AG/EF/323

LA BANQUE MONDIALE ANNONCE POUR 2001 UNE NOUVELLE STRATEGIE DE FINANCEMENT LIANT L'ENVIRONNEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

20 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/323


LA BANQUE MONDIALE ANNONCE POUR 2001 UNE NOUVELLE STRATEGIE DE FINANCEMENT LIANT L’ENVIRONNEMENT A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

20001020

L’examen des questions de l’environnement et du développement durable qu’a poursuivi, ce matin, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a permis aux délégations de souligner les insuffisances financières et technologiques qui compromettent la mise en oeuvre des trois Conventions issues de la Conférence de Rio sur l’environnement et le développement, à savoir la Convention sur la lutte contre la désertification, la Convention sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique. Les délégations de l’Afrique se sont particulièrement inquiétées du sort réservé à la Convention sur la lutte contre la désertification qui ne bénéficie pas de l’attention requise de la part de la communauté internationale. Certaines délégations ont souhaité que les activités de la Convention soient financées par le Fonds mondial pour l’environnement (FEM). Des délégations comme la Chine ont souhaité que le Mécanisme mondial de la Convention – mécanisme de financement – devienne rapidement opérationnel pour créer les partenariats nécessaires entre pays développés et pays en développement. Les délégations ont salué les initiatives prises par les Nations Unies dans la réalisation du développement durable, spécialement le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et, en particulier, ses activités en matière d’accès aux ressources en eau ou aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables. Elles ont encouragé une coopération plus poussée avec d’autres institutions de développement comme la Banque mondiale.

Participant au débat, la Directrice du Département de l’environnement de la Banque mondiale a indiqué que la Banque a lancé la préparation d’une Stratégie globale pour l’environnement qui vise à coupler la protection de l’environnement et la lutte contre la pauvreté. Des consultations régionales sont en cours qui incluent l’ONU, les gouvernements, la société civile et les ONG. La Stratégie devrait être présentée au Conseil des Gouverneurs de la Banque au début de l’an 2001. En termes de politique de prêts, la Banque soutient en ce moment 97 projets exclusivement environnementaux dont le coût est de 5,1 milliards de dollars américains. D’autres projets sectoriels s’élèvent eux à 10 milliards de dollars. Par ailleurs, a rappelé la Directrice, la Banque a consenti des prêts de 4 milliards en faveur de la protection des forêts depuis 1991. Entre 1990 et 1998, elle a financé 159 projets en vue de protéger les écosystèmes des zones semi-arides à hauteur de 18 milliards de dollars. En matière de ressources en eau, la Banque mondiale a fourni 2 à 3 milliards d’investissements annuels pour les adductions et la conservation de l’eau potable au cours des dernières années. S’agissant des sources d’énergie renouvelables, la Banque a investi 570 millions de dollars et a aidé le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) à mobiliser 250 millions de dollars.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/323 20 octobre 2000

Outre le Ministre de l’environnement et des ressources naturelles de l’Ukraine, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Fédération de Russie, Israël, Ethiopie, Trinité-et-Tobago, Bélarus, Fidji, Zimbabwe, Etats fédérés de Micronésie, Inde, Pérou, Canada, Kenya, Chine et Afrique du Sud, ainsi que l’Observateur de la Suisse et les représentants du Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA), et de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

La Commission a également été saisie de deux projets de résolution relatifs au dialogue du haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat et à la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles.

La Commission reprendra l’examen des questions de l’environnement et du développement durable cet après-midi à 15 heures.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Convention sur la diversité biologique

Approvisionnement en eau et assainissement

Poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement

Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique

Promotion des sources d'énergie nouvelles et renouvelables, y compris la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005

