SOC/4457

CONFERENCE MONDIALE DES MINISTRES DE LA JEUNESSE : TROUVER DES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES JEUNES A L'AUBE DU PROCHAIN MILLENAIRE

5 août 1998


Communiqué de Presse
SOC/4457


CONFERENCE MONDIALE DES MINISTRES DE LA JEUNESSE : TROUVER DES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES JEUNES A L'AUBE DU PROCHAIN MILLENAIRE

19980805 C'est un large éventail de questions qu'auront à traiter les représentants de quelque 140 pays - dont plus d'une centaine de ministres - qui se réuniront du 8 au 12 août à Lisbonne (Portugal) pour la première Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse. Organisée par le Gouvernement portugais, en coopération avec les Nations Unies, cette Conférence, qui sera ouverte par le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, se veut un forum de dialogue mondial sur les problèmes les plus urgents pour les jeunes à l'aube du prochain millénaire, tels le chômage, la santé, la toxicomanie.

L'objectif général de cette réunion est de susciter, au niveau mondial, une véritable volonté politique de trouver des solutions aux difficultés auxquelles font face les jeunes d'aujourd'hui et de prendre des mesures concrètes en vue de créer les conditions permettant d'améliorer leur bien-être et leurs moyens de subsistance, ainsi que les possibilités qui leur sont offertes de participer pleinement, efficacement et de façon constructive à la vie de la société. Au long des cinq jours de la Conférence, les participants s'efforceront de mettre en place de nouveaux mécanismes permettant aux gouvernements et à la société de mieux répondre aux besoins économiques, sociaux, émotionnels, culturels et spirituels des jeunes - c'est-à-dire, d'après la définition de l'ONU, les individus qui appartiennent au groupe d'âge des 15 à 24 ans.

La Conférence doit déboucher sur l'adoption d'une déclaration finale aux termes de laquelle les gouvernements s'engageraient à développer des politiques nationales en faveur de la jeunesse; à renforcer la participation des jeunes à tous les niveaux de la vie sociale et dans les processus de décision; à garantir le droit au développement des jeunes; à renforcer le rôle de la jeunesse dans la construction de la paix, la prévention et le règlement des conflits; à promouvoir l'éducation, le plein emploi et la santé; et à lutter contre les maladies et l'abus de drogues. En adoptant cette déclaration, les gouvernements s'engageraient à la fois à réaliser les objectifs internationaux concertés et à développer, au niveau national, des programmes opérationnels en faveur des jeunes, prenant en compte les priorités nationales, les réalités et les limites résultant de contextes de développement économique et social différents. Les quatres sessions de

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consultations informelles sur l'avant-projet de déclaration, dont la dernière s'est tenue à New York à la mi-juillet, ont permis de parvenir à un consensus sur une grande partie du texte. Il reste toutefois une série de points en suspens. C'est à la grande Commission de la Conférence qu'il incombera d'intégrer les éléments importants des délibérations de Lisbonne dans le texte et de finaliser la déclaration qui devrait être adoptée en Conférence plénière en tant que "Déclaration de Lisbonne sur les politiques et programmes en faveur des jeunes".

En session plénière, les participants auront un échange de vues sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action en faveur de la jeunesse jusqu'à l'an 2000 et au-delà. Outre les déclarations des représentants des gouvernements, les responsables des institutions de l'ONU et les organisations non gouvernementales auront l'occasion de faire part de leurs propres efforts en faveur des jeunes et de présenter leurs vues sur les questions relatives à la jeunesse. Trois groupes de travail, ouverts à tous les participants à la Conférence, seront établis pour discuter des thèmes de la Conférence : les politiques nationales de nature intersectorielle en faveur des jeunes; la pertinence des trois thèmes de l'Année internationale de la jeunesse (1995) : participation, développement et paix; le développement social et les domaines d'action prioritaires : éducation, emploi, santé, abus de drogues et autres. Les groupes de travail présenteront leurs conclusions à la Grande Commission qui finalisera les recommandations et les présentera à la Conférence plénière pour approbation.

Il s'agit de la première conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse. C'est aussi la première fois qu'une conférence mondiale est organisée par un Etat Membre en coopération avec les Nations Unies. Au total, près de 500 représentants gouvernementaux, 200 responsables d'organisations intergouvernementales et d'institutions et organes de l'ONU, et 400 organisations non gouvernementales devraient participer à cette conférence qui sera couverte par quelque 1 000 journalistes du monde entier.

