CS/2477

LE DIRECTEUR DU PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL ALERTE LE CONSEIL DE SECURITE DU DRAME ALIMENTAIRE QUI SE JOUE EN AFRIQUE

07/04/03
Communiqué de presse
CS/2477


Conseil de sécurité

4736e séance – après-midi


LE DIRECTEUR DU PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL ALERTE LE CONSEIL DE SECURITE DU DRAME ALIMENTAIRE QUI SE JOUE EN AFRIQUE


Le Directeur général du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), James Morris, a cet après-midi alerté les quinze membres du Conseil de sécurité du niveau de souffrance sans précédent que connaissent les populations africaines, compte tenu de la crise alimentaire actuelle.  En raison de la sécheresse, des catastrophes naturelles ou des conflits armés, plus de 38 millions de personnes dans 27 pays du continent africain sont aujourd’hui menacées par l’une des plus importantes crises alimentaires de ces dernières décennies.  Mettant en parallèle la situation en Iraq et celle de l’Afrique, le Directeur de la plus grande organisation humanitaire au monde s’est interrogé sur l’attitude de la communauté internationale face à la situation désespérée en Afrique alors qu’elle ne l’accepte pas dans d’autres parties du monde, dénonçant ainsi une politique des « deux poids, deux mesures ». 


James Morris, qui a pris ses fonctions à la tête du PAM l’année dernière, a expliqué que le Programme doit désormais trouver 1,8 milliard de dollars cette année pour simplement financer la fourniture d’une aide alimentaire d’urgence en Afrique, soit l’équivalent des ressources allouées au PAM en 2002 pour financer l’ensemble des projets dans le monde et plus que le budget biennal du Secrétariat des Nations Unies à New York.  Evoquant sa visite récente dans la Corne de l’Afrique, James Morris a expliqué qu’il y avait une forte interaction entre l’impact du VIH/sida, la gouvernance et le secteur alimentaire.  Dans les zones rurales, la terre n’est plus cultivée en raison de la mort des agriculteurs, soit 7 millions, des conséquences de la pandémie du VIH/sida.  La pandémie devrait atteindre son plus haut niveau en Afrique australe en 2005-2007.


Le Directeur du PAM a demandé aux acteurs concernés, au premier rang desquels les Africains eux-mêmes, de s’engager plus résolument, précisant par exemple qu’au plus fort du conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée, les deux pays  dépensaient en effet l’équivalent d’un million de dollars par jour.  Aux membres du Conseil avec lesquels il a engagé un dialogue interactif, le Directeur du PAM leur a demandé de contribuer à placer la sécurité alimentaire au centre des préoccupations de la communauté internationale, soulignant que les questions humanitaires relèvent de questions de sécurité.  Il n’y a pas de doute que la famine et la pauvreté alimentent les conflits et privent l’Afrique de l’avenir qu’elle mérite.  Aux nations les plus riches, James Morris leur a demandé de renverser les politiques commerciales mondiales qui ont un impact négatif direct sur la production agricole des pays en développement.


LA CRISE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE, MENACE A LA PAIX ET A LA SECURITE


Exposé du Directeur général du Programme alimentaire mondial


M. JAMES MORRIS, Directeur général du Programme alimentaire mondial (PAM), évoquant la guerre en Iraq, a précisé que son Organisation a lancé une opération humanitaire qui pourrait devenir la plus grande opération dans l’histoire, combinant des activités logistiques, alimentaires et de communication pour un coût total de 1,3 milliard de dollars sur une période de six mois.  Chaque famille iraquienne dispose de l’équivalent d’un mois de réserve alimentaire.  Mais au moment où nous nous réunissons aujourd’hui, 40 millions d’Africains sont exposés à de sérieux risques.  Je ne peux pas m’empêcher de penser que nous mettons en pratique une politique de « deux poids deux mesures ».  Comment pouvons-nous accepter au quotidien de telles souffrances  et un tel désespoir en Afrique alors que nous ne les accepterions pas dans d’autres parties du monde?  L’engagement humanitaire est un choix politique et le Conseil de sécurité est le forum politique le plus important au monde.  