Débat général

M. DMITRY I. MARKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation attache une grande importance à la discussion des différentes Conventions sur l’environnement. La Fédération de Russie est heureuse que la Convention sur la diversité biologique soit le centre d’attention des efforts de la communauté internationale en matière de préservation de l’environnement. L’adoption du Protocole sur la biosécurité est un pas important qui doit être suivi par la mise en oeuvre effective de ce texte. De l’avis de notre pays, la Convention sur la lutte contre la désertification est un texte important face à la propagation de ce phénomène et en faveur de la préservation des terres arables menacées de désertification. Nous exprimons notre intérêt à nous joindre à cet agrément et sommes satisfaits que le projet d’additif régional pour les pays d’Europe orientale et centrale soit examiné en ce moment. Notre pays tâchera d'intégrer ces textes aux règlements nationaux aussi rapidement que le permettent les changements administratifs que traverse notre Etat. Les activités liées à la Convention sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto font l’objet de notre examen et nous sommes disposés à appliquer le Protocole. Nous pensons que la question de la répartition des quotas d’émission devrait se régler en tenant compte des intérêts des divers groupes de pays quant à leurs perspectives de développement durable. Nous appuyons l’application du Programme mondial pour l'énergie solaire et demandons que tous les Etats Membres soutiennent à cet égard les efforts de l’UNESCO.

M. YAACOV AVRAHAMY (Israël) a expliqué les activités en matière de lutte contre la désertification de l’Université Ben-Gourion et de l’Institut de recherche sur la désertification “Jacob Blaustein”. La désertification, a dit le représentant, ne connaît pas de frontières, et les communautés de base des sociétés vivant sur les terres arides cherchent à créer de véritables partenariats avec ceux qui sont prêts et désireux de partager leurs connaissances et leur expérience. Israël est en effet convaincu, a poursuivi le représentant, que la coopération régionale est un élément clef pour combattre la désertification. Ni la politique ni la diplomatie ne peuvent arrêter la désertification.

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Seuls des partenariats, créés dans le cadre des annexes de la Convention, ont cette capacité. N’abusons cependant pas de ces annexes pour réaliser des objectifs étrangers à la Convention. Les frontières régionales n’ont pas été conçues pour exclure la coopération mais pour la promouvoir. En conséquence, rendons les suffisamment souples et ouvertes pour permettre à chaque pays de définir ses propres besoins et de trouver ses propres solutions.

M. AZANAW TADESSE ABREHA (Ethiopie) a déclaré que son pays se félicite de l’adoption au mois de janvier dernier du Protocole de Carthagène sur la biosécurité, qui est un pas important pour la conservation et l’usage durable de la biodiversité. Nous pensons aussi que, dans le cadre de l’approche de précaution préconisée à Rio et relative à l’environnement et au développement, le Protocole doit remplir son rôle de protection de l’environnement contre les transferts, la manipulation et l’usage des organismes vivants modifiés. Le rôle des communautés rurales en matière de conservation de l’environnement est crucial, de même qu’il est important dans la mise en oeuvre de la Convention sur la biodiversité. Des réalisations remarquables ont en effet été faites dans ce domaine que nous aimerions voir reconnues, de manière à ce que les savoirs traditionnels et les pratiques indigènes soient pleinement reconnues. Les peuples indigènes et leurs communautés locales sont des acteurs de premier plan qui contrôlent 90% de la biodiversité mondiale. Aussi devraient-ils participer aux processus de décision qui se font en ce domaine Un lien existe entre la Convention sur la biodiversité et le régime international de commerce, les droits de propriété intellectuelle ayant un impact direct sur la sécurité alimentaire régionale, et sur le développement agricole et rural. Pour les pays en développement, l’impact du régime de propriété intellectuelle actuel sur les fermiers et les communautés rurales et sur la biodiversité est réel. En accord avec le Groupe africain, nous demandons que les droits de propriété intellectuelle traditionnels soient reconnus par l’Organisation mondiale du commerce, et nous demandons que soient pris en considération les travaux du Groupe africain, des pays les moins avancés et du “groupe de pays des négociations de compromis” relatifs à ces droits. Nous exigeons en particulier le respect des clauses qui interdisent le brevetage des formes de vies, dont les plantes, les animaux, les micro-organismes et les processus biologiques. Ensuite nous demandons la protection des innovations indigènes et communautaires en matière de fermage, et qui sont conformes à l’esprit de la Convention et aux travaux que mène la FAO dans le domaine des ressources génétiques.

