FEM/1490

LA PARITÉ HOMMES/FEMMES CONDITION INDISPENSABLE AU DÉVELOPPEMENT, RÉAFFIRMENT LES PARTICIPANTS À LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME

01/03/2005
Communiqué de presse
FEM/1490

Commission de la condition de la femme

Quarante-neuvième session

3e et 4e séances – matin & après-midi


LA PARITÉ HOMMES/FEMMES CONDITION INDISPENSABLE AU DÉVELOPPEMENT, RÉAFFIRMENT LES PARTICIPANTS À LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME


Plusieurs dizaines de ministres, pour l’essentiel des femmes, et des épouses de chefs d’État ont renouvelé leur engagement, aujourd’hui, devant la Commission de la condition de la femme, à atteindre l’objectif de la parité entre les hommes et les femmes tel que défini dans le Programme d’action de Beijing, condition indispensable, selon eux, au développement démocratique et économique.


« Les inégalités entre les sexes sont des facteurs structurants du sous-développement », a ainsi déclaré Nicole Ameline, Ministre de la parité et de l’égalité professionnelle de la France, précisant que les pauvres étaient aujourd’hui en majorité des femmes.  « Lutter pour l’égalité c’est faire reculer la pauvreté, c’est abattre les discriminations et les violences, c’est œuvrer pour un développement économique, social et humain durable et équitable, facteur de progrès, de paix et de démocratie », a-t-elle ajouté.


« Il est impossible d’édifier une société démocratique sans réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes », a assuré son homologue suédois, Jens Orback, pour qui les relations de force entre les sexes trouvent leurs racines dans des systèmes patriarcaux qui ne font que perpétuer des valeurs « non démocratiques ».  Le Ministre suédois a également estimé qu’il était temps de rompre le silence au sujet de la violence domestique, de la violence commise au nom de l’honneur de la famille ou en raison de la prostitution et de la traite des femmes.


Lors de ce débat général consacré au suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la 23e session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée « Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle », plusieurs délégations de pays en développement ont mis l’accent sur le soutien nécessaire des pays développés.  Les efforts nationaux ne peuvent suffire à eux seuls pour relever les défis que constituent par exemple la pandémie de VIH/sida et la pauvreté.  La réalisation des objectifs sera facilitée par une plus grande solidarité internationale, notamment au titre de l’aide au développement, a constaté la représentante de la Jamaïque, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui a également encouragé les Nations Unies, les institutions, tous les secteurs des sociétés civiles, les organisations non gouvernementales, tous les hommes et les femmes à renouveler leur engagement et à intensifier leurs contributions.  La Ministre des femmes du Honduras a également plaidé en faveur d’un soutien ferme des partenaires du développement, et en particulier des pays qui ont une influence mondiale.  Ensemble, et en particulier avec la participation des Nations Unies et du secteur privé, nous pourrons réaliser les objectifs fixés, a-t-elle déclaré. 


La Première Dame du Mali, Touré Lobbo Traoré, a souhaité un effort soutenu de mobilisation de ressources financières, matérielles et humaines pour réduire de matière significative la mortalité maternelle et néonatale en Afrique.  Elle a ainsi fait état de la proposition de son pays de créer une « Journée africaine de la maternité sans risque ».


Par ailleurs, Mme Laila Davoy, Ministre de l’enfance et de la famille de la Norvège, a regretté que ne soit pas mieux mise en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur la place des femmes dans les conflits, dans le règlement de ces conflits et dans la consolidation de la paix.  De son côté, Mme Limor Livnat, Ministre de l’éducation, de la culture et des sports d’Israël, a jugé que la paix au Moyen-Orient pourrait avoir plus de chances si elle dépendait des femmes.  Elle a également appelé son homologue palestinienne de la condition de la femme à la rejoindre dans la recherche d’une voie de coopération.  Celle-ci, Mme Zahira Kamal, observant qu’il existait un lien fondamental entre les femmes et la lutte pour l’indépendance, a demandé pour sa part à la délégation israélienne de tenir compte de la contribution des femmes dans les négociations de paix.


Les Ministres et représentants du Luxembourg (au nom de l’Union européenne), de la Jordanie, de la Gambie, de la Croatie, du Kirghizistan, des Tonga, de l’Ouzbékistan, du Panama, de l’Afrique du Sud, de l’Autriche, du Maroc, de l’Irlande, du Honduras, de la Suisse, de la Norvège, du Danemark, du Botswana, de la Cote d’Ivoire, de la République-Unie de Tanzanie, de l’Islande, de Chypre, du Brésil, du Cap-Vert, du Royaume-Uni, d’Andorre, de l’Italie, du Pérou, de la Nouvelle-Zélande, du Suriname, du Burkina Faso, de la Finlande, de l’Arménie, de la Bosnie-Herzégovine, de l’Indonésie, du Cambodge, du Bahreïn, du Ghana, du Nigéria, de la Malaisie, de l’Érythrée, d’Antigua-et-Barbuda, des Pays-Bas et de la Tunisie ont également pris la parole.


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux, demain mercredi 2 mars à 10 heures.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Déclarations


Mme MARIE-JOSÉE JACOBS, Ministre de l’égalité des chances du Luxembourg, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé que la perspective de genre devait être pleinement intégrée au réexamen de haut niveau de la Déclaration du Millénaire, y compris des Objectifs du Millénaire pour le développement.  L’égalité entre les femmes et les hommes ne peut être envisagée sans garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes, a-t-elle souligné.  Selon elle, l’inégalité entre les femmes et les hommes persiste et de multiples barrières subsistent dans la plupart des domaines stratégiques de la plate-forme d’action de Beijing.  La Ministre a ainsi jugé primordial de renforcer le lien entre la mise en œuvre de la plate-forme d’action, les Objectifs du Millénaire pour le développement et la stratégie de Lisbonne adoptée par le Conseil européen en 2000 afin de consolider la réforme économique et la cohésion sociale dans le cadre d’une économie européenne plus forte fondée sur la connaissance.  Elle a expliqué que l’intégration de la dimension de genre demeurait une composante essentielle des politiques des pays de l’Union européenne.  C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, nous intégrerons, si nécessaire, la dimension de genre aux politiques, règlements et pratiques nationales en matière d’immigration et de droit d’asile afin de promouvoir et de protéger les droits de toutes les femmes et filles.


Mme GLENDA SIMMS (Jamaïque), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la volonté politique exprimée à Beijing et à Beijing + 5 s’était traduite à différents niveaux en actions.  De nombreux pays ont ratifié des instruments clefs, s’est-elle félicitée, tandis que d’autres gouvernements ont entrepris des réformes législatives, prouvant ainsi que des progrès ont été réalisés.  Le VIH/sida continue néanmoins d’être une grave menace à la réalisation des objectifs fixés en matière de promotion de la femme, a-t-elle ajouté.  Selon elle, l’élimination de la violence contre les femmes reste une priorité importante, et il convient de s’attaquer aux causes fondamentales de cette violence.  Elle a en outre souligné que la réalisation des objectifs était entravée par des circonstances telles que les catastrophes naturelles, les conflits armés, les menaces terroristes et certaines mesures coercitives.  La réalisation de ces objectifs sera facilitée par une plus grande solidarité internationale, notamment au titre de l’aide au développement, a-t-elle considérée.  Le Groupe des 77 et de la Chine réaffirme son attachement à la pleine application du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la 23esession extraordinaire de l’Assemblée générale, et encourage les Nations Unies, les institutions, tous les secteurs des sociétés civiles, les organisations non gouvernementales, tous les hommes et les femmes à renouveler leur engagement et à intensifier leurs contributions, a-t-elle conclu.


