Chronique ONU
Dix sujets
Les sujets dont le monde devrait entendre parler davantage

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La liste des « sujets dont le monde n'entend pas assez parler » a été lancée pour la deuxième fois en 2005, attirant l'attention sur des questions importantes dans le monde qui ont été évincées par d'autres comme la guerre en Irak et le tsunami dans l'océan Indien. Comme lors du lancement de l'initiative « dix sujets » en 2004, l'Organsiation des Nations Unies a présenté la deuxième liste a l'occasion de la Journée mondiale de la presse qui, depuis 1994, est célébrée le 3 mai (voir Chronique ONU, numéro 2, 2004).

La liste, préparée par le Départment de l'information des Nations Unies en consultation avec d'autres bureaux de l'ONU et des institutions spécialisées, couvre divers sujets et régions géographiques, qui vont des urgences humanitaires aux domaines aussi cruciaux que la santé, les droits de l'homme et le développement.

CAMEROUN
Produire en l'absence de données

Les agriculteurs et les planteurs de cacao pauvres ont peu de chances d'obtenir un prix équitable pour leurs produits s'ils ne savent pas combien les marchés qui sont au-delà de leurs villages sont disposés à payer. Internet crée des chances égales en donnant accès aux dernières nouvelles du marché aux agriculteurs.

GRENADE
Une petite île insulaire se débat pour se remettre de la dévastation

Trois mois avant la survenue du tsunami, la Grenade a été dévastée par le cyclone tropical Ivan. Le monde a réagi avec générosité à l'époque, mais aujourd'hui, la plupart des habitations sont en ruine; ce qui montre bien que le relèvement nécessite un appui soutenu de la part de la communauté internationale.

SIERRA LEONE
Consolidation d'une paix durement obtenue

Ils ont mis fin au conflit, désarmé des milliers de combattants, libéré des milliers d'enfants soldats et surveillé le déroulement des élections démocratiques. Mais à présent que les casques bleus de l'ONU sont sur le point de partir, le monde doit maintenir son engagement pour aider le pays à surmonter les nombreux défis auxquels il est encore confronté, alors que la paix reste fragile.

SOMALIE
Quelques pas accomplis sur la voie d'une paix fragile dans un pays détruit

La Somalie est face à sa meilleure chance de paix en 15 ans, tandis que le processus de réconciliation entre dans une nouvelle phase essentielle et que l'ONU s'apprête à accroître son aide humanitaire. Mais l'insécurité généralisée risque de torpiller ces efforts.

OUGANDA
Une crise humanitaire qui exige une attention soutenue

Si la situation en Ouganda a fait, durant l'année écoulée, l'objet d'une attention croissante, le fait d'accorder une attention continue et soutenue à la tragédie des civils, notamment des enfants pris dans le conflit meurtrier dans le nord du pays, constitue une grande priorité.

UNE ALTERNATIVE VIABLE
Restreindre les drogues illicites grâce au développement

Quatre millions d'agriculteurs sont acculés par la pauvreté et les barons de la drogue à cultiver des feuilles de coca et des fleurs de pavot. La plupart d'entre eux préféraient faire autre chose. L'ONU leur montre une façon d'en sortir.

AGIR EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT
Le développement des institutions de défense des droits de l'homme

La défense des droits de l'homme dispose d'un nouvel outil dans son arsenal. Plus d'une centaine d'institutions nationales ont paru, ces dernières années, pour protéger les droits des groupes vulnérables. Elles sont de plus en plus actives pour ce qui est des causes liées aux droits de l'homme, allant de la prévention de la torture et de la discrimination au règlement des conflits.

À HUIT CLOS
La violence contre les femmes

La violence contre les femmes et les filles est un problème universel de proportions épidémiques, mais les coûts humains restent souvent invisibles. Au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, forcée d'avoir des rapports sexuels ou brutalisée d'une autre manière au cours de sa vie.

ENVIRONNEMENT ET SANTÉ
Lumière nouvelle sur la progression des maladies infectieuses

Les scientifiques ont offert au monde une autre bonne raison de protéger l'environnement. Ils ont identifié un catalogue effrayant de maladies infectieuses qui ont réapparu et qui se développent dans des lieux où les habitats naturels ont été altérés ou dégradés par les bûcherons, les constructeurs de routes et de ponts ou par l'empiètement des villes sur les campagnes.

