Chronique ONU

LES DIX SUJETS
DONT LE MONDE DEVRAIT ENTENDRE PARLER DAVANTAGE

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L'article

Craignant que certaines questions continuent de ne pas bénéficier d'une attention soutenue de la part des médias ou de disparaître de l'écran-radar, le Département de l'information des Nations Unies a dévoilé une nouvelle liste de " Dix sujets dont le monde devrait entendre parler davantage ". " Les médias et l'ONU ont un intérêt commun à communiquer au public des informations sur ce qui se passe dans le monde ", estime Shashi Tharoor, Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information. " Mais les journalistes sont souvent inondés de sujets qui se disputent leur attention et celle du public. Notre but est de leur montrer la voie pour que des sujets importants ne disparaissent pas des gros titres. "

Comme pour les années précédentes, la liste de 2006 couvre un large éventail de questions et de lieux géographiques. Certains sont relatifs à des situations humanitaires et de conflit urgentes et préoccupantes (comme en République démocratique du Congo et au Népal), tandis que d'autres abordent des domaines essentiels comme les droits de l'homme (le droit d'asile, le problème des enfants incarcérés) et le développement (le Liberia et l'eau en tant que ressource partagée). La classification des questions traitées n'est pas destinée à refléter leur importance relative. Certains sujets se concentrent sur des conflits qui ont fait la une des médias, mais mettent en lumière une perspective qui n'est pas souvent évoquée. L'initiative, lancée d'abord en 2004, n'est pas destinée à être représentative du programme de l'Organisation.

LIBERIA
Les défis du développement après des années de guerre civile
Parcourant un chemin semé d'embûches pour effectuer la transition à la suite d'une guerre sanglante vers une paix durable et le développement, le pays fait face à des défis monumentaux qui échappent souvent à l'attention des médias internationaux.

" LOST IN MIGRATION "
Les défis des demandeurs d'asile dans un contexte de lutte contre l'immigration clandestine
Dans le contexte de flux migratoires et de préoccupations croissantes en matière de sécurité, le principe d'asile a besoin d'être protégé, tandis que la ligne s'estompe entre les victimes fuyant les persécutions et les immigrants à la recherche d'une vie meilleure.

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
La situation humanitaire à l'approched'élections historiques
Tandis que le monde salue la volonté du peuple et des dirigeants congolais de faire un pas crucial en vue de la transition d'une guerre civile sanglante vers la paix et la démocratie, il ne faut pas oublier les difficultés considérables auxquelles le pays dévasté fait face.

LA TRAGÉDIE CACHÉE DU NÉPAL
Des enfants pris dans le conflit
Pris dans la violence qui ravage le pays depuis plus de dix ans, les enfants népalais sont souvent les victimes oubliées du conflit, leur fardeau étant exacerbé par la pauvreté et les sévices.

SOMALIE
L'insécurité exacerbe les conséquences de la sécheresse
Dans le contexte d'un processus de paix fragile et de perspectives encourageantes pour la réconciliation, l'insécurité persistante dans plusieurs régions du pays présente des défis croissants sur le front humanitaire, tandis que la Somalie lutte contre les effets de la pire sécheresse qu'elle a connue en dix ans.

RÉFUGIÉS EN SITUATION D'EXIL PROLONGÉ
Des millions de réfugiés sans espoir de solution
Si les situations d'urgence concernant les réfugiés font souvent la une, les difficultés rencontrées par des millions de personnes qui attendent souvent en exil depuis des années, voire des décennies, demeure une situation peu médiatisée, bien que présentant de grands risques, avec de graves conséquences sur les plans humanitaire et sécuritaire.

SÉISME EN ASIE DU SUD
Le défi de la reconstruction
À la suite d'un effort de secours qui a été couronné de succès et qui a contribué à éviter de nouvelles pertes en vies humaines dans les régions dévastées par le séisme, la communauté humanitaire est confrontée à une nouvelle tâche fondamentale : aider des centaines de milliers de personnes laissées sans abri et dans le plus grand dénuement à retrouver des moyens de subsistance.

DERRIÈRE LES BARREAUX, HORS D'ATTEINTE
Les enfants maintenus abusivement en détention
Malgré d'importants progrès dans les efforts internationaux visant à assurer un environnement protecteur pour les membres les plus jeunes de la société, un nombre alarmant d'enfants dans plusieurs régions du monde sont détenus sans justification suffisante, souvent pour des délits qui ne sont pas considérés comme étant des crimes quand ils sont commis par des adultes.

DES GUERRES DE L'EAU À LA COOPÉRATION
Explorer les possibilités de consolidation de la paix à partir d'une ressource partagée
Malgré la perception largement répandue selon laquelle les bassins d'eau partagés par les pays ont tendance à engendrer de l'hostilité plutôt que des solutions de collaboration, l'eau est souvent une ressource inexploitée en vue d'une coopération fructueuse.

COTE D'IVOIRE
Les " médias de la haine " constituent une menace pour la paix et la réconciliation
Tandis que la Côte d'Ivoire se prépare aux élections d'octobre, qui ont été reportées depuis 2005, le pays est au bord du gouffre, avec la crainte qu'une reprise de la violence ne détruise les progrès en vue de la réconciliation nationale. Les " médias de la haine " jouent sur les craintes des gens, alimentant la violence, et constituent une menace principale à la paix et à la réconciliation.

LIBERIA
Les défis du développement après des années de guerre

Tandis que le Liberia sort des ténèbres d'une guerre civile dévastatrice de 14 ans, les répercussions de son histoire passée de haine ethnique, de violence et de corruption, ainsi que l'arrestation pour crimes de guerre de l'ancien Président Charles Taylor, tendent à attirer une attention médiatique considérable. Il existe cependant un aspect tout aussi crucial, lié aux immenses défis auxquels le pays est confronté dans ses efforts visant à instaurer un semblant de normalité dans un État défaillant dépourvu de services publics. La mauvaise gestion économique, la corruption du gouvernement, les abus administratifs et l'effondrement de l'infrastructure ont été aggravés par l'impact socio-économique et humanitaire des sanctions.

