Chronique ONU

SOIXANTE ET UNIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Cinquième Commission (administrative et budgétaire)

Coordonnée et rédigée par Jonas Hagen et Melissa Gorelick

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L'article
Lors de la soixante et unième Assemblée générale, la Cinquième Commission s'est assurée du bon fonctionnement des Nations Unies pour l'exercice biennal 2007-2009 et du financement de leurs activités en déterminant la contribution de chaque État Membre au budget ordinaire et à celui du maintien de la paix. Après deux mois de négociations difficiles, les délégués ont décidé de conserver le même barème des quotes-parts qu'en 2000, le changement le plus important portant sur les contributions versées par le Japon qui sont passées de 19,4 % à 16,6 % du budget total, reflétant une baisse de son revenu national brut. Ce pays demeure néanmoins le deuxième contributeur au budget de l'ONU, après les États-Unis (22 %) et devant l'Allemagne (8,57 %). La croissance économique chinoise s'est reflétée par une augmentation de ses contributions, passant de 2,05 % à 2,66 %, tandis que 50 pays, dont l'Afghanistan, le Malawi et la Zambie, paient le taux le plus bas de 0,001 %. Pour l'exercice biennal 2006-2007, le budget ordinaire a totalisé 4,1 milliards de dollars et le budget du maintien de la paix 5,1 milliards. La Commission a également fait des progrès importants sur les questions liées à la réforme de l'ONU, approuvant les implications financières des activités, comme l'examen global du dispositif de gouvernance et de contrôle de l'ONU et de ses institutions spécialisées, de ses fonds et ses programmes.


Le temps de la rénovation est venu

Un plan-cadre d'équipement est établi

Loin de la salle du Conseil de sécurité, avec ses dorures, et de la vaste Assemblée générale, décorée de marbre vert, les visiteurs qui font ce qu'on appelle la " visite du mauvais état des lieux " du siège de l'ONU, à New York, découvrent des bâtiments qui ne sont plus dans leur première jeunesse. Un dispositif propulsant de l'air dans de gros tuyaux est fixé à des panneaux de contrôle pourvus des jauges de pression originales installées au début des années 50. Si ces bâtiments représentaient tout ce qui avait de plus moderne en architecture quand ils ont été construits, ils ne sont pas conformes aux codes actuels en matière d'incendie et de sécurité, ni aux normes de sécurité et de viabilité.

En décembre 2006, la Cinquième Commission a approuvé le budget du Plan-cadre d'équipement (CMP) pour une remise en état du siège de l'ONU. Le bâtiment rectangulaire, qui est devenu un monument historique dans le monde entier et qui a accueilli jusqu à ce jour plus de 38 millions de visiteurs, fera l'objet d'une rénovation pendant les sept prochaines années afin de garantir un environnement sûr et consommant moins d'énergie, à un coût de 1,88 milliard de dollars. Construit entre 1949 et 1952, le complexe a été " très bien construit, avec les meilleurs matériaux " et " c'est pourquoi il a duré si longtemps ", a dit Werner Schmidt, porte-parole du Plan et guide de la " visite du mauvais état des lieux ". Les éléments structuraux des bâtiments, qui ont été construits en acier et couverts de béton - une méthode rarement utilisée aujourd'hui - seront conservés. " Le [bureau] de maintenance a fait un travail formidable pour maintenir les bâtiments en bon état ", a-t-il indiqué, expliquant que la plupart des pièces de rechange sont fabriquées sur place parce qu'on ne les trouve plus ailleurs. Les machines et la tuyauterie ont été construites, il y a au moins 25 ans, il est donc impossible de les remplacer 30 ans plus tard.

L'amiante ayant été utilisée dans tout le bâtiment pour isoler les sols, les plafonds et la tuyauterie, un incendie ou une explosion entraînerait l'évacuation du quartier, a-t-il commenté. C'est pourquoi le plus grand soin sera apporté pour ne pas libérer de fibres d'amiante dans l'air. Pour améliorer la sécurité des bâtiments en cas d'attaques terroristes, ce qui n'avait pas été envisagé par les architectes initiaux, les pylônes situés dans la partie vulnérable du bâtiment - les trois sous-sols - seront renforcés contre les attentats à la bombe, a-t-il ajouté.

Nettoyage des fenêtres du Secrétariat de l'ONU, avec l'Assemblée générale en arrière-plan. Les bâtiments du complexe du siège de l'ONU feront l'objet des premières rénovations depuis leur construction au début des années 50. Photo/ ONU

Une grande quantité d'énergie est gaspillée été comme hiver en raison de la mauvaise isolation des bâtiments. La façade-rideau en vitrage simple de six centimètres d'épaisseur sera remplacée par des vitrages doubles, ce qui permettra d'économiser 30 % d'énergie. D'autres options écologiques sont envisagées comme l'énergie solaire pour éclairer les drapeaux et alimenter la fontaine située à l'extérieur, l'installation de toilettes consommant moins d'eau et la fabrication d'un compost avec les déchets de la cafétéria. " Quand vous avez un projet aussi important que le Plan-cadre d'équipement, la viabilité est définitivement un aspect important ", a déclaré Thomas Stahli, de la Mission permanente de Suisse auprès des Nations Unies. Anticipant un débat dans la phase initiale des négociations, il a fait savoir que sa délégation était intéressée par la viabilité environnementale du projet, dont les options ont été adoptées par consensus. " Le projet devrait aussi être à la "pointe de l'innovation" dans ce domaine. Le message est positif - les États Membres ont accepté sans problème les options de viabilité ", a-t-il ajouté.

Une représentante du Groupe des 77 pays en développement et la Chine a dit à la Chronique ONU que la nature internationale des Nations Unies devrait être prise en compte lors de l'attribution des contrats pour la rénovation. Elle a fait remarquer que le bâtiment original avait été conçu par une équipe internationale d'architectes, dont les architectes brésilien et français renommés Oscar Niemeyer et Le Corbusier et que le projet de rénovation devrait perpétuer cette tradition. Elle a encouragé en particulier les entreprises des pays développés à fournir les services et les matériaux nécessaires.
Brian Streb, responsable des achats pour le Plan-cadre, a dit que tout sera fait pour suivre le mandat de l'Assemblée générale de créer des opportunités pour les pays en développement et les pays en transition dans le processus d'attribution de contrats. L'un des critères de sélection de l'entreprise qui dirigera les travaux de rénovation sera sa capacité à intégrer les services et les fournisseurs des pays en développement, a-t-il précisé. Un grand nombre de bureaux d'architectes et d'entreprises de construction qui travailleront à la rénovation seront multinationales et une représentation géographique étendue sera assurée au niveau du personnel. Les matériaux de construction viendront en grande partie des pays en développement, car les prix sont moins chers, a-t-il indiqué. Par exemple, le verre du rideau sera probablement fourni par la Chine et le renforcement en acier par l'Inde.

Lorsque les travaux de rénovation commenceront, quelque 1 000 fonctionnaires seront transférés du bâtiment de 59 étages dans des locaux loués près du siège de l'ONU. Il est prévu de rénover dix étages à la fois. Un centre transitoire de 9 300 m2 sera construit sur la pelouse nord du complexe du siège pour abriter les salles de réunion et de conférence pendant la rénovation. Initialement construit pour accueillir 700 réunions pour 70 États Membres, le complexe en accueille aujourd'hui plus de 8 000 pour 192 délégations et fonctionne à pleine capacité ou au-delà douze mois par an, sans pratiquement aucune interruption.

 
 
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