CS/8321

L’AMÉLIORATION DE LA SITUATION EN AFRIQUE DE L’OUEST DÉPEND DES PROGRAMMES DE DÉSARMEMENT, DE DÉMOBILISATION ET DE RÉINSERTION (DDR) ET DU DÉVELOPPEMENT SOCIOÉCONOMIQUE

25/02/05
Communiqué de presse
CS/8321


Conseil de sécurité

5131e séance – matin


L’AMÉLIORATION DE LA SITUATION EN AFRIQUE DE L’OUEST DÉPEND DES PROGRAMMES DE DÉSARMEMENT, DE DÉMOBILISATION ET DE RÉINSERTION (DDR) ET DU DÉVELOPPEMENT SOCIOÉCONOMIQUE


Réuni sous la présidence du Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Bénin, Rogatien Biaou, le Conseil de sécurité a donné suite aujourd’hui à sa déclaration présidentielle du 25 mars 2004, en examinant le rapport intérimaire du Secrétaire général sur les moyens de combattre les problèmes sous-régionaux et transfrontaliers en Afrique de l’Ouest.  Kofi Annan a donné le ton du débat lorsqu’il a déclaré que la situation demeure extrêmement préoccupante et a, pour illustrer ses propos, invoqué, entre autres, la crise que traverse le Togo.  « Il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à ce qu’une passation du pouvoir dans la paix et le respect de la Constitution devienne la norme dans la région. »


Cette remarque a conduit certaines délégations au débat à saluer la position ferme du Secrétaire général, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Face au « silence » du Conseil de sécurité, le représentant du Royaume-Uni a invité ses homologues à la réflexion.  « Le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État doit-il être respecté face à un acte anticonstitutionnel qui, par le risque qu’il fait peser sur la paix et la sécurité internationales, pourrait relever du mandat du Conseil de sécurité? »  Dans la déclaration présidentielle qui a clos le débat, les membres du Conseil ont noté avec une profonde préoccupation les tensions, que suscite dans certains pays le transfert du pouvoir, qui impliquent des membres des forces de sécurité et des forces armées et qui risquent de compromettre les efforts visant à stabiliser la sous-région.


La région de l’Afrique de l’Ouest, où sont attendues, cette année, des élections en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et au Libéria, n’est pas seulement confrontée à des problèmes de passation de pouvoir.  Les déclarations faites, au cours du débat, ont surtout porté sur les recommandations du Secrétaire général pour renforcer la lutte contre la persistance, voire la multiplication des conflits, l’impunité et la corruption.  Le phénomène des enfants soldats et des mercenaires, le trafic illicite des armes légères et le taux de chômage « scandaleusement » élevé chez les jeunes ont fait dire à toutes les délégations que la clef de la stabilisation de l’Afrique de l’Ouest réside dans des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) efficaces et suffisamment financés ainsi que dans le développement socioéconomique et la bonne gouvernance.


De nombreuses idées ont été défendues en ce sens dont certaines ont été reprises dans la déclaration présidentielle exhaustive, lue par le Ministre béninois des affaires étrangères.  Dans ce texte, les membres du Conseil ont salué les initiatives prises par la CEDEAO de créer un Groupe des armes légères et d’adopter un nouveau Programme de lutte contre les armes légères.  Ils ont également salué les efforts soutenus qu’elle déploie pour faire du Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication d’armes légères, signé à Abuja le 31 octobre 1998, une convention ayant force obligatoire.  Les membres du Conseil se sont aussi félicités que la Commission européenne ait décidé, le 2 décembre 2004, d’aider la CEDEAO à mettre en œuvre ses plans de lutte contre la dissémination illicite des armes légères. 


Les membres du Conseil ont, par ailleurs, demandé aux donateurs internationaux d’aider les pays de la CEDEAO à répondre à leurs besoins.  S’attardant sur le chômage des jeunes, ils ont demandé au Secrétaire général d’inclure dans son prochain rapport intérimaire des recommandations concrètes quant à la meilleure façon de s’attaquer au problème.  Pour ce qui est de la situation humanitaire catastrophique qui règne dans de nombreuses parties de la sous-région, les membres du Conseil ont demandé aux donateurs, aux organisations internationales et à la société civile de fournir des ressources suffisantes dans le cadre de la procédure d’appel global de 2005 pour l’Afrique de l’Ouest.


Outre le Secrétaire général, son Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, le représentant de la CEDEAO et les 15 membres du Conseil, les représentants des pays suivants ont pris part au débat: Burkina Faso, Luxembourg, Côte d’Ivoire, Guinée, Sierra Leone, Nigéria, Mali et Niger.


PROBLÈMES TRANSFRONTALIERS EN AFRIQUE DE L’OUEST


Rapport intérimaire du Secrétaire général sur les moyens de combattre les problèmes sous-régionaux et transfrontaliers en Afrique de l’Ouest (S/2005/86)


Dans l’introduction de ce rapport, le Secrétaire général note que l’Afrique de l’Ouest offre un tableau extrêmement contrasté.  Certains États de la sous-région se sont résolument engagés sur la voie de réformes économiques et démocratiques, mais bien que l’intensité des conflits ait diminué et que le nombre de personnes tuées au cours de combats ait baissé par rapport à l’année dernière, la sous-région reste extrêmement vulnérable, relève Kofi Annan.


Le Secrétaire général se déclare heureux de constater le développement d’un partenariat constructif entre le système des Nations Unies, les partenaires du développement, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi que certains gouvernements, organisations de la société civile et communautés des pays de la région.  La mise en place de mécanismes reposant sur une collaboration véritable afin de régler les problèmes transfrontaliers, qui a commencé, constitue un élément essentiel de toute approche intégrée de la prévention des conflits dans la sous-région, estime-t-il.  Dans certains domaines, note-t-il, des efforts accrus et mieux ciblés pourraient contribuer plus efficacement à la prévention des conflits et au renforcement de la paix.  Il serait par exemple souhaitable, a-t-il suggéré, que les États membres de la CEDEAO transforment dès que possible le moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication d’armes légères en un instrument juridique contraignant.  Cela montrerait à la communauté internationale que les pays d’Afrique de l’Ouest sont prêts à lutter énergiquement contre les effets dévastateurs des armes légères.  La CEDEAO et les partenaires au développement  devraient donc appuyer les différentes commissions nationales sur les armes légères et engager un processus en vue de la création d’un registre national de ces armes.


Tout en se félicitant que les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) en Sierra Leone et au Libéria aient enregistré des progrès louables, avec l’appui de la MINUSIL et de la MINUL, le Secrétaire général prévient que ces programmes de DDR ne pourront réussir sans un financement suffisant pour la réintégration et la réinsertion des ex-combattants, de façon à prévenir le risque d’une reprise des conflits.  À cet égard, la recommandation du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement concernant la création d’un fonds permanent doté de ressources importantes pour les activités de consolidation de la paix, et qui pourrait être utilisé pour financer les programmes de réinsertion et de réintégration, pourrait se révéler particulièrement utile pour l’Afrique de l’Ouest, déclare Kofi Annan.


