CS/2523

EN SIERRA LEONE LE CONSEIL OPTE POUR UN RETRAIT GRADUEL DES EFFECTIFS DE LA MINUSIL QUI DEVRAIT S’ACHEVER EN DECEMBRE 2004

18/07/2003
Communiqué de presse
CS/2523


EN SIERRA LEONE LE CONSEIL OPTE POUR UN RETRAIT GRADUEL DES EFFECTIFS DE LA MINUSIL QUI DEVRAIT S’ACHEVER EN DECEMBRE 2004


Sous la présidence de M. Inocencio Arias (Espagne) le Conseil de sécurité a, après avoir pris note du rapport du Secrétaire général en date du 23 juin 2003* et en particulier des modalités possibles de la réduction des effectifs de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), adopté à l’unanimité sa résolution 1492 (2003) aux termes de laquelle il a approuvé la recommandation formulée par le Secrétaire général selon laquelle la réduction des effectifs de la MINUSIL devrait se dérouler selon l’option du statu quo modifié, jusqu’au retrait d’ici décembre 2004.  Selon cette résolution, le Conseil a décidé de surveiller de près les principaux critères retenus aux fins de la réduction des effectifs de la MINUSIL et prié le Secrétaire général de lui rendre compte, à la fin de chaque phase et à échéances régulières, des progrès accomplis par rapport à ces critères.


Les deux autres options envisagées mais non recommandées par M. Kofi Annan, étaient: le « retrait accéléré » qui se serait totalement achevé d’ici juin 2004 ; et le « retrait différé » qui se serait étalé sur une période s’achevant en juin 2005.


Projet de résolution(S/2003/713)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son Président concernant la situation en Sierra Leone,


Conscient de la précarité persistante de la situation en matière de sécurité dans la région du fleuve Mano, en particulier du conflit au Libéria et de la nécessité de renforcer davantage la capacité de la police et des forces armées sierra-léonaises pour leur permettre d’assurer la sécurité et la stabilité de manière indépendante,


Prenant note du rapport du Secrétaire général en date du 23 juin 2003 (S/2003/663), en particulier des modalités possibles de la réduction des effectifs de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) décrites dans les paragraphes 32 à 40,


1.Approuve la recommandation formulée par le Secrétaire général au paragraphe 68 de son rapport, selon laquelle la réduction des effectifs de la MINUSIL devrait se dérouler suivant l’option du statu quo modifié, jusqu’au retrait d’ici décembre 2004, et prend note avec satisfaction de l’intention du Secrétaire général de soumettre au Conseil, au début de 2004, des recommandations complémentaires concernant ce qui resterait de la présence de l’ONU;


2.Décide de surveiller de près les principaux critères retenus aux fins de la réduction des effectifs et prie le Secrétaire général de lui rendre compte, à la fin de chaque phase et à échéances régulières, des progrès accomplis par rapport à ces critères, ainsi que de formuler toutes recommandations nécessaires concernant la planification des phases ultérieures du retrait;


3.Prie le Secrétaire général d’agir en conséquence;


4.                Décide de rester activement saisi de la question.


Dix-huitième rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (S/2003/663)


Ce nouveau rapport donne un bilan de la situation sur le plan de la sécurité en Sierra Leone et des progrès accomplis en matière de réduction des effectifs de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) depuis le 18 mars 2003. 


Il rappelle que, par sa résolution 1470 du 28 mars 2003, le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la MINUSIL pour une période de six mois, jusqu’au 30 septembre 2003, et a engagé la MINUSIL à achever comme prévu, en tenant compte de la situation en matière de sécurité dans le pays, la réduction de ses effectifs militaires au nombre de 13 074 hommes au 1er juin 2003, (contre 14 721 en mars 2003) dont 246 observateurs militaires (contre 256 en mars 2003). 


Les sept chapitres de ce rapport décrivent successivement, outre l’introduction, la situation en matière de sécurité; les critères de sécurité; les trois options de la réduction des effectifs de la MINUSIL; le suivi et la promotion du respect des droits de l’homme et la réconciliation nationale et justice; l’action humanitaire et le relèvement et développement; et enfin les observations et recommandations du Secrétaire général. 


Dans ses observations, le Secrétaire général s’inquiète notamment des répercussions du conflit du Libéria sur la stabilité de la Sierra Leone et de l’aggravation de l’instabilité de la sous-région résultant du conflit ivoirien.  Il importe, souligne-t-il, que la communauté internationale apporte tout l’appui nécessaire aux négociations en cours sur le Libéria ainsi qu’à l’application de l’Accord de Linas-Marcoussis en Côte d’Ivoire, car le retour de la sous-région à la stabilité en dépend. 