PRINCESSE BASMA BINT TALAL, Présidente de la Commission nationale pour les femmes de Jordanie, a, au nom de son pays mais également du Comité consultatif du Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), évoqué les difficultés financières actuelles que connaît le Fonds et qui limitent son action.  Elle a exprimé l’espoir que les pays donateurs financeront le prochain exercice budgétaire estimé à 20 millions de dollars pour les quatre prochaines années.  S’exprimant ensuite en sa qualité de représentante de la Jordanie, la Princesse Bint Talal a insisté sur les réformes législatives mises en œuvre et qui ont constitué un réel tournant dans l’histoire du pays.  Toutefois, les difficultés économiques et les limites des capacités institutionnelles ont été identifiées comme les facteurs principaux ralentissant notre action.  Modifier la condition de la femme se heurte également à des résistances d’ordre socioculturelles, a-t-elle expliqué.


Mme ISATOU NJIE-SAIDY, Vice-Présidente de la Gambie, a expliqué que son pays s’était engagé à consacrer 20% du budget national aux dépenses sociales, ce qui a permis d’améliorer la santé des femmes et des enfants au cours de la dernière décennie.  Nous avons par exemple assisté à une baisse des taux de mortalité maternelle qui sont passés de 1 050 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 730 pour 100 000 naissances vivantes en 2001.  Les taux de mortalité infantile sont passés de 92 pour 1 000 naissances vivantes en 1993 à 84 pour 1 000 naissances vivantes en 2001.  La proportion des enfants vaccinés est passée à 61% à l’heure actuelle tandis que la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans est passée de 21% en 1996 à 17% en 2004.  L’inscription des filles à l’école a atteint 49% pour l’enseignement primaire, 44% pour l’enseignement secondaire et 37% pour les études universitaires.  Les infrastructures sociales et de santé couvrent désormais 80% du territoire dont 70% de trouvent dans les zones rurales.


La Vice-Présidente a également indiqué qu’un Département pour les femmes a été créé qui est rattaché au Cabinet de la Vice-Présidente.  Elle a précisé que l’année 1997 avait marqué un tournant pour les femmes gambiennes dans la mesure où la nouvelle constitution garantit l’obtention du consentement des époux pour contracter mariage.  La nouvelle Constitution accorde également la nationalité gambienne à un enfant né hors du territoire gambien que son père soit de nationalité gambienne ou non.  Les femmes ont également davantage accès aux ressources productives et au services institutionnels tandis qu’elles jouent un rôle de plus en plus marqué en politique où leur nombre ne cesse d’augmenter.  De même, le nombre accru de femmes dans la magistrature a également augmenté ce qui montre la détermination du Gouvernement à améliorer la condition de la femme gambienne.


Mme JADRANKA KOSOR, Vice-Premier Ministre et Ministre de la famille de la Croatie, a estimé que l’intégration de la parité était fondamentale pour promouvoir l’égalité entre les sexes.  La Croatie a notamment apporté des amendements à sa Constitution, reconnaissant comme valeur constitutionnelle l’égalité entre les sexes, a-t-elle déclaré, précisant que plusieurs textes avaient également été adoptés pour améliorer la condition de la femme dans la société croate, comme la loi sur la famille, la loi contre la violence domestique et la loi sur l’égalité des sexes.  La Ministre a fait état en outre d’une participation croissante des femmes dans la vie publie et politique depuis les années 90, précisant que 21% des députés et 35% des ministres étaient des femmes.


Mme TOKTOBUBU AITIKEEVA, Vice-Premier Ministre du Kirghizistan, a mis l’accent sur les réformes institutionnelles entreprises dans son pays pour améliorer la condition des femmes.  Un plan national sur la parité a été adopté, a-t-elle souligné, évoquant en outre un renforcement de la législation et des mesures juridiques, de même qu’une loi sur la protection sociale de la famille.  La Ministre a néanmoins fait état de ses craintes de voir les femmes sous-représentées lors des élections législatives.  Elle a indiqué qu’au niveau des organisations non gouvernementales, les femmes étaient en revanche très représentées et avaient des possibilités d’accéder à l’administration.  Par ailleurs, 99,7% des filles vont à l’école, les jeunes filles étant encouragées à aller jusqu’à l’université, a-t-elle ajouté.  Elle a rappelé que plus de 90% du territoire de son pays étaient montagneux, et a réitéré l’appel lancé par la communauté internationale à l’appui des pays montagneux pour les aider à améliorer les conditions des femmes.


M. JAMES CECIL COCKER, Vice-Premier Ministre et Ministre des questions relatives aux femmes des Tonga, a réaffirmé son attachement au consensus issu du Programme d’action de Beijing et du Document final de la 23e session extraordinaire de l’Assemblée générale organisée en 2000.  Depuis Beijing, le Ministre a expliqué que son pays avait créé un Comité consultatif intersectoriel sur le genre et le développement.  Le Programme d’action national de promotion de la femme est mis en œuvre conjointement par le Gouvernement et les représentants de la société civile.  Des progrès ont également été réalisés pour la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Nous sommes conscients des défis qui nous attendent et qui se manifestent dans l’accès des femmes à la prise de décisions et dans le renforcement des mécanismes institutionnels en faveur des femmes; la production de données ventilées par sexe et l’impact négatif de la mondialisation.


Mme S. INAMOVA, Vice-Premier Ministre de l’Ouzbékistan, a expliqué que l’une des premières initiatives du pays après son accès à l’indépendance a été de ratifier la Convention CEDAW.  Nous appliquons avec cohérence les mesures permettant de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment la lutte contre la pauvreté.  L’adoption en 2004 d’un décret gouvernemental en faveur des femmes témoigne de toute l’importance que nous accordons à cette question.  Le pays dispose également d’un programme de prestations sociales supplémentaires pour les femmes.  Notre politique officielle de protection se développe autour des axes suivants: améliorer le rôle que jouent les femmes dans la famille, la société et l’État; promouvoir l’emploi des femmes; protéger la mère et de l’enfant; améliorer les activités publiques et politiques des femmes.  En vue des élections parlementaires, la loi électorale a été modifiée pour imposer un quota de 30% de femmes.


Mme VIVIAN FERNANDEZ DE TORRIJOS, Première Dame du Panama, a indiqué qu’avant 1995, un premier plan national pour les femmes et le développement avait été mis en œuvre avec les organisations de femmes, permettant de grandes avancées dans les structures institutionnelles, comme la ratification du Protocole facultatif à la Convention CEDAW, l’adoption de la loi sur l’égalité des chances, la création du ministère de la jeunesse, des femmes et de la famille, l’installation du Conseil national de la femme -organe paritaire avec la société civile- et la mise en place d’un plan national contre la violence domestique.  Le Panama, a-t-elle ajouté, souhaite donner aux femmes des moyens d’épargner, de bénéficier de facilités de crédits et d’accéder à la terre, a-t-elle expliqué.  Selon elle, le plus grand défi est la promotion de familles démocratiques, où sont réparties de façon équitable les responsabilités familiales. 


