CS/2552

INQUIETES DES RECENTES ATTAQUES AU KOSOVO, LES DELEGATIONS REAFFIRMENT DEVANT LE CONSEIL L’IMPORTANCE D’Y INSTAURER UNE SOCIETE MULTIETHNIQUE

12/09/03
Communiqué de presse
CS/2552


Conseil de sécurité

4823ème séance – matin


INQUIETES DES RECENTES ATTAQUES AU KOSOVO, LES DELEGATIONS REAFFIRMENT DEVANT LE CONSEIL L’IMPORTANCE D’Y INSTAURER UNE SOCIETE MULTIETHNIQUE


La recrudescence des assassinats et des violences à motivations ethniques ces dernières semaines au Kosovo, violences qui ont notamment coûté la vie à un officier de police des Nations Unies, a été jugée préoccupante par les membres du Conseil de sécurité réunis ce matin pour prendre connaissance de l’évolution de la situation dans la province depuis la dernière réunion d’information du 3 juillet dernier.  Dans sa présentation au Conseil, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi, a indiqué que ces incidents avaient aggravé les tensions ethniques entre les communautés serbe et albanaise.  Le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Kosovo, Harri Holkeri, est intervenu auprès des autorités de la province pour s’assurer que tous les efforts seraient faits pour que les responsables de ces violences et de ces meurtres soient identifiés et poursuivis en justice, a poursuivi M. Annabi, pour qui le fait que les Nations Unies deviennent la cible de tentatives d’intimidation est aussi source de préoccupation.


Déplorant à leur tour les violences de ces dernières semaines qui portent ombrage aux progrès réalisés ces dernières années dans le domaine du transfert des responsabilités de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) vers les institutions autonomes élues, nombre de délégations ont, à l’instar de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la France, exhorté les autorités de la province à tout mettre en œuvre pour restaurer la sécurité.  Un tel effort suppose, pour le Royaume-Uni et le Mexique, de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, la corruption, les trafics en tous genres et la criminalité organisée.  Pour ce faire, la Chine a invité Pristina à coopérer davantage avec la KFOR et la MINUK, tandis que le représentant de la Guinée a prôné une extension de l’autorité de la Mission onusienne à l’ensemble de la province. 


S’agissant des aspects politiques du processus de normalisation au Kosovo, les délégations ont réaffirmé leur attachement au principe des « normes avant le statut » et invité M. Holkeri à en préciser les modalités dans les prochaines semaines.  Les Etats-Unis ont, à l’image des autres délégations, souhaité que le dialogue direct s’établisse au plus vite entre Belgrade et Pristina et porte sur les questions en suspens comme le retour des populations, la réforme du Corps de protection du Kosovo afin de le rendre plus représentatif des composantes minoritaires de la province, le renforcement de l’état de droit et du respect des minorités, et le redressement économique.  Pour leur part, la Fédération de Russie et la Serbie-et-Monténégro ont mis en garde le Conseil de sécurité contre le risque posé par une attitude passive de la communauté internationale face au non-respect des droits des minorités non albanaises du Kosovo et aux actes de terrorisme perpetrés contre elles. 


Outre les orateurs déjà mentionnés, les représentants des pays suivants se sont également exprimés: Pakistan, Bulgarie, Cameroun, Chili, Espagne, Angola, Allemagne, République arabe syrienne, Italie (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés) et Albanie. 


Résolutions 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999)


Déclarations


M. HEDI ANNABI, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, informant les membres du Conseil de sécurité des derniers développements intervenus au Kosovo depuis la réunion du 3 juillet 2003, a souligné notamment que M. Harri Holkeri avait pris ses fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo.  Dans le cadre des consultations qu’il a menées avec les différentes parties prenantes, M. Holkeri a réaffirmé l’attachement des Nations Unies au principe des « normes avant le statut » et insisté sur l’importance du dialogue direct entre Pristina et Belgrade.  Pour M. Holkeri, ce dialogue doit se concentrer sur des questions concrètes et il travaille actuellement à la définition des contours de ce dialogue qui seront soumis aux parties dans les semaines à venir.  Abordant la question de la sécurité, M. Annabi a rappelé qu’au mois d’août des incidents meurtriers avaient été enregistrés à de nombreuses reprises et avaient été publiquement condamnés par les dirigeants politiques tant albanophones que serbes, les deux communautés ayant été touchées.  Ces incidents ont aggravé les tensions ethniques  et M. Holkeri a demandé aux responsables politiques de s’assurer que les responsables de ces actes soient retrouvés et poursuivis en justice.  Le 3 août dernier, un agent de police des Nations Unies de nationalité indienne a été tué au Kosovo, a poursuivi M. Annabi déplorant le fait que les Nations Unies deviennent la cible des attaques et des tentatives d’intimidation.