Mme ROSLYN LAUREN KHAN-CUMMINGS (Trinité-et-Tobago) a évoqué particulièrement la mise en oeuvre du Programme d’action de la Barbade concernant le développement des petits Etats insulaires en développement. La représentante a ainsi regretté que les recherches sur l’index de vulnérabilité menées par les organes régionaux comme la Banque de développement des Caraïbes (CARIBANK) de développement n’aient pas été incluses dans le travail du Comité pour les politiques de développement ou du Secrétariat du Commonwealth. Elle a en outre regretté le manque de progrès dans le financement des 300 projets présentés par les petits Etats insulaires lors de leur rencontre avec la communauté des donateurs en février 1999. La représentante a ainsi souhaité que l’on traite de manière plus holistique la question des financements des projets. Elle s’est en revanche félicitée des efforts du Département des affaires économiques et sociales en faveur des petits Etats insulaires. Elle a ainsi salué le séminaire organisé sur les négociations liées au changement climatique, qui s’est tenue à Samoa et a dit attendre avec impatience le séminaire sur l’énergie qui doit se tenir l’année prochaine à Chypre.

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M. IVO SIEBER (Observateur de la Suisse) a déclaré qu’en tant que chef du groupe de pays aux négociations dites “de compromis”, la Suisse a participé à la négociation du Protocole de Carthagène, qui est un succès en ce qui concerne l’engagement envers l’approche de précaution préconisée à Rio. Le Protocole fournit aussi le cadre de la coordination des actions en faveur des contrôles de transferts d’organismes génétiquement modifiés et de développement et d’usage des biotechnologies. Nous demandons que l’Organisation des Nations Unies lance un appel à tous les Etats pour qu’ils ratifient ce texte. La Suisse a présenté à Nairobi, en mai 2000, un projet relatif au partage des ressources génétiques, qui a reçu un vaste soutien. La Suisse plaide pour une synergie entre les différents instruments internationaux touchant à l’environnement et à la biodiversité. Nous sommes pour l’intégration adéquate des textes en vue de faciliter l’application du Protocole de Kyoto. Notre pays a participé à l’élaboration de la Convention-cadre sur la lutte contre la désertification. Nous avons versé 14,8 millions de dollars par année depuis 1997 en aide bilatérale pour faciliter la mise en oeuvre de cette Convention. La communauté internationale entière a un intérêt certain dans la mise en oeuvre de ce texte. C’est cependant la Conférence des parties qui doit discuter des modalités de mise en oeuvre de la Convention, et notre pays compte activement participer à la 4ème conférence des parties qui aura lieu à Bonn en Allemagne.

M. ANDREI POPOV (Bélarus) a qualifié la Convention sur la diversité biologique de document de base de la protection de la nature. Il s’est donc félicité de l’adoption du Protocole sur la biosécurité. Lors de la cinquième Conférence des Etats Parties, a rappelé le représentant, le Bélarus a annoncé son intention de signer le Protocole sur la biosécurité. En matière de protection de l’environnement, les efforts du Bélarus se dirigent vers la consolidation du cadre juridique et compte tenu du rôle important des zones protégées dans la protection de l’environnement, le pays a confié aux instituts et aux universités le soin d’harmoniser les stratégies. Le Bélarus prévoit d’ailleurs d’augmenter la superficie des zones protégées dans un proche avenir. Parlant de la catastrophe de Tchernobyl, qui a touché 25% du territoire, le représentant a estimé qu’il est encore impossible d’évaluer toutes les conséquences de cette catastrophe. Toutefois, les scientifiques s’accordent pour constater des changements moléculaires et cellulaires qui conduiront sans aucun doute à des mutations biologiques. L’atténuation des conséquences de la catastrophe engloutit une partie considérable du budget national, a dit le représentant en espérant que la communauté internationale tiendra compte de cette situation lorsqu’elle calculera la contribution du Bélarus au fonds de mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique. A propos de la désertification, le représentant a indiqué que son pays n’exclut pas la possibilité de se joindre à la Convention pertinente une fois que l’annexe 5 sera adoptée.

