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Soudan : la tragédie au Darfour

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L'article
Depuis mars 2003, la région du Darfour, au Soudan, le pays le plus grand d'Afrique, a connu des affrontements entre les forces gouvernementales soudanaises et les milices rebelles de l'Armée de libération du Soudan (ASL) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), au cours desquels les civils ont été les cibles d'attaques meurtrières des milices arabes liées au gouvernement. Selon les Nations Unies, en septembre 2003, 65 000 Soudanais se sont réfugiés au Tchad, un pays voisin, tandis qu'au Darfour plus de 500 00 personnes déplacées ont nécessité une aide humanitaire urgente. L'ONU a lancé un appel de fonds de 23 millions de dollars alors que les pourparlers de paix entre le gouvernement et les forces rebelles échouaient à la suite de soupçons et d'accusations.
Photo HCR/Kitty McKinsey
Le Soudan est le théâtre d'une guerre civile depuis plus de deux décennies, avec le Darfour au cour de la crise. Le Darfour, qui tire son nom de l'ethnie Four, l'une des principales tribus de la région, compte 6 millions d'Africains et d'Arabes musulmans. Les rebelles ont accusé le gouvernement à majorité arabe de discrimination contre les Africains qui sont également musulmans. Lorsque les combats ont éclaté, les milices arabes, appelés les Janjawids (qui signifie cavaliers armés de fusils), ont commencé à attaquer et à massacrer la population africaine, tandis que le gouvernement soudanais mettait en place une politique pour restreindre l'accès des travailleurs humanitaires.

« Le refus de l'accès est le principal obstacle aux efforts humanitaires dans la région », a déclaré Tom Eric Vraalsen, l'Envoyé spécial des Affaires humanitaires au Soudan, lors de sa visite dans la région en décembre 2003. Lui faisant écho, le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires, Jan Egeland, a dit : « La situation humanitaire au Darfour est rapidement devenue l'une des pires au monde. L'accès humanitaire est bloqué par les parties en conflit et, alors que les besoins sont de plus en plus urgents, les stocks d'approvisionnement en matériel et en vivres diminuent. »

Il aura fallu attendre le début de 2004 pour que le Président soudanais Omer Hassan Ahmed Al Bashir promette de fournir l'accès aux agents humanitaires, mais on estimait alors que plus de 750 000 Soudanais avaient été déplacés dans le pays et au moins 100 000 autres avaient fui au Tchad.

Département des opérations du maintien de la paix. Section de la cartographie
Selon M. Egeland, l'ONU et le personnel d'organisations non gouvernementales avaient reçu presque quotidiennement des rapports fiables faisant état d'atrocités, dont des meurtres, des viols et des pillages, et dénonçant le dépeuplement forcé de zones entières. Ces rapports indiquaient que les milices janjawids étaient principalement responsables des exactions perpétrées contre les membres des tribus ethniques Four, Zaghawas et Massalit. Le 8 avril 2003, le gouvernement soudanais, l'ASL et le MJE ont signé un accord de cessez-le-feu humanitaire à N'Djamena, la capitale du Tchad. Le Secrétaire général, Kofi Annan, s'en est félicité et s'est dit « convaincu que cet accord aboutira à une cessation immédiate des hostilités ainsi qu'à la fin des attaques perpétrées contre la population civile et facilitera l'accès humanitaire à toute les personnes qui ont besoin d'assistance et de protection ».

Les rapports de l'ONU ont cependant continué à signaler des actes de violence et des abus des droits de l'homme. En mai, dans une déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé le gouvernement soudanais à neutraliser et à désarmer les Janjawids. Le nombre de personnes déplacées avait alors atteint 2 millions.

Lors d'une réunion de haut niveau qui a eu lieu à Genève en juin 2004, les institutions de l'ONU ont lancé un appel de fonds de 236 millions de dollars pour aider les populations au Darfour et les réfugiés au Tchad. En mai, le Programme alimentaire mondial (PAM) a apporté des secours à 600 000 personnes; le Bureau de coordination de l'aide humanitaire et le Centre commun de soutien logistique a fourni des tentes et des couvertures à 90 % des populations déplacées; les institutions de l'ONU et les ONG partenaires ont fourni de l'eau potable à environ 350 000 personnes; en juin, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance a lancé une campagne pour vacciner 2 millions d'enfants contre la rougeole et 100 000 contre la polio; et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a transféré près de 106 000 réfugiés au Tchad dans des camps plus sûrs.

