Le 12 octobre 2007 dernier, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l'évolution du climat (GIEC) a remporté le prix Nobel de la paix, conjointement avec l'ancien Vice-Président des Etats-Unis, Al Gore. En décernant le Prix Nobel de la paix 2007 au GIEC et à Al Gore, le Comité Nobel norvégien souhaitait contribuer ‘’à focaliser davantage l'attention sur les processus et les décisions qui semblent nécessaires pour protéger à l'avenir le climat de la planète, et pour réduire ainsi la menace qui pèse sur l'humanité’’.  Le Comité a également noté qu’à travers ses rapports le GIEC a " créé un consensus toujours plus large sur le lien entre les activités humaines et le réchauffement de la planète". Le 17 novembre 2007 prochain, sera publié le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, intitulé « Changements Climatiques 2007 ».  La publication de ce document vient à la suite des trois rapports qui l’ont précédé en 1990, 1995 et 2001. Ce quatrième rapport, destiné spécifiquement aux décideurs, contiendra les résultats des travaux de plus de 450 grands auteurs, 800 contributeurs et 2500 scientifiques originaires de plus de 130 pays.  Son contenu présente un résumé des six dernières années de recherche.

Plus tôt, au cours de cette année, les trois groupes de travail du GIEC ont publié trois rapports exposant les preuves scientifiques du phénomène des changements et du réchauffement climatiques, et traitant des impacts, de la vulnérabilité, de l'adaptation et de l'atténuation des effets des changements climatiques. Ces rapports permettent une compréhension globale de l'état actuel des connaissances relatives aux changements climatiques.  Il est à noter que ces trois documents constituent  la partie finale du quatrième rapport du GIEC, prochainement attendu.

‘L’honneur qui nous est fait aujourd’hui  revient à tous les scientifiques et à tous les responsables qui ont contribué au travail du GIEC, qui par son travail a donné un prestige énorme à cette Organisation et une remarquable efficacité au message quelle promeut’’, a déclaré le Président du GIEC Rajendra Pachauri  qui a reconnu que la récompense décernée par le Comité Nobel allait au-delà de toutes ses attentes. "Le GIEC doit sa force au processus et aux procédures qu'il suit", a souligné M. Pachauri. "Le plus important est sa capacité à mener à bien une évaluation scientifique rigoureuse, qui est soumise à l'examen minutieux des représentants des gouvernements, avant d’être finalement acceptée par les États Membres", a t-il dit, ajoutant qu'aucun autre organisme dans le monde n’est en mesure de répondre à ces deux objectifs simultanément.

Le GIEC a été créé en 1988 par une action conjointe de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) afin d’examiner le problème du réchauffement croissant de la planète.  Avec ses trois groupes de travail et son équipe spéciale, il continue de fournir des conseils scientifiques, techniques et socioéconomiques à la communauté internationale, en particulier aux Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-Moon, qui a fait du changement climatique une de ses premières priorités, a félicité le Groupe intergouvernemental d'experts, soulignant que « grâce aux découvertes claires et bien documentées du GIEC, il est maintenant établi sans le moindre doute que le réchauffement climatique est en cours et qu'il est largement provoqué par l'activité humaine ».  M. Ban Ki-moon a rendu hommage à M. Al Gore qui, ces dernières années, a fait campagne pour qu’une action urgente soit lancée sur les changements climatiques.  L’exposé de M. Gore sur la question est présenté dans le film-documentaire, récompensé par un Oscar, « Une vérité qui dérange ». Pour le Secrétaire général  « l’engagement exceptionnel et les convictions »’ de M. Gore sont ‘’un exemple du rôle crucial que les individus et la société civile peuvent jouer dans la recherche des réponses multilatérales‘’ aux changements climatiques.

Profitant de l’occasion, le Secrétaire général a appelé les pays industrialisés et en développement à s’engager à accomplir une avancée capitale lors de l’importante Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Bali du 3 au 14 Décembre 2007 prochains.
 
Saluant le choix fait par le Comité Nobel norvégien, le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement, M. Achim Steiner, a déclaré que par ce geste, le Comité a clairement indiqué que "la lutte contre les changements climatiques est une question centrale pour la paix et la sécurité en ce XXIème siècle". Il a également souligné l'importance des négociations à mener au cours de la prochaine conférence de Bali, notamment en ce qui concerne les mesures à prendre pour assurer la suite du Protocole de Kyoto et de l’accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre après 2012. 

• 12 – 17 Novembre ----- 27ème Session du GIEC  (Valence, Espagne).
• 14 Décembre---- Seconde session de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et COP-13 (tbc).