FISTULE OBSTÉTRIQUE
Lacune tragique dans les soins de santé destinés aux femmes
Une campagne méconnue destinée à empêcher les femmes d'avoir des blessures paralysantes au moment de l'accouchement pourrait aider des dizaines de milliers de femmes, chaque année, à éviter d'avoir des problèmes de santé qui les handicapent et les mettent au ban de la société en raison d'une fistule obstétrique.

SOMALIE
QUELQUES PAS SUR LA VOIE D'UNE PAIX FRAGILE

  • La Somalie est le seul pays, dans l'histoire récente, à avoir enduré pendant une période aussi longue un effondrement de ses institutions étatiques.


  • Le pays, qui comprend 400 000 personnes déplacées sur le plan interne et 800 000 personnes qui ont réintégré leurs foyers, continue de souffrir des conflits intermittents entre les clans et des sécheresses récurrentes.


  • La Somalie compte systématiquement parmi les plus pauvres dans le monde si l'on tient compte des principaux indicateurs du développement humain, avec des taux de mortalité et de malnutrition élevés.


  • Bien que les pluies récentes aient fourni un certain répit, quatre années consécutives de sécheresse ont entraîné des pertes massives du bétail. La sécheresse a entraîné globalement une crise du bétail, une situation d'endettement et une stagnation économique.


  • Selon les responsables humanitaires de l'ONU, les principales priorités sont la fourniture d'une aide sur le plan de l'eau et de l'assainissement, ainsi que dans les secteurs de la santé et de l'éducation aux groupes les plus vulnérables, notamment aux personnes déplacées, aux personnes ayant réintégré leurs foyers et aux minorités, qui représentent environ 20 % de la population.


  • Lien utile : http://www.reliefweb.int
    Le pays qui faisait la une des médias, il y a dix ans, en tant que symbole de l'effondrement d'un Etat n'est plus sous les feux des projecteurs, ces derniers temps, bien que le pays soit confronté à un défi monumental. Le fragile processus de réconciliation en cours représente le meilleur espoir, pour la Somalie, de reconstruction en temps de paix, depuis les années 90. Le jeune gouvernement en exil, qui court un grand risque et qui a été formé grâce à une conférence nationale à laquelle ont participé la plupart des factions rivales, essaie de s'imposer dans le pays à partir de sa base, dans le Kenya voisin. Cependant, l'insécurité généralisée, alimentée par les violations de l'embargo sur les armes et la violence persistante entre les factions, entrave grandement ces efforts. En raison de l'insécurité, les médias internationaux maintiennent une présence minimale, à un moment où cette question nécessite une lueur d'espoir de l'extérieur, qui aiderait à faire comprendre à l'ensemble des parties que le monde entier regarde. Une plus grande couverture médiatique peut également contribuer à mobiliser une aide humanitaire pour le pays qui continue de faire face à la sécheresse et à la famine, outre les décès récents et les dégâts subis par le littoral et les villages de pêcheurs en raison du tsunami qui a ravagé récemment l'océan Indien.

    Entre-temps, l'Organisation des Nations Unies fournit dans ces conditions, tant bien que mal, une aide sur les plans humanitaire et du développement, tout en préparant une présence politique accrue, à même de consolider le processus de réconciliation et d'aider les Somaliens à mettre sur pied un gouvernement efficace. Le Conseil de sécurité a favorablement accueilli la mise sur pied du Gouvernement fédéral de transition et a exhorté la communauté internationale à apporter son appui politique et économique.

    FISTULE OBSTÉTRIQUE
    Lacune dans les soins de santé destinés aux femmes

  • La Campagne mondiale destinée à en finir avec la fistule, lancée il y a deux ans par le FNUAP et ses partenaires dans le monde, ne peut fournir qu'un appui partiel à une trentaine de pays, notamment en Afrique subsaharienne.


  • Sont à risque les femmes vivant dans des régions rurales éloignées, qui ont peu d'accès à des soins de santé.


  • Il n'en coûte que 300 dollars pour que des femmes souffrant d'une fistule retrouvent leur santé et leur dignité, mais cela va au-delà des moyens de nombreux habitants de pays où les revenus annuels sont souvent bien inférieurs à cette somme. Le taux de succès du traitement de la fistule peut aller jusqu'à 90 %.


  • En février 2005, la Campagne mondiale et le Gouvernement nigérian ont appuyé une chirurgie réparatrice pour 545 femmes en quinze jours; 800 000 femmes nigérianes souffrent d'une fistule.


  • Si la demande actuelle pour les services de planification familiale est satisfaite dans les pays en développement, les décès et les blessures liés à la maternité pourraient être réduits d'au moins 20 %.


  • La fistule a été éliminée d'Europe et d'Amérique du Nord grâce à une amélioration des soins obstétriques.