Au niveau politique, l’activité est restée assez calme depuis le 3 juillet dans la mesure où le Parlement a repris sa session le 4 septembre.  Le Parlement de Serbie-et-Monténégro a adopté le 5 septembre une déclaration sur le statut du Kosovo qui a été très critiquée par les autorités albanaises du Kosovo et a entraîné un refroidissement des relations entre Belgrade et Pristina.  Faisant état des efforts de la Mission d’administration intérimaire (MINUK) et du Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD) pour faciliter les retours, le Sous-Secrétaire général a indiqué que les personnes déplacées ont continué à rentrer au cours de l’été mais que les problèmes de sécurité ont retardé ces retours et dissuadé nombre de membres des minorités de revenir.  Ces retours seront probablement reportés au printemps 2004, a-t-il dit, tout en soulignant que le 21 août, le Premier Ministre du Kosovo avait débloqué 7 millions d’Euros de fonds propres du Gouvernement kosovar pour faciliter le retour des minorités.  Cependant, une telle décision prise au sein du Gouvernement n’a pas eu l’effet escompté au niveau local, a-t-il dit.  S’agissant des collectivités locales, M. Annabi a indiqué que les budgets des municipalités sont trop faibles pour financer des programmes d’ampleur satisfaisante concernant le retour des déplacés, la santé, l’éducation.  Aussi, à Mitrovica, la MINUK a contribué à mettre au point des programmes de réinstallation pour les minorités, a-t-il dit, avant de souligner que le Gouvernement du Kosovo avait engagé un programme de privatisation ces derniers mois.  La MINUK et la KFOR ont poursuivi leur lutte contre la criminalité dans la province du Kosovo et certains éléments de l’armée ont été arrêtés.  M. Annabi s’est dit enfin préoccupé par la situation sécuritaire au Kosovo et a assuré que le Représentant spécial, M. Holkeri, poursuivra ses efforts pour favoriser le dialogue direct entre Belgrade et Pristina. 


M. MASOOD KHALID (Pakistan) a limité son intervention à la MINUK et au rôle de la Mission, rappelant que le développement et l’aide à l’administration font partie du mandat. Il a demandé que la MINUK développe une politique réaliste, consulte les responsables locaux dans ses décisions afin de pouvoir jouir de leur confiance.  Elle doit, a-t-il ajouté, pouvoir compter sur la confiance de toutes les parties concernées.  Il a enfin rappelé que le Gouvernement du Kosovo doit se voir attribuer davantage d’autonomie, notamment en matière de gestion des ressources budgétaires. 


M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie) a estimé que la situation dans la province du Kosovo demeure complexe et que les dispositions de la résolution 1244 ne sont pas respectées en matière de sécurité, de tolérance interethnique, de respect des minorités non albanaises et de retour des réfugiés.  De nombreux crimes sont enregistrés, a-t-il dit, faisant notamment état du massacre d’écoliers serbes le 13 août.  Jugeant que l’assassinat est un outil du terrorisme, il a invité le Conseil de sécurité à ne pas rester passif.  Les incidents de ces dernières semaines pourraient avoir des conséquences très négatives pour la suite de la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité.  Il faut assurer le retour des réfugiés, la sécurité, le redressement économique, a-t-il dit à l’intention du Représentant spécial du Secrétaire général, plaidant de nouveau pour le respect du principe des « normes avant le statut ».  La MINUK doit jouer un rôle actif pour s’opposer à la violence dans la province, faire respecter la loi et l’ordre et ne ménager aucun effort pour neutraliser les extrémistes. 


