AG/10536

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DES MESURES VISANT AU RENFORCEMENT DE L’ECOSOC

20/11/2006
Assemblée généraleAG/10536
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

56e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DES MESURES VISANT AU RENFORCEMENT DE L’ECOSOC


Elle décide également de faire de 2009

l’Année internationale de la réconciliation


L’Assemblée générale a pris, ce matin, différentes mesures visant au renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC), réaffirmant ainsi son rôle comme mécanisme central dans la coordination à l’échelle du système pour le suivi intégré des textes issus des grandes conférences et sommets des Nations Unies dans les domaines économique et social.  Elle a également demandé à tous les États qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de devenir parties à l’Accord sur les privilèges et immunités de la Cour pénale internationale (CPI) et a décidé de faire de 2009, l’Année internationale de la réconciliation.


Dans une résolution*, adoptée sans vote telle qu’amendée, et intitulée « Renforcement du Conseil économique et social », l’Assemblée générale décide notamment que l’ECOSOC devrait examiner et évaluer périodiquement les politiques internationales tant économiques qu’en matière de développement économique et leur impact sur le développement.  L’ECOSOC devrait également appuyer et compléter les efforts faits à l’échelon international pour faire face aux crises humanitaires, notamment aux catastrophes naturelles, afin de promouvoir une réaction plus adaptée et mieux coordonnée de la part du système des Nations Unies.


L’Assemblée générale décide en outre que le Conseil économique et social devrait continuer à promouvoir la concertation à l’échelle mondiale, notamment en renforçant les arrangements existants comme la réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.  Elle décide que le Forum biannuel de haut niveau sur la coopération pour le développement se tiendra dans le cadre du débat de haut niveau de l’ECOSOC.  De même, l’ECOSOC devrait procéder à un examen annuel de fond au niveau ministériel dans le cadre de son débat de haut niveau, cet examen devant reposer sur une approche intersectorielle axée sur des thèmes communs aux textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies dans les domaines connexes.


Lors du débat autour de cette question, sur la base également d’un rapport** du Secrétaire général, de nombreux délégués ont souligné la nécessité de renforcer l’efficacité des travaux de l’ECOSOC en tant que principal organe responsable, d’une part, de la coordination, de l’examen des politiques, de la concertation et de la formulation de recommandations pour les questions relatives au développement économique et social et, d’autre part, de la réalisation des objectifs mondiaux de développement convenus aux grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.


La Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa (Bahreïn), qui avait soumis à l’Assemblée le projet de résolution, a indiqué que celui-ci était le résultat d’un processus de consultations long et parfois difficile.  Il s’agit, a-t-elle expliqué, d’une étape importante dans la mise en œuvre de la vision des dirigeants du monde exprimée lors du Sommet mondial de 2005.


Dans une autre résolution*** adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande à tous les États qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de devenir parties à l’Accord sur les privilèges et immunités de la CPI.  Elle encourage les États parties au Statut de Rome qui ne l’ont pas encore fait à se donner les textes voulus pour exécuter les obligations qui en découlent et à coopérer avec la Cour à l’accomplissement de sa mission.  Elle encourage également les États à verser des contributions au Fonds d’affectation spéciale au profit des victimes de crimes relevant de la compétence de la Cour et de leurs familles, ainsi qu’au Fonds d’affectation spéciale pour la participation des pays les moins avancés.


En outre, se déclarant « absolument décidée à chercher à faire intervenir des processus de réconciliation dans les sociétés touchées ou divisées par un conflit », l’Assemblée générale a décidé, par une résolution**** adoptée sans vote, de proclamer 2009 Année internationale de la réconciliation.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a procédé à quelques réaménagements de son programme de travail.  L’examen de la question intitulée « zone de paix et de coopération dans l’Atlantique Sud » a ainsi été reporté à une date ultérieure.  De même, les examens des questions portant sur les « conflits prolongés dans la région du Groupe GUAM et leurs incidences sur la paix, la sécurité et le développement » et sur la « revitalisation du travail de l’Assemblée générale »,  prévus tous deux le lundi 4 décembre, ont été reportés respectivement au jeudi matin 7 décembre et au mardi matin 12 décembre.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Pays-Bas, États-Unis, Finlande (au nom de l’Union européenne), Afrique du Sud (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Inde, Ukraine (au nom du GUAM), Cuba, Égypte, Arabie saoudite, Chine, Nigéria, Bélarus, Indonésie, Nicaragua et Venezuela.  L’Observatrice de l’Union interparlementaire s’est également exprimée.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale aura lieu, mercredi 6 décembre dans l’après-midi.  Elle se prononcera sur les rapports de la Première Commission.


* Projet de résolution publié sous la cote L.24

** Rapport publié sous la cote A/61/90

*** Projet de résolution publié sous la cote L.21   

**** Projet de résolution publié sous la cote L.22


RAPPORT DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE


Présentation et adoption du projet de résolution (A/61/L.21)


M. FRANCISCUS ANTONIUS MARIA MAJOOR (Pays-Bas) qui présentait le projet de résolution intitulé « Rapport de la Cour pénale internationale », a affirmé que la création de la Cour avait constitué l’événement le plus important de ces dernières années dans la longue lutte menant à l’élimination de l’impunité.  Il ne peut y avoir de paix durable sans justice, a-t-il déclaré, précisant que la justice et la paix étaient des besoins complémentaires.  À cet égard, a-t-il ajouté, il convient de continuer de porter les efforts en faveur d’une adhésion universelle au Statut de Rome.  Le rapport annuel de la Cour montre clairement que celle-ci  est maintenant pleinement opérationnelle, a-t-il dit.  Selon lui, le rapport et le débat à l’Assemblée générale, lors de leur présentation, il y a quelques semaines, ont montré le rôle important que la Cour joue dans le système multilatéral commun visant à mettre fin à l’impunité et à établir l’état de droit.  Elle devrait promouvoir et encourager le respect des droits de l’homme, restaurer et maintenir la paix et la sécurité internationales.  Le représentant a souhaité que l’adoption de ce texte contribue à un soutien plus important en faveur de la Cour dans son combat contre l’impunité et ses efforts en vue de rendre responsables de leurs actes les auteurs de crimes très graves, a-t-il ajouté.


Explication de position


Mme CAROLYN WILLSON (États-Unis) a rappelé que les préoccupations de son pays en ce qui concerne la Cour pénale internationale (CPI) étaient bien connues: elles portent sur l’assertion selon laquelle des ressortissants d’États qui ne sont pas parties au Statut de Rome peuvent tomber sous le coup de cette juridiction; ainsi que sur le manque de supervision appropriée des activités de la CPI, et notamment du Procureur, qui peut se saisir d’une affaire sans l’approbation préalable du Conseil de sécurité.  Ces préoccupations portent sur les moyens et non les objectifs, a souligné la représentante, qui a rappelé que son Gouvernement avait été un fervent partisan de l’établissement des Tribunaux spéciaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda et du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.  Nous aurions souhaité que la présente résolution reconnaisse la légitimité des divergences de vues entre les États au sujet de la CPI et leur droit à ne pas devenir parties au Statut de Rome.


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES


Rapport du Secrétaire général (A/60/90)


Lors de sa session de fond de 2005, le Conseil économique et social a, dans sa résolution 2005/48, prié le Secrétaire général de présenter un rapport sur le rôle du Conseil dans l’application des résolutions 50/225, 52/12 B et 57/270 B de l’Assemblée générale ainsi qu’une synthèse sur les travaux de ses commissions techniques en 2006.  Ces résolutions et décisions ont pour objet de vérifier et d’examiner la manière dont les organes du Conseil économique et social, en particulier les commissions techniques ou commissions régionales, ont pu veiller à l’application et au suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies.