  • Lien utile : http://www.endfistula.org
    « Mieux vaut être aveugle qu'avoir une fistule », a déclaré une jeune femme. « Au moins, les gens vous aident ».

    La fistule - inconnue, aujourd'hui, de la plupart des gens, en Occident - est une tragédie médicale et sociale qui peut être évitée. Causée par des complications durant l'accouchement, en raison de l'indisponibilité de soins obstétriques d'urgence, cet état provoque une incontinence chronique à long terme et peut entraîner une insuffisance rénale, voire la mort. Les lésions neurologiques dans les jambes peuvent parfois entraîner une paralysie et donc l'incapacité de marcher. Dans 95 % des cas, l'enfant meurt. Les femmes souffrant d'une fistule sont frappées d'opprobre par leurs communautés et abandonnées par leurs familles. Bon nombre d'entre elles sont obligées de mendier pour survivre.

    D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de deux millions de femmes ont une fistule dans les pays en développement et de 50 000 à 100 000 nouveaux cas supplémentaires sont recensés chaque année. Les médecins qui mènent une campagne pour sensibiliser l'opinion à la fistule disent que cette dernière pourrait être évitée si les jeunes filles se mariaient plus tard, retardaient leur première grossesse, recevaient des soins médicaux suffisants durant celle-ci et des soins obstétriques d'urgence en cas de complications. Dans les pays en développement, seules 58 % des femmes accouchent avec l'aide d'une sage-femme professionnelle ou d'un médecin et seules 40 % le font dans un hôpital ou une clinique de santé. « La fistule obstétrique est un double mal car les femmes y perdent leur enfant et leur dignité », explique Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive du Fonds Mondial des Nations Unies pour la Population (FNUAP). « Le FNUAP espère que la campagne mondiale visant à mettre fin à la fistule fera de celle-ci une maladie aussi rare en Afrique et en Asie que dans d'autres régions du monde. »

    OUGANDA
    UNE CRISE HUMANITAIRE

  • L'Ouganda a un grand potentiel agricole mais plus de la moitié de la population vit dans une pauvreté extrême, avec une alimentation insuffisante.


  • Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni une aide d'urgence à 2,8 millions de personnes en 2004, un nombre record, mais une pénurie de ressources menace cette année les capacités du PAM en matière d'acheminement de l'aide. Dans le district septentrional de Karamoja, le nombre de personnes tributaires d'une aide alimentaire devrait quadrupler de 117 000 en mars à 570 000 en avril.


  • Les familles vivant à l'extérieur des camps continuent d'héberger leurs enfants dans des habitations plus sûres, chaque soir, de crainte que l'Armée de résistance du Seigneur ne procède à des raids dans leurs villages la nuit et ne les emmène. L'UNICEF estime qu'il y a eu 11 000 « raids nocturnes » de ce type dans le district de Gulu en mars 2005.


  • En 2004, l'ONU a cherché à obtenir 158 millions de dollars américains pour l'Ouganda dans le cadre de son appel global de 1,7 milliard pour 2005. La plupart des fonds ont servi à fournir des produits et des services de base comme des cliniques, de l'eau salubre, de l'assainissement, des aliments et des fournitures.


  • Lien utile : http://www.reliefweb.int
    Si la situation en Ouganda a fait, durant l'année écoulée, l'objet d'une attention croissante, le fait d'accorder une attention continue et soutenue à la tragédie des civils, notamment des enfants pris dans le conflit meurtrier dans le nord du pays, constitue une grande priorité. Les responsables de l'ONU ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation quant à la crise humanitaire oubliée au nord de l'Ouganda, où quelque 1,6 million de personnes ont été déplacées en raison du conflit avec l'Armée de résistance du Seigneur, qui est notoire pour ses campagnes de pillages, d'assassinats, de mutilations et d'enlèvement d'enfants, pour les forcer à servir dans sa milice.

    Pour donner une idée de l'ampleur du problème, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans la région est comparable à celui du Darfour (Soudan) mais les difficultés connues par les enfants ougandais sont particulièrement inquiétantes. « C'est incroyable de voir combien cette situation a suscité peu d'attention dans le monde et combien il a été difficile, au fil des ans, de financer les travaux des enfants, la réinsertion de ceux qui ont fui, et d'apporter une réponse véritable à la crise dans le nord », déclare Jan Egeland, qui dirige le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). D'après OCHA, les conditions dans les camps de réfugiés, dans le nord, sont déplorables, malgré certaines améliorations apportées au cours des 18 derniers mois. Les soins médicaux, l'eau et l'assainissement sont bien inférieurs aux limites acceptables. L'insécurité est l'un des principaux facteurs entravant toute amélioration de la situation et ceci est lié à la présence humanitaire relativement faible, dans le nord.