Mme TOURÉ LOBBO TRAORÉ, Première Dame du Mali, a indiqué que le Gouvernement de son pays, en collaboration avec les organisations non gouvernementales, a élaboré un plan d’action autour des engagements souscrits à Beijing, l’objectif, couvrant la période 2002-2006, étant d’améliorer la condition et le statut de la femme malienne à travers la réduction du taux d’analphabétisme, une meilleure protection de la femme, notamment en matière de santé et de reproduction, le renforcement de l’équité hommes/femmes, la lutte contre la pauvreté des femmes et l’amélioration de l’image de la femme.  Mme Traoré a mis l’accent sur l’effort soutenu de mobilisation de ressources financières, matérielles et humaines nécessaires pour réduire de matière significative la mortalité maternelle et néonatale en Afrique.  Le Mali, a-t-elle indiqué, propose la création d’une « Journée africaine de la maternité sans risque » afin de marquer son attachement à la protection de la femme, de la mère et de la vie tout court.


Mme NKOSAZANA DLAMINI ZUMA, Ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, a déclaré qu’à la fin de la première « décennie de liberté », son pays avait réalisé des avancées importantes vers la réalisation des objectifs du Programme d’action de Beijing.  Le taux des femmes siégeant au Parlement est de 30% et il est de 40% au Gouvernement.  En 2002-2003, nous avons consacré 24% de notre budget national à l’éducation.  Dans le domaine de la santé, nous avons mis en place une stratégie globale de lutte contre le VIH/sida qui passe par la prévention et l’accès aux soins.  La Ministre a expliqué que l’élimination de la pauvreté demeure cependant un défi important.  Elle a également décrit les divers programmes mis en place pour réaliser l’égalité dans les médias, dans l’accession au pouvoir économique précisant que l’un des huit objectifs de la deuxième Décennie de libération est de créer une société non sexiste


M. JENS ORBACK, Ministre pour la démocratie, les questions métropolitaines et l’égalité entre les sexes au Ministère de la justice de la Suède, a déclaré que pour réussir dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, nous devons reconnaître que les relations de forces entre les sexes trouvent leurs racines dans des systèmes patriarcaux qui ne font que perpétuer des valeurs « non démocratiques ».  Il est impossible d’édifier une société démocratique sans réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes.  L’égalité entre les sexes constitue également un outil d’élimination de la pauvreté.  Malheureusement, malgré la contribution importante des femmes à l’économie locale ou mondiale, elles continuent de ne pas avoir accès aux avoirs productifs sur un pied d’égalité.  


Le Ministre a également insisté sur l’accès à la santé reproductive et sur le respect  des droits en matière de santé sexuelle et reproductive.  À ses yeux, toute aide financière visant à aider les pays à atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire doit également garantir la protection de la santé reproductive et notamment l’accès à l’information et aux services de planification familiale.  Il existe 200 millions de femmes dans le monde dont les besoins en la matière ne sont pas pourvus.  Par ailleurs, les avortements illégaux sont la cause des 13% des décès liés à la grossesse.  Nous avons constaté que les taux de décès liés à l’avortement sont plus élevés dans les pays où l’avortement est illégal.  Le représentant a aussi insisté sur l’éducation comme moyens de prévenir la propagation des maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida.  La promotion de l’abstinence, de l’avis du Ministre, n’est pas une solution.  Là où le viol et la violence sexuelle sont largement répandus, l’abstinence n’est pas une option.  Le Ministre a estimé que pour promouvoir l’égalité entre les sexes, il fallait lutter contre les discriminations avec la participation des hommes et des garçons.  Il est temps de rompre le silence au sujet de la violence domestique, de la violence commise au nom de l’honneur de la famille ou en raison de la prostitution ou encore, de la traite des femmes.


Mme NICOLE AMELINE, Ministre de la parité et de l’égalité professionnelle de la France, a mis l’accent sur l’engagement de son pays en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.  La France, qui souhaite une solidarité internationale renforcée et renouvelée, est convaincue que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourront être atteints sans une accélération de la mise en œuvre des engagements pris à Beijing et à Beijing + 5.  Les inégalités entre les sexes sont des facteurs structurants du sous-développement, a-t-elle assuré, précisant qu’aujourd’hui, les pauvres étaient en majorité des femmes.  Lutter pour l’égalité c’est faire reculer la pauvreté, c’est abattre les discriminations et les violences, c’est œuvrer pour un développement économique,

social et humain durable et équitable, facteur de progrès, de paix et de démocratie, a-t-elle déclaré.  La France plaide pour que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing soient au coeur de la revue de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le développement, pour tenir notre promesse de l’égalité, a ajouté la Ministre, qui a appelé tous les dirigeants du monde et les organisations non gouvernementales à se mobiliser pour que, à l’occasion du Sommet de suivi de la Déclaration du Millénaire, la défense des droits de la personne soit au cœur des débats et que la dynamique de l’égalité soit le « gène organisateur » d’un monde nouveau, plus juste, plus humain.


Mme MARIA RAUCH-KALLAT, Ministre de la santé et des femmes de l’Autriche, a rappelé que son pays était l’un des premiers à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en 1982.  Cette Convention, a-t-elle souligné, a eu un impact important sur la législation autrichienne, avec l’adoption de plusieurs lois, initiatives et projets pour améliorer la condition de la femme dans les domaines de l’emploi et de la vie privée.  Elle a affirmé que la représentation des femmes au plus haut niveau politique était d’une importance cruciale.  Pour la première fois, s’est-elle ainsi félicitée, les femmes sont à égalité avec les hommes comme il se doit, dans le Gouvernement autrichien et bénéficient de portefeuilles fondamentaux comme les affaires extérieures, intérieures, la justice, les affaires sociales, l’éducation, la science, la santé et les femmes.  La membre autrichienne de la Commission européenne est également une femme, Mme Benita Waldner-Ferrero, a-t-elle précisé.  Les femmes rattrapent considérablement les hommes dans la participation à la vie économique, a-t-elle en outre expliqué, constatant toutefois que l’inégalité des rémunérations demeurait un problème. 


Mme LIMOR LIVNAT, Ministre de l’éducation, de la culture et des sports d’Israël, a dit la fierté de son pays de figurer parmi les nations dans lesquelles l’égalité des sexes est un pilier de la démocratie.  Elle a indiqué que l’année 1992 a marqué le début d’une décennie d’intenses activités législatives pour promouvoir la cause féministe.  Aussi, la législation israélienne relative au harcèlement sexuel est-elle une des plus progressiste du monde.  En 1994, la Cour suprême a rendu un avis selon lequel l’égalité des sexes ne peut être réalisée que par le biais de la discrimination positive.  Toutefois, a reconnu la Ministre, les lois seules ne peuvent assurer l’égalité des sexes.  L’éducation est tout aussi importante et c’est la raison pour laquelle le Ministère de l’éducation cherche à imprégner les enfants des valeurs démocratiques telles que l’égalité des sexes. 


Il est malheureusement regrettable, a poursuivi la Ministre, que des millions de femmes dans le monde n’aient pas l’occasion d’explorer pleinement leur potentiel.  Grâce au programme israélien de coopération internationale, 4 000 femmes issues de 123 pays ont pris des cours d’émancipation économique et sociale en Israël.  Concluant sur la situation au Moyen-Orient, la Ministre a appelé le Président de l’Autorité palestinienne a démontré, à l’instar des dirigeants israéliens, son engagement en faveur de la paix.  La paix pourrait avoir plus de chances si elle dépendait des femmes, a-t-elle estimé en déclarant la disposition de son Gouvernement d’encourager un dialogue entre les femmes israéliennes et palestiniennes.  La Ministre a appelé son homologue palestinienne de la condition de la femme à la rejoindre dans la recherche d’une voie de coopération.  Le féminisme est une des révolutions les plus profondes de l’histoire, a-t-elle encore dit.  Elle est intimement liée à la liberté, à la démocratie et à la paix.  L’humanité tout entière peut bénéficier du féminisme.  C’est la base même de cette session et c’est ce qu’elle doit promouvoir.  