L'importance de ces efforts peut être difficilement surestimée étant donné que tout progrès en vue d'une plus grande stabilité et sécurité est tributaire de la rapidité avec laquelle les services de base seront restaurés et le moteur économique relancé.

 
La MINUL aide le Liberia à préparer les élections.
PHOTO ONU/ERIC KANALSTEIN

" L'expérience nous a enseigné que des efforts incomplets dans la consolidation de la paix sont souvent le prélude à une reprise du conflit ", déclare M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général Kofi Annan dans le pays et chef de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), qui a joué un rôle essentiel dans la stabilisation du pays et qui demeure une force clef pour ce qui est de jeter les bases d'une paix et d'une stabilité durables.

La Présidente Ellen Johnson-Sirleaf, première femme à occuper ce poste en Afrique et qui a remporté les élections récentes organisées par l'ONU, est confrontée à des tâches pressantes tandis que le pays essaie de surmonter le traumatisme de la longue guerre civile et de poursuivre son programme de développement. Cela comprend la réinsertion des anciens combattants, la réinstallation des personnes déplacées à l'intérieur du pays et le retour des réfugiés, la création d'emplois et autres possibilités de créer des revenus, la réparation et le réaménagement de l'infrastructure détruite pendant la guerre, la restructuration et la réforme des forces armées et de police, la consolidation de l'autorité de l'État sur l'ensemble du pays et les travaux de la Commission Vérité et réconciliation. Une solution majeure à la croissance des revenus est la mise en place de mécanismes permettant de satisfaire les conditions en vue de lever les sanctions imposées par l'ONU sur les exportations de bois et de diamants, qui pourraient assurer des recettes en vue de la reconstruction nationale et du relèvement économique.

  • Le Liberia vacille sous le poids d'une dette externe de 3,7 milliards de dollars, d'un PIB qui, d'après les estimations, a baissé de 90 % de 1 269 $ en 1980 à 163 $ en 2005 et d'un taux de chômage de plus de 80 %.
  • Les services collectifs ne sont pas assurés et la vaste majorité des Libériens n'ont pas accès à l'eau, à l'électricité et aux installations d'assainissement de base, ou encore à des soins de santé. La plupart des services médicaux sont dispensés par des organisations non gouvernementales et des organismes de l'ONU.
  • Les routes et les ponts, qui sont nécessaires à l'ouverture des marchés, à la croissance de l'emploi, à la viabilité de l'accès humanitaire aux régions rurales et à l'élargissement d'une protection générale de l'environnement, ont grand besoin d'être réparés. Tandis que les ingénieurs de la MINUL et les membres de l'équipe de pays de l'ONU ont entrepris des travaux de réaménagement sur d'importants réseaux routiers pour faciliter le retour des personnes déplacées et des réfugiés, il faut en faire beaucoup plus.
  • Le système éducatif a été dilapidé, avec une pénurie d'enseignants qualifiés et de ressources disponibles pour reconstruire les bâtiments scolaires.
  • Le Liberia n'a pas de système judiciaire efficace opérationnel; hormis dans la capitale, Monrovia, la plupart des tribunaux ont été détruits et la pratique de l'ordalie (" jugement par épreuve divine ") est courante. La culture d'impunité qui a évolué en l'absence de justice doit être remplacée par le respect des droits de l'homme et par un État de droit.
  • Durant la guerre civile, les ressources humaines du pays ont pâti d'une " fuite des cerveaux " et de décès liés à la crise. L'infrastructure socioéconomique vitale a été détruite tandis que la mauvaise gouvernance, le détournement de fonds, la contrebande des ressources naturelles et la mauvaise gestion économique ont fait des ravages.
  • À la fin de la guerre civile, on a recensé 314 000 personnes déplacées sur le plan interne dans le pays et 340 000 réfugiés inscrits auprès du HCR dans les pays voisins. Si le processus de retour des personnes déplacées, soutenu par l'ONU, a pris fin en avril 2006 et si la majorité des réfugiés sont retournés dans leur pays, la tâche de réinstallation continue, tandis que ces personnes essaient de reconstruire leur vie et leurs communautés.

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" LOST IN MIGRATION "
LES DEFIS DES DEMANDEURS D'ASILE DANS UN CONTEXTE DE LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE

Au cours des dernières années, dans un monde de plus en plus interdépendant et avec un nombre croissant d'immigrants, estimés à 200 millions, les distinctions entre les immigrants, les chercheurs d'asile et les réfugiés se sont estompées. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cela s'est accompagné d'un degré croissant de " lassitude liée à l'asile " dans diverses régions du monde, un processus qui menace, voire mine dans certains cas la protection que la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés était censée accorder aux réfugiés et aux demandeurs d'asile. Si l'immigration illégale et la sécurité sont des problèmes qu'aucun État ne peut se permettre d'ignorer, l'institution de l'ONU s'occupant des réfugiés souligne que des politiques de contrôle doivent établir une distinction entre les immigrants clandestins qui cherchent un meilleur avenir économique et les réfugiés qui nécessitent une protection internationale.

Malheureusement, un nombre croissant de pays industrialisés - ainsi que certains pays en développement - n'établissent pas ces distinctions, selon le HCR, voire dépeignent les demandeurs d'asile non pas comme des réfugiés fuyant la persécution et ayant droit à un sanctuaire, mais comme des " clandestins ", des terroristes et des criminels potentiels. On oublie cependant souvent que les demandeurs d'asile et les réfugiés constituent une part infime des dizaines de millions de personnes qui sont aujourd'hui déplacées, bien que ces personnes soient inextricablement liées à la question de la migration internationale. Dans une situation où les gouvernements et les électeurs sont incapables d'établir une distinction nette entre les victimes de la persécution et les auteurs d'actes de terrorisme, fait valoir le HCR, il existe manifestement un besoin de préserver le principe de l'asile.