    AGIR EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT
    AVEC LES INSTITUTIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME

  • En janvier 2005, la Commission indépendante des droits de l'homme en Afghanistan a publié un rapport intitulé Un appel à la justice. Grâce à cette initiative audacieuse, les Afghans ont été en mesure pour la première fois d'exprimer leurs opinions sur les questions fondamentales de paix, de sécurité et de justice.


  • L'Institut danois pour les droits de l'homme est en train de créer une base de données fondée sur le savoir, aux fins d'accroître la sensibilisation à l'impact spécifique et aux conséquences d'une législation anti-terrorisme.


  • L'enquête officielle sur les disparitions forcées de 532 personnes au Mexique durant les années 70 et au début des années 80 a eu des résultats mitigés jusqu'à ce que la Commission nationale mexicaine des droits de l'homme intervienne et soit en mesure de faire la lumière sur cet épisode tragique.


  • Créée à la suite de l'Accord de Belfast (dit « Accord du Vendredi Saint ») de 1998, la Commission des droits de l'homme en Irlande du Nord a ouvert une enquête et a appuyé grâce aux tribunaux de grands procès sur des questions couvrant tous les points de vue religieux et politiques.


  • La Commission nationale des droits de l'homme de Mongolie a fait une contribution importante à la défense des droits des Tsaatans, la minorité ethnique la plus petite dans le pays, résidant dans une région montagneuse éloignée.


  • Malgré la difficulté de travailler dans des régions de conflit, la Commission ougandaise des droits de l'homme a enquêté sur des rapports faisant état de recrutement d'enfants soldats et ainsi que des recommandations en vue de leur réinsertion dans la société.


  • La Commission nationale des droits de l'homme en Inde a déployé des efforts en vue de créer un environnement propice à la défense et à la protection des droits économiques, sociaux et culturels.


  • Lien utile : http://www.nhri.net/
    http://www.ohchr.org/english/
    Qu'a en commun le statut amélioré de la minorité Tsaatan en Mongolie avec le sauvetage des enfants soldats en Ouganda, l'enquête sur les affaires de disparitions forcées au Mexique qui datent de plusieurs décennies avec des documents relatifs à la formation de la police en Irlande du Nord ? Tous ces exemples reflètent une tendance prometteuse : un rôle accru et une efficacité plus grande des institutions nationales en matière de promotion et de protection des droits de l'homme. « En s'appuyant sur ces institutions de défense des droits de l'homme au niveau national, on peut espérer favoriser la promotion et la protection des droits de l'homme de manière systématique », a déclaré le Secrétaire général Kofi Annan dans un rapport datant de 2002. Depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l'unanimité en 1993 les « Principes de Paris » - des normes minimales concernant les institutions nationales de défense des droits de l'homme - nombre de pays ont ouvré avec l'ONU pour créer ou améliorer ce type d'organes. La majorité des institutions nationales existantes peuvent être gorupées n deux grandes catégories : les commissions des droits de l'hopmme et les ombusdmans. Moins courantes mais pas moins importantes sont les institutions nationales « spécialisées » qui visent à protéger les droits des groupes vulnérables. Ces institutions, qui sont déjà plus d'une centaine, complète le travail des organes des droits de l'homme de l'ONU et s'activent de plus en plus en faveur de nombreuses causes liées aux droits de l'homme.

    À HUIT CLOS
    LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

  • La violence contre les femmes se produit dans toutes les régions et dans tous les pays et reste en majeure partie invisible. D'après les polices du monde entier, les victimes de viol ne portent pas plainte.


  • En République dominicaine, des rapports indiquent que dans les cas de violence contre les femmes, les agresseurs sont des partenaires ou d'anciens partenaires des victimes dans 40 à 68 % des cas. En Géorgie, on rapporte que 50 % des familles connaissent une certaine forme de violence conjugale. En Inde, les statistiques indiquent que 14 femmes sont tuées chaque jour par les familles de leur mari.


  • D'après un rapport de 2002 de l'Organisation mondiale de la santé, des études en Australie, au Canada, en Israël, en Afrique du Sud et aux E.-U. ont montré que 40 à 70 % des femmes qui ont été assassinées l'ont été par leurs partenaires intimes, normalement dans le contexte d'une relation abusive. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte qu'au Royaume-Uni, 40 % des victimes féminines d'homicide ont été tuées par leur mari ou leur petit ami.


