SG/2070

LE SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES AU PREMIER PLAN DES EFFORTS CONTRE LE VIH/SIDA

06/04/2001
Communiqué de presse
SG/2070


                                                            AIDS/4


LE SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES AU PREMIER PLAN

DES EFFORTS CONTRE LE VIH/SIDA


Genève, le 5 avril -- Le Secrétaire général des Nations Unies,

M. Kofi Annan, a rencontré aujourd'hui à Amsterdam, (Pays-Bas) six des principales compagnies pharmaceutiques mondiales afin de définir les mesures à prendre pour améliorer l'accès aux soins de santé, aux médicaments contre le VIH et associés dans les pays en développement, dans le cadre de l'action à poursuivre pour combattre le sida - action qui comprend la prévention, l'éducation et la recherche.


Le Secrétaire général a rencontré les présidents-directeurs généraux et des cadres supérieurs de six compagnies pharmaceutiques (Abbott Laboratories, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Glaxo Smith Kline, Hoffman-La Roche et Pfizer). Le Secrétaire général était accompagné de Mme Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé et de M. Peter Piot, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).


Les compagnies ont accompli, sur le plan individuel, d'importants progrès pour fournir un nombre accru de médicaments permettant de lutter contre le sida, y compris des antirétroviraux et des traitements des infections opportunistes. Les prix ont notablement baissé à la suite des actions individuelles des compagnies. Le Secrétaire général les a instamment priées de poursuivre et d'accélérer ces initiatives. Une attention toute particulière a été portée aux pays les moins développés, notamment en Afrique, ainsi qu'au besoin de poursuivre les négociations pays par pays dans les autres pays en développement. Tous les participants ont reconnu qu'il conviendrait d'envisager également d'améliorer l'accessibilité aux médicaments contre le VIH/sida des organisations non gouvernementales qualifiées et des organismes privés appropriés qui offrent des soins de santé aux employés et aux communautés locales de ces pays.


Dans une déclaration publiée aujourd'hui, M. Kofi Annan a précisé: «Encourager la participation active de tous les partenaires de la lutte contre le sida est devenu ma priorité personnelle. L'épidémie constitue le défi numéro un pour la santé publique de notre temps et nous devons mobiliser les compétences de tous les secteurs de la société. L'industrie pharmaceutique joue un rôle crucial. Nous devons associer les encouragements à la recherche et l'accès aux médicaments pour les pauvres. La protection de la propriété intellectuelle est essentielle pour mettre au point les médicaments, vaccins et produits diagnostiques nouveaux qui sont nécessaires de toute urgence pour la santé des populations les plus pauvres du monde. L'ONU soutient pleinement l'accord sur les ADPIC -- y compris les clauses de garantie qui y sont intégrées. Toutefois, la solution n'appartient pas exclusivement aux compagnies pharmaceutiques. Je lance un appel à une vaste mobilisation -- au plan de la volonté politique comme à celui de l'augmentation massive des ressources -- qui permettra un formidable bond en avant dans la prévention, la prise en charge et le traitement.»


Parmi les compagnies se trouvent quatre entreprises -- Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Glaxo Smith Kline et Hoffman-La Roche -- qui l'an dernier ont signé une Déclaration commune d'intention avec cinq institutions du système des Nations Unies dans le cadre de l'initiative Accélérer l'Accès, par laquelle elles s'engageaient à rechercher les moyens pratiques et spécifiques de collaborer plus étroitement à l'accélération de l'accès à la prise en charge et au traitement du VIH/sida dans les pays en développement. Depuis, des accords ont été conclus entre les compagnies et cinq pays, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Ouganda, le Rwanda et le Sénégal. Les discussions d'aujourd'hui sont fondées sur les progrès déjà réalisés et tentent de les intensifier. Il s'agit notamment des efforts déployés pour accroître les interventions visant à réduire l'incidence de la transmission de la mère à l'enfant.


«L'épidémie de VIH exige rien moins qu'un changement radical dans notre approche des soins de santé dans les pays en développement,» a déclaré le Dr Piot. «Il y a bien des problèmes à résoudre si l'on veut améliorer la prise en charge et le traitement dans le monde en développement, et l'accessibilité financière des médicaments est une composante intrinsèque d'une telle stratégie globale de soins de santé.»


«L'accès à des médicaments financièrement abordables est un élément clé de l'amélioration tant de l'accès à la prise en charge que de la prévention,» a déclaré le Dr Brundtland. «Des médicaments abordables vont dynamiser considérablement l'attention portée au conseil et au test volontaires, aux systèmes efficaces de prestation des soins de santé et aux mécanismes novateurs en matière de financement.»


Dans plusieurs pays, des décennies de développement sont anéanties par le VIH, le virus qui cause le sida. Environ 36,1 millions de personnes vivent avec le VIH ou le sida dans le monde et 5,3 millions de nouvelles infections se sont produites rien qu'en l'an 2000. Cette même année, 3 millions de personnes sont mortes du sida, ce qui porte à 21,8 millions le nombre total des décès depuis le début de l'épidémie.


La propagation de l'épidémie et son impact dévastateur sur l'humanité ont alarmé les Nations Unies et les ont incitées à organiser une Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida au niveau politique le plus élevé. Prévue du 25 au 27 juin à New York, la Session extraordinaire appellera l'attention du monde sur l'épidémie. Son but est d'intensifier l'action internationale de lutte contre la propagation du VIH/sida et de mobiliser les ressources supplémentaires qui seront nécessaires.


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