Ces grandes conférences et réunions au sommet tenues par les Nations Unies, ces 15 dernières années, ont été consacrées à un large éventail de questions: égalité des sexes, intégration sociale, santé, emploi, éducation, environnement, population, droits de l’homme, finances, gouvernance.  Or, si ces textes issus de ces conférences ont permis de dégager un large accord sur une conception commune du développement, dans le même temps, la communauté internationale a reconnu l’interdépendance de ces mêmes conférences.  Au-delà de l’objectif manifeste, qui est d’éviter la dispersion des efforts et les doubles emplois, le suivi intégré vise avant tout, à optimiser l’impact des divers processus d’application en veillant à ce qu’ils soient synergiques et complémentaires, puis à promouvoir l’adoption d’approches multisectorielles qui tiennent compte des liens entre les divers textes issus des conférences. 


Lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants du monde entier se sont par ailleurs engagés à réaliser pleinement et dans les délais impartis, un certain nombre d’objectifs de développement au plan international, estimant que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pouvaient être atteints que si le suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies était observé.  En permettant d’élargir sa conception du développement à la lumière des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies, cette rencontre avait conféré une nouvelle dimension politique au suivi intégré et coordonné des conférences.  Ce Sommet tenu en septembre a, de surcroît, fourni au Conseil économique et social deux nouveaux instruments importants pour favoriser le développement, à savoir les examens de fond annuels au niveau ministériel et les forums de la coopération pour le développement.  Ces fonctions élargies devront se combiner, au mieux, avec les activités du Conseil et des organes subsidiaires afin de tirer pleinement parti des possibilités ainsi offertes.  Le présent rapport recense les mesures susceptibles de faciliter encore le suivi intégré des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies.  Ainsi par exemple, il évoque la possibilité d’observer les caractéristiques propres à chaque région et les obstacles qu’elle rencontre dans la réalisation des objectifs de développement, ou encore comment mettre en avant le rôle joué par les commissions régionales en tant que centres régionaux de coordination pour les examens annuels au niveau ministériel.  De même, le rapport recommande au Conseil d’examiner les moyens de mieux évaluer la contribution apportée par le Conseil des chefs de secrétariat et le Comité exécutif pour les affaires économiques et sociales aux préparatifs des examens annuels au niveau ministériel et des forums de la coopération pour le développement et à leur suivi et, tirer le meilleur parti possible.  Il souligne également la possibilité de renforcer la collaboration entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et la CNUCED au niveau intergouvernemental.  Enfin, il suggère au Conseil d’envisager d’avoir recours à des moyens novateurs et d’encourager une participation diverse de la société civile et des entreprises, en particulier des pays en développement, à la préparation et au suivi des examens annuels au niveau ministériel et des forums de coopération pour le développement.  Le Conseil pourrait, dans cette optique d’ouverture, envisager de promouvoir également la formation d’alliances avec un large éventail de partenaires, sur le modèle de l’Alliance mondiale TIC et développement international.


Renforcement du système des Nations Unies


Présentation et adoption du projet de résolution (A/61/L.24)


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de l’Assemblée générale, a affirmé que le projet de résolution sur le renforcement du Conseil économique et social était le résultat d’un processus de consultation long et parfois difficile.  L’Assemblée générale est arrivée enfin à conclure ce processus, dans un esprit de véritable compromis, s’est-elle félicitée.  Il s’agit, a-t-elle expliqué, d’une étape importante dans la mise en œuvre de la vision des dirigeants du monde exprimée lors du Sommet mondial 2005.  Le texte reconnaît, notamment, le rôle central du développement en tant qu’un des principaux piliers des Nations Unies.  Un travail de près d’un an a été nécessaire pour trouver un accord, a-t-elle dit, espérant que le texte sera adopté par consensus, permettant ainsi à l’ECOSOC de s’acquitter de ses nouvelles fonctions, telles que définies lors du Sommet mondial de 2005. 


