Chronique ONU

"Le Réchauffement du système climatique est sans equivoque "

Principaux resultats du quatrième rappport d'évaluation du GIEC


Article Coordonné Par Yuwei Zhang

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L'article

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du changement climatique (GIEC) a été établi en 1998 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) pour évaluer les effets potentiels du changement climatique mondial. Il comprend trois Groupes de travail et une Équipe spéciale et continue de donner des avis scientifiques, techniques et socio-économiques à la communauté mondiale, en particulier aux Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Les rapports élaborés par les trois Groupes de travail offrent une évaluation des informations disponibles sur la science et contribuent au Quatrième rapport d'évaluation du Groupe, Changement climatique en 2007, qui vient de sortir en 2007. Élaboré par 450 auteurs et 800 collaborateurs, le Rapport d'évaluation présentent les conclusions de 2 500 scientifiques veanant de plus 130 pays, résumant les six dernières années de recherche.

À l'appui des dernières évaluations du GIEC, le Groupe de travail I présente les connaissances acquises sur les causes de l'évolution du climat. Le Groupe II fait le bilan des connaissances actuelles relatives aux effets du changement climatique sur les systèmes naturels, gérés et humains, ainsi que sur la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels. Le Groupe de travail III se concentre sur les aspects scientifiques, technologiques, environnementaux et socio-économiques de l'atténuation du changement climatique et les solutions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.


LES BASES SCIENTIFIQUES PHYSIQUES

Les causes humaines et naturelles du changement climatique

  • Le carbone de dioxyde (CO2) est le le plus important gaz à effet de serre (GES) anthropique. La concentration de CO2 dans l'atmosphère est passée de 280 parties par millions (ppm) au niveau pré-industriel à 379 en 2005, un taux excédant largement celui des 650 000 dernières années (180 à 300 ppm), chiffre déduit des carottes de place. L'augmentation annuelle de la concentration de CO2 a été supérieure pendant la période 1995-2005.

Le réchauffement du système climatique est sans équivoque, comme l'attestent l'augmentation observée des températures moyennes de l'air et de l'océan, la fonte généralisée de la neige et des glaces et l'élévation du niveau de la mer.

  • De 1995 à 2006, onze des douze dernières années figurent au palmarès des douze années les plus chaudes depuis qu'on dispose d'enregistrements de la température de surface (depuis 1850).
  • Les observations depuis 1961 indiquent que la température moyenne des océans du monde a crû jusqu'à des profondeurs d'au moins 3 000 m et que l'océan a absorbé plus de 80 % de la chaleur ajoutée au système climatique. Un tel réchauffement provoque une dilatation de l'eau de mer, contribuant à l'augmentation du niveau de la mer.
  • Les glaciers de montagne et la couverture neigeuse ont décliné en moyenne dans les deux hémisphères. Les décroissances généralisées des glaciers et des calottes glaciaires ont contribué à l'élévation du niveau de la mer. Le niveau moyen de la mer s'est élevé à un rythme de 1,8 mm par an de 1961 à 2003. Cette vitesse a été plus rapide de 1993 à 2003.


A l'échelle des continents, des régions et des bassins océaniques, de nombreux changements à long terme du climat ont été observés. Ils incluent des changements des températures et de la glace arctiques, des changements largement répandus dans la quantité de précipitations, la salinité de l'océan, les structures des vents et des aspects de situations météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, les fortes précipitations, les vagues de chaleur et l'intensité des cyclones tropicaux, comme les ouragans et les cyclones.

  • Les températures moyennes arctiques ont augmenté près de deux fois plus vite que la moyenne mondiale au cours des 100 dernières années.
  • Les températures au sommet de la couche de pergélisol ont généralement crû depuis 1980 en Arctique.
  • Des sécheresses plus sévères et plus longues ont été observées sur de larges étendues depuis 1970, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Des changements de températures de surface des océans, de structures des vents et de décroissance du pack neigeux et de la couverture neigeuse ont également été reliés à ces sécheresses.
  • Des changements largement répandus des températures extrêmes ont été observés pendant les cinquante dernières années. Les températures extrêmes augmenteront vraisemblablement sous l'effet d'influences anthropiques.

L'essentiel de l'accroissement observé sur la température moyenne globale depuis le milieu du XXe siècle est très probablement dû à l'augmentation observée des concentrations des gaz à effet de serre anthropiques. On peut maintenant discerner des influences humaines dans d'autres aspects du climat, comme le réchauffement de l'océan, les températures continentales moyennes, les températures extrêmes et la structure des vents.