L'Organisation internationale de la migration aide les personnes déplacées à l'intérieur du pays. PHOTO ONU

  • Trait caractéristique de l'histoire humaine, la notion d'asile a été progressivement incorporée dans le droit international et a abouti à la création de la Convention relative au statut des réfugiés et à son protocole de 1967. Au deuxième semestre de 2005, 146 des 191 États Membres de l'ONU avaient accédé à ces instruments internationaux, qui sont encouragés et supervisés par le HCR.
  • Les principes codifiés de l'asile énoncent les droits et les obligations relatifs à des individus qui ont été forcés de quitter leur pays et qui ont besoin d'une protection internationale en raison d'une " crainte justifiée de persécution " du fait de leur " race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ".
  • Les demandes d'asile dans les pays industrialisés ont énormément baissé en 2005 pour la quatrième année consécutive. Le nombre de demandes d'asile soumis en 2005 était de 336 000, soit 15 % de moins qu'au cours des années précédentes.
  • La plus grande baisse du nombre de demandeurs d'asile au cours des cinq dernières années a été enregistrée hors d'Europe. Le Canada et les États-Unis ont reçu 54 % de moins de demandes d'asile en 2005 qu'en 2001, tandis que les demandes d'asile en Australie et en Nouvelle-Zélande ont chuté de 75 % au cours de la même période.
  • Le plus grand groupe de demandeurs d'asile en 2005 était de Serbie-Monténégro, notamment du Kosovo. Sur les dix principales nationalités des demandeurs d'asile, les Iraqiens et les Haïtiens ont augmenté le plus en 2005, tous deux de 27 %, tandis que le nombre de demandeurs d'asile d'Afghanistan et de Turquie a continué de baisser systématiquemen.

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
La situation humanitaire à l'approche d'élections historiques

Après 45 années de dictature et de guerres intermittentes qui ont fait environ 4 millions de victimes au cours des cinq dernières années, la République démocratique du Congo se prépare bravement à ses premières élections multipartites, prévues pour juillet 2006. Grâce en partie aux efforts déployés par la MONUC, la Mission des Nations Unies présente dans le pays, de vastes régions sont aujourd'hui en paix, tandis que l'enregistrement de 26 millions d'électeurs congolais témoigne de leur volonté de changer et de leurs aspirations.

Des médecins de la MONUC traitent les victimes d'une attaque violente menée par les milices. PHOTO ONU

Mais si le pays est sur le point de changer le cours de son destin, la paix est fragile et l'infrastructure très insuffisante, avec bon nombre d'hôpitaux, d'écoles, d'usines et de réseaux ferroviaires en ruine. Chaque jour, 1 200 personnes meurent en raison de causes largement évitables. Pourtant, dans de nombreux cas, les immenses souffrances implicites dans ces statistiques ne suscitent pas l'attention des médias. Le financement de l'aide humanitaire en RDC est loin de satisfaire les besoins colossaux du pays. Mettant en garde contre le risque de ne pas tenir compte de cette situation, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies fait remarquer que plusieurs appels récents de l'ONU en vue d'un financement pour la RDC n'ont abouti qu'à un montant légèrement supérieur à la moitié de la somme nécessaire pour satisfaire les besoins les plus minimes.

  • La République démocratique du Congo est le troisième pays d'Afrique, comparable par sa superficie à l'Europe de l'Ouest. Il est cinq fois plus grand que la Côte d'Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone réunis, avec plus du double de leurs populations, près de 56 millions.
  • La MONUC est aujourd'hui la plus grande opération de maintien de la paix à avoir été mise en place par l'organe mondial. La force autorisée comprend 17 000 personnels en uniforme, ainsi que des experts civils dans des domaines comme les droits de l'homme, les affaires humanitaires, la protection des enfants, les affaires politiques et le soutien médical.
  • Les préparatifs pour le vote prévu pour juillet 2006, destiné à ancrer la transition de la RDC d'une guerre civile de six ans vers une stabilité politique, constitue la mission électorale la plus vaste et la plus complexe jamais entreprise par l'ONU.
  • Près de la moitié des 56 millions de Congolais ont moins de 18 ans et les enfants sont particulièrement touchés par la crise. Environ 20 % des enfants ne vivent pas jusqu'à l'âge de 5 ans, alors que 38 % souffrent de malnutrition, dont 20% sévèrement. La moitié des 6-11 ans ne sont pas scolarisés. On estime que près de 10 % ont perdu un ou deux parents à cause du sida et que 20 000 ont été des enfants soldats.
  • Avec 1 300 décès pour 100 000 naissances, la RDC a un des taux de mortalité maternelle les plus élevés d'Afrique.
  • Avec près de 80 % de la population vivant dans la pauvreté extrême et plus de 70% étant mal nourrie, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a demandé une aide de 50 millions de dollars pour appuyer le relèvement agricole du vaste pays.

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LA TRAGÉDIE CACHÉE DU NÉPAL
Des enfants pris dans le conflit

Avec ses troubles politiques récents, le Népal, pays enclavé pauvre, connu surtout pour le tourisme et le trekking en haute montagne, a de nouveau fait la une tandis que les manchettes et les images de télévision évoquent les événements dramatiques qui se sont produits dans les rues de la capitale, Katmandou. Cependant, comme cela avait été le cas durant la couverture antérieure de la lutte entre les rebelles maoïstes et les forces gouvernementales, ce regain d'intérêt a jeté peu de lumière sur un problème méconnu, les difficultés rencontrées par les enfants du pays.

En raison du conflit, les droits des enfants sont enfreints et leurs vies profondément perturbées au quotidien. Selon un rapport de Child Workers in Nepal datant de 2005 et cité par l'UNICEF, on estime que plus de 40,000 enfants népalais ont été déplacés au cours du soulèvement maoïste. Des dizaines de milliers d'entre eux ont été enlevés pour de courtes périodes d'endoctrinement politique par les Maoïstes. Certains de ces enfants ont été recrutés par les forces ou les milices maoïstes.

