère, plus pacifique et plus juste pour les générations à venir, a-t-il estimé.  Il a assuré qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte que les Nations Unies puissent correspondre à leur appellation: « être vraiment unies ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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