CS/8536

LE CONSEIL PROCÈDE À L’EXAMEN TRIMESTRIEL DES ACTIVITÉS DE SES TROIS COMITÉS DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME

26/10/05
Conseil de sécuritéCS/8536
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5293e séance – matin


LE CONSEIL PROCÈDE À L’EXAMEN TRIMESTRIEL DES ACTIVITÉS DE SES TROIS COMITÉS DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME


L’examen trimestriel des activités des trois Comités contre le terrorisme, auquel a procédé aujourd’hui le Conseil de sécurité, a coïncidé avec l’attentat perpétré à Hadera, dans le nord d’Israël.  Première attaque terroriste depuis le retrait des forces de défense israéliennes de Gaza et d’autres parties de la Cisjordanie, l’attentat a provoqué la mort de cinq Israéliens et fait une trentaine de blessés.  Aujourd’hui au Conseil de sécurité, le représentant d’Israël, M. Dan Gillerman, a prévenu d’emblée que ceux qui attendent d’Israël qu’il suive la Feuille de route du Quatuor doivent réaliser que la feuille de route qu’il est obligé de suivre quotidiennement est celle que leur imposent les terroristes.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à faire face à l’Iran et à la Syrie, « parrains d’organisations » telles que le Jihad islamique, qui a revendiqué l’attentat perpétré aujourd’hui.  Le représentant de la Syrie, Fayssal Mekdad, a réfuté ces accusations en mettant l’accent sur l’attachement de son pays aux normes internationales de lutte contre le terrorisme.


Auparavant, César Mayoral de l’Argentine, Ellen Margrethe Løj du Danemark et Mihnea Ioan Motoc de la Roumanie, assurant respectivement la présidence du Comité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées; du Comité créé par la résolution 1373 (2001) concernant la lutte antiterroriste; et du Comité créé par la résolution 1540 (2004) concernant l’accès des acteurs non étatiques aux armes nucléaires, ont fait le point des progrès réalisés, durant ces trois derniers mois.  S’agissant du premier Comité, les délégations se sont félicitées de l’adoption de la résolution 1617 qui, selon les mots du représentant de la France, Jean-Marc de La Sablière, apporte des clarifications utiles.  À l’instar des conclusions de l’Équipe de surveillance du Comité, les intervenants ont tous reconnu la nécessité d’améliorer la transparence des procédures d’inscription et de radiation des noms de la Liste récapitulative ainsi que celles relatives aux exemptions humanitaires. 


À ce propos, le représentant du Liechtenstein, Christian Wenaweser, a réitéré sa demande, qui a été une première fois refusée par le Comité, consistant à ce que l’on fournisse aux États Membres intéressés une liste des États dont les notifications d’exemptions humanitaires ont été approuvées par le Comité pour, a-t-il précisé, permettre aux autres États de les contacter et de discuter directement avec eux de leur expérience concernant le régime d’exemptions humanitaires.  S’agissant du Comité contre le terrorisme, les intervenants ont unanimement salué le fait que la Direction exécutive du Comité soit désormais opérationnelle.  Là encore, ils ont rappelé l’importance de la résolution 1624 visant à réprimer l’incitation au terrorisme, pour le travail du Comité.  Se félicitant enfin du travail effectué par le Comité 1540 concernant l’interdiction de l’accès à des armes nucléaires, chimiques et biologiques par des acteurs non étatiques, les délégations comme celle de la Fédération de Russie se sont d’emblée prononcées pour une prorogation de son mandat qui expire au mois d’avril 2006.


Une nouvelles fois, durant le débat, les délégations ont regretté les retards dans la présentation des rapports nationaux de mise en œuvre des résolutions pertinentes.  Elles ont encouragé les Présidents des trois Comités à multiplier les visites dans les pays pour déterminer les contraintes opérationnelles attribuables à ces retards.  Les délégations ont aussi appelé à davantage d’efforts pour répondre au mieux au besoin d’assistance des États et en l’occurrence, en renforçant la coopération avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales.  Soulignant que ce sont les mêmes experts qui appuient les travaux des trois Comités, de nombreux intervenants les ont exhortés à renforcer leur coordination pour éviter les doubles emplois.  En se résumant, elles ont, à l’instar de la représentante de la Colombie, Maria Angela Holguin, réclamé de la transparence et de la clarté dans les efforts de lutte contre le terrorisme pour renforcer la coopération internationale, notamment dans l’échange d’informations judiciaires.


Les délégations se sont aussi félicitées que dans le Document final du Sommet, les chefs d’État et de gouvernement aient unanimement et sans ambiguïté condamné le terrorisme sous tous ses aspects.  Elles ont appelé à une finalisation rapide du projet de convention générale sur le terrorisme international et, voulant que la Stratégie que le Secrétaire général a dévoilée le 10 mars 2005, à Madrid, lors du Sommet sur la démocratie, le terrorisme et la sécurité, elles ont dit attendre avec impatience la Stratégie révisée que Kofi Annan présentera à l’Assemblée générale, en 2006, pour inspirer la mise au point d’une stratégie globale.


Outre les 15 membres du Conseil, les représentants de Samoa (au nom du Forum du Pacifique), de la Suisse, de l’Inde, de Cuba, du Venezuela, de Fidji, du Liechtenstein, d’Israël, du Chili, de la Colombie, du Pakistan et de la République arabe syrienne.  La réponse de la représentante américaine aux déclarations des représentants de Cuba et du Venezuela a suscité une deuxième intervention de ces derniers.  


EXPOSÉS DES PRÉSIDENTS D’ORGANES SUBSIDIAIRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


M. CÉSAR MAYORAL (Argentine), Président du Comité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées, a indiqué que depuis la dernière réunion d’information du Conseil de sécurité, 11 individus et une entité ont été ajoutés à la Liste récapitulative.  Ayant examiné le troisième rapport de l’Équipe de surveillance, il a estimé que la question relative à l’inscription et la suppression des noms sur la Liste mérite un examen plus avant.  Il a ensuite indiqué que les dispositions de la résolution 1617 ont substantiellement renforcé la coopération avec Interpol.  La dernière résolution adoptée par l’Assemblée générale de cette dernière permettra au Comité d’initier un certain nombre de mesures dont la publication par Interpol d’une nouvelle notice indiquant l’inscription d’un nom sur la Liste récapitulative.  Le Comité, a-t-il encore dit, a rejeté la requête du Liechtenstein visant à ce que la Liste soit transmise aux membres intéressés.  Le Comité a aussi demandé à l’Équipe de surveillance de clarifier avec le Gouvernement afghan la manière dont il entend traiter les cas des quatre individus, inscrits sur la Liste récapitulative, qui siègent au Parlement afghan. 