Août sera le mois de la jeunesse au Portugal. La Conférence mondiale sera précédée par la troisième session du Forum mondial sur la jeunesse du système des Nations Unies qui se tiendra du 2 au 7 août à Braga, dans le nord du pays. Les 300 jeunes qui y participeront devraient approuver des recommandations qui seront présentées à la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse. Du 3 au 4 août, aura lieu à Porto, dans le nord du Portugal, la première Conférence des Ministres de la jeunesse de la Communauté des pays de langue portugaise, et du 5 au 7 août la neuvième conférence des Ministres de la jeunesse des pays ibéro-américains. Quelque 12 000 jeunes des quatres coins du monde sont, en outre, attendus au Festival mondial de la jeunesse qui se déroulera du 1er au 10 août à Costa da Caparica, près de Lisbonne. Avec pour slogan "Ensemble, bâtissons un monde meilleur", ce Festival a pour objectif de réfléchir et de débattre des thèmes clés du prochain millénaire à partir d'une perspective jeune, ainsi que de renforcer les contacts et les échanges d'expériences entre les organisations de jeunes. Enfin, du 28 août au 1er septembre aura lieu la Rencontre mondiale de la jeunesse, coparrainée

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par l'Exposition mondiale de Lisbonne (Expo'98) et par la Commission mondiale indépendante pour les océans, en présence de son Président, M. Mario Soares, ancien président du Portugal. Toutes ces rencontres auront pour toile de fond Expo'98, la dernière exposition mondiale du millénaire, qui a pour thème "les océans, un patrimoine pour le futur". Les Nations Unies qui ont déclaré 1998 "Année internationale des océans" sont l'un des 159 participants à cet événement exceptionnel.

Historique

On estime à environ 1,3 milliard, soit 18% du total de la population mondiale, le nombre de jeunes dans le monde entier. La majorité d'entre eux vivent dans les pays en développement, et leur nombre devrait encore augmenter au cours des prochaines années. Les conditions difficiles dans lesquelles vivent les habitants de nombreux pays en développement sont souvent encore plus pénibles pour les jeunes qui ont difficilement accès à l'éducation, à la formation, à des emplois stables ainsi qu'aux services sanitaires et sociaux, et sont de plus en plus nombreux à s'adonner à la drogue et à la délinquance. En outre, dans bon nombre de ces pays, le pourcentage de jeunes qui quittent les campagnes pour les grandes villes n'a jamais été aussi élevé. Bien qu'ils constituent un pourcentage relativement réduit de la population, les jeunes des pays industrialisés font eux aussi face à des problèmes particuliers et s'inquiètent de leur avenir, ces difficultés étant en partie liées aux possibilités d'emploi limitées qui leur sont offertes.

L'importance du rôle de la jeunesse et, en particulier la contribution qu'elle peut apporter au développement, a été reconnu par les Etats Membres des Nations Unies il y a plus de trente ans lors de l'adoption, en 1965, de la Déclaration concernant la promotion parmi les jeunes des idéaux de paix, de respect mutuel et de compréhension entre les peuples. Vingt ans plus tard, l'Assemblée générale décida de proclamer 1985 Année internationale de la jeunesse : participation, développement et paix, afin de faire largement connaître la situation, les besoins et les aspirations des jeunes et de les engager ainsi dans le processus de développement. L'Année vit sa consécration symbolique grâce à une série de séances plénières que l'Assemblée générale tint en 1985 et qu'elle désigna sous le nom de Conférence mondiale des Nations Unies pour l'Année internationale de la jeunesse. A l'issue de cette conférence, elle adopta les principes directeurs concernant la planification et la poursuite des activités futures, sous la forme d'une stratégie mondiale à long terme pour les activités en faveur de la jeunesse. Depuis 1985, l'ONU encourage activement l'application de ces principes, notamment en aidant les gouvernements à élaborer des politiques et des programmes intégrés en faveur de la jeunesse, en renforçant ses communications avec les organisations de jeunes et en intensifiant la coopération interorganisations dans le domaine de la jeunesse. Le Fonds des Nations Unies pour la jeunesse continue à soutenir des projets auxquels participent les jeunes.

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En 1995, le dixième anniversaire de l'Année internationale de la jeunesse a été l'occasion de lancer des activités mondiales visant à donner une plus grande place aux problèmes de la jeunesse dans les activités de développement. Dans ce cadre, l'Assemblée générale a adopté un Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, qui offre un cadre théorique et des directives pratiques servant à guider l'action nationale et le soutien international en faveur des jeunes. Il contient des propositions d'action, d'ici à l'an 2000 et au-delà, visant à faciliter la mise en place de mécanismes permettant d'améliorer la situation des jeunes. Les thèmes de la participation, du développement et de la paix, retenus par l'Assemblée générale pour l'Année internationale de la jeunesse, constituent les grands axes du Programme d'action. Mais celui-ci se fonde aussi sur d'autres instruments internationaux récents comme la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, adoptés par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992), la Déclaration et le Programme d'action de Vienne, adoptés par la Conférence mondiale sur les droits de l'homme (Vienne, 1993), le Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994), la Déclaration de Copenhague sur le développement social et le Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995), et le Programme d'action adopté par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995).

En établissant le Programme d'action, la communauté internationale a identifié 10 domaines d'activité prioritaires : éducation, emploi, faim et pauvreté, santé, environnement, toxicomanie, délinquance juvénile et activités de loisirs, filles et jeunes femmes et participation pleine et entière des jeunes à la vie de la société et à la prise de décisions. Pour chacun de ces domaines, on a recensé les principaux problèmes, défini des objectifs précis et proposé des mesures devant permettre de les atteindre.

Depuis l'Année internationale de la jeunesse, le monde a connu d'importantes mutations d'ordre politique, économique et socioculturel, souligne le Programme d'action. Les jeunes sont tout à la fois les agents, les bénéficiaires et les victimes de ces mutations dont les effets ne manqueront pas de se faire sentir au cours des prochaines années. Bien que des efforts aient été faits par les gouvernements, les organisations internationales et les associations de bénévoles pour satisfaire les aspirations des jeunes, l'évolution de la situation sociale, économique et politique dans le monde a créé dans de nombreux pays des conditions qui ont rendu cet objectif plus difficile à atteindre : la baisse des ressources disponibles pour les programmes et activités en faveur des jeunes; les inégalités des conditions sociales, économiques et politiques, y compris le racisme et la xénophobie; la discrimination à l'égard des femmes; le fort taux de chômage des jeunes; la dégradation continue de l'environnement mondial; l'incidence croissante de maladies, de la faim et de la malnutrition; l'évolution du rôle joué par la famille; et les possibilités de plus en plus réduites de recevoir une éducation et une formation.

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Or, note encore le Programme d'action, dans tous les pays, les jeunes constituent un capital humain d'une importance primordiale pour le développement et contribuent pour une part déterminante au changement social, au développement économique et au progrès technique. Leur imagination, leurs idéaux, leur vision et leur énergie sont indispensables au développement des sociétés dans lesquelles ils vivent. Leur vision, leurs aspirations et les problèmes auxquels ils se heurtent ont et auront des incidences décisives sur la façon dont nos sociétés sauront relever les défis qui leur sont lancés ainsi que sur l'avenir des générations futures. Les mesures prises pour traiter les problèmes de la jeunesse et tirer parti de ses potentialités ne manqueront pas d'avoir des répercussions sur la situation socio-économique actuelle, ainsi que sur le bien-être et le mode de subsistance des générations futures.

Documentation (*)

La Conférence est saisie d'une série de rapports et de documents qui serviront de base à ses délibérations, dont deux rapports préparés par le Secrétariat des Nations Unies portant respectivement sur les politiques nationales permettant d'exécuter le Programme d'action mondial en faveur de la jeunesse pour l'année 2000 et au-delà (WCMRY/1998/6), et le suivi et l'évaluation de la mise en oeuvre des objectifs de l'Année internationale de la jeunesse : 1985-1998, participation, développement, paix (WCMRY/1998/7).

Domaines d'action

Pour aider les participants à évaluer le développement social des jeunes dans le contexte des dix domaines d'action prioritaires, les institutions des Nations Unies ont préparé des rapports contenant des recommandations d'actions prioritaires.