Explications de position


Le représentant de la Finlande, s’exprimant au nom de l’Union européenne, s’est félicité de l’adoption de la résolution, convaincu que l’approche positive exprimée dans le langage de la résolution devrait permettre de reprendre les négociations en vue de faciliter les travaux de l’ECOSOC.


Le représentant de l’Afrique du Sud, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicité de l’adoption de la résolution, qui réaffirme selon lui le rôle de L’ECOSOC comme mécanisme central dans la coordination à l’échelle du système pour le suivi intégré des textes issus des grandes conférences et sommets des Nations Unies dans les domaines économique et social.


La représentante de l’Inde s’est réjouie de la résolution sur le renforcement du Conseil économique et social.  Elle a rappelé que cet organe des Nations Unies était crucial pour la coordination des politiques et qu’il était nécessaire de faire preuve de volonté politique pour que l’ECOSOC puisse remplir son mandat et assurer le suivi intégré et coordonné dans l’application des textes.  Les dispositions de la résolution permettront de renforcer l’ECOSOC au niveau du suivi à l’échelle des politiques en cours.  Il faut faire participer, a-t-elle dit, les pays en développement au processus de négociation.  Les pays n’ont pas le pouvoir de faire leur propre évaluation. 


Le représentant des États-Unis a souligné que l’ECOSOC devrait également utiliser de façon efficace le temps qui lui était imparti, pour ses réunions, afin qu’il puisse s’acquitter de son mandat.  Il faut de la souplesse et des délais raisonnables afin que les services compétents puissent planifier les réunions dans la limite des ressources existantes, a-t-il ajouté.


Suite à donner aux textes issus du Sommet du Millénaire


Note du Secrétaire général sur l’intensification du renforcement des capacités dans le secteur de la santé publique à travers le monde (A/61/383)


Dans cette note, le Secrétaire général rend compte des initiatives prises à l’échelle nationale et internationale pour atteindre les objectifs de santé publique définis dans la Déclaration du Millénaire pour le développement et dans les textes issus du Sommet mondial de 2005. Présentant un état des lieux des grandes maladies infectieuses telles que la grippe aviaire, le sida, la tuberculose, le paludisme et la poliomyélite, il énumère les difficultés rencontrées pour les éradiquer et les graves enjeux économiques, sociaux et politiques qui en découlent pour les pays en développement.  Les dernières années ont été caractérisées à la fois, par de grands pas en avant et par l’apparition de nouvelles menaces pour les habitants de la planète.  Il décrit également un certain nombre de dispositifs et de stratégies qui permettraient de prévenir, prédire, détecter, signaler et combattre les flambées épidémiques.  Les changements dans le milieu naturel et dans le comportement humain, notamment l’intensification marquée du trafic aérien international (environ 1,6 milliard de passagers par an) signifient que toute épidémie peut se propager dans le monde entier.  La possibilité par exemple, pour qu’une épidémie dérègle la machine sociale et économique, a été accrue par les communications électroniques et l’étroite interdépendance économique des pays.  Dès lors, un certain nombre de recommandations sont à observer au plan mondial dont on retrouvera les grandes lignes dans l’accord mondial juridiquement contraignant sur la santé publique, appelé Règlement sanitaire international (2005) [RSI (2005)], qui entrera en vigueur en juin 2007.


Cet accord indique les principaux ingrédients qui caractérisent les systèmes sanitaires performants et réactifs face aux épisodes épidémiques et aux grandes épidémies. Y figurent en bonne place le recrutement et le maintien d’un effectif suffisant d’agents sanitaires qualifiés, et la mobilisation, aux niveaux national et local, de la volonté politique et des ressources financières requises. L’appui fourni aux efforts nationaux, notamment quand les pays ont des capacités limitées, s’inscrit dans une démarche internationale organisée basée sur les principes de coopération, de mise en réseau, de partenariat et de leadership.  Le système des Nations Unies, et notamment des organismes tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) représente une riche somme d’expérience et des possibilités d’aide propres à stimuler et soutenir les efforts des pays.  Les apparitions récentes d’épidémies de maladies infectieuses et la réapparition de maladies anciennes présentant un taux de prévalence sans précédent appellent cependant à une réaction urgente de la part des pays en développement et en transition et d’un appui des partenaires internationaux et des gouvernements donateurs.  Face à ces défis la nécessité d’investir davantage dans les systèmes de santé se fait de plus en plus pressante, y compris dans le personnel de santé.  En plus d’être une nécessité, de tels investissements apparaissent comme une condition de possibilité de la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Présentation et adoption du projet de résolution (A/61/L.24)


