SC/8182-AFR/1020

DÉCLARATION FAITE À LA PRESSE PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

07/09/2004
Communiqué de presse
SC/8182
AFR/1020


DÉCLARATION FAITE À LA PRESSE PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Vous trouverez ci-après la déclaration à la presse faite, le 3 septembre, par le Président du Conseil de sécurité, Juan Antonio Yanez-Barnuevo (Espagne), sur la situation en République démocratique du Congo:


Le Sous-Secrétaire général, M. Hedi Annabi, a fait le point aujourd’hui devant le Conseil de sécurité sur le rapport spécial de la MONUC sur les événements intervenus en Ituri, province orientale de la République démocratique du Congo (RDC), entre janvier 2002 et décembre 2003, et sur les résultats préliminaires d’une enquête effectuée par l’ONU concernant les massacres qui ont été récemment commis dans le camp de réfugiés de Gatumba, en République du Burundi.


1.    Ituri


Les membres du Conseil se sont félicités de l’enquête détaillée menée par la MONUC sur les événements effroyables qui se sont produits en Ituri en 2002-2003 et au cours desquels de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ont été commises.


Les membres du Conseil ont constaté que la situation en Ituri s’était quelque peu améliorée, dans un premier temps grâce à l’opération Artemis conduite par l’Union européenne puis à la suite du déploiement de la brigade de l’Ituri de la MONUC. Ils ont toutefois exprimé leur préoccupation face à la situation toujours fragile dans la région et ont souligné qu’il était nécessaire que le Gouvernement de transition de la RDC poursuive ses efforts en vue d’étendre son autorité et de rétablir l’état de droit en Ituri.


Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était nécessaire de mettre fin à l’impunité et de traduire en justice les auteurs de violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises en Ituri.


La nécessité de renforcer la sécurité en Ituri et dans les autres provinces de la RDC, ainsi que d’aider les autorités de la RDC à lutter contre les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans le pays sera une importante préoccupation des membres du Conseil tandis qu’ils continueront d’examiner le rapport du Secrétaire général sur le mandat de la MONUC et les moyens qui devront être mis à sa disposition.


Les membres du Conseil se sont en outre déclarés préoccupés par les informations faisant état de l’enlèvement en Ituri d’un membre de la MONUC originaire du Maroc et ont lancé un vigoureux appel afin qu’il soit immédiatement libéré.


2.    Gatumba


Les membres du Conseil de sécurité ont entendu ce jour un rapport oral préliminaire sur l’enquête en cours, menée conjointement par le BNUB, la MONUC et le HCR, concernant les massacres commis le 13 août dans le camp de réfugiés de Gatumba, en République du Burundi.


L’enquête sur les massacres commis dans le camp de Gatumba se poursuit et le Conseil reviendra sur cette question lorsqu’il aura reçu de nouvelles informations du Secrétariat de l’ONU.


Les membres du Conseil, réitérant leur condamnation de cette attaque meurtrière contre des réfugiés sans défense, ont exprimé le souhait qu’un rapport final sur cette enquête soit très prochainement publié afin que toute la lumière soit faite sur ces tragiques événements.


Les membres du Conseil ont à nouveau vivement condamné ces faits. Ils se sont déclarés préoccupés par les informations faisant état de la poursuite des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans la région des Grands Lacs et d’une culture généralisée de l’impunité. Ils ont invité les gouvernements de la région à prendre toutes les mesures voulues, avec l’aide de la communauté internationale, en vue de traduire en justice les auteurs de ces crimes et de mettre fin à l’impunité.


Le Conseil de sécurité continuera de suivre la situation dans la région des Grands Lacs, à la fois en suivant le déroulement des enquêtes sur les atrocités qui ont été commises et en étudiant les moyens de renforcer les mandats des missions de l’ONU dans la région, en particulier de la MONUC en République démocratique du Congo, et les moyens mis à leur disposition.


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