CS/2580

LE CONSEIL DE SECURITE DEMANDE A TOUS LES DIRIGEANTS SOMALIENS DE S’ENGAGER DANS LE PROCESSUS DE RECONCILIATION EN VUE D’UN REGLEMENT DURABLE DU CONFLIT

11/11/2003
Communiqué de presse
CS/2580


Conseil de sécurité

4856e séance – matin


LE CONSEIL DE SECURITE DEMANDE A TOUS LES DIRIGEANTS SOMALIENS DE S’ENGAGER DANS LE PROCESSUS DE RECONCILIATION EN VUE D’UN REGLEMENT DURABLE DU CONFLIT


      Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Ismael Abraao Gaspar Martins (Angola), a fait ce matin, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante sur la Somalie:


Le Conseil de sécurité, rappelant ses décisions antérieures concernant la situation en Somalie, en particulier la déclaration faite par son président le 12 mars 2003 (S/PRST/2003/2), et accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 13 octobre 2003 (S/2003/987), réaffirme sa volonté de parvenir à un règlement global et durable de la situation en Somalie et son respect pour la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité du pays, conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.


Le Conseil de sécurité réaffirme son appui résolu en faveur du Processus de réconciliation nationale en Somalie, lancé sous les auspices de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et piloté par le Gouvernement kényen. Il se félicite des progrès réalisés et est conscient des difficultés que réserve l’avenir.


Le Conseil accueille favorablement les décisions prises par le dixième Sommet de l’IGAD et la première réunion ministérielle du Comité de facilitation de l’IGAD sur le processus de paix en Somalie en octobre 2003.


Le Conseil de sécurité demande instamment à tous les dirigeants somaliens de participer de façon constructive à la réunion des dirigeants que le Comité de facilitation de l’IGAD organise au Kenya en novembre 2003 afin de rapprocher leurs points de vue et de parvenir à un accord sur la constitution d’un gouvernement viable et à un règlement intégral et durable du conflit en Somalie.


Le Conseil de sécurité félicite le Gouvernement kényen du rôle capital qu’il a joué dans la facilitation du Processus de réconciliation nationale en Somalie et le Président Yoweri Museveni de l’Ouganda pour sa participation à ces travaux, et invite le Comité de facilitation à oeuvrer de manière concertée pour faire aboutir le Processus.


Le Conseil de sécurité note également avec satisfaction l’appui apporté par l’Union africaine au Processus de réconciliation nationale en Somalie, et notamment sa participation au Processus et son engagement de déployer une mission d’observateurs militaires en Somalie, une fois qu’un accord complet aura été conclu.


Le Conseil de sécurité invite la communauté internationale à continuer d’appuyer l’IGAD dans la facilitation du Processus de réconciliation nationale en Somalie et demande aux pays donateurs de contribuer au Processus, au Fonds d’affectation spéciale pour la consolidation de la paix en Somalie et à l’Appel global interorganisations en faveur de la Somalie.


Le Conseil de sécurité se déclare gravement préoccupé par la situation humanitaire qui règne en Somalie et engage les dirigeants somaliens à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire qui fait cruellement défaut et à garantir la sécurité de tout le personnel d’assistance humanitaire, international et national.


Le Conseil de sécurité se félicite de la prochaine mission que le Comité créé en application de la résolution 751 (1992) effectuera en Somalie et dans les États de la région du 11 au 21 novembre 2003, qui devrait contribuer au strict respect de l’embargo sur les armes. Le Conseil invite les États et les organisations concernés à coopérer avec la mission susmentionnée. 


Le Conseil de sécurité rappelle qu’il importe de mettre en place, après le conflit, un programme complet de consolidation de la paix, mettant en particulier l’accent sur le désarmement, la démobilisation, le relèvement et la réinsertion.


Le Conseil de sécurité se déclare prêt à aider les parties somaliennes et à fournir un appui à l’IGAD dans la mise en oeuvre des accords conclus dans le cadre du Processus de réconciliation nationale en Somalie.


LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport du Secrétaire général (S/2003/987)


Ce rapport périodique, établi en application de la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 31 octobre 2001, couvre la période qui s’est écoulée depuis le dernier rapport du Secrétaire général en date du 10 juin 2003.  Il est principalement axé sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés dans le cadre du processus de réconciliation nationale en Somalie qui se poursuit à Mbagathi, au Kenya, ainsi que sur l’appui qui lui est donné par la communauté internationale, sous les auspices de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et sous la présidence du Kenya.  Il fait également le point de l’actualité politique et de la situation en matière de sécurité en Somalie ainsi que des activités d’aide humanitaire et de développement menées par les programmes et organismes des Nations Unies.


Le Secrétaire général affirme qu’en dépit des progrès réalisés à la Conférence de Mbagathi avec l’approbation des rapports des cinq comités de réconciliation, il a été difficile de progresser en raison de divergences sur la question du fédéralisme, la durée de la période de transition, et des relations du futur gouvernement de transition avec les autorités régionales ou locales actuelles, en particulier au «Somaliland».  La situation, ajoute-t-il, a été rendue encore plus difficile du fait de l’expiration, le 26 août 2003, du mandat du Gouvernement national de transition qui avait été fixé par l’accord conclu en août 2000 à la Conférence de paix nationale à Arta (Djibouti). 


Reconnaissant que les dirigeants somaliens sont placés devant un défi historique, le Secrétaire général leur recommande de dépasser leurs divergences pour parvenir à un accord sur un gouvernement viable.  Il les engage également à faire preuve d’un grand courage politique, et à poursuivre leur dialogue afin de parvenir à une solution globale qu’ils puissent tous appuyer et appliquer de bonne foi. 


Afin de faire en sorte que la Conférence de Mbagathi aboutisse à un accord global et complet, le Secrétaire général précise qu’il importe que les Etats membres de la région et de l’extérieur qui sont appelés à jouer un rôle clef suivent et appuient les efforts des dirigeants somaliens et du Comité technique de l’IGAD.  A cet égard, il se félicite de l’engagement de l’Union africaine en faveur de la paix et de la réconciliation en Somalie.  Venant à la situation en matière de sécurité, le Secrétaire général indique que les conflits et la violence en Somalie, y compris les actes de brutalité contre des civils, demeurent une source de souffrances pour la population et un obstacle aux activités humanitaires.  Il engage tous les dirigeants somaliens à faire le maximum pour contrôler leurs milices et leurs partisans afin d’assurer la sécurité et le bien-être de leurs compatriotes somaliens.  La communauté internationale est de plus en plus lasse de la persistance du conflit et de la violence en Somalie.  Le rapport précise que les activités des organismes des Nations Unies et de leurs partenaires ont été freinées par l’insécurité qui règne dans de nombreuses régions du pays.  Les organisations et les particuliers qui se consacrent à l’action humanitaire et au développement en Somalie en appellent à la communauté internationale pour qu’elle tienne les dirigeants somaliens responsables du bien-être de leur peuple et pour que la légitimité de ces dirigeants soit jugée en conséquence.  Dans ce contexte, le Secrétaire général se félicite de la décision prise par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 751 (1992) de se rendre dans la région dans les prochaines semaines afin de consolider l’embargo sur les armes.


Au titre des activités du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, le Secrétaire général fait part de son intention de les maintenir pendant l’exercice biennal 2004-2005 avec le niveau actuel des ressources, en attendant qu’un accord intervienne à la Conférence et que l’amélioration de la situation sécuritaire lui permette de soumettre une proposition pour l’établissement d’un bureau de consolidation de la paix dans ce pays en même temps que les ajustements éventuellement nécessaires au mandat du Bureau politique.  Depuis sa création le 15 avril 1995, le Bureau politique a appuyé ses efforts en faveur de la paix et de la réconciliation en Somalie par des contacts avec les dirigeants somaliens, les organisations civiques et les Etats et organisations concernés. 


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