S’inquiétant ensuite de la montée du chômage et du désespoir qui l’accompagne, le Secrétaire général exprime la crainte que cette situation ne réduise à néant tout progrès réalisé par les pays qui sortent d’un conflit ou d’une crise.  La menace est d’autant plus grande que les tendances démographiques, notamment la croissance de la population urbaine, mettent en péril les structures politiques et sociales de pays qui sont actuellement stables.  Kofi Annan exhorte donc les partenaires du développement à financer certains des projets figurant dans la procédure d’appel global de 2005 pour l’Afrique de l’Ouest.  Une attention particulière devrait à cet égard être accordée aux zones frontalières sensibles touchées par les conflits, et dont les populations sont exposées à divers problèmes comme les trafics illicites de drogues et d’armes, le recrutement d’enfants soldats, les atteintes graves à l’environnement, le banditisme, et les actes de viol généralisé.  Concernant la situation de sécurité, Kofi Annan indique dans son rapport que le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest devrait mettre au point, avant la fin de 2005, avec la coopération des États de la région, un programme intégré de réforme du secteur comportant des projets concrets pouvant être financés par les partenaires du développement.       


Déclarations


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l’ONU, a estimé que malgré quelques signes encourageants, la situation reste extrêmement préoccupante en Afrique de l’Ouest.  Comme le rappelle la crise que traverse le Togo, beaucoup reste à faire pour parvenir à ce que la passation du pouvoir dans la paix et le respect de la Constitution deviennent la norme dans la région, a-t-il souligné, en appelant toutes les parties togolaises à faire preuve de la plus grande retenue pendant qu’on s’efforce de trouver une solution qui permette de régler la crise sans violence.  Passant ensuite au contenu de son rapport, le Secrétaire général a estimé qu’il reflète l’inquiétude que lui inspire la persistance voire la multiplication des situations de conflit en Afrique de l’Ouest. 


La région, a-t-il dit, continue de faire face à de graves défis sur le plan de la sécurité.  La situation est particulièrement explosive dans les zones frontalières.  Il est inquiétant de constater, a-t-il poursuivi, le manque de financement pour la réforme du secteur de la sécurité.  Le chômage, a-t-il encore souligné, est scandaleusement élevé et le désespoir qui en résulte risque réellement de provoquer des troubles politiques et sociaux dans les pays qui sortent d’une crise, et même dans ceux qui sont encore stables pour le moment.


Attirant l’attention du Conseil sur les recommandations contenues dans le rapport, le Secrétaire général a applaudi les efforts entrepris par les membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du fructueux partenariat qu’elle a établi avec les organismes des Nations Unies et certaines autres parties intéressées. 


Pour la version intégrale du discours, voir notre communiqué de presse SG/SM/9735-SC/8322-AFR/1115:http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/SGSM9735.doc.htm.


M. AHMEDOU OULD-ABDALLAH, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, a déclaré que le Bureau qu’il dirige continuerait de faciliter l’adoption d’approches cohérentes et intégrées de maintien de la paix entre les différentes entités de l’ONU opérant en Afrique de l’Ouest.  Le Bureau renforce le partenariat de l’ONU avec les États de la région et avec les organisations sous-régionales, en particulier la CEDEAO et, au nom du Secrétaire général, continuera de mener des actions de diplomatie préventive et de conduire des missions de surveillance et d’alerte rapide, a dit le Représentant spécial.  Une autre dimension importante du travail du Bureau concerne ses activités d’information et de sensibilisation, qu’il mène en coopération avec les États de l’Afrique de l’Ouest, les ONG, la société civile, le secteur privé et les acteurs internationaux, afin de faire face aux défis persistants ou émergents qui menacent la sécurité régionale, a dit M. Ould-Abdallah.


Le Bureau respecte strictement les recommandations formulées par le Conseil de sécurité sur les questions dont il est chargé, a assuré le Représentant spécial.  Le Bureau doit cependant faire face à un défi institutionnel, a-t-il dit, en précisant qu’à cet égard, il fallait renforcer la collaboration entre les organes de l’ONU opérant en Afrique de l’Ouest.  Ainsi, nous mettons un accent particulier sur les réunions trimestrielles, que je dirige, organisées entre les chefs de trois missions de maintien de la paix qui sont déployées en Côte d’Ivoire, au Libéria et en Sierra Leone, et le Bureau de l’ONU en Guinée-Bissau, a indiqué M. Ould-Abdallah.  Le Bureau de l’ONU en Afrique de l’Ouest continuera aussi de renforcer l’institutionnalisation de sa coopération avec les partenaires du développement, notamment la Banque mondiale et l’Union européenne.  À cet égard, nous aimerions attirer l’attention du Conseil sur le « Partenariat trilatéral » établi entre la CEDEAO, l’Union européenne et le Bureau de l’ONU.  Quant au défi méthodologique à relever, nous avons décidé qu’il fallait traiter les questions par ordre de priorité.  Les petites armes, les enfants soldats, la réforme du secteur de la sécurité, le DDR, le maintien de la paix transfrontalier, figurent parmi les priorités que nous avons identifiées, a indiqué le Représentant spécial.  Concernant les armes légères, nous mettons l’accent sur le traçage et le marquage des armes.  En outre, nous devons faire face à d’autres questions importantes comme la santé, le VIH/sida, l’administration de la justice.


L’action humanitaire et la sécurité sont au centre des priorités, a précisé le Représentant spécial.  La mise en place d’un programme de maintien de la paix de la CEDEAO reçoit toute l’attention nécessaire de la part des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, a-t-il ajouté, en attirant l’attention du Conseil sur la nécessité de soutenir les pays qui ne connaissent pas de conflit, mais qui sont menacés par des facteurs de déstabilisation.  Le Togo est l’exemple d’une situation à laquelle nous devons rapidement faire face avant qu’elle ne dérape, a dit M. Ould-Abdallah.


M. IBRAHIMA DIOUF, Conseiller spécial du Secrétaire exécutif de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a rappelé que c’est l’apparition des crises qui a conduit la CEDEAO à revoir son mandat qui ne concernait alors que le développement économique et social.  Les problèmes transfrontaliers en Afrique de l’Ouest sont de réelles menaces à la paix qui découlent de la présence de bandes armées disposant de réseaux régionaux qui contrôlent tout ce processus.  Ces bandes armées font perdurer des conflits qui conduisent à une destruction des infrastructures et un effondrement des économies.  Dans l’espace CEDEAO, les groupes armés sont nombreux et complexes et ont souvent des origines politiques.  Leur composition est diverse même si une ethnie ou un parti politique peut en constituer le noyau.  Ces bandes armées, qui ont aussi parmi elles des citoyens étrangers, ont un mode opératoire fondé sur la violence et la terreur auprès de la population civile.