Mme XENIA VON LILIEN-WALDAU, Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA), a déclaré que le Mécanisme global du FIDA est le mécanisme financier de la Convention sur la lutte contre la désertification. Mais ce n’est pas un fonds central comme le fonds mondial pour l’environnement. La principale mission du Mécanisme est d’améliorer l’efficacité et l’efficience des mécanismes financiers existant et de promouvoir des actions menant à la mobilisation et à l’orientation de ressources substantielles aux pays en développement affectés par la sécheresse. Le Mécanisme est donc un outil de construction de partenariat, qui cherche à mobiliser des ressources pour satisfaire les besoins qui existent en vue de combattre la désertification, la dégradation des terres arables ou semi- arides et de combattre la pauvreté.

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En ce qui concerne la mobilisation des ressources, le Mécanisme travaille sur le concept de ressources “catalytiques” qui ont pour but d’avoir l’effet dynamique attaché à la mission du Mécanisme. Le FIDA a accordé 2,5 millions de dollars de crédits propres au cours du dernier exercice, auxquels il faut joindre 1,25 million versé par la Banque mondiale, et 250 000 Francs Suisses versés par le Gouvernement helvétique, et nous sommes en train de négocier une contribution de 600 000 dollars avec le Gouvernement de la Norvège pour les années fiscales 2000, 2001, et 2002. Des pourparlers sont aussi en cours avec le Japon, la Suède, le Danemark, et les Pays-Bas. Le FIDA s’est engagé aussi à mobiliser 10 millions de dollars auprès d’autres donateurs afin de faire face aux besoins financiers qui lui sont soumis pour la lutte contre la désertification.

M. ALFATIH HAMAD, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a évoqué le deuxième Forum mondial sur l’eau, qui s’est tenu à la Haye en mars 2000, pour rappeler l’importance de la Déclaration ministérielle sur la sécurité dans le domaine de l’eau durant le XXIè siècle qui a été adoptée à cette occasion. Indiquant que le troisième Forum aura lieu au Japon en 2003, le représentant a indiqué que le Directeur de l’UNESCO vient de signer un aide mémoire avec le Gouvernement des Pays-Bas sur la création d’Institut de l’UNESCO sur l’éducation dans le domaine de l’eau. Par ailleurs, le représentant a indiqué que le Programme hydraulique intergouvernemental de l’UNESCO est en train de planifier la sixième phase de son programme qui aura pour thème “Interactions dans le domaine de l’eau : Les systèmes en danger et les défis sociaux”.

M. AMENATAVE YAUVOLI (Fidji) a dit que le développement durable englobe un certain nombre de questions importantes. Il faudrait, avant de se lancer dans l’énoncé de quelque politique que ce soit, veiller à la préservation des intérêts des générations futures. Fidji, comme tous les petits Etats insulaires, a des besoins particuliers, dus à sa vulnérabilité. L’index de vulnérabilité, préparé conformément à la résolution pertinente adoptée l’an dernier, mérite toute notre attention. Sa mise en oeuvre doit être effective et rapide, et ne pas en tenir compte est un handicap majeur aux efforts d’insertion de nos pays à l’économie mondiale.

M. TICHAONA J. B. JOKONYA (Zimbabwe), à propos des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, a souligné qu’il est important d'encourager une approche permettant l’implication des communautés locales et d’appuyer financièrement le transfert de technologie d’énergie solaire ou autres énergies renouvelables. Des organes tels le Fonds mondial de l’environnement doivent appuyer le transfert de technologie. Le représentant a considéré, à cet égard, que la composante “transfert de technologie” du Fond n’est pas adéquat. Il a souhaité que la question de la mise en oeuvre du Programme solaire mondial soit traitée d’une manière globale qui tienne compte des besoins techniques et des besoins en infrastructures, en ressources financières et en coopération internationale. Le représentant s’est par ailleurs félicité des activités mises en route par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, visant à créer en Afrique des petits secteurs privés d’énergie fondés sur les technologies d’énergie renouvelable.

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Le représentant s’est également félicité de l’aide que l’UNESCO apporte aux pays en développement dans l’élaboration de stratégie et d’infrastructure pour les technologies écologiquement saines. Le lancement par l’UNESCO du Programme d’éducation et de formation en matière d’énergie renouvelable constitue un document important sur lequel peut se fonder la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005.