  • Une étude réalisée en Suède a constaté que 70 % des femmes avaient connu une certaine forme de violence ou de harcèlement sexuel. Les statistiques des Pays-Bas montrent qu'environ 200 000 femmes sont soumises chaque année à de la violence de la part de leurs partenaires sexuels.


  • Selon un rapport, au Botswana, 6 femmes sur 10 sont victimes de violence conjugale, tandis qu'en Moldova, 31 % des filles et des jeunes femmes (16-19 ans) ont été victimes à de la violence sexuelle.


  • Lien utile : http://www.un.org/womenwatch/daw

    http://www.ohchr.org/english/
    issues/women/rapporteur


    http://www.unifem.org/campaigns/
    november25/issue.php


    http://www.who.int/svri/en
    La violence contre les femmes et les filles est un problème universel de proportions épidémiques, mais les coûts humains restent souvent invisibles. Au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, forcée d'avoir des rapports sexuels ou brutalisée d'une autre manière au cours de sa vie. Elle connaît généralement l'auteur de ces sévices. Un rapport de la Banque mondiale estime que la violence contre les femmes engendre autant de morts et d'infirmités parmi les femmes en âge de procréer que le cancer, et qu'elle constitue une cause de mauvaise santé plus importante que les accidents de la route et le paludisme réunis.

    En 2002, le Conseil de l'Europe a déclaré que la violence contre les femmes était un problème prioritaire de santé publique et une cause principale de décès et de handicap pour les femmes entre 16 et 44 ans. D'après un rapport des Centers for Disease Control and Prevention de 2003, les coûts de la violence conjugale et entre partenaires intimes aux États-Unis dépassent les 5,8 milliards de dollars par an : 4,1 milliards de dollars en soins médicaux et de santé directs et près de 1,8 milliard de dollars au titre de la baisse de la productivité qui en résulte. Le coût humain de la violence sexiste est surtout invisible. Les femmes, redoutant l'opprobre dont elles risquent d'être frappées, ne s'expriment pas, et les données réunies sont souvent insuffisantes et inconstantes. Même dans les pays jouissant d'une paix et d'une prospérité relatives, nombre de femmes vivent dans un état constant d'insécurité. Souvent, les pays qui rapportent la fréquence des cas de violence sont ceux qui font le plus pour y faire face.

    SIERRA LEONE
    CONSOLIDATION DE LA PAIX

  • Les derniers casques bleus devraient partir d'ici décembre 2005, en attendant une décision du Conseil de sécurité. La force de maintien de paix, qui compte actuellement 3 200 casques bleus, comptait 17 500 membres du personnel militaire, lorsque la force a atteint son effectif maximum. Elle a maintenu la sécurité durant la reconstitution des forces gouvernementales. L'ONU a supervisé des élections démocratiques et a contribué à la ré-installation de milliers de réfugiés.


  • La paix ne peut durer en l'absence de justice : le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, créé par l'ONU, a commencé les procès pour crimes de guerre en 2004 contre 13 inculpés. Une Commission Vérité et réconciliation vient d'achever ses travaux, recommandant des dédommagements pour les victimes de guerre et la réconciliation entre les factions.


  • Les Sierra-léoniens craignent que l'achèvement de la mission des Nations Unies menace la paix fragile et pousse ceux qui appuient les inculpés de crimes de guerre à semer des troubles.


  • Le chômage, notamment parmi les jeunes, qui constituent la majorité de la population, est généralisé. La mauvaise gestion des ressources naturelles, notamment des diamants, risque d'être une source de conflit, tandis que le taux de pauvreté augmente.


  • Une dispute frontalière avec la Guinée voisine risque de menacer la stabilité, en l'absence d'un règlement. La sécurité externe ne sera pas vraiment assurée si l'armée n'est pas bien équipée et mieux formée.


  • Useful links: http://www.un.org/Depts/dpko/
    missions/unamsil


    http://www.sl.undp.org

    http://www.sc-sl.org
    Les casques bleus de l'ONU sont sur le point de quitter la Sierra Leone après une mission de cinq ans qui a rétabli la paix et a suscité des espoirs pour un avenir meilleur. Mais si les médias consacrent à présent leur attention à d'autres crises, le monde doit continuer d'aider le pays qui se débat pour surmonter les nombreuses difficultés auxquelles il continue de faire face.