M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) a condamné de manière catégorique les actes de violence des dernières semaines dans la province du Kosovo.  Tous ces actes, en particulier ceux qui ont visé la présence des Nations Unies, ne peuvent que miner les efforts internationaux et locaux de normalisation de la vie des habitants de la province.  La Bulgarie regrette que certains groupes ralentissent ainsi  ce processus, a dit M. Tafrov, avant d’exhorter les institutions de la province à tout mettre en œuvre pour condamner les auteurs de ces violences et mettre un terme à la criminalité.  Il a déploré en outre les tensions interethniques qui font obstacle au retour des réfugiés et souhaité que la communauté internationale condamne vigoureusement ces dérives.


M. JAMES CUNNINGHAM (Etats-Unis) a condamné les violences et les attaques perpétrées au cours des deux derniers mois, faisant observer que cela souligne l’impératif de l’Etat de droit.  Il a réitéré son soutien à la MINUK, la seule solution, selon lui, étant de continuer avec le principe des “normes avant le statut”.  A cet égard, les Etats-Unis continuent à offrir une assistance technique.  Le représentant a demandé au Représentant spécial du Secrétaire général, M. Holkeri, de convoquer les dirigents de Pristina et Belgrade afin de réinitier le dialogue le plus rapidement possible.  Il a jugé que les commentaires unilatéraux sur le futur du statut du Kosovo sont inutiles et prématurés, car il faut aujourd’hui se concentrer sur le dialogue.


Mme EMMANUELLE D’ACHON (France) a réaffirmé la pleine confiance et l’appui de la France au nouveau Représentant spécial du Secrétaire général, M. Holkeri, pour poursuivre la mise en oeuvre de la résolution 1244.  Convaincue que la formule les « normes avant le statut » reste pleinement valide, la France fait confiance à M. Holkeri pour définir, en liaison notamment avec les autorités autonomes du Kosovo, la meilleure façon de progresser sans tarder dans des domaines tels que l’Etat de droit, l’ordre public, le respect des minorités et le retour des réfugiés et des personnes déplacées.  Elle souhaite également que soient définies les modalités selon lesquelles pourra enfin s’engager entre Pristina et Belgrade un dialogue direct sur des questions pratiques d’intérêt commun.


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) s’est inquiété des actes criminels qui font obstacle à l’encontre de l’édification d’une société multiethnique au Kosovo.  Nous ne souhaitons pas que ces atrocités se reproduisent, a-t-il poursuivi, exhortant les institutions autonomes à freiner les actes des groupes extrémistes.  Nous devons faire en sorte, au sein du Conseil de sécurité, que les causes de cette violence soient identifiées et que des stratégies soient mises en œuvre dans les domaines de l’éducation, de la justice et de l’intégration.  La normalisation de la vie dans la province du Kosovo incombe en priorité aux Kosovars, a estimé M. Zinser, exhortant les institutions autonomes à encourager le retour des réfugiés en rétablissant la sécurité, à faire preuve de transparence et d’esprit de dialogue.  Le dialogue entre Pristina et Belgrade doit être concrétisé tant dans les aspects sécuritaires que sociaux ou économiques.  Enfin, le Mexique est inquiet de l’ampleur du trafic d’armes légères et de petit calibre au Kosovo et se félicite du lancement du troisième programme de collecte d’armes. 


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a jugé le bilan des activités de la MINUK au Kosovo mitigé.  Le relèvement de l’économie, le retour des réfugiés, l’instauration de l’Etat de droit et la restauration de la sécurité demeurent des sources d’inquiétude, a poursuivi M. Sow, tout en reconnaissant que pour ce qui est du transfert des responsabilités de la MINUK vers les nouvelles institutions autonomes, des progrès tangibles ont été constatés.  La situation sécuritaire n’est pas encore stable, comme en témoignent les assassinats du mois d’août, a-t-il dit, avant de prôner une réforme du Corps de protection du Kosovo afin d’en faire une structure réellement interethnique.  Prônant le renforcement du dialogue entre Pristina et Belgrade, le représentant de la Guinée a par ailleurs demandé l’extension de l’autorité de la MINUK à l’ensemble de la province.  Enfin, a-t-il estimé, l’efficacité du rôle de la communauté internationale dans la province suppose la pleine participation des populations du Kosovo. 