Réforme des Nations Unies: mesures et propositions


Débat conjoint


M. JARL-HÅKAN ROSENGREN (Finlande) a déclaré au nom de l’Union européenne, que le résultat du Sommet mondial et la résolution de l’année dernière sur le renforcement des capacités en matière de santé publique mondiale avaient fourni aux États Membres une excellente occasion de revoir la manière d’améliorer les textes portant sur la santé publique.  Il a, en particulier, rappelé les engagements pris en vue d’accroître l’investissement, de renforcer les mécanismes existants déjà en place et d’améliorer, à travers le partenariat, les systèmes de santé dans les pays en développement.  De même, a-t-il rappelé, un certain nombre d’objectifs tels que la mise en place d’infrastructures nécessaires ou de systèmes de gestion ainsi qu’un acheminement de biens ou de personnels de santé à hauteur des besoins doivent être réalisés.  En avril dernier, a-t-il ajouté, l’Union européenne a adopté une Stratégie d’action sur la crise des ressources humaines dans le domaine de la santé dans les pays en développement et elle travaille actuellement sur un plan d’action portant sur ces questions d’ordre mondial.


L’Union européenne, a-t-il dit, a eu un rôle pionnier dans la quête de collaboration entre pays développés dans le domaine des systèmes de santé.  Il est essentiel que, à côté des innovations dans le domaine des nouvelles composantes et technologies, la recherche et le développement se poursuivent sur les systèmes de santé et que les efforts visant à garantir l’efficacité de ces techniques soient appuyés.


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que pour les États Membres de ce Groupe, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, telle que réaffirmée dans le Document final du Sommet de 2005, relevait d’une importance cruciale.  Le besoin urgent d’une action concertée se fait ressentir pour y parvenir, a souligné le représentant, qui a rappelé que les Nations Unies avaient un rôle déterminant à jouer dans la promotion d’un ordre économique, social, financier et commercial équitable.  L’ONU doit également jouer un rôle dans la promotion de la coopération internationale pour le développement et la cohérence, la coordination et la mise en œuvre des objectifs convenus au niveau international, y compris les OMD, a poursuivi le représentant.  L’Organisation, a souligné M. Kumalo, a une importante responsabilité à assumer, celle de continuer d’appuyer les États Membres à appliquer les accords conclus dans le cadre des grandes conférences et sommets qu’elle a tenus.


M. VIKTOR KRYZHANIVSKYI (Ukraine), qui s’exprimait au nom du GUAM, a jugé essentiel le suivi intégré et coordonné des textes à l’heure de l’étape de la mise en œuvre.  Le GUAM, a-t-il dit, est résolu à mettre en œuvre les textes issus des grandes conférences des Nations Unies.  Il a précisé que des stratégies nationales complètes de développement avaient été adoptées.  Le GUAM, a-t-il en outre souligné, est disposé à ouvrir le dialogue pour renforcer la coopération intergouvernementale, ainsi que la coopération avec les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Le délégué a noté l’importance fondamentale d’une coopération systématique entre les différentes institutions.  Il a dit attendre avec intérêt l’amélioration de la politique du Groupe de développement des Nations Unies, grâce à une meilleure utilisation du cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.