    La MINUSIL a été un des succès les plus visibles de l'ONU. Elle s'est déployée à la suite d'un conflit civil meurtrier qui a fait au moins 75 000 morts et de nombreux mutilés. L'ONU a procédé au désarmement de plus de 72 500 combattants - notamment d'environ 20 000 enfants soldats - et a parrainé un processus de paix en vue de la création d'un nouveau gouvernement national. Elle a aidé à régulariser l'exploitation minière des diamants dans le pays - source d'âpres conflits - de manière à en faire profiter l'ensemble du pays. Cependant, la Sierra Leone demeure un des pays les plus pauvres du monde, et la paix soutenue par l'ONU reste fragile. Les frontières du pays sont souvent infiltrées, la région voisine de l'Afrique de l'Ouest reste instable, le chômage est généralisé et bon nombre d'anciens combattants peuvent s'armer de nouveau.

    ENVIRONNEMENT ET SANTÉ
    LA PROGRESSION DES MALADIES INFECTIEUSES

  • Les moustiques peuvent transmettre plus de 100 virus connus pour infecter les humains, notamment la dengue, la fièvre jaune et parfois l'encéphalite et la fièvre hémorragique. Selon une étude, un accroissement de 1% du déboisement au Pérou augmente le nombre de moustiques porteurs du paludisme de 8 %. Cette étude a également montré que les insectes « ont échappé à tout contrôle » après la destruction de 30 à 40 % de la forêt.


  • Une urbanisation rapide et non planifiée est le principal moteur d'une explosion de la dengue, qui entraînait moins de 1 000 cas par an dans les années 50 à une situation dans laquelle quelque 2,5 millions de personnes sont à risque aujourd'hui.


  • Le virus Nipah, très pathogénique, qu'on trouvait seulement, à une date récente, chez les roussettes asiatiques en Indonésie et en Malaisie a été lié aux déforestations. Selon le Rapport du PNUE, l'association des feux de forêts à Sumatra et du déboisement en Malaisie a forcé les chauve-souris à avoir des contacts plus étroits avec les cochons domestiques, ce qui a permis au virus de s'étendre aux éleveurs de cochons à la fin des années 90.


  • Une étude sur les régions d'extraction de pierres précieuses au Sri Lanka a montré que les trous peu profonds laissés par les mineurs sont des terrains idéaux pour les moustiques et des épicentres de paludisme.


  • Aux États-Unis, des cas de la tique porteuse de la maladie de Lyme à New York et dans le Connecticut a augmenté, tandis que l'homme s'est déplacé dans les régions boisées parcourues par le cerf porteur de la maladie.


  • Liens utiles : http://www.who.int/topics/en

    http://www.unep.org/dpdl/Themes/
    health_environment.asp


    http://www.cdc.gov/node.do/id/
    0900f3ec8000e035
    L'impact des activités humaines sur l'environnement prend plusieurs formes, dont plusieurs sont bien connues, mais les experts semblent à présent avoir identifié un autre effet secondaire de cette interaction qui a des conséquences directes pour la santé des gens. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a mis en garde que la perte des forêts, la construction de routes et de ponts, l'expansion des villes, le défrichement des habitats naturels pour l'agriculture et l'extraction minière et la pollution des eaux côtières favorisent des conditions sous lesquelles peuvent prospérer des pathogènes nouveaux et anciens : bactéries, virus et micro-organismes, entraînant des maladies. Le PNUE note que les habitats et les paysages intacts aident à neutraliser les agents infectieux, alors que s'ils sont endommagés, altérés ou dégradés, cela perturbe l'équilibre naturel, favorisant la propagation de maladies nouvelles ou existantes chez les gens. Le PNUE constate également des liens possibles avec les changements climatiques susceptibles de modifier les températures à l'avantage de vecteurs comme les moustiques ou d'exercer des contraintes sur l'environnement et altérer les habitats forçant les gens à migrer comme des « réfugiés environnementaux ». L'OMS a constaté l'apparition d'au moins 30 nouvelles maladies au cours des deux dernières décennies « qui menacent la santé de centaines de millions de personnes ».

    CAMEROUN
    PRODUIRE EN L'ABSENCE DE DONNEES

  • Lorsque le tarif international moyen des denrées augmente, les bénéfices ont tendance à profiter aux grosses entreprises, pas aux petits cultivateurs. Par exemple, bien que les prix du café et du cacao aient augmenté de 27% en 2003, les cultivateurs de café ont vu leur part baisser de 37 % au début des années 90 à entre 6 et 8 % dans le nouveau millénaire. Les producteurs de cacao obtiennent environ 7 % de la valeur au supermarché.