M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) s’est déclaré convaincu que les contacts réalisés par M. Holkeri seront fructueux et permettront la mise en oeuvre de la résolution 1244.  Se félicitant des progrès significatifs réalisés et du transfert graduel des responsabilités qui s’est mis en place, le représentant a demandé que ce processus continue.  Mais il s’est déclaré préoccupé par les violences et le fait qu’elles pourraient fragiliser le processus en cours.  Le Chili est d’avis que ces actes ne doivent pas remettre en cause la création d’une société multiethnique et estime que le retour des membres des minorités est fondamental.  Le représentant a souhaité que soit élaboré un plan pour assurer que la progression reste conforme au principe des « normes avant le statut » et a demandé aux parties d’approfondir le dialogue.


Mme ANA MARIA MENENDEZ (Espagne) a condamné les actes terroristes et demandé que les auteurs soient jugés et punis.  Elle a rappelé que la sécurité est fondamentale au progrès économique et au retour des réfugiés.  Elle a souhaité le succès du Représentant spécial, M. Holkeri, et déclaré que l’Espagne s’identifie totalement avec la politique des normes avant le statut.  Elle a jugé que les déclarations publiques des dirigeants politiques sur le futur du Kosovo sont préoccupantes, surtout quand elles sont contraires à l’esprit de la résolution 1244 et s’est en conclusion prononcée en faveur de la multiethnicité.


M. ISMAEL ABRAAO GASPAR MARTINS (Angola) a regretté que le rétablissement de la sécurité n’aille pas de pair avec les progrès réalisés dans le transfert des responsabilités vers les institutions autonomes de la province du Kosovo.  Les actes de violence et d’intimidation ne doivent pas continuer de saper les efforts de la communauté internationale et de certains dirigeants locaux en faveur de la normalisation.  Nous exhortons les dirigeants de la province à collaborer avec la MINUK pour briser le cycle de la violence et procéder au désarmement des citoyens du Kosovo détenant des armes illégales.  Il faut renforcer l’Etat de droit, privilégier les retours et contribuer au redressement de l’économie du Kosovo, conformément aux dispositions de la résolution 1244 (1999) afin de parvenir à une société multiethnique.  Enfin, M. Gaspar Martins a appuyé le principe des « normes avant le statut » et plaidé pour un dialogue direct constructif entre Belgrade et Pristina.


M. GUNTER PLEUGER (Allemagne) a jugé que les incidents violents de ces dernières semaines ne devaient pas détourner les parties prenantes de l’objectif d’édification d’un Kosovo multiethnique.  Il est clair que les deux parties, serbe et albanaise, n’ont pas respecté les dispositions de la résolution 1244, a dit M. Pleuger, avant d’exhorter les institutions provisoires du Kosovo à faire davantage pour privilégier le retour des populations, mettre fin à la violence, respecter l’Etat de droit, et relancer l’économie.  En outre le principe des normes avant le statut a été soutenu de nouveau par l’Allemagne qui a plaidé pour le dialogue direct entre Belgrade et Pristina. 


M. IYA TIDJANI (Cameroun) a rappelé que le bilan des efforts déployés par l’ONU pour stabiliser et pacifier la région n’est pas entièrement positif et souligné que les problèmes puisent leur raison d’être dans les intolérances et les injustices partisanes.  Etablir un environnement sécurisé, protéger les civils, faciliter le retour des réfugiés, ce sont là les tâches assignées par la résolution 1244, a-t-il rappelé, mais ces objectifs dérangent les extrémistes de tous bords.  L’ONU s’est engagée à mener à terme la mission dont elle a la charge au Kosovo et le Conseil doit apporter tout son appui au Représentant spécial.  Soulignant que le Kosovo traverse une période délicate, le représentant a demandé que le Conseil place son action au Kosovo dans le long terme, afin de résoudre sans précipitation la question du statut final du Kosovo.  Le Cameroun a en conclusion lancé un appel en faveur du dialogue et de la multiethnicité.


M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) s’est déclaré convaincu que la situation sécuritaire doit être améliorée pour éviter que les événements qui se sont produits le mois dernier ne se reproduisent et se généralisent.  Opposée aux trafics illicites en tous genres et favorable au retour des réfugiés, la République arabe syrienne encourage un dialogue continu entre Belgrade et Pristina et la poursuite du processus politique.  Elle appuie également le principe des normes avant le statut et accueille avec confiance les efforts de M. Holkeri pour aider à la construction d’une province stable et paisible.