Mme YASMINA BADDOU, Secrétaire d’État chargée de la famille, de l’enfance et des personnes handicapées du Maroc, a évoqué la nouvelle loi sur la famille adoptée en 2004 ainsi que celle sur les enfants abandonnés qui consacrent l’égalité entre les sexes et interdisent les discriminations basées sur le sexe.  La loi sur la famille fixe l’âge du mariage à 18 ans et garantit les droits des femmes et des enfants après le divorce grâce à l’instauration de tribunaux familiaux.  Nous nous orientons également vers la levée de certaines réserves à la Convention CEDAW pour ce qui est notamment des relations matrimoniales.  Nous avons aussi adopté une démarche de parité dans tous les secteurs qu’il s’agisse de l’éducation ou de l’emploi.  Nous avons adopté un système de quotas pour promouvoir la place des femmes en politique et avons également tenté de promouvoir la formation professionnelle des femmes qui, jusque-là, était un domaine réservé aux hommes.


M. FRANCK FAHEY, Ministre d’État pour la parité de l’Irlande, a expliqué que l’approche paritaire avait été intégrée à presque tous les secteurs de la vie publique de son pays, conformément au Plan national de développement 2000-2006 adopté en 1999.  Il a insisté sur la notion d’égalité des chances dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’accès à l’emploi, ainsi que dans les programmes sociaux et a admis que, malgré des progrès récents, comme par exemple l’accession de femmes aux postes de Présidente et de Vice-Premier Ministre du pays, il restait beaucoup à faire pour combler le retard accumulé concernant la place des femmes en politique.  Il a annoncé que son Gouvernement, conscient de l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir sur la voie de l’égalité entre les sexes, avait défini une Stratégie nationale pour les femmes, inspirée de l’esprit de Beijing et portant sur une décennie.


Mme MARCELA DEL MAR SUAZO, Ministre des femmes du Honduras, a affirmé que son pays avait créé un cadre juridique institutionnel pour protéger les droits des femmes.  L’accès aux moyens de production ainsi qu’aux prises de décisions, a-t-elle estimé, constituent deux éléments essentiels pour réduire la pauvreté et renforcer la démocratie.  Toutefois, il ne faut pas oublier que les femmes investissent leurs ressources dans la famille et veillent à l’éducation de leurs enfants, ce qui, a-t-elle précisé, a un impact direct sur la santé et l’élimination de la pauvreté.  L’année dernière, grâce à l’appui de mouvements féministes, le Congrès du Honduras a adopté un système de quotas fixant à 30% la représentation minimum des femmes, a-t-elle ajouté.  La Ministre a en outre plaidé en faveur d’un soutien ferme des partenaires du développement, et en particulier des pays qui ont une influence mondiale.  Ensemble, et en particulier avec la participation des Nations Unies et du secteur privé, nous pourrons réaliser les objectifs fixés, a-t-elle déclaré.  Ce n’est qu’ainsi que les efforts nationaux visant à réduire la pauvreté porteront leurs fruits, a-t-elle poursuivi.


M. PASCAL COUCHEPIN, Conseiller fédéral de la Suisse, a relevé que les femmes dans le monde continuent de souffrir de manière disproportionné de la pauvreté extrême.  Elles représentent trois quarts de la population analphabète et sont de plus en plus vulnérables à la pandémie du VIH/sida.  Elles subissent de nombreuses violences, ce qui est choquant.  C’est pourquoi, nous devons redoubler d’efforts, notamment dans des domaines négligés comme les droits à la santé reproductive et sexuelle.  Dans ses activités de coopération au développement, l’égalité entre femmes et homme est un thème intersectoriel.  Une attention particulière est accordée à l’accès des femmes aux ressources et à leur place dans l’économie et les politiques macroéconomiques jouent un rôle important.  Le défi des prochaines années sera de réduire les disparités économiques, terreau fertile pour les discriminations et la traite des êtres humains.


Le Conseiller a indiqué que son pays a placé la lutte contre la violence basée sur le genre au centre de son action.  À l’initiative de la Suisse, 20 femmes Ministres des affaires étrangères et représentantes de gouvernements se sont rencontrées en 2004 pour étudier les possibilités d’action commune.  Dans le cadre du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est, la Suisse soutient plusieurs projets visant la réhabilitation des victimes.  Au niveau national, a encore ajouté le Conseiller, le principe de l’égalité est inscrit dans la Constitution.  La mise en œuvre de mesures de conciliation de la vie familiale et professionnelle est aujourd’hui notre priorité.  Il s’agit d’un impératif d’égalité et d’un impératif économique.  Depuis 2004, le droit pénal fédéral permet la poursuite d’office d’actes de violence au sein d’un couple. 


Mme LAILA DAVOY, Ministre de l’enfance et de la famille de la Norvège, a estimé que des mesures ciblées et une action volontaire étaient efficaces pour combattre la ségrégation entre les sexes.  Elle a indiqué qu’à partir du mois de juin, 560 entreprises publiques norvégiennes disposeraient d’un délai de deux ans pour avoir au moins 40% de femmes dans leur conseil d’administration.  Le Parlement norvégien a par ailleurs décidé d’étendre la durée du congé-paternité de quatre semaines établi il y a 12 ans, a-t-elle dit, ajoutant que la parité passait aussi par une évolution du rôle de l’homme au sein de la famille.  Elle a également précisé que son Gouvernement s’attachait à la lutte contre la discrimination multiple, basée sur le sexe et sur d’autres formes de discrimination (handicapées, lesbiennes, minorités ethniques).  La Ministre a regretté que ne soit pas mieux mise en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur la place des femmes dans les conflits, dans le règlement de ces conflits et dans la consolidation de la paix.  Elle a indiqué à cet égard que son pays avait accueilli une conférence au cours de laquelle les femmes du Sud-Soudan avaient pu exprimer leur vision et leurs besoins dans le cadre du processus de paix.  Elle a enfin souligné le rôle essentiel que peuvent jouer les femmes dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Mme EVA KJAER HANSER, Ministre de la parité du Danemark, a affirmé que son pays était l’un des quatre seuls au monde à avoir atteint le troisième Objectif du Millénaire pour le développement, portant sur l’égalité entre les sexes.  De nombreux résultats ont été obtenus dans divers domaines, notamment dans l’éducation, après des décennies de travail, a-t-elle indiqué.  Néanmoins, trop de femmes sont encore confrontées au problème de la violence domestique, a-t-elle souligné.  Cette situation est, selon elle, inacceptable et il est de la responsabilité du Gouvernement danois de combattre cette violence et de briser les tabous et l’opprobre de cette question en la déplaçant de la sphère du privé vers celle du public avec l’adoption du principe de la tolérance zéro.  En 2002, le Gouvernement danois a présenté un plan d’action visant à combattre la violence contre les femmes, lequel s’adresse à la fois aux victimes et aux auteurs de ces actes.  Il offre protection, abri et thérapie, et bénéficie de la participation de la police, des autorités sociales, des jeunes et des ONG, a-t-elle expliqué.  La Ministre a également souligné l’importance de réaliser l’objectif d’augmentation du nombre des femmes occupant des postes de décision dans le secteur privé.  Le Gouvernement a ainsi utilisé des statistiques pour prouver aux entreprises l’intérêt financier à avoir des femmes aux postes de direction et à inclure l’égalité entre les hommes et les femmes.  Les résultats ont été impressionnants, a-t-elle assuré.