  • Une autre raison pour laquelle les agriculteurs pauvres ne profitent pas de la fluctuation des prix sur le marché mondial est qu'ils doivent vendre au moment de la récolte parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de faire des stocks. Tous les gains vont aux intermédiaires et aux négociants.


  • En l'absence d'informations sur lesquelles baser leur production, les petits cultivateurs n'ont pas moyen de se prévenir contre une surproduction. S'ils disposaient d'informations à l'avance, ils pourraient planter moins ou essayer de diversifier.


  • INFOSHARE est un système de base de données de partage de l'information qui fait partie d'INFOCOMM, un portail Internet de la CNUCED qui fournit des informations gratuites sur les prix, les produits et les marchés. INFOCOMM est utilisée actuellement par 12 à 15 millions de personnes dans le monde, dont 60 % dans les pays en développement.


  • Plusieurs autres projets dans le monde aident les pauvres à améliorer leur vie. Infothela, un projet organisé dans les régions rurales en Inde par l'Institut indien de technologie, est un véhicule qui ressemble à un rickshaw, qui utilise un générateur à pédale pour faire fonctionner un ordinateur à bord, fournissant un accès Internet gratuit sans fil aux habitants de villages éloignés.


  • Lien utile : http://www.unctad.org/infocomm
    L'absence d'information sur les marchés et les prix est le principal facteur qui maintient les agriculteurs pauvres dans le monde dans une pauvreté abjecte. « Les producteurs africains de café et de cacao, par exemple, gagnent un douzième du tarif international pour leurs récoltes. Comme ils ne sont pas au courant des prix pratiqués dans les marchés tant locaux que mondiaux, ils restent à la merci d'intermédiaires, de commerçants et de multinationales. Ce qui est vrai en Afrique l'est tout autant en Asie et en Amérique latine. Le fait d'accroître l'accès des cultivateurs aux connaissances liées aux marchés et aux prix a toujours été au centre des efforts visant à briser le cercle de la pauvreté. Cette stratégie est grandement aidée par les possibilités offertes par la nouvelle technologie de l'information, en apportant des connaissances aux communautés agricoles les plus reculées. INFOSHARE, un projet d'aide technique géré par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, donne aux producteurs de denrées l'accès aux informations dont ils ont besoin pour négocier de meilleurs tarifs et faire accéder leurs produits à des marchés plus rémunérateurs. Le Cameroun, avec environ 900 000 petits planteurs de café et de cacao, met le système à l'essai, et l'intérêt initial qu'il a suscité indique qu'il sera élargi à d'autres pays et à d'autres secteurs de récoltes dès 2006. Les villageois qui n'ont pas accès à Internet seront en mesure d'obtenir ces informations deux fois par jour grâce aux émissions radiodiffusées et de les utiliser pour fixer des prix qui soient à la fois équitables et réalistes. On estime qu'une plus grande transparence du marché au Cameroun permettra aux petits cultivateurs d'augmenter leurs rendements de 10 à 15 %.

    LA GRENADE
    L'ILE SE DEBAT POUR SE REMETTRE DE LA DEVASTATION

  • L'objectif de la Grenade en matière de logements est la reconstruction de 1 000 foyers en 2005. Au mois de mars, seules 23 habitations avaient été reconstruites avec l'aide du gouvernement, tandis que 50 autres sont en chantier. On estime qu'il faudra construire quelque 10 000 habitations, avec l'aide publique.


  • Des milliers de personnes ont été traumatisées par la catastrophe et la nécessité d'aborder la dimension psychosociale de la crise constitue un élément important du processus de relèvement, ce que le gouvernement essaie de faire, en élaborant un programme destiné au bien-être de la population.


  • Parmi les faits positifs nouveaux, le secteur de l'éducation est sur la voie du redressement, après avoir reçu un financement relativement élevé et une attention importante de la part de la communauté internationale. Tous les établissements scolaires ont rouvert, bien que certains fonctionnent par roulement. La plupart des bâtiments ont procédé à des réparations au moins temporaires.


  • Lien utile : www.reliefweb.int
    A des océans du tsunami de décembre 2004, la Grenade est la preuve vivante de la difficulté de transformer le déversement de l'aide internationale en relèvement et en reconstruction.