PHOTO/POOJA HAMAL/RHIYA NEPAL

L'éducation a pâti, notamment en raison des fermetures forcées durant les grèves, qui ont réduit l'année scolaire de près de moitié dans certaines régions. Des enseignants ont été menacés, attaqués, voire tués. Les écoles dans les régions touchées ont servi à des réunions politiques et à des séances d'endoctrinement forcé, ont été bombardées ou attaquées, voire transformées en casernes. Et selon certaines informations, des mines et autres engins explosifs auraient été placés à l'intérieur et autour des bâtiments scolaires et des cours de récréation.

En réaction, l'UNICEF et ses partenaires ont exhorté toutes les parties au Népal à faire en sorte qu'aucune arme ou aucun explosif ne pénètre dans les écoles et salles de classe et que ces dernières soient des zones politiquement neutres, où les enfants ne sont pas soumis à un endoctrinement, aux harcèlements en tant que suspects politiques ou menacés de détention.

  • Le Népal a aujourd'hui une possibilité de mettre fin à l'insurrection du parti communiste (maoïste) au Népal qui dure depuis dix ans et de parvenir à une paix durable. Vers la fin du mois d'avril 2006, après environ trois semaines de grève générale et de protestations dans les rues dans le pays dirigées contre le pouvoir royal, le roi Gyanendra a cédé le pouvoir exécutif de l'État, qu'il avait pris en février 2005, a restauré le dernier Parlement et a autorisé la formation d'un gouvernement composé de membres des partis représentés au Parlement.
  • Un cessez-le-feu réciproque, des négociations entre le gouvernement et les Maoïstes et l'élection d'une assemblée constituante pour décider de la forme future du gouvernement seront, espère-t-on, les principaux jalons d'un processus de paix naissant.
  • Au cours des dix dernières années de la rébellion maoïste armée, 13 000 civils environ sont morts en raison de la violence dans des régions rurales éloignées.
  • Un demi-million d'enfants ne sont pas du tout scolarisés.
  • Bien que le taux de mortalité infantile au Népal ait été considérablement réduit au cours des dix dernières années, il continue d'être élevé, avec environ 59 décès pour 1 000 enfants de moins d'un an.
  • 86 % de la population népalaise vit avec moins de 2 dollars par jour.
  • Selon une mission de surveillance des droits de l'homme de l'ONU créée au Népal, les violations du droit international humanitaire par les Maoïstes comprennent la poursuite de l'utilisation d'enfants au sein de l'Armée de libération du peuple, bien que les Maoïstes nient recruter des jeunes de moins de 18 ans. Alors que des enfants ont été arrêtés et torturés parce qu'ils étaient suspectés d'avoir des liens avec le Parti communiste (maoïste) du Népal, un grand nombre de jeunes sont actuellement détenus par les autorités de l'État, en vertu de la législation anti-terroriste. Par ailleurs, il existe également des preuves que des enfants sont utilisés par l'Armée royale népalaise en tant qu'indicateurs ou espions.

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SOMALIE
L'INSECURITE EXACERBE LES CONSEQUENCES DE LA SECHERESSE

Tandis que les organismes d'aide de l'ONU sonnent l'alarme sur la crise humanitaire à laquelle fait face la Corne de l'Afrique, où plus de 8 millions de personnes sont en grave danger à la suite d'une sécheresse dévastatrice, la situation en Somalie, un des pays les plus touchés, demeure particulièrement préoccupante et a besoin de toute urgence d'une attention particulière. Malgré des progrès récents en vue du rétablissement d'un gouvernement central, l'insécurité persistante entrave grandement la lutte contre la sécheresse, compliquant davantage la réconciliation politique et laissant la Somalie particulièrement vulnérable à une nouvelle déstabilisation.

PHOTO UNHCR
Le processus politique de paix d'une part et la situation humanitaire précaire d'autre part présentent deux dynamiques différentes qui sont inextricablement liées, d'après Christian Balslev-Olesen, Coordonnateur humanitaire par intérim des Nations Unies pour la Somalie. Ce pays est confronté à la pire sécheresse en dix ans, ce qui vient couronner une situation qui présente déjà l'ensemble des indicateurs les plus difficiles pour le développement humain " ajoute Balslev-Olesen. En mars 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé sa préoccupation croissante à propos des Somaliens qui " ont perdu leurs moyens de subsistance et sont en proie à une insécurité alimentaire et civile de plus en plus grave " et il a exhorté tous les dirigeants somaliens à assurer un accès humanitaire complet et sans entrave et à garantir la sécurité des agents humanitaires.


Aujourd'hui, environ 2,1 millions de Somaliens sont totalement tributaires de l'aide internationale. Il n'est pas étonnant que le gros de l'appel à contribution lancé récemment par l'ONU en vue d'une aide humanitaire pour la Corne de l'Afrique - 327 millions de dollars sur un total de 426 millions de dollars - soit prévu pour la Somalie. Les agents humanitaires font cependant face à des difficultés sans précédent pour accéder à tous ceux qui sont dans le besoin, en essayant d'acheminer une aide, tout en subissant des menaces constantes, des actes de piratage, des enlèvements et des barrages routiers. Sans cette aide, les régions touchées du sud pourraient enregistrer de 10 000 à 12 000 décès par mois, et 80 % du bétail du pays pourrait mourir. Tandis que les réserves alimentaires diminuent, obligeant le pays à dépendre encore davantage de l'aide étrangère, la concurrence pour ces ressources limitées ne fera que croître, entraînant des luttes entre les clans ou à l'intérieur des clans, des détournements, des pillages de convois, des actes d'extorsion et des demandes de " droits de protection ", a mis récemment en garde un rapport de l'ONU.

