Chronique ONU

Les ouragans : un signe des temps à venir ?

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L'article
Dans sa déclaration au Sommet mondial, le 14 septembre 2005, le Président américain, George Bush, a évoqué les milliers de personnes qui essayaient de recoller les morceaux de leur vie après la destruction causée par l'ouragan Katrina, qu'il a décrit comme « l'une des pires catastrophes naturelles dans l'histoire des États-Unis ». Moins de deux semaines plus tard, l'ouragan Rita frappait la même région de la côte du golfe du Mexique, faisant cependant moins de dégâts.

Dans un article publié un mois avant Katrina, le climatologue Kerry Emmanuel, du Massachusetts Institute of technology, a souligné que l'intensité et le potentiel destructeur des tempêtes tropicales s'étaient accrus de 50 % depuis quelques décennies en raison de l'augmentation de la température de la mer. Selon certaines théories, la hausse de la température de la mer est l'une des conséquences du réchauffement climatique - un phénomène qui survient lorsque les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre forment une « enveloppe » autour de la Terre, créant un effet de serre.

Selon Jan Egeland, Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, ces ouragans sont un signe de réchauffement de la planète. « Cela devrait nous servir d'avertissement. Deux ouragans les plus dévastateurs viennent de frapper les États-Unis à une semaine d'intervalle. Il ne fait aucun doute que le climat change. »

Le Document final du Sommet mondial reconnaît les défis posés par les changements climatiques et renouvelle l'engagement des États Membres à mener une action pour y faire face. Adnan Amin, directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement, à New York, a dit à la Chronique ONU : « C'est une déclaration politique importante. Tous les États Membres ont signé le document et réaffirmé leur engagement à appliquer la Convention de l'ONU sur les changements climatiques et à stabiliser les gaz à effet de serre, et ont reconnu que les activités humaines contribuent aux changements climatiques ». Il a également dit que le réchauffement de la planète « est une menace très sérieuse pour l'avenir de l'humanité », en particulier pour les petits États insulaires. « Ils risquent d'être rayées de la carte ».

Selon les prévisions du Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques, la fonte de la calotte glaciaire et des glaciers pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer de 15 à 95 cm d'ici à la fin du siècle. Pour les petits États insulaires comme Antigua-et-Barbuda, le réchauffement climatique menace leur existence. John Ashe, représentant permanent de ce pays aux Nations Unies, a dit à la Chronique ONU qu'il était « profondément préoccupé » par l'élévation du niveau des mers, ajoutant que « dans le Pacifique, un grand nombre d'États insulaires sont des atolls, certains étant situés au niveau de la mer ou au-dessous. [,,,] Il est clair qu'un certain nombre de ces îles seront submergées; et ces îles habitées deviendront inhabitables ». De son côté, Norman Meyers, chercheur en écologie, prévoit que d'ici à 2050, 150 millions de personnes seront des « réfugiés environnementaux ».

Par exemple, le point le plus élevé de l'île de Tuvalu est environ 4 mètres au-dessus du niveau de la mer. Face à la menace de voir l'île submergée, le gouvernement a signé un accord avec la Nouvelle-Zélande pour relocaliser un grand nombre de ses habitants au cours des prochaines années. Cette île a mobilisé l'attention internationale en 2002 lorsque le gouvernement a menacé de poursuivre l'Australie et les États-Unis devant la Cour internationale de justice - la Cour mondiale - pour les excès d'émissions à effet de gaz de serre qu'ils étaient censés réduire en vertu du Protocole de Kyoto. Leur existence étant menacée, ils considéraient qu'il s'agissait d'une violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lequel stipule qu'un peuple ne peut être privé de ses moyens de subsistance. Selon un rapport de Tuvalu News, l'Australie est le pays qui produit le plus d'émissions par habitant dans le monde et les États-Unis sont les plus grands pollueurs de gaz à effet de serre. — Jane Lloyd
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