Chronique ONU
L'intervention rapide de l'Australie
Par Alan March

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L'article
Le tsunami survenu le 26 décembre 2004 a été une catastrophe naturelle d'une amplitude difficile à appréhender. Cet événement a été vécu de nombreuses façons. Les pays de l'océan Indien touchés par la catastrophe se trouvent à proximité de l'Australie. Ils sont ses voisins. De nombreux Australiens y travaillent, y vivent et y passent leurs vacances. Le gouvernement australien a des liens de longue date avec ces pays en termes d'aide et de relations diplomatiques.

Des survivants qui ont tout perdu lors du tsunami viennent chercher des cuvettes en plastique et de la lessive distribuées par le HCR, qui était sur les lieux dès le premier jour de la catastrophe. La distribution des articles essentiels, y compris des vêtements, des bâches en plastique et du matériel de cuisine, a eu lieu le 31 décembre 2004 dans le district de Point Pedro, au nord de Sri Lanka. Photo HCR /M. Sivanesan

Dès que les nouvelles concernant le tsunami sont arrivées et que le nombre de victimes augmentait de manière alarmante, le gouvernement australien a compris qu'une catas-trophe de grande ampleur avait lieu à ses portes. Le Plan AusAssist, un programme gouvernemental permanent d'assistance destiné principalement à répondre aux catastrophes dans le Pacifique, a aussitôt été lancé. En quelques heures, les hauts responsables d'AusAID - organisme d'aide publique du gouvernement australien - le ministère des Affaires étrangères, la police, la défense et d'autres services gouvernementaux ont mis au point un plan d'aide d'urgence pour soutenir les secours internationaux.

Grâce à l'expertise du Commonwealth et des gouvernements, des associations et des organisations professionnelles, ainsi que des associations de bénévoles, l'Australie a rapidement mobilisé des équipes de professionnels qualifiés pour se rendre dans les régions touchées. Cela ne s'est pas fait par miracle. Cette rapidité d'action a été possible grâce à l'efficacité des partenariats mis en place entre les gouvernements, les organismes et les organisations selon des processus clairement définis. Leur capacité à fournir rapidement de l'eau, une aide médicale et des tentes a permis d'éviter des morts supplémentaires pour cause de maladies et de blessures.

Le gouvernement australien a immédiatement promis 10 millions de dollars pour l'aide humanitaire, augmentant sa contribution à 35 millions puis à 60 millions lorsque l'ampleur des dégâts fut vraiment connue. De son côté, le public australien a montré son soutien pour les victimes en recueillant des dons publics à hauteur de 280 millions de dollars. Quatre mois plus tard, les appels de fonds continuent.

En Indonésie, où la catastrophe a été la plus dévastatrice, AusAID a travaillé avec les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) pour envoyer des secours d'urgence. Ses fonds a permis au Programme alimentaire mondial (PAM) d'acheter et de distribuer de la nourriture et de fournir un soutien logistique, y compris le transport aérien d'une aide humanitaire et l'établissement d'un centre commun de logistique de l'ONU. Les fonds de l'AusAID ont permis au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) de mettre au point des kits de santé et d'éducation destinés aux situations d'urgence et à l'Organisation mondiale de la santé de développer des programmes de santé complets. L'Australie a apporté son appui à l'Organisation internationale de la migration, chargée d'assurer l'organisation des secours, la distribution de vivres et de tentes et l'aide aux personnes déplacées dans leur pays, ainsi qu'au Bureau de l'ONU pour la coordination des Affaires humanitaires, chargé de la coordination des secours de l'ONU et de la transmission de rapports quotidiens aux donateurs.

Au Sri Lanka et aux Maldives, l'Australie a travaillé avec le PAM, l'UNICEF et le Haut Commissariat des droits de l'homme des Nations Unies (HCR) pour acheter et distribuer des vivres, fournir des kits médicaux, organiser des programmes d'éducation en matière d'eau et d'assainissement et mettre en place des camps temporaires. Aux Seychelles, ses fonds alloués au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont permis de fournir des abris et de remettre sur pied l'économie et l'infrastructure. Dans d'autres régions, les experts australiens n'ont pas épargné leurs efforts. Un groupe de 48 agents de la police fédérale a joué un rôle majeur pour aider les autorités thaïlandaises à établir un centre d'identification des victimes à Phuket, utilisant des méthodes satisfaisant aux normes internationales.

Aux Maldives, le personnel de l'éducation étant préoccupé par la sécurité des établissements scolaires, AusAID a envoyé un groupe d'ingénieurs pour vérifier les dégâts structuraux. Les écoles n'avaient, en fait, subi que des dégâts peu importants, 17 % seulement nécessitant des réparations importantes. AusAID a également envoyé 15 enseignants bénévoles dans le pays pendant six mois pour soutenir le système éducatif et travailler avec les enfants traumatisés. Des océanographes australiens ont été envoyés aux Maldives pour évaluer les dommages causés aux récifs coralliens et aux populations de poissons. Les récifs coralliens sont une ressource vitale pour l'industrie touristique et l'économie du pays. Les rapports établis sur 124 récifs ont montré des dégâts mineurs. L'équipe d'experts a aidé le gouvernement des Maldives à mettre en place des programmes de surveillance des récifs et des mesures pour leur protection et celle des écosystèmes.