M. MOENG R. PHETO, Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, a souhaité que l’examen du Programme d’action de Beijing soit lié à celui des Objectifs du Millénaire pour le développement en septembre prochain.  La parité n’est pas du seul ressort du gouvernement, a également estimé le Ministre, mettant l’accent sur la nécessité d’une coopération étroite avec la société civile.  Le Botswana est encore loin de l’objectif du Programme d’action de Beijing fixant une participation minimum de 30% des femmes à des postes de pouvoir.  Il a néanmoins précisé que des efforts étaient entrepris en ce sens, indiquant par exemple que le gouverneur de la Banque centrale était une femme et que la magistrature comporte un certain nombre de femmes.  Au niveau de l’éducation, le pays a presque atteint l’égalité, a-t-il ajouté. 


Mme JEANNE PEUHMOND, Ministre de la famille, de la femme et de l’enfant de la Côte d’Ivoire, a expliqué que son pays avait pris une série de mesures pour assurer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  Il a notamment renforcé les mécanismes institutionnels chargés de la promotion de la femme, mis en œuvre des mesures d’incitation à la scolarisation des filles, créé des mécanismes de financement adaptés aux besoins des populations féminines, réalisé des projets agricoles et commerciaux.  Il a également adopté des lois pour réprimer les violences faites aux femmes et aux filles, notamment les mutilations génitales, les unions précoces ou forcées et le harcèlement sexuel et avait ouvert des centres d’écoute dans les communes pour sensibiliser contre toute forme de violence faites aux femmes et aux enfants.  La Côte d’Ivoire a par ailleurs mis en œuvre des Programmes nationaux en matière de santé reproductive et de lutte contre maladies sexuellement transmissibles.  Nous avons introduit dans tous nos programmes et politiques l’approche genre.  L’impact réel des efforts consentis par la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, a assuré la Ministre, se traduit par une réelle prise de conscience de la part des femmes de leur importance en tant qu’agent du changement.  Malgré les efforts déployés, beaucoup reste à faire en raison des contraintes que connaît le pays, notamment la crise que nous vivons depuis le 19 septembre qui a freiné les opportunités et initiatives en matière de lutte contre la féminisation de la pauvreté, les violences sexuelles et le VIH/sida.


Mme ROSE MTENGETI MIGIRO, Ministre pour le développement communautaire, l’égalité entre les sexes et les enfants de la République-Unie de Tanzanie, s’est associée à la déclaration faite par la Jamaïque au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Elle a fait part de sa satisfaction au vu des progrès réalisés depuis Beijing tout en convenant qu’il reste beaucoup à faire.  Immédiatement après Beijing, le Gouvernement avait lancé des initiatives dans quatre des 12 domaines d’action prioritaires identifiés à Beijing, à savoir l’amélioration des capacités juridiques de la femme; l’accès à l’éducation; l’autonomisation économique et l’élimination de la pauvreté et leur autonomisation politique, a-t-elle expliqué.  Notre Constitution fournit également une base solide à la représentation politique des femmes, le but étant de leur garantir 30% de sièges d’ici à la fin de 2005.  Nous avons déjà atteint un taux de 33,3% au niveau local.  Dans le domaine de l’éducation, nous avons atteint la parité dans l’enseignement primaire et nous déployons des efforts pour qu’il en soit de même dans le secondaire.  Deux textes de lois relatifs à la propriété foncière et qui accordent aux femmes un accès et un usage à parité de la terre visent également l’autonomisation économique des femmes.  Les femmes disposent aussi d’un accès à la formation professionnelle et au crédit.  Nouds disposons d’un texte de loi interdisant les mutilations génitales, la traite des femmes et le harcèlement sexuel.


M. ARNI MAGNUSON, Ministre des affaires sociales de l’Islande, a estimé que les objectifs des Nations Unies ne seront pas atteints tant que l’on ne sera pas parvenu à l’égalité entre les sexes.  Passant à la situation des femmes en Islande, le Ministre a indiqué que son pays dispose du taux de participation des femmes sur le marché du travail le plus important au monde.  L’une de mes préoccupations principales, a-t-il  souligné, est de combler l’écart des salaires entre les hommes et les femmes.  Le Programme d’action de Beijing devrait favoriser l’autonomisation économique des femmes et, dans ce contexte, le Parlement islandais a adopté un texte de loi sur le congé de maternité dans le cadre du processus de réforme de notre système social.  Cette nouvelle loi vise à concilier vie professionnelle et vie personnelle et à promouvoir le partage des responsabilités et l’égalité des sexes sur le marché du travail.  En vertu de cette loi, chaque parent bénéficie d’un congé de maternité non transférable de trois mois.  Selon une évaluation faite en 2003, près de 82% d’Islandais ont exercé leur droit au congé de paternité.


M. DOROS THEODORU, Ministre de la justice et de l’ordre public de Chypre, a souligné que trois facteurs importants avaient joué un rôle de catalyseur pour faire progresser le statut des femmes dans son pays, citant le programme d’action de Beijing, le processus d’adhésion de Chypre au sein de l’Union européenne, depuis 1998, ainsi que le rétablissement partiel, depuis avril 2003, de la liberté de mouvement et les efforts du Gouvernement en faveur de la réunification de l’île.  Le Ministre a ainsi indiqué que des progrès avaient été réalisés dans son pays, notamment en matière d’élimination de la discrimination et de promotion des droits des femmes.  Le processus d’harmonisation avec les acquis communautaires européens dans le secteur social a été poursuivi de manière intensive, a-t-il affirmé.  La violence domestique contre les femmes a fait l’objet de mesures législatives, tandis que des actions ont été entreprises pour favoriser l’autonomisation des femmes, l’égalité salariale et la protection de la maternité.


Mme NILCEIA FREIRE, Secrétaire à la politique en faveur des femmes du Brésil, a déclaré que les changements géopolitiques dans le monde ont accentué les difficultés que connaissent les femmes.  Passant à l’expérience de son pays, Mme Freire a indiqué que 2004 a été décrétée Année de la femme au Brésil.  En juin, nous avons organisé une conférence sur les femmes chargée d’élaborer un plan d’action national.  En décembre, ce plan d’action national a été présenté à la société civile.  Il insiste sur la possibilité d’intégrer la question de la parité dans toutes les activités du Gouvernement.  Nos axes prioritaires portent sur l’éducation des femmes, la lutte contre les violences sexuelles et l’accès à la santé reproductive.  Nous avons adopté un Pacte national pour la réduction de la mortalité maternelle et envisageons de créer une commission d’examen de la législation sur l’avortement.  Le Programme d’action national vise également à réduire l’analphabétisme, notamment parmi les femmes de plus de 45 ans.  Quand on améliore les conditions de vie d’une femme, toute la famille en bénéficie.  Les conquêtes des femmes brésiliennes et de celles du monde entier reflètent la lutte de générations de femmes pour qu’enfin, nous soyons traitées sur un pied d’égalité.


