Chronique ONU
Renforcer les mandats des policiers de l'ONU
Par Jane Lloyd

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article
Lors de la session annuelle du Comité spécial sur les opérations du maintien de la paix, le 31 janvier 2005, Jean-Marie Guehenno, Secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, a dit dans son discours d'ouverture que l'établissement d'une force de police civile permanente et d'une force militaire de réserve stratégique étaient « deux investissements » qui pouvaient permettre de rendre les opérations de maintien de la paix plus efficaces. « Imaginez que nous puissions déployer en 72 heures un groupe de 20 spécialistes de la police civile hautement qualifiés, dont la composition est équilibrée d'un point de vue géographique comme d'un point de vue du genre, des spécialistes qui auraient été formés et qui auraient travaillé ensemble, pour planifier et lancer un mandat de police civile; cet impact serait 10 fois plus important que celui que des généralistes pourraient avoir au cours de plusieurs mois », a-t-il estimé.

Cette proposition sera mise en ouvre une fois que les États Membres auront approuvé une clause dans le Document final du Sommet mondial de 2005 autorisant « le déploiement cohérent, efficace et rapide d'une force de police permanente dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies ». Mark Kroeker, Conseiller de police au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), a dit que son département était « très fier » des réactions, ajoutant que c'était « un cas typique de la manière dont l'ONU résout les problèmes », faisant appel aux contributions du DOMP, de la division de la police civile et des États Membres, et intégrant dans les activités de la paix et de sécurité de l'ONU les recommandations faites lors des enquêtes passées. »

Il a reconnu que le déploiement des dernières opérations de maintien de la paix traditionnelles avait été décevant et que l'existence d'une unité de police permanente serait plus efficace, ses policiers étant « prêts à intervenir, au lieu d'attendre les nominations et la mise en place d'un processus, qui prennent des mois ». À son avis, une unité de police permanente « permettra de mettre dernière nous les problèmes qui ont terni notre image », à savoir l'exploitation sexuelle et les abus sexuels. Une enquête a été menée en juin 2004 par le prince Zeid Ra'ad Al-Hussein, représentant permanent de la Jordanie auprès des Nations Unies. Selon un rapport établi plus tard, les Nations Unies « devraient encourager les pays fournisseurs de contingents à envoyer des unités constituées dans les opérations de maintien de la paix, car elles sont généralement mieux gérées et mieux disciplinées que les unités mises en place spécifiquement pour l'opération de maintien de la paix ».

M. Kroeker a également indiqué qu'une unité de police permanente permettrait de mieux contrôler les missions de maintien de la paix, ajoutant que « c'était une façon de recruter les meilleurs éléments, de leur fournir un leadership solide et de fixer le déroulement des opérations dans une mission, de façon à assurer la discipline et l'ordre en établissant les règles et les procédures le plus tôt possible ». Cette unité serait initialement composée d'un groupe pilote de 25 policiers pour atteindre une centaine par la suite. Le recrutement initial débuterait au début du printemps 2006. Il se montre optimiste, déclarant qu'« avec une participation et une consultation totales, [le concept d'une unité de police permanente] a un certain pouvoir, et c'est ce pouvoir qui le propulsera en avant ».

La définition du terrorisme

Le 14 septembre, premier jour du Sommet mondial de 2005, un attentat à la voiture piégée a eu lieu en Irak, faisant 114 morts et plus de 156 blessés, le deuxième attentat-suicide le plus meurtrier dans la capitale depuis l'occupation de l'Irak en mars 2003 par une coalition d'États. Deux jours plus tard, plus de 150 chefs d'État et de gouvernement, à l'occasion d'un rassemblement historique, ont adopté au siège de l'ONU, à New York, le Document final du Sommet mondial qui comprenait une clause condamnant fermement le terrorisme « sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestions, quels qu'en soient les auteurs, les lieux et les buts ».

Cependant, les États Membres ne pouvant pas s'entendre sur ce qui constitue un acte de terrorisme, aucune définition claire ne figure dans le document. Les États-Unis voulaient une condamnation sans appel, stipulant qu'il n'y avait aucune justification aux actes de terrorisme, alors que les représentants de certains États islamiques demandaient que soit ajouté un paragraphe faisant une distinction entre le terrorisme et le droit des peuples dans des États occupés à lutter pour leur indépendance et leur autodétermination.

Charles B. Strozier, directeur du Centre sur le terrorisme, basé à New York, a dit à la Chronique ONU que « du point de vue conceptuel, la définition du terrorisme est claire, mais elle est devenue floue en raison de positions politiques ». À son avis, un acte de terrorisme est simplement défini comme « une violence politique commise par des acteurs non étatiques contre des civils avec l'intention d'instaurer la peur ». Il a d'autre part déclaré que « le terrorisme transcendant les frontières nationales, l'ONU est la mieux habilitée à trouver des solutions collectives pour traiter ce problème ».

Lors du Sommet mondial, les États Membres ont décidé de se réunir de nouveau au cours de l'année pour discuter de la Convention complète du terrorisme et essayer de trouver une définition claire et commune du terrorisme.
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut