Chronique ONU

Réuni à Kigali, le Sommet ‘’Connecter l’Afrique’’ s'engage à combler le fossé numérique dont souffre l’Afrique

Par Yuwei Zhang


Traduit par: Ghislain Ondias Okouma

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L'article

Les Chefs d’Etats du Burundi, du Burkina Faso, de Djibouti, du Malawi, du Rwanda et du Sénégal ont pris part, récemment, au Sommet « Connecter l’Afrique » qui s'est tenu les 29 et 30 octobre 2007 à Kigali au Rwanda. Cette rencontre était consacrée aux moyens d’améliorer l’infrastructure des technologies de l’information et des communications (TIC) en Afrique, et notamment de renforcer la connexion Internet à haut débit sur le continent.

Le sommet s’est achevé avec des engagements d'investissement de plus de 55 milliards de dollars des États-Unis, qui feraient du secteur des TIC le fer de lance du développement.  Plus de 1 000 personnes, dont des Ministres du secteur des TIC, de hauts dirigeants d’entreprises travaillant dans ce secteur au niveaux africain et mondial, et de hauts responsables d'organisations et d'institutions financières internationales et régionales, ont participé à la rencontre de Kigali dont les débats ont été consacrés aux moyens d’améliorer l’infrastructure des TIC en Afrique et de renforcer la connectivité du continent au reste du monde.

La clôture du Sommet a été marquée par l'adoption de cinq objectifs dont la réalisation permettrait de réduire la fracture numérique en Afrique, et permettrait de parvenir à "un partenariat mondial pour le développement", l'un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

 "Nous devons être décisifs et faire de bons choix politiques sur la façon d'exploiter ces possibilités", a déclaré M. Paul Kagame, Président du Rwanda, qui a accueilli la conférence.  Il a souligné que l’Afrique devait faire les bons choix politiques pour que les TIC deviennent une partie de la solution aux problèmes du continent, ajoutant que la technologie et les ressources financières étaient déjà là.

L'initiative ‘’Connecter l'Afrique’’ est un partenariat mondial réunissant de nombreux acteurs, notamment la Chine, l'Inde, la Commission européenne, le Groupe des huit principaux pays industrialisés (G8), l'Organisation de coopération économique et de développement économiques (OCDE), les pays arabes, les grandes entreprises des TIC, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d'autres organisations internationales.  L’Initiative vise à mobiliser des ressources humaines, financières et techniques à travers l'Afrique, avec pour principal ambition de mettre les TIC, et notamment l’Internet à haut niveau et les services afférents, à la portée de toutes les communautés rurales africaines en 2015.

« Grâce à l’esprit d’entreprise du secteur privé africain, au soutien de la communauté internationale, et à l’engagement des gouvernements du continent, la connexion universelle en Afrique n’est plus un rêve utopique » a tenu à affirmer M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui représentait le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la conférence. Il a également déclaré que des méthodes novatrices étaient nécessaires pour étendre les TIC dans les coins les plus reculés du continent.

 ‘’Le problème n’est pas technologique, car la technologie est disponible’’a, quant à lui, déclaré M. Craig Barrett, qui exerce, à la fois, les responsabilités de Président de Intel Corporation et de l’Alliance mondiale des Nations Unies pour les TIC. Soulignant qu'il s'agissait d'une question de mise en œuvre, il a ajouté: "Nous avons maintenant besoin des priorités gouvernementales, des décisions et des politiques pour conduire la mise en œuvre de la création d'une société panafricaine de l'infrastructure."
Photo ITU M. Zouhri