    En septembre 2004, le cyclone tropical a détruit 80 % de l'infrastructure de la Grenade, ravageant sur son passage les industries des épices et du tourisme. Le communauté internationale a réagi avec générosité à la calamité, qui a fait 39 morts parmi les 103 000 habitants de l'île et a détruit 90 % des foyers. Mais sept mois plus tard, « l'île des épices », connue pour sa muscade, son macis, sa cannelle, son gingembre et ses girofles se débat toujours pour s'en remettre. La plupart des muscadiers qui font de la Grenade le deuxième producteur mondial de noix de muscade ont été arrachés par Ivan et bien que les bateaux de croisière soient de retour, avec les touristes, la plupart des habitants n'ont pas encore reconstruit leurs habitations. L'expérience de Grenade est identique à celle de la ville de Bam (Iran) qui lutte pour se remettre du séisme de 2003. Ces deux cas illustrent clairement que le relèvement est une affaire à long terme qui nécessite un appui soutenu de la part de la communauté internationale.

    UNE ALTERNATIVE VIABLE POUR RESTREINDRE
    LES DROGUES ILLICITES GRACE AU DEVELOPPEMENT

  • Il existe environ 4 millions de cultivateurs de plantes servant à fabriquer des drogues illicites, dont la plupart vivent en dessous du seuil de pauvreté et qui tirent en gros 50 % de leurs revenus de la culture de plantes servant à fabriquer des drogues. Mais l'expérience a montré que si les agriculteurs ont d'autres moyens d'obtenir des revenus, ils abandonnent rapidement la culture de plantes servant à fabriquer de la drogue et préfèrent des moyens de subsistance légitimes.


  • Depuis 1974, la Turquie ne cultive plus d'opium illicite. La culture licite d'opium continue, sans diversification, pour satisfaire des besoins médicaux.


  • La Thaïlande ne cultive plus d'opium depuis 1993. En moins de dix ans, le Laos et Myanmar ont réduit leur production d'opium de 78 %.


  • La Colombie est le fournisseur mondial de coca/cocaïne; en 2003, elle a produit 67 % de la cocaïne dans le monde. Mais elle a réduit la culture du coca d'environ 50 %, de 160 100 hectares en 1999 à 86 000 hectares en 2003.


  • Les biens produits dans le cadre du programme d'activités de substitution de l'ONUCD en Colombie ont généré 2 millions de dollars en 2004, avec plus de la moitié des ventes attribuée à Carrefour.


  • En Afghanistan, un projet de développement d'activités de substitution comprend le fait d'encourager les possibilités de travail à son compte et d'entreprises commerciales à petite échelle, l'introduction d'un système de crédit rural et de programmes de formation destinés aux femmes sur le plan des soins familiaux de base et de l'élevage du bétail, mais ce projet fait face aux défis quotidiens présentés par l'instabilité et l'insécurité persistantes dans nombre de régions.


  • Lien utile : http://www.unodc.org/unodc/index.html
    La lutte contre les drogues illicites ne souffre pas d'un manque de médiatisation, surtout quand les autorités interceptent de grandes cargaisons ou arrêtent un baron de la drogue. Ce qui est bien moins visible et tout aussi important sont les efforts destinés à régler le problème à sa base, pour ainsi dire, en réduisant les cultures de drogues illicites comme les feuilles de coca et les fleurs de pavot, qui restent souvent la seule source de revenu pour quelque quatre millions d'agriculteurs désespérément pauvres, dans le monde. « Alternative Developement » - un processus créé par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui offre des options juridiques aux communautés qui tirent leurs revenus d'activités illicites - est souvent la seule façon de combattre les activités illicites de l'intérieur, en s'employant à assurer le bien-être des agriculteurs plutôt que d'agir sur leurs craintes.

    La Turquie et la Thaïlande ont été les premiers pays dans le monde à éliminer avec succès et de manière durable la culture illicite d'opium. Le gouvernement thaïlandais a travaillé en étroite collaboration avec l'ONU à des projets dans les régions montagneuses du pays qui ont offert aux habitants et aux agriculteurs pauvres des minorités ethniques des activités de substitution aux cultures de plantes servant à fabriquer des drogues illicites. En Colombie, l'organisme de l'ONU a fait équipe avec le gouvernement et le géant des supermarchés Carrefour pour couper les agriculteurs des drogues illicites en leur assurant des revenus à partir d'activités légales. Carrefour fournit un espace gratuit dans ses supermarchés aux produits découlant de ces projets et en achète même à perte quand les marchés sont en baisse. Au Laos, l'ONUDC aide le gouvernement à remplir sa promesse de mettre fin à la culture de l'opium d'ici la fin de l'année, en éliminant environ cinq tonnes d'héroïne du marché international de la drogue. Pour le troisième producteur mondial d'opium illicite, c'est un défi monumental, mais des gains remarquables ont déjà été obtenus.
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