Mme MARIA CRISTINA FONTES LIMA, Ministre de la justice du Cap-Vert, a indiqué que la consolidation de la bonne gouvernance et de la démocratie, des interventions législatives visant à éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, accouplées à des forts investissements dans les domaines de la lutte contre l’analphabétisme, de l’éducation et de la santé, ont créé un environnement favorable à l’intégration progressive dans le processus de développement et à la reconnaissance de ses droits.  La croissance du PIB par tête d’habitant et l’élévation de l’indice de développement humain, a-t-elle ajouté, ont également permis une évolution positive du processus de développement. 

Elle a affirmé que, 30 ans après l’indépendance, le pays avait connu des avancées remarquables dans certains domaines du Programme d’action de Beijing, comme la parité, la réduction du taux d’analphabétisme, la lutte contre le VIH/sida, bien qu’il ait encore de grands défis à relever.  La Ministre a ainsi souligné que son pays avait encore à relever des défis ayant trait à la disparité prévalant entre les sexes au niveau de la situation économique et de la participation au développement, à la faible participation des femmes aux postes de décision, à la persistance de la violence basée sur le genre et qui touche surtout les femmes et les jeunes filles.


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) faisant lecture de la déclaration de son Ministre d’État à l’industrie et aux régions et Vice-Ministre pour les femmes et l’égalité, Jacqui Smith, a expliqué que l’essentiel des activités de son pays en faveur de l’égalité entre les sexes a porté sur leur autonomisation économique.  Nous devons mettre les femmes au centre de notre vision socioéconomique et dans ce contexte, nous nous sommes engagés à appuyer les femmes chefs d’entreprises et celles qui souhaitent allier vie professionnelle et vie familiale.  Cette préoccupation est au centre du Programme d’action de Lisbonne de l’Union européenne.  L’égalité entre les hommes et les femmes est par ailleurs au centre de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement dans la mesure où, par exemple, près de la moitié des 40 millions de personnes touchés par la pandémie du VIH/sida sont des femmes.  Les programmes d’élimination de la pauvreté doivent se pencher sur les femmes et faire en sorte que les objectifs du Caire sur les droits à la santé reproductive deviennent universels.  Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement exigera un financement prévisible.  Nous suggérons pour cela la création d’un fonds mondial pour que les Objectifs du Millénaire pour le développement bénéficient d’un financement immédiat.  Rappelant que son pays est État partie à la Convention CEDAW, le représentant a également précisé que fin 2004, son pays a présenté les instruments de ratification à son Protocole facultatif.


Mme MONICA CODINA, Ministre de la santé et du bien-être d’Andorre, a souligné qu’au cours des 10 dernières années son pays avait réalisé un grand effort dans la promotion et la consolidation du statut social et légal de la femme.  La Ministre a par exemple cité l’adhésion d’Andorre à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la ratification du Protocole optionnel de cette même Convention, la modification de la loi du mariage qui exigeait à la femme veuve ou divorcée un délai de 300 jours avant de pouvoir se remarier, la ratification et l’entrée en vigueur de la Charte sociale européenne révisée concernant la protection des droits de la femme travailleuse ressortissante nationale et immigrante, et sa famille.  Elle a également mentionné les mesures prises par le Gouvernement en matière de violence domestique qualifiée pour la première fois de délit par le Code pénal andorran, de réforme législative en matière de sécurité sociale, laquelle prévoit de nouvelles dispositions visant à améliorer les conditions des femmes âgées, des femmes au foyer, des veuves et des orphelins dans le système de sécurité sociale, ainsi que les prestations associées aux congés de maternité.  La Ministre a ajouté que la priorité avait été accordée aux projets qui ont incorporé l’aspect d’égalité des sexes dans leur conception et développement, à ceux veillant à l’intérêt supérieur et à ceux qui favorisent les droits de l’homme et la démocratie.


Mme STEFANIA PRESTIGIACOMO, Ministre pour l’égalité des chances de l’Italie, a expliqué que la première réponse italienne à la Conférence de Beijing a été la création d’un ministère pour l’égalité.  Il s’agit d’un ministère autonome ne traitant que des questions ayant trait à l’égalité des chances.  Évoquant les réalisations de son pays, elle a expliqué que même si les Italiennes jouent un rôle de plus en plus croissant dans la société, le Gouvernement avait dû introduire un système de quotas pour garantir la place des femmes en politique.  La Ministre a par ailleurs plaidé en faveur de la coopération internationale pour lutter contre la traite des femmes et protéger les victimes sans qu’aucune compensation ne leur soit demandée.  La Ministre s’est également élevée contre les mutilations génitales qui ont des conséquences graves sur leur santé, y compris la santé de la reproduction.  Les violences commises à l’encontre des femmes sont un affront fait à l’humanité et je souhaite que dans 10 ans, lors de Beijing + 20, nous serons en mesure de parler de ce phénomène au passé.


Mme RUSSELA ZAPATA ZAPATA, Vice-Ministre des femmes et du développement social du Pérou, a indiqué que son pays avait réalisé depuis 10 ans d’importants progrès concernant les engagements souscrits à Beijing.  Elle a par exemple mis l’accent sur la mise en œuvre d’un plan national sur l’égalité des chances, touchant notamment aux domaines de l’enseignement, de la santé, de la participation à la vie politique.  Des efforts ont été entrepris pour permettre l’inscription scolaire au plus jeune âge possible pour les fillettes, a-t-elle souligné.  Le Pérou s’est en outre engagé à permettre l’accès universel et gratuit à la santé et a mis en œuvre un plan national de réduction de la mortalité maternelle et périnatale, a-t-elle expliqué.  De même a été lancée une croisade nationale de tolérance zéro contre tout type de violence à l’égard des femmes, 42 centres d’aide d’urgence aux femmes ayant été créés, ainsi que 20 centres d’accueil.  La Ministre a fait état de la volonté de son pays de mettre les droits de la femme au coeur de la politique nationale.  Les objectifs, a-t-elle déclaré, pourront être concrétisés grâce au concours de la société civile et de la communauté internationale.


Mme RUTH DYSON, Ministre des affaires relatives aux femmes de la Nouvelle-Zélande, a expliqué que depuis Beijing, son pays avait rencontré des succès dans sa lutte pour l’égalité entre les sexes qui se sont traduits par un meilleur accès aux services de santé, à des logements à meilleur marché, à davantage d’opportunités d’emploi, à la mise en œuvre de programmes de prévention de la violence et au congé parental rémunéré.  Nous avons également travaillé à redresser les inégalités salariales.  Nous devons cependant faire plus, a reconnu la Ministre.  Elle a précisé que son pays soutient fortement les droits en matière de santé reproductive tels qu’identifiés à la Conférence du Caire et à la Conférence de Beijing.  Trop souvent, des femmes meurent de causes qui auraient pu être prévenues.  Elles meurent car elles disposent d’informations limitées sur les options à leur disposition.  Elles meurent souvent parce qu’elles n’ont pas accès à des méthodes efficaces et sans danger de planification familiale.  Elles meurent aussi car elles ne sont pas en mesure de décider quand elles veulent avoir des relations sexuelles et quand elles souhaitent avoir des enfants.  Nous ne sommes pas là pour réinterpréter les engagements pris à Beijing mais pour les réaffirmer.