M. PEDRO LUIS PEDROSO (Cuba) a déclaré que cinq ans après l’adoption de la Déclaration du Millénaire, l’Agenda pour le développement est bien loin de réaliser ses objectifs à temps, compte tenu des obstacles énormes et des défis qu’il rencontre, du fait même du processus de mondialisation néolibéral.  Un cinquième de l’humanité vit, en effet, dans des conditions de sous-développement et de pauvreté avec 1,3 millions de personnes qui souffrent de pauvreté extrême.  Pour chaque dollar fourni à l’aide au développement, on extrait six dollars des pays en développement, simplement pour couvrir les intérêts de la dette.  Il y a aujourd’hui, a-t-il poursuivi, huit millions d’enfants qui meurent de faim avant leur premier anniversaire et 19 millions d’enfants morts avant cinq ans, de maladies curables et de malnutrition.  En outre, il a rappelé que 60% des écosystèmes du monde étaient en détérioration.  Les ressources en eau potable atteignent à peine 60% du niveau des années 70.  On a créé ce panorama cruel qui marginalise de plus en plus les pays en développement.  Quant aux engagements pris par les pays développés pour favoriser le développement, le représentant cubain a estimé que ces engagements devraient cesser d’être lettre morte et que la solution aux problèmes des pays en développement, du fait même de l’ordre injuste économique mondial, était une question qui concernait toute la communauté internationale.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que son pays attachait une grande importance pour les questions de développement économique et social, qui, selon lui, constituent le paramètre réel dont disposent les peuples des pays en développement pour parvenir au changement.  Se félicitant de l’adoption de la résolution renforçant le Conseil économique et social (ECOSOC), le représentant a estimé que ce texte démontrait la détermination des États Membres, en particulier des pays en développement, de permettre à l’ECOSOC de s’acquitter de ses nouvelles fonctions, et de relancer le Forum pour le développement de la coopération.  Il a également souligné l’importance de renforcer les organes subsidiaires de l’ECOSOC, en particulier les comités régionaux.  L’Égypte est d’accord avec le rapport du Secrétaire général sur le suivi des textes issus des grandes conférences et sommets, qui explique la nécessité de renforcer les liens entre l’ECOSOC et ses organes subsidiaires, dans l’intérêt des pays en développement.  Le secteur non gouvernemental a aussi un rôle important à jouer, a affirmé le représentant de l’Égypte, mais il devrait, pour ce faire, agir en conformité avec les résolutions pertinentes du Conseil économique et social.  Rappelant que les OMD restaient au cœur de la mise en œuvre des décisions des Nations Unies en matière économique et sociale, la délégation a indiqué que les modestes progrès obtenus jusqu’à présent soulignaient la nécessité d’augmenter les ressources et mener à bien les réformes.  Le processus d’application des accords obtenus dépendra de la volonté des États Membres.  À cet égard, les pays développés devraient miser davantage sur la coopération avec les pays en développement, a conclu le représentant.


M. AL-SHALHOUB (Arabie saoudite) a affirmé le rôle important des Nations Unies dans le domaine du développement et des défis du XXIe siècle.  L’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences exigent de la bonne volonté et une confiance mutuelle entre les partenaires.  L’examen réalisé par les Nations Unies cinq ans après les grandes conférences montre comment les États Membres et les Nations Unies veulent préserver et promouvoir les textes de ces conférences et veiller à leur efficacité, a souligné le représentant.  L’immensité des défis auxquels est confrontée la communauté internationale exige que soient poursuivies les réformes des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a ainsi plaidé en faveur d’une coopération plus active entre les organes des Nations Unies, en particulier entre l’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Conseil de sécurité.  Il a estimé que la communauté internationale avait besoin d’une ONU forte pour assurer la paix et la sécurité mondiales, le développement durable et les droits de l’homme, dans le cadre du respect des cultures.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que le processus menant au développement était complexe, qu’il fallait en définir les domaines clefs et l’ordre des priorités pour avoir le maximum de ressources. Cela étant, il y a une large palette de situations nationales a-t-il ajouté, et chaque pays doit s’assurer du réalisme et de l’efficacité de son action.  Au niveau régional, un dialogue constructif devrait être encouragé.  Abordant ensuite la question de l’ECOSOC, il s’est réjoui que l’ONU continue de diriger le débat sur l’application et le suivi coordonnés et intégrés des résultats des grandes conférences et sommets. Il doit y avoir une meilleure communication et une meilleure coordination entre les institutions du système dans un souci de cohérence, et pour éviter les doubles emplois.  Certes, l’ECOSOC a des atouts particuliers, a poursuivi le représentant.  À cet égard, il a mentionné deux nouveaux instruments remarquables dont le Sommet mondial de 2005 a doté le Conseil: à savoir l’examen ministériel annuel et le forum sur la coopération pour le développement. Il a insisté sur le fait que l’ONU devait assurer le suivi des résultats et objectifs de développement, véritable garantie d’amélioration de la coopération internationale et du développement.  Il a déclaré ensuite attacher une grande importance au débat sur la santé publique.  Particulièrement intéressée par les débats sur la santé publique, la Chine appuie l’action de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans beaucoup de domaines, a-t-il précisé.  Ces dernières années, le Gouvernement chinois a beaucoup investi pour renforcer ses capacités dans ce secteur.