Après avoir brièvement rendu compte des autres activités de l’Équipe de surveillance depuis sa création en septembre, le représentant a évoqué les visites qu’il a effectuées au Nigéria, à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et au Tchad.  À ce jour, a-t-il dit, 48 États Membres n’ont pas encore soumis leur rapport.  Il est utile, a-t-il ajouté, de réfléchir aux améliorations qui peuvent être apportées au régime des sanctions.  Les visites ont d’ailleurs permis d’évaluer le manque de capacités des pays pour mettre pleinement en œuvre les sanctions.  Quant à l’avenir, le représentant a annoncé que le Comité va concentrer son travail sur l’adoption de directives révisées, le renforcement du dialogue avec les États Membres, l’optimisation de sa performance par une collaboration renforcée avec les institutions spécialisées et les organisations internationales pertinentes, et la promotion de la coopération entre les trois Comités contre le terrorisme. 


Mme ELLEN MARGRETHE LØJ (Danemark), Présidente en exercice du Comité contre le terrorisme (CTC), a présenté les activités du Comité au cours des trois derniers mois et le programme de travail pour les trois prochains.  Elle a expliqué que le CTC nouait des relations avec les organisations régionales qui se sont récemment dotées d’un programme de lutte contre le terrorisme.  Elle a indiqué qu’il rattrapait son retard en ce qui concerne les rapports des États, qu’il continuait d’explorer les moyens d’améliorer son travail de facilitateur de l’assistance technique et qu’il continuait d’effectuer des visites dans les États, toujours avec leur consentement.  Elle a ajouté que le Comité renforçait son dialogue et sa coopération avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales, qu’il prenait des mesures pour que la résolution 1624 (2005) du Conseil de sécurité relative à l’incitation au terrorisme soit suivie d’effet, et qu’il engageait un dialogue politique en vue de donner à la Direction exécutive du Comité les orientations envisagées dans les documents relatifs à la revitalisation.


Concernant la coopération entre le CTC et les organisations régionales, Mme Løj s’est félicitée qu’un nombre croissant continuait de développer leur programme de lutte contre le terrorisme, et a salué le renforcement du dialogue du Comité avec plusieurs organisations régionales au cours de ces trois derniers mois.  Le Comité encourage les organisations internationales, régionales et sous-régionales à se demander comment renforcer leur coopération bilatérale afin de s’entraider dans l’élaboration de leurs programmes respectifs de lutte contre le terrorisme, a-t-elle signalé.


Au sujet des retards relatifs aux rapports des États, Mme Løj a indiqué que le Comité avait la ferme volonté de faire disparaître avant la fin de l’année l’arriéré des rapports des États sur la suite donnée à la résolution 1373 (2001).  Il cherchera notamment les moyens de moderniser la procédure de présentation de ces rapports, a-t-elle expliqué, et examinera avec le Comité 1540 et le Comité 1267 la question de « l’indigestion de rapports » que plusieurs États ont déjà évoquée par le passé.  À l’égard du rôle joué par le CTC en matière de facilitation de l’assistance technique, elle a signalé que le Comité évaluait les besoins d’aide lorsqu’il analysait les progrès relatifs réalisés par les États dans la mise à exécution de la résolution 1373.  Au cours des prochains mois, le Comité a l’intention d’intensifier le dialogue avec les États afin de connaître les besoins de chacun, a-t-elle ajouté, indiquant qu’il renforcera également sa coopération avec les institutions internationales, qui disposent souvent des compétences nécessaires dans les domaines couverts par la résolution 1373.


Concernant la poursuite des visites du CTC dans les États, Mme Løj a signalé que le Comité avait achevé la rédaction des rapports de quatre voyages précédents depuis son dernier exposé au Conseil, et avait décidé de se rendre dans quatre États de plus, avec leur consentement.  Au sujet de la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005), la Présidente du CTC a invité instamment les États à fournir des renseignements détaillés sur ce qu’ils ont fait dans le domaine de la lutte conte l’incitation au terrorisme, de manière à ce que le Comité puisse rendre compte au Conseil de sécurité de l’application de cette résolution.  Mme Løj a enfin signalé que les effectifs de la Direction exécutive du Comité étaient maintenant au complet.  Le Comité espère donc que les États Membres commenceront à tirer parti du fait qu’il dispose maintenant des ressources nécessaires pour leur fournir l’assistance et les conseils dont ils peuvent avoir besoin pour donner effet aux dispositions de la résolution 1373, a-t-elle conclu.


M. MIHNEA MOTOC (Roumanie), Président du Comité créé par la résolution 1540 (2004), a indiqué que depuis le mois de juin, son Comité a examiné 121 rapports de pays et continuera à analyser les informations complémentaires qu’ils ont fournies.  Le Comité a en outre décidé de mettre en place une base de données sur les législations qui contiendra des liens avec des sources publiques d’information sur la législation nationale et les mesures réglementaires de chaque pays.  À ce jour, a-t-il regretté, 67 États Membres n’ont pas encore soumis de rapport.  Il a promis de continuer à entreprendre des démarches auprès de ces pays.  Il a estimé, à cet égard, que les séminaires et ateliers visant à sensibiliser les esprits au problème de la prolifération, dans le monde entier, à faciliter l’établissement de rapports futurs et à promouvoir le processus d’application de la résolution constituent des outils de travail utiles. 


En examinant les premiers rapports des États, a-t-il poursuivi, le Comité a recensé les offres et les demandes d’assistance.  Il a affiché sur son site Web toute l’information concernant les offres et s’efforcera d’enrichir cette information à chaque fois qu’il en aura l’occasion.  Tout en continuant d’examiner les rapports des États, le Comité s’emploiera à resserrer ses rapports et sa collaboration avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales concernées.  Il continuera également à collaborer étroitement avec le Comité contre Al-Qaida et les Taliban.  Le Comité s’efforcera enfin de faire connaître ses travaux à l’extérieur de l’ONU en participant à des réunions et à des conférences internationales, régionales et sous-régionales, a encore indiqué son Président. 


Déclarations


M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce) s’est associé aux remarques du représentant du Royaume-Uni, qui s’est exprimé au nom de l’Union Européenne.  Après avoir remercié les présidents du Comité contre le terrorisme (CTC), du Comité 1267 et du Comité 1540 pour leurs exposés, il a plaidé pour une coopération accrue entre ces trois Comités, rappelant que le terrorisme ne connaissait pas de frontières.  Concernant l’exposé du Président du Comité 1267, il s’est félicité de l’inclusion de nouvelles personnes et entités au sein de la liste de radiation.  Il s’est néanmoins inquiété de la procédure actuelle d’élaboration de cette liste, invitant le Conseil de sécurité à réexaminer cette procédure.  Au sujet de l’exposé de la Présidente du Comité contre le terrorisme, il a salué le fait que les effectifs de la Direction exécutive du Comité soient maintenant au complet.  Il s’est également félicité de l’amélioration du dialogue entre le Comité et les organisations internationales, régionales et sous-régionales, des efforts du CTC afin de mettre en œuvre la résolution 1624, et de la décision du Comité de statuer comment intégrer la composante des droits de l’homme dans ses travaux.  S’agissant de l’exposé du Président du Comité 1540, M. Vassilakis s’est réjoui d’apprendre que le Comité avait poursuivi l’examen de tous les rapports présentés, pris des mesures pour faciliter l’assistance technique aux États afin que ceux-ci appliquent la résolution 1540, et qu’il avait renforcé sa coopération avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a indiqué à propos du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1267 que, depuis la dernière réunion du Conseil, les travaux en cours avaient été productifs, notamment en ce qui concerne l’examen des recommandations contenues dans le troisième rapport de la mission de suivi.  Le représentant a ajouté que la présidence du Comité s’était déplacée dans certains pays afin d’améliorer le dialogue entre États Membres.  Il a souligné qu’il était urgent d’adapter les principes de travail du Comité aux nouveaux besoins, une attention particulière devant être accordée à l’inscription et à la radiation des noms de certains individus de la Liste établie par le Comité.  S’agissant du Comité contre le terrorisme (CTC), le représentant a noté que son rôle principal était d’identifier les besoins des États en matière d’assistance technique.  À cet égard, il a fait remarquer que de nombreux États Membres manquaient d’institutions et de personnel qualifiés pour répondre à la menace terroriste.  Le représentant a en outre insisté sur la nécessité d’accroître le dialogue et de s’assurer que les informations les plus sensibles sont maniées avec le maximum de précaution.  La Direction du Comité contre le terrorisme devrait contribuer à la mise en place de mesures visant à l’application effective de la résolution 1373, a-t-il ajouté.  De telles mesures sont par définition non contraignantes et devraient donc être en conformité avec le droit international.  Les travaux du Comité doivent contribuer au respect des droits humains les plus fondamentaux.


Pour ce qui est du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540, le représentant s’est félicité de l’appui apporté par le Groupe d’experts qui a finalisé l’examen des premiers rapports périodiques présentés par les États Membres.  Il a ainsi encouragé les États qui ne l’ont pas encore fait à présenter à leur tour leur rapport dans les meilleurs délais.  À cet égard, le représentant a déclaré que son pays était prêt à apporter l’assistance requise aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes ne disposant pas des institutions appropriées en matière de lutte contre le terrorisme.  Pour le Brésil, a encore dit son représentant, l’existence d’armes de destruction massive, est un grave sujet de préoccupation.  C’est pourquoi, le Gouvernement brésilien appelle à la réalisation d’un désarmement complet, vérifiable et irréversible.  


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a émis l’espoir que la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international interviendra durant la présente session de l’Assemblée générale. Il a salué la disposition du Secrétaire général d’aider l’Assemblée dans ses discussions sur une stratégie contre le terrorisme, en fournissant une version actualisée de sa stratégie précédente.  Il a dit attendre avec impatience les propositions de Kofi Annan visant à renforcer la capacité du système des Nations Unies à assister les États dans la lutte contre le terrorisme et la coordination des activités de l’ONU.  Il s’est chaleureusement félicité de la nomination d’un nouveau Représentant spécial du Haut Commissariat aux droits de l’homme sur la lutte contre le terrorisme et les droits de l’homme.  Se félicitant des travaux accomplis par le Comité 1540 concernant l’interdiction de l’accès à des armes nucléaires, chimiques et biologiques par des acteurs non étatiques, le représentant a salué l’adoption de la résolution 1617 qui clarifie les termes « associés à Al-Qaida » et encourage les États à approuver les normes de l’Équipe de travail de l’Action financière.  Il a d’ailleurs souhaité que le Comité contre Al-Qaida adopte au plus vite ces normes.  Le représentant a fermement appuyé l’élaboration de directives plus claires et plus détaillées pour les procédures de suppression des noms sur la Liste récapitulative et les exceptions humanitaires. 


Venant au Comité concernant la lutte antiterroriste, le représentant du Royaume-Uni  s’est, à son tour, félicité que la Direction exécutive soit désormais opérationnelle, ce qui a permis d’accroître la coopération avec le Comité contre Al-Qaida.  Il a aussi salué le fait que le Comité concernant la lutte antiterroriste ait renforcé son rôle dans l’apport d’une assistance aux États.  Il a accueilli avec satisfaction la nomination d’un expert des droits de l’homme.  Le représentant a appelé à une plus grande coopération entre les trois Comités et leurs experts.  De son côté, a-t-il conclu, l’Union européenne travaille à son code de conduite visant à régir le secteur caritatif, améliorer les échanges d’informations financières et les enquêtes, et assurer la mise en œuvre des mesures liées au gel des avoirs tant au niveau de l’Union qu’au niveau national.  L’Union européenne travaille aussi à un programme d’assistance. 