Le rapport préparé par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la jeunesse, éducation et action jusqu'au prochain siècle et au-delà (WCMRY/1998/8) préconise de développer une approche globale de l'éducation intégrant les structures formelles de l'éducation à l'éducation informelle acquise par l'expérience quotidienne et hors du système établi. L'UNESCO lance un appel aux ministres pour qu'ils accordent davantage d'importance à la jeunesse et à l'éducation aux niveaux local, national et régional et y allouent des ressources correspondant à la valeur de l'éducation de la jeunesse. Les jeunes doivent pouvoir participer à la planification, aux processus de décision et à l'exécution des stratégies dans le domaine de l'éducation. En outre, il importe, de promouvoir l'éducation des petites filles et des jeunes femmes, ainsi que l'éducation aux droits de l'homme et à une culture de la paix, souligne l'UNESCO.

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Selon le rapport préparé par le Bureau international du travail (BIT) sur l'emploi des jeunes (WCMRY/1998/9), le taux de chômage des jeunes est généralement au moins le double de celui des adultes. Pour les jeunes femmes, il est souvent plus élevé que pour les jeunes hommes, et pour les jeunes handicapés, ceux issus des minorités ethniques, ceux à faible niveau d'instruction et sans apprentissage, il peut atteindre des valeurs alarmantes. Les politiques et programmes de promotion de l'emploi des jeunes requièrent un environnement macro-économique favorable, afin d'élargir les progrès réalisés dans le développement social et de promouvoir la croissance économique, des politiques de l'emploi et du marché du travail adaptées, des programmes de formation judicieux et des services de l'emploi efficaces. Elles doivent être élaborées, en partenariat, sans perdre de vue les contraintes imposées par les conditions économiques et ont besoin d'être administrées dans un cadre qui intègre également les politiques de formation. Enfin, les attentes et aspirations des jeunes doivent être prises en compte.

Le document préparé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et ONUSIDA sur la santé des jeunes et le développement (WCMRY/1998/10) mentionne parmi les problèmes de santé et les types de comportement qui menacent la santé et le développement des jeunes, les conséquences des rapports sexuels non protégés : augmentation du risque de grossesses et d'accouchements trop précoces et non désirés, interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans des circonstances dangereuses et maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH-sida; les problèmes liés à l'usage du tabac, de l'alcool et d'autres drogues; les blessures accidentelles et infligées volontairement; les problèmes de santé mentale, de malnutrition et d'hygiène orale, ainsi que certaines maladies endémiques telles que la tuberculose, le paludisme et la bilharziose. Le rapport identifie cinq interventions essentielles et synergiques pour promouvoir et garantir le droit à la santé de tous les jeunes, y compris ceux qui sont particulièrement vulnérables : créer un environnement sûr et favorable, donner aux jeunes la possibilité d'être correctement informés, d'acquérir des aptitudes, d'avoir accès à des services de soins et de conseil, et améliorer les services de santé aux niveaux national et infra-national afin d'en faire profiter un plus grand nombre d'adolescents et de jeunes.

Le document préparé par le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues sur l'abus de drogues chez les jeunes (WCMRY/1998/11) constate qu'au cours des dernières années, la consommation de drogues illicites a augmenté partout, devenant un phénomène réellement mondial. Pour réduire la demande de drogues, le rapport suggère d'envisager une série de mesures. Ainsi, les stratégies de prévention devraient être élaborées en consultation avec les jeunes. Il conviendrait de tirer parti de l'expérience des jeunes qui ne consomment pas de drogue mais fréquentent des lieux où la prévalence de l'usage des drogues est réputée élevée. La prévention ne devrait pas être centrée sur une donnée mais plutôt sur l'usage

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des drogues en général. Il conviendrait de mener une action de prévention à plusieurs niveaux qui viserait différents secteurs et différents groupes cibles. Il importe aussi de proposer aux jeunes des moyens à la fois accessibles et bon marché de retrouver, d'acquérir le goût de l'art, de pratiquer des sports et de mener d'autres activités stimulantes. Enfin, la communication est la clé de voûte de la prévention et davantage de recherches devraient être menées dans ce domaine.

* Les documents dont est saisie la Conférence seront présentés de manière plus détaillée dans notre premier communiqué sur l'ouverture de la Conférence.

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