M. MARTIN ZVACHULA (Etats fédérés de Micronésie) a déclaré que les Nations Unies et la Deuxième Commission ont un agenda complet pour la préservation de l’environnement au cours de ce nouveau siècle. Les petits Etats insulaires sont cependant inquiets du manque d’action de la communauté internationale face au réchauffement de la planète et à la montée des océans. Notre délégation est attachée aux Conventions sur les changements climatiques, sur la biodiversité, et sur la lutte contre la désertification, auxquelles il faut ajouter le Programme Action 21. Ces instruments sont le plus grand espoir que nous puissions avoir pour l’avenir. Les mers et les océans sont une composante critique de notre capacité de survie et de développement. Mais les océans ne sont pas seulement bénéfiques aux petits Etats insulaires, ils sont aussi indispensables à l’existence de toute l’humanité. Action 21 et le Plan d’action de la Barbade pour le développement durable des petits Etats insulaires restent les grandes lignes et principes que le monde doit respecter et mettre en oeuvre pour protéger l’environnement et promouvoir le développement durable. Des actions urgentes et opérationnelles sont indispensables pour atteindre les objectifs et recommandations d’Action 21, et nous espérons que l’examen décennal du Sommet de Rio pourra permettre à la communauté internationale de se ressaisir en ce qui concerne l’exécution de ce programme.

M. YVAN ZAYETS, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles de l’Ukraine, a souhaité que Rio+10, la Conférence d’examen décennal de la mise en oeuvre d’Action 21, se fixe comme priorité la recherche des voies et moyens d’appliquer Action 21 en tenant compte de la mondialisation et des changements technologiques. Le représentant a d’ailleurs remercié la communauté internationale pour l’assistance technique, scientifique et financière qu’elle apporte à son pays, en particulier en ce qui concerne l’atténuation des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Le pays ayant pris la décision de fermer la centrale à partir du mois de décembre 2000; le représentant a proposé à cette occasion la proclamation d’une Année de la prévention des catastrophes technologiques. Il a également annoncé la tenue prochaine d’une conférence des Ministres de l’environnement européens, qui doit se tenir en Ukraine. Il a souhaité que cette réunion cherche notamment les moyens d’améliorer les processus de mise en oeuvre des conventions existantes.

Mme KRISHNA BOSE, Présidente de la Commission des affaires étrangères du Parlement de l’Inde, a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. La préservation de la diversité biologique est vitale pour la survie de la planète, a-t-elle estimé. La Convention de 1992 est, à cet égard, un pas important accompli par la communauté internationale dans ce domaine. L’Inde est l’un des 12 pays ayant la plus abondante diversité biologique au monde, et nous avons pris des mesures en vue de la préserver en adoptant des stratégies d’action nationales.

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Dans le contexte de la Convention sur la diversité biologique, nous pensons que le savoir autochtone des peuples et des communautés doit être reconnu et protéger. Le savoir accumulé au fil des millénaires doit bénéficier aux peuples et communautés qui en sont détenteurs, et nous aimerions que les régimes commerciaux et de propriété intellectuelle le reconnaissent. Nous espérons, sur un autre point, que le Protocole sur la biosécurité pourra préserver l’environnement des dangers des nouvelles biotechnologies et des risques posés par les organismes vivants génétiquement modifiés. L’Inde reconnaît que l’eau est une ressource précieuse et indispensable à la vie, c’est pourquoi notre Parlement a adopté une politique nationale d’usage de l’eau pour en rendre les ressources durables à travers une meilleure gestion. Concernant l’énergie, on estime qu’avant la fin du nouveau millénaire, les sources classiques en seront épuisées. Le monde doit donc développer de nouvelles formes d’énergie de préférence renouvelables, pour préserver les sources d’énergie fossiles qui viendront fatalement à épuisement au rythme actuel de croissance de la consommation. Nous espérons que d’ici 2012, la capacité de production d’énergie de notre pays fera appel à un taux appréciable, d’au moins 10%, d’énergies renouvelables.