M. SIMON B. IDOHOU (Bénin) s’est félicité des travaux menés par les trois Comités avant d’estimer que pour mobiliser tous les états dans la lutte contre le terrorisme, il importe d’accorder une attention accrue aux difficultés qui découlent pour certains pays de l’application des sanctions prescrites contre le terrorisme.  Au besoin, il y a lieu d’envisager dans quelle mesure un État dont l’économie et la cohésion sociale auraient pâti du fait des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban et autres individus ou entités associées, qui pourrait bénéficier d’une compensation équitable.  Il y a lieu d’instituer une voie de recours à cette fin, a estimé le représentant.  Il a, pour conclure, souligné la nécessité pour la communauté internationale de régler les conflits qui secouent la planète, de s’attaquer aux inégalités, aux injustices, à la pauvreté car ce sont autant de terrains fertiles à l’éclosion de la violence et de l’extrémisme.  L’élimination du terrorisme résultera d’un effort constant et d’actes concrets pour promouvoir la paix et le développement durable et pour rendre le monde convivial pour tous par le dialogue des cultures et l’alliance des civilisations.


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a estimé que le Conseil de sécurité apportait une contribution irremplaçable à la lutte internationale contre le terrorisme, qui occupe désormais une place non négligeable de son ordre du jour.  Expliquant que la stratégie du Secrétaire général en ce domaine serait examinée dans les mois à venir afin que la place du Conseil dans cet effort commun soit pleinement reconnue, il a jugé que l’adoption par l’Assemblée générale d’une définition universelle du terrorisme donnerait un socle solide à une telle stratégie.


Concernant les progrès réalisés par le Comité contre le terrorisme (CTC), M. de La Sablière a remarqué qu’alors que sa Direction exécutive dispose enfin des ressources nécessaires, il fallait désormais engager un véritable débat sur son action de soutien au Comité afin de dégager ses priorités d’action.  Il s’est par ailleurs félicité que le CTC soit déjà à même d’inclure la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005) sur l’incitation au terrorisme dans son dialogue avec les États, et a espéré qu’il allait désormais pouvoir consacrer plus de temps et de ressources aux visites sur le terrain.  Le représentant de la France a également jugé que le Comité 1267 avait accompli un important travail pour améliorer ses procédures de travail.  Il s’est, à cet égard, félicité de l’adoption de la résolution 1617, qui apporte des clarifications utiles, notamment en matière des procédures d’inscription et de radiation de la Liste établie par le Comité.  Au sujet du Comité 1540, M. de La Sablière a indiqué qu’il présentait un très bon bilan.  Le Comité travaille vite, a-t-il remarqué, et a accompli un travail sans équivalent d’analyse des rapports nationaux.  Il a jugé ce Comité très utile, quelques mois avant les discussions concernant le renouvellement de son mandat.


M. WANG GUANGYA (Chine) a noté avec satisfaction le fait que les trois Comités aient réalisé des progrès décisifs dans leur travail.  Quant à l’avenir, le représentant a souhaité que le Comité 1267 renforce ses efforts pour améliorer ses méthodes de travail.  Le Comité contre le terrorisme devrait finaliser ses directives et appliquer au  mieux la résolution 1667.  Le Comité 1540 concernant l’interdiction de l’accès à des armes nucléaires, chimiques et biologiques doit absolument amener les États à présenter leurs rapports.  Le représentant a conclu en annonçant la décision de son pays d’organiser une réunion régionale sur la résolution 1540.  Les trois Comités et leurs experts devraient maintenir leur synergie et leur complémentarité, a-t-il encore dit.  Il a dénoncé les liens qu’entretiennent les terroristes de l’Organisation de libération du Turkestan oriental avec Al-Qaida.  La Chine espère que tous les pays, en particulier ceux abritent ces terroristes, se montreront plus vigilants et respecteront les engagements pris la résolution 1624.  


M. LAURO L. BAJA (Philippines) s’est félicité du partage croissant à tous les niveaux de l’information entre les trois Comités de lutte contre le terrorisme, qui a prouvé son utilité et son efficacité.  Cette interaction de plus en plus en forte ne peut, selon lui, que renforcer celle qu’ils entretiennent avec les organisations internationales et régionales pertinentes dans les efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme.  Les Philippines se sont ensuite déclarées satisfaites par les activités du Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban pour améliorer la mise en œuvre de la résolution 1617 (2005) du Conseil de sécurité.  Saluant la coopération dont il fait preuve avec Interpol, le représentant a cependant exprimé l’espoir que le Comité contre le terrorisme renforcerait ses échanges avec les organisations régionales, en particulier dans la région asiatique.  Il a estimé en outre que les visites du Président du Comité aux États Membres fournissait l’élan politique dont ils avaient besoin pour surmonter les difficultés rencontrées dans l’application de la dite résolution.


S’agissant du Comité contre le terrorisme (CTC), le représentant s’est félicité de constater que sa Direction exécutive était maintenant totalement opérationnelle et qu’un expert des droits de l’homme y avait été nommé.  Il attend toutefois que les domaines de l’assistance technique soient identifiés afin de permettre aux pays et institutions appropriés de fournir cette assistance.  À propos du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 (2004), M. Baja a souligné la contribution inestimable de l’Équipe d’experts indépendants chargé de l’examen des rapports.  Il a sur ce point encouragé les États Membres qui n’ont pas encore présenté leur rapport à recourir aux services proposés par le Comité sur les meilleurs moyens d’élaborer ces rapports.


M. SHINICHI KITAOKA (Japon) a rappelé qu’au cours du Sommet mondial de septembre dernier, les États Membres avaient longuement débattu sur les mesures antiterroristes qui devraient être mises en place par les Nations Unies.  Si ces négociations n’ont pas été faciles, elles sont néanmoins suivies par des négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international, a-t-il signalé, indiquant qu’il était crucial que le Conseil de sécurité continue également de développer une politique efficace contre le terrorisme en approfondissant la collaboration entre les Comités chargés de la lutte contre le terrorisme.  Afin d’accroître l’efficacité du travail des trois Comités, le représentant du Japon a souhaité mettre en avant l’importance de la prévention, du renforcement du rôle du Comité contre le terrorisme (CTC) et de la rationalisation du programme de travail du Comité 1540, dont le mandat expire en avril prochain.


