Chronique ONU
Les missions permanentes de l'ONU s'associent à DePaul University
Par Patricia A. Szczerba

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L'article
Au cours des derniers mois, plus d'une dizaine de missions permanentes de l'ONU ont créé des sites Internet pour transmettre leurs informations à des publics divers dans le monde entier. Grâce à ces sites, les responsables ont accès de leur capitale aux documents de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, tandis que les missions à New York peuvent mieux évaluer les déclarations politiques de chacune d'elles. Les touristes y trouvent des cartes et des informations sur les visas, les élèves ont accès à des documents de référence pour leurs dissertations et leurs devoirs et le public peut approfondir ses connaissances sur ces pays. Et ce n'est qu'un début. Une vingtaine de missions supplémentaires seront bientôt ajoutées à la liste.

Les sites Internet ont été créés grâce à la collaboration unique entre DePaul University, les missions permanentes, l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et la Division du Service de la technologie et de l'information de l'ONU au siège de l'ONU. Le projet a été mis sur pied vers la fin de 2003 par Ahmad Kamal, associé principal de l'UNITAR, ancien représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies, et Anne Morley, doyenne associée de la School of Computer Science, Telecommunications and Informations Systems de DePaul. Les professeurs et les étudiants du Département d'informatique ont été chargés de créer des prototypes de base et de montrer au personnel des missions permanentes comment introduire des données pour gérer eux-mêmes leurs propres sites. Les enseignants fourniraient ensuite le soutien technique nécessaire, tandis que chaque mission développerait son expertise pour gérer son site.

Au cours des mois suivants, une équipe dévouée et enthousiaste, composée de six professeurs et d'une quarantaine d'étudiants en informatique, ont collaboré au processus de création. La première phase a été dirigée par Adam Steel, un professeur intéressé par l'interaction entre l'homme et l'informatique. Il a réuni une équipe d'étudiants chargée d'analyser et d'évaluer les sites Internet des missions et a consulté l'UNITAR pour connaître les besoins des autres missions. L'équipe a défini un critère de conception et une architecture de l'information qui permettraient de créer un modèle souple répondant aux besoins des diverses missions permanentes. Massimo DiPierro, un spécialiste en développement de systèmes de télécommunications et d'information, a alors conçu une architecture de base suffisamment souple pour être adaptée aux différentes missions et langues et, surtout, un gestionnaire de contenu facile à utiliser pour le personnel peu familiarisé avec les complexités de gestion d'un site Internet. C'était le cour du système et de son succès. M. DiPierro a même conçu un manuel de formation complet, facile à utiliser.

Luis Gallegos Chiriboga, représentant permanent de l'Équateur auprès des Nations Unies, et son équipe ont coordonné les contacts des missions et aidé les étudiants du Département d'informatique à établir un dialogue avec celles-ci. Une fois le modèle de conception et la coordination technique en place, les responsables des projets d'équipe - Gian Mario Besana, Laura McFall, Daniela Raicu et Raffaella Settimi - ont aidé les étudiants à rédiger le contenu et à créer les pages web, tandis que M. DiPierro réglait les détails et que Mme Morley veillait au bon déroulement des opérations.

En développant le système, l'équipe du Département d'informatique a recherché une solution économique avec des coûts de maintenance réduits pour que les missions puissent développer, publier et mettre à jour leurs sites Internet sans faire appel à une expertise technique externe. Quand aucune solution satisfaisante n'a pu être trouvée, ils ont développé le système eux-mêmes. Un élément crucial est la disponibilité des logiciels à source ouverte - une nouvelle façon d'accorder des licences aux logiciels. Tant que les développeurs sont reconnus, aucun coût ni droit d'auteur ne sont nécessaires pour utiliser un logiciel, mais celui-ci doit être distribué avec son « code source », ce qui permet aux utilisateurs de l'étudier et de le modifier afin de l'adapter à leurs besoins. Alors qu'une partie du système était constituée de programmes rédigés par les professeurs de DePaul, une autre comportait des programmes aux noms accrocheurs comme Linux, Apache, Spider et Python, tous disponibles gratuitement sous la licence Open Source.