Les causes de la crise alimentaire en Afrique sont multiples. Il s’agit de la combinaison de sécheresses endémiques, de l’échec des politiques économiques, de la guerre civile, de l’impact croissant du VIH/sida qui ont causé un grave préjudice au secteur alimentaire et miné la capacité des gouvernements à répondre aux besoins de leurs populations.  Le niveau de souffrance est sans précédent.  Le Programme alimentaire mondial doit désormais trouver 1,8 milliard de dollars cette année pour simplement financer la fourniture d’une aide alimentaire d’urgence en Afrique.   Cette somme est équivalente à celle que nous avions réunie en 2002 pour financer l’ensemble de nos projets dans le monde et représente plus que le budget biennal du Secrétariat des Nations Unies à New York.  A ce jour, nous devons encore réunir un milliard de dollars. L’année dernière, l’aide alimentaire a chuté globalement pour atteindre les dix millions de tonnes métriques nécessaires contre 15 millions en 1999.  Selon l’Organisation mondiale de la santé, la faim continue d’être la menace à la santé la plus importante au monde.


Des développements encourageants ont cependant eu lieu, notamment le fait que le Secrétaire général a fait de la faim en Afrique, et le lien avec la pandémie du VIH/sida, une priorité tandis que la France et les Etats-Unis travaillent de concert pour  que la crise alimentaire en Afrique soit à l’ordre du jour de la prochaine réunion du G8.  Le Président américain a annoncé la création d’un fonds de 200 millions de dollars pour prévenir la famine.


Evoquant sa visite récente dans la Corne de l’Afrique, James Morris a expliqué qu’il y avait une forte interaction entre l’impact du VIH/sida, la gouvernance et le secteur alimentaire.  La majorité des talents africains meurent ou émigrent.  Dans les zones rurales, la terre n’est plus cultivée en raison de la mort de 7 millions d’agriculteurs, du fait de la pandémie du VIH/sida.  La pandémie n’a toutefois pas encore atteint son plus haut niveau qui, selon les prévisions, devrait affecter l’Afrique australe en 2005-2007.  Comment les enfants des zones rurales vont-ils alors apprendre à cultiver la terre si leurs parents sont trop malades pour le leur enseigner?  Comment maintenir des services scolaires de base quand les enseignants meurent à un tel rythme que les gouvernements n’ont pas le temps d’en former de nouveaux?  Le Président de la Zambie me disait que son pays perdait 2 000 enseignants par an des suites du VIH/ sida alors que seulement 1 000 pouvaient être formés chaque année pour les remplacer. 


Le PAM est également préoccupé par des allégations faisant état d’une politisation de l’aide humanitaire.  Lorsque ces faits ont été confirmés, nous avons suspendu nos opérations.  Par ailleurs, l’Ethiopie constitue un exemple classique d’un pays qui a reçu une aide d’urgence importante par habitant mais une aide au développement par habitant très réduite.  Plus de 11 millions d’Ethiopiens ont désormais besoin de nourriture.  Heureusement, nous avons déjà reçu 70% des engagements pris par les gouvernements.  En Erythrée, en revanche, la guerre a laissé en  héritage 900 000 personnes déplacées qui s’ajoutent aux 1,4 million de personnes souffrant de la sécheresse.  Deux  Ethiopiens sur trois sont menacés par la famine.  Nous devons réagir rapidement.  La sécurité alimentaire s’est également détériorée au Sahel, en Mauritanie, au Cap-Vert, en Gambie, au Sénégal et au Mali alors que les opérations alimentaires d’urgence manquent de fonds.  Seuls 40 % des besoins financiers sont actuellement honorés.  Les progrès en matière d’aide alimentaire en Ethiopie et Erythrée dépendent également d’un engagement ferme en faveur de la paix.  Au cours de la guerre, les deux pays ont dépensé l’équivalent d’un million de dollars par jour.