M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est félicité de la visite qu’a effectuée le Président du Comité contre Al-Qaida au Nigéria et au Tchad, « deux pays stratégiquement importants dans les sous-régions concernées ».  Les contacts avec les États sont essentiels pour comprendre les contraintes opérationnelles dans la mise en œuvre de la résolution et pour éviter d’attribuer le retard dans la présentation des rapports à une lassitude des pays.  Se félicitant également du travail du Comité contre le terrorisme, le représentant l’a appelé à renforcer son rôle d’assistance auprès des États Membres, par le biais d’une coopération accrue avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales.  Saluant aussi le travail du Comité 1540 concernant l’interdiction de l’accès à des armes nucléaires, chimiques et biologiques, le représentant a estimé que la persistance du terrorisme dans le monde et sa nature changeante rendent impérative une coopération substantielle entre les trois Comités.  Il est aussi important de situer les stratégies dans le cadre plus large des efforts nationaux et internationaux menés par le Conseil de sécurité.  En cela, il a estimé que la Déclaration faite à Madrid par le Secrétaire général est une référence utile.


M. ILYA ROGACHEV (Fédération de Russie) a rappelé qu’il s’agissait de la troisième réunion de cette nature organisée par le Conseil de sécurité, et a salué cette démarche, qui permet de renforcer la coopération entre les différents Comités du Conseil chargés de la lutte contre le terrorisme.  Signalant que le Sommet mondial de septembre dernier avait rappelé que la communauté internationale comptait sur l’ONU pour mettre en place un système viable contre le terrorisme, il s’est félicité des progrès accomplis depuis, citant notamment l’adoption de la résolution 1624 relative à la pénalisation de l’incitation au terrorisme.  Il a également espéré que les États Membres réussiraient à aboutir à une convention générale sur le terrorisme international au cours de cette session de l’Assemblée générale.  Le représentant de la Fédération de Russie a par ailleurs jugé crucial de renforcer le travail des organes subsidiaires du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme.


Au sujet du Comité 1267, le représentant a salué le renforcement du dialogue entre le Comité et les organisations régionales, ainsi que du régime de sanctions grâce à la résolution 1617.  Concernant le Comité contre le terrorisme (CTC), il s’est félicité que la Direction exécutive du Comité était désormais totalement opérationnelle.  Il a également salué les efforts du Comité en matière d’élimination des retards, des visites aux pays et du dialogue accru avec les organisations régionales.  De nouvelles perspectives s’ouvrent grâce à cette collaboration, a-t-il indiqué, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1624.  S’agissant du Comité 1540, le représentant a estimé que ce Comité devait avoir pour priorité l’analyse approfondie des rapports nationaux, et a jugé essentiel d’envisager d’étendre le mandat du Comité de deux ans après son expiration en avril 2006.


Mme CAROLYN L. WILLSON (États-Unis) a noté avec satisfaction que les trois Comités créés par le Conseil de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme étudient des questions essentielles dont l’amélioration des procédures de présentation des rapports.  Elle a appelé à des efforts renforcés pour minimiser les doubles emplois, en exhortant les experts qui aident les trois Comités à coopérer de manière plus étroite.  Notant qu’un grand nombre d’États Membres n’ont pas encore soumis leur rapport, elle a souligné l’importance d’une participation pleine et transparente de tous les États Membres.  Elle a ensuite salué le fait que la Direction exécutive est désormais pleinement opérationnelle.  Elle a, à son tour, salué les efforts visant à renforcer la coopération avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales et ce pour apporter une assistance technique aux États Membres.  S’adressant au Comité 1267, elle a souligné l’importance de la résolution 1617.  Avec les éclaircissements que ce texte apporte, le Comité devrait pouvoir demander aux États de donner des noms à inscrire sur sa Liste.  Elle a applaudi les efforts de rapprochement avec des organisations telles qu’Interpol ou l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), avant d’appeler les États Membres à appliquer les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI).  Concluant sur le travail du Comité 1540, elle a dit la détermination de son pays à travailler avec le Comité pour traiter de la question des besoins en matière d’assistance technique.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a réagi aux exposés des Présidents des trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme.  Concernant le Comité 1267, il s’est félicité de l’adoption de la résolution 1617, qui a notamment renouvelé le mandat de l’équipe de surveillance.  Il a indiqué qu’il appuyait les activités futures du Comité, en particulier la nécessité d’établir un dialogue intensif avec les États Membres et l’étroite coopération entre les Comités impliqués dans la lutte contre le terrorisme.  Au sujet du Comité contre le terrorisme (CTC), le représentant s’est réjoui que la Direction exécutive du Comité soit maintenant opérationnelle.  Rappelant que l’Algérie recevrait prochainement la visite de la Direction exécutive, il a invité d’autres membres du Conseil à se porter volontaires pour accueillir de telles visites, notamment à la lumière de la résolution 1624 sur l’incitation aux actes de terrorisme.  S’agissant du Comité 1540, le représentant de l’Algérie s’est félicité du fait que 124 États aient présenté un rapport national, malgré les contraintes de temps imposées et la complexité des thèmes que couvre la résolution 1540.  Il a d’ailleurs estimé que le Comité 1540 devrait réserver une part importante dans son programme de travail à l’examen des possibilités d’apporter une assistance aux États qui en feraient la demande.


M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa), au nom du Forum du Pacifique, a souligné que, pour les pays qu’ils représentent, le respect des engagements pris en matière de lutte contre le terrorisme implique de priver les domaines du développement, de l’élimination de la pauvreté et de la lutte contre le VIH/sida de ressources importantes.  Il a aussi souligné le coût lié à l’établissement des rapports nationaux, surtout depuis l’introduction de nouvelles normes qui ont été élaborées sans aucune consultation avec les États Membres.  Il est important que les pays du Forum du Pacifique puissent participer, au niveau le plus élevé, à l’établissement des normes, a-t-il dit, en soulignant que les obligations établies par la résolution 1373 représentent des défis considérables pour les pays de la région.  Il a renouvelé l’invitation que le Forum a adressée au Président du Comité contre le terrorisme à participer au Groupe de travail de la région contre le terrorisme.  Il a aussi réitéré l’idée de son Forum de présenter un rapport collectif pour alléger la pression que subissent les États membres du Forum. 


