Chronique ONU

Les Nations Unies à l'ère de la mondialisation
Face à de nouvelles menaces
Par Akmaral Arystanbekova

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L'article
L'année 2005 marquera le soixantième anniversaire des Nations Unies. Cet événement sera sans aucun doute une occasion de promouvoir les discussions sur le rôle de l'Organisation au XXIe siècle, et à l'ère de la mondialisation, son rôle change. Les nombreuses menaces à la sécurité humaine, l'impact négatif de la mondialisation sur de nombreux pays et l'émergence de nouvelles menaces mondiales, telles que la dégradation de l'environnement, le terrorisme international et la criminalité organisée transnationale, nécessitent une action coordonnée de la communauté mondiale. Le système de l'ONU est le seul instrument universel pour répondre à ces défis.

Le principal objectif de la réforme des Nations Unies devrait être de réformer ses fonctions importantes : un instrument efficace pour mener des actions coordonnées au niveau mondial afin de répondre aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis; la promotion et la protection des droits de l'homme et des valeurs démocratiques; assurer le développement durable et la survie écologique de la planète; et promouvoir un dialogue entre les civilisations et les cultures. Or, cela ne sera possible qu'en renforçant le principe de l'état de droit, tel qu'il est énoncé dans la Charte de l'ONU.

Le Secrétaire général, Kofi Annan, souligne que les Nations Unies traversent actuellement la période la plus difficile depuis leur création en 1945. Il met en garde contre le recours de plus en plus fréquent à la force, qui compromet les principes de sécurité collective sur lesquels est fondé le système mondial depuis 59 ans. Les Nations Unies doivent s'adapter aux nouvelles réalités politiques dans le monde moderne. La fin de la guerre froide et de la confrontation entre les deux blocs a facilité le renforcement du rôle de l'ONU dans la résolution des problèmes. En même temps, devant les conflits régionaux qui ont eu lieu au cours de la dernière décennie du XXe siècle et l'incapacité de l'ONU à les gérer, il est apparu impératif de trouver de nouveaux moyens pour rendre l'ONU plus efficace à maintenir la paix et la sécurité, à assurer le développement durable, la justice sociale et la sécurité de l'environnement et à protéger les droits de l'homme et les valeurs démocratiques - priorités des normes et des principes du droit international. La tâche la plus importante, en particulier à la lumière des événements bien connus concernant l'Irak, est la réforme du Conseil de sécurité, dont la responsabilité première est le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

La réforme de l'ONU devrait s'appuyer sur la Charte de l'ONU qui prévoit la possibilité d'une interaction entre les Nations Unies et les organisations régionales, en particulier dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est vital d'établir une interaction et une coopération plus étroites entre le Conseil de sécurité et les grandes organisations régionales. Des réunions spéciales du Conseil pourraient avoir lieu pour discuter des arrangements régionaux de coopération afin de répondre aux problèmes les plus urgents. Dans le cas des situations de conflit, les organisations régionales pertinentes devraient être invitées à participer aux réunions du Conseil dès les premiers processus d'examen. Les arrangements régionaux et leurs mécanismes de maintien de la paix et de la sécurité pourraient coopérer avec le Conseil de sécurité pour l'établissement et le déploiement des opérations du maintien de la paix. Même ceux qui ne sont pas dotés de telles capacités pourraient exercer une pression politique afin de résoudre les problèmes qui nécessitent une intervention internationale.

Deux problèmes mondiaux requièrent une action urgente qui déterminera l'avenir de l'humanité : l'éradication de la pauvreté et la survie écologique de la planète. La pauvreté et la marginalisation sont les sources directes des conflits entre les États. Pour résoudre ces problèmes, il est nécessaire que l'ONU, les institutions de Bretton Woods, l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'Organisation mondiale du commerce et d'autres organisations internationales unissent leurs efforts. On pourrait créer un conseil économique mondial, comprenant le Secrétaire général de l'ONU et les dirigeants de ces grandes organisations, qui serait chargé de coordonner les actions visant à combattre la pauvreté et à assurer un développement durable. Ce conseil pourrait mettre sur pied des initiatives communes et faire des recommandations sur les questions économiques les plus importantes, et en même temps déterminer les principes de coopération internationale, et les soumettre à la discussion devant l'Assemblée générale et le Conseil économique et social.

Le problème le plus urgent qui se pose aujourd'hui est la dégradation de l'environnement, qui touche toutes les régions et tous les habitants. On pourrait créer un conseil écologique, composé d'écologistes, de scientifiques et d'organisations non gouvernementales qui remplacerait le Conseil de tutelle aujourd'hui révolu.

La mondialisation, qui touche tous les États, a un impact sur tous les domaines des relations internationales. Ces facteurs, intensifiés par le processus de mondialisation, nécessitent le renforcement des mécanismes politiques et légaux de notre ordre mondial. Comme le souligne le Secrétaire général, les Nations Unies devraient s'engager pleinement à s'attaquer aux menaces dites « faibles », telles que la pauvreté extrême, la faim, l'eau non potable, la dégradation de l'environnement et les nouvelles maladies. Les menaces « fortes », comme le terrorisme et les armes de destruction massive, nécessitent le renforcement des efforts communs des Nations Unies et de leurs membres afin d'y faire face. À cet égard, le rôle principal de la communauté mondiale à l'ère de la mondialisation est de renforcer le droit international et de développer un nouvel ordre mondial de coopération internationale.
Biographie
Akmaral Arystanbekova est ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Kazakhstan. Elle a été ministre des Affaires étrangères et représentante permanente auprès des Nations Unies.
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