En tant que pays comptant plus de 5 000 îles et ayant un long littoral maritime, l’Inde est de très près intéressée par le Plan d’action de la Barbade. Nous avons élaboré des plans de préservation et de régénération de l’écosystème. Nous avons consacré aussi des programmes de coopération technique aux petits Etats insulaires en développement qui ont besoin d’une meilleure prise en compte de leurs vulnérabilités naturelles face aux catastrophes naturelles.

M. MARCO BALAREZO (Pérou) a souhaité que Rio+10 ne mène pas à une renégociation des dispositions d’Action 21 mais plutôt à une évaluation des obstacles à la mise en oeuvre du Programme d’action et au renforcement de la coopération internationale qui doit notamment se fonder sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le représentant a aussi souhaité qu’en matière de développement durable, l’on examine sérieusement les différents aspects de la question dont l’aspect culturel et que l’on accorde l’attention requise aux questions du financement et du transfert des énergies propres et renouvelables. Le représentant a plaidé pour une mise en oeuvre accélérée de la Convention-cadre sur les changements climatiques et son Protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre. Soulignant l’importance de la Convention sur la diversité biologique, le représentant a estimé que son Protocole sur la biosécurité constitue un instrument fondamental. Il a conclu en saluant la décision de créer un Forum sur les forêts et en plaidant pour la mise en place d’un programme pour étudier les questions en suspens. Le représentant a aussi appelé à une intensification des efforts en ce qui concerne les ressources en eau.

Mme KIM GIRTEL (Canada) a déclaré que le Canada considère qu’un accord juridiquement contraignant sur les forêts est la meilleure façon de mobiliser et de canaliser la volonté politique nécessaire pour répondre de manière complète aux problèmes qui menacent les forêts du monde. Le Canada attache beaucoup d’importance à l’adoption d’une convention solide et efficace sur les polluants organiques persistants (POP) dont nous avons accueilli la première session des travaux de négociations à Montréal il y a deux ans. La cinquième et dernière session de négociations de ce texte doit se tenir au mois de décembre en Afrique du Sud.

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A cet égard, le Canada a annoncé la création d’un fonds de 20 millions de dollars à la Banque mondiale pour aider les pays en développement et ceux en transition, à renforcer leurs capacités à s’engager dans l’application de cette convention. Nous espérons que d’autres pays développés feront de même. Notre pays se réjouit d’autre part de l’adoption du Protocole de Carthagène à Montréal au mois de janvier dernier. Nous prendrons activement part aux travaux du comité intergouvernemental de préparation de la première conférence des parties en accordant une attention particulière aux mécanismes d’échanges d’informations et de renforcement des capacités. Concernant les changements climatiques, nous sommes intéressés à poursuivre de l’élaboration des moyens visant à mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto. Nous souhaitons que les décisions que prendra la 6ème Conférence des parties incluent un accès sans entraves aux Mécanismes de Kyoto, la pleine inclusion des sources de carbones, et un régime de conformité efficace et juste. Notre pays compte investir 500 millions de dollars dans des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui s’ajouteront aux 625 millions que nous investirons aussi sur une période de cinq ans, comme nous l’avions auparavant annoncé.

M. MICHAEL K. KOECH (Kenya) s’est félicité de l’adoption du Protocole sur la biosécurité attaché à la Convention sur la diversité biologique. Il an indiqué, à cet égard, que les menaces qui pèsent sur la biodiversité de son pays exigent des investissements considérables. Il a donc demandé au Secrétariat de la Convention d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités nationales en matière de biotechnologie par le biais de programmes de formation et de recherche. Abordant la question des ressources en eau, le représentant a indiqué qu’en dépit des efforts déployés par son pays, les progrès ont été compromis par des conditions économiques difficiles qui ont été aggravées par une météorologie capricieuse. Il s’est félicité des activités du PNUE en la matière. Le représentant a par ailleurs regretté que la Convention sur la lutte contre la désertification soit celle qui ait le moins bénéficié du financement multilatéral. Il a souligné, à cet égard, que les programmes de la Convention ne sont toujours pas couverts par le Fonds mondial pour l’environnement. Une nouvelle fois, le représentant a dit son appréciation des initiatives prises par le PNUE, en la matière, en particulier en Afrique. Concluant sur la question des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, le représentant a indiqué que son pays est en train de préparer un cadre juridique et institutionnel dans ce domaine.