En réaction, a expliqué le Conseiller spécial, la CEDEAO a mis en place un certain nombre d’instruments dont la Convention d’assistance mutuelle en matière criminelle, la Convention relative à l’extradition ainsi que les Protocoles sur la lutte contre les drogues et le blanchiment d’argent, le Moratoire sur les armes légères ou encore le Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits.  La CEDEAO a identifié trois approches principales, à savoir l’approche politique, l’approche juridique et l’approche économique.  La CEDEAO accorde aussi une importance particulière à la prévention comme en témoigne, entre autres, son Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance.


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a déclaré que le rôle des Nations Unies était vital en Afrique de l’Ouest et devrait être reconnu par tous les États Membres.  La coopération régionale dans cette région est un modèle pour les autres sous-régions, a estimé le représentant.  La communauté internationale doit renforcer les liens entre l’ONU et l’Union africaine, a-t-il poursuivi en citant l’exemple des efforts en cours au Darfour.  Le Royaume-Uni soutient la décision du Secrétaire général de nommer un Représentant spécial chargé des questions de l’Afrique de l’Ouest, ce qui permettra d’assurer un suivi des questions transfrontalières qui affectent la région.  Le Royaume-Uni souhaite cependant le renforcement de la cohérence des actions menées par l’ONU et ses différents partenaires.  Cela permettrait par exemple de faire face à la question de la circulation illicite des armes légères.  Les sanctions et les embargos doivent être efficacement respectés et appliqués, et la communauté internationale dans son ensemble doit adopter des textes contraignants sur la fabrication et la vente des armes légères, a estimé le représentant.  Sans DDR, il n’y aura pas de paix, a-t-il ajouté.  Si les ex-combattants ne sont pas réintégrés dans la vie civile, les conflits reprendront.  Nous devons donc financer de manière efficace les programmes de DDR, a dit le représentant.  Le Royaume-Uni félicite la CEDEAO, l’Union africaine et le Secrétaire général pour l’attitude ferme qu’ils ont adoptée face à la crise qui s’est déclenchée au Togo.  Ils ont eu le courage d’agir alors que le Conseil de sécurité restait curieusement silencieux sur cette crise naissante qui menace de créer un foyer de déstabilisation dans la région, a relevé le représentant.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a, à son tour, souligné les progrès accomplis dans la lutte contre les problèmes transfrontaliers en Afrique de l’Ouest en citant, entre autres, la revitalisation de l’Union du fleuve Mano.  Il s’est aussi félicité des efforts déployés par toutes les parties prenantes.  Il faut toutefois reconnaître, a-t-il admis, la présence d’éléments compliqués qui exercent une influence mutuelle.  La prolifération des armes légères n’a pas diminué et les enfants soldats et mercenaires opèrent toujours.  Les activités de désarmement, démobilisation et réinsertion (DRR) ne sont toujours pas financés de manière satisfaisante.  Le taux de chômage chez les jeunes n’a toujours pas baissé.  La résolution de ces problèmes dépendra beaucoup de la stabilité intérieure des pays concernés.  Le représentant s’est donc dit favorable à tout effort visant à promouvoir les processus de paix.  Il a encouragé les organisations régionales comme la CEDEAO et l’Union du fleuve Mano à jouer pleinement leur rôle qui leur revient avec le soutien financier de la communauté internationale.  Cette dernière doit aussi s’intéresser aux causes profondes des problèmes transfrontaliers et tenir compte du fait que la clef de la solution réside dans le développement socioéconomique. 


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a estimé que des progrès importants avaient été faits dans le diagnostic et la compréhension des problèmes transfrontaliers qui nourrissent l’instabilité et les conflits.  Il a néanmoins regretté les insuffisances au niveau des moyens d’action, en souhaitant des efforts orientés à l’avenir vers le renforcement des capacités des acteurs nationaux et sous-régionaux impliqués dans ce combat de la mobilisation de ressources.  Il s’est félicité des efforts initiés par le système des Nations Unies pour renforcer les capacités des organisations sous-régionales, la CEDEAO et l’Union du fleuve Mano, des États et de la société civile pour mieux les aider à combattre les problèmes sous-régionaux et transfrontaliers de l’Afrique de l’Ouest.  Il a défini la mise en route dans le cadre de la CEDEAO avec le soutien de l’ONU de politiques régionales dans les domaines humanitaires, la prévention des conflits, la facilitation de la circulation des biens et des personnes en luttant contre les barrages routiers, la protection de l’enfance et l’appui à la société civile comme autant de projets audacieux méritant le soutien de la communauté internationale. 


Le renforcement des capacités institutionnelles et des moyens des organisations sous-régionales, a souhaité le représentant algérien, devrait s’accompagner d’un effort similaire en faveur des États qui assument la responsabilité d’exécution des politiques de coopération.  À cet égard, il a souligné également la nécessité d’un appui aux acteurs locaux, ce qui passe par la fourniture de l’assistance technique dans le domaine de l’harmonisation.  Du cadre législatif au niveau des pays de la sous-région.  Par ailleurs, il a ajouté que le renforcement du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest le mettait en position de jouer pleinement son rôle de concepteur des politiques et de coordonnateur de leur mise en œuvre sur le terrain.  Les problèmes transfrontaliers sont complexes, a-t-il conclu, en insistant que leur prise en charge s’inscrive dans une démarche intégrée et multidimensionnelle interpellant toute la communauté internationale. 


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a déclaré que la situation en Afrique de l’Ouest nécessite des actions urgentes de la part du Conseil.  Une des causes les plus récurrentes des conflits est la pauvreté, qui fait que les populations, se sentant opprimées par un dénuement total, se tournent les unes contre les autres.  Des mesures transfrontalières sont indispensables à la résolution durable des conflits qui affectent une région comme l’Afrique de l’Ouest, a-t-il souligné.  Le Brésil estime que des questions comme celle des armes légères n’ont pu à ce jour être résolues de manière efficace du fait de la faiblesse des outils dont dispose la communauté internationale pour y faire face.  Le Brésil soutient les mesures prises à cet égard par la CEDEAO, dont le moratoire sur les armes et les munitions, pourrait bientôt être transformé en outil légalement contraignant.  Le Brésil demande à la communauté internationale de soutenir la démarche adoptée par la CEDEAO sur cette question, a dit le représentant.  Notre délégation approuve les recommandations du Secrétaire général ayant trait à la réintégration des combattants, au chômage des jeunes, et à la nécessité de mettre en place des mesures spéciales en faveur des jeunes filles vivant dans les zones affectées par les conflits.  L’idée que la consolidation de la paix mérite une attention particulière de la part de la communauté internationale, qui a été avancée par le Groupe de personnalités éminentes sur les menaces et la réforme de l’ONU, recevra tout le soutien du Brésil, a assuré le représentant.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a soutenu l’approche régionale pour trouver des solutions aux questions transfrontalières  auxquelles est confrontée l’Afrique de l’Ouest en souhaitant qu’une telle approche serve d’exemple dans d’autres régions d’Afrique.  Relevant que le Libéria et la Sierra Leone sont sources désormais d’espoirs importants, elle a toutefois fait part de sa préoccupation au regard de la situation  en Côte d’Ivoire,  en Guinée-Bissau et au Togo. La représentante  a estimé que l’Afrique de l’Ouest qui, à ses yeux, a fait preuve de vision pour régler les conflits et assurer le maintien de la paix et la sécurité régionale, doit pouvoir bénéficier du soutien de la communauté internationale pour relever l’ensemble des défis qui l’attendent.   Parmi ces défis, elle a identifié la porosité des frontières, compte tenu de l’afflux constant de réfugiés et de personnes déplacées et du trafic illégal d’armes.   Dans de nombreux cas, les problèmes transfrontaliers que connaît l’Afrique de l’Ouest sont liés à des questions de développement.  Dans ce contexte, les politiques de développement doivent viser la création de conditions propices à la promotion de structures constitutionnelles, d’institutions d’État qui fonctionnent et l’émergence de la primauté du droit.   Les Objectifs du Millénaire pour le développement soulignent en effet que la bonne gouvernance est la clef d’une lutte efficace contre la pauvreté et l’insécurité.