Au début de l'été, les sites Internet ont pris forme et, le 15 juin, l'UNITAR a organisé une « Journée consacrée aux techniques de communications aux Nations Unies » destinée aux professeurs et aux étudiants du Département d'informatique de DePaul. Chaque mission a envoyé des représentants pour assister aux démonstrations des sites Internet et les équipes d'informatique se sont rendues dans chaque mission pour discuter avec l'ambassadeur et le responsable de la coordination. Après des mois de communication par e-mail, les deux équipes se sont rencontrées pour évaluer les progrès et déterminer le matériel supplémentaire à fournir. Pendant ces réunions, il est apparu nécessaire d'avoir un représentant en informatique sur place pour régler les difficultés initiales liées aux sites Internet. En consultation avec Eduardo Blinder, directeur d'ITSD, un étudiant en informatique a été affecté à son bureau pendant l'été. Travaillant avec le bureau de l'ITSD, Ej Finneran, étudiant en informatique, s'est rendu dans chaque mission et apporté le soutien technique nécessaire pour permettre au personnel de gérer son propre site. « Ce travail avec l'ONU a été une expérience enrichissante », a-t-il dit. « Cela m'a donné une perspective au-delà de la technologie et du logiciel ». Sandra Tilmon, autre étudiante en informatique, a contribué au projet en maintenant des relations avec les missions qui utilisent des langues autres que l'anglais. Elle était fière d'utiliser ses compétences linguistiques : « J'étais vraiment contente de travailler sur les pages web de la Côte d'Ivoire en anglais et en français ».

En octobre, les missions permanentes avaient créé 287 pages web avec 873 liens, comprenant des discours, des déclarations, des documents de politiques étrangère, des communiqués de presse, des photos, des cartes et même les heures de la côte Est afin que les personnes en dehors des États-Unis n'appellent pas au milieu de la nuit. Les missions disposant dès le début d'un modèle de conception unique, la souplesse du système leur a permis de personnaliser leur propre site - par exemple, la Côte d'Ivoire a publié son site en anglais et en français, Bahreïn en arabe et en anglais et le Costa Rica, d'abord en espagnol puis en anglais. À un séminaire de haut niveau organisé par l'UNITAR le 9 septembre au siège de l'ONU, deux professeurs de DePaul ont présenté l'ensemble du projet et ses possibilités devant un vaste public. La rumeur de la collaboration de DePaul University et de l'UNITAR courait déjà à l'ONU et, avec le succès de la première phase initiale, il était clair que d'autres missions voudraient également se doter de nouveaux sites Internet. La deuxième phase a été lancée par l'UNITAR et, en quelques jours, 26 missions permanentes, ainsi que les missions permanentes d'observation de deux grandes organisations régionales, faisaient partie du projet. De retour à Chicago, Mme Morley et les professeurs se sont réunis début octobre afin de recruter les étudiants pour la deuxième phase, qui sera terminée au printemps 2005.

Le projet de conception du site des Missions de l'ONU a été une riche expérience pour les étudiants et les professeurs du Département d'informatique. Mme Morley a résumé les sentiments de tous les participants : « Ce projet nous permet de faire travailler nos étudiants sur un projet utile et concret et les enseignants apprécient de collaborer avec la communauté internationale ». Pour résumer le projet, M. Kamal a dit lors du séminaire de haut niveau : « La collaboration entre DePaul University et les Nations Unies existe depuis plusieurs années. Ce projet est cependant unique. Pour la première fois, les missions permanentes ont bénéficié d'un fort investissement en temps et en énergie de la part des professeurs et des étudiants de l'université, et les résultats sont là. À vous tous de juger. Le Département d'informatique de DePaul University peut être fier de ses efforts et du respect qu'il a gagné à juste titre. C'est, en somme, une solution qui bénéficie à tous. »

Pour plus d'informations sur le projet, voir http://www.cti.depaul.edu.
Le site Internet se trouve à http://www.un.int/index-en/webs.html.
Biographie
Patricia A. Szczerba est professeur associée à la School for New Learning à DePaul University à Chicago, et rédactrice à The New York Times Almanac, traitant des questions telles que la santé mondiale, la population mondiale, les Nations Unies et autres questions connexes.
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