Lors de sa visite au Soudan et au Tchad en juin, le Secrétaire général a déclaré que les réfugiés ou les personnes déplacées ne seront pas forcés de revenir dans leurs villages ou encouragés à le faire tant que la sécurité ne sera assurée dans la région. « La sécurité est essentielle pour eux et il est évident qu'elle devra être assurée avant qu'ils puissent revenir chez eux », a-t-il indiqué. En juin, M. Annan a également nommé Jan Pronk comme Représentant spécial pour le Soudan.

Au camp Zam Zam au Darfour. Photo ONU
Le 30 juillet, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1556 (2004), demandant que le gouvernement soudanais respecte ses engagements en désarmant les milices janjawids et en traduisant en justice les auteurs des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Il a également prié le Secrétaire général de lui rendre compte des progrès accomplis dans les trente jours et de continuer par la suite une fois par mois. Dans son rapport du 30 août, M. Annan a dit que « rien n'indiquait au début du mois d'août que le gouvernement avait pris des mesures pour commencer à désarmer les Janjawids et les autres factions rebelles ».

Selon l'Organisation mondiale de la santé, en septembre 2004, la crise dans la région a fait plus de 200 morts par jour à cause du surpeuplement des camps, des conditions hygiéniques déplorables ainsi que des attaques brutales et violentes qui y étaient menées.

Le 18 septembre, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1564 (2004), faisant pression sur le gouvernement soudanais pour qu'il protège la population civile. Il a également demandé que le Secrétaire général établisse une commission internationale pour enquêter sur les violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme, déterminer si des actes de génocide ont eu lieu et identifier les auteurs.

AFRIQUE
L'initiative du Secrétaire général pour apporter la paix, la stabilité et le développement durable dans les pays d'Afrique centrale, dont plusieurs ont été dévastés par des décennies de guerre, a été renforcée en septembre 2004 par la mise en place de la première réunion préparatoire pour un sommet régional, qui se tiendra à la fin de l'année. Les participants des sept principaux pays de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs - Burundi, République du Congo, Kenya, Rwanda, République unie de Tanzanie, Ouganda et Zambie -, des États voisins et de l'organisation régionale, se sont réunis à Bujumbura, la capitale du Burundi, pour assister pendant une semaine à la première réunion préparatoire des trois qui auront lieu avant le sommet. La Conférence internationale pour la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs a été proposée par M. Annan et est coparrainée par les Nations Unies et l'Union africaine.

Tandis que les affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles continuaient au Burundi, près de Bujumbura, les institutions des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) construisaient des abris provisoires pour environ 25 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, a déclaré le 15 septembre le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires. Les nouveaux camps installés dans la commune de Kazebi, au sud de la capitale, plus éloignés des positions militaires gouvernementales, sont moins sujets à des attaques par le Front national de libération (FNL) - le seul groupe rebelle ne s'étant pas rallié au processus de paix après dix ans de guerre. En mai, le Conseil de sécurité a établi l'Opération de l'ONU au Burundi (ONUB) composée de 5 650 personnels militaires et jusqu'à 1 000 agents nationaux et civils internationaux, pour aider à rétablir la paix et faciliter la réconciliation nationale entre les Hutus et les Tutsis.

Le 23 septembre, la Mission de l'ONU en Sierra Leone (MINUSIL) a confié aux forces nationales la responsabilité d'assurer la sécurité dans la dernière des quatre provinces du pays. Dans la zone occidentale où se trouve la capitale, Freetown, les casques bleus, après avoir baissé le drapeau de l'ONU pour la dernière fois, l'ont remis au Commandant de la division nord de la MINUSIL, le général de brigade Alhaji Nuhu Bamalli, qui l'a ensuite remis au commandant de la police régionale, le commissaire divisionnaire Sahid Ibrahim Koroma. La surveillance de la région a été confiée à la police sierra-léonaise. S'exprimant lors de la cérémonie, le Commandant de la Force des Nations Unies en Sierra Leone, le général de division Sajjad Akram, a souligné cependant que la Mission « resterait responsable en dernière instance des questions de sécurité, en coopération avec les autorités locales. [...] Nous continuerons de donner des conseils, d'apporter des solutions et seront toujours là pour soutenir les agences de sécurité afin de faire face aux questions de sécurité ». Créée en octobre 1999 pour permettre l'application de l'Accord de paix de Lomé, la MINUSIL a commencé à réduire progressivement ses effectifs, qui sont passés de 17 500 personnels militaires à environ 8 500 soldats.

Selon un nouveau rapport d'évaluation, même si l'année dernière le Liberia a enregistré des « progrès remarquables » depuis que les Nations Unies sont intervenues pour faire respecter un accord de paix qui a mis fin à 15 ans de guerre civile, l'insuffisance des fonds internationaux est préoccupante. Après une session commune au siège de l'ONU à New York le 22 septembre 2004, les autorités libériennes, de l'Afrique de l'Ouest et les responsables de l'ONU ont déclaré que les budgets insuffisants risquaient d'empêcher la réintégration des anciens combattants, le retour des réfugiés ainsi que la réinstallation des personnes déplacées, d'entraver les efforts de reconstruction et l'échéance pour les inscriptions sur les listes électorales prévues en octobre 2005.

Lors de la première réunion, le Gouvernement transitoire national du Liberia (NTGL), les Nations Unies et le mécanisme de coordination de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont appelé les donateurs à verser à point nommé les fonds nécessaires, notant que seulement la moitié des 520 millions de dollars qu'ils s'étaient engagés à fournir avaient été reçus. Les participants à la réunion ont également salué les immenses progrès accomplis dans des domaines importants, tels que le déploiement dans l'ensemble du pays de la Mission de l'ONU au Liberia (MINUSIL), qui a plus de 14 5000 soldats sur le terrain, ainsi que 1 090 responsables de la police civile; la démobilisation de plus de 76 000 anciens combattants; la formation des nouvelle recrues pour servir dans la police; les efforts pour étendre l'autorité de l'État dans le pays; et les préparations aux élections nationales.

Un groupe chargé de surveiller le difficile processus vers la paix et l'unité a indiqué dans un rapport présenté en septembre au Conseil de sécurité qu'en Côte d'Ivoire, des acteurs politiques importants cherchaient à tirer profit des avantages politiques que leur offre le processus de paix. Le groupe de suivi tripartite, comprenant des représentants de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI), de l'Union africaine et de la CEDEAO, a signalé que le climat politique en souffrait et que « cela pourrait entraîner un regain de revendications et d'animosités qui risquerait d'entamer l'engagement intégral et inconditionnel de la mise en ouvre de l'Accord d'Accra III ». À la fin juillet, les parties ivoiriennes ont signé cet accord, qui lie le gouvernement à l'Accord de Linas-Marcoussis 2003 et qui a mis fin aux combats dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest, et ont recommandé la mise en place d'un gouvernement de réconciliation nationale. L'Accord d'Accra III porte sur les points de l'Accord de 2003 qui continuent de faire l'objet de différends.

Dans son rapport de suivi, le groupe a noté qu'il y avait des « interprétations divergentes » sur le sens de l'Accord d'Accra III, ajoutant que l'Assemblée générale risquait aussi de se trouver dans une impasse en raison de l'introduction de textes législatifs controversés. Il a cependant déclaré que la volonté des différentes forces armées dans le pays de mettre fin aux hostilités et de soutenir le désarmement, la démobilisation et le programme de réinsertion qui devrait démarrer en octobre 2004 était un point positif. Il a demandé au Secrétaire général, Kofi Annan, et aux représentants de la CEDEAO et de l'Union africaine de faire pression sur les autorités politiques ivoiriennes pour qu'elles placent « l'intérêt national au-dessus des avantages politiques ». Citant le Président Laurent Gbagbo, leader du Front populaire ivoirien (FPI), et les leaders de l'opposition - Henri Konan Bedié, du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Alassane Ouattara, du Rassemblement des Républicains, et Guillaume Soro, de Forces Nouvelles - le groupe de suivi les a exhortés à suivre la voie de la feuille de route qui mène à la paix et à la réconciliation ». Les forces de maintien de la paix de l'ONUCI divisent la Côte d'Ivoire entre la zone Sud sous contrôle du gouvernement et la zone Nord sous contrôle de l'opposition.

