DSG/SM/122

VINGT-DEUX MILLIONS DE MORTS, 36 MILLIONS DE PERSONNES SEROPOSITIVES: ON NE SAURAIT TROP SOULIGNER LA GRAVITE DE LA MENACE QUE CONSTITUE LE VIH/SIDA

26/02/2001
Communiqué de presse
DSG/SM/122


                                                            AIDS/2

                                                            GA/9856


VINGT-DEUX MILLIONS DE MORTS, 36 MILLIONS DE PERSONNES SEROPOSITIVES: ON NE SAURAIT TROP SOULIGNER LA GRAVITE DE LA MENACE QUE CONSTITUE LE VIH/SIDA


On trouvera ci-après le texte des remarques présentées au Siège ce jour par la Vice-Secrétaire générale, Mme Louise Fréchette, devant les consultations plénières officieuses ouvertes à tous du Président de l’Assemblée générale sur les préparatifs de la session extraordinaire de l’Assemblée consacrée au VIH/sida :


C’est pour moi un grand plaisir que de me joindre à vous aujourd’hui à l’occasion de ces consultations sur la session extraordinaire de l’Assemblée consacrée au VIH/sida; j’estime en effet qu’on ne saurait trop souligner la gravité de la situation.


Les chiffres cités dans le rapport du Secrétaire général, que le docteur Piot vous présentera plus en détail, sont à la vérité bien effrayants. À la fin de l’année dernière, près de 22 millions de personnes étaient décédées des suites de la maladie – maladie dont nous n’avions pas entendu parler il y a à peine deux décennies – et 36 millions d’hommes, de femmes et d’enfants étaient contaminés.


Le nombre des personnes qui sont mortes du sida en 2000 est le total annuel le plus élevé jamais enregistré. À moins que nous n’intervenions de manière plus décisive et plus effective que nous n’avons été en mesure de le faire jusqu’à présent, ce sombre tableau ne fera qu’empirer. Ce n’est pas une coïncidence que le rapport dont vous êtes saisi déclare que le VIH/sida constitue aujourd’hui la menace la plus redoutable pour le développement.


L’année dernière, lors du Sommet du Millénaire, les dirigeants du monde entier se sont engagés, comme il convenait, à arrêter la propagation du VIH/sida d’ici à 2015 et à commencer à inverser la tendance actuelle. Cet engagement restera lettre morte s’il n’est pas suivi de mesures résolues et coordonnées prises dans chaque continent pour faire face au problème sous ses nombreux angles différents.


Les récents débats publics sur le sujet ont été consacrés – ici encore, à bon droit – à la nécessité de mettre les traitements à la portée des millions de personnes dans les pays en développement, avant tout en Afrique, qui, sinon, sont condamnées à une mort lente, dans la douleur et l’humiliation.


Le coût et la disponibilité des médicaments sont des aspects cruciaux de cette tâche, mais non pas les seuls. Cette question nous amène à faire face à un autre obstacle, tout au moins aussi difficile à surmonter, à savoir l’insuffisance désastreuse des systèmes de santé dans de nombreux pays pauvres – l’une des formes les plus dures et les plus injustes que revêt la pauvreté.


La difficulté et la complexité de la tâche ne la rendent pas moins urgente. Bien au contraire.


Notre préoccupation à l’égard du sort de ceux qui sont déjà contaminés ne doit pas non plus nous faire oublier l’autre grand défi – celui de faire en sorte que la maladie ne fasse pas de nouvelles victimes.


Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les populations – les jeunes notamment.


Nous devons intervenir avec plus de détermination pour prévenir l’infection la plus cruelle de toutes – celle transmise par la mère au foetus ou au nouveau-né.


Par dessus tout, nous devons préserver les générations futures des grandes souffrances auxquelles la génération actuelle est exposée.


Nous n’atteindrons ce résultat que si nous intervenons sur un front extrêmement étendu – qu’il s’agisse de mettre fin à une culture de la honte et du silence qui entourent toujours la maladie dans de trop nombreuses sociétés ou d’accélérer la recherche d’un vaccin efficace.


Toutes ces tâches appellent la participation active de sociétés entières et non pas seulement celle de représentants gouvernementaux ou de professionnels de la santé.


Toutes ces activités exigent également des ressources. Il faudra faire un effort financier infiniment plus grand, auquel tous devront contribuer, en fonction de leurs moyens.


Un effort entrepris sur cette échelle ne peut pas être administré à l’échelon central. Mais ce dont nous devons disposer, c’est d’un ensemble de priorités convenues et d’une répartition des rôles bien conçue.


Il apparaît de plus en plus clairement que seul le système des Nations Unies peut faire face à cette tâche. Il est donc plus que temps, Monsieur le Président, que l’Assemblée générale se réunisse en session extraordinaire pour mobiliser la communauté internationale en vue d’un effort concerté et coordonné.


Il est essentiel que la session extraordinaire soit préparée comme il convient. Cela impose à chacun de nous participant aux présentes consultations la lourde responsabilité de faire qu’elles soient productives.


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