Chronique ONU
59e Assemblée générale
Examen de la Déclaration du Millénaire et revitalisation de l'Organisation
La section sur l'Assemblée générale a été rédigée et coordonnée par Namrita Talwar.

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L'article
La cinquante-neuvième Assemblée général s'est ouverte le 14 septembre 2004 par une minute de silence.
De gauche à droite : Le Secrétaire général, Kofi Annan, Jean Ping, Président de la cinquante-neuvième Assemblée générale et Jian Chen, Secrétaire général adjoint aux affaires de l'Assemblée générale et à la gestion des conférences. Photos ONU

Depuis l'ouverture de la cinquante-neuvième session de l'Assemblée, les délégations ont souligné la nécessité d'un examen international de la Déclaration du millénaire et de la revitalisation des Nations Unies comme point central de la célébration de son soixantième anniversaire. Les pays en développement, en particulier les pays africains, ont souligné l'inégalité des progrès réalisés en vue d'éradiquer la pauvreté extrême et la faim, d'assurer l'éducation primaire pour tous ainsi que l'égalité entre les sexes, et de combattre le VIH/sida et les autres maladies comme le paludisme. Le nombre de personnes qui souffrent de la faim a augmenté au cours des deux dernières décennies, et la pandémie du VIH/sida fait plus de 8 000 morts par jour.

L'Afrique subsaharienne représente le plus grand défi pour le développement et, si la tendance actuelle persiste, certains des objectifs ne seront pas réalisés avant 2147. Certains délégués ont affirmé que le problème était en partie dû au manque de ressources octroyées par la communauté internationale. D'autres ont souligné que certaines politiques commerciales avaient empêché un grand nombre de pays en développement de tirer profit de la mondialisation et qu'un effort était nécessaire pour leur donner les moyens de participer pleinement au système commercial mondial.

Pour examiner ces questions, l'Assemblée générale a adopté à l'unanimité un plan de travail sur la forme et l'organisation de ses travaux qui auront lieu de la fin juin à la mi-septembre. Les États Membres ont décidé d'organiser en 2005 une réunion de haut niveau sur la réalisation des engagements énoncés dans la Déclaration du Millénaire, qui suivra la structure du Sommet du Millénaire en 2000, c'est-à-dire trois séances plénières, chacune couvrant l'ordre du jour de la réunion sur les objectifs auxquels la communauté internationale s'est engagée et le partenariat mondial nécessaire pour les réaliser.

Au cours des séances plénières qui ne sont pas couvertes par les six grandes Commissions, l'Assemblée générale a adopté 55 résolutions, dont le « Renforcement des secours d'urgence, du relèvement, de la reconstruction et de la prévention au lendemain de la catastrophe du raz-de-marée dans l'océan Indien », qui a été adoptée à l'unanimité. Par ce texte, l'Assemblée a invité la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement à réunir les membres de la communauté internationale pour examiner les besoins de relèvement et de reconstruction des pays touchés, de la Thaïlande à la Corne de l'Afrique, au lendemain du tsunami qui a tout balayé sur son passage, faisant plus de 200 000 morts.

Une autre résolution, « 2001-2010 : Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique », a été adoptée sans vote. Selon l'Organisation mondiale de la santé, il y a chaque année 300 millions de cas aigus de paludisme qui font plus d'un million de morts dont 90 % en Afrique, la plupart des enfants de moins de cinq ans.

Les autres résolutions adoptées dans la séance plénière ont concerné le retrait du Cap-Vert et des Maldives de la catégorie des pays les moins avancés, avec trois ans pour effectuer la transition. Pendant cette période, ils resteront sur la liste et garderont les avantages qui y sont liés. Les deux États sont également invités à élaborer une stratégie de transition pour combler la diminution des avantages qui leur étaient accordés.

Sur recommandation de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale), l'Assemblée a adopté 55 résolutions concernant principalement la paix et le désarmement nucléaire, la réduction du danger nucléaire et les mesures visant à empêcher les terroristes d'acquérir des armes de destruction massive. Les nouveaux textes présentés en 2004 incluaient « Le Code de conduite de la Haye contre la prolifération des missiles balistiques » et la « Prévention du transfert illicite et de l'accès non autorisé aux systèmes portables de défense aérienne et à leur utilisation ». S'adressant à la Commission, le Président Luis Alfonso de Alba (Mexique) a dit que les défis à la paix et à la sécurité internationales étaient de nature globale et que les pays ne pouvaient pas se protéger seuls.

Pendant la session de la Deuxième Commission (économique et financière), présidée par Marco Balarezo (Pérou), les intervenants ont souligné la nécessité d'aider de nombreux pays en développement à soutenir leur économie afin de répondre aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Un grand nombre de pays nécessitaient une aide pour pallier les effets des phénomènes liés à l'environnement, tels que les catastrophes naturelles, les changements climatiques, la désertification et la marginalisation. L'importance des envois d'argent des migrants, le rôle des technologies de la communication ainsi que les mesures pour lutter contre la corruption ont également été soulignés pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement.

Sur recommandation de la Troisième Commission (sociale, humanitaire et culturelle), présidée par Valeriy Kuchinsky (Ukraine), l'Assemblée générale a adopté plus de 60 résolutions sur les questions allant des droits de l'homme à l'amélioration des situations des groupes vulnérables, telles que les réfugiés, les femmes et les enfants, le renforcement de la coopération internationale pour la prévention de la criminalité et le contrôle des drogues. Des projets de résolution visant certains pays sur la question des droits de l'homme ont également été largement débattus.

Sur recommandation de la Quatrième Commission (politiques spéciales et décolonisation), l'Assemblée a adopté 24 résolutions et 4 décisions - 15 par un vote enregistré - sur diverses questions, notamment les travaux de la décolonisation, l'information, les effets des radiations ionisantes, la coopération internationale en matière d'utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, les travaux de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Neuf textes ont concerné le Moyen-Orient, dont 4 sur l'UNRWA et 5 sur le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes. La Commission, présidée par Kyaw Tint Swe (Myanmar), s'est également penchée sur les opérations du maintien de la paix et l'assistance à la lutte antimines.

Parmi les principales réalisations de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) figuraient une résolution en 16 parties sur la gestion des ressources humaines, ainsi que la mise en place de moyens basée sur la proposition du Secrétaire général afin de renforcer et d'unifier le système de sécurité des Nations Unies. Sur ce que M. Annan a appelé l'une des propositions les plus importantes de son mandat, l'Assemblée a approuvé un crédit de 53,63 millions de dollars pour la mise en place d'un système de sécurité renforcé et unifié. Présidée par Don MacKay (Nouvelle-Zélande), la Commission a établi le Département de sécurité et a introduit 383 nouveaux postes de sécurité.

Nouvelle initiative importante, la Sixième Commission (juridique) a mis fin à une impasse qui a duré trois ans en convenant de la direction à suivre pour élaborer un instrument international contre le clonage d'êtres humains à des fins de reproduction. Le Costa Rica, les États-Unis et une majorité d'États Membres avaient demandé une convention qui interdisait toutes les formes de clonage humain, y compris la recherche sur les cellules souches prélevées dans des embryons. Au total, la Commission a soumis 17 résolutions. Les résolutions ont toutes été adoptées sans vote, même si un certain nombre d'entre elles étaient controversées. Cette décision a été prise pour que l'Assemblée considère directement dans la séance plénière les rapports soumis par la Cour pénale internationale dans le cadre de son accord sur les relations entre celle-ci et les Nations Unies. C'est un processus semblable à la procédure de présentation de rapports utilisée par les tribunaux de la Cour pénale et des Nations Unies.
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