M. LAURO L. BAJA (Philippines) a relevé l’existence d’une collaboration plus poussée entre les cinq opérations de maintien de la paix et bureaux politiques des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et a accueilli favorablement l’établissement d’un secrétariat commun à ces missions.  Le représentant a également soutenu le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest dont les activités ont permis de sensibiliser l’opinion aux activités transfrontalières.  Il s’est également félicité de la contribution de la CEDEAO aux activités de l’Union des pays du fleuve Mano ainsi que la contribution de la société civile qui joue un rôle essentiel dans le cadre des opérations de consolidation de la paix.  Le représentant a souhaité souligner trois questions et défis à relever, à savoir la prolifération des armes de petit calibre, l’harmonisation des programmes de DDR et le renforcement du moratoire sur l’exportation, l’importation et la fabrication d’armes légères.


M. ALEXANDER KONUZIN (Fédération de Russie) a souligné que la solution des crises complexes de l’Afrique réside dans une approche globale combinant une action coordonnée des États Membres, des organismes de l’ONU, des organisations sous-régionales et des partenaires bilatéraux et multilatéraux.  Il a estimé que les recommandations du Secrétaire général répondent, de manière satisfaisante, aux préoccupations du Conseil.  Tout en reconnaissant la responsabilité première des gouvernements concernés, le représentant a néanmoins mis l’accent sur l’insuffisance de l’aide logistique et financière internationale.  Il a poursuivi en jugeant que sans préjudice des échanges entre les États et de la coopération économique et commerciale, il est important de prendre des mesures concrètes pour sécuriser les frontières.  Le représentant s’est félicité de la poursuite de la coopération entre les missions de l’ONU et a salué, en l’occurrence, le rôle de coordonnateur que joue le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.  Il a néanmoins mis en garde contre le fait que la coordination des efforts de l’ONU n’empiète sur la souveraineté des États ou sur le mandat des missions concernées.  Saluant aussi la revitalisation de l’Union du fleuve Mano, il a appelé à de nouvelles idées pour accélérer la résolution des problèmes qui subsistent dans l’Afrique de l’Ouest.


Mme ELLEN MARGRETHE LØJ (Danemark) a invité le Conseil de sécurité à formuler, en coopération avec les acteurs du terrain en matière humanitaire, de sécurité et de développement, une réponse aux conflits dans le cadre d’un plan sous-régional dans l’optique d’une action conjuguée et intégrée.  C’est le seul moyen, a-t-elle ajouté, de s’assurer que tous les acteurs impliqués dans la prévention des conflits en Afrique de l’Ouest travaillent dans la même direction pour garantir des stratégies de sorties viables.  Elle s’est particulièrement félicitée du plan d’action à venir réalisé en commun par le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO et l’Union européenne.  Elle a salué l’intervention exemplaire de la CEDEAO dans les récents événements au Togo, en souhaitant que l’appropriation par l’Afrique de la gestion des conflits soit encouragée et renforcée.  Notre objectif, a-t-elle souligné, devrait viser à mettre en œuvre de partenariats efficaces entre les Nations Unies et les organisations africaines et d’un partage équitable des responsabilités tenant compte des avantages des uns et des autres.  Rappelant les efforts de son pays, elle a indiqué que le Danemark avait consacré 33 millions d’euros à son Programme africain pour la paix.  Elle a estimé qu’avec la présence de 25 000 soldats de la paix des Nations Unies dans la région, il devrait y avoir de la marge pour des économies d’échelle.  Elle a souhaité que les processus de DDR soient mieux harmonisés dans la région, en demandant également qu’une partie plus importante des moyens de maintien de la paix soit accordée à ces processus.  En conclusion, elle a insisté sur les liens entre les trois thèmes clefs abordés par le Conseil de sécurité au cours de ces derniers mois, à savoir les armes légères, les enfants dans les conflits armés et les problèmes transfrontaliers. 


M. KENZO OSHIMA (Japon) a déclaré que sa délégation appréciait l’approche adoptée dans le rapport du Secrétaire général en ce qui concerne le DDR, les armes légères, la coopération entre l’Afrique de l’Ouest et la communauté internationale et la gouvernance.  La transformation du Moratoire de la CEDEAO sur les armes en instrument juridiquement contraignant sera un acte encourageant dans la lutte régionale contre les armes de petit calibre.  Le Japon espère que cette démarche servira d’exemple à d’autres régions et reste déterminé à poursuivre sa coopération dans la formation des cadres et dans les actions destinées à favoriser la collecte et l’élimination des armes illicites.  Nous saluons les progrès accomplis dans le processus de DDR au Libéria et en Sierra Leone, où le Japon a fourni une assistance financière de 10 millions de dollars pour faciliter la réintégration des ex-combattants, a dit M. Oshima.  Étant donné que le DDR fait partie intégrante du processus de paix, nous demandons aux parties au conflit en Côte d’Ivoire de se soumettre à ses obligations, a dit M. Oshima.  Le Japon souhaite aussi exprimer sa satisfaction face à la collaboration qui s’est établie entre les chefs de différentes missions de l’ONU opérant en Afrique de l’Ouest.  Le mandat de la MINUSIL venant à expiration à la fin de cette année, nous espérons que le Gouvernement de la Sierra Leone continuera à coopérer avec les autres missions de l’ONU se trouvant dans la région, dont la MINUL.  Le Japon a versé 120 millions de dollars à l’aide humanitaire depuis l’année 2000, notamment à travers l’OCHA.  Ce qui se passe au Togo porte un coup dur aux efforts de la CEDEAO et du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne la promotion de la paix et de la bonne gouvernance.  Le Japon soutient la promotion de la paix et l’appropriation des actions y afférentes par les pays et les organisations africains eux-mêmes, a dit le représentant.  Nous attendons d’importantes élections cette année au Libéria, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire, a-t-il rappelé, avant d’assurer que le Japon reste prêt à soutenir ces importants processus.