M. HAKEEM BABA AHMED (Nigéria) a souligné la nécessité urgente d’appliquer de manière intégrée les textes issus des grandes conférences et sommets des Nations Unies.  Il a ensuite rappelé, à la suite du Groupe sur l’action coordonnée à l’échelle du système des Nations Unies, les liens indissociables qui existaient entre paix, sécurité, développement et environnement.  L’action de l’ONU en la matière, et en particulier de l’ECOSOC, doit donc être renforcée, ce à quoi le texte tout juste adopté ouvre maintenant la voie, a fait remarquer le représentant.  Le Nigéria estime cependant que le lancement d’une action collective est encore paralysé.  C’est pourquoi, a estimé le représentant, des stratégies intersectorielles seraient nécessaires pour envisager dans leur ensemble les problèmes évoqués dans le cadre du suivi.  En outre, des mesures concrètes doivent être prises pour aider les pays à entreprendre des actions au niveau national, en particulier en Afrique, continent confronté à de multiples problèmes, notamment la pandémie du VIH/sida.  Le Nigéria, a-t-il poursuivi, réaffirme la nécessité collective prévue par la Charte de l’ONU que de fournir des ressources pour aider les États Membres à mettre en œuvre leurs réformes.  Évoquant ensuite la réforme de l’Organisation, il a assuré que le succès de celle-ci dépendrait de la transparence et de l’obligation en matière de reddition des comptes qui devaient y présider.  Son pays, a-t-il dit, appuie le renforcement de l’Assemblée générale et la réforme du Conseil de sécurité.  La réforme du Conseil doit, a-t-il souligné, donner à l’Afrique une représentation parmi les membres permanents, dans la mesure où ce continent figure en tête de son ordre du jour.


M. SERGEI RACHKOV (Bélarus) a affirmé que la résolution sur le renforcement de l’ECOSOC contenait plusieurs dispositions importantes et des idées en mesure de renforcer le potentiel de l’ECOSOC dans l’amélioration de la coordination au sein du système des Nations Unies et de l’efficacité du travail des Nations Unies en vue d’appuyer l’élan des pays en développement vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la promotion de la croissance économique et du progrès social à travers le monde.  Le représentant a également mis l’accent sur le fait que, par cette résolution, l’Assemblée générale ait pris une mesure importante pour assurer l’appui financier administratif approprié du travail de l’ECOSOC afin de faciliter la réalisation de ses nouvelles tâches dans l’organisation des examens ministériels annuels et du Forum de la coopération pour le développement, ainsi que des réunions ad hoc du Conseil.