Pour les deux prochaines décennies, il est prévu un réchauffement d'environ 0,2 °C par décennie. Même si les concentrations de tous les gaz à effet de serre et des aérosols avaient été gardés constants au niveau de 2000, un réchauffement induit, d'environ 0,1 °C par décennie se produirait. La poursuite des émissions de gaz à effet de serre au niveau actuel ou au-dessus provoquerait un réchauffement supplémentaire et induirait de nombreux changements dans le système climatique global qui seraient très probablement plus importants que ce qui a été observé au cours du XXe siècle.

Le réchauffement et l'élévation du niveau de la mer dus à l'homme continueraient pendant des siècles à cause des échelles de temps associées aux processus climatiques et aux rétroactions, même si les concentrations des gaz à effet de serre étaient stabilisées.


IMPACTS, ADAPTATION ET VULNÉRABILITÉ


Impacts observés des changements climatiques sur l'environnement naturel et humain

  • Les changements des neiges, de la glace et des sols gelés, ainsi que du pergélisol, montrent que les systèmes naturels sont touchés. On constate par exemple un élargissement et une augmentation du nombre de lacs glaciaires, une augmentation de l'instablité des sols dans les régions de pergélisol et des avalanches de roches dans les régions montagneuses.
  • Débit accru et crue de printemps plus précoce de nombreuses rivières alimentées par la fonte des glaciers et des neiges.
  • Réchauffement des lacs et des rivières dans beaucoup de régions, avec des effets sur leur structure thermique et la qualité de l'eau.
  • Le réchauffement récent affecte fortement les systèmes biologiques terrestres et provoque des changements, des événements printaniers précoces comme le débourrement, la migration des oiseaux et la ponte; des déplacements de l'aire de répartition d'espèces animales et végétales vers les pôles et vers des altitudes plus élevées.
  • Les changements observés dans les systèmes biologiques marins et d'eau douce sont associés au réchauffement des eaux, ainsi qu'aux changements associés au niveau de la couverture de glace, de la salinité, des taux d'oxygène et de la circulation.

Une évaluation globale des données depuis 1970 a montré que le réchauffement d'origine anthropique a probablement eu une influence perceptible sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques.

  • Plus de 29 000 séries de données d'observations issues de 75 études montrent des changements significatifs au sein des systèmes physiques; plus de 89 % sont cohérentes avec le sens du changement attendu suite au réchauffement.

D'autres conséquences des changements climatiques régionaux sur l'environnement naturel et humain apparaissent.

  • Les effets consécutifs à l'augmentation de température ont des effets sur la gestion agricole et sylvicole dans les hautes latitudes de l'hémisphère nord, comme la plantation précoce des cultures au printemps.
  • La hausse des températures a également des effets sur la santé humaine, telle que la mortalité liée à la chaleur en Europe.
  • Certaines activités humaines dans l'Arctique (par exemple, la chasse et le transport sur la neige et la glace) seront affectées par l'augmentation des températures.
  • Les changements climatiques récents et les variations climatiques commencent à produire des effets sur de nombreux autres systèmes naturels et humains.
  • Certains établissements dans les régions de montagne sont soumis à des risques accrus de déversements de lacs glaciaires, en raison de la fonte des glaciers.
  • L'élévation du niveau de la mer et le développement humain contribuent tous deux à des pertes de zones humides côtières et de mangroves ainsi qu'à des dommages croissants dus aux inondations côtières.

Ressources en eau douce et leur gestion

  • Les surfaces touchées par la sécheresse vont probablement s'étendre. Les événements de fortes précipitations, dont la fréquence augmentera très probablement.
  • Au cours du siècle, les projections montrent un déclin des ressources en eau stockées dans les glaciers ainsi que dans la couverture neigeuse, réduisant la disponibilité en eau dans certaines régions alimentées par l'eau de fonte provenant des grandes chaînes de montagne, où plus d'un sixième de la population mondiale vit actuellement.

Écosystèmes

  • La résilience de beaucoup d'écosystèmes sera probablement dépassée durant ce siècle par la combinaison sans précédent du changement climatique, des perturbations associées (par exemple, les inondations, les sécheresses, les incendies, les insectes, l'acidification des océans) et d'autres facteurs de changement mondial (tels que l'utilisation des sols, la pollution et la surexploitation des ressources).
  • Approximativement 20 à 30 % des espèces végétales et animales étudiées jusqu'ici connaîtront probablement un risque d'extinction si l'augmentation de température moyenne mondiale dépasse 1,5-2,5 °C.

Produits alimentaires, fibres et produits forestiers

  • Les projections des augmentations de la fréquence des sécheresses et des inondations montrent une influence négative sur la production locale, particulièrement dans les secteurs assurant la subsistance aux faibles latitudes.