  • Plusieurs années consécutives de faibles précipitations pluviales ont particulièrement touché les communautés pastorales et agro-pastorales qui sont forcées de parcourir de grandes distances pour trouver un pâturage à leurs bêtes. Entre-temps, la baisse de la production agricole a entraîné une hausse spectaculaire du prix des denrées alimentaires, notamment des céréales.
  • Les 2,1 millions de personnes qui sont tributaires de l'aide représentent 25 % de la population et comprennent 400 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, dont plusieurs risquent de mourir de malnutrition si la crise n'est pas réglée. Les familles dans certaines régions dépensent 70 à 80 % du peu d'argent dont elles disposent pour acheter de l'eau.
  • Plus de 1 000 membres du personnel national et international des institutions des Nations Unies travaillent dans le pays. Cependant, il n'y a pas de personnel recruté au plan international dans les villes principales de Mogadiscio et de Kismayu.
  • 80 % des écoles dans les régions touchées par la sécheresse ont fermé dans un pays ou seuls 20 % des enfants ont accès à l'enseignement dans des conditions normales.
  • La sécurité est le plus grand défi au processus de paix en Somalie. Elle continue d'affecter une situation humanitaire déplorable, aggravé par la sécheresse régionale. Les institutions fédérales de transition ont réalisé des progrès considérables pour ce qui est de surmonter les divergences entre les différentes factions somaliennes, mais bon nombre de difficultés risquent de faire dérailler le processus de paix fragile. Les combats récents à Mogadiscio ont aggravé les tensions, tout comme la présence de certaines milices armées à proximité de Baidoa, siège temporaire du gouvernement. Le besoin de cantonner ces groupes et de leur fournir de l'eau, des aliments et un abri est examiné par les dirigeants somaliens et les institutions fédérales de transition, avec l'aide des donateurs.

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REFUGIÉS EN SITUATION D'EXIL PROLONGÉ
Des millions de réfugiés sans espoir de solution

Alors que le nombre de réfugiés dans le monde a atteint son niveau le plus bas en 25 ans, un grand pourcentage des demandeurs d'asile passe plus de temps en exil en essayant péniblement de survivre dans une quasi-incertitude. Selon le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dans son rapport de 2006 sur la situation des réfugiés dans le monde, " la majorité des réfugiés d'aujourd'hui vivent en exil depuis bien trop longtemps, ils sont confinés dans des camps ou cherchent de maigres moyens d'existence dans les centres urbains du monde en développement.

Il existe aujourd'hui au moins 33 situations de réfugiés prolongées depuis plus de cinq ans. Selon les données du HCR, ils représentent en tout 5,7 millions de réfugiés parmi les
9,2 millions de réfugiés dans le monde. Ces statistiques ne comprennent pas la situation la plus ancienne et la plus importante, celle des réfugiés palestiniens, qui relèvent du mandat de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

La vaste majorité de ces exilés se trouve dans les régions les plus pauvres et les plus instables du monde, souvent en raison de l'absence d'intérêt des acteurs régionaux et internationaux, ce alors que l'aide des donateurs ne fait que baisser. Pris dans ces situations oubliées, les réfugiés ne peuvent pas rentrer chez eux en raison de la violence ou des persécutions, alors qu'ils sont confrontés à d'importantes restrictions à leurs droits dans les lieux d'asile. Le HCR prévient en même temps que leur présence soulève des préoccupations d'ordre politique et sécuritaire parmi les gouvernements hôtes et autres États de la région. Les situations de réfugiés en attente prolongée en tant que telles présentent de grands défis, non seulement pour les droits de l'homme mais aussi pour la sécurité.

" Les situations de réfugiés prolongées sont révélatrices d'échecs et de négligences politiques ainsi que d'une répartition inégale des ressources. Conformément à son mandat de protection des réfugiés et de recherche de solutions durables à leur sort, le HCR travaille avec détermination pour veiller à ce que les situations de réfugiés prolongées ne soient pas oubliées et qu'elles obtiennent une réponse garantissant le respect des réfugiés, soucieuse du climat politique et de développement plus large, et respectueuse du droit des réfugiés à bénéficier des dispositions de la Convention qui facilitent leur autonomie en attendant la mise en œuvre d'une solution. "
- Comité exécutif du Programme du Haut Commissariat

  • Depuis le début des années 1990, la communauté internationale s'est préoccupée largement de la situation critique des réfugiés dans des régions très médiatisées comme les Balkans, la région des Grands Lacs d'Afrique et plus récemment le Darfour (Soudan) et le Tchad. Pourtant, plus de 60 % des réfugiés aujourd'hui sont pris dans des situations qui sont loin d'être sous le feu des projecteurs.
  • Les causes profondes de la pérennisation des situations des réfugiés viennent des États même dont l'instabilité engendre une insécurité régionale chronique. La plupart des réfugiés dans ces régions - qu'ils soient somaliens, soudanais, burundais ou birmans - viennent de pays où le conflit dure depuis des années.
  • L'Afrique de l'Est et de l'Ouest, l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est, le Caucase, l'Asie centrale et le Moyen-Orient connaissent des situations d'attente prolongée. L'Afrique subsaharienne en a le plus grand nombre, 17, comprenant 1,9 million de réfugiés. Les pays accueillant les plus grands groupes sont la Guinée, le Kenya, l'Ouganda, la Tanzanie et la Zambie.
  • En Asie (Chine, Thaïlande, Inde et Népal), il existe cinq situations d'attente prolongée et environ 676 000 réfugiés. L'Europe a trois cas majeurs, concernant 510 000 réfugiés, principalement dans les Balkans et en Arménie.
  • Bien que l'on utilise un étalon de mesure brut concernant les populations réfugiées, soit 25 000 personnes en exil depuis cinq ans, le HCR met en garde contre l'exclusion d'autres groupes. Par exemple, parmi les Rohingya qui ont fui le Myanmar au Bangladesh en 1994, 20 000 d'entre eux ne sont toujours pas rentrés chez eux. De même, il existe 19 000 Burundais en République démocratique du Congo, 16 000 Somaliens en Éthiopie, 19 000 Rwandais en Ouganda et 15 000 Éthiopiens au Soudan.
  • S'il existe aujourd'hui moins de réfugiés dans des situations prolongées, le nombre de ces situations a énormément augmenté. Selon le HCR, ils passent également de longues périodes en exil. On estime qu'en 2003, les situations de réfugiés les plus longues, prolongées ou pas, ont duré une moyenne de 17 ans, presque deux fois plus longtemps qu'en 1993.