M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a salué l’adoption du projet de résolution sur le renforcement de l’ECOSOC qui permettra au Conseil de s’acquitter pleinement de son rôle en améliorant ses méthodes de travail.  Le tiers de la population mondiale vit dans la pauvreté, la malnutrition, souffre d’épidémies et de maladies, a-t-il poursuivi, soulignant l’importance de renforcer l’efficacité des travaux du Conseil pour lutter contre ces fléaux.  Chargé de l’application et du suivi intégrés des textes des grandes Conférences, le Conseil, grâce au renforcement de son rôle, sera en mesure de répondre par des mesures d’urgence mieux adaptées et mieux coordonnées aux catastrophes naturelles.  Le représentant de l’Indonésie s’y est déclaré d’autant plus sensible que son pays a fortement touché par le tsunami.  Prévenir ces catastrophes et en limiter les conséquences exige un effort de coopération international dans lequel l’Indonésie place beaucoup d’espoir.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a rappelé que l’application intégrée des grands textes issus des conférences et sommets était la condition sine qua non pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Mais elle ne pourra se faire sans mettre à disposition les ressources nécessaires pour mener à bien les réformes, a souligné le représentant.  Soulignant la nécessité de réformer intégralement l’ONU, le représentant a déclaré que le Conseil économique et social (ECOSOC) devait s’acquitter pleinement de son mandat.  Il a ensuite regretté la logique à deux vitesses qui prévaudrait, aujourd’hui, dans le domaine du développement, rappelant que les subventions agricoles des pays développés semblaient bonnes là où la promotion de la biodiversité des pays en développement n’était pas toujours acceptée.  La délégation indienne a enfin préconisé d’établir un équilibre plus juste entre les différents organes principaux des Nations Unies, insistant en particulier l’importance de réformer le Conseil de sécurité, sans laquelle toute réforme véritable de l’ONU serait compromise.


Mme ANDA FILIP, Union interparlementaire (UIP), a affirmé que, ainsi que l’atteste la résolution de l’Assemblée générale, adoptée par consensus le 20 octobre dernier, l’UIP et les Nations Unies travaillent ensemble sur pratiquement tous les points de l’ordre du jour concernant la paix, la démocratie et le développement.  Selon elle, les parlementaires peuvent jouer un rôle très important dans la mobilisation de l’appui politique national aux mesures internationales.  Plus il y aura de parlementaires au courant des négociations à l’ONU, plus ceux-ci s’engageront dans la mise en œuvre des mesures prises, a-t-elle souligné.  Les parlements peuvent contribuer directement aux travaux des Nations Unies, a-t-elle également estimé.


ANNÉE INTERNATIONALE DE LA RÉCONCILIATION, 2009


Présentation et adoption du projet de résolution (A/61/L.22)


M. EDUARDO SEVILLA SOMOZA (Nicaragua) a déclaré que dans la conjoncture mondiale actuelle, qui est très conflictuelle, il était important de proclamer 2009, Année universelle de la réconciliation, au nom des principes des droits de l’homme.  Nous cherchons à établir, a-t-il dit, de nouveaux paradigmes de compréhension et de réconciliation humaine.  Les valeurs de paix, à savoir la tolérance, la solidarité, l’égalité homme/femme, la relation de non-domination avec la nature, doivent avoir la primauté.  Il a ajouté qu’il fallait assurer, non pas la capacité des armées, mais celle du pouvoir de l’esprit, cela au-delà des intérêts étroits de chacun.  La réconciliation suppose que l’on surmonte les causes des conflits, et autres menaces qui pèsent sur l’humanité.  Il faut, a-t-il dit, aboutir à un examen de conscience pour faire de cette réconciliation un défi.  Promouvoir une réconciliation mondiale pratique, concrète, par des actions des plans des programmes en faveur de la paix est l’objectif visé.  Ce monde de discorde risque de nous faire disparaître, a-t-il conclu, si nous ne prenons pas la voie d’un grand changement pour atteindre à plus de paix.


Explication de position


La représentante du Venezuela a déclaré qu’une campagne de désinformation avait été lancée par les médias contre la liberté d’expression et la réconciliation, notamment au Venezuela.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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