Mme LIESBETH VENETIAAN, Première Dame du Suriname, a souligné que l’année 2001 avait été importante en matière de parité dans son pays.  En janvier de cette année, un programme national d’information sur la parité a été mis en place, puis ont été créés en juin un système de gestion de la parité, en août une commission nationale sur la législation de la parité, tandis qu’en décembre le Gouvernement a présenté son plan d’action intégrée sur la parité.  Mme Venetiaan a également rappelé que son pays, de même que ceux de la région des Caraïbes, était confronté à un accroissement du nombre des victimes du VIH/sida et était fragilisé par les catastrophes naturelles, des fléaux qui touchent en particulier les femmes et les jeunes. 


Mme GISELE GUIGMA, Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso, a indiqué que les femmes de son pays constituent la frange la plus pauvre de la population.  Notre Ministère de la promotion de la femme a été créé en 1997 avec l’objectif de mettre en œuvre la politique gouvernementale de promotion socioéconomique de la femme.  Le Plan d’action pour 1998-2000 s’articule autour de cinq programmes principaux, à savoir la lutte contre la pauvreté, le développement des ressources humaines féminines, la protection des droits fondamentaux de la femme, le plaidoyer pour une image positive de la femme et le développement de mécanismes institutionnels.  La Ministre s’est attardée sur l’éducation dont les frais sont pris en charge par l’État.  Le Gouvernement a également établi un plan d’action national en faveur de la petite fille dans le cadre du Programme décennal pour le développement de l’éducation de base.  En matière de santé, les taux de mortalité maternelle sont très hauts, soit 484 décès pour 100 000 naissances vivantes.  Depuis l’émergence de la pandémie du VIH/sida, on observe une prépondérance des infections chez les femmes en âge de procréer.  Dans notre pays, six à sept femmes sur 100 sont infectées, a-t-elle ajouté.  La Ministre a également précisé que l’avortement est interdit, à l’exception de l’avortement thérapeutique.  Par ailleurs, la prévalence des mutilations génitales reste importante.


Mme SINIKKA MONKARE, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande, a rappelé que son pays a connu une longue histoire de participation politique des femmes.  Ainsi, il y a presque 100 ans, en 1906, la Finlande a été le premier pays au monde à donner leurs pleins droits politiques aux femmes.  Aujourd’hui, la Finlande a une femme comme chef d’État, tandis que 38% des membres du Parlement sont des femmes, a-t-elle affirmé.  La Ministre a néanmoins souligné que des problèmes subsistaient, notamment en matière de salaires, une situation due principalement au fait qu’hommes et femmes travaillent souvent dans des secteurs différents.  Afin de progresser dans la promotion de l’égalité entre les sexes, la Finlande a adopté un plan d’action pour la période 2004-2007, dont l’un des éléments essentiels est l’intégration de cette parité dans les rouages de l’État.  Elle a estimé que la plupart des défis pour l’avenir demeuraient les mêmes qu’à Beijing, à savoir, pour la Finlande, l’égalité salariale, l’élimination de la discrimination et de la violence contre les femmes.


M. AGVRAN VARDANIAN, Ministre du travail et des affaires sociales de l’Arménie, a expliqué que la Conférence de Beijing avait lancé un processus de changement important dans son pays.  Les stratégies de Beijing sont désormais intégrées aux niveaux national, régional et local.  Au Parlement, nous avons fixé un quota de 20% pour la participation des femmes en politique tandis que nous avons approuvé un programme de lutte contre la pauvreté des femmes en tenant compte des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La lutte contre la traite des femmes, la violence domestique et le VIH/sida fait également partie des domaines d’action prioritaires de notre Gouvernement. 


Mme LJERKA MARIC, Ministre des finances et du trésor de Bosnie-Herzégovine, a affirmé que le plan d’action nationale pour la promotion des femmes, aligné sur les engagements de Beijing, était, pour la première fois, en phase de préparation.  Depuis Beijing+5, la Bosnie-Herzégovine a adopté un grand nombre de lois dans le domaine de la parité et de la lutte contre la violence domestique.  La Ministre a souligné que tous les mécanismes institutionnels avaient été établis dans le cadre des autorités exécutives et législatives.  Toutefois, a-t-elle précisé, l’établissement de ces mécanismes demeure insuffisant pour parvenir pleinement à l’égalité entre les hommes et les femmes.  La Ministre a en outre affirmé que son Gouvernement accueillait avec satisfaction et encourageait la participation des organisations non gouvernementales dans la mise en place de projets liés aux droits de l’homme et à la parité.


Mme MEUTIA FARIDA HATTA, Ministre d’État pour la promotion de la femme de l’Indonésie, a rappelé que son pays a été au premier rang des pays touchés par l’une des catastrophes naturelles les pires de l’humanité.  Sur 16 districts, 11 d’entre eux ont été rayés de la carte.  Les conséquences sur le développement économique du pays nous amène à redoubler d’efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire.  La Ministre, abordant les 12 domaines prioritaires identifiés à Beijing, a expliqué que le Gouvernement tente de réduire la pauvreté des femmes par le biais du microcrédit par exemple.  Nous avons également révisé la loi sur l’éducation pour que les femmes aient accès à l’éducation sur un pied d’égalité.  Nous avons lancé une campagne de lutte contre l’analphabétisation des femmes âgées entre 15 et 55 ans.  Dans le domaine de la santé, nous accordons la priorité à la réduction des taux de mortalité maternelle et avons lancé une campagne de sensibilisation à la planification familiale.  Nous disposons désormais d’une loi contre la violence familiale. 


Mme ING KANTHA PHAVI, Ministre des femmes et des anciens combattants du Cambodge, a souligné que son ministère avait été créé en 1996 tandis qu’en 1999, le Programme d’action de Beijing a influencé l’établissement de ses priorités.  Le Cambodge intègre les préoccupations liées aux femmes dans son programme national d’action et divers programmes sociaux initiés depuis 2000, a-t-elle affirmé.  La Ministre a en outre fait état des inquiétudes de son pays face à la violence contre les femmes et le trafic dont elles sont victimes, ainsi que les enfants, qui augmentent dans la région.  Une nouvelle loi sur la suppression des trafics des êtres humains est en cours d’élaboration, a-t-elle ainsi indiqué.  Par ailleurs, en matière de santé, le Gouvernement a centré son action sur la promotion des droits à la santé de la reproduction, la lutte contre le VIH/sida et de meilleures pratiques nutritionnelles. 


Mme NADA HAFFAD, Ministre de la santé de Bahreïn, a mis en avant les réalisations de son pays.  Depuis 1999, Bahreïn est entré dans nouvelle ère marquée par un projet de réforme visant l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes.  La Constitution dispose que les hommes et les femmes ont des droits égaux devant la loi.  Elle détermine également les responsabilités familiales de la femme.  Parmi les axes principaux de la stratégie nationale de la femme figurent l’accès aux soins de santé et l’éducation.  Le Conseil supérieur de la femme tente de restructurer le secteur de l’éducation et de l’économie pour que la femme y joue son rôle.  Pour la première fois, des femmes ont été nommées comme Ministre de la santé et de la famille.  Il est question également de bâtir des foyers d’accueil pour les femmes victimes de violence domestique et de réformer le Code de la famille.