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SÉISME EN ASIE DU SUD
Le défi de la reconstruction

Le 8 octobre 2005, un séisme dévastateur a frappé l'Asie du Sud, tuant des dizaines de milliers de personnes et laissant un bien plus grand nombre sans abri et en danger à l'approche d'un rude hiver. Les secours déployés pour retrouver, sauver et nourrir les survivants ont été suivis de près par les médias dans le monde entier, en raison de l'ampleur de la catastrophe - 73 000 victimes au Pakistan et 1300 en Inde, une crise que le Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, Jan Egeland a qualifiée de " pire cauchemar du point de vue de la logistique ", à laquelle le monde ait jamais été confronté.

Malgré les défis, les efforts concertés déployés au plan national et international sont parvenus à empêcher une deuxième vague redoutée de morts, de mouvements massifs de population et de poussées épidémiques à l'approche du rude hiver dans toute la région. Grâce aux efforts de secours massifs, la mortalité enregistrée dans les régions touchées n'a pas été plus élevée que durant l'hiver précédent. Une étude dans le domaine de la nutrition n'a montré aucune déficience alimentaire majeure, comparé au niveau précédant le séisme.

Aujourd'hui, environ sept mois après la catastrophe, les efforts consécutifs au séisme passent par une nouvelle étape critique, qui mérite une attention étroite de la part des médias et du public. Tandis que l'effort de relèvement passe des secours à la reconstruction, les responsables de l'ONU préviennent que la partie la plus difficile de la tâche ne fait que commencer. L'expérience des autres pays montre que le soutien des donateurs qui est encore désespérément requis baisse souvent, une fois que la phase de secours prend fin. Si cela est le cas, plusieurs survivants du séisme risquent d'affronter une nouvelle situation précaire à l'hiver prochain. Tandis que la communauté humanitaire lutte en vue d'une transition sans heurt des secours au relèvement ainsi qu'à une reconstruction rapide, il ne faut pas que la tâche éprouvante de retrouver des moyens de subsistance et de reconstruire les vies échappe aux médias.

Des survivants du séisme dans des camps provisoires à Muzzaffarabad, au Pakistan. Le HCR aide les personnes les plus vulnérables dans la zone du séisme au Pakistan.
PHOTO UNHCR /B BALLOCK

Dans le cadre de l'intervention internationale coordonnée par l'ONU à la suite du séisme, plus de
  • 500 000 tentes ont été acheminées, 5 millions de plaques de tôle ont été distribuées, plus de 6 millions de couvertures et de duvets ont été fournis.
  • Plus de 700 000 personnes ont de nouveau accès à l'eau potable, et des milliers de latrines pourvues de dalles ont été installées. D'innombrables hélicoptères ont permis d'établir un pont aérien pour acheminer des aliments et autres produits. Plus d'un million d'enfants ont été vaccinés contre la rougeole.
  • L'autorité de reconstruction et de relèvement à la suite du séisme au Pakistan, en collaboration avec l'ONU et plusieurs partenaires de la société civile, ont accepté le cadre fondamental d'un plan de secours préalable, un ensemble de programmes opérationnels destinés à soutenir la voie à long terme vers le relèvement, réduisant le fossé entre les secours et la reconstruction, ce qui exigera environ 188 millions de dollars au cours des 12 prochains mois.
  • Les principales difficultés prévues au cours des mois prochains sont le processus de retour des populations déplacées, le maintien de routes praticables dans les régions isolées, les éboulements de terrains potentiels, une aide continue pour les personnes vulnérables et la fourniture la plus vaste possible de services de base.

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DERRIÈRE LES BARREAUX, HORS D'ATTEINTE
Les enfants maintenus abusivement en détention

" Nul enfant ne sera privé de liberté de façon illégale ou arbitraire " stipule la Convention relative aux droits de l'enfant, un des sept traités fondamentaux du cadre international des droits de l'homme. Mais selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), un nombre alarmant d'enfants dans le monde sont privés de leur liberté et maintenus en détention sans cause suffisante.

Photos ONU
De même, alors que la Convention souligne que l'emprisonnement d'un enfant doit " n'être qu'une mesure de dernier ressort et être d'une durée aussi brève que possible ", nombre d'enfants ont été arrêtés tout simplement parce qu'ils constituaient une nuisance ou étaient perçus comme une menace. En outre, la plupart d'entre eux ne sont pas traduits en justice tout en étant détenus pendant des mois, voire des années, souvent sans accès à une aide juridique. Dans certains pays, la grande majorité des enfants qui sont en conflit avec la loi font partie de communautés désavantagées et sont pénalisés pour la simple raison qu'ils essaient de survivre. Fréquemment, les enfants sont détenus dans des conditions déplorables et inhumaines. Les sévices physiques sont courants et les enfants subissent de profonds traumatismes à la suite de tortures et d'interrogations. Les enfants victimes de traite et d'exploitation sexuelle sont souvent doublement victimes.

Alors que l'adoption à l'unanimité de la Convention relative aux droits de l'enfant par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1989 avait donné un élan majeur aux efforts déployés dans le monde en vue de protéger les droits des enfants et avait suscité une attention médiatique autour de plusieurs questions sous-jacentes, les experts de l'ONU mettent en garde contre une évolution troublante qui risque d'avoir des conséquences graves pour le bien-être des enfants et qui n'a pas encore reçu suffisamment d'attention. Pour remédier à ce problème, l'UNICEF travaille avec plusieurs pays afin de rendre les systèmes d'administration de la justice destinée aux jeunes conformes aux normes internationales et de préserver les droits des enfants qui sont en conflit avec la loi.