M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé que la Déclaration de Rio stipule que la lutte contre la pauvreté est indissociable de la recherche d’un développement durable. Il est clair, a-t-il dit, que les ressources et la volonté politique indispensables à ces efforts ont été absents au cours de la décennie écoulée. L’Afrique est le continent le plus affecté par la désertification, les terres arides couvrant environ 65% de la superficie de notre continent. Environ 50% des terres de l’Afrique du Sud sont arides, et sont menacées par la désertification. Les sécheresses répétitives qui ont frappé notre continent en ont fortement handicapé les potentialités agricoles. Il est indispensable que les pays développés remplissent leurs obligations financières envers le FIDA et son Mécanisme global, qui doivent mieux soutenir les efforts de mise en oeuvre de la Convention pour la lutte contre la désertification. L’Afrique du Sud est concernée par la disparition croissante d’espèces animales et végétales, qui est non seulement une tragédie environnementale, mais a aussi de profondes conséquences économiques. Pour cette raison, notre pays, qui est le troisième au monde en matière de biodiversité, est profondément engagé dans la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique.

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Notre pays pense que la conférence décennale d’examen des engagements du Sommet de Rio (Rio+10) qui aura lieu en 2002, devra servir à prendre de nouveaux engagements envers l’esprit de Rio. La tenue de cet évènement en Afrique du Sud permettra de relancer et de réaffirmer la renaissance de l’Afrique, et donnera aux peuples de notre continent l’occasion d’exprimer leur attachement aux principes de Rio et à la mise en oeuvre d’Action 21. Notre délégation remercie toutes les délégations qui ont soutenu la candidature de l’Afrique du Sud à l’organisation de ce sommet, et qui vont des membres de la SADC, à la CARICOM, au Groupe africain et à des Etats d’Amérique latine et d’autres régions du monde.

Mme BAI YONGJI (Chine) a estimé que l’adoption du Protocole sur la biosécurité constitue un progrès important dans le domaine de la diversité biologique. Evoquant la Convention sur la lutte contre la désertification, la représentante a fait mention des difficultés financières de la Convention qui l’ont empêchée de remplir son rôle. Elle a donc plaidé pour des efforts renforcés de la communauté internationale pour régler cette question et celle du transfert de technologie vers les pays en développement. Elle a émis l’espoir que le Mécanisme mondial de la Convention deviendra bientôt opérationnel pour bâtir les partenariats nécessaires entre pays développés et pays en développement. S’agissant des ressources en eau, la représentante a salué les efforts des Nations Unies, en particulier le renforcement de la coordination entre les institutions. Elle a espéré que ces efforts contribueront à la réalisation de l’objectif tendant à diminuer de moitié d’ici l’an 2015 le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable. Le conflit entre production de l’énergie et protection de l’environnement est un problème de plus en plus crucial, a dit la représentante. Elle s’est félicitée des efforts entrepris par les institutions des Nations Unies en soulignant cependant que pour les pays en développement, le premier obstacle vient du manque de ressources. Là encore, la représentante a plaidé pour une assistance financière et un échange d’expériences en appelant les Nations Unies à créer un mécanisme efficace de coopération internationale.

Mme KRISTINA GEORGIEVA, Directrice du Département de l’environnement de la Banque mondiale, a déclaré que la Banque a lancé la préparation d’une stratégie globale sur l’environnement qui vise à coupler la protection de l’environnement et la lutte contre la pauvreté. Les consultations régionales d’élaboration de cette stratégie se poursuivent en ce moment à travers le monde, et incluent les Nations Unies, les gouvernements, la société civile, les ONG et d’autres acteurs. Cette stratégie sera présentée au Conseil des Gouverneurs de la Banque au début de 2001. La nouvelle stratégie reconnaît le lien entre développement durable, environnement et lutte contre la pauvreté. Elle met l’accent sur l’amélioration de la santé des populations, l’amélioration de leurs conditions de vie, la réduction de la vulnérabilité des pauvres aux catastrophes naturelles, et aux fluctuations et aux changements du climat. En terme de politiques de prêts, la Banque soutient 97 projets exclusivement environnementaux pour des prêts s’élevant à 5,1 milliards de dollars. D’autres projets, sectoriels, de l’ordre de 10 milliards de dollars sont aussi en examen. Ils touchent notamment à la gestion de la pollution urbaine, aux services de voiries, à la gestion des ressources naturelles, au renforcement des capacités humaines et aux questions mondiales de préservation de l’écologie. Tout le porte-feuille de projets de la Banque mondiale tend désormais à avoir une dimension et une composante écologiques.

