Chronique ONU

LA JOURNÉE MONDIALE DE LA SANTÉ 2006
TRAVAILLER ENSEMBLE POUR LA SANTÉ

Par Erika Reinhardt

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L'article

Le Rapport sur la santé mondiale 2006 : Travailler ensemble pour la santé a été publié le 7 avril à l'occasion de la Journée mondiale de la santé. Il analyse la pénurie de personnel de santé dans le monde et propose un plan d'action décennal s'attachant à différentes étapes de la vie professionnelle : formation, embauche et activité jusqu'à la retraite qui devrait permettre aux pays de développer les ressources humaines avec le concours de partenaires mondiaux.
©OMS

Au moins 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès aux soins de santé de base, souvent faute de personnel de santé. Plus de 59 millions d'entre eux se trouvent dans cette situation, repartis de manière inégale entre et dans les pays. Le personnel de santé se trouve de manière prédominante dans les régions plus riches où les besoins sont moins importants, mais leur nombre est insuffisant pour répondre aux besoins de santé. Il manque 4,3 millions de médecins, de sages-femmes, de personnel infirmier et de personnel d'appui dans le monde. C'est dans les pays démunis qui ont les plus grands besoins, notamment en Afrique subsaharienne, que la pénurie est la plus grave. Cinquante-sept pays connaissent une grave pénurie de personnel de santé qui les empêche d'assurer des interventions vitales comme la vaccination des enfants, les soins prénatals et obstétricaux ou encore le traitement du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose. D'après le Rapport sur la santé dans le monde, cette pénurie, conjuguée au manque de connaissances théoriques et pratiques, empêche aussi les systèmes de santé de combattre efficacement les maladies chroniques, la grippe aviaire et d'autres problèmes de santé. Il manque plus de quatre millions de médecins, d'infirmières, de sages-femmes, d'administrateurs et d'agents de santé publique pour répondre aux besoins de ces pays, dont 36 sont situés en Afrique subsaharienne, qui abrite 11 % de la population mondiale et enregistre 24 % de la charge mondiale de morbidité, mais seulement 3 % des agents de santé dans le monde.

Tous les pays se doivent de mieux prévoir leurs effectifs de médecins, d'infirmières et de personnel d'appui, de mieux les former, de mieux les employer et de leur offrir de meilleures conditions de travail. Le Rapport lance un appel aux responsables nationaux afin qu'ils formulent et appliquent sans plus tarder des stratégies de développement des ressources humaines pour la santé, avec le concours de donateurs internationaux. Il faut dès maintenant investir de façon plus directe. Le budget de la santé devra augmenter d'au moins de 10 USD par personne et par an, dans les 57 pays les plus durement frappés par la pénurie afin de former et de verser les salaires aux 4 millions d'agents de la santé nécessaires. Le financement de ce projet exigera, à la fois des pays et de leurs partenaires internationaux, des fonds importants. Il est recommandé dans le rapport que 50 % de tous les nouveaux fonds que les donateurs alloueront à la santé soient consacrés au renforcement des systèmes de santé, et 50 % de cette part à la formation, à la fidélisation et au maintien du personnel sanitaire.

Pour veiller à ce que " des agents compétents présentant les qualifications voulues soient placés au bon endroit pour faire ce qu'il y a lieu de faire ", le rapport recommande aux pays de dresser des stratégies afin d'assurer les meilleures conditions de travail au personnel soignant, de créer des établissements de formation et d'améliorer la qualité par l'accréditation de ces établissements et l'autorisation d'exercer. En plus des stratégies nationales, le Rapport recommande d'investir dans la recherche et les systèmes d'information, d'adopter des mesures de recrutement respectueuses de l'éthique et d'assurer les droits des travailleurs migrants, ainsi que de mettre en place une stratégie internationale pour répondre aux urgences humanitaires ou aux menaces à la santé mondiale comme l'épidémie de grippe, et de renforcer l'engagement des pays donateurs à aider les pays en crise afin d'améliorer et de soutenir le personnel soignant.

La Journée mondiale de la santé, célébrée chaque année le 7 avril 2006, a été consacrée à la crise. Ce jour-là, partout sur la planète, des centaines d'associations ont organisé des manifestations pour proclamer la dignité et la valeur du travail dans le domaine de la santé.

" Faute d'un personnel de santé suffisant, il n'est pas possible de réaliser des progrès dans le domaine de la santé qui bénéficient à ceux qui en ont besoin. La prévention et le traitement efficaces des maladies nécessitent l'adoption de méthodes d'évaluation, la fourniture de soins et le suivi du personnel de santé. La capacité à répondre à la pandémie de grippe humaine, les efforts déployés au niveau mondial pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et tous nos efforts pour faire face aux maladies urgentes sont menacés par la pénurie du personnel de santé. La distribution inégale des ressources, les compétences ignorées et la migration du personnel soignant ne font qu'aggraver une situation qui est déjà désastreuse ", a déclaré le Dr. Lee Jong-wook, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé.

 


 

 

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