  • Le terme " enfant en conflit avec la loi " fait référence à tout jeune de moins de 18 ans qui est en contact avec le système judiciaire après avoir été suspecté ou accusé d'avoir commis un délit. La plupart des enfants en conflit avec la loi ont commis des infractions mineures comme le vagabondage, l'absentéisme scolaire, la mendicité ou l'abus d'alcool. Certaines de ces infractions sont des " infractions relatives au statut de l'individu " et ne sont pas considérées comme étant des infractions criminelles lorsqu'elles sont commises par des adultes.
  • D'après les indications de l'UNICEF, plus d'un million d'enfants dans le monde vivent en détention parce qu'ils sont en conflit avec la loi.
  • La majorité des enfants qui se retrouvent pris dans le système de justice pénale viennent de communautés et de familles particulièrement démunies, souvent de minorités faisant l'objet d'une discrimination.
  • Le fait de mettre des enfants en prison au lieu de chercher d'autres solutions les catalogue en tant que délinquants, les prive de possibilités d'emploi et les laisse à la merci d'autres individus qui ont commis des délits plus graves. Cela accroît également la possibilité que les enfants contreviennent de nouveau à la loi.
  • L'UNICEF recommande plusieurs réponses, notamment : ne pas incarcérer des enfants qui essaient simplement de survivre; éloigner du système de justice pénale les enfants qui ont commis des infractions mineures; n'utiliser la détention qu'en dernier recours; lorsque les enfants sont emprisonnés, les séparer des adultes; veiller à ce que les gouvernements surveillent étroitement la situation, ayant au minimum des dossiers sur le nombre d'enfants incarcérés et la durée de leur détention.

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DES GUERRES DE L'EAU À LA COOPÉRATION
Les possibilités de consolidation de la paix à partir d'une ressource partagée

Il est de notoriété publique que l'eau, source vitale est, depuis des siècles, une cause principale de tension ou de conflit - à l'intérieur ou entre les pays. La demande mondiale pour l'eau ayant été multipliée par six au cours du XXe siècle, les disputes autour des questions transfrontières liées à l'eau ne connaissent pas de relâche, poussant certains experts à prédire que les guerres du XXIe siècle seront livrées autour de l'eau.

Alors qu'on entend souvent parler de cas où l'eau douce contribue à créer des tensions entre les pays, le revers de la médaille - l'eau en tant qu'agent de coopération - obtient rarement une attention suffisante. Néanmoins, la recherche a montré bien plus souvent, au cours de l'histoire, que l'eau jouait un rôle de catalyseur en vue d'une coopération, plutôt que de moteur des conflits. Il existe des exemples où des accords réalisables ont été signés par des États qui étaient même en conflit sur d'autres questions, notamment l'Inde et le Pakistan ou Israël et la Jordanie.

Avec plus de 260 bassins d'eau dans le monde transcendant les frontières nationales, il n'est pas surprenant que la situation soit largement perçue comme étant matière à hostilité. D'un côté, comme le font valoir les experts de l'ONU, étant donné l'importance de l'eau dans pratiquement chaque aspect de la vie - santé, environnement, économie, bien-être, politique et culture - un pays à lui seul ne peut faire face aux nombreux problèmes qui se posent. Cela offre l'occasion de transformer une situation de conflit potentiel en une ouverture en vue de trouver des solutions mutuellement avantageuses. Quels sont les moyens pratiques d'atteindre cet objectif ? Dans un effort visant à trouver des réponses à cette question, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé le projet " Des conflits potentiels à un potentiel de coopération ", dans le cadre d'une vaste initiative de l'ONU visant à encourager la sécurité de l'eau au XXIe siècle. Le projet vise à encourager la coopération entre les parties prenantes dans la gestion des ressources en eau partagées, tout en contribuant à faire en sorte que les conflits potentiels ne se transforment pas en conflits réels. Face au défi de partager les ressources aquatiques principalement du point de vue des gouvernements, ce projet se concentre sur l'élaboration d'outils afin d'anticiper, de prévenir et de résoudre les conflits liés à l'eau.

  • Il existe plus de 3 800 déclarations ou de conventions unilatérales, bilatérales ou multilatérales relatives à l'eau : 286 d'entre elles sont des traités et 61 font référence à plus de 200 bassins fluviaux internationaux.
  • Le demi-siècle qui vient de s'écouler a connu plus de 500 événements liés à des conflits portant sur l'eau, dont sept ont été entachés de violence.
  • Selon l'UNESCO, 145 nations ont une partie de leur territoire à l'intérieur d'un bassin transfrontalier et 21 se trouvent entièrement dans un seul. Douze pays ont plus de 95 % de leur territoire à l'intérieur d'un ou de plusieurs bassins transfrontaliers. Environ un tiers des 263 bassins transfrontaliers existants est partagé par plus de deux pays.
  • Dans une étude de cas démontrant l'efficacité d'une démarche de coopération, la Bolivie et le Pérou, les deux pays se partageant le lac Titicaca, ont reconnu l'importance cruciale d'œuvrer de concert en vue de gérer les ressources aquatiques du bassin, en créant une Autorité autonome du lac Titicaca.
  • La partie nord de la mer d'Aral a été restaurée avec succès alors que sa surface avait diminué de plus de moitié en raison d'un détournement massif d'eau du temps de l'Union soviétique, ce qui avait asséché les deux fleuves qui l'alimentaient et ravagé l'environnement à proximité. Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan se départagent la mer de l'Aral, mais son bassin d'eau douce couvre également l'Afghanistan, la République kirghize, le Tadjikistan et le Turkménistan. Grâce à un projet de la Banque mondiale, la mer commence à remonter avec la construction du barrage du Kok-Aral. Les ouvrages nouvellement réaménagés le long du fleuve Syr Darya profitent aux agriculteurs en irriguant leurs terres. La prochaine étape consiste à améliorer l'efficacité de l'irrigation de deux tiers des terres dans la partie kazakh du bassin de la mer d'Aral. Une meilleure gestion des ressources aquatiques profitera aux pays de l'Asie centrale en leur permettant de satisfaire plus efficacement leurs besoins en énergie et en conservation, voire de tirer éventuellement des recettes de la vente de l'énergie hydroélectrique aux pays en amont.
  • Les femmes, qui produisent entre 60 et 80 % des denrées alimentaires dans la plupart des pays en développement, sont les principales parties prenantes dans toutes les questions de développement liées à l'eau. Mais elles restent souvent en marge des décisions liées à la gestion et à la planification des ressources aquatiques.