En ce qui concerne la réduction des effectifs de la MINUSIL, il estime que la situation en matière de sécurité ne permet pas de penser qu’une application accélérée du plan de retrait serait justifiée.  On ne peut s’attendre à ce que la police ou les forces armées sierra-léonaises soient en mesure d’assumer intégralement la responsabilité de la sécurité intérieure et extérieure d’ici à 2004 sans l’appui de la MINUSIL.  La troisième et dernière phase de réduction des effectifs de la MINUSIL prévoit trois options : le « retrait accéléré » pour un retrait total d’ici juin 2004; le « retrait différé » pour un retrait total d’ici juin 2005; et le « statu quo modifié », objectif intermédiaire consistant à achever le retrait de la MINUSIL en décembre 2004.  Le Secrétaire général rappelle que la première phase a vu le retrait de 600 hommes en novembre 2002, ramenant les effectifs de 17 500 à 16 900 hommes.  La seconde, s’étalant de décembre 2002 à mai 2003 a permis le rapatriement de 3 826 hommes portant l’effectif de la force de 16 900 à 13 074 hommes. 


Quelle que soit l’option retenue par le Conseil de sécurité, précise M. Kofi Annan, celui-ci devra avant le retrait définitif de la MINUSIL, faire un bilan approfondi de la réalisation des principaux critères de sécurité pour décider s’il ne conviendrait pas de maintenir sur place une présence résiduelle de la MINUSIL pour mener à son terme la formation de la police sierra-léonaise.  A cet égard, il note que le plan de création de la police sierra-léonaise prévoit que la formation des nouveaux cadets ne se terminera pas avant la fin de 2005. 


Si le Conseil de sécurité approuve l’option reccommandée par le Secrétaire général, à savoir le « statu quo modifié », M. Annan, soumettra de nouvelles recommandations sur la question du maintien d’une présence résiduelle de la MINUSIL dès le début de 2004. 


Par ailleurs, le Secrétaire général se félicite des progrès considérables dans le cadre de la promotion les droits de l’homme, la réconciliation nationale et la justice, de même que les activités menées pour répondre aux besoins des enfants touchés par le conflit, qui sont des aspects essentiels de la stratégie globale de consolidation de la paix.  Dans ce contexte, il salue l’accélération des travaux de la Commission vérité réconciliation et du Tribunal spécial créé conformément aux recommandations de la résolution 1315 (2000) du Conseil de sécurité. 


S’agissant du domaine humanitaire, le Secrétaire général tout en s’inquiétant de l’infiltration en Sierra Leone de combattants libériens mêlés aux réfugiés, se félicite de l’accélération du rapatriement, sous les auspices du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), des Sierra-Léonais réfugiés dans d’autres pays.  En effet, depuis 2001, 234 000 Sierra Léonais ont été rapatriés (dont 141 000 avec l’aide du HCR) et l’objectif du HCR est de permettre le rapatriement de tous les Sierra-Léonais qui le souhaitent d’ici à juin 2004. 


En ce qui concerne l’aspect économique, il ressort des données préliminaires disponibles que l’activité économique a continué de progresser en Sierra Leone au cours du premier semestre 2003, malgré le choc provoqué par les cours du pétrole.  Ayant passé avec succès la troisième revue de l’accord de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance, la Sierra Leone est admise à bénéficier, pour une deuxième année consécutive, d’une aide provisoire au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Poussé par les apports d’aide étrangère, le déficit de la balance courante de la Sierra Léone a augmenté en 2002 pour s’inscrire à 26% du PIB, le taux de change a été réajusté à la hausse et les réserves en devises se sont accrues de façon substantielle, jusqu’à représenter 2,3 mois d’importations.  Si les recettes fiscales ont représenté 14,5% du PIB en 2002, dépassant l’objectif fixé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance, les dépenses courantes ont, quant à elles, représenté 29% du PIB ce qui est trop élevé pour être viable à long terme. 


Par ailleurs, le Secrétaire général se félicite des progrès tangibles réalisés dans le domaine de la réinsertion des anciens combattants, comme en atteste la réinsertion d’environ 48 000 des 57 000 ex-combattants désarmés.  La Commission nationale pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion estime qu’en juin 2003, il reste encore 9 100 anciens combattants à inclure dans un programme de réinsertion au cours de l’année. 


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