Mme HAJIA ALIMA MAHAMA, Ministre des femmes et des enfants du Ghana, a affirmé que la promotion de l’égalité entre les sexes et l’amélioration de la condition de la femme étaient des éléments importants du développement de son pays.  Le Gouvernement du Ghana, a-t-elle indiqué, a mis l’accent sur la scolarisation et le maintien des filles à l’école et a encouragé les mères à s’intéresser davantage aux activités scolaires de leurs enfants.  Le Gouvernement, engagé à fournir une éducation préscolaire à tous les enfants du pays, est convaincu que celle-ci favorisera l’augmentation des inscriptions au niveau primaire, a-t-elle poursuivi.  La Ministre a en outre évoqué l’adoption de lois criminalisant la mutilation génitale féminine et renforçant les peines contre les crimes sexuels.  Elle a assuré que son pays était déterminé à agir dans tous les secteurs pour améliorer la situation des femmes et a soulevé la nécessité de confier un rôle plus important aux femmes dans les initiatives de paix.


M. OBANG RITA AKPAN, Ministre des femmes du Nigéria, a expliqué que les problèmes qui subsistent au Nigéria résultent de la persistance des pratiques culturelles et religieuses discriminatoires.  Des progrès ont cependant été réalisés.  Les femmes et les filles disposent d’un accès accru à l’éducation tandis que nous avons assisté à une diminution importante du taux d’analphabétisme ainsi qu’à l’amélioration de la participation de la société civile au suivi de l’application du Programme d’action de Beijing.  Les dirigeants ont mis en place un mécanisme d’application des droits des femmes qui est le Protocole africain sur les droits de femmes que nous avons ratifié.  Cependant, d’importantes lacunes subsistent comme l’insuffisance des ressources humaines et financières, la faible participation des femmes aux processus de prise de décisions et à la vie politique.  Nous avons créé l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes.  Le Président du pays est lui-même à la tête de la campagne de lutte contre la pandémie du VIH/sida dont le taux de prévalence est passé de 5,5% en 2003 à 4,9% à l’heure actuelle.


Mme SHAHRIZAT ABDUL JALIL, Ministre des femmes, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a affirmé que le Programme d’action de Beijing, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient inextricablement liés les uns aux autres et demeuraient compatibles avec les plans nationaux visant à assurer la promotion des droits des femmes et des libertés fondamentales.  La Constitution fédérale a été amendée pour être davantage conforme à la Convention, a-t-elle par exemple souligné.  La Ministre a fait également état des progrès réalisés dans son pays en matière de participation des femmes à des postes de décisions, y compris dans les entreprises.  Elle a, par ailleurs, indiqué que la Malaisie, en tant que société multiraciale, a prouvé que les différences de cultures, de religions ou de croyances ne nuisaient pas à la promotion de la femme.  La Malaisie a appris comment partager les valeurs de tolérance et de liberté, a-t-elle dit.


Mme LUUL GHEBREAB TEDIA, Présidente de l’Union nationale des femmes érythréennes, a déclaré que la Constitution érythréenne de 1997 garantissait la protection des droits des femmes.  Le Gouvernement a imposé un système de quotas de 30% pour garantir la place des femmes au sein d’organes législatifs tandis que le nombre de femmes élues au niveau local a augmenté de manière significative au cours des dernières années.  Dans la magistrature, 410 femmes ont été élues soit 18% du total.  Les femmes demeurent cependant sous-représentées dans la fonction publique où seuls 8% d’entre elles occupent des postes élevés.  Réduire les disparités dans le domaine de l’éducation est également une des priorités de notre Gouvernement.  Dans l’éducation, nous assistons à des disparités importantes, le taux d’inscription scolaires pour les garçons dans le secondaire étant passé de 9,1% à 16,6% tandis que le taux d’inscription des fillettes est passé de 9,1% à 11,8%.  Dans le domaine de la santé, le taux d’accouchements en présence de personnel médical est passé de 21% à 28% entre 1995 et 2001 tandis que la couverture prénatale est passée de 49% à 71%.  Mme Ghebreab Tedia a également évoqué la réforme du Code de la famille qui a établi le libre consentement des époux, l’augmentation de l’âge du mariage à 18 ans ou encore l’interdiction de la dot.


Mme JACQUI QUINN-LEANDRO, Ministre du travail, de l’administration publique et de l’autonomie d’Antigua-et-Barbuda, a rappelé que son pays avait signé et ratifié en 1989 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Le Gouvernement, en place depuis un an, a réaffirmé son engagement en faveur de la parité entre les hommes et les femmes, a-t-elle indiqué.  Elle a ajouté qu’un mécanisme national, le Directorat des affaires des femmes, avait été créé en 1981, celui-ci ayant depuis évolué et permet aujourd’hui de fournir de l’expertise en matière de parité et de déterminer des directions fermes pour faciliter des partenariats.  Les progrès réalisés dans la participation locale des femmes sont dus au processus de Beijing, a-t-elle également déclaré, précisant que, pour la première fois dans le pays, en mars 2003, trois femmes se sont présentées aux élections générales, une ayant été élue à la Chambre basse du Parlement.  Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, deux femmes sont au Gouvernement, et le président de la Chambre basse est une femme.  La Ministre a par ailleurs indiqué qu’une loi contre les offenses sexuelles avait été adoptée en 1995, augmentant les châtiments contre ces violences.


Mme ZAHIRA KAMAL, Ministre des femmes de l’Autorité palestinienne, a évoqué la lutte des femmes palestiniennes contre l’occupation.  Après les Accords d’Oslo, a-t-elle précisé, un collectif d’associations de femmes a élaboré un document stratégique pour promouvoir les droits des femmes.  En raison de la politique d’Israël, ce plan n’a pas pu être totalement mis en œuvre.  La politique de démolition et de déracinement constitue une des pires pratiques d’Israël.  Il existe 220 barrages et de tranchées empêchant la libre circulation des biens et des personnes.  Le mur de séparation n’a fait qu’ajouter à ces difficultés.  Les femmes vivant dans les zones de conflits armés connaissent une détérioration de leur droit.  En raison des difficultés économiques auxquelles elles sont confrontées, elles doivent se marier tôt pour libérer leur famille d’un fardeau.  Les services de santé se trouvent également perturbés en période de conflit.  Il existe un lien fondamental entre les femmes et la lutte pour l’indépendance, a encore déclaré la Ministre qui a demandé à la délégation israélienne de tenir compte de la contribution des femmes dans les négociations de paix.  La vraie sécurité ne pourra pas être réalisée par la force armée.


Mme JOAN BREWSTER THEODORA, Ministre de la santé et du développement social des Pays-Bas, a affirmé que pour son pays, la diversité et l’égalité des droits devaient coexister.  Les hommes et les femmes doivent avoir l’opportunité de bâtir une existence indépendante fondée sur la base de droits égaux, dans lesquels les différences ethniques, de religions ou de convictions, le statut marital, la capacité physique, l’âge et la préférence sexuelle ne jouent aucun rôle, a-t-elle assuré.  La liberté de choix des hommes et des femmes est une condition essentielle, a-t-elle ajouté.  La Ministre a estimé que l’autonomie économique des femmes et la parité, indispensables pour parvenir au développement durable, ne pouvaient pas être réalisées sans l’implication de la société civile. 


Mme HOURIA ABDELKHALEK, Secrétaire générale adjointe chargée de la femme du Rassemblement constitutionnel démocratique de la Tunisie, a affirmé que son pays avait pris très à cœur les engagements souscrits à Beijing.  La Tunisie, a-t-elle dit, est convaincue que le développement ne sera pas atteint sans une participation plus active des femmes.  Elle a indiqué que les femmes représentaient 32% des parlementaires et 15% des membres du Cabinet.  Les femmes occupent des postes importants dans l’administration et la vie économique, et jouent un rôle essentiel dans les changements de la société, a ajouté la représentante.


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