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CÔTE D'IVOIRE
Les " médias de la haine " constituent une menace pour la paix et la réconciliation

Tandis que le monde commémorait le douzième anniversaire du génocide au Rwanda au mois d'avril, certaines informations émanant de Côte d'Ivoire rappellent de manière effrayante la façon dont les médias ont été utilisés par les dirigeants pour déclencher des actes de violence dévastateurs. À la suite d'une série de coups d'État, remontant à 1999, une mutinerie de soldats en septembre 2002 en Côte d'Ivoire a dégénéré en une véritable révolte, tandis que ceux du nord se rebellaient contre la domination de ceux du sud, entraînant des milliers de morts lors des combats entre les rebelles des Forces nouvelles et le gouvernement. Bien que les combats aient cessé, le pays reste divisé entre le sud tenu par le gouvernement et le nord aux mains des rebelles. En 2004, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a été mise sur pied pour surveiller le cessez-le-feu et pour appuyer l'application des accords de paix, qui préserve une paix fragile.

Le ciblage virulent des opposants politiques dans la presse et à la télévision nationales, ainsi qu'à la radio locale et nationale est un trait qui caractérise de longue date la scène médiatique ivoirienne. Les journalistes, luttant pour maintenir leur indépendance, en sont souvent victimes, dans un pays où la politique partisane et le recours à des messages de haine sont communs. Bien que le climat médiatique soit mani-festement libre, les journalistes ont été au cours des dernières années victimes de harcèlement, de menaces, d'arrestations, voire de meurtres. Les journalistes bénéficient de peu d'autonomie sur le plan éditorial et les affiliations politiques dictent souvent la couverture.

Durant une visite en février 2006, M. Jan Egeland, Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, a déclaré que les civils dans ce pays étaient les moins protégés au monde et préconisé une action immédiate : " Lorsque les médias de la haine à la rwandaise préconisent de s'en prendre à des civils sans défense, de découper les corps des minorités à la machette et d'attaquer les organisations humanitaires internationales, certains individus doivent être traduits en justice ". En l'absence de possibilité de sanctions significatives et sévères contre ceux qui lancent des messages inflammatoires, les médias de la haine continueront de constituer une grave menace à la paix et à la réconciliation nationales.

  • La Côte d'Ivoire a accédé à l'indépendance en 1960 et connu plusieurs décennies de croissance économique et d'unité, se taillant une réputation de succès sur le continent africain. La démocratie a été introduite dans les années 1990, mais la désillusion parmi certains groupes a entraîné une série de coups d'État qui ont débouché en 2002 sur une guerre civile en bonne et due forme. Un accord de paix négocié par la France a été signé en 2003, mais cette paix fragile n'a pas été consolidée.
  • En 2004, l'ONUCI a mis en place sa propre station de radio pour contrer l'effet de la propagande inflammatoire et des messages de haine. La couverture de la station, que l'on n'entendait au début qu'à Abidjan, a été étendue aux villes tenues par les rebelles au nord. En décembre 2004, une nouvelle législation relative à la presse a été adoptée, donnant les moyens de sanctionner les pratiques journalistiques jugées déplorables et d'inculquer l'éthique journalistique.
  • Charles Konan Banny a été désigné Premier ministre par intérim en décembre 2005. Sa désignation a été appuyée par les médiateurs africains et l'ONU comme étant susceptible de faire progresser la Côte d'Ivoire vers un processus de paix paralysé. Il est confronté à des tâches difficiles telles que le désarmement des forces rebelles et des milices progouvernementales, le recensement des électeurs et l'organisation des élections d'ici au 31 octobre.
  • En janvier 2006, les forces et les biens de l'ONU ont subi une attaque de la part de membres d'un groupe politique, les " Jeunes patriotes ", à la suite de laquelle le personnel recruté au plan international s'est temporairement retiré. Le plus alarmant est que ces attaques ont été incitées en certains endroits par des milices et des chefs de la préfecture qui ont pris le contrôle des stations de radio locales et qui les ont utilisées pour diffuser des messages de haine encourageant la destruction. Le Conseil de sécurité a imposé des sanctions à deux leaders de la jeunesse et à un commandant des rebelles. Le Représentant spécial du Secrétaire général, Pierre Schori, a mis en garde que " le fait de prêcher la violence équivaut à œuvrer en vue de l'échec du processus de paix ".
  • Le Secrétaire général Kofi Annan a condamné le recours aux médias de la haine et a exigé que tous les partis et leurs dirigeants s'abstiennent de tels actes. Le Conseil de sécurité a demandé des sanctions à l'encontre de ceux qui incitent à la violence et à la haine, notamment par le recours aux médias.
  • Le Secrétaire général a mis l'accent sur la préparation des élections et le rôle des médias comme des questions restant actuellement en suspens. Une action concrète et dynamique doit être prise pour commencer à appliquer le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, pour démanteler les milices, pour redéployer l'autorité de l'État, pour recenser les électeurs et pour préparer les élections.
  • Un rapport publié le 27 avril par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires indique qu'environ 700,000 personnes ont été déplacées depuis le début de la crise actuelle en 2002, lorsqu'un coup d'État avorté contre le Président Laurent Gbagbo a entraîné une guerre civile. 90 % de ces personnes vivent avec des proches dans de grandes zones urbaines, mettant à rude épreuve la situation économique de la majorité de leurs hôtes, d'après le rapport, qui indique en outre que 50 % des personnes déplacées disent que leur état de santé a empiré, alors que 30 % des enfants déplacés n'ont pas les moyens d'être scolarisés.

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