Réfugiés dans le camp de Bonga, en Éthiopie occidentale. Photo UNHCR/N. Behring
Tout en prenant note des développement positifs entre l'Érythrée et l'Éthiopie, le Conseil de sécurité a prolongé le 14 septembre la Mission de l'ONU en Éthiopie et en Érythrée pour une durée de six mois. La MINUEE supervise le cessez-le-feu entre les deux pays qui ont signé un accord mettant fin aux hostilités en juin 2000 après une guerre de deux ans le long des frontières. Le Conseil a également souligné la responsabilité des deux parties dans la mise en ouvre de l'Accord d'Alger et la décision de la Commission de démarcation des frontières entre l'Érythrée et l'Éthiopie. Il les a appelées « à faire preuve de leadership politique afin de normaliser leurs relations, y compris par l'adoption de nouvelles mesures d'établissement de confiance ». Dans un rapport publié au début de septembre 2004, le Secrétaire général a noté que l'Érythrée et l'Éthiopie se trouvaient dans une impasse et a déclaré qu'il fallait en sortir au plus vite de crainte qu'un incident isolé ne mette fin à la trêve.

MOYEN-ORIENT
Le 24 août 2004, lors sa première visite dans le pays depuis sa nomination, l'Envoyé de l'ONU pour l'Irak, représentant spécial du Secrétaire général Ashraf Qazi, a discuté à Bagdad avec les responsables du gouvernement transitoire du rôle de l'ONU dans les efforts de reconstruction et de développement. M. Qazi et le ministre irakien de la planification, Mahdi al-Hafez, ont centré la discussion sur les efforts de reconstruction dans des villes telles que Najaf et Sadr-City, où se sont déroulés des combats sanglants.

« Le chômage et la pauvreté engendrent des crimes et des actes de terrorisme », a déclaré M. al-Hafez. Ils ont également discuté des priorités du gouvernement en matière de développement avec le Ministre irakien qui a demandé un rôle actif de l'ONU dans le programme de reconstruction et de réhabilitation du pays, ainsi que dans le processus politique de transition. Le Ministre des Affaires étrangères, Kassim Daoud, a également participé aux discussions. M. Qazi a promis, si la situation le permettait, le soutien de la Mission d'assistance de l'ONU en Irak (MANUI), en coopération avec le gouvernement transitoire, en vue d'aider le peuple irakien.

Avec le déploiement de la Mission, la présence de l'ONU dans ce pays a été rétablie. Le 14 septembre, il a dit au Conseil de sécurité que les actions de celle-ci étaient cependant limitées à cause de l'insécurité. Selon lui, la sécurité devait être une préoccupation centrale pour l'ONU. Deux jours plus tôt, le Conseil a renouvelé à l'unanimité le mandat de la MANUI pour un an. Entre autres tâches, la Mission est chargée de coordonner les diverses opérations humanitaires, d'aider le pays à organiser des élections d'ici à la fin de janvier 2005 et d'élaborer une nouvelle constitution. Réaffirmant que l'ONU devrait jouer un rôle de premier plan pour aider le gouvernement et le peuple irakien à mettre en place un gouvernement représentatif, le Conseil a affirmé qu'il réexaminerait le mandat de la MANUI dans douze mois ou avant si le gouvernement le demandait. La Mission avait été établie par le Conseil de sécurité le 14 août 2003, avec un effectif de plus de 300 personnels internationaux et nationaux. Le 19 août 2003, une attaque terroriste contre le siège de l'ONU à Bagdad avait fait 22 morts, dont le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Irak, Sergio Vieira de Mello, et 100 blessés.