M. STUART HOLLIDAY (États-Unis) a salué la coopération accrue entre les cinq missions de l’ONU déployées dans la sous-région.  Il a aussi salué la coopération avec les groupes de la société civile et les organisations régionales comme la CEDEAO et l’Union du fleuve Mano.  Il a aussi appelé à une plus grande implication du secteur privé, avant de se féliciter de la mise en place d’une stratégie conjointe pour la réintégration et la réinsertion des anciens combattants.  Reconnaissant le défi qui existe en matière de financement, il a appelé à des mesures permettant d’améliorer l’efficacité des initiatives.  Il a aussi appelé au renforcement des forces de sécurité et à une action déterminée contre l’enrôlement de enfants, les violations des droits de l’homme, l’impunité, la circulation des petites armes et le trafic illicite des ressources naturelles.  En la matière, le représentant a prôné une approche au cas par cas, compte tenu des divergences qui subsistent entre les membres du Conseil de sécurité. 


M. ADAMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce) a souhaité que les États d’Afrique de l’Ouest obtiennent les moyens nécessaires leur permettant d’assurer leur développement économique et social et d’éviter de futurs conflits, à travers la mise en œuvre d’un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP).  S’agissant des questions transfrontalières, il a estimé que le développement procurait les meilleures garanties de succès de la réintégration des anciens combattants, une des questions clefs des situations postconflit.  Il a souhaité que l’on trouve des solutions durables au problème du chômage des jeunes afin d’offrir un maximum de possibilités aux soldats démobilisés.  Il s’est particulièrement félicité de l’appel lancé en août 2004 à Dakar par les organisations des Nations Unies pour la mise en place d’un plan régional de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et d’un réseau de commissions nationales de DDR.  Il a salué l’extension pour trois années supplémentaires du Moratoire de la CEDEAO sur l’importation, l’exportation et la fabrication d’armes légères et de petit calibre, en souhaitant que cette initiative se traduise par un instrument juridiquement contraignant.  Il a indiqué que la Grèce avait contribué à hauteur de 300 000 dollars aux efforts de la CEDEAO, alors qu’elle intervient déjà de manière active aux efforts de paix et de stabilité dans la région dans le cadre de l’Union européenne. 


M. JEAN-MARC DE La SABLIÈRE (France) a déclaré que sa délégation regrettait que des foyers de crise continuent de menacer la stabilité de l’Afrique de l’Ouest.  La France s’inquiète de la situation en Côte d’Ivoire et soutient les efforts accomplis par le Président Mbeki, a indiqué M. de La Sablière.  Le retour à la stabilité dans cet important pays servirait toute la région.  Quant au Togo, la France espère que les efforts de l’Union africaine et de la CEDEAO y favoriseront le retour à l’ordre constitutionnel.  Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine est devenu un partenaire privilégié du Conseil de sécurité, et dans le cadre du NEPAD, les États africains ont décidé de prendre des initiatives qui leur donneraient plus de moyens de soutien à la paix, a relevé le représentant.  La France apportera tout son appui aux efforts de l’Afrique.  Mais l’action de la communauté internationale en Afrique de l’Ouest doit veiller à y apporter un appui à l’ensemble de la région, et pas seulement à un pays ou à un autre.  La France estime qu’il est urgent de mettre fin au trafic d’armes, aux activités de mercenaires et au recrutement d’enfants soldats.  La volonté de la CEDEAO de transformer son Moratoire sur les armes légères en instrument juridiquement contraignant recevra l’appui de l’Union européenne, a assuré le représentant.  La France demande que soit garanti le respect des embargos sur les armes, gage du maintien de la sécurité, a-t-il poursuivi.  Avec l’aide de la communauté internationale, les pays de la région devront mieux surveiller leurs frontières, combattre le commerce de stupéfiants, et les autres maux qui affectent la région.  La France suggère que l’on réfléchisse à la création d’un outil qui priverait les groupes non étatiques des armes légères qui nourrissent les conflits, a déclaré le représentant.


M. MIHNEA IOAN MOTOC (Roumanie) a estimé que l’Afrique de l’Ouest est le meilleur exemple de la nécessité d’une approche globale et coordonnée face aux situations de conflit.  Le niveau d’engagement, a-t-il voulu, doit être proportionnel au profil de la région qui sort d’une décennie de guerres et d’instabilité.  Il s’est félicité de la coopération accrue entre les différentes composantes des Nations Unies, du rôle de chef de file qu’assume la CEDEAO, et de la collaboration entre cette dernière, le Bureau des Nations Unies et l’Union européenne.  Les efforts internationaux, a-t-il dit, doivent être accompagnés de changements politiques fondamentaux.  Il a souligné que la recherche de solutions exigera que les pays fassent preuve de volonté politique.  Il a ajouté que le trafic des armes et des ressources naturelles ou le phénomène d’enfants soldats ne seront vaincus que si les conditions nécessaires de développement sont réunies.  En cela, la phase de réintégration dans les programmes de DDR est très importante.


La réforme du secteur de la réforme et l’amélioration entre les structures civiles et militaires sont des conditions fondamentales de la stabilité de la sous-région, a encore dit le représentant.  Il a aussi estimé que la CEDEAO a pris la bonne décision en voulant rendre contraignant le Moratoire sur les armes légères.  Il a aussi estimé que l’application des sanctions doit être faite dans la même logique de dimension régionale. Il a enfin rappelé que dans de nombreuses régions de l’Afrique, la situation humanitaire reste préoccupante.  Il a donc appuyé l’appel du Secrétaire général à un accroissement des ressources financières.


M. CÉSAR MAYORAL (Argentine) a déclaré que sa délégation appréciait les actions menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.  L’Argentine prend à cœur les recommandations énoncées par le Groupe de personnalités éminentes pour les menaces, les défis et le changement, nommé par le Secrétaire général, et soutient ses recommandations visant à faciliter les mesures de prévention des conflits, qui seraient bénéfiques pour une région comme l’Afrique de l’Ouest, a dit le représentant.  Exprimant également le soutien de son pays à la lutte contre la circulation illicite des armes légères, le représentant brésilien s’est félicité de la proposition de transformer le Moratoire sur les armes de la CEDEAO en instrument juridiquement contraignant.