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La Banque travaille avec le Fonds mondial pour l’environnement (FEM), le Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, et nous soutenons aussi les pays qui s’engagent à se débarrasser des substances nuisibles à la couche d’ozone dans le cadre du Protocole de Montréal. Deux nouvelles initiatives, le Fonds pour le carbone, et le Fonds de partenariat pour l’écosystème critique, viennent de voir le jour, afin de donner les moyens aux pays en développement de se procurer des technologies propres. La Banque a d’autre part prêté 4 milliards de dollars en faveur de la défense des forêts depuis 1991, et elle a financé 159 projets pour la gestion des ressources naturelles dans les zones semi-arides en vue d’en protéger les écosystèmes. En tout, ces projets ont reçu 18 milliards de dollars entre 1990 et 1998. Chaque année, les agences multilatérales ont dépensé 9 milliards de dollars en moyenne dans des investissements d’eau potable dans les pays en développement. La Banque a fourni, en ce qui la concerne, 2 à 3 milliards de dollars de ces sommes, soit 3% des dépenses mondiales en la matière. Quant aux énergies renouvelables, la Banque et le FEM ont investi respectivement 250 millions et 570 millions de dollars au cours de la décennie qui s’achève. A la veille de Rio+10, la Banque estime que la communauté internationale toute entière, soutenue par le système de l’Organisation des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, doit travailler ensemble pour rendre les interactions entre les différentes initiatives de ses composantes plus efficaces et relever les défis auxquels fait face la survie de la planète.

PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION

Selon le projet de résolution, intitulé "Environnement et développement durable : dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat" (A/C2/55/L.8), le dialogue se tiendrait l’année prochaine avant le débat général de l’Assemblée générale. Il aurait pour thème général “s’adapter à la mondialisation : faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale au XXIè siècle” et pour sujets “promotion de l’intégration des pays en développement et obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées destinées à compléter les efforts de développement” et “amélioration de l’insertion des pays en développement dans le réseau mondial de l’information et élargissement de l’accès des pays en développement aux technologies de l’information et de la communication”. Le texte prévoit que les débats soient partagés entre séances plénières, tables rondes ministérielles et groupes de travail informel; les résultats devant faire l’objet d’un résumé du Président.

Présentant le projet de résolution, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Nigéria a expliqué que le contenu reflète le fait que le dialogue doit tirer parti de l’expérience du passé.

- 11 - AG/EF/323 20 octobre 2000

Le projet de texte intitulé "Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles" (A/C.2/55/L.7), demande à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources naturelles dans le territoire palestinien occupé et dans le Golan syrien et reconnaît le droit du peuple palestinien à demander réparation. Le texte exprime l’espoir que cette question sera traitée dans le cadre des négociations sur le statut final entre les parties palestinienne et israélienne.

Présentant le projet de résolution, le représentant de l’Egypte a expliqué que le projet de texte réaffirme le principe de la souveraineté des peuples qui vivent sous occupation étrangère sur leurs ressources naturelles en s’appuyant sur la Charte des Nations Unies et les résolutions du Conseil de sécurité. Le projet de texte, a dit le représentant, réaffirme aussi la pertinence de la Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, dans le territoire palestinien occupé. Tenant compte du fait qu’Israël s’est emparé des richesses naturelles du peuple palestinien depuis 1967, le projet de texte souligne l’impact négatif des colonies de peuplement et le détournement par Israël des ressources en eau. Le projet de texte demande enfin la reprise des négociations entre Israël et la Palestine qui doit se fonder sur le principe de “la terre contre la paix”.

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