En Afrique, le secteur des communications mobiles, si on le compare à n'importe quelle autre région du monde, a connu la croissance la plus rapide au cours des cinq dernières années et a progressé deux fois plus vite que le reste du marché mondial.  Le nombre de téléphones mobiles a dépassé celui des lignes fixes en 2001 et l'on compte désormais près de sept téléphones mobiles pour une ligne téléphonique fixe, avec quelque 193 millions d'abonnés au téléphone mobile cellulaire en 2006.  L'Union internationale des télécommunications (UIT) prédit également que ce chiffre devrait passer à plus de 270 millions d'abonnés d'ici à la fin de l'année en cours. ‘’Le marché africain est ouvert ; l’Afrique est à la recherche de partenariats ‘’ a déclaré Secrétaire général de l'UIT, Hamadoun Touré. "Nous sommes à la recherche de l'investissement grâce à des partenariats gagnant-gagnant viables dans le marché en expansion du secteur des TIC", a t-il dit. La création de richesses est la clef de la réalisation des OMD, a t-il fait remarquer, expliquant en outre que les nouveaux investissements dans l'infrastructure des TIC conduiront à créer des possibilités d'emploi et accroître la croissance économique globale.

 "Il incombe aux banques de développement et à d'autres partenaires de financement de jouer leur rôle lorsque les insuffisances retardent le développement de la région ", a déclaré Donald Kaberuka, Président de la Banque Africaine de Développement(BAD). Durant les deux jours du Sommet, l'UIT et la BAD ont annoncé la conclusion d’un partenariat en vue d’interconnecter toutes les capitales et grandes villes africaines à l'infrastructure TIC haut débit à large bande et de renforcer leur connectivité avec le reste du monde à l'horizon 2012.  La BAD a d’ailleurs récemment approuvé un prêt de 150 millions de dollars des Etats-Unis pour l’installation du câble sous-marin panafricain, qui est destiné à l’établissement d’un réseau de bande large haut débit, rapide, et peu coûteux, à au moins 23 pays africains.

En outre, le Groupe de la Banque Mondiale a annoncé que la Banque devrait doubler son engagement financier en faveur des TIC en Afrique, dans les cinq années qui viennent, pour atteindre la somme de 2 milliards USD.

Les 5 objectifs du Sommet pour combler le fossé numérique en Afrique

Objectif 1: Interconnecter toutes les capitales et grandes villes africaines à l'infrastructure TIC large bande à haut débit et renforcer la connectivité avec le reste du monde à l'horizon 2012.

Objectif 2: Connecter les villages africains aux services TIC large bande à l'horizon 2015 et mettre en œuvre des initiatives qui encouragent l'accès partagé telles que des télécentres communautaires et des téléphones de village.

Objectif 3:
Adopter des mesures réglementaires fondamentales qui contribuent à promouvoir un accès abordable et généralisé à toute une gamme de services TIC large bande à haut débit, y compris les pratiques d'octroi de licences/d'autorisation qui ne privilégient aucune technologie ni aucun service ; l'attribution de fréquences radioélectriques à de multiples prestataires concurrentiels de services hertziens large bande ; la création de points d'échange Internet (IXP) et la promotion de la concurrence dans la fourniture de la connectivité Internet internationale.

Objectif 4: Appuyer le développement de compétences TIC en nombre suffisant pour répondre aux besoins de l'économie du savoir, en particulier par la création d'un réseau de centres d'excellence TIC dans chaque sous-région du continent africain et par la création de centres de renforcement des capacités TIC et de formation aux TIC dans chaque pays, ceci en vue d'établir un vaste réseau de centres réels et virtuels reliés les uns aux autres, tout en assurant la coordination entre les milieux universitaires et les professionnels du secteur, à l'horizon 2015.

Objectif 5: Adopter une cyber-stratégie nationale, dont un cadre de cyber-sécurité, et mettre en œuvre au moins un service modèle d'administration publique en ligne, ainsi que des services de cyber-enseignement, de commerce électronique et de cyber-santé utilisant des technologies accessibles dans chaque pays d'Afrique, à l'horizon 2012, en vue de mettre de multiples services d'administration publique en ligne, et d'autres services en ligne, à la portée de tous, à l'horizon 2015.

 
 
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