M. ZHANG YISHAN (Chine) s’est dit préoccupé par les récents actes de violence, signes d’une détérioration de la situation sécuritaire.  La Chine demande à la MINUK, la KFOR et aux autorités autonomes de la province de lutter contre l’insécurité et les violences dont font l’objet les minorités, et en particulier les Serbes.  Nous invitons les parties à engager un dialogue direct constructif.  Ce dialogue est impératif, notamment entre Belgrade et Pristina.


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni), apportant son appui à M. Holkeri, a plaidé pour un dialogue direct entre Belgrade et Pristina, et pour la définition des critères relatifs au principe des normes avant le statut.  Pour restaurer la sécurité et renforcer l’état de droit, il est indispensable de renforcer les capacités de la police locale, de lutter contre le trafic illicite des armes légères, la fraude et la corruption.  Ces éléments sont indispensables pour parvenir à une société multiethnique au Kosovo. 


M. DEJAN SAHOVIC (Serbie-et-Monténégro) s’est déclaré extrêmement préoccupé par la dégradation de la sécurité au Kosovo et fait remarquer que la population serbe est la première cible des mesures d’intimidation.  Il s’est donc félicité de la détermination du nouveau représentant spécial du Secrétaire général au Kosovo, M. Holkeri, à assurer la sécurité dans la région et affirmé qu’il partage l’opinion de ce dernier selon laquelle les attaques récentes ont pour objectif d’empêcher la multiethnicité de régner dans la province.  Il a déclaré attendre des mesures concrètes contre l’Armée nationale albanaise (ANA) et a souhaité que le renforcement de la sécurité dans la région permette d’accélérer le retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières.  Le représentant a réaffirmé la pertinence du principe « les normes avant le statut » et accueilli favorablement l’engagement renouvelé du Groupe de contact.  Il a déclaré que son pays souhaite établir un dialogue régulier avec le Groupe afin de contribuer à la mise en œuvre de la résolution 1244 et à la stabilisation de la région.


M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), au nom de l’Union européenne et des pays candidats et associés, a fermement condamné la violence perpétrée au Kosovo le mois dernier.  Il a exhorté toutes les parties concernées à coopérer avec le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général afin d’assurer la pleine application de la résolution 1244 et de s’opposer à des actes unilatéraux qui pourraient mettre en danger les objectifs d’un Kosovo stable, multiethnique et démocratique.  L’Union européenne appuie le programme d’amnistie lancé par M. Holkeri et destinée à encourager la population à rendre les armes en sa possession; elle est aussi d’avis que le Kosovo doit respecter les normes internationales et européennes le plus rapidement possible.  C’est pourquoi elle exhorte les dirigeants de Belgrade et de Pristina à lancer sans attendre un dialogue direct sur les questions d’intérêt mutuel.  L’Union européenne est également fermement engagée pour le développement économique du Kosovo et encourage les privatisations comme une mesure indispensable pour assurer la normalisation et le développement de la société.


M. AGIM NESHO (Albanie) a estimé que l’attention que la communauté internationale accorde au Kosovo constitue un facteur positif et a permis au Kosovo de faire des progrès significatifs.  Maintenant, a-t-il continué, il faut mettre l’accent sur le fonctionnement de nouvelles institutions politiques, garantes d’une plus grande maturité politique.  Le représentant a déclaré que les derniers incidents sont tragiques et doivent être condamnés comme étant le signe d’un passé agonisant.  Mais, a-t-il continué, nous ne devons pas nous focaliser exclusivement sur la condamnation de ces incidents; le Kosovo n’a pas besoin d’un processus qui alimente le conflit.  Le représentant s’est félicité de la politique clairvoyante de l’Union européenne qui permet de jeter les bases d’une intégration rapide du Kosovo dans la région, et du travail réalisé par l’ONU dans la région.  Estimant que la mission de M. Holkeri sera couronnée de succès, il a encouragé les parties au conflit à engager le dialogue et à mettre en place les bases d’une coopération économique.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.