M. Morris a affirmé que le lien entre la violence politique et la crise alimentaire est particulièrement prégnant en Angola où la situation humanitaire demeure inquiétante.  Notre travail est de contribuer à la reprise de l’économie angolaise et au maintien de la paix.  Un nombre important de personnes déplacées ou isolées sont à présent accessibles mais la présence de mines sur tout le territoire rend cet accès difficile et fait obstacle à la production agricole.


En dépit des progrès réalisés ces dernières années, de larges poches de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur des frontières continuent d’être la source de frictions politiques, de violence et d’insécurité en Afrique.  Les concentrations importantes de réfugiés entraînent souvent la dégradation de l’environnement et par-là une dégradation des relations avec les populations autochtones.  Dans l’ensemble, le PAM nourrit 1,8 million de réfugiés et 5,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur des frontières pour un montant de 166 millions de dollars.  Les dons demeurent cependant insuffisants.


En Afrique de l’Ouest, la situation politique et en matière de sécurité est en crise depuis des années.  Le Libéria se trouve à nouveau au centre d’un conflit qui pourrait s’étendre.  Sans solution durable au Libéria, la situation humanitaire devrait demeurer préoccupante en 2003 et avoir un impact sur la Guinée et la Sierra Leone.  L’escalade de la violence en Côte d’Ivoire et la situation humanitaire précaire risquent en outre de se détériorer davantage et d’avoir des incidences régionales.  Le PAM a lancé une opération régionale d’urgence en novembre 2002 en réponse à la crise  Le HCR et le PAM ont en outre fait savoir que le sort de plus de 1,2 million de réfugiés est incertain à cause du manque de fonds nécessaires pour l’aide alimentaire. 


En matière de mesures à prendre, nous avons tenu une réunion préparatoire avec le G8 le mois dernier à New York qui a permis de dessiner certaines idées pour l’avenir.  La prévention et les réponses à donner à la crise alimentaire en Afrique requièrent l’engagement plus fort d’un grand nombre d’acteurs, au premier rang desquels figurent les Africains eux-mêmes.  Les politiques commerciales mondiales des nations les plus riches qui ont un impact négatif direct sur la production agricole des pays en développement doivent également être renversées.  Des progrès significatifs peuvent être réalisés avec des investissements faibles.  Il faut au préalable un engagement plus grand de la communauté des donateurs sur la base de systèmes d’alerte rapide mieux ciblés et plus sophistiqués.  Un accroissement substantiel des investissements de base dans les infrastructures agricoles est également nécessaire, notamment en matière d’irrigation.  Nous souhaitons dans le même temps encourager les dons provenant de donateurs non traditionnels, en particulier de la part des pays en développement.  L’Inde, par exemple, a offert 1 million de tonnes de céréales à l’Afghanistan mais nous avons besoin de trouver des fonds pour le transport et la gestion. 


Nous allons en outre lancer un appel à la communauté des donateurs pour qu’elle réalise des investissements majeurs en faveur des enfants africains.  L’avenir de l’Afrique dépendra de la santé, de l’éducation et du savoir-faire de sa force de travail.  Le PAM souhaite travailler en partenariat avec le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) afin de favoriser la scolarisation des enfants par le biais de programmes d’alimentation à l’école.  Il faut nourrir 100 millions d’enfants dans le monde dont 50 millions en Afrique.  Un grand nombre de pays ont déjà fourni une aide conséquente, notamment le Canada qui a engagé 75 millions de dollars sur 3 ans pour l’alimentation des enfants scolarisés.  Il est également essentiel de souligner l’importance du maintien de la paix et de la diplomatie en matière d’aide alimentaire.  La guerre et les conflits, en Afrique et ailleurs, mènent rapidement à la famine.  Les personnes qui ont faim et ne disposent pas de nourriture développeront plus facilement des attitudes agressives.  Il n’y a pas de doutes, la famine et la pauvreté alimentent les conflits et privent l’Afrique de l’avenir meilleur qu’elle mérite.


Débat interactif


M. JAMES B. CUNNIGHAM (Etats-Unis) a demandé au Directeur du PAM quel était le message le plus récent envoyé aux donateurs et quelles avaient été leurs réponses.  Quels sont les besoins à combler pour 2003?


M. MARTIN BELINGA-EBOUTU (Cameroun) a rappelé que le mandat du PAM a été élargi en 1999 pour faire du Programme un instrument de développement.  Celui-ci a été en effet appelé à utiliser l’aide alimentaire essentiellement pour soutenir les actions de développement économique et social.  Pourtant, à l’heure actuelle, les fonctions d’urgence du PAM semblent être l’essentiel de ses activités.  Comment utiliser l’aide alimentaire pour soutenir les actions de développement?


M. GABRIEL VALDES (Chili) a demandé comment le PAM peut faire face à une crise alimentaire qui touche 11 millions de personnes en Ethiopie et en Erythrée sans savoir le montant des fonds qui seront disponibles.  Il a également demandé si le PAM conduit une réflexion en ce qui concerne l’efficacité des politiques de développement qui ont été mises en place ces dix dernières années.  Quel est le rôle du PAM en Iraq?


M. HANNS HEINRICH SCHUMACHER (Allemagne) a lié entre eux trois éléments: la mauvaise gouvernance, le sida et la crise alimentaire.  A cet égard, il a posé la question de l’efficacité de l’aide alimentaire sans prise en compte de la bonne gouvernance.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a voulu savoir si le PAM a réfléchi aux liens qui existent entre la crise alimentaire et les menaces à la paix et à la sécurité.  Il a également demandé si l’on ne pouvait pas envisager d’utiliser l’aide alimentaire comme outil de régler les conflits. 


Répondant à cette première série de questions, M. MORRIS a expliqué que les Etats-Unis en 2001 avaient fourni 60% de l’aide alimentaire du PAM.  Il y a 11 millions d’orphelins du sida en Afrique sub-saharienne.  Le message que nous avons tenté de transmettre au sujet de l’Afrique est que nous portons une responsabilité énorme à l’égard de ces enfants.  Cette situation a des conséquences catastrophiques sur le futur des pays qui font face à l’épuisement de leurs ressources humaines.  Le personnel médical, les médecins, pharmaciens, infirmières ne sont plus là.  Nous insistons auprès des donateurs sur les besoins spécifiques des enfants, sur la question des compétences professionnelles, les conséquences du VIH/sida, l’importance de l’investissement dans la micro comme de la macro-agriculture, la nécessité d’élargir la base des donateurs de fonds.  Dix de nos principaux donateurs ont augmenté leur aide et nous devons maintenir cet élan.  Nous devons également engager le secteur privé.


Il y a dix ans, 10% de nos activités étaient consacrées aux besoins d’urgence alors qu’aujourd’hui, le PAM y consacre 80% de ses activités.  Désormais, 20% de nos ressources visent la prévention et le développement à long terme.  Au sujet de l’Ethiopie, M. Morris  a expliqué que le PAM a l’intention de fournir une aide alimentaire à 40% de la population qui en a besoin, le reste sera pris en charge par le Gouvernement et autres organisations.  En Erythrée, nous avons davantage de difficultés à obtenir les fonds nécessaires.  L’investissement dans des systèmes d’alerte avancée est d’une grande importance.  La technique existe aujourd’hui et nous devons l’exploiter pleinement.  Il n’y a pas de doute qu’il existe un lien entre paix et sécurité alimentaire.  Nous avons en effet utilisé dans le passé l’aide alimentaire comme une incitation à la paix.


M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) a fait remarquer que la situation alimentaire a des incidences sur la sécurité du continent et qu’il est important que le Conseil de sécurité intègre dans son approche des conflits africains les critères de sécurité alimentaire.  Il a demandé des précisions sur la sécurité alimentaire en Somalie ainsi que sur l’attitude des donateurs à l’égard de ce pays.


M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a demandé ce que le PAM attend du Conseil de sécurité dans la mesure où les problèmes liés à la crise alimentaire ne relèvent pas directement de son mandat.  Le Royaume-Uni estime pour sa part que le Conseil de sécurité peut agir en matière de maintien de la paix, de bonne gouvernance et de coordination des différentes actions menées en la matière. 