L'Australie a apporté d'autres contributions moins visibles mais tout aussi importantes. Elle a joué un rôle de premier plan à la Conférence mondiale de l'ONU sur la prévention des catastrophes, qui s'est tenue à Kobe, au Japon, au début de 2005, contribuant à établir un consensus sur la création d'un centre d'alerte aux tsunamis. Elle s'est également jointe à d'autres nations créditrices afin de reporter le remboursement de la dette des pays touchés et libérer les fonds pour permettre le relèvement et la reconstruction de la région. La phase de relèvement et de reconstruction est en cours dans tous les pays touchés. L'Australie continuera de jouer un rôle au Sri Lanka et aux Maldives, mais concentrera son action en Indonésie, en particulier dans l'éducation et la protection des enfants, afin d'aider les populations à retrouver une vie normale, à rétablir leur gouvernement, leur système de santé, l'approvisionnement en eau et les installations d'assainissement.

Le Partenariat Australie-Indonésie pour la reconstruction et le développement d'un milliard de dollars sur cinq ans (AIPRD), annoncé le 5 janvier 2005 par le Premier ministre australien John Howard, souligne l'importance de la relation entre l'Australie et l'Indonésie. Au total, 500 millions de dollars de subventions et 500 millions de prêts sur quarante ans à des conditions favorables seront alloués sans intérêts ni remboursement du principal pendant les dix premières années. Même si cette initiative concerne principalement les régions touchées par le tsunami, toute l'Indonésie pourra bénéficier de cette aide.

Avec ce partenariat et le Programme de coopération et de développement, l'aide de l'Australie à l'Indonésie s'élève à 1,8 milliard de dollars sur cinq ans. En mars 2005, les ministres des deux pays se sont rencontrés dans la capitale australienne Canberra afin de discuter de l'utilisation des fonds alloués par le Partenariat. Ils ont annoncé la création d'un Programme d'aide au relèvement d'Aceh d'un coût de 50 millions de dollars afin de rénover l'hôpital Zainoel Abidin à Banda Aceh et de recruter du personnel de santé en manque dans la région suite au raz-de-marée. Ce programme apportera également un soutien aux services éducatifs et au gouvernement local.

Afin de développer l'expertise dans le secteur de la santé et dans d'autres domaines, l'Australie offrira 600 bourses d'études supérieures supplémentaires aux Indonésiens, soit plus du double du nombre octroyées actuellement. Cinquante millions de dollars supplémentaires seront alloués pour aider l'Indonésie à gérer les secteurs économique, financier et public par l'échange des compétences et de l'expertise entre les institutions gouvernementales australiennes et indonésiennes. Des fonds seront fournis pour développer des liens plus étroits entre la Gestion des secours de l'Australie et les responsables de la coordination en cas de catastrophes en Indonésie afin d'améliorer la gestion des catastrophes et les systèmes de réponse. Le paiement du montant restant du plan d'aide de l'AIPRD sera mis en place par des arrangements communs entre les deux pays.

La communauté internationale a maintes fois souligné la nécessité de montrer que les fonds destinés aux victimes du tsunami sont utilisés de manière responsable. Le gouvernement australien travaille en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux crédibles qui comprennent l'importance de la responsabilité et de la transparence dans leurs activités. AusAID a mis en place des freins et des contrepoids destinés à vérifier l'efficacité de la distribution de l'aide de l'Australie aux sinistrés.

L'Australie possède une grande expertise dans divers domaines ayant trait à la gestion des catastrophes qui a été employée à bon escient, en particulier dans la région Pacifique où les cyclones surviennent fréquemment. Les procédures clairement définies permettent de mettre en place une réponse rapide dans ces circonstances. Il est vrai que le tsunami a été la plus grande catastrophe que le monde a connue depuis longtemps. Sa force et les dégâts causés ont été immenses.

En misant sur son expertise, le gouvernement australien a été à même de répondre immédiatement en fournissant une aide pratique et utile, comme il l'a démontré lors du récent tremblement de terre survenu dans les îles indonésiennes de Nias et de Simelue où des secours d'urgence aux victimes ont été immédiatement dépêchés. Comme toujours, nous tirons des leçons de notre expérience et améliorons nos méthodes. Nous sommes mieux préparés et plus compétents dans la coordination des catastrophes.
Biographie
Alan March est directeur général adjoint des Programmes humanitaires et régionaux au Timor oriental avec AusAID. Il a également travaillé avec l'Équipe spéciale d'aide aux victimes du tsunami dans l'océan Indien, supervisant l'aide humanitaire acheminée en Indonésie, au Sri Lanka, aux Maldives et dans les autres pays touchés par le tsunami. M. March est associé à AusAID depuis plus de 20 ans.
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