Dans un rapport du 3 septembre 2004, M. Annan a indiqué qu'en raison de l'insécurité dans le pays, le personnel international de l'ONU en Irak « travaillait dans la limite des risques jugés acceptables et calculés » et que les effectifs du personnel international chargé du soutien et de la sécurité resteraient réduits à 35. Ce rapport indiquait que la présence de l'ONU sur le terrain resterait limitée et que la sécurité serait un « obstacle et une contrainte majeures ». Tout en promettant de « faire tout ce qui est possible, en fonction des circonstances, pour appuyer les efforts irakiens pour la reconstruction politique et économique de leur pays », le Secrétaire a déclaré qu'aucun pays ne s'était jusqu'alors engagé à fournir un personnel de sécurité pour les employés de l'ONU. Depuis sa formation en juin 2004, le gouvernement transitoire irakien a cependant pris un certain nombre de mesures positives, a-t-il ajouté.

En vue des prochaines élections au Liban, le Conseil de sécurité a adopté le 2 septembre une résolution par 9 voix pour et 6 abstentions, déclarant son soutien aux élections en dehors de toute interférence ou influence étrangère et demandant le retrait des forces étrangères et le démantèlement de toutes les milices ainsi que l'extension du contrôle exercé par le gouvernement à l'ensemble du pays. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Mohamad Issa, s'était opposé à la résolution présentée par la France et les États-Unis et adoptée de justesse. S'adressant au Conseil, il a critiqué le fondement de la résolution, disant que l'occupation israélienne avait engendré une résistance nationale qui était utilisée où et quand cela était nécessaire.

Exprimant son inquiétude face à la crise humanitaire créée par les activités d'Israël dans les territoires palestiniens occupés et condamnant fermement les attentats-suicides des Palestiniens contre les civils israéliens, le 13 septembre, le Secrétaire général a appelé à la mise en ouvre rapide du plan de paix. « Autrement, les deux parties devront se résigner à ne jamais sortir de l'impasse et à continuer à subir des actes de violence », a-t-il dit aux participants de la Conférence internationale de la société civile en soutien au peuple palestinien qui s'est tenue au siège de l'ONU à New York. Des ONG palestiniennes et israéliennes ont pris part à la réunion de deux jours.

Selon un briefing de l'ONU sur le Moyen-Orient, qui a eu lieu le 11 août, les Israéliens et les Palestiniens sapent les perspectives de paix : les premiers renoncent à mettre fin à l'expansion de leurs colonies et poursuivent leur politique de punition collective, et les seconds sont incapables de mettre fin à la violence et à combattre le terrorisme; dans les deux camps, la population civile souffre. « Le fait que chaque partie mentionne les actions de l'autre n'est, en aucun cas, une excuse pour ne pas remplir ses propres obligations », a dit le Secrétaire général adjoint aux Affaires politiques, Kieran Prendergast, au Conseil, lors d'un briefing mensuel « déprimant et familier » qui n'indiquait aucun progrès notable vers la reprise du processus de paix.

ASIE
Le 17 septembre 2004, le Conseil de sécurité a voté la prolongation du mandat des forces armées internationales en Afghanistan pour un an et a appelé les pays à s'engager à fournir du personnel et des fonds pour qu'elles puissent travailler plus efficacement. Prorogeant le mandat de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) jusqu'au 13 octobre 2005, le Conseil a fait remarquer qu'il incombait aux Afghans de maintenir l'ordre. Il a exhorté la FIAS, dont les activités ont été étendues à l'ensemble du pays après avoir été limitées à Kaboul, à collaborer étroitement avec le gouvernement de transition du pays et les successeurs. Eurocorps, une armée multinationale composée de soldats belges, français, allemands, luxembourgeois et espagnols, a pris le commandement de la FIAS en août, jusqu'alors assuré par le Canada. Le Conseil a également souligné l'importance d'organiser des élections libres et équitables, de désarmer et de réintégrer les anciens combattants, d'empêcher le commerce illégal de stupéfiants et d'étendre l'autorité du gouvernement central dans l'ensemble du pays.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 6 millions d'Afghans auront besoin d'un secours alimentaire et d'une assistance en 2005 à cause de la sécheresse persistante qui a touché certaines régions, des ravageurs ainsi que des maladies des animaux et des plantes qui en ont touché d'autres. Établi en juillet 2004 par une mission commune dans les zones touchées, le rapport a indiqué que l'augmentation du prix des céréales comme le blé est catastrophique pour les pauvres.