Mme ANA MARIA MENENDEZ (Espagne) a demandé si des leçons ont été tirées de l’expérience du passé en matière de règlement des crises alimentaires. 


M. MICHEL DUCLOS (France) a posé la question de savoir s’il ne faut pas repenser une stratégie d’ensemble de la communauté internationale.  A partir de son expérience, M. Morris a-t-il le sentiment que toute la coordination nécessaire entre les différents acteurs est efficacement menée?  Ne faut-il pas faire davantage pour regrouper nos forces?


M. BOUBACAR DIALLO (Guinée) a demandé s’il existe une coordination des différents acteurs impliqués dans la lutte contre la crise alimentaire en Afrique.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a estimé que le PAM doit jouer en Iraq un rôle autre que celui qui relève du « Programme pétrole contre nourriture ».  Il ne faut pas aider le peuple iraquien par le biais de ses fonds propres.  Le représentant a demandé si le PAM dispose des fonds nécessaires pour remédier à la situation en Iraq.


M. ISMAEL ABRAAO GASPAR MARTINS (Angola) a demandé à James Morris d’expliquer comment le PAM envisage d’investir davantage en faveur du développement et de la production alimentaire au lieu de se concentrer principalement sur les situations de crise.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a souhaité savoir si le PAM collabore avec d’autres organisations internationales pour augmenter l’autosuffisance alimentaire.


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a estimé que les maladies, les conflits violents, les troubles civils, les catastrophes naturelles compromettent l’avenir du continent africain.  Le montant de 1,8 milliard de dollars dont a besoin le PAM n’est pas très élevé au regard des sommes consacrées à l’achat des armes.  Dans cette optique, quel est le rôle du Conseil de sécurité? 


M. MORRIS, en réponse à la question concernant la situation en Somalie, a précisé que ce pays est un endroit troublé et qu’il est difficile d’y évaluer les besoins.  Notre objectif, à l’heure actuelle, est de nourrir près de 3 millions de personnes.  Pour ce qui est du rôle du Conseil de sécurité, nous estimons que ce dernier peut aider à reconnaître que la question humanitaire est au centre des problèmes qui affectent ce monde.  Si les gens sont traités de façon humaine et s’ils disposent des éléments fondamentaux qui leur permettent de vivre dans l’espoir, les questions de sécurité se poseront de façon moins grave.  Le Conseil de sécurité peut également élever sa voix afin de faire comprendre que le droit à l’alimentation est un droit fondamental de la personne. 


En ce qui concerne les enseignements tirés de l’expérience, nous avons appris que l’alimentation peut être un outil de prévention et d’investissement.  Nous avons également compris l’importance des groupes communautaires et des notables locaux ainsi que celle des investissements dans les intrants agricoles dans la mesure où ces derniers se multiplient.  Pour ce qui est du niveau de coopération, il faut souligner qu’il est extraordinaire en Afrique australe.  Toutes les organisations internationales, régionales, la Croix-Rouge et les organisations non gouvernementales (ONG) coopèrent de façon efficace dans cette région. 


En ce qui concerne la question du nouveau rôle du PAM en Iraq, nous avons prépositionné suffisamment d’aliments pour nourrir 2 millions de personnes pendant un mois.  Nous envisageons maintenant un programme sur six mois à destination des réfugiés et des personnes déplacées.  Nous nourrissons en outre 700 000 personnes très vulnérables en Iraq, telles que les femmes enceintes et les enfants.  Dans le processus d’appel consolidé, nous avons demandé 1,2 milliard pour l’alimentation.  110 millions de dollars seront par ailleurs consacrés à l’alimentation dans le cadre du Programme « pétrole contre nourriture » sur 45 jours. 


Enfin, pour ce qui est du concept de révolution verte, M. Morris a précisé que la tendance dans le monde n’est pas à l’investissement dans l’agriculture en dépit des efforts récents déployés par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.  En conclusion, M. Morris a fait savoir que le PAM accorde une importance toute particulière à la question de l’autosuffisance. 


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