M. ROGATIEN BIAOU, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Bénin, a déclaré que dans les pays émergeant de situations de crise ou de conflits armés dans les pays voisins, les problèmes liés au trafic d’armes légères et au recrutement d’enfants soldats sont aggravés par l’insuffisance des programmes de DDR en raison de leur sous-financement.  À cela s’ajoutent les questions humanitaires et les problèmes engendrés par le chômage massif des jeunes.  Sur ce registre, la cote d’alerte est atteinte en Afrique de l’Ouest. Dans ce contexte, l’harmonisation des programmes de DDR et la prise en compte des conséquentes de ces problèmes sur les femmes et les enfants touchés par les conflits armés est tout à fait indiquée.  Le Ministre a par ailleurs partagé l’analyse faite par le Secrétaire général sur la nécessité d’élaborer une stratégie intégrée dans les zones frontalières sensibles.  Le concept de « pays frontières ou d’intégration de proximité », adopté le 18 janvier dernier par la CEDEAO, valorise la gestion par les collectivités locales des zones frontalières.  Il conviendrait que le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest tienne compte de ces initiatives et les appuie pleinement, a ajouté le Ministre.  À cet égard, M. Biaou a souligné les récentes décisions prises au sein de l’Union monétaire et économique ouest-africain (UMEOA) qui vient par exemple de supprimer  les barrages sur les grands axes routiers.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a souligné que l’ampleur des actions à mener et des missions à exécuter limite considérablement les politiques d’endiguement des États et les oblige nécessairement à compter sur l’assistance internationale et, en premier lieu, celle des Nations Unies.  Il a souligné que les Nations Unies ont été, plus que toute autre organisation, d’une contribution décisive dans la lutte contre deux fléaux majeurs en Afrique de l’Ouest, à savoir la circulation des armes légères dans le cadre du Moratoire de Bamako et le recours aux enfants soldats.  Il a aussi salué le partenariat de « plus en plus visible » avec l’Union européenne, en particulier dans le domaine de la formation, de l’apport logistique, de l’aide à la reconstruction et de l’assistance dans le domaine humanitaire.  Il a rappelé qu’en février 2004, une concertation a eu lieu entre l’Union européenne et la CEDEAO qui a abouti à la mise en place d’un programme de travail commun avec des objectifs clairement définis. 


M. JEAN-MARC HOSCHEIT (Luxembourg), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que l’Union suivait avec une grande préoccupation l’évolution récente de la situation au Togo.  Elle appelle au plein respect des libertés publiques et exige un retour immédiat à l’ordre constitutionnel et légal, afin d’ouvrir la voie à des élections libres et transparentes.  L’Union européenne appuie dans ce cadre les actions menées par l’Union africaine et la CEDEAO.  Concernant la Côte d’Ivoire, l’Union européenne s’inquiète de ses perspectives d’avenir, et elle demande une nouvelle fois aux parties de progresser sur la voie de l’application des Accords de Linas-Marcoussis et d’Accra III.  Concernant la prévention des conflits, l’Union européenne soutient les vues exprimées par le Secrétaire général dans son rapport sur le renforcement de la coopération entre les différentes entités onusiennes opérant dans la région d’Afrique de l’Ouest.  L’Union européenne soutient aussi les mesures qui donneraient à l’Afrique la maîtrise de son destin, a dit le représentant du Luxembourg.  Nous estimons qu’il est indispensable que l’Afrique renforce ses capacités régionales de prévention et de gestion des conflits, et l’Union européenne invite les organes africains pertinents, dont la CEDEAO, à soumettre des plans d’action en la matière.  L’Union européenne compte renforcer le dialogue politique avec la CEDEAO et ses États Membres, afin d’identifier et de traiter les racines des conflits et soutenir les initiatives visant la résolution des questions transfrontalières, a dit le représentant en citant en particulier la circulation des armes légères.  À cet égard, il a indiqué que l’Union européenne soutenait la transformation du Moratoire de la CEDEAO sur les armes en instrument juridiquement contraignant.


M. PHILIPPE DJANGONÉ-BI (Côte d’Ivoire) a regretté que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas, parmi les problèmes de l’Afrique de l’Ouest, la frénésie dont font encore assaut, en toute illicéité, les producteurs, courtiers et trafiquants d’armes légères ainsi que les manifestations les plus perverses de la libéralisation et de la mondialisation dans les pays pauvres.  Il a félicité le Secrétaire général pour les efforts menés en vue d’adopter une approche intégrée et coordonnée de la prévention des conflits en Afrique de l’Ouest et s’est réjouit des progrès accomplis dans le règlement des problèmes transfrontaliers spécifiques.  Le représentant a appuyé la transformation du Moratoire de la CEDEAO sur les armes légères en une Convention juridiquement contraignante qui serait un complément de l’instrument juridique sur le marquage et le traçage des armes légères et de petit calibre.  La sensibilisation des décideurs politiques et des populations ne pourra subsister et s’accroître, a-t-il prévenu, que grâce à l’action résolue des États et des ONG, ce qui implique un renforcement des institutions démocratiques et des capacités à assurer la sécurité publique.  Le représentant a aussi appelé à une harmonisation et à une conduite concertée des programmes nationaux de désarmement, démobilisation et réinsertion qui doivent bénéficier des appuis techniques, matériels et financiers extérieurs.  Il a aussi appelé à l’élaboration de stratégies intégrées en faveur des zones frontalières sensibles. 


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée), évoquant les ravages causés par la circulation illicite des armes légères qui sont au nombre de 500 millions dans le monde, a fondé ses espoirs sur le Programme de coordination pour la sécurité et le développement en Afrique (PCASED).  Il s’est aussi dit convaincu que l’adoption par les États d’Afrique de l’Ouest d’un certificat d’utilisateur final normalisé et la mise en place d’un mécanisme d’échange d’informations sera de nature à permettre le traçage des armes légères.  Le représentant a ajouté que les divergences de vues au sein des pays de l’Union du fleuve Mano sur la mise en œuvre de mécanismes efficaces de consultations et de contrôle, notamment sur les moyens de régler la question du mercenariat, ne doit pas détourner l’attention de la nécessité de mettre fin à ce phénomène. 


Le représentant a par ailleurs jugé inopportune la décision du Groupe de contact international pour le Libéria d’élargir son mandat et sa portée pour y inclure les autres pays de l’Union du fleuve Mano ainsi que la Guinée-Bissau et la Côte d’Ivoire.  La Guinée, a-t-il rappelé, n’est pas, à l’instar du Libéria, de la Sierra Léone, de la Guinée-Bissau et de la Côte d’Ivoire, un pays en conflit ou sortant de conflit.  Sa situation ne constitue sous aucun rapport une menace à la paix et la sécurité.  Autrement dit, l’extension à la Guinée du mandat du Groupe de contact sur le Libéria, qui n’avait pas été possible en 2003, ne l’est pas plus en 2005.  Dressant le bilan des actions de la Guinée en faveur de la réactivation de l’Union du fleuve Mano, le représentant a appuyé l’initiative appelée « Stratégies intégrées en faveur des zones frontières sensibles en Afrique de l’Ouest ».  En matière de sécurité, il a également exhorté les Nations Unies à renforcer la coopération entre ses missions politiques, humanitaires et  économiques.