M. PETER MAURER (Suisse) a estimé que les exposés des Présidents des Comités du Conseil de sécurité complétaient les analyses et recommandations formulées dans le troisième rapport de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, ainsi que les dispositions de la résolution 1617.  Cette résolution contient des dispositions importantes pour faciliter l’indispensable collaboration des États avec les Comités des sanctions et assurer ainsi une lutte efficace contre le terrorisme, dans le respect des droits fondamentaux des personnes, a-t-il expliqué.  M. Maurer a notamment salué les dispositions devant permettre à la « Liste récapitulative » de constituer un document opérationnel et une base de travail solide pour l’application équitable des sanctions.  La résolution 1617 appelle les États qui proposent l’inscription de nouveaux noms sur la Liste à veiller à ce que les entrées proposées soient accompagnées de données d’identification complètes, a-t-il signalé, indiquant que cette disposition constituait un pas dans la bonne direction, même si l’Équipe de surveillance recommande d’aller plus loin.  Il a par ailleurs estimé que le travail visant à affiner les directives du Comité représentait une question d’une haute importance pour le respect du droit et pour l’efficacité même du régime des sanctions.  L’efficacité même du régime des sanctions en matière de lutte contre le terrorisme sera affectée si la légalité des mesures décidées par le Conseil de sécurité était contestée devant des juridictions nationales ou internationales, ce qui est actuellement le cas en Suisse, a-t-il signalé.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a rappelé que dès la 51ème session de l’Assemblée générale, son pays a jugé bon d’initier l’élaboration d’un projet de convention générale sur le terrorisme international.  Il a donc exhorté les États Membres à accélérer les travaux liés à la finalisation de ce texte.  Se félicitant du travail des trois Comités, le représentant a mis en garde contre tout rapprochement avec certains éléments Taliban.  Leur nom ne saurait être rayé de la Liste récapitulative tant qu’ils n’auront pas renoncé à leur association avec Al-Qaida et jugé pour les actions qu’ils ont menées contre leurs compatriotes.  Il a aussi estimé que le Comité 1540 doit effectuer son travail tant auprès des récipiendaires qu’auprès des sources d’approvisionnement.  Il a enfin espéré que les suggestions que son pays a faites sur la mise en œuvre de la résolution 1566 seront prises en compte. 


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a fait remarquer que sa délégation était une nouvelle fois amenée à se concentrer sur une question d’une haute importance, à savoir le fait que le terroriste international Luis Posada Carriles demeurait sur le territoire des États-Unis, alors que le Conseil discute aujourd’hui de mesures visant à prévenir et éradiquer le terrorisme.  Il a expliqué que les États-Unis refusaient l’extradition de Luis Posada Carriles en direction de Cuba ou du Venezuela sous prétexte qu’il pourrait être exposé à la torture dans un pays comme dans l’autre, une justification qu’il a jugée cynique et fausse.  Il s’est demandé combien de temps le Conseil tolérerait-il la politique des « deux poids, deux mesures » auquel se livre cette super-puissance dans la lutte contre le terrorisme.  M. Gual a par ailleurs réitéré sa demande au Comité contre le terrorisme (CTC) de se livrer à une évaluation de l’information contenue dans les documents S/2002/15, S/2004/753 et S/2005/341, entre autres, afin de mettre fin à l’impunité dont jouissent aux États-Unis ceux qui se sont livrés à des actes terroristes contre Cuba.


M. FERMÍN TORO JIMÉNEZ (Venezuela) a souligné qu’aux yeux de son pays, la résistance des peuples contre l’occupation étrangère ne constitue pas des actes terroristes.  Rendant ensuite compte des efforts accomplis par le Venezuela, il a condamné le terrorisme en tant qu’instrument politique, y compris les actions justifiées comme effets collatéraux de l’invasion étrangère.  Il a aussi condamné comme actes terroristes les campagnes de désinformation orchestrées par certains pays contre d’autres.  Il a mis l’accent sur la résolution 39/159 de l’Assemblée générale.  Il a cité, à cet égard, le cas d’un terroriste vénézuélien qui a bénéficié d’un statut de réfugié aux États-Unis.  Ce pays, a-t-il dit, reste sourd aux demandes d’extradition du Venezuela.  Ceux qui protègent les terroristes sont des terroristes, a souligné le représentant, en dénonçant le double langage des États-Unis.  Il a cité un autre cas « incompréhensible », celui du Révérend Pat Robertson qui a appelé publiquement à l’assassinat du Président du Venezuela.  Cet appel est un acte terroriste, a dit le représentant, en se demandant comment on peut permettre à ce terroriste aux antécédents bien connus à appeler au meurtre du Président démocratiquement élu d’un État souverain.  Il a espéré que la demande formelle d’extradition que son pays a présentée recevra une réponse positive des autorités compétentes des États-Unis. 