Systèmes côtiers et zones de faible altitude

  • Les projections montrent que les côtes seront exposées à des risques croissants, y compris l'érosion, suite aux changements climatiques et à la hausse du niveau de la mer. L'effet sera aggravé par l'accroissement de la pression humaine sur les régions côtières.
  • D'après les projections, des millions de personnes supplémentaires subiront probablement chaque année dans les années 2080 des inondations causées par l'élévation du niveau de la mer. Le nombre de personnes touchées sera plus important dans les grands deltas d'Asie et d'Afrique, tandis que les petites îles seront particulièrement vulnérables.

Santé

  • Les changements climatiques affecteront probablement l'état de santé de millions de personnes, particulièrement celles qui ont une faible capacité d'adaptation.
  • Les changements climatiques devraient avoir certains effets mixtes, tels que la croissance ou la décroissance de l'extension et du potentiel de transmission du paludisme en Afrique.

Industrie, habitat et société

  • Les communautés défavorisées peuvent être particulièrement vulnérables, notamment celles concentrées dans des zones à haut risque qui tendent à avoir moins de possibilités d'adaptation.
  • Lorsque les événements climatiques extrêmes deviennent plus intenses et/ou plus fréquents, les coûts économiques et sociaux de ces événements augmentent. Les conséquences du changement climatique s'étendent depuis les régions et secteurs directement touchés vers d'autres régions et secteurs à travers des relations multiples et complexes.

Adaptation

  • L'adaptation sera nécessaire pour répondre aux impacts résultant du réchauffement déjà inévitable en raison des émissions passées.
  • Le développement durable peut réduire la vulnérabilité aux changements climatiques en améliorant la capacité d'adaptation et en augmentant la résilience.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont une mesure des progrès vers le développement durable. Au cours des 50 prochaines années, il est très probable que le changement climatique entravera la réalisation des OMD.


ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE


Tendances des émissions mondiales de GES
  • Depuis l'époque pré-industrielle, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 70 % entre 1970 et 2004.
  • Pendant cette période, les secteurs qui ont le plus contribué aux émissions sont la production d'énergie, les transports (120 %), les industries (65 %), le changement d'affectation des terres et la foresterie (40 %).
  • Avec les politiques actuelles d'atténuation et les pratiques associées de développement durable, les émissions de GES continueront à croître dans les quelques décennies à venir.
Atténuation à court et moyen terme (jusqu'en 2030)
  • Les modifications des modes de vie et des comportements sont susceptibles de contribuer à l'atténuation dans l'ensemble des secteurs.
  • La gestion de la demande de transport, par le biais de l'aménagement urbain et la sensibilisation, peut contribuer à réduire l'usage de la voiture et à promouvoir l'efficacité énergétique.
  • Les changements des comportements dans la façon de se loger, des modes de vie culturels, des modes de consommation et de l'utilisation des technologies peuvent contribuer à réduire les émissions de CO2 liées à l'utilisation de l'énergie dans les bâtiments.
  • Le potentiel économique dans le secteur industriel concerne essentiellement les industries à haute intensité énergétique.
  • L'amélioration des pratiques agricoles peut contribuer de manière significative et à peu de frais à augmenter la capacité des puits de carbone des sols et à réduire les émissions de GES.

Atténuation à long terme (au-delà de 2030)

  • Les efforts d'atténuation au cours des 20 à 30 ans qui viennent seront déterminants pour le niveau de stabilisation qu'il sera possible d'atteindre.
  • Une politique menant à un prix du carbone approprié est de nature à inciter les producteurs et les consommateurs à investir massivement dans les produits et les technologies à faible teneur en carbone.
  • Les obstacles à la mise en œuvre des options d'atténuation sont nombreux et varient selon les pays et les secteurs. Ils peuvent être liés à des facteurs financiers, économiques, institutionnels ou aux comportements.
  • Les résultats les plus remarquables de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto sont l'établissement d'une réponse mondiale à la problématique des changements climatiques, la promotion de politiques nationales, la création d'un marché mondial du carbone et l'établissement de nouveaux mécanismes institutionnels qui peuvent constituer les fondements pour des efforts d'atténuation futurs.

Développement durable et atténuation des changements climatiques

  • La transition vers des modes de développement plus durables peut constituer une contribution majeure à l'atténuation des changements climatiques mais de nombreux obstacles existent dans la mise en œuvre.
  • La réduction de la déforestation et de la perte de l'habitat naturel peut avoir des avantages importants pour la biodiversité, la conservation des sols et de l'eau et peut être mise en œuvre de manière durable sur le plan économique et social.
  • Le développement durable peut renforcer à la fois les capacités d'adaptation et d'atténuation et réduire la vulnérabilité aux changements climatiques.

Pour l'évaluation du GIEC sur les impacts du changement climatique dans les différentes régions du monde, veuillez cliquer ici.

 
 
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