M. SYLVESTER EKUNDAYO ROWE (Sierra Leone) a déclaré que la semaine dernière des parlementaires de la Sierra Leone, de la Guinée et du Libéria, tous d’ethnie Kissi, se sont rencontrés pour parvenir à un consensus sur l’appui à apporter aux gouvernements des trois pays afin de les aider à restaurer la circulation des personnes dans les zones frontalières et d’y relancer les activités économiques.   La Sierra Leone et la Guinée ont d’autre part accepté la création d’un groupe d’experts indépendants pouvant les aider à démarquer leur frontière commune, a dit le représentant.  La Sierra Leone aimerait que le Conseil de sécurité et l’ONU soutiennent ce projet.  Appuyant l’idée de transformer le Moratoire de la CEDEAO sur les armes en instrument juridiquement contraignant, le représentant a ensuite invité le Conseil a exprimer sa détermination à favoriser la création d’un instrument international de même type.  Ceci donnerait plus de crédibilité aux déclarations de la communauté internationale sur la question de la fabrication, du transfert, et de la circulation des armes de petit calibre, a estimé M. Rowe.


M. SIMEON ADEKANYE (Nigéria) a partagé l’avis du Secrétaire général sur la nécessité d’une approche intégrée et coordonnée pour prévenir les conflits en Afrique de l’Ouest.  Il a souligné que pour la région, la prolifération des armes légères demeure un fléau d’une grande gravité.  La difficulté de s’attaquer efficacement au problème vient du fait que ces armes sont fabriquées en dehors de la région et importées, par des acteurs non étatiques, avec la complicité des producteurs et des marchands d’armes.  Il faut donc un appui clair et sans équivoque des autres membres de la communauté internationale aux efforts de la région.  Le représentant a appelé à des progrès rapides dans les négociations sur un projet de traité relatif au marquage et au traçage des armes qui sont menées au sein du Groupe de travail spécial créé à cet effet.  Il a aussi appelé à un appui international au Programme de la CEDEAO sur le contrôle des armes légères.  Le temps est venu, a-t-il estimé, d’identifier les individus, les entreprises, les groupes et les pays qui se sont impliqués dans l’exportation illégale des armes légères.  Il a argué que l’établissement d’une liste noire soulignerait la détermination du Conseil de sécurité à mettre fin à ce « commerce du sang » et à se montrer cohérent avec l’intérêt qu’il porte à la question. 


Tout comme le Secrétaire général, le représentant a insisté sur la nécessité de tenir compte des facteurs socioéconomiques et géopolitiques dans les processus de DRR.  Parlant ensuite des problèmes des réfugiés et des personnes déplacées, il a admis que la solution réside dans la réforme du secteur de la sécurité qui doit appuyer la position de la région sur « le phénomène de l’aventurisme militaire pour se saisir du pouvoir » et être conforme au Protocole de la CEDEAO sur la liberté de circulation des biens et des personnes.  Il a aussi estimé que l’initiative conjointe sur les stratégies intégrées pour les régions frontalières sensibles contribuerait à prévenir la résurgence de la violence, à rétablir la confiance entre les États et à promouvoir la paix et la stabilité.  Les défis des problèmes transfrontaliers, a-t-il conclu, ne pourront être résolus définitivement que lorsque la croissance économique et le développement seront assurés.


M. CHEICK SIDI DIARRA (Mali) a estimé que la création du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest répondait aux besoins énormes de la région en matière de stabilité et de sécurité.  Le Mali se réjouit que des mesures soient prises pour faire face à l’aspect multidimensionnel des problèmes de l’Afrique de l’Ouest.  La coopération entre la CEDEAO et l’ONU, s’est déclaré convaincu M. Sidi Diarra, aidera la CEDEAO à répondre aux questions lancinantes que rencontre l’Afrique de l’Ouest, dont la persistance des conflits et le chômage des jeunes.  Le Mali salue la création du secrétariat de coordination pour la société civile au sein des organes de la CEDEAO, a dit le représentant en notant le rôle important que jouent les organisations de la société civile dans la consolidation de la paix et la reconstruction.  Le rapport du Secrétaire général parle de l’initiative prise par la CEDEAO de transformer son Moratoire sur les armes en un instrument juridique contraignant, a relevé le représentant.  Le Mali soutient les recommandations faites par le Secrétaire général concernant le soutien que la communauté internationale doit apporter à cet effort, a-t-il indiqué.  La délégation malienne soutient également l’approche régionale intégrée préconisée par le Secrétaire général concernant les programmes de DDR et souhaite que des actions mieux ciblées soient prises en faveur des femmes et des enfants, a dit le représentant.  Face au rôle négatif joué parfois par les forces de sécurité en ce qui concerne la promotion de la bonne gouvernance dans certains États, le Mali fait siennes les recommandations relatives à la réforme du secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest.


M. OUSMANE MOUTARI (Niger), s’exprimant au nom du Président en exercice de la CEDEAO, a souligné que pour la CEDEAO, la question des frontières et des problèmes qui en découlent constitue un sujet de préoccupation majeure.  Cette préoccupation devient une source d’inquiétude au regard de la mobilité des populations en période de paix comme en période de crise.  Le déplacement des populations d’un pays à un autre est souvent rendu difficile par l’accroissement des entraves à la circulation des migrants, a-t-il expliqué.  Toutefois, à cause de la porosité des frontières, du manque de capacités des agents commis aux postes frontières ou de la cupidité de certains de ces agents, certains criminels arrivent à profiter de cette mobilité pour se livrer à leurs forfaits ou échapper aux forces de sécurité.  La gestion de l’espace frontalier constitue aussi un problème majeur compte tenu du fait que pour les populations, le tracé des frontières ne saurait remettre en cause les liens de voisinage, voire de parenté qu’elles partagent depuis des siècles avec ceux qui vivent de l’autre côté.  Cette gestion devient problématique quand il s’agit d’exploiter des parcelles du terrain ou de bénéficier des services d’une structure se situant de l’autre côté de la frontière et nécessitant ainsi des traversées quotidiennes. 


Pour répondre à ces manquements, la CEDEAO a adopté un ensemble de mesures, a indiqué le représentant, en attirant l’attention sur les Protocoles sur la libre circulation et sur le code de la citoyenneté de la communauté.  Il a aussi attiré l’attention sur les décisions relatives au carnet de voyage et à l’institution d’un formulaire harmonisé d’immigration et d’émigration.  À côté de ces mesures, a-t-il poursuivi, la CEDEAO a pris l’initiative de développer un programme dit « pays frontières » dont l’objectif principal est d’accélérer le processus d’intégration économique. 


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité a examiné attentivement le rapport intérimaire du Secrétaire général sur les moyens de combattre les problèmes sous-régionaux et transfrontières en Afrique de l’Ouest (S/2005/86) et réaffirme la déclaration de son président en date du 25 mars 2004 (S/PRST/2004/7).