M. ISIKIA SAVUA (Fidji) s’est associé aux remarques du représentant de Samoa, qui s’était exprimé au nom du Forum des îles du Pacifique.  Il a estimé que la lutte contre le terrorisme devait s’inscrire dans le respect des lois, des frontières et des droits de l’homme.  Évoquant les succès déjà obtenus dans la lutte contre le terrorisme, il a indiqué que ces succès résultaient de l’engagement des États de coopérer les uns avec les autres.  Rappelant qu’il existait actuellement 13 instruments relatifs au terrorisme et qu’une convention générale faisait l’objet de négociations en vue de compléter le cadre juridique en la matière, M. Savua a estimé que cela ne devait pas remettre en cause l’obligation des États de présenter leurs rapports périodiques.  À cet égard, il a exprimé son soutien au sujet des propositions avancées par Samoa, qui suggèrent qu’un représentant du Comité contre le terrorisme (CTC) assiste à la réunion du Groupe de travail du Pacifique Sud contre le terrorisme en 2006, et que le Forum des îles du Pacifique soumette un rapport commun pour l’ensemble de la région à chacun des trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme.  Il a enfin signalé que la région du Pacifique Sud se sentait isolée, expliquant que si la distance nuisant à leurs opportunités de commerce et de développement, elle ne constituait néanmoins pas une protection crédible contre le terrorisme.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a estimé qu’à partir du moment où le Comité contre Al-Qaida doit s’impliquer dans tous les cas d’application du régime d’exemptions humanitaires, la capacité des États à appliquer ce régime bénéficierait considérablement d’une transparence accrue.  Le Conseil de sécurité doit autoriser les États membres à accéder à toutes les décisions du Comité, à cet égard, pour qu’ils puissent comprendre au mieux ses pratiques.  Nous demandons simplement, a-t-il précisé, une liste des États dont les notifications d’exemptions humanitaires ont été approuvées par le Comité.  Cela permettrait aux autres États de les contacter et de discuter directement avec eux de leur expérience dans le régime d’exemptions humanitaires.  Le représentant a poursuivi sur le travail du Comité 1267 pour dire sa préoccupation face à la lenteur des progrès dans le renforcement des garanties liées aux individus et aux entités touchées par les sanctions.  L’Équipe de surveillance a souligné la nécessité d’améliorer les procédures d’inscription et de suppression des noms sur la Liste, a-t-il rappelé.  Il serait juste que les personnes concernées aient une chance d’invoquer des erreurs et d’autres raisons pour être rayé de la Liste. 


M. DAN GILLERMAN (Israël) a remercié les États membres qui lui ont présenté leurs condoléances face à l’attaque terroriste qui a eu lieu aujourd’hui dans son pays.  Ceux qui attendent d’Israël qu’il suive la Feuille de route du Quatuor doivent réaliser que la feuille de route qu’il est obligé de suivre tous les jours c’est celle qui est imposée par les terroristes.  Le terrorisme est un risque trop mortel et trop quotidien pour Israël, a-t-il rappelé, en citant le chiffre de 25 400 attentats pendant ces quelques dernières années.  Le nombre des tentatives déjouées est beaucoup plus élevé, a-t-il précisé, en affirmant que pour chaque attentat, cinq tentatives sont déjouées.  Le représentant a invité le Conseil à réfléchir à la question et à réaliser que très peu de distance existe entre un attentat qui réussit et un autre qui échoue.  La vie et la mort dépendent d’une fraction de seconde et parfois de quelques centimètres.  Le Jihad islamique, a-t-il accusé, a son siège à Damas, en Syrie qui est un pays qui a financé et lancé des actes terroristes.  À ce jour, a-t-il encore accusé, nous n’avons entendu aucune condamnation de l’Autorité palestinienne.  Même si elle venait, a-t-il averti, les mots ne suffisent pas, il faut des actes.  À propos de mots, il a dénoncé ceux prononcés dernièrement par le Président de la République islamique d’Iran, appelant à la suppression d’Israël de la carte de la Terre.  L’attentat d’aujourd’hui n’est qu’un écho de ces mots, a accusé le représentant, en dénonçant, une nouvelle fois, le fait que l’Iran et la Syrie abritent le terrorisme.  C’est face à ces pays que le Conseil doit agir, a-t-il dit, en avertissant que le terrorisme est la menace la plus dangereuse du XXIe siècle.  Il faut mobiliser les efforts pour lutter contre ce fléau pas seulement pour épargner les vies humaines mais aussi pour défendre les fondements mêmes de notre civilisation, a conclu le représentant.


M. HERALDO MUÑOZ (Chili) a rappelé que le terrorisme constituait une des principales menaces à l’égard de la communauté internationale.  Une coopération internationale en matière de sécurité, de renseignement et de justice est nécessaire pour mettre fin à cette menace, a-t-il estimé, soulignant à cet égard l’importance du travail effectué par les trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme.  Il a expliqué que cette réunion constituait une manifestation positive de la coopération qui existe entre les trois Comités.  Pour ce qui est de la question du terrorisme, il existe encore un écart entre le travail du Conseil de sécurité et celui de l’Assemblée générale, a-t-il indiqué, estimant que cet écart devait être résorbé.  Le représentant du Chili s’est également félicité de l’adoption de la résolution 1624 visant à réprimer l’incitation au terrorisme.


Réagissant aux exposés des Présidents des trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme, le représentant du Chili a indiqué que l’adoption de la résolution 1617 avait été l’un des éléments les plus importants des travaux du Comité 1267, car cette résolution proroge le régime des sanctions et apporte des précisions importantes sur l’inscription ou la radiation des noms sur la Liste récapitulative.  Concernant le Comité contre le terrorisme (CTC), il en a salué les efforts de revitalisation, qui ont notamment permis à la Direction exécutive du Comité de bien fonctionner.  Le CTC a montré l’exemple par le renforcement de son dialogue avec les organisations régionales, a-t-il également signalé.  Au sujet du Comité 1540, le représentant du Chili a estimé que le Comité avait su répondre aux exigences que lui imposait son mandat.  L’identification des offres et des besoins d’assistance technique par les États constitue un travail essentiel du Comité, a-t-il conclu.