Le 7 septembre, la campagne pour la première élection présidentielle a été officiellement lancée, avec dix-huit candidats, a annoncé l'organisme commun ONU-Afghanistan chargé de l'organisation du scrutin.

Le 2 septembre, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a salué le retour d'Iran d'un million de réfugiés depuis le début du rapatriement volontaire en avril 2002 comme un atout considérable pour leur pays ravagé par la guerre, réduisant de moitié le nombre de réfugiés en Iran. « Je suis préoccupé par la détérioration de la sécurité dans certaines régions, mais ce jour nous donne l'occasion de mesurer le chemin parcouru », a déclaré le Haut Commissaire, Ruud Lubbers. « Derrière ce chiffre, il y a un million d'histoires personnelles, un million de gens qui ont fait le choix du retour et qui, à présent, ne reconstruisent pas seulement leur propre vie, mais aussi leur pays. » Si la tendance actuelle continue, le HCR estime que 200 000 Afghans supplémentaires devraient avoir repassé la frontière d'ici à l'expiration du programme en cours, en mars 2005.

Notant que la violence, les querelles intestines et le commerce illégal de stupéfiants s'intensifiaient, ce qui constituait une menace pour la paix alors que le pays se préparait aux élections, le Secrétaire général a déclaré le 17 août 2004 que la violence terroriste et criminelle a fait « trop de victimes parmi la population afghane et de plus en plus de victimes parmi les travailleurs humanitaires ». Il a cependant indiqué que le taux élevé des inscriptions électorales - plus de 9,9 millions de personnes, dont 41 % de femmes - montrait que les groupes responsables de la violence étaient politiquement isolés avant les élections présidentielles et parlementaires. Il a également mis en garde que le commerce illégal de stupéfiants se développait, indiquant que les initiatives menées par les autorités du pays pour éradiquer les champs de pavots étaient « très inefficaces », ajoutant que la corruption liée aux stupéfiants était de plus en plus répandue. Il faudrait davantage d'agents engagés dans la lutte contre les stupéfiants et une plus grande détermination pour s'attaquer au problème afin d'aider les fermiers afghans à abandonner la culture du pavot pour des cultures légales.

AMÉRIQUE LATINE/CARAÏBES
Suite au passage du cyclone Jeanne, qui a fait 1 500 victimes, le Secrétaire général Kofi Annan a demandé le 22 septembre un soutien international pour Haïti. Les pluies torrentielles ont provoqué d'importantes inondations et coulées de boue dans le nord du pays appauvri. L'ONU a intensifié ses efforts pour fournir de la nourriture, de l'eau potable, des tentes et des soins de santé à quelque 300 000 personnes touchées par l'ouragan qui a frappé Haïti et la République dominicaine. Le PAM a envoyé des rations alimentaires aux Gonaïves, l'une des villes les plus touchées. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance a envoyé des kits de santé maternelle, ainsi que trente travailleurs sociaux pour venir en aide aux enfants traumatisés. La Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (MINUSTAH), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les ONG intensifient également leurs efforts pour fournir des secours, en particulier la distribution d'eau potable. Une équipe d'évaluation des catastrophes et de coordination de l'ONU, composée de sept membres, s'est également rendue en Haïti pour aider les autorités locales à s'organiser.

L'ONU a envoyé des équipes chargées de la gestion des catastrophes et a fourni des secours aux autres pays touchés par les cyclones Jeanne et Ivan qui avaient provoqué d'importants dégâts dans plusieurs pays des Caraïbes une semaine plus tôt.
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