Le Conseil prend note avec satisfaction du renforcement de la coopération entre les différentes missions politiques et missions de maintien de la paix des Nations Unies dans la sous-région et attend avec intérêt le prochain rapport du Secrétaire général sur la question.  Il se félicite également du fait qu’il existe, entre les organismes des Nations Unies, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les États Membres, les principaux partenaires en matière de développement bilatéral et multilatéral, ainsi que les organisations de la société civile, y compris des organisations féminines, un partenariat constructif en pleine extension axé sur la résolution des problèmes nombreux et complexes qui se posent dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest.


Le Conseil réaffirme sa conviction que les mesures visant à régler les problèmes transfrontières et sous-régionaux doivent s’inscrire dans une stratégie plus large de prévention des conflits, de gestion des crises et de consolidation de la paix dans la sous-région.  Il encourage donc le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest à continuer de promouvoir une démarche intégrée et conjointe à l’échelle de la sous-région, en coopération avec la CEDEAO et l’Union africaine, ainsi que d’autres partenaires internationaux de premier plan et des organisations de la société civile.


Le Conseil se félicite des perspectives encourageantes de réactivation de l’Union du fleuve Mano et de reprise du dialogue entre ses États membres en ce qui concerne, notamment, les moyens de régler le problème des mercenaires.  Il salue les initiatives qu’a prises la CEDEAO en vue de créer un Groupe des armes légères et d’adopter un nouveau Programme de lutte contre les armes légères, et des efforts soutenus qu’elle déploie pour faire du Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication d’armes légères signé à Abuja le 31 octobre 1998 une convention ayant force obligatoire.


Le Conseil se félicite que la Commission européenne ait décidé, le 2 décembre 2004, d’aider la CEDEAO à mettre en œuvre ses plans de lutte contre la dissémination illicite des armes légères.  Il demande à nouveau à tous les États Membres et à tous les organismes qui sont en mesure de le faire de continuer d’apporter leur soutien à la CEDEAO dans ce domaine, et engage les pays producteurs et exportateurs d’armes et les États de l’Afrique de l’Ouest à étudier les moyens de garantir le respect du Moratoire.


Le Conseil engage les États Membres à examiner des moyens concrets d’aider la CEDEAO à renforcer ses capacités de prévention des conflits et de rétablissement et de maintien de la paix, y compris grâce à des services d’experts, des programmes de formation et des ressources logistiques et financières.  À cet égard, le Conseil réaffirme qu’il importe au plus haut point de réinsérer les anciens combattants, compte tenu des besoins particuliers des enfants soldats et des femmes, pour mettre fin à la culture de la violence et instaurer un climat propice à la réconciliation nationale dans les pays sortant d’un conflit, et demande à nouveau à la communauté internationale d’apporter le financement nécessaire à cet effet.


Le Conseil souligne que les crises qui sévissent actuellement ou qui menacent de se déclencher en Afrique de l’Ouest mettent en péril la stabilité de la sous-région et, à ce sujet, note avec une profonde préoccupation les tensions qui se manifestent dans certains pays à l’occasion du transfert du pouvoir, auxquelles sont associés des membres des forces de sécurité et des forces armées et qui risquent de compromettre les efforts visant à stabiliser la sous-région.  Le Conseil rappelle à cet égard la position de l’Union africaine sur les changements inconstitutionnels de gouvernement, proclamée dans la Déclaration d’Alger de 1990 et dans la Déclaration de Lomé de 2000.  Le Conseil salue les initiatives prises par la CEDEAO et l’Union africaine pour s’attaquer à ces problèmes.


Le Conseil exprime aussi sa profonde préoccupation face à la participation d’individus, y compris des membres des forces de sécurité et des forces armées, à des activités illicites telles que la contrebande d’armes, de drogues et de ressources naturelles, la traite d’êtres humains, le vol sous la menace aux barrages routiers et le blanchiment d’argent, dans le contexte d’une administration déficiente de la justice et de l’insuffisance des moyens dont disposent les pouvoirs publics pour lutter contre la criminalité et l’impunité.  Le Conseil souligne qu’il faut prêter une attention particulière aux questions fondamentales qui ont des conséquences directes sur les initiatives visant à promouvoir la paix, la stabilité et la démocratie dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.


Le Conseil insiste sur la nécessité de mener des réformes du secteur de la sécurité qui visent à améliorer les relations entre les civils et les militaires dans les pays sortant d’un conflit, à instaurer une culture de paix et de stabilité et à promouvoir l’état de droit.  À ce sujet, le Conseil prie le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest de poursuivre avec les gouvernements et organismes intéressés l’étude des modalités suivant lesquelles les réformes du secteur de la sécurité pourraient être formulées et mises en œuvre.


Dans ce domaine, le Conseil note avec satisfaction que la CEDEAO s’emploie actuellement, en collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, à améliorer les mécanismes de contrôle aux frontières en Afrique de l’Ouest, en facilitant la circulation des informations entre les autorités de police des différents pays, la création de réseaux régionaux et la coopération régionale dans le domaine du maintien de l’ordre.


Le Conseil rappelle qu’il est important de réduire les risques croissants d’instabilité dans certaines zones frontalières. C’est pourquoi il encourage le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest à faciliter l’application des stratégies élaborées pour les zones frontalières sensibles de la sous-région, en étroite coopération avec le Secrétariat exécutif et les États membres de la CEDEAO, et demande aux donateurs de soutenir ces efforts.


Le Conseil souligne qu’il faut aider les États de l’Afrique de l’Ouest à lutter contre les activités transfrontières illicites et à renforcer les capacités des groupes de la société civile qui s’emploient à promouvoir par-delà les frontières une culture de non-violence et de paix.


Le Conseil souligne aussi qu’il faut créer des activités économiques et promouvoir le développement afin de faciliter l’instauration d’une paix durable dans la sous-région.  Il demande instamment aux donateurs internationaux d’aider les pays de la CEDEAO à répondre à ce besoin.


Le Conseil réaffirme qu’il faut trouver d’urgence des solutions durables au problème du chômage des jeunes pour éviter le recrutement de jeunes chômeurs par des groupes armés illégaux.  À cet égard, il prie le Secrétaire général d’inclure dans son prochain rapport intérimaire des recommandations concrètes quant à la meilleure façon de s’attaquer au problème.


Le Conseil demande instamment aux pays donateurs, aux organisations internationales et à la société civile de se pencher sur la situation humanitaire catastrophique qui règne dans de nombreuses parties de la sous-région et de fournir des ressources suffisantes dans le cadre de la procédure d’appel global de 2005 pour l’Afrique de l’Ouest, au titre d’une stratégie régionale d’action humanitaire visant à améliorer la sécurité des personnes qui ont cruellement besoin d’une protection ou de celles dont les capacités de survie sont gravement menacées.


Le Conseil exprime son intention de garder ces questions à l’examen et prie le Secrétaire général de lui en rendre compte régulièrement dans ses rapports sur les missions des Nations Unies dans la sous-région.


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