Mme MARIA ANGELA HOLGUIN CUELLAR (Colombie) a appelé à la mise au point d’une stratégie globale de lutte contre le terrorisme, en espérant que le rapport du Secrétaire général présentera des propositions susceptibles de renforcer le système et d’aider les États à dégager un consensus sur les moyens de lutte contre le terrorisme sous toutes ses aspects.  Pour être efficace, l’ONU doit travailler de près avec les États et rechercher la clarté.  La lutte contre le terrorisme ne peut être menée de façon isolée et la création d’un climat de confiance est fondamentale pour la coopération et l’échange d’informations judiciaires.  Plus que l’analyse et les déclarations générales, il faut des initiatives concrètes qui permettent de mener des actions fiables.  La lutte contre le terrorisme doit être claire et adaptée aux normes internationales, a-t-elle ajouté, en rappelant que la population colombienne souffre depuis plusieurs années des effets du terrorisme.  L’État et le Gouvernement sont déterminés à protéger la population, convaincus que les idéalismes d’hier ne peuvent en aucun cas servir d’arguments au terrorisme.  Elle a dénoncé le fait qu’une organisation danoise ait envoyé des fonds à un groupe armé illégal qui commet des actes terroristes.  La représentante a donc remercié le Gouvernement et la justice danois d’avoir, après consultations avec les autorités colombiennes, mis fin à cette pratique.  Le moment est venu d’adopter des mesures concrètes pour lutter contre les sources de financement du terrorisme, a-t-elle conclu, en citant le blanchiment d’argent et les trafics des drogues et d’armes.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a souhaité faire quelques commentaires à l’égard des travaux des trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme.  Concernant le Comité 1267, il a pris note des efforts visant à clarifier ses méthodes de travail.  Au sujet du Comité contre le terrorisme (CTC), il s’est félicité que la Direction exécutive du Comité soit désormais opérationnelle.  S’agissant du Comité 1540, il a salué le fait qu’un nombre croissant d’États Membres aient soumis des rapports nationaux, remarquant néanmoins que 67 États Membres n’avaient pas été en mesure de soumettre leur rapport.  Cela souligne la nécessité de les assister, a-t-il ajouté.  Le représentant du Pakistan a également indiqué que son Gouvernement avait offert au Comité une série d’informations particulièrement exhaustives sur les mesures prises afin de mettre en œuvre la résolution 1540, et a invité les autres États Membres à faire de même.  M. Akram a par ailleurs demandé au Conseil de sécurité d’évoluer afin d’associer une part plus importante des membres des Nations Unies à son travail, expliquant que cela pourrait être réalisé en ouvrant les Comités chargés de la lutte contre le terrorisme à des États qui ne sont pas membres du Conseil.  Soulignant l’importance d’une stratégie globale de lutte contre le terrorisme, il a estimé qu’une telle stratégie devrait davantage prendre en compte les causes du terrorisme qui, si elles ne le justifient pas, l’expliquent néanmoins.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a condamné le terrorisme international sous toutes ses formes et manifestations.  Il a affirmé que son pays a été victime d’actes terroristes horribles et un des premiers à alerter l’opinion publique sur ce fléau.  La Syrie s’est engagée à coopérer avec le Conseil de sécurité, en la matière.  Le pays, a-t-il encore dit, déploie beaucoup d’efforts pour développer sa propre législation en la matière et est fière d’avoir présenté ses rapports rapidement.  Il y a deux mois, a-t-il annoncé, une loi a été promulguée pour lutter contre le blanchiment d’argent.  Les autorités font tous les efforts nécessaires, à cet égard, comme le Comité 1267 l’a constaté.  Il a dénoncé le terrorisme dont souffre la région arabe, en particulier du terrorisme d’État pratiqué par Israël qui continue d’occuper des terres arabes.  Le représentant a confirmé la participation de son pays aux négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international pour assurer une lutte plus efficace dans ce domaine.  Il a, en outre, souligné qu’Israël est le seul pays de la région à ne pas avoir adhéré au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).  La protection d’Israël par d’autres pays est inacceptable car cela a des conséquences graves et dangereuses, a prévenu le représentant. 


Droits de réponse


La représentante des États-Unis a rappelé que le Conseil s’était réuni pour passer en revue les travaux de ses trois Comités sur le terrorisme, et a jugé décevant que deux représentants se soient éloignés du débat.  Deux affaires ont été évoquées au cours de ces interventions, a-t-elle remarqué.  Concernant le cas de Luis Posada Carriles, elle a signalé qu’il était détenu depuis son entrée sur le territoire américain, le 17 mai.  Sa détention sera maintenue jusqu’à ce que le dossier soit examiné, a-t-elle expliqué, indiquant par ailleurs que la demande d’extradition du Venezuela était actuellement en cours d’examen, sur la base d’un traité d’extradition bilatéral ainsi que sur la loi américaine relative aux extraditions.


Concernant les cinq Cubains, la représentante des États-Unis a signalé qu’en 2001, ces individus avaient été reconnus coupables de conspiration d’espionnage et de meurtre.  Elle a fait remarquer que les États-Unis avaient veillé à ce que les cinq accusés cubains bénéficient de toutes les garanties de défense, rappelant que les tribunaux des États-Unis étaient gérés de manière indépendante et interprétaient le droit de façon tout à fait impartiale.


M. GALA LOPEZ (Cuba) a demandé à la représentante américaine les preuves de l’engagement de son pays dans la lutte contre le terrorisme.  Peut-elle nier que le Gouvernement de George Bush protège le terroriste Luis Posadas Carriles?  Peut-elle nier que pendant plus de 40 ans, le Gouvernement américain a offert son soutien à des organisations qui, à partir de la Floride, ont mené d’innombrables actes terroristes qui ont provoqué la mort de milliers de Cubains.  La représentante, a poursuivi le délégué cubain, peut-elle nier que dans un acte de haine, Washington garde en prison sans jugement, cinq Cubains connus pour leur action dans la lutte contre le terrorisme?  Ce fléau international peut être éliminé, a conclu le représentant, mais on ne peut accepter la justification et l’encouragement d’autres actes terroristes.  En toute impunité, des habitants de Miami gèrent librement des fonds pour financer des actes terroristes et dans le cas de Posada Carriles, Washington défend l’un de ses pions contre la guerre criminelle contre le peuple cubain, a estimé le représentant. 


Comment pouvons-nous permettre que des États Membres continuent leur politique des « deux poids, deux mesures »? s’est interrogée, à son tour, Mme TAJ EL DINE (Venezuela).  Les États-Unis doivent refuser d’accorder leur protection à tout terroriste et répondre aux demandes d’extradition à moins qu’ils décident de juger les personnes concernées.  Les craintes de voir ces personnes torturées dans les geôles vénézuéliennes ne sauraient servir d’argument, a encore dit la représentante, en rappelant que son pays est partie à toutes les conventions des droits de l’homme, en particulier à celle contre la torture. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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